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  • Un nouveau livre choc d’Anne Kling

    menteurs-et-affabulateurs-de-la-shoah.jpgOn peut dire qu’Anne Kling frappe fort avec son cinquième et nouveau livre : Menteurs et affabulateurs de la Shoah.
    Vaste sujet !
    Le livre vient de sortir et personne chez Contre-info ne l’a encore lu : nous vous signalons simplement sa parution, et sa disponibilité ici.
    256 p. 18 €.

    Anne Kling est l’auteur de divers livres à succès, dont le CRIF, un lobby au coeur de la République et Les révolutionnaires juifs, qui viennent d’être réédités pour l’occasion. Tous ses livres peuvent se trouver ici.

    http://www.contre-info.com/

  • Victoire de Beppe Grillo : une défaite historique pour la tyrannie médiatique

    Succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro. Entretien avec Alain de Benoist.

    Les élections italiennes de février 2013 sont un événement majeur à un triple titre : par le désaveu apporté à Mario Monti, l’homme de Goldman Sachs, imposé à l’Italie comme chef de gouvernement par l’Union européenne et qui rassemble moins de 10% des suffrages ;  par le succès local de la Ligue du Nord, identitaire et régionaliste, qui gagne les élections régionales de Lombardie ; et surtout par la percée de Beppe Grillo qui remporte 25% des sièges au Parlement et dont la formation devient le premier parti d’Italie.
    C’est le succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro, sur la croissance et sur l’immigration. C’est un succès d’autant plus notable qu’il a été obtenu sans passage par les plateaux de télévision, par de grands meetings populaires dans les rues et par Internet. En Italie la tyrannie médiatique a connu une défaite historique.
    Pour éclairer le phénomène Grillo, nous reprenons ci-dessous un texte d’Alain de Benoist paru dans Boulevard Voltaire et repris par l’excellent site Metaposinfos.
    Polémia.

    Ils préfèrent les people au peuple

    Nicolas Gauthier – Le comique Beppe Grillo grand vainqueur des dernières élections législatives en Italie… Qu’est-ce que cela dit sur la réalité de la politique locale ? Peut-on le résumer à sa simple qualité de comique, tel un Coluche, chez nous, il y a quelques décennies ? Au fait, « populisme » est-il forcément un gros mot ?

    Alain de Benoist - Il y a longtemps que Beppe Grillo n’est plus un « comique », contrairement à ce que s’imaginent la plupart des journalistes français qui le traitent de « clown » ou d’ « histrion » pour faire oublier qu’ils n’ont découvert son existence qu’au soir des élections. Il n’est pas plus comparable à Coluche qu’il ne l’est à Poujade ou à Dieudonné. Avec 25,5% des voix et plus de 160 parlementaires, députés et sénateurs, sa formation, qui n’existait même pas lors du précédent scrutin, est devenue d’emblée le premier parti d’Italie. Cela donne la mesure de la vague de fond qui l’a portée. Et c’est sur celle-ci que doit porter la réflexion. L’Italie a certes été un pays pionnier en matière de « populisme » (on se souvient de l’ « uomo qualunque » des années 1950), mais le populisme du Mouvement 5 Etoiles ne ressemble à rien de ce que l’on a vu. Ce n’est pas un populisme de la peur, mais un populisme de la colère et de la révolte. Ce n’est pas non plus, comme souvent en Europe, un populisme qui divise la droite, car il a surtout rassemblé des électeurs venus de la gauche. Enfin, c’est moins un populisme qui prétend parler au nom du peuple qu’un populisme qui s’efforce de créer les conditions dans lesquelles le peuple peut s’exprimer. Quant aux esprits paresseux qui pensent que Grillo n’a pas de programme, ils montrent par là même qu’ils ne l’ont pas lu.

    Le « populisme » est aujourd’hui le terme péjoratif qu’utilise la Nouvelle Classe politico-médiatique, élue par la globalisation, pour désigner avec dédain ceux qui s’entêtent à penser que la démocratie repose sur la souveraineté du peuple. La Nouvelle Classe n’a que faire du peuple (elle lui préfère les « people ») et n’aspire qu’à gouverner sans lui. C’est ce qui la rend incapable de mesurer l’ampleur du fossé qui sépare désormais les classes populaires de l’oligarchie dominante. L’erreur classique que l’on fait à propos du populisme est d’y rechercher une idéologie, alors que le populisme n’a pas de contenu idéologique prédéterminé : ce n’est pas une doctrine mais un style. L’autre erreur est de l’analyser simplement en termes de « démagogie ». C’est oublier que la démagogie des élites vaut bien celle des populistes. C’est surtout passer à côté de l’essentiel, qui est la notion même de peuple, défini comme un demos uni par une sociabilité commune. Vincent Coussedière n’a pas tort d’écrire que « l’être-ensemble populiste correspond à ce moment des démocraties où le peuple se met à contrecœur à faire de la politique parce qu’il désespère de l’attitude des gouvernants qui n’en font plus ».

    N.G. – Insubmersible Silvio Berlusconi. Détesté par nos médias – quoique nombre de ceux qui l’insultent aujourd’hui ont peut-être été ses salariés à l’époque de sa chaîne de télévision française, La Cinq, au siècle dernier –, mais manifestement pas si impopulaire que ça chez lui. Quelles réflexions un tel paradoxe peut-il vous inspirer ?

    A. de B.- Berlusconi a principalement surfé sur le thème de la démagogie fiscale. Son populisme est un populisme droitier d’essence bourgeoise bien différent du populisme « chimiquement pur » de Beppe Grillo. En prenant position pour la décroissance, la démocratie participative et le mandat impératif, le Mouvement 5 Etoiles s’est aussi prononcé pour l’autonomie et le primat du politique vis-à-vis de la « gouvernance » économique, de la finance de marché et de l’expertocratie. Berlusconi est un grand « communicateur », mais Grillo a ouvert un nouveau chapitre de la communication politique en refusant d’apparaître à la télévision et en s’appuyant avant tout sur Internet (l’ « incendie numérique ») et sur les meetings de rue. Berlusconi reste un homme de droite, quand le succès des « Grillini » montre que le clivage gauche-droite n’a plus de valeur opérationnelle pour analyser les phénomènes politiques nouveaux.

    N.G. – Dans ce scrutin, il y a trois disparus dont on a peu parlé. Mario Monti, l’ancien banquier de Goldman Sachs, et son allié Gianfranco Fini, de l’Alliance nationale. Sans oublier Umberto Bossi, de la Ligue du Nord, empêtré dans des scandales de corruption que lui, l’Italien du Nord, imputait aux seuls Italiens du Sud… Quel bilan tirer de tout cela ?

