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  • ERNST VON SALOMON (Éric de Verdelhan)

    «… Je manifeste toujours tout seul. Mes idées sont trop originales pour susciter l’adhésion des masses bêlantes ataviquement acquises aux promiscuités transpirantes et braillardes inhérentes à la vulgarité du régime démocratique imposé chez nous depuis deux siècles par la canaille régicide… »

           (Pierre Desproges)

    Plus le temps passe et plus j’ai l’impression d’être un étranger, un Patagon, dans mon propre pays : je n’en comprends plus les coutumes, la langue, les traditions, les pseudos-valeurs « ripoux-blicaines ». Cet attachement forcené aux sacro-saints « droits-de-l’homme », cette hystérie qui consiste à défendre bec et ongles un « état laïc » (imposé par les loges) alors que nous sommes, qu’on le veuille ou non, imprégnés par 2000 ans de culture chrétienne, ce goût masochiste pour la repentance et l’auto-flagellation, cette détestation du « petit blanc » au profit d’une faune allogène et bigarrée qui refuse nos lois et brûle notre drapeau.

    Est-ce la date du 13 mai qui me rend morose ? Sans doute : le 13 mai 1958 marque l’une des plus belles manipulations de notre histoire ; le retour aux affaires du « général-micro » pour, parait-il, sauver l’Algérie française. On connait la suite : promesses non-tenues, mensonges, trahisons et, le 19 mars 1962, l’abandon d’un merveilleux « morceau de France » aux égorgeurs du FLN…

    Le 13 mai 1968, dix ans plus tard, c’est autre chose : un caprice d’enfants gâtés, de fils de petits bourgeois, qui crachaient dans la soupe en cassant leurs jouets. La « Grande Zohra »qui, telle une lope, fuyait se réfugier auprès de Massu à Baden-Baden.

    Le seul point positif de cette pantalonnade aura été l’amnistie des défenseurs de l’Algérie française et le retour en France des clandestins de l’OAS. On raconte que cette amnistie aurait été obtenue par Massu, sans doute pour se faire pardonner de s’être défaussé lors du putsch d’Avril 1961 ? D’autres attribuent cette clémence gaullienne à l’insistance de Georges Pompidou, mais peu importe après tout… Depuis, on nous parle régulièrement des« acquis de mai 1968 ».

    Les « accords de Grenelle » sont grandement responsables de notre désindustrialisation, et la fameuse « libération des mœurs » − le droit de « baiser à c. rabattues » avec n’importe qui (les cuistres parlent de « vagabondage sexuel ») − aura provoqué, dans un premier temps, la propagation du SIDA, puis la reconnaissance des invertis, puis les revendications des féministes qui veulent toutes « balancer (leur) porc ». Mai 1968, c’est en effet une bénédiction… pour les fabricants de préservatifs les avocats spécialisés dans le divorce, et les organisateurs de « gay-pride ».

    Les « anciens combattants » de mai 68 − Con-Bandit, Alain Krivine, Serge July, Romain Goupil et quelques autres − sont invités sur les plateaux télé pour raconter « leur guerre », et, pendant ce temps-là, on occulte le centenaire de la Grande Guerre. D’ailleurs, vous aurez remarqué qu’en France, quand on évoque 14-18, c’est toujours pour parler des mutineries de 1917, des fusillés « pour l’exemple », de la chanson de Craonne, des  fraternisations entre communistes français et allemands (1). Et il est important de ne jamais dire un mot − l’omerta totale − sur celui qui mit fin aux mutineries en améliorant et en humanisant le sort des poilus, le général Philippe Pétain.   

    Pourtant la « Grande Guerre » a inspiré quelques grands romans qui marquèrent la littérature du XXème siècle. On pense volontiers aux « Croix de bois » de Roland Dorgelès, à« Ceux de 14 » de Maurice Genevoix, à « La main coupée » de Blaise Cendrars, et, naturellement, à l’extraordinaire « Voyage au bout de la nuit » de Louis-Ferdinand Céline.

    Du côté allemand, la moisson aura été aussi fertile avec, notamment : « Orages d’acier », d’Ernst Jünger et « À l’Ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque.

    Mais, pour moi, un autre grand roman mérite d’y être associé : « Les Réprouvés » d’Ernst von Salomon. Un roman que j’ai découvert en 1970, durant mes classes chez les paras, à Bayonne, deux ans à peine avant la mort de son auteur.

    Contrairement aux écrivains précités, Ernst von Salomon, né en 1902, fut trop jeune pour connaître l’enfer des tranchées.

    Il appartenait à la génération des « tard-venus, dont le héros romanesque est Fabrice del Dongo. » Pour autant, son patriotisme n’admettait ni la défaite de l’Allemagne, ni le chaos de la jeune République de Weimar.

    Le personnage principal de son livre lui ressemble comme un frère, comme un clone.

    Il y a, chez ce protestant prussien, un kantien qui ne sommeille pas. L’action qu’il va mener lui sera donc dictée par le devoir qui, non seulement sera désintéressé, mais lui coûtera cinq années de prison. C’est l’illustration, caricaturale, de son idéal moral !

    Ernst von Salomon s’engagera dans ces « Corps Francs » dont beaucoup ignorent aujourd’hui l’existence (2) tant cette période des années 1920 outre-Rhin reste nébuleuse aux yeux des Français.

    Au sein des «Corps Francs», il combattra les Spartakistes à Berlin et les Bolchevistes − c’est ainsi qu’il les nomme − dans les Pays Baltes, en Haute-Silésie.

    Il rejoindra même quelques mois, faute d’avoir trouvé un étendard germanique sous lequel servir, les rangs des Russes Blancs, pour se battre contre les Rouges.

    Ce « soldat perdu » était révolté par le mépris total dans lequel la « populace rouge » et la bourgeoisie, préoccupée par son confort, tenaient  les combattants revenus du front.

    Il ira jusqu’à participer au complot d’un groupe nationaliste qui aboutira, le 24 juin 1922, à l’assassinat de Walter Rathenau, ministre des Affaires étrangères.

    Par facilité intellectuelle, on pourrait attribuer cet engagement radical d’un garçon de 16 ans à un goût d’adolescent pour l’aventure romantique. Ce serait une erreur, car d’autres clés de lecture s’imposent, deux notions fondamentales de la culture allemande qui lui étaient contemporaines.

