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  • Pakistan: qu’y a-t-il derrière les affrontements religieux?

    immobiliers et politiciens locaux ont fomenté les violences contre les chrétiens pour s’approprier leurs habitations

    Les émotions viennent à peine de se calmer au Pakistan, où, le samedi 9 mars 2013, une foule de musulmans enragés avait mis le feu à plus d’une centaine de maisons chrétiennes à Lahore dans l’est du pays. Cette violence s’est déchaînée suite à une accusation de blasphème. Des manifestations de chrétiens, très dures également, s’en sont suivies en guise de riposte puis les polémiques se sont déchaînées notamment sur le rôle de la police et des autorités locales. Tous ces événements se déroulent sur fond d’un pays en crise économique et politique qui se serait bien passé de cette explosion de violences inter-religieuses, derrière lesquelles se dissimulent des intérêts économiques et politiques qui n’ont finalement pas grand chose à voir avec les religions. Dans la semaine du 4 au 9 mars 2013, par exemple, on a enregistré plusieurs attaques sanglantes contre la communauté chiite pakistanaise. D’après certains observateurs, cette “escalade” doit être interprétée en tenant compte de l’accord récent entre le Pakistan (à majorité sunnite) et l’Iran chiite, un  accord visant la construction d’un gazoduc unissant les deux pays. Ce projet déplait évidemment aux Etats-Unis et aux autres ennemis de la République Islamique d’Iran dans la région (surtout à l’Arabie saoudite).

    D’après les reconstitutions qui ont été faites suite aux débordements récents de Lahore, il y a, à la base de l’assaut perpétré contre le quartier chrétien de “Joseph Colony”, une banale rixe entre deux poivrots notoires. Le soir du 5 mars dernier, le chrétien Sawan Masih, âgé de 28 ans, qui travaille dans le secteur hospitalier, et son ami coiffeur, le musulman Shahid Imran, auraient eu une altercation dans le salon de ce dernier. Gros mots et insultes s’ensuivirent qui ont finalement débouché dans le domaine religieux. A la suite de quoi, le coiffeur a dénoncé son ami à la police, l’accusant de “blasphème”; les policiers ont en conséquence arrêté Sawan Masih (ou plutôt l’ont pris “en garde à vue”).

    Aussitôt, le bruit se répand qu’un chrétien “a insulté le prophète Mohamet” et la communauté musulmane de la ville très peuplée de Lahore entre en ébullition. Samedi 9, une foule de quelque trois mille personnes se rue sur le quartier de “Joseph Colony”, auparavant évacué par la police qui, officiellement, craignait des désordres, et met le feu à une centaine d’habitations (d’autres sources parlent d’au moins 150 maisons détruites). Le lendemain, les chrétiens descendent à leur tour dans la rue, bloquent un carrefous important et affrontent la police à coup de pierres, de matraques et de grenades lacrymogènes. D’autres manifestations de protestation éclatent à Multan, toujours dans la province du Penjab, ainsi que dans la ville portuaire de Karachi, la plus grande ville du Pakistan.

    Lundi 11 mars, les violences s’estompent mais font place aux polémiques. Les écoles chrétiennes du Penjab sont fermées, de même que celles de la province du Sindh, dans le Sud-Est, où se trouve Karachi. Entretemps, le comportement de la police de Lahore est dans le collimateur de la Cour Suprême pakistanaise. Après avoir décidé de s’occuper des causes de la violence survenue dans le quartier de “Joseph Colony” et après avoir pris acte d’un rapport des autorités provinciales du Penjab sur les incidents survenus, les juges ont accusé la police “d’y avoir assisté silencieusement” et de n’avoir rien fait pour prévenir les actes de vandalisme car “ils ont ordonné l’évacuation des familles le jour précédent”.

    Selon l’ONG “Asian Human Rights Commission” (AHRC), c’est le projet d’un lobby immobilier qui se profile derrière les attaques du samedi 9 mars. Ce projet vise à mettre la main sur les propriétés des chrétiens avec la complicité des autorités locales. “Il y avait déjà quelques années que la mafia de l’immobilier convoitait le quartier de ‘Joseph Colony’ avec l’intention de le transformer en un grand espace commercial”, accuse un communiqué de l’AHRC, dont le siège se trouve à Hong Kong et qui s’occupe des droits des minorités religieuses en Asie. L’AHRC dénonce en outre un autre fait : dans la foule qui incendiait les maisons “se trouvaient quelques membres de l’assemblée législative locale et même un député national”. Tous appartiennent au parti de la “Ligue Musulmane du Pakistan-Nawaz” (Pml-N), qui se trouve dans l’opposition au Parlement national mais détient le pouvoir au Penjab.

    Ferdinando CALDA. http://euro-synergies.hautetfort.com/

    (article paru sur le site du quotidien romain “Rinascita”, 13 mars 2013, http://www.rinascita.eu/ ).

  • Discours intégraux de François Hollande et Richard Prasquier lors du Diner du CRIF (vidéo)

    François Hollande


    Richard Prasquier

    http://www.fdesouche.com/

  • L’« ordre public »…

     [Ci-dessous la réaction qu'un lecteur nous envoie. Les commentaires sont ouverts.]

    Ce lundi 18 mars, le gouvernement a décidé d’interdire à des centaines de milliers de Français (au moins) de manifester librement et calmement, comme ils l’ont déjà fait, contre le projet de loi Taubira qui prévoit de légaliser le mariage homo.

    Or, dans la République française, le droit de manifester ne peut pas être mis en cause sauf s’il y a trouble à l’ordre public.

    Mais où est le trouble à l’ordre public …, si ce n’est dans une loi qui s’oppose gravement au bien commun social ?!

    En 1975 avec la loi Veil, en 1992 avec Maastricht, la République française avait déjà ratifié des actes juridiques fondamentalement contraires à l’ordre public, aux valeurs sociales et à l’intérêt français.

    En 2008 avec l’enterrement du ‘NON’ français à la Constitution européenne (référendum du 29 mai 2005) et sa ratification par le Congrès puis le Parlement français, la République française avait, en plus de la forfaiture et de l’atteinte grave à l’ordre public et à l’intérêt national, muselé le peuple français.

    L’Etat socialiste Hollande a donc décidé de suivre la voie de l’Etat libéral Sarkozy :
    - l’Etat s’arroge le droit (illégitime) de prendre des mesures gravement opposées au bien commun et à l’intérêt français.
    - le peuple français, légitimement résolu à s’y opposer de façon libre et légale, en est empêché

    Cette situation est le fait des tyrannies, qui non seulement imposent des lois anti-sociales et injustes mais musèlent le peuple qui défend les biens les plus vitaux pour nos sociétés.

    N’importe quel agitateur de caniveau, y compris clandestin, a plus de droit dans ce pays qu’un Français attaché à la défense des biens et droits les plus élémentaires.

    Le printemps, c’est maintenant, et pas seulement pour les pays arabes …

    Marcouf de Segons http://www.contre-info.com

  • Encore une promesse qui a fait pschitt ! Hollande a confié son image à un repris de justice !

    François Hollande avait promis qu’il ne prendrait aucun repris de justice à l’Elysée. Il n’a pas trahi sa parole à moitié : le chef du service audiovisuel de la présidence de la République, ancien camé à l’héroïne, a été condamné pour complicité de trafic de drogue !

    A huit jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat socialiste François Hollande, interrogé par le « Journal du dimanche », fait cette promesse solennelle: « Je n’aurai pas autour de moi à l’Elysée des personnes jugées et condamnées. » Relancé par les trois journalistes qui l’interviewent, il a cette réponse: « Je dis la règle que je ferai respecter. Vous pourrez me rappeler cette déclaration si je venais à y manquer. » (1) C’est ce que nous faisons.

    Bien que l’organigramme mis à disposition du public sur le site Internet de l’Elysée ne mentionne pas son nom, André Loncle fait bien partie du personnel de la présidence de la République. L’Elysée nous a confirmé, lundi matin, qu’il a le titre, et la fonction, de chef du service audiovisuel de la présidence de la République, ainsi qu’il s’en prévaut sur ses cartes de visite dans les réseaux sociaux. Il dispose d’un bureau à l’Elysée ainsi que d’un secrétariat, avec lequel nous nous sommes entretenus. Il fait donc bien partie, pour reprendre les mots de celui qui est devenu chef de l’Etat, de ceux qui sont « autour de [lui] à l’Elysée ». Or…

    Encore une promesse qui a fait pschitt ! Hollande a confié son image à un repris de justice !

    Son papa était ministre, il est maintenant député

    Or André Loncle a été « jugé et condamné »: à trois ans de prison dont six mois fermes, assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans. Pour complicité de trafic de stupéfiants et usage illicite de ces mêmes stupéfiants, lesquels n’étaient pas une simple herbe qui fait rire mais de l’héroïne. François Hollande l’a-t-il embauché en toute connaissance de cause? André Loncle lui a-t-il tu cet aspect de sa biographie? C’est l’une des deux questions que nous avons posées à André Loncle par l’intermédiaire de son secrétariat alors qu’il se trouvait dans son bureau mais était « occupé ». Il devait nous rappeler, il ne l’a pas fait (2).