    A. de B. - Le rejet de Monti par 90% des Italiens montre à quel point l’arrogance des technocrates est devenue insupportable pour les classes populaires et les classes moyennes auxquelles la Forme-Capital veut faire payer le prix d’une crise provoquée par l’endettement public et la folle course à l’austérité engendrée par la désubstantialisation de la valeur et la suraccumulation du capital fictif. La Lega conserve quelques bastions, mais se trouve maintenant confrontée à une crise d’identité très profonde. Quant à Fini, il mérite plus que jamais son nom. Cela ne signifie pas que l’Italie est définitivement entrée dans l’ « ère Grillo », mais que tout retour en arrière est exclu. Aux dernières élections, c’est toute la classe politique italienne qui s’est trouvée disqualifiée par une nouvelle secessio plebis. Un signe annonciateur pour d’autres pays européens ?

    Alain de Benoist,
    propos recueillis par Nicolas Gauthier
    (Boulevard Voltaire, 15 mars 2013).

     http://www.polemia.com

    Titre original : Ils préfèrent les people au peuple

    http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/ils-preferent-les-people-au-peuple,14680
    15/03/2013
    http://metapoinfos.hautetfort.com/index-1.html (17/03/2013)

  • « Des destinataires pas très recommandables »

    « C’est toujours  intéressant de jouer des ordures », «  (un personnage)  passionnant, pas tellement pour lui-même, c’est vraiment une crevure, mais par son époque et le succès invraisemblable de ses écrits  infâmes ». Rassurez-vous chers lecteurs,  ce jugement  de l’acteur  versaillais Denis Podalydés  ne concerne pas Jean-Paul Sartre qu’il incarna avec le talent qui  est le sien dans un  téléfilm  tourné en 2006, mais le publiciste et pamphlétaire  antisémite Edouard Drumont.  Le comédien endosse ce rôle  ce soir    dans un « docu-fiction »  qui sera diffusé sur France 2. Le producteur en est le  célèbre militant d’extrême gauche  Jacques Kirsner  (alias   Charles Stobnicer dit Berg), ancien membre dirigeant  du groupuscule trotskiste  Organisation communiste internationaliste  (OCI)   dans lequel  Jean-Luc Mélenchon fit aussi ses premières armes. Pour la petite histoire,  c’est ce même Kirsner  qui confirma   le passé trotskyste  et les relations avec l’OCI de Lionel Jospin dans un article publié dans Libération en 1999.  Les médias rapportent ce matin que Denis Podalydés et  Jacques Kirsner se sont beaucoup  battus pour que ce téléfilm soit diffusé à une heure de grande écoute  et non pas en seconde partie de soirée comme  cela était initialement  prévue par la chaîne. Faut-il que ces derniers soient persuadés de  l’urgence  du message pédagogique qu’il délivre, à défaut de son originalité. Mais un an après  les assassinats commis par Merah, ne doutons pas que les jeunes notamment,  boycotteront les derniers épisodes de Docteur House  pour se précipiter sur France 2. Piqure de rappel pédagogique qui a été faite aussi magistralement par le  président israélien Shimon Peres dans l’hémicycle  du Parlement européen le 12 mars, dernière étape de sa tournée européenne .  

     Pour être tout à fait honnête M. Peres est un peu comme chez lui quand il visite les assemblées et les instituions européennes. Javier Solana, ex  secrétaire général de l’OTAN (199599), ancien Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne (1999-2009), en avait fait l’aveu en octobre  2009 en Israël   lors de la seconde édition de la conférence  organisée sous l’égide de Shimon Peres , Facing Tomorrow . En présence notamment du philosophe Bernard-Henry Lévy, Javier  Solana  avait déclaré: « Israël permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions ». M. Solana avait  poursuivi en notant qu’Israël est « partie prenante à tous les programmes de l’Union » et en soulignant  qu’aucun des États en cours d’adhésion à l’Union n’a de relation aussi étroite avec l’Union qu’Israël, bien que cet État n’ait jamais été officiellement  candidat.

    Aussi, la semaine dernière,  et pour faire bref, M. Peres s’est contenté dans son allocution officielle,  la première intervention d’un président israélien devant le Parlement européen depuis 30 ans,   de rappeler bien sûr en filigrane  la dette  imprescriptible des Européens vis-à-vis d’Israël.  Il  a rejeté aussi  toutes les critiques émises concernant la Palestine, la politique de colonisation de la Cisjordanie. Il a enjoint fermement l’Europe à inscrire le Hezbollah pro iranien  sur la liste des organisations terroristes. Il a dressé un réquisitoire implacable contre l’Iran : « Téhéran soutient le terrorisme »,  « Téhéran met en cause l’existence d’Israël », « Téhéran nie l’Holocauste et veut en créer un autre », avant de demander  à l’Europe d’empêcher ce pays  de se doter,  à l’instar de l’Etat hébreu,  de l’arme nucléaire et de missiles à longue portée.

      Evoquant la Syrie ravagée par le terrorisme, M Peres a affirmé que  le Hezbollah aidait sur le terrain le régime de Bachar el-Assad,  notamment dans sa lutte  contre les djihadistes qui rêvent d’instaurer le califat islamique en Syrie. Il a précisé aussi  son souhait  de voir se déployer  des casques bleus de la Ligue Arabe.  Vœu que l’on peut juger irréaliste dans sa capacité à ramener la paix mais qui ne soulève pas l’indignation suscitée par  les récentes déclarations de Laurent Fabius. Prenant acte du fait que la Russie, l’Iran livraient des armes au régime syrien, le ministre des Affaires étrangères a  annoncé que   « la France » - qui fournit déjà une aide non « létale »  aux « rebelles » -  et le gouvernement britannique allaient demander aux Etats de l’Union européenne la levée de l’embargo sur la livraison des armes aux forces armées dites modérées de  l’opposition syrienne. Et qu’en l’absence  de feu vert, Paris et Londres passeraient outre d’ici fin mai.