    D’abord la théorie géopolitique du « Lebensraum » qui fut définie par Friedrich Ratzel (1844-1904) (3) et qui dessinait les frontières du Reich incluant l’Alsace-Lorraine à l’Ouest et de nombreux territoires à l’Est (Autriche, Pologne, Tchéquie, etc.). Cette vision pangermaniste nourrissait, depuis la fin du XIXème siècle, l’imaginaire de beaucoup d’Allemands. Elle survivra à la défaite de 1918 et servira, plus tard, de prétexte à la folie expansionniste d’Adolf Hitler.

    Ensuite, il faut prendre en compte la « masculinité » de la culture allemande (4).

    Une masculinité qui aurait pu s’accommoder d’une « défaite honorable», mais qui ne pouvait accepter l’humiliation imposée par les Alliés (dommages de guerre colossaux, occupation partielle du territoire, désarmement…etc.). Ce sentiment demeure, pour nous Français, difficile à comprendre ; il s’exprime pourtant, inconsciemment, jusque dans les mots de nos langues respectives : notre représentation symbolique de la France est une figure féminine, « Marianne » ou la « Mère-Patrie. »

    D’ailleurs, dans ses « Mémoires de guerre », de Gaulle ne l’imagine pas dans une statue de Vercingétorix ou de Charlemagne, mais dans « la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs ». A l’opposé, le patriotisme allemand fera référence au « Vaterland », symbole résolument masculin qui tient à la fois de la « terre du père » et de la notion de « Père-Patrie ». Ces deux paramètres, négligés par le Traité de Versailles, feront le lit du Nazisme et de la seconde guerre mondiale. Pour autant, Ernst von Salomon, qui était un homme intègre, un pur, un lansquenet, n’adhèrera pas, au parti nazi et se tiendra éloigné du conflit.

    « Les Réprouvés » n’est pas un roman historique. L’histoire lui sert simplement de toile de fond. L’auteur s’y dévoile dans un texte magnifique, noir, sans illusion, parfois cynique. Il y exalte des valeurs viriles d’une manière qui déroutera parfois le lecteur.

    L’extrême-droite européenne en a fait son livre de chevet mais la bonne littérature doit échapper aux classifications partisanes et « Les Réprouvés » appartient définitivement au très grand genre littéraire : il s’affranchit de toute récupération. Le style d’Ernst von Salomon s’impose, exceptionnellement pur, puissant, habité, saisissant même. Il offre au lecteur un plaisir trop rare, celui de découvrir à chaque page un véritable chef-d’œuvre, même si ce terme est aujourd’hui galvaudé. Bien évidement, les imbéciles qui, par idéologie politique, voudraient occulter l’œuvre de Charles Maurras et les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline, ne recommanderont jamais la lecture de ce livre magnifique.

    Citons, pour comprendre, un passage, un peu long sans doute, mais très caractéristique de l’état d’esprit de l’époque :

    « Une nuit, pendant ces temps incertains, je rêvai de l’entrée des Français, oui, j’en rêvai, bien que jamais encore je n’eusse vu un soldat français…Soudain ils étaient dans la ville… la flamme raide des drapeaux flamboyants montait droit comme un cri, et comme un cri le chant allègre des clairons dominait le bruit cadencé de leurs pas brefs et martelés – où avais-je vu cela, où entendu cela ?…

    « Cette marche du régiment de Sambre-et-Meuse, cette musique vibrante, endiablée, intrépide, qui clamait sa joie vers le ciel, qui la jetait dans le cœur de l’ennemi, en imprégnait les pierres elles-mêmes et devant elles c’était la fuite, la panique, la terreur sans nom de la fatalité.

    « Démesuré était le mépris railleur, torturant le triomphe insupportable, le rire du vainqueur, du maître, ce rire insultant à la faim, à la misère, aux gémissements, aux derniers soubresauts d’une résistance brisée, désespérée. Puis venaient des colonnes rapides de petits corps bruns, agiles et minces comme des chats, des Tunisiens au pas feutré, qui découvraient des dents d’une blancheur éclatante ; ils se dandinaient et roulaient des yeux vifs et brillants qui lançaient des éclairs. Il flottait autour d’eux comme une senteur de désert, une inquiétude née sous un soleil de feu, sur un sable blanc qui miroite… Derrière eux les spahis dans leurs manteaux flottants au lumineux coloris, sur des chevaux minuscules et tenaces, les spahis, agiles et félins, comme assoiffés de sang. Enfin, noirs comme la peste, sur de longues jambes des corps musculeux, satinés, avec des narines ouvertes et avides dans des faces luisantes, les nègres… Et nous rejetés, piétinés, domptés. Ô Dieu ! Cela ne doit pas être ! Et nous anéantis devant cet élan, nous gisant dans la poussière, réduits à l’obéissance, des vaincus, des déshonorés, des abandonnés, pour qui la gloire est à jamais perdue…. »

    L’humiliation du Traité de Versailles, le pacifisme bêlant de l’après-guerre et le « FrontPopulaire » nous ont amenés, nous Français, à la déculottée de juin 1940. On voulait se persuader, par lâcheté, que la grande boucherie de 14-18 serait « La der des der ». Depuis, on nous a fabriqué le mythe de « la France libérée par elle-même », histoire de donner bonne conscience à un peuple de lâches : ces 40 millions de pétainistes qui, comme par miracle, étaient 40 millions de gaullistes après le débarquement de juin 1944. Alors oui, j’avoue sans la moindre honte que je préfère l’exaltation des valeurs viriles d’Ernst von Salomon aux « marches blanches » pleurnichardes de notre France dégénérescente.

    Éric Zemmour a parfaitement raison quand il dit que, chez nous, « L’homme est devenu une femme comme tout le monde ». Et tant pis si ça irrite la dinde Marlène Schiappa !

    Éric de Verdelhan
    13/05/2018

    (1)- J’en veux pour preuve le dernier film de Jean Becker, « Le Collier Rouge » tiré d’un roman de Ruffin.
    (2)- Lire, sur ce sujet, le livre − remarquable − de Dominique Venner : « Baltikum ».
    (3)- Et non par Adolf Hitler comme des imbéciles se plaisent à l’écrire aujourd’hui.
    (4)- Telle que définie par le sociologue Gert Hofstede.

    https://minurne.org/billets/15733

  • Trump prive les avorteurs de Planned Parenthood d’une grande part de leur budget

    États-Unis : nouvelle victoire pro-vie

    Il existe aux États-Unis un organisme du nom de Title X family. Créé sous l’ère de Nixon en 1970, son but est d’aider les familles. Il fait partie du service public. Principalement il aide les familles nécessiteuses et porte assistance aux femmes menacées. Mais il s’est mis à subventionner Parenthood (planning) à hauteur de 57,3 millions de dollars. Rappelons que ce groupe pratique 320.000 avortements par an à lui seul. Title X pratiquait aussi des avortements. Beaucoup d’États américains essayent de trouver des moyens par la bande de limiter la nocivité de ces organismes. Cela avait fini par user Cécile Richards, amie d’Hillary Clinton et présidente de Parenthood : elle démissionna. Trump avait d’ailleurs une dent contre elle. Comment cette femme pouvait recevoir de l’argent public pour conjointement subventionner la campagne électorale de Clinton à hauteur de 30 millions de dollars ? Étranges mœurs politiques !