    L’affaire que nous réveillons aujourd’hui a certes vingt ans mais François Hollande a fait une promesse qui ne comportait pas de limite dans le temps. Et André Loncle, à l’époque, n’avait déjà plus vingt ans – ce qui nous aurait incités à ne pas remuer une triste erreur de jeunesse – mais 31 ans, et il exerçait déjà dans l’audiovisuel comme attaché de production. A l’époque, cette affaire n’était pas vraiment passée inaperçue : elle avait fait la « une » de… « Minute »! (3)

    Encore une promesse qui a fait pschitt ! Hollande a confié son image à un repris de justice !

    « Minute » n° 1608 du 10 février 1993

    Car si André Loncle était alors inconnu, son papa, François Loncle, avait un peu de notoriété. Elu député PS de l’Eure lors de la vague rose de 1981, Loncle père était entré au gouvernement de Pierre Bérégovoy en juin 1992 comme secrétaire d’Etat à la Ville auprès d’un ministre de tutelle nommé Bernard Tapie, puis était devenu, à Noël de la même année, secrétaire d’Etat au Plan auprès du premier ministre. D’où notre titre de l’époque: « Un fils de ministre en prison! »

    Le ministre sera renvoyé à ses études et à ses affaires familiales par les législatives de 1993 qui amèneront la deuxième cohabitation mais retrouvera son siège de député de l’Eure lors des législatives, funestes à la droite, consécutives à la dissolution de 1997 et il le détient toujours aujourd’hui.

    André Loncle était alors « accro » à l’héroïne

    En 1992, André Loncle a donc 31 ans et est toxicomane depuis plusieurs années. Il est « accro » à l’héroïne. En septembre 1992, il est arrêté. La police vient de perquisitionner, rue de la Roquette, près de la Bastille, l’appartement qu’il y loue. Un coup de pas de chance pour lui. Un peu plus tôt, un certain Tschilumba, un Zaïrois de 26 ans en situation irrégulière sur le territoire français, a été arrêté en possession de 39 grammes d’héroïne! Difficile de plaider, pour le clan destin, que c’est pour sa consommation personnelle…

    En perquisitionnant la piaule de Tschilumba, les policiers découvrent tout le matériel nécessaire au commerce de la drogue, y compris du manicol, un laxatif dont les dealers font usage pour « couper » l’héroïne et augmenter ainsi leurs profits. Ils trouvent aussi le passeport du locataire en titre: André Loncle. Et ce n’est pas un malentendu.

    L’interrogatoire du Zaïrois et l’en quête vont établir, ainsi que nous l’écrivions alors, que « les deux jeunes gens avaient passé un accord: au départ, André Loncle […] avait simplement fourni à Tschilumba une quittance EDF lui permettant de se faire domicilier à Paris. Un service intéressé bien sûr: [il] avait reçu en échange un ou deux grammes d’héroïne pour ses besoins personnels ».

    Puis les liens entre les deux hommes s’étaient resserrés. Comme disait Karl Marx après Louis Blanc: « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. » Les besoins d’André Loncle, à l’époque, c’est un quart de gramme d’héroïne par jour. Pour le lui fournir, les moyens de Tschilumba doivent augmenter. Loncle lui prête donc son appartement afin qu’il puisse, chaque après-midi, y recevoir son aimable clientèle et lui vendre la ca me qu’il va se procurer à Amsterdam. Une clientèle qui va même s’étoffer grâce… aux amis du locataire en titre! Les clients de Tschilumba, lit-on, sont « pour la plupart des amis d’André Loncle ».

    Le 16 décembre 1992, André Loncle, incarcéré à la prison de la Santé, en est extrait pour comparaître devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Tschilumba ramasse cinq ans fermes et 50000 francs d’amen de (environ 7600 euros) pour trafic de stupéfiants. Nicolas Sarkozy n’étant pas encore passé par là, il écope aussi de la « double peine », à savoir l’expulsion du territoire français une fois sa peine accomplie – ainsi que d’une interdiction définitive de séjourner sur le territoire national.

    André Loncle, lui, est jugé complice de ce trafic d’héroïne. Pour cette complicité et pour l’usage de stupéfiants, il prend trois ans de prison dont six mois fermes. Retour le soir même à la case prison.

    François Hollande lui doit une partie de son élection

    Vingt ans plus tard, André Loncle est à la tête du service audiovisuel de la présidence de la République. La preuve qu’on peut s’en sortir, la preuve qu’on peut se redresser après un passage à vide, après avoir sombré. Cela n’enlève rien au léger problème politique que pose sa présence à l’Elysée par rapport à l’engagement que le candidat Hollande avait pris devant les Français. Viendra-t-il nous expliquer qu’il ignorait tout du passé de celui auquel il a confié la mission de contrôler son image – la quelle, c’est vrai, n’a rien de psychédélique? Peut-être. Mais il lui sera difficile de nous dire qu’il l’a embauché comme ça, sans du tout le connaître.

    L’élection de François Hollande à la présidence de la République doit un peu à André Loncle. Un peu beaucoup même. C’est lui qui, de janvier à mai 2012, durant toute la période des grands meetings de la présidentielle, a contrôlé l’image du candidat socialiste, montrant tout son savoir-faire en la matière dès le meeting du Bourget, qui, le 22 janvier 2012, fit entrer François Hollande dans la cour des grands orateurs de la gauche française et dans celle, aussi et surtout, des présidentiables (ce qui, jusque-là, n’allait pas de soi). Durant la campagne, toutes les images de meetings de François Hollande diffusées par l’ensemble des télévisions furent produites, donc contrôlées au millimètre près, par André Loncle, qui déploya tout son talent et toute son expérience accumulée depuis des années chez Publicis Events ou Euro RSCG/Havas.

    Pourquoi lui? Parce qu’il est reconnu dans la profession, certes, mais d’abord parce que, fin 2011, quand Manuels Valls, directeur de la communication du candidat Hollande (et futur ministre de l’Intérieur, ça ne s’invente pas!), cherchait un producteur pour la campagne de son candidat, André Loncle lui a été recommandé par Anne Hommel, l’attachée de presse de… Dominique Strauss-Kahn!

    Il devait faire la campagne présidentielle… de DSK !

    C’est en effet André Loncle qui « avait mis en scène toutes les grandes interventions de Dominique Strauss- Kahn, patron du FMI, de Londres à Yalta », ainsi que le racontait récemment « L’Express » (4). C’est Loncle aussi qui aurait dû mettre en scène la campagne présidentielle de Dominique Strauss-Kahn, ainsi qu’il l’a relaté en février 2012 dans un entretien où il ne cachait presque rien des liens incestueux entre finance et politique: « J’ai participé à l’organisation de nombreuses grandes conférences internationales du type Davos. Tout naturellement, cela m’a amené à travailler dans la sphère politique, notamment avec Euro RSCG durant l’année de la présidence française de l’Union européenne en 2008 ou encore la gestion des conférences du FMI avec Dominique Strauss- Kahn. Pour l’anecdote, je travaillais d’ailleurs sur la future campagne de DSK avant l’incident de New York… »

    Avant « l’incident ». Voilà qui éclaire, a posteriori, les propos que le député François Loncle avait tenus, fin juin 2011, sur France Info et qui avaient surpris, tant ils semblaient relever d’une mentalité complotiste et vouloir à tout prix dédouaner DSK des accusations qui pesaient sur lui. « Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel et du groupe Accor, avait osé l’élu socialiste, et il peut y avoir eu des connexions entre le groupe Accor avant ou après l’affaire et peut-être certaines officines françaises. » Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, l’avait sommé de porter l’affaire devant la justice, s’il avait des éléments, ou sinon de se taire. François Loncle s’était tu.

    Aujourd’hui, lorsque vous voyez une image de François Hollande, en conférence de presse, en déplacement, sachez qu’à la « production », il y a André Loncle, qui, faute de grive DSK (enfin, si l’on peut dire…), s’est rabattu sur le merle Hollande. Preuve est faite, d’une part, qu’on peut très bien transformer un baudet en cheval de course; d’autre part que le vainqueur par substitution du Grand Prix de France 2012 a « manqué » à sa parole. Et maintenant, on fait quoi ?

    Antoine Vouillazère http://fr.novopress.info

    1. « Le Journal du dimanche » daté du samedi 14 avril 2012.
    2. La deuxième question que nous voulions lui poser, et que nous avons laissée à son secrétariat, portait sur une éventuelle amnistie individuelle de sa condamnation. Son cas n’entre pas dans le champ d’application de la loi d’amnistie de 1995 ni des suivantes.
    3. « Minute » n° 1608 du 10 février 1993.
    4. Cf « La com’ reprend du pouvoir », par Elise Karlin, in « L’Express » n° 3215 du 13 février 2013.