    M. Fabius entend par là accélérer la chute du régime syrien par ce qu’il espère être  un règlement militaire du conflit, en  emboitant le pas au  Qatar et à  l’Arabie Saoudite  qui fournissent déjà les brigades internationales islamistes  en armes.  Dans les faits, cette précipitation se nourrit de  la même inquiétude qui agite François Hollande. Ils ont lu tous deux les rapports  qui pointent les  rivalités entre factions rebelles et l’emprise croissante  des djihadistes dans ce conflit.   Aussi, à  Bruxelles le 15 mars,  M.  Hollande, qui redoute l’incapacité de la coalition hétéroclite des  anti-Assad a arracher la victoire sur le terrain,  a-t-il plaidé   en faveur des livraisons d’arme.  Au motif que  « le plus grand risque, ce serait de ne rien faire, de laisser faire (…). Ce serait le chaos (…). Le plus grand risque, c’est l’inaction. » Le plus grand risque a affirmé  jusqu’alors la diplomatie russe, c’est de croire que  la situation de la Syrie se réglera uniquement en faisant parler la poudre.

    Relevons encore que  le  comble de la  bêtise et/ou de la malhonnêteté  a été atteint par   la propagande gouvernementale distillée dans les médias,   expliquant que les armes qui seront  fournies aux milices anti Assad  seront « traçables » pour éviter qu’elles ne tombent aux mains des terroristes fondamentalistes.

     Sur le site de France TV Info , Jean-Pierre Maulny, spécialiste de l’armement à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris)  expliquait qu’ «  Il faut absolument mettre en place un système de traçabilité ». « Numéroter, avoir un système d’identification indélébile pour chaque arme, et récupérer le matériel après.  Comment ? On doit pouvoir désigner un interlocuteur, pour savoir à qui réclamer les armes.Reste que rien ne garantit que l’arme sera rendue. Sur les armes légères, on n’a jamais trouvé de système efficace pour les contrôler, admet le chercheur. Mais pour lui, les choses vont dans le bon sens. Il vaut mieux que les livraisons d’armes soient officielles. Aujourd’hui, le système passe par les Saoudiens et les Qataris, avec des intermédiaires en Turquie. »

    « Autre solution, plus perfectionnée qu’un simple traçage, imaginée par les industriels : des systèmes permettant de localiser et neutraliser les armes à distance. Cette technologie serait aujourd’hui répandue sur les armes sophistiquées comme les missiles. Mais cela ne garantit pas une sécurité à 100%. » «  Chargé de plaidoyer paix et conflit au CCFD-Terre solidaire,  Zobel Behalal  signale qu’une arme disponible  « une minute entre les mains d’un irresponsable peut faire beaucoup de dégâts ».  « Autre innovation, pendant le conflit libyen, des armes à usage unique, avec une durée de vie limitée, auraient été livrées aux rebelles. Mais encore une fois, pour Zobel Behalal, le problème est plus large : A-t-on la garantie que les destinataires sont tous recommandables ? Si oui, que le gouvernement nous communique leurs noms… »

     Une fois n’est pas coutume,l’ex ministre  de la Défense et député UDI Hervé Morin a fait sien l’avis du FN et de  Bruno Gollnisch  en  parlant  de «foutaise »  à propos de  l’idée d’une « traçabilité »des armes.    «Ajouter la guerre à la guerre ne mènera à rien »  et ne saurait « fléchir un tant soit peu le régime de Bachar el-Assad ou la position russe ou chinoise ». Les mouvements qui constituent cette résistance at-il ajouté,  « sont en grande partie des jihadistes ou des salafistes ». « Qui vous dit que dans six mois, ces mêmes armes ne seront pas retournées contre nous-mêmes ? C’est une attitude de pompier-pyromane, comme si on voulait se donner bonne conscience » a déclaré M. Morin.

        Marine Le Pen, Bruno Gollnisch ou encore Marion  Maréchal l’ont dit et répété,   la France  n’a pas à soutenir la rébellion syrienne ; Marion le résumait sur l’antenne de BFM  hier matin : « On va aller armer une résistance extrêmement hétérogène dont on sait qu’une grande partie est composée d’islamistes. On va faire tomber un régime qui est, certes, éminemment critiquable, mais qui avait deux mérites.Le premier était de préserver relativement le droit des femmes. Le second était de faire cohabiter pacifiquement des minorités qui demain vont se faire massacrer . »

