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  • Au nom de la défense des droits de l’homme et de la laïcité ?

    Conflits tribaux, tortures dans les centres de rétention regorgeant d’opposants,  haines ethniques,  corruption, prolifération des armes, violences endémiques,  atomisation d’un pays dont l’unité  tenait à la mainmise du clan Kadhafi sur l’appareil d’Etat et les accords avec les tribus… La Libye libérée   par l’Otan  du joug du raïs libyen n’honore pas vraiment les principes démocratiques et  les droits de l’homme censés s’installer une fois la croisade atlantiste menée à son terme. Première étape ( ?)  d’un plan com pour  renaître politiquement,  alors que des sondages semblent  démontrer que sa popularité remonte au même rythme que s’affaisse toujours plus bas celle de François Hollande, le grand libérateur Nicolas  Sarkozy a débarqué dans la capitale libyenne Tripoli  mardi matin. Selon le chef du Conseil local de Tripoli, Sadat al-Badri, l’ex président de la République   répond à l’invitation qui lui avait été adressée par le Conseil en 2012.  Il a été  accueilli chaleureusement par des officiels et des  figurants chargés de faire la claque.

     Avec ce sens de « l’humour » qui n’appartient qu’à lui, Nicolas Sarkozy,  en ce deuxième  anniversaire du début de l’intervention militaire de l’Otan,   a  félicité ses interlocuteurs pour le succès de la « transition démocratique »  ( !) et   a appelé à  la « réconciliation nationale » et à « l’unité ». C’est bien  le moins qu’il pouvait faire. Il est accompagné par  l’ ex ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, et un autre  militant antinational,  Dominique Perben, qui a annoncé son retrait de la vie politique en janvier 2012. Alors garde des Sceaux (et candidat à la mairie de Lyon)  ce fut M. Perben   qui dans l’affaire de la conférence  de presse du 11 octobre 2004, dans laquelle Bruno Gollnisch avait simplement  manifesté son attachement à la liberté d’expression,  de recherche et dénoncé  les crimes du communisme,  avait poursuivi par deux voies différentes, pour les mêmes faits,  sur son  ordre direct et revendiqué,  le député et président du groupe FN en Rhône-Alpes.

      Il fallut  attendre 2009,  au terme d’une campagne de haine et de calomnie insensée pour que Bruno Gollnisch  soit totalement blanchi par les onze magistrats de la Chambre criminelle de la Cour de Cassation des accusations portées contre lui. Au-delà du pédigrée de M. Juppé,  emmener dans ses bagages Dominique Perben,   comme incarnation de la justice et de l’équité républicaine ( ?), s’avère un choix plutôt maladroit.  Mais la « droite » française n’est plus à cela près !

    La  campagne militaire de Libye,  initiée par Sarkozy et le gouvernement  britannique  avec l’accord direct et le soutien logistique  de Washington,  n’a pas peu contribué à la déstabilisation du Sahel. Et notamment  au développement des métastases islamistes au Mali  qui a justifié l’actuelle intervention militaire française, laquelle  a déjà causé  la mort de cinq de nos soldats. La vie des quinze otages français, tous détenus en Afrique par des milices islamo-mafieuses  est aussi menacée.  Un  porte-parole d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), vient d’affirmer que « l’homme d’affaires »  Philippe Verdon, enlevé fin 2011 au Mali en compagnie  de son collègue d’origine hongroise,  présenté lui aussi officiellement  comme « géologue »,  Serge Lazarevic , a été décapité le 10 mars   en représailles à l’intervention française.

    Autre anniversaire fêté dans le sang, celui du  20 mars 2003, du début  de la (seconde)  agression militaire  contre l’Irak menée principalement  par les forces américaines,   qui a éradiqué  le régime laïc de Saddam Hussein. Une invasion  qui a plongé   ce pays  dans le chaos,  en a fait la proie du terrorisme,  des haines communautaires entre chiites et sunnites et qui a précipité l’exil et les persécutions  des Chrétiens d’Irak, jusqu’alors protégés par le pouvoir.   La branche irakienne d’Al-Qaïda, « l’Etat islamique d’Irak» (ISI),  a revendiqué la vague d’attentats antichiites qui a fait 52 morts et 223 blessés mardi en Irak, dans un communiqué publié aujourd’hui.

     Deux exemples, sans même parler de l’évolution pour le moins problématique des pays touchés par le « printemps arabe »,  qui n’empêchent  pas, nous le notions encore hier, la France de MM. Hollande et  Fabius de poursuivre son entreprise de destruction de l’Etat syrien. Paris et Washington ont salué ainsi lundi l’élection à Istanbul par les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) , formée en décembre au Qatar,  soutenue par les atlantistes et  largement infiltrée par les Frères musulmans,  de  Ghassan Hitto au poste de  Premier ministre de l’opposition syrienne.

    M. Hitto,  cadre supérieur jusqu’à l’an dernier dans une compagnie de télécommunications au Texas  dixit Le Figaro,  et qui posséderait la nationalité américaine, a dit son souhait d’unifier et d’imposer  son autorité sur les  groupes rebelles sur le terrain et  a rejeté  tout règlement pacifique du conflit.   Ce  qui n’est pas pour surprendre puisque le CNS n’est en fait qu’un organe  de coordination couvrant les exactions des milices  qui sèment la mort et la destruction.

    Redisons-le ici,  nous connaissons  l’autoritarisme,  les entorses aux droits de l’homme,   les défauts et les tares de l’actuel régime syrien.  Mais il  reste incontestablement  un moindre mal  comparativement à la situation dramatique qu’entraînerait son écroulement,  comme le soulignait  notamment Marion Maréchal sur BFMTV  qui pointait  sa capacité à préserver jusqu’alors  le vivre-ensemble de cette société multiculturelle.

    Un enjeu qui est au cœur de la « laïcité » à la française et  notamment  de la loi de diversion  votée  sur le voile islamique  par l’UMPS. Bruno Gollnisch invitait alors  à ne pas  confondre  les causes et les conséquences du problème, l’accessoire de l’essentiel. Comment ne pas voir en effet que  la multiplication des revendications communautaires, ethnico-religieuses,  se nourrit mécaniquement de la poursuite de l’immigration de peuplement qui empêche toute assimilation à un  « modèle républicain » démonétisé.