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 13 mars 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Crédit photo en Une : Parti socialiste, via Flickr (cc).

    Encore une promesse qui a fait pschitt ! Hollande a confié son image à un repris de justice !

    http://fr.novopress.info

  • Exécution du duc d'Enghien

    Dans la nuit du 20 au 21 mars 1804, à deux heures du matin, le duc d'Enghien (32 ans) est fusillé dans les fossés du château de Vincennes.

    Louis Antoine Henri de Bourbon, prince de sang royal, est le dernier rejeton de la lignée prestigieuse des Condé.  Réfugié dans le grand-duché de Bade, un pays neutre, il n'a rien tenté contre la France révolutionnaire. La police française l'accuse cependant d'avoir organisé avec le général Pichegru et Georges Cadoudal un complot contre le Premier Consul Napoléon Bonaparte.

    En le faisant enlever et sommairement exécuter, ce dernier terrorise l'opposition royaliste et lève les ultimes obstacles à la proclamation de l'Empire... 

    Fabienne Manière
     
    De la Révolution à l'Empire

    Le 21 mars 1804, le jour même où meurt le duc d'Enghien, est promulgué le Code Civil. Avec ce document, qui est l'aboutissement d'un travail de dix ans, la Révolution française donne le meilleur d'elle-même et rend son tablier. Son oeuvre est achevée, d'autant que Bonaparte a établi la paix aux frontières et ramené la concorde religieuse et la prospérité.

    Dans le même temps, l'exécution nocturne du duc d'Enghien annonce la dictature personnelle de Napoléon et son interminable litanie de batailles, avec au final l'abaissement durable de la France sur la scène internationale.

    Complot royaliste

    Georges Cadoudal (32 ans), à l'origine sans le vouloir de la mort du duc d'Enghien, est un chef chouan réfugié à Londres. Fidèle à la monarchie, il a été nommé lieutenant général par le comte d'Artois, frère cadet de feu Louis XVI, qui règna beaucoup plus tard sous le nom de Charles X.

    Cadoudal a formé le projet d'enlever le Premier Consul et de l'amener en Angleterre. Avec l'aide du gouvernement anglais, il  débarque en secret près du Tréport le 23 août 1803. Il s'acquiert la complicité du général Pichegru qui débarque à son tour et tente d'entraîner dans le complot son camarade de combat, le général Moreau. Mais celui-ci refuse.

    Il n'empêche que la police, ayant eu vent du complot, arrête le prestigieux vainqueur de Hohenlinden. Cette arrestation suscite des rumeurs dans l'opinion publique, qui doute de la bonne foi du Premier Consul et le soupçonne de vouloir éliminer ses rivaux. Devant l'impéritie de ses policiers, Bonaparte commence à le regretter d'avoir retiré à Joseph Fouché le ministère de la Police Générale...

    Heureusement, la police se rattrappe en arrêtant aussi le général Pichegru puis les autres instigateurs du complot. Cadoudal est lui-même arrêté rue Monsieur-le-Prince, à Paris, dans des conditions tragiques (il tue deux agents avant de se rendre) le 9 mars 1804. L'opinion se retourne en faveur du Premier Consul.

    L'enquête policière révèle alors que les comploteurs attendaient l'arrivée d'un «prince du sang», autrement dit un membre de l'ancienne famille royale. Sans doute s'agissait-il du comte d'Artois. Un plan d'insurrection plus ou moins fantaisiste, transmis par un agent double, Méhée de la Touche, dévoile les noms d'émigrés établis en pays de Bade, parmi lesquels le duc d'Enghien.

    Complot napoléonien

    Le 10 mars, Bonaparte réunit son conseil aux Tuileries. À l'instigation de Talleyrand, ministre des Relations Extérieures, et de Fouché, ministre de la police, il se laisse convaincre d'arrêter le duc d'Enghien pour faire un exemple. Au deuxième Consul Cambacérès, qui vota autrefois la mort du roi Louis XVI et se permet d'émettre quelques réserves, il lance : «Vous êtes bien avare, aujourd'hui, du sang des Bourbon !».

    Le prince, tout occupé de son prochain mariage avec sa cousine, la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, de cinq ans plus âgée que lui mais à laquelle le lie une longue intimité, est enlevé par une troupe d'un millier de gendarmes dans la nuit du 14 au 15 mars à Ettenheim, près du Rhin, au mépris du droit international.

     Sans comprendre ce qui lui arrive, il est incarcéré le 20 mars dans le château de Vincennes, à l'est de Paris. Le soir même, à 11 heures, il est interrogé par une commission extraordinaire présidée par le général Hullin, en présence du chef de la police secrète, le colonel de gendarmerie Savary, futur duc de Rovigo.

    La commission l'accuse d'avoir comploté contre la sûreté de l'État, ce qui est faux, et d'avoir reçu de l'argent de l'Angleterre, ce qui est vrai. Comme Hulin ne sait pas sous quel chef d'accusation le condamner, il rédige le jugement en laissant en blanc les articles censés justifier l'exécution : «... Et lui a appliqué l'article xxx de la loi du xxx ainsi conçu xxx et, en conséquence, l'a condamné à la peine de mort. Ordonne que le présent jugement sera exécuté de suite à la diligence du capitaine rapporteur...».

    Le jeune homme est aussitôt fusillé dans les fossés, à la lumière d'une lanterne. À ses côtés se tient Mohilof, le chien que lui a offert sa chère Charlotte. Après l'exécution, la dépouille au visage défiguré par les balles est jetée dans une fosse creusée quelques heures plus tôt. Les soldats, honteux de leur geste, s'abstiennent de dépouiller le cadavre de ses vêtements et de ses objets de valeur comme le règlement les y autorise. Après la chute de l'Empire, on retrouvera dans la sépulture des pièces et une montre en or.

    Avant de mourir, le prince a eu le temps de confier à un gendarme une enveloppe à l'attention de sa fiancée, dans laquelle il a glissé une mèche de ses cheveux et un mot. L'enveloppe ne sera jamais jamais transmise à sa destinataire. Celle-ci, inconsolable, portera pendant 30 ans, jusqu'à sa mort, le deuil de son fiancé.

    Le général Pichegru se «suicide» peu après dans sa cellule. Le général Moreau, qui a seulement eu le tort de ne pas dénoncer le complot, est exilé. Quant à Georges Cadoudal, il est guillotiné avec onze complices le 25 juin 1804. «Nous voulions faire un roi, nous avons fait un empereur», a-t-il confié avec amertume dans sa prison.

    Vers l'Empire

    En exécutant le jeune duc d'Enghien, le Premier Consul a voulu terroriser l'opposition royaliste une bonne fois pour toutes en lui montrant qu'il n'était disposé à aucun accommodement avec elle. Il a aussi voulu prouver aux anciens jacobins et à tous ceux qui, à un titre ou un autre, ont tiré parti de la Révolution, qu'il était le meilleur rempart pour préserver les acquis de celle-ci et le retour de la prospérité.

    Le meurtre aboutit au résultat escompté, contrairement au jugement d'Antoine Boulay de la Meurthe, un fidèle de Bonaparte : «C'est pire qu'un crime, c'est une faute». Cette formule est souvent attribuée à tort au ministre des Relations Extérieures, Talleyrand. Ce dernier, qui a en vérité encouragé le Premier Consul à commettre le crime, aurait seulement laissé tomber en apprenant la nouvelle : «Bah ! ce sont les affaires».

    http://www.herodote.net

  • CRISE ET CHÂTIMENT

    Le pouvoir très provisoirement en vigueur se lamente publiquement de la prétendue crise. Plus les pleurnicheries sont fortes plus il en profite pour renforcer ses interventions super-étatiques en prétendant conjurer cette crise. Ce renforcement de l'étatisme rejoint des habitudes profondément et anciennement ancrées dans l'exception française. Une intervention forte et détaillée de l'État accompagnée d’une galaxie d'usines à gaz serait censée améliorer le sort de la population victime de la prétendue crise et à laquelle est imposé un véritable châtiment :
    Les plans d'austérité successifs.
    Le prétexte de toutes ces formidables manœuvres est un enchaînement de raisonnements et de faits. La croissance serait nécessaire pour résoudre les calamités diverses, parmi celles-ci le chômage continue à déferler ; l'endettement public poursuit sa course favorisée par la furie dépensière du pouvoir ; pour retrouver la croissance évaporée il faudrait d'abord équilibrer les comptes publics ; comme l'équilibre n'est pas pour demain, ce pouvoir s'impose en attendant d'infliger de l'austérité, ce qui est une sorte de punition obligatoire pour les peuples abasourdis et conditionnés. Tout cet édifice est largement épaulé par la CEE dont les dirigeants pour des raisons connues partagent l'idéologie du Tout-État. En arrière-fond se situe le FMI dont l'idéologie est semblable. A noter l'extraordinaire passivité du Medef et des organisations patronales dont aucune ne dit la vérité. Complicité ?
    La presse et, en particulier, les médias font chorus. Il est de mode de répandre l'idée que la grosse presse serait un contre-pouvoir indépendant ; C'est faux ! Ces flashs ont souvent montré la totale connivence entre les gouvernements et la presse. Nous sommes devant un
    pouvoir politico-médiatique quasi totalitaire. Les citoyens d'en bas sont livrés à la voracité intellectuelle et financière de cette hydre à plusieurs têtes avec comme seule arme le bulletin de vote dont la vanité est bien connue.