     http://www.gollnisch.com

  • Bleiburg, démocide yougoslave

    Le 23 mai 1945, le Times de Londres publiait une lettre d'un soldat de retour de Yougoslavie : « Pendant la guerre contre l'Allemagne, disait le jeune homme, nous avons choisi d'attribuer toutes les qualités à ceux qui luttaient avec nous et de cacher leurs crimes. Aujourd'hui, il n'y a plus aucune raison valable pour continuer de se taire. »
    Fort louable, ce désir de vérité est, hélas, resté sans lendemain. L'heure n'était pas à l'objectivité. Abreuvé de récits épiques sur la Résistance et saturé d'informations horrifiques sur l'Holocauste et les turpitudes forcément odieuses de l'armée allemande, le grand public a donc continué d'ignorer des pans entiers de l'histoire de la IIe Guerre mondiale. Notamment ce qui concerne les aspects les plus contestables de l'action des Alliés. Au premier rang de ces grands "oublis" figure par exemple la livraison aux Partisans de Tito de plusieurs centaines de milliers d'anticommunistes Slovènes, croates, serbes et monténégrins, réfugiés autour du village de Bleiburg.
    LES PRÉMISSES
    Incluse contre son gré dans la Yougoslavie, en 1918, la Croatie mit à profit l'invasion allemande de 1941 pour proclamer son indépendance (le 10 avril) et confier le pouvoir à Ante Pavelic, le chef des Oustachis. Confronté à une guerre impitoyable, menée contre lui par des guérillas monarchiste (Tchetniks) et communiste (Partisans), ce dernier se trouva contraint à une alliance avec l'Italie et l'Allemagne. Une situation lourde de conséquences pour son peuple et son État. En effet, quoique très modestement associée à l'effort de guerre de l'Axe, la Croatie avait tout de même signé divers traités qui faisaient d'elle, au moins sur le papier, l'adversaire des Alliés. En 1944, lorsque le conflit prit un tour définitivement défavorable pour le Reich, le gouvernement croate, désireux de sauver l'essentiel, envisagea un renversement d'alliance. Fortes du fait que leurs troupes n'avaient jamais affronté les armées occidentales, et encouragées par divers contacts avec la diplomatie anglo-saxonne, les autorités oustachies entrèrent en relation avec les Alliés pour les convaincre de débarquer en Dalmatie. Malgré les avis favorables du général Wilson, du général Eaker et du roi Georges VI, elles se heurtèrent cependant à une fin de non-recevoir. Dénoncés aux Allemands - probablement par les Soviétiques -, les "comploteurs" furent arrêtés et plusieurs d'entre eux fusillés.
    Le 20 octobre, lorsque les communistes entrent à Belgrade, le territoire croate est encore largement sous le contrôle de l'armée nationale. Toutefois, l'encerclement menace suite à l’invasion de l'Italie et de la Hongrie. Face à une situation qui empire et compte tenu des menaces du général communiste Arso Jovanovic (« Si Zagreb résiste, notre Armée de libération et nos forces aériennes réduiront la ville en cendres »),le gouvernement doit donc se résoudre à ordonner le repli général (1er mai). Les suppliques de Mgr Stepinac, archevêque de Zagreb, et du Vatican étant restées sans réponse, les autorités tentent encore une ultime démarche : deux groupes quittent Zagreb le 4 mai dans le but de convaincre les Anglo-Saxons d'occuper immédiatement le pays. La première mission, composée des aviateurs alliés Edward J. Benkosky, Rodney Woods et John Gray, et porteuse d'un mémorandum signé par 19 ministres, ne dépassera pas Zadar où l'avion est intercepté et son pilote fusillé par les Partisans. La seconde mission, composée du ministre Vjekoslav Vrancic et du capitaine de vaisseau Andro Vrkljan, est interceptée le 11 mai à Forli : le message n'atteindra jamais le QG allié !
    INTER ARMA SILENT LEGES
    Pour bien comprendre toute l'absurdité criminelle de Bleiburg, il faut garder en mémoire les prescriptions des Conventions de La Haye et de Genève, documents signés le 20 janvier 1943 par l'État Indépendant Croate. L'un des premiers articles précise que les prisonniers doivent être traités avec humanité et défendus contre les violences, les insultes et la « curiosité publique ». Un autre ajoute que les prisonniers de guerre possèdent des droits concernant leur personne et leur honneur. Un troisième, enfin, fait obligation de garder les prisonniers loin des zones de combat...
    La tragédie proprement dite commence le 6 mai 1945. Plusieurs colonnes, soit près de 600 000 personnes (certains parlent même d'un million), partent vers l'Autriche, dans l'espoir de se rendre aux avant-gardes du maréchal Alexander. Aux 17 divisions de l'armée croate, qu'accompagnent des supplétifs et des dizaines de milliers de civils, se mêlent des Tchetniks serbes, quelques Albanais et au moins 15 000 combattants monténégrins que suivent 20 000 civils. Au fil des jours, cette énorme masse se grossira encore de réfugiés Slovènes, de Hongrois, de Cosaques et de soldats allemands. Malgré les barrages, ce sont au moins 250 000 soldats et autant de civils qui réussiront à se mettre temporairement à l'abri en Carinthie, autour du village de Bleiburg.
    Comme on s'en doute, la progression depuis Zagreb n'a pas été facile. Le 7 mai, un comité composé du colonel Crljen et des généraux Herencic, Stancer, Servatzy et Metikos a pris le commandement de l'exode : direction Celje puis Dravograd ou Maribor en Slovénie. À l'ouest, une autre colonne regroupe, aux ordres du général Franc Krener, environ 12 000 miliciens et 6 000 civils Slovènes qui entreront en Autriche le 10 mai pour se rendre aux Britanniques à Viktring.
    Pour les Croates, l'unique issue est Dravograd où un premier détachement est remis, le 9 mai, aux Yougoslaves ; sauvés par des soldats bulgares qui les protègent des Partisans, la plupart de ces prisonniers arriveront sains et saufs à Rijeka. Lorsque le gros de la colonne se présente à son tour, les points de passage sont verrouillés par plusieurs brigades titistes que les troupes croates vont bousculer, les 12 et 13 mai, avant de pouvoir franchir la frontière. Dans le même temps, un autre contingent croate (369e division de la Wehrmacht) a lui aussi gagné les lignes britanniques en compagnie de quelques unités allemandes du général Löhr.
    Le 14 mai, le commandement croate adresse une offre de reddition (signée par le général Herencic, le colonel Crljen et l'ambassadeur monténégrin Krivokapic) au général Patrick D. Scott qui la rejette. Le lendemain, les Croates rencontrent les Britanniques et une délégation titiste dont le chef, Milan Basta, énonce ses conditions : une capitulation immédiate et l'application des lois de la guerre ou l'assaut conjoint de l'Armée Yougoslave et des forces alliées ! Face à cet ultimatum, les Croates tentent encore une démarche auprès des Britanniques mais ces derniers refusent de recevoir les plénipotentiaires. Faute d'alternative, la capitulation est donc signée le même jour, à 16 heures, et aussitôt annoncée aux réfugiés dont quelques centaines parviennent alors à s'enfuir.
    LA BOUCHERIE
    Le principe de l'extradition étant acquis, les Britanniques font croire aux prisonniers qu'ils seront évacués vers l'Italie et c'est donc pratiquement sans heurts que, de Klagenfurt, Krumpendorf, Rosseg, Ferlach, Toschling, Viktring et Wolfsberg, plusieurs trains gagnent la Yougoslavie où la tuerie débute aussitôt, sous les yeux mêmes des officiers anglais. Beaucoup de soldats britanniques, il faut le dire, estiment que l'opération contrevient aux règles de l'honneur. Le colonel Robin Rose-Price y voit l'illustration de « la plus sinistre duplicité » ; le romancier Nigel Nicolson, alors jeune officier, parle de « l'une des missions les plus honteuses jamais confiées à des soldats britanniques » et quant au futur ministre Tony Crosland, il évoquera plus tard « l'opération de guerre la plus répugnante » à laquelle il lui fut jamais donné de prendre part...