    Trump lors de son élection avait promis d’abolir l’avortement. La trahison d’une quinzaine de parlementaires catholiques avait fait échouer l’abolition de medicaid, système de soins initié par Obama : l’avortement y était inclus. Pour Trump ce qui devait être alors possible de faire, était de supprimer les subventions à la principale organisation faisant des avortements, à savoir International Parenthood. Il avait par exemple privé de subventions les associations qui faisaient la promotion ou pratiquaient l’avortement à l’étranger. De plus, il a trouvé une autre voie fort intéressante.

    Une conseillère de la Maison Blanche du nom de Kellyanne Conway a eu l’idée de séparer le budget de Tittle X en deux parties. Celle concernant l’aide aux familles et celle destinée aux avortements avec notamment les subventions à Parenthood. Le montant de ces dernières iront au Women’s Qualified Health Centers, des centres d’assistance médicale aux femmes ; lesquels ne sont pas impliqués dans les avortements.

    Cette décision présentée par l’administration de Trump le 19/05/2018, affecte grandement la trésorerie de Parenthood ; mais aussi les cliniques gérées par Parenthood ou aidées financièrement par Tittle X. Les locaux de cet organisme où sont pratiqués des avortements seront désormais séparés et loués éventuellement au privé susceptible de s’y intéresser.

    Trump continue de réaliser ce qu’il a promis, à la grande joie des défenseurs de la vie humaine.

    Jean-Pierre Dickès

    http://www.medias-presse.info/trump-prive-les-avorteurs-de-planned-parenthood-dune-grande-part-de-leur-budget/92045/

  • David l’Épée : "Contre le nouveau puritanisme"

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    Rébellion : Vous donnez le 19 mai à Bordeaux à l’invitation du Cercle Rébellion bordelais une conférence intitulée Le nouvel ordre moral. De quoi sera-t-il question ?

    David l’Épée : Il sera question d’un phénomène très inquiétant qu’on voit à l’œuvre depuis quelques années et qui est en train de prendre un poids considérable : la mise en place, dans les mœurs et dans les lois, d’un nouveau puritanisme d’inspiration féministe.

    En rupture avec le féminisme historique et avec la tradition de progrès social dans laquelle il s’inscrivait jusqu’alors, cette nouvelle idéologie se présente comme un pur produit universitaire, une doctrine hors-sol qui a pris peu à peu le visage d’une espèce de jésuitisme laïcisé. Le nouvel ordre moral dont parle le titre est en quelque sorte un retour du refoulé victorien qui hante encore l’inconscient collectif des cultures anglo-saxonnes et scandinaves, qui sont précisément celles à qui nous devons cette offensive néo-féministe. Je tâcherai, dans le temps qui m’est imparti, de faire la généalogie de ce phénomène, d’expliquer sa cohérence et d’examiner quelles sont ses implications. J’ai rassemblé ces dernières années de nombreux exemples concrets et éloquents de ce raidissement des rapports entre les sexes voulu et promu par une partie de nos élites. Mais rassurez-vous, je ne vais pas livrer un discours complotiste ou décliniste, je crois fermement qu’une révolte du bon sens se prépare contre cette chape de plomb et nous sommes là pour nourrir la critique. C’est une causerie où, je l’espère, nous aurons aussi l’occasion de rire : les méfaits des nouveaux flics de la pensée sont souvent si ubuesques et si surréalistes qu’ils inspirent forcément la rigolade, et cette rigolade pourrait bien, face à ce système qui se méfie de l’humour comme de la peste, s’avérer un instrument de résistance.

    Rébellion : Ce que vous dites est étonnant car les opposants qu’on a entendu au moment de réformes telles que l’introduction de l’idéologie du genre à l’école ou le « mariage pour tous » parlaient peu de puritanisme : au contraire ils étaient souvent accusés, par leurs adversaires ou par les médias, de faire eux-mêmes preuve de puritanisme !

    David l’Épée :  C’est vrai, mais vous aurez remarqué que dans tous ces mouvements de contestation, les médias ont bien pris soin de ne donner la parole qu’à des représentants de mouvements religieux (catholiques la plupart du temps, musulmans parfois) et si possible en tendant leurs micros aux plus fondamentalistes et aux plus caricaturaux d’entre eux, et ce dans le but de pouvoir les décrédibiliser auprès de l’opinion publique. S’il faut reconnaître que les mouvements catholiques ont effectivement joué un rôle de poids dans cette opposition (et on peut les en remercier), ils n’étaient pas les seuls, et les raisons qui ont poussé tant de Français à tenter de faire barrage aux savants fous du gouvernement n’étaient pas toutes d’ordre religieux ou moral. Si je ne me retrouve pas dans le combat de ces gens-là, c’est parce que – outre le fait, somme toute anecdotique, que je ne suis pas croyant – leur critique est incomplète, elle ne tire pas toutes les conséquences qu’elle devrait de cette contestation du néo-féminisme. Je ne vais pas me faire des amis en disant cela mais il me semble depuis un moment qu’un chrétien qui s’en prend à l’idéologie du genre, c’est comme un gauchiste (ou un droitard) qui s’en prend au libéralisme : il ne fait le boulot qu’à moitié, il botte en touche rapidement et se prend tôt ou tard les pieds dans le tapis. Le problème n’est pas tant qu’ils aient été traités de puritains mais que, bien souvent, ils l’étaient en effet. On a vu les partisans de la vieille Eglise descendre dans la rue pour chahuter les représentants de la nouvelle Eglise, celle qui occupe actuellement le pouvoir. Certains croyaient en Dieu quand d’autres croyaient au progrès, ils n’étaient certes pas d’accord sur tout mais beaucoup d’entre eux, des deux côtés de la barricade, se situaient dans un rapport conflictuel avec des notions aussi centrales que la nature, le corps, le sexe. Aux calotins indignés et aux prêcheurs mahométans qui vocifèrent contre les jupes trop courtes, la nudité au cinéma et la gauloiserie, j’ai envie de dire : pas la peine de gueuler les gars, pas la peine d’aller manifester sur les grands boulevards, les féministes font le boulot à votre place dans les ministères, il vous suffit de patienter encore un peu et d’attendre que les choses se fassent !