    UN ÉDIFICE VERMOULU
    Il se trouve que nous sommes devant des faits et des raisonnements mensongers.
    La prétendue crise et la panne de croissance ne sont que le fruit de l'action des États, c'est particulièrement visible en France. Le déluge fiscal, ses multiples incertitudes et variations, paralysent toute l'économie. Les entreprises, seules créatrices de richesses véritables,
    se réfugient dans l'attentisme. Il en est de même des personnes privées qui rencontrent des difficultés pour leurs investissements pourtant essentiels notamment dans le logement ou par des investissements dynamiques.
    Quand le plan d'austérité arrive, il est pire que le mal et aggrave la panne. Il en faut très vite un deuxième et c'est le cercle vicieux. Des pays plus avancés dans la calamité, tel l'Espagne en font l'amère expérience. Mariano Rajoy, le Premier Ministre, se prétend de droite mais il copie les gouvernements de gauche en appliquant de faux remèdes; il en est réduit à envoyer la police réprimer les émeutes.

    QUE FAIRE ?
    Le peuple français, comprenant de multiples talents, aurait tous les moyens de créer de grandes richesses si on lui laissait la liberté de le faire. Au contraire, une véritable bande de pouvoirs abusifs crée la paupérisation générale dont les plus modestes, comme d'habitude, souffrent davantage. Il existe deux réactions possibles.
    Sur un plan global, il faut informer sans cesse pour dénoncer l'imposture. Ceux qui ont la chance de pouvoir influencer une organisation patronale ne devrait pas s'en priver. Une seule organisation disant la vérité pourrait faire bouger les lignes.
    Sur un plan personnel et pour la défense de ses intérêts, il est impératif d'ajuster en permanence ses décisions à la réalité des faits.
    Michel de Poncins http://libeco.net