    À Maribor, les captifs sont regroupés dans trois camps puis transférés vers l'aérodrome de Tezno et froidement exécutés. Il y aura autour de ce site entre 60 000 et 70 000 victimes. À Ljubljana, capitale de la Slovénie, les prisonniers - civils et militaires - sont d'abord dirigés sur le camp de Sentvid ; affamés et brutalisés, ils sont ensuite divisés en petits groupes et entravés, avant d'être acheminés vers Tosko Celo, Topolo, Sveta Katarina, Sveta Marijeta, Skofja Loka et Podutik pour y être abattus ou précipités dans des gouffres. On parle de 25 000 morts. Les détenus monténégrins, eux, sont conduits à Kamnik où les hommes de la IIIe division procèdent à leur élimination. L'opération prend une ampleur exceptionnelle et en quelques semaines, la Styrie, la Carinthie et la Carniole autrichiennes se couvrent de charniers. Près de Slovenj Gradec, Velenje et Celje, ce sont encore d'autres tueries. Dans ce secteur, des exécutions massives ont lieu à Huda Luknja (Mislinje), Teharje, Huda Jama (Barbarin Rov), dans les bois de Bezigrad, près du château de Majdic, dans les mines désaffectées de Lasko, de Trbovlje ou de Hrastnik (7 000 victimes). D'autres encore se déroulent à Ratece, Sevnica, Brestanica, Ljubecna, Zasret, Rogaska Slatina, Slovenska Bistrica, près de Prevalje et entre Krsko et Kostanjevica. Là encore, les bourreaux sont bien identifiés : ils proviennent en majorité des 2e et 3e bataillons de la 7e brigade, une unité d'élite de la Xe division, mais aussi de la division slovène de Toni Anton Ricek. À Koceyje, et plus précisément au lieu-dit Kocevski Rog, ce sont 30 à 35 000 personnes qui sont tuées en quelques jours. Amenées de Sentvid, de Jesenice ou de Kranj, elles sont abattues au revolver et à la mitrailleuse ou simplement emmurées dans des grottes. Le grand coordonnateur du massacre est le major Simo Dubajic qu'assistent plusieurs détachements de la 11e brigade de la XXVIe division.
    La Slovénie se remplit à tel point de cadavres qu'en juin 1945, les communistes devront faire draguer certaines rivières qui alimentent Ljubljana en eau potable. On évalue les pertes sur la frontière à 200 000 ou 300 000 morts : proposée par l'Institut Croate Latino-Américain de Culture et le Committee for Investigation of the Bleiburg Tragedy (Cleveland), cette estimation paraît plausible. Pendant des années, les paysans locaux virent surgir dans leurs champs des restes humains que la chaleur gonflait et ramenait à la surface. Ce crime est à tous égards injustifiable mais cela n'empêchera pas l'écrivain communiste Milovan Djilas, un Monténégrin, d'affirmer non sans cynisme qu'« il était nécessaire pour que vive la Yougoslavie »...
    Pendant que l'on torture et que l'on tue en Slovénie, l'ancien État Indépendant Croate est lui aussi soumis à une épuration impitoyable (en 2009 et pour la seule République de Croatie, on dénombrait 830 sites de charnier...)
    À Zagreb où règne Rade Zigic, la purge est si massive qu'au moins 80 000 habitants sont arrêtés par la nouvelle police politique, la redoutable OZNA. D'abord "interrogés" dans des commissariats spéciaux, beaucoup de ces malheureux sont ensuite parqués dans une dizaine de camps de fortune, avant de finir, sans autre forme de procès, dans des fosses communes hâtivement creusées autour de la capitale. Sur l'ordre de Djoko Jovanic, chef de la VIe division prolétarienne, et de son acolyte Aleksandar Koharevic, les 4 800 blessés "ennemis" des onze hôpitaux de la capitale sont tous assassinés. Certains sont achevés à coups de marteau mais la plupart seront tout simplement jetés dans le gouffre de Jazovka. Cette terreur frappe aveuglément comme suffit à le démontrer l'exécution, sur la route de Kravarsko, des 60 élèves, âgées de 16 à 20 ans, d'un pensionnat de jeunes filles ! Le reste de la Croatie n'est pas épargné et les camps y poussent par dizaines. Les plus mortifères se situent à Vojnic, Bjelovar, Koprivnica ("Danica"), Zeleno Polje, Samobor, Krapina, Karlovac ("Dubovac"), Cemernica, Mirkovec, Oroslayje, Viktorovac et Djurmanec. Autour de ces lieux, la campagne se parsème de charniers. Avens, puits, vieux tunnels, galeries de mines et carrières abandonnées se remplissent de corps. Près de Harmica, au nord de Zagreb, 4 500 cadavres sont ensevelis, à Gornji Hrascani 1 700, à Slatinski Drenovac 1 600 et à Klinca Sela 1 500 autres ; près de Krapina, sur le site boisé de Macelj, ce sont 13 000 à 17 000 prisonniers qui passent de vie à trépas, tandis qu'en forêt de Luzanjak, ce sont 1 800 personnes qu'on assassine ; à Cazma, les victimes seraient près de 2 500 (dont 1 000 lycéens), à Zvecevo, elles seraient au moins 4 000 et à Jazovka, aux alentours de 20 000 !
    Provinces emblématiques de l'État croate, la Bosnie et l'Herzégovine paient également un lourd tribut. La répression y est féroce et c'est par milliers que les vainqueurs y suppriment catholiques et musulmans. Les exécutions de masse s'y succèdent nuit et jour, à Bosanski Brod, Drvar (Ticevo), Han Pijesak, Zenica, Butmir, Kasin-dol, Pecigrad, Prnjavor et aux grottes de Vardusa (7 000 victimes). Même les enfants n'échappent pas à cette folie, comme en témoigne l'assassinat de 5 000 d'entre eux à la sucrerie d'Usora, près de Doboj.
    LES MARCHES DE LA MORT
    La Croatie conquise mais non soumise, les communistes veulent encore l'impressionner pour longtemps, et dans ce but, ils organisent les tristement célèbres « marches de la mort ». Au moins 200 000 Croates périront dans ces funestes colonnes qui traversent à pied la Yougoslavie. Les routes les plus connues vont de Bleiburg à Bêla Crkva ou Kovin, de Jesenice à Zagreb ou Rijeka, de Zagreb à Gornji Podgradci ; plusieurs mènent les captifs au fin fond de la Serbie, à Vrsac, Pancevo, à la prison belgradoise de Glavnjaca, voire même jusqu'en Hongrie (Szeged), en Voïvodine ou en Macédoine (Djevdjelije). Régulièrement battus, affamés, souvent privés d'eau et cheminant pour beaucoup pieds nus, les prisonniers sont encore contraints de traverser des villages serbes où la population les agresse. Au bout de ce chemin de croix, beaucoup de ceux qui ont survécu sont purement et simplement liquidés - comme à Nasice, ou Backi Jarci, en Voïvodine - ou internés dans des camps dont l'horreur, si l'on en croit la Croix-Rouge, n'a rien à envier à celle du Goulag soviétique.
    RESPONSABILITÉS MILITAIRES
    Si l'on additionne les victimes croates de Slovénie, celles des épurations locales, celles des camps et celles des « marches de la mort », le total avoisine probablement les 600 000. Près de 30 fois Katyn !
    Ce democide, il faut le savoir, n'a pas été le fait d'individus incontrôlés, mais bien le fruit d'une politique délibérée. On a parlé d'un ordre formel de Tito et on a remarqué la parfaite organisation technique des bourreaux. Ces derniers sont bien connus et leurs carrières respectives n'ont pas eu à en souffrir : la plupart d'entre eux ont été promus beaucoup ont même reçu le prestigieux titre de « héros national ». Le gouvernement yougoslave n'a d'ailleurs jamais nié les faits ni tenté de se disculper : les Partisans impliqués ont été félicités et, en juillet 1948, Tito se vantait encore d'avoir « liquidé environ 200 000 soldats ennemis et autant de prisonniers ».