     Ainsi Manuel  Valls s’est ému, y voyant une «mise en cause de la laïcité», de la décision rendue mardi par  la Cour de cassation. Celle-ci   a décidé d’annuler l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles rendu en octobre 2011, qui avait confirmé le licenciement en 2008 de Fatima Afif, une   employée de la  crèche  Baby-Loup située dans le quartier pluriel  de Chanteloup-Les-Vignes  (Yvelines),  parce qu’elle refusait d’ôter son foulard islamique.

    Nous le notions en décembre 2011, évoquant cette affaire et alors que le Sénat venait de basculer à gauche, la majorité des sénateurs n’avait pas voté  la proposition de loi de la « radicale de gauche » Françoise Laborde. Elle souhaitait notamment appliquer « le principe de laïcité aux assistantes maternelles accueillant des enfants à domicile » et voulait que les crèches bénéficiant « d’une aide financière publique » soient « soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse ». Mais ici, la défense intransigeante de la laïcité qui est un des piliers du très maçonnique Sénat, s’était  heurtée  à la gêne des élus « humanistes » soucieux de ne pas stigmatiser une partie de la population « non gauloise ». Ainsi si les radicaux avaient défendu le texte, les socialistes étaient  apparus partagés sur son utilité pratique, les communistes et les écologistes l’avaient  rejeté…

     Pour l’anecdote, en arrivant ce matin  à Nanterre, votre serviteur a vu à quelques centaines de mètres  du siège du  FN,  deux femmes intégralement voilées de la tête aux pieds, à la « saoudienne »,  ce qui est théoriquement une infraction à ce que prévoit  la loi dans l’espace public. Mais dans les quartiers et les zones  qualifiés de « populaires » par les médias et l’UMPS, vouloir faire appliquer la législation existante peut vite déboucher sur une émeute. Et la consigne implicite donnée aux policiers dans ce cas de figure  semble bien être de  détourner le regard…mais Valls le laïc ne l’avouera certainement pas. En Libye comme en Syrie, à Tripoli, Damas comme dans nos banlieues, Tartuffe se porte décidemment comme un charme.

    http://www.gollnisch.com

  • Calamity Taubira veut abroger les peines plancher

    Taubira veut abroger les peines plancher

    La garde des Sceaux, Christiane Taubira, indique que les "peines plancher seront abrogées" dans un entretien au journal Libération.

    "Les peines plancher seront abrogées. Si on me donne un ordre contraire, j’aviserai à ce moment-là. Pour l’instant, je ne l’ai pas !", répond la garde des Sceaux à une question sur ce sujet.

    Et Christiane Taubira d’expliquer : "Les peines plancher sont un automatisme qui réduit la liberté d’appréciation des magistrats. Or les statistiques disponibles, contredites, vérifiées, montrent bien que l’individualisation de la procédure jusqu’aux modalités d’exécution de la peine réduit le facteur de risque de récidive, donc le nombre de nouvelles victimes."

    "C’est cela, mon objectif essentiel", affirme la garde des Sceaux qui concernant la rétention de sûreté précise que son abrogation "est aussi prévue. Si on me dit le contraire, j’aviserai aussi." François Hollande avait promis durant la campagne présidentielle de supprimer "les peines planchers qui sont contraires au principe de l’individualisation des peines" dans ses "60 engagements".

    Votée en 2007, la loi sur la récidive impose des peines planchers ou minimales en cas de récidive.

    Le Figaro

  • Café actualité de Lafautearousseau du 9 mars 2013, à Marseille : la République en échec, par Hilaire de Crémiers

    Ce ne sont pas des Cafés politiques ordinaires que Lafautearousseau et la Fédération Royaliste Provençale organisent à Marseille depuis 2010. Sous leur forme actuelle, inaugurée en octobre 2010, tous sont mis en ligne. L'on peut les revoir à tout moment et, d'ailleurs, tous ont déjà été téléchargés plusieurs milliers de fois ! Si l'on en considère l'ensemble, l'on s'apercevra que, tant par les personnalités qui y sont intervenues que par les sujets traités, ils constituent un excellent travail de réflexion politique. En un sens, ils ont été ce que l'on appelle aujourd'hui un Think Tank. Avis aux jeunes qui veulent acquérir une formation politique sérieuse : ils peuvent y venir; ils peuvent les consulter, ici.

    Ce n'est pas non plus une intervention ordinaire que celle d'Hilaire de Crémiers, le 9 mars dernier; intervention dont la video est mise en ligne ci-dessous. C'est une remarquable réflexion sur le problème institutionnel français depuis les derniers temps de l'Ancien Régime jusqu'à nos jours : soit l'absence d'un exécutif capable de gouverner, soit la carence de représentation nationale véritable, soit l'une et l'autre. Les exemples historiques sont probants, le problème est très exactement décrit et défini. L'écoute de cette vidéo est indispensable pour qui veut militer pour une France royale autrement que de façon superficielle et / ou folklorique.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Ah ! les p’tites femmes, les p’tites femmes de Paris…

    Ah ! les p’tites femmes, les p’tites femmes de Paris…Plus l’abstention est forte aux élections, plus les citoyens – qu’ils soient écœurés, blasés ou préfèrent les plaisir d’une partie de pêche le jour du scrutin – se détournent de la politique… et plus on organise de consultations ! À l’évidence, les échéances électorales, pourtant quasi-annuelles, ne suffisent plus. À celles-ci, sensées donner une parfaite image de la démocratie parlementaire jusqu’au plus profond de nos campagnes, voilà l’UMP, après le PS, à désormais organiser des « primaires » avant toute échéance électorale.

    Celle qui vit s’affronter à l’automne François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de ce parti, aurait pourtant dû faire réfléchir les leaders actuels de celui-ci : coup fourrés, contestations, invectives, menaces, procédures arbitraires, promesse d’un nouveau vote à l’automne suivant, puis consensus (enfin !) sur la difficulté à organiser ce dernier, surtout dans la période de vaches très maigres que traverse l’UMP, « endettée de chez endettée »… De plus, aucun des camps n’est vraiment certain que ne se rejoue pas la pantalonnade déjà douloureusement (euphémisme !) vécue par les militants sincères.