    Rébellion : On a un peu de peine à vous suivre. Dans une récente émission sur TV Libertés, on vous a vu démolir un livre d’Esther Vilar (que vous avez qualifiée d’ « Otto Weininger additionnée d’un utérus »), qui est pourtant considérée par beaucoup comme une référence du combat anti-féministe…

    David l’Épée : Mais je ne suis pas anti-féministe ! Je pourrais difficilement l’être puisque ce terme (tout comme le terme de féminisme) est bien trop polysémique si on ne précise pas ce qu’on met derrière. Esther Vilar est une pamphlétaire complètement névrosée et percluse de haine de soi, ses livres ne sont intéressants que comme témoignages d’une pathologie – et une pathologie pas très éloignée de celle qu’on trouve chez ces hommes honteux d’être hommes, ces blancs honteux d’être blancs, ces Français honteux d’être Français, etc. J’ai tenu à parler d’elle dans cette émission car le fait qu’elle trouve un écho favorable parmi les critiques actuels du féminisme me semble assez préoccupant. Le problème n’est pas dû qu’à son manque de rigueur intellectuelle mais au postulat violemment misogyne de sa thèse. La fréquentation de la nébuleuse anti-féministe m’a malheureusement révélé que derrière une critique commune (ou commune en apparence) on trouvait souvent des motivations et des présupposés diamétralement opposés. Ceux qui considèrent comme de sérieux instruments de critique anti-féministe les livres d’Esther Vilar ou La Pornocratie de Proudhon (et pourtant je suis un grand admirateur de Proudhon mais pour de tout autres raisons !) font preuve d’une grande erreur d’appréciation, une erreur qui ne peut s’expliquer que par le problème qu’ils ont non pas avec le féminisme mais avec les femmes. Vous noterez d’ailleurs – et on revient incidemment au sujet de ma causerie – que la plupart des misogynes sont de fieffés puritains. Le puritanisme est avant tout une haine de la nature, du créé, or le corps et le sexe sont nature par excellence, et dans nos représentations culturelles plurimillénaires, c’est toujours avant tout la femme qui est liée à cette corporéité, qui est ramenée à son sexe : c’est sans doute arbitraire mais c’est ainsi. Ne parlait-on pas, au XIXème siècle encore, d’une « personne du sexe » pour désigner une femme ? Ceux qui dévalorisent la femme et affirment son infériorité, qu’ils soient imams fondamentalistes ou puceaux tourmentés lecteurs de Sexe et caractèred’Otto Weininger, sont donc les pires des puritains, et ce au même titre que les néo-féministes qu’ils pensent combattre et dont ils ne sont que le reflet inversé.

    Rébellion : Que le féminisme soit pris parfois de bouffées androphobes, on s’en doutait un peu et on l’avait remarqué, mais comment pourrait-il s’en prendre aux femmes alors qu’il constitue l’idéologie censée défendre leurs intérêts ?

    David l’Épée : C’est tout le paradoxe du néo-féminisme qui, en radicalisant certaines positions de l’ancien, a fini par se retourner contre ce dernier. Une partie du féminisme classique défendait, presque de manière « corporatiste », les intérêts des femmes, que ce soit en matière de droits, de salaires, d’égalité, de liberté, etc. Que l’on soit d’accord ou non avec ce programme, c’était une cause cohérente puisque sur de nombreux points très concrets les femmes réelles y trouvaient effectivement leur avantage. Mais le néo-féminisme, passé au filtre des idéologies de la déconstruction et de l’ultra-culturalisme universitaire, en est venu à nier la nature, c’est-à-dire le fait qu’il existe une moitié de l’humanité ressortissant du sexe féminin. Le sujet du féminisme classique était la femme mais le but du néo-féminisme est de déconstruire et d’évacuer toute catégorie sexuelle. Or qu’est-ce qu’un féminisme sans femmes ? Ce serait aussi absurde qu’un anti-racisme qui, tout en condamnant les discriminations raciales, nierait la notion de race… Ah non tiens, ça existe aussi. Bref, si le féminisme a commencé par s’attaquer au patriarcat, à la domination masculine, à la phallocratie et même parfois, dans ses expressions les plus radicales, à l’homme lui-même (on trouve, chez certaines théoriciennes lesbiennes séparatistes, de Ti-Grace Atkinson à Valérie Solanas, une véritable haine du mâle poussée parfois jusqu’à des fantasmes quasiment génocidaires), il est désormais passé à l’étape suivante et a fait de la femme sa nouvelle cible. Ce qui procède d’une certaine logique : on ne peut pas liquider la masculinité sans liquider dans le même mouvement la féminité puisque c’est le principe même d’identité sexuée qui est attaqué. Contrairement à ce que dit un Eric Zemmour qui me semble avoir une vision un peu superficielle de la chose, je ne pense pas que le mouvement à l’œuvre vise à une féminisation mais bien plutôt à une neutralisation. Si les néo-féministes partent à l’assaut de toutes les spécificités et caractéristiques de la femme, qu’elles soient culturelles (comme la coquetterie ou la minauderie) ou biologiques (comme les rapports hétérosexuels ou la maternité), c’est bien parce que c’est la féminité qui est leur ennemi. Pensez-vous vraiment que des personnalités du féminisme radical comme Beatrice/Paul Preciado ou Marie-Hélène/Sam Bourcier auraient décidé de changer de sexe si elles étaient animées par l’idée de défense de la femme et de la féminité ?

    Rébellion : Vous travaillez depuis plusieurs années sur ces questions-là. Qu’est-ce qui vous a motivé à entreprendre ces recherches ?

    David l’Épée : J’ai un peu fréquenté les milieux féministes lorsque j’étais engagé à l’extrême gauche, non pas parce que j’y croyais mais parce que je ne pouvais pas faire autrement, ça faisait partie du package trotskiste et étant secrétaire de section il me fallait bien ménager la chèvre et le chou. J’avais déjà les plus grands doutes sur le sens et le bien-fondé de ce combat, bien éloigné des grands exemples du féminisme socialiste ou anarchiste de jadis (Louise Michel, Rosa Luxembourg, Emma Goldman, etc.) et plus proche du tournant bourgeois et culturaliste qu’il a pris aujourd’hui. Mais ce qui m’a vraiment fait réagir et m’a décidé à m’intéresser plus précisément à la question, c’est la montée du climat de pénalisation et le retour au puritanisme que je sentais venir lentement mais sûrement. Ma réaction n’avait rien de politique à proprement parler, elle était motivée par la crainte diffuse que beaucoup de choses que j’aimais et qui occupaient une grande place dans mon existence me paraissaient menacées par cette idéologie en pleine croissance : les beaux-arts, l’érotisme, l’humour, la drague, le cinéma, la séduction, un certain art de vivre, un certain goût pour la beauté et pour la différence des sexes – tout cela était peu à peu remis en cause, voire placé en accusation par ces nouvelles doctrines caporalistes importées d’outre-Atlantique. C’est la raison pour laquelle j’écris depuis plusieurs années des articles et donne des conférences à ce propos et c’est également le sujet d’un livre sur lequel je travaille depuis un certain temps. Mon optique étant résolument différentialiste, je renvoie dos à dos néo-féministes et misogynes et j’espère parvenir à convaincre celles et ceux qui me lisent ou m’écoutent que l’harmonie entre hommes et femmes ne sera possible que si nous réapprenons à valoriser nos spécificités plutôt qu’à les nier, à les criminaliser ou à les « déconstruire ».