    Du côté britannique, la question des responsabilités peut également être posée. Elle l'a d'ailleurs été, dès 1946 et sans grand succès, par le Dr Harold Buxton, évêque anglican de Gibraltar, et par le député Douglas Savory. En 1975, certains documents confidentiels - archives du Foreign Office et carnets des forces britanniques en Autriche - ont été mis à la disposition des chercheurs : il ressort de leur examen que, sur le terrain, les responsables effectifs du rapatriement furent les généraux Patrick D. Scott, Horatius Murray, Charles F. Keightley et Toby A. Low. Ceci est malheureusement insuffisant : sauf à penser que la livraison des Croates fut le résultat d'une connivence ponctuelle, il faut ensuite chercher plus haut car, quel que fût leur rang, ces officiers n'étaient tout de même que des exécutants. De nombreux documents traduisent la volonté du haut commandement de se débarrasser des Croates, mais il reste très difficile d'identifier formellement les donneurs d'ordres. Au-dessus des généraux, il y avait le SACMED ou Commandement Suprême Allié en Méditerranée, à la tête duquel se trouvait le maréchal Harold Alexander. Très hostile à la livraison de prisonniers aux communistes, beaucoup prétendent qu'il ignorait ce qui se déroulait à Bleiburg, ce que contredisent plusieurs pièces. Le 14 mai, par exemple, son bras droit, le général Brian Robertson, envoie des directives à la VIIIe Armée pour que « tous les prisonniers dont la nationalité yougoslave est démontrée et qui prêtaient service dans les forces allemandes soient désarmés et remis aux forces yougoslaves ». Il est peu probable que cet officier supérieur ait pris une décision aussi capitale sans en référer. Le 15 mai, le SACMED adresse à son antenne de Belgrade le télégramme suivant : « Le commandement des troupes alliées en Autriche signale qu'environ 200 000 citoyens yougoslaves qui servaient dans l'armée allemande (sic) se sont rendus à lui. Nous voulons les remettre immédiatement aux forces du maréchal Tito, et souhaitons que ce dernier donne des ordres à ses commandants pour qu'ils conviennent avec le chef du Ve Corps d'Armée du rythme ainsi que du lieu de la livraison... » Le 16 mai, le vice-maréchal Arthur S.G. Lee transmet la proposition à Tito, et le 17, le général Ljubodrag Djuric répond par lettre que « le Maréchal approuve entièrement l'offre du maréchal Alexander » et que « les 200 000 prisonniers seront pris en charge par la IIIe Armée qui a reçu des instructions ».
    Cette décision anglaise restera secrète jusqu'au 31 juillet 1945, date à laquelle le général W.D. Morgan, chef d'état-major du SACMED, admet dans un courrier officiel que « vu la situation existant en Autriche, [les prisonniers] ont été remis aux forces militaires yougoslaves au cours d'opérations menées conjointement par les armées britannique et yougoslave, et conformément aux ordres émanant de ce Quartier Général ». Voilà qui tend donc bien à confirmer l'implication du maréchal Alexander, même s'il existe, par ailleurs, un ordre de ce dernier (en date du 4 juin, c'est-à-dire quand tout est fini) interdisant la poursuite des rapatriements forcés !
    RESPONSABILITÉS CIVILES
    Compte tenu de ce que l'on sait de la machine de guerre alliée, il est impossible de ne pas évoquer aussi le rôle du pouvoir civil. Là encore, force est de constater que les Britanniques furent bien les seuls ordonnateurs de la tragédie. On sait qu'en avril 1945, l'ambassadeur à Belgrade, Ralph Skrine Stevenson, et Sir Orme Sargent envisageaient de désarmer et d'interner les Croates, tandis que Churchill projetait même de s'en servir pour interdire Trieste aux communistes. Début mai, toutefois, leur attitude évolue en faveur d'un accord avec Tito, ce qui suscite l'opposition immédiate de l'ambassadeur américain à Caserte, Alexander C. Kirk, qui alerte Washington. Le 2 mai, le secrétaire d'État Joseph C. Grew déclare que les USA s'en tiennent au désarmement et à l'internement des prisonniers. Cette position ne variera pas et lorsque Kirk avertit Washington, le 14 mai, que Caserte a donné l'ordre de livrer les Croates, les autorités US font connaître leur refus. Ignorant que le rapatriement s'est d'ores et déjà effectué (ils ne le découvriront que le 4 août), les USA proposent même, le 19 mai, de contribuer matériellement à l'entretien et au ravitaillement des captifs.
    Même à Londres, il semble que certaines autorités aient été tenues à l'écart. Ainsi, le 29 mai, sir Alan Brooke, chef de l'état-major impérial, recommande-t-il de ne pas livrer les Croates car « les Américains pourraient ne pas approuver une telle mesure ». Pourtant, un homme au moins a dû être au courant, et cet homme, c'est Harold Macmillan, le ministre-résident qui supervisait le SACMED. Interrogé en 1984 - il fêtait ses 90 ans -, l'ancien Premier ministre a prétendu ne plus se souvenir... Reste qu'il paraît peu vraisemblable que les généraux aient agi à son insu et sans son aval. Reste également qu'il a effectué, le 13 mai 1945, une mystérieuse visite au QG du Ve Corps d'Armée, celui-là même qui avait sous sa garde les réfugiés croates... Ne venait-il pas régler les derniers détails de l'extradition ? Et n'avait-il pas troqué celle-ci contre l'évacuation de la Carinthie par les Partisans ou contre certaines garanties sur l'avenir de Trieste ?
    Au-dessus de Macmillan, il y avait encore Anthony Eden, futur indéboulonnable ministre britannique des Affaires étrangères que rien de concret ne permet jusqu'à présent de mettre en cause, mais dont il est néanmoins permis de supposer qu'il était au fait du problème. Vu la position très soviétophile qu'il avait adoptée vis-à-vis de la question des prisonniers russes, il n'est pas exclu de penser que de futures investigations puissent conduire un jour à voir en lui LE grand instigateur de la tragédie...
    LA JUSTICE TARDE
    65 ans après la tragédie, la sinistre affaire de Bleiburg refait surface. Partout, des cavités sont fouillées, des charniers sont ouverts, des ossements sont exhumés et expertisés. Les émigrés n'avaient donc pas menti : les preuves sont là, accablantes. En Croatie, les réactions sont toutefois mitigées. Envers et contre tout, il est encore des gens pour nier le crime, le minimiser ou même le justifier - « après tout, ils l'avaient bien mérité puisque c'étaient des Oustachis » - et quelques politiciens pour conseiller aux Croates de ne pas s'indigner trop fort. C'est que beaucoup de partenaires de la Croatie se réclament encore de l'antifascisme et à voir les Croates s'apitoyer trop ostensiblement sur les victimes de Bleiburg, ils pourraient en conclure que la Croatie n'adhère pas aux mêmes valeurs... Cette discrétion caractérise aussi une certaine élite où les rejetons d'anciens apparatchiks sont légion. Il n'est pas très plaisant, on le conçoit, de voir son nom associé à un bain de sang. Sans parler de quelques vieux "héros" qui ont carrément peur de finir leurs jours en prison. Quant au Royaume-Uni, il n'éprouve aucun remords particulier et n'envisage aucunement d'exprimer le moindre regret...
    De toute évidence, Bleiburg demeure un sujet sensible. Les investigations ne progressent que fort lentement et c'est avec une grande circonspection que l'on désigne parfois quelques bourreaux auxquels les tribunaux n'ont pas l'air très pressé, de demander des comptes. Il paraît pourtant légitime que les Croates sachent enfin où, quand, comment, pourquoi et par qui, leurs parents furent assassinés. Six cent mille morts, ce n'est tout de même pas rien ! À titre de comparaison, c'est plus que l'ensemble des pertes, civiles et militaires, de la France ou de la Grande-Bretagne durant toute la IIe Guerre mondiale ! Crime contre l'humanité, cette tuerie est imprescriptible et ses auteurs doivent être jugés. « Le glaive de la justice n'a pas de fourreau », affirmait en son temps le bon Joseph de Maistre. Voici l'occasion de le prouver.
    Christophe Dolbeau Écrits de Paris
    Esquisse d’un bilan
    La tragédie de Bleiburg n'a pas concerné que les Croates ; ont également disparu des Slovènes (20 000), des Monténégrins (10 000), des Serbes (5 000 à 10 000), des Italiens et des Allemands. En Istrie, on évalue à (au moins) 20 000 le nombre des Italiens jetés morts ou vifs dans des gouffres (les foibe), tandis qu'à Zadar, ce sont 900 membres de cette communauté qui seront noyés par les Partisans. Du côté allemand, les pertes s'élèvent au moins à 120 000 personnes dont beaucoup périrent dans les camps de Josipovac, Valpovo, Velika Pisanica, Rudolfsgnad, Krndija, Sipovac, Pusta Podunavlje et Tenja.
    Le nombre des victimes de Bleiburg est sujet à de multiples controverses. Spécialiste de renommée internationale, John Prcela avance le chiffre de 600 000, proche des estimations du général Herencic et du colonel Crljen ; Mate Simundi opte pour une fourchette de 245 000 à 295 000, Zeljko Kruselj avance le chiffre de 150 000, tandis que Vladimir Zerjavic parle, quant à lui, de 45 000 à 55 000 morts. L'ancien ministre et partisan Milovan Djilas cite le chiffre de 15 000, Juraj Hrzenjak parle de 12 000 à 15 000 et l'ancien général communiste Petar Brajovic descend jusqu'au chiffre négationniste de... 16 !