    Mais décidément, quand on ne veut pas comprendre, on ne veut pas… et le spectre d’une nouvelle empoignade interne vient d’être programmée sur la place publique.

    Cette fois, c’est pour désigner en juin prochain le candidat de la droite ou du centre pour les municipales à Paris en 2014. Avec promesse de « processus “transparent” pour éviter tout psychodrame. »

    Juré, craché, voté ! Foi d’UMP ! Si je mens, je suis élu !

    T’as qu’à croire ! À peine le coup d’envoi de cette primaire officiellement lancé, celle-ci est contestée par une partie des prétendant(e)s à l’investiture, à commencer par Rachida Dati… Maire de l’excessivement conservateur VIIe arrondissement et accessoirement députée qui s’ennuie au parlement européen, l’ancienne Garde des sceaux ne rêve en effet que de revenir au premier plan de la politique nationale. Via l’Hôtel de ville de la Capitale…

    Sur sa route – outre Anne Hidalgo, actuelle première adjointe au maire de Paris qui portera les couleurs socialistes et sans doute l’écolo-ministrée Cécile Duflot – se dresse Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012, que l’on suspecterait facilement, à la voir et à l’entendre, de s’être échappée d’un troupeau de Femen… les nichons et la petite culotte à l’air en moins !

    Gageons que la primaire UMP se jouera, médiatiquement en tout cas, entre ses deux représentantes d’un sexe qui ne saurait être faible pour l’occasion.

    Citons pour mémoire, les autres candidats déjà déclarés – en attendant quelques retardataires avides d’un coup de promotion personnelle bon marché –, soit Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel, Franck Margain… et une autre dame, Douce de Franclieu, dont le programme s’annonce particulièrement captivant si l’on en croit sa déclaration de candidature : « Atterrée par la volonté de l’UMP de pousser la candidature de Mme NKM à la tête de la Primaire pour Paris, M. Fillon ayant décliné et Mme Dati et d’autres ayant dit vaguement oui, j’ai décidé de présenter la mienne… »(1) et qui a au moins le mérite d’annoncer la couleur de ses motivations : « ancienne mère de famille maintenant sans profession si ce n’est candidate. »(2)

    On sent tout de suite que l’un des points de la Charte des primaires, demandant aux candidats de « se respecter », « ne pas tenir de propos offensants ou risquant d’amoindrir leurs chances de victoire à l’élection municipale » et surtout de « se rassembler derrière (le futur candidat) et faire campagne en sa faveur », peut faire sourire quelques esprits facétieux.

    Si ce mode de désignation d’un candidat fonctionne aux États-Unis d’Amérique, à l’évidence, il est au mieux inutile, au pire désastreux, de vouloir et de continuer à vouloir l’appliquer en France… Inutile en 2007 où la candidate socialiste issue d’une telle désignation s’est fait largement battre alors par Nicolas Sarkozy… et désastreux pour l’UMP qui offre ainsi, en moins d’un an et à deux occasions différentes, une image de division suicidaire sur fond de rancunes, de jalousies, d’ambitions et plus encore, d’un vide absolu de propositions politiques innovantes.

    Car si un(e) candidat(e) à cette primaire avait un tant soi peu de programme à proposer, soyons certain que celui-ci n’intéressera guère les médias qui préféreront toujours rapporter les bisbilles, noms d’oiseaux et psychodrames des intéressé(e)s… et ces dernier(e)s, ne serait-ce que pour tirer la couverture médiatique à eux(elles), n’hésiteront jamais à les approvisionner régulièrement en « petites phrases » toutes plus croustillantes, mesquines ou assassines les unes que les autres.

    Et comme à l’UMP, on n’est jamais en reste d’un gag, ne boudons pas notre plaisir en rapportant que « par sa mère Bénédicte Treuille, (Nathalie Kosciusko-Morizet) serait une lointaine descendante de Lucrèce Borgia »…

    Du moins à en croire l’encyclopédie en ligne wikipedia… et c’est sans doute trop beau pour ne pas être vrai !
    Philippe Randa http://www.voxnr.com/
    Notes :
    (1) www.ladepeche.fr, 13 mars 2013.
    (2) Sources AFP, 14 mars 2013.

  • Charlemagne, symbole européen ?