    Source : rebellion-sre.fr

    http://blogelements.typepad.fr/blog/2018/05/david-l%C3%A9p%C3%A9e-contre-le-nouveau-puritanisme.html#more

  • Macron : élections par défaut, autosatisfaction à tous les niveaux

    Alors que le choix des journalistes par le nouveau Président de la République Emmanuel Macron avait suscité tollé parmi les journalistes, il s’avère que le jeune Président soit rentré, de nouveau, en état de grâce auprès journalistes, trop apeurés de perdre leurs prébendes, eux aussi. Ce léchage de bottes est même allé jusqu’à comparer Macron à Obama. Voilà pour l’information, de la communication, mais aucune réflexion, comme toujours. 
    Cet état de grâce se retrouve aussi au sein de la population. C’est une énorme claque que les politiciens professionnels (c’est-à-dire qui n’ont jamais travaillé de leur vie) ont dû subir lors du premier tour des élections législatives. Mince alors, que vont-ils faire ? Travailler de leurs propres mains ? Sûrement pas. Pour la première de leur vie, ils connaîtront Pôle emploi, même si au début, ils conserveront les 6 000 euros par mois. L’inquiétude sur leur visage doit être un moment à imprimer dans nos mémoires. Encore ont-ils de la chance, car les Français qui s’inscrivent à Pôle emploi sont dans des difficultés toutes autres, mais espérons néanmoins qu’ils arrivent à voir ce qu’est la difficulté est l’injustice sociale. Espérons aussi qu’ils doivent aller à leur rendez-vous sur place, tout en rencontrant les chances pour la France, qu’ils se mélangent, et voient bien le fossé que chaque Français doit affronter lors de ces moments-là. 
    Hormis l’absence de conviction d’un Stéphane Le Foll ou un Thierry Solère (qui se singularise par son absence de conviction : UMP, puis candidature dissidente en 2012 après un parachutage d’un autre UMP, puis LR de nouveau, et appel en faveur d’En Marche), tous les autres n’ont pas résisté, car ils n’ont vendu leurs principes que trop tard. Fini les vieux caciques et gros bourgeois donneurs de leçons, qui passaient leur temps à mentir tout en faisant culpabiliser les citoyens. Cela leur apprendra à se défendre de toute forme de corruption, après avoir multiplié les mises en examen
    Le dégagisme a cela de bon, et de meilleur qu’une alternance, que le changement, non pas politique, malheureusement, mais du personnel politique, qui rafraîchit les rangs de l’Assemblée. Pôle emploi va connaître deux cents nouvelles personnes, avec un CV tout vide. Mince alors, où leurs femmes iront-elles travailler ? Et leurs enfants ? En fait, on s’en contrefout, ces perdants, que ce soit aux élections ou dans leurs idées, ne méritent que notre mépris le plus profond, mais il faut avouer que cette situation relève du cocasse et fait sourire. 
    Quel est le versant du dégagisme ? L’Assemblée nationale va connaître une nouvelle vague de jeunes ou moins jeunes députés, pour la plupart issus de la société civile. Que connaissent-ils du programme de Macron ? La société civile. Que connaissent-ils de la politique ? Absolument rien. Le dégagisme amène une génération d’amateurs, de naïfs et doux rêveurs qui n’ont pas compris que le débat sur les propositions de loi est très limité, qu’il faudra débattre, chaque année, de lois techniques, comme la loi de financement de la sécurité sociale, de la très importante loi de finances. Que connaissent-ils des bleus et jaunes budgétaires ? Absolument rien. Savent-ils le travail effectué dans les commissions parlementaires ? Connaissent-ils les sujets abordés dans ces commissions ? Connaissent-ils un tant soit peu le droit constitutionnel et le droit parlementaire ? Pour la grande majorité, non. Un jeune fonctionnaire de l’Assemblée aura plus de compétences qu’un élu débarqué et ignare. C’est dur comme constat, mais l’état de grâce de ce nouveau parti a pour résultat qu’un âne avec une pancarte En Marche aurait pu aussi être élu. Certains entretiens ont déjà montré le niveau de compétence des futurs élus. Autant les autres étaient corrompus, autant les nouveaux sont d’une simplicité confinant à la bêtise. 
    Mais, encore une fois, ils ne servent à rien d’autre qu’à être une réserve de voix pour le Président, qui souhaite outrepasser les compétences du Parlement pour légiférer par voie d’ordonnance : le Parlement autorise le Gouvernement à légiférer sur un domaine de sa compétence, celui-ci édicte l’ordonnance, qui n’entre en vigueur que quand le Parlement ratifie cette ordonnance. L’intérêt ? Le Gouvernement a carte blanche, et surtout, on évite toute forme de débat parlementaire. Avoir 400 députés novices, c’est tellement plus facile pour faire passer des lois qui vont être catastrophiques pour la société, dans tous les domaines. 
     Ce point est conforté par ce que disait le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb : légiférer par voie d’ordonnance, c’est plus rapide et démocratique. Mais quoi de plus normal d’entendre de la part du ministre de l’Intérieur que les mesures quasi-autoritaires sont démocratiques. C’est le même, qui, dans sa ville, a facilité par ses ordres, l’intervention ubuesque de la police à l’encontre du bastion social, synonyme de justice sociale, quand il est permis aux associations, avec le Droit au logement opposable (DALO), de squatter des immeubles, cette fois-ci privés, pour y héberger des dizaines de familles d’immigrés clandestins. 
    Aux premiers week-ends d’été, il faut surtout compter sur l’exaspération des Français envers la classe politique, avec pour les journalistes, une toile de fond populiste. Pourtant, ils sont biens tous pourris, menteurs et lâches ces hommes politiques. Et la nouvelle classe politique ne pourra rien y changer, puisqu’elle est autant libérale et progressiste que la précédente, elle a juste un fanion différent. Il faudrait donner à chaque nouveau député, La République des camarades, de Robert de Jouvenel, pour leur montrer qu’ils ne changeront rien, sauf pour eux. Mélenchon lui, voit dans cette exaspération, le rêve d’un grand soir, où l’abstention se muera bientôt en contestation dans la rue. A Mélenchon qui souhaite le grand soir pour ré-enchanter le monde, nous lui opposerons Marcel Gauchet, conscient du désenchantement du monde. 
    Le désenchantement du monde n’est pas synonyme de désespoir. Bien au contraire. Il signe d’une pleine conscience du monde, sans utopie ni hystérie collective d’un monde social meilleur. Il est la pleine conscience du monde qui nous entoure, avec pour réalité des circonstances présentes, le fait que l’individu n’existe pas seul, que seule la collectivité, et à plus forte raison, la communauté existe. Couple, famille, amis, mais encore, communauté politique ou autres associations sont les signes distinctifs par rapport aux Macroniens qui ne jurent que par Macro-économie, tandis que les Français observent et considèrent que l’économie, c’est savoir combien il restera à la fin du mois pour payer son loyer, sa maison, et nourrir ses enfants. Tandis que les progressistes ne jurent que par l’Europe, les Français voient au contraire des règles stupides édictées par Bruxelles, et une déresponsabilisation du politique à ce sujet : « c’est pas nous, c’est Bruxelles ». Quand ces progressistes puants voient l’économie et l’Europe conjuguée, le Français y voit la promesse faite par le politique d’amener de nouveaux migrants clandestins, pour s’accorder aux mesures prônées par le Medef pour faire baisser les salaires. Quand le Président pense à sa villa bourgeoise du Touquet, nous pensons, pas si loin, à Calais. Quand l’électorat bobo et bourgeois de Paris voit en lui l’incarnation du changement, nous voyons, à Paris, la lente déréliction de cette capitale, face à l’insécurité, à l’atteinte physique portée à nos femmes, et à la collaboration complice de tous les libéraux et progressistes, vers le tortueux chemin du cosmopolitisme et du pouvoir d’achat
    Quand ils nous parlent de démocratie à l’Assemblée, nous observons qu’ils étaient dix % de présents seulement, pour prolonger l’état d’urgence. Quand ils nous parlent de représentation, avec tous ces députés, nous leur répondrons que la candidate qui a été seconde au premier tour des présidentielles, n’a eu que 8 sièges à l’Assemblée, à cause du scrutin majoritaire verrouillé. 
    Enfin, à ceux qui ont perdu leur place de député et parlent de parti unique, c’est une erreur terminologique. Le parti unique existe encore dans certains Etats, et la situation est tout autre. Mais nous sommes bien dans une situation très grave, car elle s’inscrit dans un contexte de soft-totalitarisme, où les mesures graves et liberticides, celles qui vont amplifier l’injustice sociale et les rapports de force interethniques (voulus par les politiques et pas par nous), vont être prises à l’Assemblée et surtout au Gouvernement. Mais, d’un autre côté, il restera au Français le choix de consommer, de s’amuser et de se divertir pour oublier. Alors prends ton téléphone, mets ton casque, balade-toi en trottinette et regarde sur Internet les nouveautés en matière d’objets connectés, avant d’aller en after-work pour discuter avec tes collègues du bienfait de Macron pour les startups. 
    Les autres se rapprocheront de leurs familles, au sens propre, et au sens politique. Sans haine ni violence, ils voueront aux gémonies la lâcheté de l’homme moderne, sa veulerie et sa capacité à tout accepter, dans le même état d’acceptation que le cocu au courant de sa situation d’homme abusé. Mais cela ne nous regarde pas. Il est hors de question, pour les mois et années à venir, que ceux qui ont soutenu ce nouveau Parti du petit dictateur se plaignent de quoi que ce soit. En participant à l’asservissement, ils ont perdu, de facto, leur droit à la parole et à la contestation. 
    Pour les autres, et autant que faire se peut, le combat est à continuer, car comme le discernait si bien Maurras, « le désespoir en politique est une sottise absolue ».