  • 24 mars : continuons le combat

    La manifestation du dimanche 24 mars devra confirmer la mobilisation de notre peuple dans ses profondeurs. Ce qui se passe chez nous depuis plusieurs mois relève d’un mouvement vraiment historique, qui s’est levé, confirmé, développé, en démentant toutes les prévisions sur l’inéluctabilité d’une évolution sociale programmée.

    On nous annonçait que le soi-disant mariage pour tous serait massivement adopté par une opinion acquise à ce qu’on appelait l’évolution des mœurs et le développement des droits. Tout l’arsenal de l’argumentaire « moderne », avant-gardiste, branché, était brandi, alimenté par des médias complices. Les adversaires de la loi Taubira ne pouvaient être que des réactionnaires obtus, des catholiques rances. L’ensemble ridicule de tous les has-been et rétrogrades possibles. C’est dire combien la bien-pensance a pris en pleine figure la réalité formidable de ces rassemblements populaires, jeunes, motivés, enthousiastes, car complètement engagés au service de la vie et non défenseurs d’un ordre ancien.

    On prendra de plus en plus conscience de ce soulèvement qui s’est spectaculairement affirmé dans la rue, mais qui correspond aussi à une intense mobilisation à travers tout le territoire national. C’est vrai que la France vient contredire une certaine apathie européenne, d’où la fureur de beaucoup. C’est tout à son honneur, car elle montre qu’elle inaugure une résistance spirituelle, qui pourrait s’étendre très au-delà de ses frontières. Et pourquoi pas, à l’heure ou un nouveau pasteur de l’Église universelle affirme si tranquillement sa foi en lien avec les valeurs humaines fondamentales, ne pas songer à un réveil mondial qui signifierait le déclin des idéologies mortifères, du nihilisme moral, de tout ce qui détruit les âmes et les corps ? Ce qui va encore s’affirmer au cœur de Paris, c’est le miracle d’un peuple réveillé, debout, renouant le pacte qui assure la transmission des générations, grâce à l’alliance de l’homme et de la femme et à l’amour qui perpétue les renouveaux.