    Que reste-t-il de Charlemagne ? Les ouvrages présentés ci-dessous confrontent le lecteur à la source du mythe et lui livrent des images contradictoires – le portrait d'un serviteur de l'église s'opposant à celui d'une brute opportuniste qui cache sous la façade religieuse ses exactions et ses vices.
    Longtemps revendiqué comme une grande figure nationale par les historiens français et allemands, devenu, sous l'Occupation, parrain de la division française de la Waffen SS, l'empereur à la barbe fleurie tend aujourd'hui à incarner un précurseur de l'idée européenne supranationale. À travers ces divers avatars, que subsiste-t-il de l'homme et de son oeuvre ?
    Portrait idéalisé
    Force est d'admettre que la légende s'est tôt emparée du souverain et que, pour précieux que soit leur témoignage, ses premiers biographes ont contribué à troubler son image, pour léguer à la postérité un portrait idéalisé assez éloigné de la réalité. Éginhard en est un exemple. La réédition de sa Vie de Charlemagne dans la collection "Les classiques de l'histoire de France au Moyen Âge", laquelle a le grand mérite de proposer, en sus d'un appareil de notes et d'un index, l'original du texte latin en regard de la traduction, permet de saisir à la source la fabrication du mythe. Né en 775, Éginhard, appelé adolescent à la cour d'Aix-la-Chapelle, n'a connu Charles qu'au temps de la maturité et de la vieillesse. Au vrai, il est le commensal des fils de l'empereur, et d'abord du futur Louis le Pieux qui, monté sur le trône, assurera sa fortune tardive. C'est sans doute à sa demande qu'Éginhard, vers 830, une quinzaine d'années après la mort de Charles, disparu le 28 janvier 814, entreprend d'en rédiger une biographie officielle, en s'appuyant sur les sources palatines et les chroniques du règne.
    Hélas, afin de ménager son héros, et le fils de celui-ci, Éginhard aura soin de gommer du récit, au demeurant fort bref, les accidents de parcours : revers militaires, représailles sanglantes, goût prononcé de l'empereur pour les femmes, aventures amoureuses des princesses que leur père se refusait à marier mais qui n'avaient point pour autant fait voeu de chasteté... En quoi Éginhard, qui prit modèle sur Suétone au point qu'on a dit de son texte qu'il est "un treizième César", se démarque de l'historien latin, qui, lui, n'épargna aucun ragot, fût-ce le plus douteux, à la mémoire des Julio-Claudiens. Reste qu'avec ses lacunes et ses flous artistiques, la Vita Karoli Magni imperatoris demeure un texte fondateur indispensable dans toute bibliothèque d'histoire.
    S'il répond à un programme politique - ce rêve impérial qui ne cessa de hanter les puissants d'Europe après la chute de l'empire romain d'Occident en 476 -, le titre d'empereur, accordé à Charles le soir de la Noël 800 par le pape Léon III, revêt, aux yeux des contemporains, une autre dimension : celle du protecteur de la chrétienté. C'est parce qu'il se fait le défenseur de l'Église, devenant ainsi un nouveau Constantin, que le roi franc peut aspirer à la pourpre des Césars.
    Le protecteur de la Chrétienté
    Certains ont estimé que le souverain pontife avait forcé la main à Charlemagne, qui se trouva, de fait, lié aux intérêts de Rome. Peut-être. Il s'agissait cependant d'un rôle qu'il avait, de longue date, succédant en cela à ses père et grand-père, accepté d'assumer, tant sur les territoires traditionnels de la monarchie franque qu'au-delà. Même si sa "canonisation", accordée par un anti-pape à Frédéric Barberousse, est sujette à caution, la conscience catholique de Charles et le sens de sa mission ne sauraient être mis en doute.
    Lorsqu'il titrait, il y a dix ans, un essai consacré à l'empereur, Charlemagne fondateur de l'Europe, Ivan Gobry ne se méprenait pas sur le sens qu'il donnait à ces mots. Charlemagne ne fut pas un précurseur du monstrueux machin bruxellois, mais d'une idée absolument contraire à celles des technocrates européistes : la mise en place de la Chrétienté en Europe. Jusqu'à un certain point, car de tels choix sont rarement tout à fait désintéressés et dénués d'arrière-pensées politiques, Charles travailla pour le règne de Dieu sur ses terres et ailleurs. Ses interventions en Italie contre les Lombards empiétant sur les droits du pape, en Espagne contre des musulmans menaçant les cités demeurées catholiques des Asturies, à l'Est contre des peuples, Saxons ou Avars, encore païens, tendent toutes à l'établissement en ce monde de la Cité de Dieu augustinienne, son livre de chevet. Cela est vrai également en ce qui concerne son oeuvre législative, ses interventions dans les affaires ecclésiastiques afin d'améliorer le clergé et mieux évangéliser le peuple, et même ses relations diplomatiques avec Byzance, son soutien à l'impératrice Irène allant à la pieuse orthodoxe capable de mettre un terme à la crise iconoclaste, dût-elle, pour cela, faire crever les yeux de son seul fils... Autres temps, autres moeurs... Le professeur Gobry propose à ses lecteurs un Charlemagne chrétien dont toute l'action fut régentée par cet objectif de la christianisation de la société. Il a certainement raison. Et, comme son livre, clair, concis, bien écrit, se lit avec plaisir, on lui emboîtera volontiers le pas.
    Démythification
    Ce que ne saurait faire Georges Minois, plus récent biographe de l'empereur. Quoique spécialiste d'histoire du catholicisme, Georges Minois n'aime ni l'Église ni ses dogmes et prend soin de différencier « le Jésus historique », un homme dont nous ne savons rien, du « Christ de la foi », inventé par les chrétiens. Sa biographie de Charlemagne s'inscrit dans la même optique : celle de la démythification. D'un personnage légendaire, il faut redescendre à l'homme véritable, démarche en soi louable, s'il ne s'acharnait à en diminuer talents, mérites, vertus jusqu'à ne laisser subsister qu'un assez vilain portrait. Bien entendu, une fois les scories enlevées, les sources criblées, connaissances et certitudes ont fondu comme neige au soleil.
    Il faut admettre que nous ne savons pas grand-chose sur Charles et que le peu que nous en savons ne le rend pas sympathique. Or, à l'évidence, c'est bien sur le souverain catholique que l'historien s'acharne. Là où Gobry voit un chrétien fervent, Minois trouve un fourbe, un hypocrite, une brute opportuniste qui cache sous la façade religieuse ses exactions, ses vices, ses cruautés. Charles, soupçonné d'avoir aidé au décès prématuré de son jeune frère Carloman, dépouille la veuve et les orphelins. L'épisode espagnol n'est pas un prototype de la croisade mais une tentative d'annexion outre-monts qui n'interdit pas les meilleures relations avec le calife de Bagdad Haroun al Rachid. L'intervention italienne vise à détruire la puissance lombarde plus qu'à défendre la papauté, etc. Tout n'est évidemment pas faux dans ces affirmations. Encore convient-il de les remettre dans le contexte, de ne pas oublier que l'évangélisation forcée des Saxons, et le massacre des récalcitrants, survenus après quinze ans de guerre féroce, furent aussitôt dénoncés par le conseiller de Charles, Alcuin, qui lui reprocha ces méthodes, et se fit entendre. Non, Charlemagne ne fut pas exemplaire mais il semble ici que le procès est d'abord intenté contre l'empereur catholique, et essentiellement pour cette raison, ce qui rend le livre, somme toute, assez désagréable.
     Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000  du 21 octobre au 3 novembre 2010
    ✓ Éginhard : Vie de Charlemagne ; Les Belles Lettres, 128 p., 23 €.
    ✓ Ivan Gobry : Charlemagne fondateur de l'Europe ; éditions du Rocher ; 320 p., 19 €.
    ✓ Georges Minois : Charlemagne ; Perrin, 720 p., 26 €.

  • Le jour où la banque centrale américaine cassera sa planche à billets

    Beaucoup en Europe rêvent de voir la BCE emboîter le pas à la Fed. Mais le déversement de dollars sur l’économie américaine est pour le moins risqué.