  • L’UNION EUROPÉENNE MORD LES MAINS QUI LA NOURRISSENT, ET ON AIME ÇA…

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    Quand on sait d’où vient l’Union européenne, on croit rêver en apprenant que la France est poursuivie en justice par la Commission européenne auprès de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) au motif qu’elle n’aurait pas procédé aux efforts « suffisants » contre la pollution de l’air (notamment au dioxyde d’azote).

    Sur le fond de l’affaire, il se trouve que la France a fait l’objet de plusieurs avertissements, ces dernières années, concernant des dépassements « répétés » de pollution au NO2 (dioxyde d’azote) dans plusieurs agglomérations. « Elle n’a pas pris la mesure pour protéger la santé de ses concitoyens », nous dit-on. La Commission européenne a, ainsi, menacé la France à de nombreuses reprises de porter l’affaire devant la CJUE.

    Qu’on se le dise, la situation serait cocasse si ces mascarades politico-judiciaires ne se faisaient pas avec notre argent. Concrètement, une institution simili-démocratique, qui se dandine allègrement sous nos yeux sans qu’on ne puisse vraiment la maîtriser, se croit désormais dotée d’assez de pouvoir pour nous l’éclabousser à la figure. Si Commission européenne il y a, n’est-elle pas mandatée par les États, eux-mêmes garants de « citoyens européens » ? La Commission toute bureaucratique, qui ne rend de compte à personne, vit avec l’argent des contribuables, c’est-à-dire le nôtre. Cette Commission (que l’on paie, et grassement) mandate alors des personnes (qu’ils paient de notre argent) pour contrôler nos taux de dioxyde d’azote afin de veiller à notre santé (je suppose que nous devons la remercier pour ça). Si ça lui chante de gaspiller nos sous à mesurer les taux de NO2 de nos métropoles les jours de canicule, c’est son affaire (quoiqu’un peu la nôtre).

    Subséquemment, elle fanfaronne, un rapport de l’OMS sous le bras, pour sermonner l’Europe entière en matière de pollution. On évitera de lui gâcher ce plaisir, c’est sa seule compétence : produire des rapports, dire le bien et le mal, et blâmer des gens qui avaient oublié qu’ils la payaient pour ça. Si on lui enlève cette activité passionnément altruiste, il est probable qu’elle produirait des rapports sur le manque de rapports pour dire le bien et le mal pour nous-mêmes. Elle serait même capable, bougresse insatiable, de nous condamner pour cela. En substance, elle sert surtout à nous assener des vérités outre-Atlantique, plus encore quand elle se fringue d’instances supposées internationales.