  • Le fondamentalisme en Iran, création anglo-américaine

    Les naïfs imaginent sans doute que l'identité iranienne correspond au fondamentalisme islamique qui y règne depuis 1979. Rien n'est plus faux. L'identité iranienne est une identité impériale, indo-européenne et perse. En effet, tous les historiens de l'Iran s'accordent à dire que, dès les dynasties bouyides et samanides (du 9e au 11e siècle), l'islamisation a dû composer avec de multiples recours au passé impérial irano-perse. L'identité iranienne se situe entièrement dans l'œuvre du poète Ferdowsi et du philosophe mystique Sohrawardi. Il faudra la catastrophe des invasions mongoles d'un Tamerlan pour réduire cette merveilleuse synthèse civilisationnelle à néant, pour précipiter l'Iran dans le déclin, du moins jusqu'à l'avènement des Séfévides. Les iranologues contemporains se divisent quant à savoir si la reprise en main de l'impérialité perse par les Séfévides a été ou non un bienfait pour l'Iran : les uns affirment que cet avènement dégage l'Iran de la cangue islamique sunnite, de la double emprise arabe et ottomane ; les autres disent qu'en privilégiant le chiisme, en en faisant une religion d'Etat, les Séfévides ont réduit à la marginalité le zoroastrisme, expression identitaire iranienne plurimillénaire qui avait survécu vaille que vaille sous l'islam pré-séfévide. Trancher dans cette querelle d'historiens n'est pas notre propos ici, mais d'examiner comment le fondamentalisme de l'ayatollah Khomeiny s'est imposé dans un État impérial qui entendait s'inscrire dans d'autres traditions, dans des traditions de plus grande profondeur temporelle.
    EVALUATION POSITIVE DU RÔLE DES SÉFÉVIDES EN EUROPE
    L'avènement des Séfévides est généralement vu d'un bon œil dans l'historiographie traditionnelle européenne, pour plusieurs raisons :
    - L'empereur séfévide ayant épousé une princesse byzantine de Trébizonde va dès lors tenter de venger Byzance contre les Ottomans sunnites, qui reprennent à leur compte le vaste territoire où s'était préalablement exercée la souveraineté romaine/byzantine. De cette manière, le conflit séculaire entre la Romania orientale et les empires perses reprenait mais sous d'autres signes.
    - L'empereur séfévide se pose ainsi comme le principal ennemi à l'est de l'empire ottoman qui assiège l'Europe sur le Danube et en Méditerranée. Il est l'allié de revers de Charles Quint. L'œuvre politique des Séfévides et leur action militaire ont donc contribué à alléger la pression ottomane en Europe. En 1529, le sultan doit lever le siège de Vienne parce que les Perses attaquent à l'est. Cette guerre se soldera par une défaite perse et par l'émergence d'une frontière qui existe toujours aujourd'hui : en effet, la frontière entre l'Irak (à l'époque conquête récente de Soliman le Magnifique) et l'Iran, d'une part, entre la Turquie et l'Iran, d'autre part, demeure quasiment celle qui a résulté de cette guerre perso-ottomane du 16e siècle. Elle sanctionne également la division des peuples kurde, azéri et arménien, partagés entre les deux empires.
    Les empereurs séfévides vont donc privilégier le chiisme, en faire l'islam de leur empire, contre les sunnites, accusés de collusion avec les Ottomans, et contre les zoroastriens, dont le nombre se réduira au minimum dans l'empire perse. Une bonne partie d'entre ceux-ci va émigrer vers l'Inde, où ils constituent toujours la minorité des Parsi. Les Séfévides s'opposeront aussi aux fraternités soufies. En ce sens, les Séfévides commettent une série d'entorses à l'identité iranienne, car les synthèses lumineuses qui voyaient le jour dans l'Iran d'avant Tamerlan et s'y succédaient par transition plus ou moins douce étaient bien plus fécondes que le sera le futur chiisme d’État des Séfévides. Les historiens critiques à l'endroit du chiisme d’État, imposé par les Séfévides, accusent ceux-ci d'avoir utilisé deux instruments non iraniens pour faire triompher leur cause : les Qizilbakh turkmènes et les théologiens chiites arabes, deux forces religieuses qui ne puisaient pas dans le vieux fonds iranien/persan. Le chiisme restera religion d’État jusqu'aux Pahlevi.
    Khomeiny s'inscrit dans cette tradition tout en rompant aussi avec elle, comme nous allons le voir.
    LES MOLLAHS, CLERGÉ CHIITE
    La principale caractéristique du chiisme perse est la présence d'un clergé, celui des mollahs. Le jargon médiatique a parlé, depuis l'avènement de Khomeiny, de "mollahcratie". La présence de ce clergé fait de l'empire perse séfévide et post-séfévide un Etat fort différent de l'empire ottoman sunnite, qui est, lui, dépourvu de clergé organisé. En ce sens, on a parfois qualifié l'empire séfévide de "césaropapiste". Le système est en tout cas dual, comme à Byzance et en Occident au temps des Othoniens dans le Saint Empire, avant la querelle des Investitures. L'empire perse séfévide présente donc deux sphères autonomes, celle du "politique", apanage du Shah, et celle de la religion, apanage du clergé chiite. La sphère de la religion reçoit tour à tour deux interprétations :
    - celle des Akhbaris, mystiques, qui fondent la légitimité religieuse sur le charisme du mollah ou de l’imam ;
    - celle des Ouzoulis, interprètes plus rationnels du droit qui demandent simplement de se soumettre au jugement de l'homme cultivé, du clerc, sans déployer d’incantations "mystiques".
    Le chiisme d’État encourage également les pèlerinages, non pas vers La Mecque, comme dans la tradition sunnite arabe et ottomane, mais vers le tombeau des Imams, des grands hommes ou des poètes, tradition qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Les wahhabites saoudiens perçoivent dans cette pratique chiite et persane des pèlerinages une hérésie inacceptable.
    Le chiisme d’État repose sur un messianisme particulier : celui qui attend le Mahdi, le retour de l’imam caché. Cette attente messianique postule, pour le croyant, d'agir toujours pour cet Imam caché. Dans l'histoire perse, depuis l'avènement des Séfévides, le messianisme a adopté une attitude essentiellement quiétiste : le croyant devait attendre la fin des temps pour agir réellement, dans la concrétude mondaine, sous la direction mystique et avisée du Mahdi. Khomeiny va bousculer cette tradition : il va vouloir combattre tout de suite afin de créer un Etat chiite-islamique pur pour pouvoir saluer l'avènement du Mahdi, pour être présent et en armes tors de son arrivée.
    AVANT KHOMEINY : LE QUIÉTISME
    Quelle fut l'attitude face au Shah avant Khomeiny ? Le quiétisme religieux de l'ère séfévide percevait le Shah comme une personne sacrée, comme l'ombre de Dieu sur la Terre. Seul prélude à l'attitude hostile d'un souverain iranien au clergé des mollahs, attitude qui caractérisera ultérieurement le règne des deux Shahs Pahlevi : le puissant Nadir Shah, au XVIIIe siècle, s'opposera à la hiérocratie chiite en lui coupant les vivres. Avec les Shahs de la nouvelle dynastie Qadjar, on assiste à une réconciliation avec le clergé mais sous l'influence accentuée des Ouzoulis. Shahs Qadjar et Ouzoulis jettent les bases d'un nouveau partage du pouvoir. Les Ouzoulis récupèrent les dotations au clergé, auparavant ôtées par Nadir Shah, et raffermissent du même coup leurs positions dans les domaines de la justice et de la conciliation juridique. Les effets de cette nouvelle donne politico-religieuse font que le Shah se voit petit à petit dépouillé de ses attributs "divins". La position du Shah est désacralisée mais non pour autant délégitimée. Le Shah et le clergé chiite demeurent donc tous deux des représentants de l'Imam caché. Le Shah doit assurer dans la concrétude politique et quotidienne l'ordre réclamé par la religion, notamment il doit garantir dans le pays le règne de la justice (sociale). Les clercs, dans ce partage des tâches, détiennent le savoir religieux et le leadership spirituel, posé comme intangible et incontestable. Les clercs disent la justice et deviennent les protecteurs du peuple contre les abus des propriétaires terriens, des gendarmes et de l’État. On percevra en Europe catholique des attitudes similaires : en Irlande contre le pouvoir britannique, en Flandre contre les institutions de l’État belge (notamment dans les rangs du bas clergé rural), en Croatie contre le pouvoir royal serbe, en France rurale contre les inventaires de la première décennie du XXe siècle, etc.
    Deux événements vont bouleverser les équilibres de la société iranienne à la fin du XIXe siècle : la régie des tabacs, entreprise lucrative, devient un monopole anglais et prive du coup l’État perse d'une formidable source de revenu. De plus, cette disposition installe une forme de semi-colonialisme dans la plus ancienne aire impériale de l'histoire des peuples de souche indo-européenne. Second événement : l'établissement d'une constitution, calquée sur la loi fondamentale belge, en 1906-1907. En 1906, les clercs refusent cette constitution parce qu'elle est un élément étranger et ne correspond en rien aux traditions chiites. En 1907, le clergé fait volte-face et l'accepte parce que cette constitution, finalement, contient bon nombre de clauses qui le favorisent. Malgré cette acceptation initiale, les réactions ne tardent pas : le Shaykh Fazlullah Nouri proclame que la constitution et le parlementarisme sont contraires à l'esprit de l'islam et réduisent finalement le pouvoir du clergé chiite organisé (on peut tracer un parallèle avec les réactions diverses des catholiques belges : depuis les ultramontains, engagés socialement, jusqu'aux daensistes soucieux de la condition ouvrière, aux étudiants louvanistes de l'ACJB, à bon nombre d'éléments du mouvement flamand catholique et aux rexistes d'avant-guerre, ils auront, face à cette constitution et au parlementarisme, des réactions similaires).
    CRITIQUE DE LA CONSTITUTION À LA BELGE, PROPOSÉE PAR LES BRITANNIQUES ET LEURS ALLIÉS
    Quels arguments avance le Shaykh Fazlullah Nouri ? Le Parlement, qui est légiférant, implique, dit-il, un système où c'est la majorité qui décide en fin de compte. Or une telle majorité met tout le monde sur un pied d'égalité (chrétiens, arméniens, juifs, zoroastriens, forces para-maçonniques, etc.), y compris, au-delà de tous clivages religieux, les "ignorants". De telles majorités, composées d'éléments disparates et inégaux, bat en brèche les prérogatives du clergé, représentant de l'Imam caché. Fazlullah Nouri reproche aussi au constitutionnalisme de mouture belge, que les Anglais imposent indirectement à la Perse des derniers Qadjar, de fixer d'avance et pour l'éternité des droits et des devoirs, sans qu'il ne soit plus possible de les adapter au gré des circonstances réelles de la société ou des conjonctures politiques (on retrouve ce reproche chez Max Weber et Cari Schmitt, critique particulièrement pertinent de la "nomocratie", vecteur d'immobilisme ou d'intransigeance abstraite). Dans le contexte d'un Iran devenu monarchie constitutionnelle à la belge, le clergé devient une institution parmi d'autres, ruinant du même coup la dualité traditionnelle héritée des empereurs séfévides et reposant sur la personne du Shah et sur le clergé. L'avènement de la constitution et du parlementarisme entraîne l'émergence d'une administration moderne, qui empiète automatiquement sur les prérogatives traditionnelles du clergé. Les critiques du Shaykh Nouri ressemblent, mutatis mutandis, à celle d'un Max Weber : si les fonctionnaires sont bons, intègres, formés à bonne école et recrutés par examens, ils constitueront un bienfait pour l’État. Au contraire, si les fonctionnaires sont nommés au pro rata des voix accordées à des pochards, des politiciens de café du commerce, des corrompus véreux, des prostituées recyclées, des déments narcissiques ou des imbéciles finis, le fonctionnariat, devenu ainsi pléthorique, sera rapidement une calamité, comme on le constate dans bon nombre de pays européens, Belgique en tête.
    Le système constitutionnaliste perse survivra à peine à la première guerre mondiale. Reza Khan, devenu Reza Shah en 1926, s'opposera tant aux corrompus du parlementarisme qu'au clergé ; dans son opposition à la religion islamique, on peut voir une imitation de son homologue turc Mustafa Kemal Atatürk. L'attitude que les deux Shahs Pahlevi imposent au clergé est celle du quiétisme. Le fils, Reza Shah, qui monte sur le trône en 1941, organise, avec l'ayatollah Boruyerdi, la conférence de Qom en 1949, où le clergé promet de ne pas s'immiscer dans les affaires politiques de l'empire. Tout clerc qui désobéirait à l'esprit de la conférence de Qom se verrait immédiatement exclu de la classe des clercs.