    La Banque centrale européenne (BCE) est restée fidèle à elle-même. Malgré une croissance négative de 0,6 % au quatrième trimestre 2012, l’institution de Francfort a une nouvelle fois repoussé, l’abaissement de son principal taux directeur fixé à 0,75 %. Une attitude qui ne devrait pas plaire à Arnaud Montebourg : le ministre français du Redressement productif avait dénoncé dimanche une BCE “remarquablement inactive” pour lutter contre la récession et l’envolée du chômage.

    Il est vrai que la politique monétaire européenne contraste fortement avec celle de la Banque centrale américaine. Depuis le début de la crise financière, la Fed n’a pas hésité à faire marcher la planche à billets, via les désormais célèbres programmes de “quantitative easing”. Non contente de ramener ses taux d’intérêt à zéro, elle a massivement financé la dette du pays en absorbant dans son bilan plus de 1 700 milliards d’obligations du Trésor, soit l’équivalent de la quasi-totalité de la dette française !

    Objectif : faire tomber les taux d’intérêt réclamés par les investisseurs pour détenir de la dette américaine, y compris à long terme, et, par ricochet, le coût des emprunts des entreprises et des ménages. Mais elle n’a pas non plus hésité à racheter des centaines de milliards de crédits hypothécaires pour revigorer le marché immobilier dévasté par l’éclatement de la crise des subprimes. Le raisonnement est simple : sous l’effet de la hausse du marché obligataire, des cours boursiers et de l’immobilier, les Américains se sentent plus riches et sont censés se remettre à consommer et à investir.

    Face à une telle politique, la BCE fait figure de petite joueuse. Elle a bien accordé quelque 1 000 milliards d’euros de liquidité aux banques sur trois ans à un taux d’intérêt dérisoire, afin de soutenir le système bancaire, mais elle s’est toujours refusée à soutenir massivement la dette des pays du Sud. Depuis septembre, elle s’est certes engagée à racheter la dette de ceux qui appelleraient à l’aide pour des montants indéterminés. Mais elle ne rachètera que des obligations remboursables avant trois ans. Et encore. À condition qu’ils acceptent un contrôle très étroit de leurs finances publiques. Autant dire que ce n’est pas encore fait. Si cela semble avoir réussi à ramener la confiance dans l’euro, cela n’a visiblement pas suffi pour stimuler la croissance.

    Risques pour la croissance

    Devrait-elle pour autant suivre l’exemple de la Fed ? Outre que ses statuts l’en empêchent, les politiques monétaires non conventionnelles ne sont pas sans danger. Non pas qu’il faille craindre un retour de l’inflation. Ce risque a “pour de nombreuses années disparu avec le chômage, le freinage des salaires et le recul du prix des matières premières”, écrit Patrick Artus dans une note de la recherche économique de Natixis publiée à la mi-janvier. Certains considèrent même que l’Europe est entrée dans une spirale déflationniste à la japonaise, sous l’effet du désendettement massif imposé aux États, mais surtout aux entreprises et aux ménages.

    Il n’en reste pas moins que la politique monétaire de la Fed (comme celle de la banque centrale britannique ou du Japon) est déstabilisante pour l’économie mondiale. Les pays émergents, où les perspectives de profit sont plus fortes, subissent un afflux de capitaux et une hausse dangereuse de leurs devises, ce qui risque de déstabiliser leur balance commerciale. Ils peuvent alors être tentés de pratiquer à leur tour des politiques monétaires trop accommodantes pour parer à la hausse de leur monnaie tout en s’exposant à un retournement brutal des flux de capitaux, au moment où la Fed renversera sa politique.

    Bulles

    La question des dangers de la politique monétaire non conventionnelle commence même à se poser aux États-Unis. La publication du compte rendu de la réunion de politique monétaire de la Fed fin février (les fameuses “minutes”) a révélé une discussion des gouverneurs sur le meilleur calendrier pour en sortir, malgré l’engagement à imprimer des dollars jusqu’à ce que le taux de chômage revienne à 6,5 %.

    Leur crainte est de rééditer leur erreur du début des années 2000, quand l’institution avait conservé “des politiques monétaires très expansionnistes, alors que la récession de 2001-2002 était terminée”, entraînant une bulle immobilière après l’éclatement de la bulle des actions, rappelle ainsi Natixis dans une note de fin janvier 2013.

    Comme à cette époque, le risque est aujourd’hui de voir le cash accumulé s’investir au mauvais endroit : “Il semble que réémergent des comportements spéculatifs : achats d’obligations à haut rendement (junk bonds), prêts sous les standards aux entreprises (analogues aux crédits subprimes pour les ménages), achats de matières premières et actions des pays émergents via les ETFs (Exchange Traded Funds). L’opacité règne comme à l’époque des subprimes sur la manière dont est financé l’achat de ces titres, donc sur les chaînes de contreparties et leur vulnérabilité”, écrit l’économiste Michel Aglietta, sur son blog du Centre d’études prospectives et d’informations internationales.

    Vers un krach

    Quant aux grandes entreprises américaines très profitables, elles se sont lancées dans des opérations financières de rachats de leurs propres actions, ou de fusions-acquisitions pas toujours justifiées, avec le risque d’accentuer la déconnexion entre les cours boursiers et l’économie réelle.

    Si Ben Bernanke a depuis réaffirmé que la sortie du “quantitative easing” n’était pas pour tout de suite, que se passera-t-il le jour où une vraie reprise se matérialisera et où la Fed sera obligée de débrancher l’économie américaine de sa perfusion ? Certains pointent le risque d’un krach obligataire. La Fed ne soutenant plus la dette américaine, la valeur des obligations du Trésor pourrait s’effondrer avec pour effet d’infliger de fortes pertes à tous les détenteurs de cette dette, comme les banques, les fonds de pension ou les assureurs. Comme la Grèce, les États-Unis risqueraient alors de se voir imposer des taux d’intérêt énormes pour refinancer leur dette. Une mécanique infernale non seulement qui plongerait l’économie en récession, mais qui pourrait même déboucher sur une faillite américaine.