    Mais n’est-ce pas le comble, quand cette Commission européenne, qui ne se gaverait pas d’autant de notre argent sans nous-mêmes, en vient à poursuivre les États qui la nourrissent ? Nous savons, bien sûr, qu’elle s’en contrefiche ; n’est-elle pas toute-puissante, forte de la légitimité des gourdiflots qui lui cèdent notre souveraineté à répétition ?

    Ce qui se conçoit bien s’énonçant clairement, voici que mon argent (et le vôtre) sert à payer des gens qui produisent des règles (souvent tatillonnes, parfois vraiment stupides), puis d’autres gens qui en contrôlent la teneur dans notre pays. Ensuite, ils nous tapent au mieux sur les doigts, en nous imposant des amendes, à moins qu’il ne faille en référer au tribunal de l’Europe (la CJUE), que l’on paye également de nos deniers.

    Alors, quand un État est condamné à une amende, je vois mal quels sous autres que les nôtres pourraient bien l’en acquitter. La Commission européenne aura beau prétexter que c’est pour notre bien, combien de temps, encore, allons-nous raffoler de nourrir les mains qui nous fessent et nous détroussent ?

  • Ouistreham : la présence massive de migrants soutenus par l’extrême-gauche fait s’effondrer l’activité touristique et commerciale

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    À Ouistreham (Normandie) alors que la saison touristique a démarré, la présence des migrants clandestins musulmans – essentiellement soudanais – dans cette station balnéaire de 9.500 habitants menace les commerces d’une grave dépression économique. Les autorités n’ont pris aucune espèce de mesure, se contentant d’appeler à « accueillir » les clandestins.

    Premier facteur, l’extrême-gauche qui se déchaîne pour fixer le plus grand nombre de migrants clandestins possible sur place à des fins d’agitation (lire ici).

    La suite ici

  • Le concile Vatican II représente pour le catholicisme français le moment du « décrochage »

    6a00d83451619c69e20224e039358f200d-250wi.jpgC'est le constat auquel est arrivé Guillaume Cuchet, dans son ouvrage Comment notre monde a cessé d’être chrétienL'Homme Nouveau publie une intéressante discussion entre l'auteur, l'abbé Claude Barthe et l'historien Jean Chaunu. Extraits :

    "Je suis parti des données rassemblées par le chanoine Boulard qui était dans l’Église le grand spécialiste après-guerre des questions sociologiques et que les historiens connaissent bien, en raison notamment de la publication en 1947 de sa fameuse Carte religieuse de la France rurale, dite « carte Boulard », qui est un des documents les plus énigmatiques et les plus explicatifs de l’histoire de France. L’avantage de cette sociologie très modeste en apparence, qui s’est attachée à décrire la situation plus qu’à véritablement l’expliquer, est qu’elle permet de prendre le problème à la racine en commençant par compter et dater les phénomènes. Ce qui, paradoxalement, manquait le plus dans la littérature « scientifique » existante sur le sujet. Tout le monde avait des idées sur les explications, les interprétations, mais on paraissait avoir fait l’économie de la première des opérations historiographiques qui consiste à décrire précisément la situation et ses tendances.

    De vingt ans de comptabilité approfondie, entre, en gros, 1945 et 1965, Boulard avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée moyennant une pente légèrement déclinante, un peu déprimante, certes, parce qu’en dépit d’efforts répétés on n’arrivait pas à redresser les courbes, mais assez rassurante tout de même, parce qu’elle préservait a priori de toute mauvaise surprise. [...] En mettant en série tous ces sondages et en rendant leurs données comparables, il a mis en évidence une cassure dans la pratique religieuse survenue quelque part autour de 1965Il en a tiré une première conclusion : tout ne venait pas de 1968, comme on avait déjà tendance à le dire de son temps. [...] Je suis donc entré dans le dossier avec cette date en tête, 1965-1966, que j’ai retrouvée depuis dans toute une série de cas locaux que j’ai pu examiner. Comment expliquer une telle rupture dans une histoire qui est censée ne jamais en connaître ? Il faut bien qu’il y ait eu un évènement pour la produire et, si possible, un évènement religieux parce que, comme disait Lucien Febvre, l’histoire « religieuse » procède avant tout d’explications « religieuses » (même si la religion catalyse beaucoup de « social »). D’où la nécessité de faire la part de l’évènement conciliaire dans la rupture.

    Vous êtes conscient de la charge symbolique que ce constat contient ?

    Oui, mais je ne suis pas du tout partie prenante des débats internes dans l’Église à ce sujet, donc cela m’est égal. Il faut que chacun fasse son travail, même si aucune thèse n’est indiscutable. Seulement la discussion doit commencer par être factuelle. Reprenant les constats de Boulard, j’ai cherché des explications proportionnées à l’évènement. [...]

    Abbé Barthe : [...] J’apporte ici ma pierre comme témoin direct de cette époque. Né en 1947, je suis ici le plus vieux de tous. Pour donner un repère : j’ai fait ma communion solennelle en 1959. [...] Quand je suis entré au séminaire en 1964, je savais que j’intégrais une corporation en péril. J’ai donc vécu la fin du Concile de l’intérieur de l’institution, au séminaire universitaire Pie XI, à Toulouse. Avant même d’avoir lu votre livre, au regard de ce que j’y ai connu, je datais le grand bouleversement de 1965-1966, notamment du point de vue liturgique. Ainsi, quand je suis entré au séminaire, en 1964, nous avions tous les dimanches une messe solennelle et des vêpres solennelles, comme celles que l’on célèbre aujourd’hui à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou à Saint-Eugène, à Paris. Nous sommes passés au français pour la messe et l’Office divin, à l’autel au milieu des séminaristes, au toujours moins d’agenouillement, courant 1965. [...]

    Nous lisions les textes de Vatican II, nous en discutions. Mais au-delà, le principal était que tout changeait et cela se manifestait par les changements de la liturgie. Les réformes se succédaient. Au bout du processus, quand j’ai quitté le séminaire Pie XI en 1968, nous avions des messes d’équipes (les séminaristes étaient désormais regroupés en « équipes ») dans la chambre de tel ou tel séminariste de l’équipe, son bureau servant d’autel... Nous avions aussi à donner une aide pastorale dans les paroisses, tous les dimanches, où nous pouvions voir ce que s’y passait. Là aussi, tout est allé très vite. Fin 1964, en tout cas en 1965, certains curés disaient déjà (je pense au curé de la paroisse des Minimes) toute la messe en français, consécration comprise.