    L'IRAN PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET L'OPTION PRO-AMÉRICAINE
    Comment, dans un tel contexte, va naître le fondamentalisme chiite de Khomeiny ? D'abord un rappel historique : Britanniques et Soviétiques violent la neutralité iranienne en 1941. Le pays est occupé, divisé en deux zones, avec les Soviétiques au nord et les Britanniques au sud. Reza Shah est éliminé, envoyé en exil aux Seychelles puis en Afrique du Sud, où on le laisse mourir d'un cancer non soigné. Son fils Mohammed Reza Pahlavi est intronisé empereur à la place de son père. Les Américains envoient des équipes d'ingénieurs civils pour réorganiser les chemins de fer iraniens et parfaire une logistique qui mène du golfe Persique à la Caspienne et de la Caspienne à la Volga pour alimenter en matériels américains l'armée soviétique aux abois depuis ses revers de 1941 et de l'été 1942. La logistique transiranienne, organisée par les Américains, permettra de bloquer l'avance allemande en direction du Caucase méridional et des puits de pétrole azerbaïdjanais et en direction de Stalingrad, Astrakhan et la Caspienne. Mohammed Reza Shah va parier sur les Américains. Pourquoi ? Quel est son raisonnement en 1944-45 ? Les Américains ne sont pas des occupants militaires, contrairement aux Soviétiques et aux Britanniques. Ils n'ont pas de frontières communes avec l'Iran. Le jeune Shah craint surtout une annexion des provinces azerbaïdjanaises de l'Iran par l'Azerbaïdjan soviétique. Il croit aussi que les troupes soviétiques refuseront d'évacuer les rives caspiennes de l'Iran. Ensuite, il a peur de voir les Britanniques absorber le Baloutchistan iranien, de le joindre à la province du même nom dans le Pakistan actuel, qui faisait partie, à l'époque, des possessions indiennes de la Couronne britannique.
    L'Iran, en dépit de son occupation, connaît un boom économique pendant la seconde guerre mondiale, assorti d'un exode important de ruraux vers les villes. En 1942, Téhéran est secouée par des émeutes de la faim. Après la guerre, et avec la chute des productions militaires destinées aux Soviétiques et aux Alliés occidentaux, l'Iran doit affronter les problèmes posés par le trop-plein démographique urbain. Il les règle en distribuant à ces foules des grandes villes les dividendes du pétrole. En 1953, le Dr Mossadegh, un nationaliste laïque, entend nationaliser les pétroles, toujours sous contrôle anglais, et rejeter l'inféodation de l'Iran aux États-Unis. Le Shah craint une alliance entre nationalistes et communistes, qui serait appuyée par l'URSS. Mais le clergé et les bazaris, les commerçants du Bazar de Téhéran, ne soutiennent pas le Dr Mossadegh. Celui-ci est renversé par un putsch, soutenu par Washington et Londres, mais les questions soulevées par lui, surtout la nécessité de nationaliser les pétroles et d'acquérir une autonomie énergétique, demeurent depuis lors les questions cruciales de la politique iranienne : elles seront au centre de la polémique contre le Shah ; elles sont au centre de la polémique entre l'américanosphère et Ahmadinedjad aujourd'hui.
    LA RÉFORME AGRAIRE
    Après le départ de Mossadegh, le Shah prend conscience de la nécessité d'une révolution sociale en Iran, une révolution qu'il voudra "blanche", c'est-à-dire téléguidée d'en haut, depuis l'empyrée du pouvoir impérial. Elle vise trois réformes essentielles : l'organisation d'un système éducatif moderne et performant (y compris pour les filles), détaché du clergé ; le droit de vote pour les femmes ; la réforme agraire. C'est la réforme agraire qui freinera le succès de la « révolution blanche » en raison d'une donnée incontournable : seulement 11 % du sol iranien sont cultivables ; or 22 % de la population active (encore aujourd'hui) sont dans l'agriculture. Avant la révolution blanche, le système était latifundiste, constitué de grandes propriétés terriennes. Chacun, sur son lopin, produit pour sa famille, avec, éventuellement, un petit surplus. Ce système se révèle insuffisant pour nourrir correctement les masses urbaines : il faut importer des céréales américaines, donc consentir à la dépendance alimentaire. Avec la réforme agraire, chaque paysan reçoit son lopin en pleine propriété. Les grands propriétaires sont dédommagés. Mais à chacun de ces paysans devenu propriétaire se pose un problème crucial : comment va-t-il financer l'achat de machines pour mettre en valeur ses nouvelles terres ? Un grand nombre de ces nouveaux petits propriétaires sont donc contraints à l'exode vers les villes, après avoir abandonné leur lopin. Une partie de cette masse est absorbée par l'industrie. Une autre partie reste sur le carreau. Les masses urbaines sont gonflées par ce nouvel afflux de population. Du coup, les dividendes pétroliers ne suffisent plus pour les nourrir.
    Le Shah aurait pu sortir de cette impasse en 1973, quand l'OPEP décida d'augmenter le prix du brut pour assurer le financement d'infrastructures dans les pays exportateurs de pétrole. C'est la raison pour laquelle il apporta son soutien à l'OPEP, majoritairement arabe, en dépit de la solidarité inflexible qu'il manifestait à l'égard des États-Unis. Cette option de l'empereur pour une solidarité entre pays producteurs de pétrole va définitivement lui aliéner Washington. Les relations n'étaient déjà plus au beau fixe depuis Kennedy, qui se méfiait du développement de l'armée iranienne, capable de devenir l'instrument d'une puissance régionale indélogeable et incontournable, surtout à proximité des puits de la péninsule arabique et à hauteur du Détroit d'Ormuz.
    L'AXE ÉNERGÉTIQUE PARIS/BONN/TÉHÉRAN
    Pour le spécialiste suédois de la géopolitique pétrolière William Engdahl, la colère américaine contre le Shah vient de la volonté du monarque 1) de doter son pays d'un programme nucléaire destiné non pas à l'Iran seul mais à tout l'espace circum-iranien, 2) de diversifier la dépendance iranienne vis-à-vis du pétrole et 3) de coopérer avec la France (l'uranium de Tricastin) et avec l'Allemagne (la compagnie KWU est appelée à construire deux réacteurs, avec, en sus, un financement complémentaire de 19 milliards de DM, consenti en 1977 pour la construction d'autres infrastructures). Cette coopération euro-iranienne n'allait pas en sens unique : les Iraniens investissaient en Allemagne (25 % du capital de Krupp) et en France dans les entreprises gérant les technologies du nucléaire. Un Axe énergétique Paris-Bonn-Téhéran se mettait en place : voilà pourquoi il fallait éliminer le Shah, après avoir liquidé, par l'intermédiaire de la Bande à Baader, le président de la Dresdner Bank, Jûrgen Ponto (assassiné le 31 juillet 1977), et le patron des patrons allemand, Hanns-Martin Schleyer, tous deux avocats d'une modification complète du système économique international, après que Nixon eut déclaré la non-convertibilité du dollar en or. Ce double assassinat en Allemagne, faut-il le préciser, suit celui du roi Fayçal d'Arabie, perpétré le 25 mars 1975 ; le monarque séoudien avait tenté de réorganiser l'OPEP, de concert avec le Shah, prouvant par là même que le système que préconisaient les deux hommes n'était pas belligène en dépit de l'hostilité ancestrale entre Arabes sunnites/wahhabites et Perses chiites. Washington, affolée face à la redistribution des cartes qui s'opérait sur la scène internationale, applique, via Kissinger, une politique intransigeante à l'endroit de ses alliés officiels, quasi une politique de collision frontale, prouvant que les « bonnes intentions » affichées par les Américains depuis la fin des années 1940 n'étaient que des leurres ; les alliés, qu'ils fussent d'anciens alliés ou d'anciens vaincus, demeuraient, dans le fond, des concurrents des États-Unis, donc des ennemis à abattre au moment opportun.
    LA CIA PARIE SUR KHOMEINY
    Pour recréer, au moins artificiellement, la confiance perdue dans les opinions publiques "alliées", pour retoucher ce tableau pessimiste, tissé de conflictualités réelles et résurgentes, en dépit des alliances officielles, il fallait inventer une nouvelle idéologie édulcorante : ce sera l'idéologie des « droits de l'homme », portée par le nouveau président des États-Unis, promu dans les média en 1975 et intronisé en 1976 : Jimmy Carter, ancien cultivateur de cacahuètes en Géorgie. La diplomatie américaine évolue très rapidement dans les années 1960 et 1970 : elle est marquée par le passage de la diplomatie classique de Kissinger au temps de Nixon à une diplomatie modifiée et axée sur la confrontation directe ou indirecte avec les alliés officiels de Washington, puis à la diplomatie cartérienne des « droits de l'homme ». Dans ce contexte bouillonnant et tourbillonnant, la CIA est appelée à agir rapidement, avant que les alliés ne comprennent réellement ce qui arrive. Elle va parier sur les mollahs iraniens parce qu'ils ne suggèrent aucun projet "moderniste", contrairement au Shah (ou au roi Fayçal, en dépit des blocages potentiels de l'idéologie wahhabite). Le calcul des services américains est le suivant : si les mollahs n'ont pas de grands projets de modernisation, les dividendes pétroliers suffiront pour apaiser le pays et ses masses déclassées à la suite de l'échec (relatif) de la réforme agraire. Il n'y aura pas de programme nucléaire, donc aucune coopération future de réelle importance avec les puissances économiques européennes, qui demeureront dès lors inféodées aux États-Unis, sans risquer de faire cavaliers seuls. La CIA va donc créer le personnage de Khomeiny, le choisir comme figure privilégiée du bouleversement appelé à neutraliser l'Iran, à le plonger dans un marasme de longue durée, l'empêchant ainsi de devenir une puissance régionale qui compte.
    LE PROGRAMME DE LA "RÉVOLUTION BLANCHE"
    Qui est Khomeiny ? Avant toutes choses, il est hostile au quiétisme traditionnel adopté par les chiites depuis l'avènement des Qadjar et la Conférence de Qom de 1949. Ce quiétisme va perdurer sans heurts jusqu'à la mort de l'ayatollah Boruyerdi en 1961. Le quiétisme a été une période faste pour le clergé chiite : son autonomie était garantie par le principe de dualité et ses écoles, comme du reste tout le système scolaire iranien, vont se redresser dans les années 1950. En 1959, quand le Shah annonce qu'il va introduire le vote des femmes et amorcer la réforme agraire, le clergé n'appelle nullement à manifester, alors que les thèmes étaient sensibles, susceptibles de provoquer une vigoureuse contestation de nature religieuse. En 1961, une fois l'ayatollah Boruyerdi disparu, le Shah annonce le programme entier de sa « révolution blanche », que le peuple pourra accepter après référendum, prévu pour le 26 janvier 1963. Ce programme comprenait :
    - la réforme agraire ;
    - la nationalisation des forêts ;
    - la privatisation des entreprises nationales ;
    - la participation et l'intéressement des travailleurs (projet calqué sur les projets gaulliens) ;
    - la réforme électorale ;
    - la création d'un « corps d'alphabétisation ».
    Mais simultanément, à l'annonce de cet ambitieux programme de modernisation de l'Iran, le Shah traite les clercs de "parasites", de « réactionnaires noirs » et d'« animaux impurs ». En substance, il déclare : « Nous en avons assez des parasites sociaux et politiques ; j'abhorre la "réaction noire" encore plus que la "destruction rouge". » Ce discours sanctionne la rupture entre le pouvoir royal/impérial et le clergé.
    L'ENGRENAGE