    Le Point  http://fortune.fdesouche.com/

  • Pourquoi le racisme anti-blancs est-il désormais au cœur du combat de la Licra ? par Gérald Pichon

    PARIS (NOVOpress) Comme il l’indique dans Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas, Gérald Pichon explique qu’après avoir été le grand tabou des médias et des politiques le racisme anti-blancs devient désormais l’objet d’une récupération politicienne mais aussi par des associations « antiracistes ». Une récupération dont les vraies victimes de cette haine, les Français de souche européenne, feraient les frais…

    Le 47ème congrès de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) sera consacré cette année à la « Nouvelle Donne contre le racisme et l’antisémitisme ». Nouvelle donne car, comme l’explique son président, Alain Jakubowicz, le combat antiraciste doit s’adapter « à l’évolution de la société » avec la fin de l’idéologie antiraciste de l’après guerre qui a formaté plusieurs générations élevées « avec l’idée que les minorités étaient consubstantiellement victimes » et « que les racistes et les antisémites étaient blancs, chrétiens et de droite. Tout ça a complètement explosé » (Actualité juive n°1245).

    Le raciste était forcément français/blanc
    La Licra s’apprête donc à opérer un virage important dans ses convictions idéologiques, elle dont l’ancien président, Jean Pierre-Bloch, déclarait en 1988 que « s’il s’agit de crimes, il y a en effet deux vitesses : quand le travailleur immigré tue un Français, il ne le tue pas parce qu’il est français et blanc mais parce qu’il veut le voler. Quand un Français tue un immigré, il le tue parce qu’il est arabe ou immigré. Et c’est là le racisme » (La France et ses immigrés, Ménie Grégoire). Il figeait ainsi pendant des décennies sur les tables de lois de la pensée unique, la vision manichéenne du Blanc forcément raciste et des extra-Européens forcément victimes.

    La Licra s’adapte au glissement politique vers la droite de la communauté juive
    Se déclarant désormais apolitique et ouverte à tous, la Licra est la continuité de la LICA (Ligue internationale contre l’antisémitisme, le changement de nom date de 1979), « un groupement juif à vocation unitaire fortement ancré à gauche » (Des hommes libres : Histoires extraordinaires de l’histoire de la Licra, Jean-Perre Allali-Haim Miscant). Mais à mesure que la communauté juive a glissé vers la droite, la Licra s’est adaptée à cette nouvelle donne, quitte à changer son fusil d’épaule en dénonçant non plus l’antisémitisme d’extrême droite, mais celui arabo-musulman et le silence complice de la gauche.

    L’électrochoc de la seconde Intifada
    Jusqu’à la fin des années 1990, la communauté juive a « toujours massivement soutenu la gauche : 43% des juifs votent pour les socialistes, 1% pour l’extrême gauche, 41% se définissaient au centre et 14% de droite, enfin 1% d’extrême droite. » (OPA sur les juifs de France, Cecilia Gabizon-Johan Weisz). La deuxième Intifada en octobre 2000 se solde par 120 actions violentes (synagogues incendiées, agressions, etc) contre des cibles juives (en 1999 : 9).

    La communauté juive se sent abandonnée face aux musulmans
    Plus que la violence, c’est le silence de la classe politique de gauche qui entraîne un sentiment d’abandon de la communauté juive, se sentant trahie au profit des Arabo-Musulmans. L’idée est que le rapport du nombre jouerait en la défaveur des juifs de France. « Le côté démographique ne sera pas à notre avantage. Est-ce qu’on veut se battre contre des gens cent fois plus nombreux que nous ? (…) Est-ce que nous devons subir le fait qu’il y a cinq, sept voire millions de musulmans en France », déclare Serge Hajdenberg, président-fondateur de Radio J en 2004 lors d’une conférence sur « l’avenir des juifs de France » (OPA sur les juifs de France, Cecilia Gabizon-Johan Weisz).

    La recherche de nouvelles alliances : Occident contre islamistes
    Au début des années 2000, une partie de la communauté juive va chercher de nouvelles alliances auprès de la droite, voire même de l’extrême droite. Au nom de la lutte contre l’islamisme (« ici comme en Israël ») et de la défense de l’Occident (Europe+Israël+Etats-Unis), de nouvelles personnalités vont dépasser par la droite les instances communautaires et obtenir une écoute attentive de la part des juifs des classes populaires.

    Le rôle de Gilles-William Goldnadel
    Gilles-William Goldnadel est l’une d’entre elles. Issu des milieux souverainistes et s’assumant en « juif de combat » qui « défend Israël de manière tribale », il va faire converger la lutte contre l’antisémitisme à la lutte contre le racisme anti-blancs. Pour l’auteur de Réflexions sur la question blanche : Du racisme blanc au racisme anti-blanc, « Israël, avec Tsahal, est devenu pour son malheur médiatique le dernier des maudits Blancs. Un Blanc au carré ! Le drame du Juif, c’est sa boiterie face à l’histoire : à l’époque du nationalisme triomphant, il était apatride, et voilà qu’à l’heure du “dénationalisme” il est celui qui défend bec et ongles un Etat-nation occidental. L’anachronisme juif ! Là est le vertige : j’ose suggérer que, pendant que le Blanc se faisait juif par tropisme victimaire, le Juif – l’Israélien et, par procuration, tous les autres -, se faisait blanc. »

    Un mouvement sioniste de gauche lance le débat médiatiques sur les « ratonnades anti-Blancs »
    En mars 2005, les manifestations lycéennes en plein cœur de Paris sont attaquées par des bandes ethniques agressant et lynchant des manifestants à cause de la blancheur de leur peau. Le nombre de victimes comme la violence des agressions obligent, pour la première fois, les médias, comme le quotidien Le Monde, a évoqué ce tabou. Pour dénoncer ces « ratonnades anti-blancs », le mouvement « juif, sioniste et socialiste » Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire Radio Shalom lancent un appel signé par plusieurs personnalités pour dénoncer le fait que « des lycéens, souvent seuls, sont jetés au sol, battus, volés et leurs agresseurs affirment, le sourire aux lèvres : “parce qu’ils sont Français”. (…) On a parlé de David, on a parlé de Kader mais qui parle de Sébastien ? »

    Pourquoi cette prise en compte de la haine antiblanche ?
    Voici par ordre d’importance les motivations poussant les instances communautaires à faire cet aggiornamento idéologique :

    1. Garder une crédibilité face au caractère massif du phénomène de la haine antiblanche
    2. Pour contrecarrer le sentiment d’abandon et face à l’éclatement communautaire français, chercher des alliés.
    3. Associer Israël. Faire passer cette idée : les Israéliens et les Gaulois ont le même ennemi.