    Gérard Leclerc - France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net

  • La mort programmée de l'agriculture française

    En acceptant de plafonner les aides directes en 2006 et ce, jusqu'en 2013, pour sauver l'élargissement de l'Europe à 10 nouveaux États membres, Chirac a délibérément sacrifié l'agriculture française.
    Comment pouvait-il imaginer que le commissaire Fischler abandonnerait ses propositions de réforme de la PAC et que les Américains, appuyés par les pays agricoles exportateurs du groupe de Cairns, ne nous imposeraient pas des sacrifices supplémentaires. 
    ❏ La réforme de la PAC
    Fischler, un moment décontenancé par l'accord Chirac-Schroder, est revenu avec de nouvelles propositions tout aussi inacceptables. En ce qui concerne la modulation, les exploitations recevant moins de 5 000 euros conserveront intégralement leurs primes. En revanche, ceux qui touchent entre 5 000 et 50 000 euros verront leurs primes réduites de 12,5 % entre 2006 et 2012 et ceux qui touchent plus de 50 000 euros subiront une ponction de 19 %. C'est un impôt sur le revenu déguisé!
    Quant au découplage, il reste au cœur de la réforme avec un paiement agricole unique (que l'on produise ou non) pour chaque exploitation avec comme période de référence 2000/2002. On voit bien les dangers du système : spéculation foncière, démobilisation des producteurs, destination incertaine des aides lors d'une vente ou d'un partage.
    En plafonnant les dépenses agricoles, Chirac réduit l'influence de l'agriculture française dans une Europe à 25 et contraint de nombreux agriculteurs à mettre la clé sous la porte au moment où l'augmentation de la population mondiale et la sécheresse nous ouvrent de nouveaux marchés.
    ❏ L'OMC
    À l'approche de la réunion de Cancun (Mexique) en septembre 2003, les choses bougent au sein de l'Organisation mondiale du commerce. Deux secteurs retiennent notre attention : l'agriculture et les services.
    Pour pouvoir négocier directement avec les Américains, le commissaire Lamy veut avoir les mains libres (il agit sur mandat de négociation des États membres), c'est-à-dire souhaite que la politique commerciale de l'Union soit décidée à la majorité qualifiée. Si c'était le cas, la France serait mise en minorité sur l'agriculture, l'exception culturelle ou les services publics.
    Pour l'instant, les négociations ne concernent que les services marchands à l'exception des services publics, de l'éducation, de l'eau, de la santé et de la culture. L'affrontement avec les Américains sera inévitable d'autant qu'ils voudront faire payer à la France, à l'OMC, sa position à l'ONU sur l'affaire irakienne. Ce jour-là, nous aurons peu d'alliés.
    La partie semble mal engagée pour la France car l'Union a été la seule à faire des concessions tant en matière agricole (réduction de 36 % des droits de douane, diminution de 45 % des restitutions à l'export, et baisse de 55 % des soutiens internes) qu'au niveau des services (énergie, télécommunications, services postaux, transports ... ). Si elle veut encore exister, la France doit garder son droit de veto à l'OMC comme elle menace de l'utiliser au Conseil de sécurité de l'ONU. Les concessions à perpétuité, ça suffit !
    ✍ Olivier Destouches FDA juillet 2003

  • Femmes européennes : Le tabou des viols racistes

    Auteur de « Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas », Gérald Pichon revient longuement dans son ouvrage sur les viols racistes dont sont victimes les femmes européennes. Car « trop blanches » pour être entendues et « trop seules » pour être défendues, elles sont des proies faciles pour les bandes ethniques.

    Quand on traite ce genre de sujet, il faut éviter de tomber dans le fantasme et voir des motivations racistes à l’encontre des «Gauloises », chaque fois qu’un de ces actes ignobles se produit. Majoritairement, les viols se déroulent en effet dans un cadre familial ou entres membre d’une même communauté. Mais on ne peut pas nier que certains violeurs s’en prennent aux femmes blanches avec des motivations clairement racistes, notamment lors des fameuses « tournantes », mot de la novlangue médiatique pour cacher le véritable terme de viol collectif.

    Le tabou des babtous

    D’ailleurs, les viols racistes en Europe pourraient être définis comme le tabou dans le tabou de la haine antiblanche. Il est en effet impossible d’avoir des chiffres officiels, aucun homme politique et aucun média en France n’a évoqué ce sujet. Et pourtant… En se basant sur la face émergée des faits divers dont les journaux se font écho, on peut estimer à plusieurs milliers le nombre de femmes européennes violées chaque année à cause de la blancheur de leur peau.

    Trop blanches

    Depuis le début des années 1990, on assiste à une explosion du nombre de viols, notamment des viols collectifs, aggravés souvent « d’actes de barbarie : séquestration, coups, brûlures », comme pour humilier encore plus les victimes. Mais aucune statistique ethnique des violées n’est venue infirmer ou confirmer la déclaration de Julien Dray, fondateur de Sos Racisme et porte-parole du PS, sur le fait que les « incendies de voitures, rackets, viols. Les violences prennent de préférence pour cibles les “Babtous“, c’est-à-dire les Blancs. » (livre : Etat de violence).

    Par contre, l’origine communautaire des violeurs est connue grâce à une étude du docteur Patrice Huerre. Selon « un échantillon de 52 expertises psychiatriques portant exclusivement sur des auteurs de viols, agressions et attentats à la pudeur commis en réunion », les auteurs étaient à « 52% originaires des pays du Maghreb, 20% d’Afrique noire, le restant des sujets étant issu de familles d’origine française ».

    Trop seules

    Car ce que les Français de souche et les Européens ont oublié, c’est que le bien le plus précieux d’un peuple ce sont ses femmes. Et comme leur communauté est incapable de les défendre, bon nombre de « Gauloises » sont la proie des prédateurs. Comme Laëtitia, habitante de la cité des Minguettes à Vénissieux, qui déclara dans un reportage du journal de 20h de TF1 avoir peur d’être « victime d’une tournante », car elle s’estimait « être une proie facile » en tant que « Française », avant d’ajouter « qu’elle aurait aimé être une Maghrébine et avoir un grand frère » pour « avoir du respect ».

    Et ce cas n’est pas isolé, car les filles que leur clan et leur communauté ne protègent pas sont réellement en danger. Corinne, blonde aux yeux clairs, interrogée par le quotidien Le Figaro, fait la même réflexion : se convertir à l’islam « pour avoir la paix ». Car, comme le note la journaliste « les Gauloises » sont « considérées comme des filles faciles », et « subissent un véritable racisme ».

    Il viole 15 femmes pour « humilier les Blancs »

    Le magazine Envoyé Spécial avait suivi il y a quelques années le procès de victimes d’un violeur en série. Dans ce reportage, on apprenait 2 choses : la première, que le violeur, un jeune Africain, avait violé 15 jeunes filles blanches et blondes à cause de la couleur de leur peau et la deuxième, on l’entendait lors du procès déclarer textuellement qu’il agissait  pour « humilier les Blancs ». Ces faits n’ont jamais été reconnus comme des actes racistes par la justice et comptabilisés comme tels par les rapports de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

    Citons encore le drame de Delphine, violée à 13 ans par une trentaine de racailles [vidéo à voir jusqu'à la fin !] :

    http://fr.novopress.info

    Source : le webzine féminin Belle et rebelle.