    En 1962, Khomeiny avait déjà tenu quelques discours incendiaires contre le droit de vote des femmes. En janvier 1963, à la veille du référendum qui doit légitimer le programme de la « révolution blanche », il déclare s'opposer à la réforme agraire, alors que le clergé ne l'avait jamais rejetée auparavant. Pourquoi cette nouvelle hostilité ? Parce que cette réforme touche aussi les terres détenues par les fondations religieuses. En mars 1963, les étudiants en théologie manifestent à Qom, à l'instigation de Khomeiny. La répression est dure. Le 3 juin 1963, c'est le jour de l'Achoura, fête de première importance chez les chiites duodécimains ; elle consiste en une procession en souvenir de l'assassinat du troisième Imam Hussain sur ordre du Calife sunnite Yazid, en 680 à Kerbala (Irak actuel). Pour expliquer de manière succincte l'importance à la fois religieuse et politique de l'Achoura, disons que chaque croyant doit promettre, ce jour-là, de « prendre la place d'Hussain, de voler à son secours », contre l'injustice commise par Yazid. Sont des "Yazids" tous ceux qui enfreignent les lois de l'islam et commettent l'injustice. Dans un tel contexte religieux, le Shah était devenu un Yazid. Le 3 juin 1963, donc, jour de l'Achoura, Khomeiny tonne un discours incendiaire qui conduit immédiatement à son arrestation. Celle-ci déclenche des manifestations dans toutes les villes d'Iran, orchestrées par les bazaris. Troubles et répression s'ensuivent, contraignant Khomeiny à prendre en 1964 le chemin de l'exil, d'abord en Turquie, puis en Irak, où il s'installera à Nadjaf, près du tombeau d'Ali. Enfin, à Neauphle-le-Château en France, quand le pouvoir baathiste irakien, laïque et républicain, l'expulse par crainte d'une contagion en Irak même, au sein de la forte minorité chiite du Sud.
    LA "RENAISSANCE THÉOLOGIQUE" DE KHOMEINY
    À Nadjaf, la pensée de Khomeiny va prendre les contours précis que nous lui connaissons depuis 1978. On parle à son propos d'une « renaissance théologique ». L'ayatollah en exil va briser d'abord la dualité Shah/clergé qui avait caractérisé l'Iran chiite depuis les Séfévides. Il déclare en effet que la monarchie est incompatible avec l'islam ; cela implique que tant que llman ou le Mahdi restent cachés, seuls les clercs ont droit au pouvoir (« velayet-e faqih »). Il réhabilite le culte du martyr, refoulé par le quiétisme dominant avant sa « renaissance théologique » : si l'on meurt en combattant le Shah, désormais totalement délégitimé et ramené à la figure négative d'un Yazid, on acquiert automatiquement le statut de martyr. En résumé, c'est un appel aux suicidaires, dont on va faire des kamikazes dans les champs de mines ou des preneurs de tranchées (pendant la longue guerre Iran/Irak de 1980-88). Sur le plan plus strictement politique, Khomeiny avance pendant son exil irakien deux leitmotive : 1) il faut en finir avec l'immunité dont jouissent tous les citoyens américains actifs sur le territoire iranien - immunité dont ils jouissaient aussi par ailleurs en Grande-Bretagne depuis 1942 et en Allemagne depuis l'occupation de 1945 - ; 2) il fustige l'endettement de l'Iran, argument plus concret que le Shah retiendra comme valable, dans la mesure où tous ses propres efforts pour conduire à l'autarcie énergétique de l'Iran, notamment sur le plan nucléaire, furent simultanément des efforts pour le dégager de l'endettement. Pendant son exil, Khomeiny soulèvera d'autres polémiques, comme, en 1967, contre le train de lois sur la protection de la famille ou, en 1971, contre les dépenses entraînées par les fêtes de Persépolis, destinées à donner un lustre inégalé au principe monarchique achéménide, revendiqué par les deux Shahs de la dynastie Pahlevi. En 1976, Khomeiny s'insurge contre l'introduction du calendrier achéménide, perçue comme une atteinte directe à l'islam, à la liturgie duquel il oppose une autre liturgie, se référant à un passé préislamique, donc relevant de la "jalilliyah", aux yeux des islamistes.
    Dans les années 1970, les clercs réussissent à organiser les masses issues de l'exode rural, concentrées dans les grandes villes iraniennes et que, dans les années 1950 et 1960, l'industrie, en phase de croissance rapide, absorbait aisément. À la veille du premier choc pétrolier, consécutif à la guerre du Yom Kippour de 1973, cette absorption du boom démographique iranien n'est plus possible et la rente pétrolière, aussi fabuleuse soit-elle, ne parvient pas à satisfaire les besoins des déclassés. A partir de 1975, la tension monte donc. Mais il faudra attendre deux ans environ pour que le pays explose : le 3 novembre 1977, le fils de Khomeiny meurt dans des circonstances mystérieuses. Aussitôt, des manifestations violentes éclatent à Téhéran, juste avant la période de l'Achoura. Or la tradition chiite veut que s'il y a un mort par violence pendant ce temps sacré, on doit le commémorer par des processions quarante jours plus tard. Ce sera l'enchaînement fatal qui aura raison du pouvoir impérial : les processions tournent à la manifestation ou à l'émeute ; les forces de l'ordre réagissent : il y a des morts. Qu'il faut commémorer quarante jours plus tard, par d'autres processions/manifestations qui seront réprimées tout aussi durement par la police, avec mort d'hommes. Le scénario s'est répété inlassablement.
    LA PRESSE FLÉTRIT KHOMEINY, LES ÉTUDIANTS EN THÉOLOGIE MANIFESTENT À QOM
    En janvier 1978, la presse officielle publie un article virulent et caustique contre Khomeiny où le dignitaire religieux est campé comme la tête des « réactionnaires noirs alliés aux communistes » ; on l'accuse d'être un étranger, un Pakistanais et non un Iranien de souche, dont les ancêtres, qui s'appelaient Hindi, auraient changé de nom en s'établissant dans la petite ville de Khomein. L'article accuse encore Khomeiny d'être un « espion britannique », de mener une vie de luxe et de luxure, et d'être un « érotomane pathologique » (sous prétexte qu'il avait commenté certains poèmes soufis à connotations érotiques). A la suite de cet article, de nouvelles émeutes éclatent à Qom, menées, une fois de plus, par les étudiants en théologie. Ils réclament le retour de Khomeiny, le rétablissement de la constitution de 1906-1907. Ils n'exigent pas encore l'avènement d'une République islamique. Omission qui laisse subodorer en filigrane, derrière le discours islamiste véhément et apparemment anti-occidental, une volonté américaine, puisque lïdee d'une constitution de type belge, importation britannique, avait déjà suscité le scepticisme de tous les partis perses de l'époque, sauf ceux qui cherchaient délibérément la protection britannique. Les émeutes déclenchées à Qom par les étudiants en théologie enclenchent un nouvel engrenage fatidique.
    L'opposition est encore composite début 1978. L'ayatollah Madari veut simplement la constitution sans abolir la monarchie. Le théoricien Ali Shariati se revendique d'un chiisme socialiste, séduisant pour tous les sociaux révolutionnaires du pays qui se disent religieux mais anticléricaux. Il y a ensuite les partisans de Khomeiny qui veulent un retour aux principes purs de l'islam, à la façon des hanbalistes dans le monde sunnite mais en conservant lïdée d'un clergé dominant, propre au chiisme et conforme aux principes de sa propre « renaissance théologique », élaborée lors de son exil irakien. Il y a ensuite la masse des contestataires laïques du pouvoir impérial : les anciens du Front National du Dr Mossadegh et les communistes du Toudeh, flanqués de leurs milices, les « Moudjahid-din du Peuple » (qui deviendront ultérieurement, après leur éviction par les khomeinystes, le noyau dur de la Garde Républicaine de Saddam Hussein, y compris lors de la guerre Iran/Irak). Khomeiny, qui sortira vainqueur du lot, radicalise donc un mouvement, né dans les années 1960 et demeuré jusqu'alors fort modeste, qui poursuivait quatre objectifs principaux :
    0 Rejeter définitivement le quiétisme conventionnel des dignitaires du clergé chiite iranien depuis les Shahs de la dynastie Qadjar et la Conférence de Qom (1949), sanctionnée par l'ayatollah Boruyerdi, décédé en 1961. L'abolition du quiétisme implique une repolitisation de l'islam, de renouer avec des principes d'action.
    - Réorganiser le clergé, en faire une instance combattante dans l'arène politique iranienne.
    - Rationaliser et centraliser les finances du clergé, afin de le doter d'une autonomie permanente au sein de la société iranienne.
    - Améliorer la formation du clergé.
    Au départ, la volonté d'atteindre ces quatre objectifs ne s'oppose pas nécessairement à la personne du Shah ni à la modernisation de la société.
    LE CHUSME SOCIALISTE D'AU SHARIATI
    Ali Shariati, théoricien d'une « révolution socialiste chiite », formule une idéologie contestatrice plus "moderne", que l'on peut classer parmi les « messianismes du tiers-monde », comme on les désignait à l'époque où la décolonisation venait de se dérouler à grande échelle sur le globe. Il appelle 1) à rejeter le quiétisme, à l'instar des religieux adeptes de Khomeiny ; 2) réclame le droit à la parole pour les intellectuels non cléricaux qui s'inscrivent dans le cadre du chiisme (il élargit ainsi la notion de clercs et flanque ipso facto le clergé d'une caste militante d'intellectuels et d'écrivains chiites non affectés par le quiétisme et animés par la volonté de faire triompher la justice sur la terre) ; 3) opère une distinction entre le « chiisme des Séfévides » (et des Pahlevi), qu'il catalogue comme "corrompu", et le « chiisme d'Ali », chiisme pur des origines, impliquant tout à la fois un retour au prophète et à l'Imam Ali, tout en réclamant l'avènement permanent de la justice sociale, à l'instar des messies zoroastriens, manichéens ou mazdéens de l'histoire iranienne préislamique. Cette distinction postule une imitation active d'Ali, dans le quotidien politique, dans l'effervescence mondaine.
    La femme a un rôle primordial à jouer dans ce contexte : elle doit se montrer active sur le plan politique et religieux ; l'idéal qu'elle doit incarner rejette tout à la fois le modèle occidental de la femme émancipée et le modèle de la femme musulmane recluse. Ali Shariati développe là une idéologie contestatrice typiquement chiite et iranienne. Son anti-occidentalisme rejoint sur quelques points celui de Khomeiny ou d'autres militants islamistes (y compris sunnites). Ses sources d'inspiration sont : 1) l'écrivain Jalal Al-e Ahmad (1923-1969) qui avait théorisé la notion de « pays infecté » — par l'Occident s'entend. Via les cercles de Shariati, l'idée d'un « empoisonnement occidental » ou d'une « infection occidentale » se répand dans les esprits ; 2) Shariati s'inspire de l'Antillais Franz Fanon, poète du tiers-monde, très en vogue auprès du FLN et dans les milieux contestataires de la planète dans les années 1960. Fanon déclare qu'il est licite de « tuer les vecteurs de l'infection ». De là, l'idée d'une « violence désinfectante ». Ali Shariati s'inscrit dans le cadre de la gauche planétaire de son époque ; pour lui, l'infection ne vient pas de l'homme lui-même mais de l'extérieur. L'homme est donc bon ; par la grâce de cette bonté, il peut commettre toutes les « violences désinfectantes » imaginables, y compris celles qui pourraient être clairement interprétées comme des crimes purs et simples, et peut donc tuer les « vecteurs d'infection » qu'il juge tels, indépendamment du fait que la personne ainsi visée soit "infectante" ou non, soit un ennemi conscient ou un quidam sans intention de nuire. Toute anthropologie optimiste peut ainsi conduire au carnage universel.
    En 1979, après le départ du Shah pour un exil dont il ne reviendra jamais, ces forces composites arrivent toutes au pouvoir mais, au cours de l'année, les partisans de Khomeiny, regroupés autour des Pasdarans de la révolution islamiste, accaparent le pouvoir, contraignent bon nombre d'opposants laïques à prendre la fuite à l'étranger ou les assassinent. Les Américains sont désillusionnés : la disparition d'une masse de manœuvre politique composite les laisse dans le désarroi, masse que des fondations, instituts ou autres instances, issues du « soft power », auraient pu manipuler à loisir car toute pluralité composite ne sert pas le peuple qu'elle est censée gouverner mais sert l'étranger hégémonique qui peut la manœuvrer à son gré, en favorisant tantôt une faction tantôt l'autre et en fomentant crises et troubles civils.
    La prise du pouvoir par les Pasdarans de Khomeiny va induire les Américains à parier sur Saddam Hussein, à en faire l'instrument d'une guerre d'usure contre l’Iran (et simultanément contre l’Irak lui-même), qui durera huit longues années, les États-Unis fournissant directement ou indirectement des armes aux deux belligérants. Cette guerre éliminera le trop-plein déjeunes mâles, qui constituait un potentiel révolutionnaire dans les zones urbaines et péri-urbaines d'Iran, ôtant du même coup aux Américains cet instrument dont ils s'étaient servis pour abattre le Shah. Ce « Youth Bulge » ne pourra pas s'utiliser contre Khomeiny et ses successeurs.
    D'où l'hostilité permanente contre l’Iran et la volonté, toujours plus actuelle, de l'abattre.
    Robert STEUCKERS* Écrits de Paris
    * .Extrait d'une conférence prononcée entre autres au « Cercle Proudhon » (Genève, avril 2009)