    Gérald Pichon http://fr.novopress.info/

  • Conseil unique d’Alsace. Régionaliser ? Oui mais pas n’importe comment.

    Conseil unique d’Alsace. Régionaliser ? Oui mais pas n’importe comment. En Alsace, le 7 avril, un référendum va porter sur un projet de fusion des deux conseils généraux, du Haut Rhin et du Bas Rhin, avec le conseil régional d’Alsace. Il naitra ainsi, en cas de succés du oui au référendum dans les conditions requises, notamment en termes de pourcentage de votants, un conseil territorial d’Alsace, collectivité unique dotée des attributions auparavant dévolues aux autres. Une collectivité locale à la place de trois. Beaucoup de régionalistes sont pour, et d’antijacobins, ceux-ci employant un terme ambiguë mais consacré car en fait le jacobinisme désigne d’abord un centralisme politique plus qu’administratif, le centralisme à la fois politique et administratif ayant surtout été établi par Napoléon 1er.

    Du côté opposé aux régionalistes (y compris ceux, nombreux, liés aux écologistes), les souverainistes et la direction du Front national ont fait connaître leur opposition à ce projet. Leur principal argument est que l’on ne réforme pas la France par morceaux de territoire. Or le regroupement prévu des conseils généraux et régionaux ne se ferait que dans la région Alsace. Marine Le Pen affirme à propos du projet de conseil territorial d’Alsace : « Par principe, je considère qu’on ne touche pas à l’administration d’un pays région par région – sinon, c’est le foutoir intégral ! Si jamais ce projet devait passer, ce serait un précédent dangereux. Ce serait le début du détricotage de la République, ainsi qu’une grande victoire pour l’Union européenne et les technocrates de Bruxelles, qui œuvrent sans cesse à la dissolution des nations.(…) ». Nicolas Dupont-Aignan parle de son côté de « décentralisation féodale », expression aussi utilisée par la présidente du F.N.

    L’argument de la réforme qui ne se fait par au coup par coup, à la carte selon les régions est de fait très important. Que dirait-on de l’Allemagne si une partie d’entre elle était fédérale et une autre partie directement rattachée au pouvoir central ? C’était d’ailleurs le cas quand le roi de Prusse était en même temps Empereur d’Allemagne, de 1871 à 1918, et cela créait une situation largement faussée. L’argument des souverainistes est donc totalement recevable, pas seulement de leur point de vue, mais du simple point de vue de tous ceux qui souhaitent que la République française (car une République n’est pas de n’importe où, ou alors elle n’est rien) ait encore un sens (ce qui est mon cas). La question n’est aucunement : jacobinisme ou pas. Il peut y avoir un jacobinisme régional, et pas seulement national, et les deux peuvent avoir autant de défauts. La question n’est pas non plus exactement la déconstruction de la France par les régions, argument souvent avancé par les souverainistes (français, précisons, car il existe aussi un possible souverainisme européen). La question des rapports entre l’Europe de Bruxelles et les régions est en effet plus complexe que certains souverainistes ne l’avancent. En un sens, il n’est pas faux d’affirmer que les régions affaiblissent l’Etat central. C’est la fameuse thèse comme quoi la France se vide par en haut, par l’Europe, et par en bas, par les régions. Mais en un autre sens, on constate que l’Etat central est le meilleur relais de l’application des directives européennes, y compris les plus contestables. En d’autres termes, en France, l’Etat met son « savoir-faire » uniformisateur (ou caporalisant pour être plus polémique) au service de l’Europe de Bruxelles. Il n’est même pas exclu que, parfois, le régionalisme puisse être un point d’appui pour des résistances populaires face aux décrets des eurocrates.

    La seule question qui vaille est donc de vouloir faire une réforme dans une région et pas ailleurs. S’il reste un droit français, un droit national, ce n’est pas acceptable. Cette réforme serait-elle d’ailleurs transposable dans son état actuel ? La décentralisation date des lois de 1982-83. Le problème français est qu’elle s’est faite avant tout au profit des départements qui concentrent la plus grande part des impôts locaux par habitant, à part les communes et leurs regroupements. Sur 100 euros d’impôts locaux, 10 vont aux régions, 60 aux communes, et 30 aux départements. Exemple : la région Bourgogne en 2012. Budget régional : environ 800 millions. Total des budgets des 4 départements qui composent la région : presque 2 milliards (Yonne 400 millions, Côte d’or 600, Nièvre 300, Saône et Loire 600. Total 1900 millions). C’est sans doute cette situation qu’il faudrait inverser au profit des régions. Mais faut-il aller jusqu’à supprimer les départements ? Le cas de l’Alsace ne peut-être extrapolé, à supposer d’ailleurs que même pour l’Alsace cette réforme n’amène pas à renforcer le centralisme autour de Strasbourg. L’Alsace n’a que deux départements. Il faut d’ailleurs remarquer qu’elle est amputée du Territoire de Belfort, historiquement alsacien. Dans les autres régions de France, plus étendues, avec plus de deux départements, la suppression de ces derniers supprimerait un échelon de proximité, une référence en termes d’identité et accentuerait l’abandon de certains territoires, à l’écart de tous projets. Reprenons notre exemple de la Bourgogne. A l’ouest de cette région se situe la Nièvre, dont la préfecture Nevers, qui en est aussi la plus grande ville, est aussi excentrée à l’extrême ouest. La Nièvre serait encore plus marginalisée dans le cas d’une suppression des départements. Tout se déciderait à Dijon, capitale de la région Bourgogne. Ce serait encore plus flagrant si les projets européistes de fusion de régions se faisaient. Il est ainsi proposé par certains technocrates de fusionner Franche-Comté et Bourgogne, ce qui excentrerait davantage encore la Nièvre, au rebours de toute politique d’aménagement du territoire, une ambition abandonnée et pourtant plus que jamais nécessaire.
    Il faut donc raisonnablement conserver les départements et les élections départementales mais certainement supprimer la compétence générale donnée aux conseils dits « généraux », à renommer conseils départementaux. Cette compétence générale doit être réservée aux régions et aux groupements de communes. On voit que la vraie question du référendum d’Alsace n’est pas de choisir entre centralisme ou décentralisation, ni entre départements et régions, mais entre une cohérence nationale des réformes territoriales ou l’absence de cohérence. De même que la mauvaise Europe ne cesse de chasser la bonne (et de dégouter tout le monde de l’Europe), une mauvaise décentralisation peut chasser la bonne.