    Le bouleversement de fond était manifesté par cela. Vous avez raison de dire que les fidèles ne se sentaient plus obligés d’assister à la messe. C’est en 1967, je crois, qu’a été instaurée la messe dominicale du samedi soir. On assistait à la messe si on pouvait, et si on ne pouvait pas, on n’y assistait pas...

    Auparavant il y avait eu l’abandon de la soutane et de l’habit religieux, qui a aussi produit un effet très fort sur les populations. Cela doit dater de 1961-1962, un peu avant le Concile. [...] Le fait est qu’ils abandonnaient avec la soutane un marqueur très fort. « Si les curés n’ont plus d’obligation, nous non plus », se disaient les gens. Cela ne valait pas pour les paroissiens les plus impliqués, qui continuaient à aller à la messe tous les dimanches, mais pour les catholiques du pourtour, de la « périphérie ». Pour eux, plus a joué le choc du Concile, mis en œuvre par la réforme liturgique, plus a joué la sensation de l’évanouissement des normes. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Mai 68 • Les acteurs de la contestation

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Dire à la fois que les mouvements radicaux d’extrême-gauche étaient dirigés par des Juifs et que ce sont ces mouvements qui sont à la source de la révolte étudiante qui déclencha la crise de mai-juin 1968 revient à considérer que le rôle joué par ces jeunes Juifs a été déterminant. Sans eux, il est légitime de se poser la question, Mai 68 aurait-il eu lieu ? 

    Yaël Auron insiste sur leur rôle majeur dans l’irruption des événements quand il écrit que « Mai 68 revêt des spécificités juives indéniables, authentiques et profondes. Ce sont dans une large mesure des motivations juives qui ont propulsé toute une génération de jeunes juifs dans la lutte révolutionnaire universelle. Elles trouvent leurs fondements dans les événements du passé le plus proche, la Seconde Guerre mondiale et la Shoah »[1]. Pour lui, leur faible nombre était compensé par la position éminente qu’ils occupaient dans les mouvements gauchistes. Ils se trouvaient aux places les plus stratégiques, de direction. En quelque sorte ils en étaient les pivots : « les juifs n’étaient qu’une infime minorité, bien que fortement représentés au sein des instances dirigeantes des groupes contestataires étudiants. »[2]

    Outre la J.C.R. de Krivine, Yaël Auron souligne qu’« [i]l en était de même au sein de la direction des autres organisations trotskistes où les juifs représentaient une majorité non négligeable si ce n’est la grande majorité des militants. […] Le mouvement maoïste, la Gauche prolétarienne, avait à sa tête deux juifs, Alain Geismar et Pierre Victor (Benny Lévy). »[3] Sans oublier le plus informel Mouvement-du-22-mars et son leader emblématique Daniel Cohn-Bendit, le plus célèbre des soixante-huitards.

    Dans un livre autobiographique ce dernier raconte une expérience qui l’a grandement marquée : « à quinze ans, je suis allé en Israël. J’ai travaillé dans un kibboutz. C’était très joli, tout le monde vivait en communauté, les gens s’entraidaient, solidarité, égalité, etc. Intuitivement, je devais avoir une position sioniste de gauche. […] J’étais à Nanterre lorsque éclata la guerre des Six-Jours. […] Nous n’avions pas conscience réellement du problème d’Israël : nous étions encore sous l’influence de l’idéologie sioniste que nous avions acceptée pendant des années »[4].

    Plus loin il développe le raisonnement suivant : « L’extrême-gauche, comme la gauche, a toujours répugné à se poser le problème de l’identité individuelle. Pour définir quelqu’un, on se réfère toujours à son appartenance de classe. Mais notre identité est le fruit de multiples expériences, parmi lesquelles le cadre de vie de notre enfance joue un rôle important. […] Cette société m’impose d’être viril – je suis un garçon, plus tard un homme – juif allemand, rouquin, plus ou moins beau »[5]

    Les auteurs de Génération. Les années de rêve, Hervé Hamon et Patrick Rotman, ont dressé une longue liste des protagonistes de Mai 68. Nous reprenons ce qu’ils disent du milieu familial et social de chaque acteur. 

    Alain Krivine 

    Commençons par Alain Krivine : « Son père, médecin stomatologue, n’a rien d’un ʽʽencartéʼʼ. Il lit Le Figaro, se proclame antiraciste, vote régulièrement à gauche mais avec la certitude, quand son suffrage se porte sur les communistes, que ces derniers ne prendront jamais le pouvoir. Il est né en France de Juifs russes immigrés, qui ont fui les pogroms avant 1917, et la femme qu’il a rencontrée était de même souche. […] La mère d’Alain, au fond, n’éprouve ni passion politique ni passion religieuse. Elle jeûne à Kippour parce que, dit-elle, face aux antisémites, il est bon de montrer une fois l’an qu’on est juif. »[6] 

    André Sénik 

    André Sénik « est né de parents juifs polonais, petits commerçants établis à Paris dans le quartier du Sentier vers 1930, à l’époque où la communauté juive en France – cent cinquante mille âmes – double de volume sous l’afflux des réfugiés de l’Est, dont la moitié provient de Pologne. La culture familiale est teintée de marxisme mais tout autant de sionisme. La première organisation que fréquente le jeune Sénik, le M.A.P.A.M. (le Parti unifié des travailleurs, à la fois sioniste et socialiste), est ainsi orientée : à gauche, et cependant en quête dʼEretz Israël. »[7] 

    Tiennot Grumbach 

    Quant à Tiennot Grumbach : « Sa mère est la sœur de Pierre Mendès France et dirige le commerce de vêtements, devenu petite maison de couture, qu’a fondé le grand-père Mendès. [Son] père, il est ʽʽdans les affairesʼʼ, au Brésil, où laCasa Grumbach connaît des hauts et des bas. »[8] 

    Jean-Paul Ribes 

    Jean-Paul « Ribes, lui, n’est pas juif pour deux sous. Un Français, vrai de vrai, issu d’une classique famille petite-bourgeoise – le père ingénieur à l’E.D.F., la mère qui ʽʽne travaille pasʼʼ. »[9]    (Dossier à suivre)   

    [1]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 39.

    [2]  Ibid., p. 23.

    [3]  Idem.

    [4]  Daniel Cohn-Bendit, Le grand bazar, Paris, Belfond, 1975, p. 10-11.

    [5]  Idem.

    [6]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 15-16.

    [7]  Ibid., p. 20.

    [8]  Ibid., p. 21-22.

    [9]  Ibid., p. 22.  

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