    Pierre Le Vigan http://www.voxnr.com/

  • Mariage pour tous : la note qui inquiète les sénateurs PS

    Un docteur en droit consulté par les élus souligne, dans un document confidentiel, le risque d’inconstitutionnalité de la loi.

    MARIAGE « Chez nous, ça ne se passera pas de la même façon ! », prédit un sénateur. Traduire : la Haute Assemblée va examiner la loi instituant le mariage pour tous avec un oeil plus acéré que ne l’ont fait les députés. Alors que la commission des lois entame, ce mercredi, l’examen des amendements, la tension gagne le Palais Bourbon. Une note confidentielle, produite à la demande du groupe socialiste du Sénat, que révèle Le Figaro, alerte en effet les élus de la majorité sur le risque d’inconstitutionnalité du texte tel qu’il est actuellement rédigé. Cette note n’a été actuellement lue que par une poignée de décideurs au Sénat, mais ceux-ci savent que les débats qui débutent le 4 avril prochain n’échapperont pas à la polémique.

    En quatre pages didactiques, le docteur en droit sollicité par le groupe explique pourquoi il estime « sérieux » le danger de voir ce projet phare pour le gouvernement retoqué par les membres du Conseil constitutionnel.

    La démonstration d’Hubert Lesaffre, conseiller aux lois, repose sur la question de l’adoption plénière, qui vient percuter le droit de la filiation.
    « Il est invoqué le fait que le législateur aurait dû modifier le droit de la filiation et de l’adoption, et qu’il ne pouvait se contenter de n’en traiter qu’incidemment », explique-t-il. En effet, bien que la volonté de permettre aux couples de même sexe désormais mariés de pouvoir recourir à l’adoption plénière soit clairement affichée dans l’exposé du texte, celle-ci n’est pas clairement déclinée dans un article dédié.
    Or, contrairement à l’adoption simple, l’adoption plénière modifie l’état civil, et donc la filiation de l’enfant. « Dans le cas d’une adoption simple, un enfant peut avoir un père biologique et un père adoptant ou une mère biologique et une mère d’adoption. Mais dans le cadre de l’adoption plénière pour des couples de même sexe, on ne sait pas bien ce qu’il advient des parents biologiques », détaille un magistrat.
    « Ce grief me paraît quand même sérieux, souligne encore l’auteur de la note, et a été évoqué par plusieurs juristes devant la commission des lois de l’Assemblée », rappelle-t-il aux sénateurs. De fait, le projet de loi du gouvernement agite la communauté des juristes de tout bord, tant il bouscule, sans l’avouer, le socle du droit de la famille. Derrière la question, en apparence technique, de l’ouverture de l’adoption plénière aux couples de même sexe sont en réalité en jeu tous les fondements de la filiation. Les défenseurs d’une filiation par la volonté veulent ici l’emporter sur ceux qui tiennent encore à la primauté de la biologie…
    « Un texte bâclé »

    « C’est un texte bâclé qui arrive chez nous, se plaint un sénateur de la commission des lois, dont les véritables enjeux n’ont pas été traités. »

    « La Chancellerie le sait parfaitement, mais ne veut pas bouger, pour une question politique », s’inquiète un conseiller. Sans l’adoption plénière, pas de véritable filiation : le nouveau mariage pour tous ressemblerait alors en effet de près à « l’union civile » défendue par la droite… une forme de pacs rénové, offrant essentiellement de nouvelles possibilités de transmissions et d’héritage, trop loin, pour Christiane Taubira, de la revendication d’égalité des lobbys homosexuels.
    La garde des Sceaux risque de ne pas emporter au Sénat la même adhésion qu’à l’Assemblée nationale. Déjà, au PS, on compte une par une les voix qui pourraient compenser celles qui feront, on le craint déjà, défaut au sein de la majorité sénatoriale.
    Si le texte n’était toutefois pas remanié, que décideraient, in fine, les membres du Conseil constitutionnel ? Ils « seront gênés par l’adoption plénière », estime l’auteur de la note, et ceci, « pour des raisons moins politiques que liées à leur propre vision de la filiation ». Dans un dernier paragraphe intitulé « Opinion purement subjective et personnelle », le juriste prédit quelques ennuis. Les Sages pourraient alors, selon lui, chercher le compromis pour ne pas jeter l’ensemble du texte à la poubelle, mais censurer malgré tout la possibilité d’une adoption plénière… Précisément ce que veut éviter la ministre de la Justice.

    Le Figaro (version papier) http://www.fdesouche.com

  • Communiqué de presse du Printemps français

    Tout comme le mouvement de La Manif pour Tous est parti des provinces le 17 novembre, le Printemps Français est né du coeur de nos régions. C’est un mouvement de citoyens solidaires qui se dressent contre la Loi Taubira qui est illégitime parce qu’elle reconnait implicitement un droit à l’enfant. C’est un mouvement de résistance pacifiste, un mouvement spontané et populaire.

    Le Projet de loi « mariage pour tous » met en jeu notre identité et l’avenir de nos libertés, de nos traditions, de la culture de nos Provinces et de notre Pays. La France est une famille de familles. Le pays de nos parents est l’héritage de nos enfants. Nous voulons le leur transmettre, intégralement, de Père en fils et de Mère en fille, comme toutes les générations qui nous ont précédées. Nous sommes tous nés d’un père et d’une mère ! C’est inscrit dans l’histoire, c’est naturel !

    Après des manifestations balayées, après une pétition d’envergure historique et irrecevable, après le mépris d’élus et de représentants du pouvoir, malgré les réserves du Conseil d’Etat, malgré les avertissements de l’Académie des Sciences morales et politiques, malgré tout cela, le Gouvernement fait la sourde oreille. Nous entamons donc un bras de fer, nous ne lâcherons rien: à l’issue de la manifestation du 24 mars, nous ne partirons pas tant que le Projet de Loi ne sera pas retiré.

    Nous continuons a mobiliser les gens pour la grande Manifestation Nationale.

    Venez nombreux le 24 mars. On ne lâche rien!

    http://www.actionfrancaise.net