  • La bombe de la dette vient de grossir

    Traduction par notre lecteur Boreas d’un article de Max Keiser, paru le 18 mars 2013 sur le site Russia Today.

    Le montant mondial de la dette dépasse l’ensemble des dépôts bancaires dans le monde, et la situation financière actuelle à Chypre est l’inévitable prochaine phase : la confiscation.

    Toute prétention à une « titrisation » de la croissance par les banquiers centraux ou la finance mondiale en conditionnant et reconditionnant la dette, en hypothéquant et ré-hypothéquant la dette, en régulant et en re-régulant la dette, est désormais révolue.

    Depuis le début de la reprise du marché obligataire dans les années 1980 (oui, c’est si vieux que ça), les banques centrales et la finance mondiale – le FMI, l’UE et la BCE, pour n’en nommer que quelques-uns – et leurs frères de Wall Street et de la City de Londres ont fait face à chaque crise par une augmentation de la dette et une extension de la maturité de la dette.

    Le résultat a été – en 2007 – la plus haute montagne de dette au bilan et hors bilan dans l’histoire : une dette astronomique de 220.000 milliards (si l’on inclut toutes les dettes publiques, privées et contingentes des programmes de prestations non financés) dans l’économie américaine seule, avec ses 14.000 milliards de dollars de PIB. Le volume des dérivés mondiaux de la dette se situe maintenant à plus de 1.000.000 de milliards de dollars, surfant sur un PIB mondial d’environ 60.000 milliards de dollars.

    Mais à partir de 2007, puis devenant spectaculairement apparente en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, la capacité des contribuables du monde entier à payer les intérêts ou le principal de la dette a heurté un mur de briques.

     

    Et depuis plusieurs années, les gouvernements du monde entier ont essayé les mêmes vieux trucs : « faire comme si ». Reconditionner et allonger la maturité, et prier pour que les recettes fiscales permettent de récolter assez pour rembourser une partie de la dette. Cela n’a pas fonctionné. La bombe de la dette vient de grossir. Maintenant, à Chypre, nous voyons l’inévitable prochaine phase : la confiscation.

    Pour payer les dettes qui ont été contractées pour financer la plus forte ponction de richesses de l’Histoire, nous voyons à Chypre, ainsi que chez les institutions bancaires centrales et la finance mondiale, une tendance à juste capter et saisir l’argent des gens sur leur compte bancaire « assuré ». Nous aurions dû avoir compris ce qui se préparait quand JP Morgan (lisez : Jamie Dimon) a capté et saisi illégalement plus de 1 milliard de dollars en devançant les clients de MF Global [juste avant la faillite de celle-ci], avec l’aide de son copain-copain Jon Corzine.

    Avons-nous appris notre leçon ? Ils ont plus de dettes à payer qu’il n’y a d’argent sur tous les comptes bancaires dans le monde. Cela signifie qu’il y a des chances pour que vous – qui que vous soyez, et quel que soit votre pays de résidence – ayez un pourcentage non négligeable de votre épargne volé par les banksters.

    Depuis que la crise a frappé (et depuis plusieurs années qui ont précédé), nous avons recommandé sur le « Keiser Report » de convertir autant d’argent que vous le pouvez en or et en argent. Notre conseil hier et aujourd’hui est : le seul argent que vous devriez garder dans une banque, c’est de l’argent que vous êtes prêt à perdre.

    Vers la Révolution  http://fortune.fdesouche.com

  • ERNST JÜNGER : PRÉSENT !

    Dans sa cent-troisième année, l'ancien combattant de la guerre 14-18 est mort. L'écrivain allemand au beau visage distingué avait presque traversé dans sa totalité le XXème siècle (il était né dans la ville célébrissime de Heidelberg).
    Son oeuvre et son engagement politique d'avant la seconde guerre furent controversés et il a du subir la bave haineuse de la gauche allemande même si l'écrivain devait en rire avec morgue en pensant que François Mitterrand l'admirait beaucoup, lui qui n'avait sans doute pas compris dans toute sa profondeur la portée politique et idéologique de l'oeuvre.
    L'ancien soldat de retour du front avait écrit « Orages d'acier », livre qui exaltait la guerre, Elle permettait à l'homme de se réaliser, de se métamorphoser et de se confronter au plus grand des défis. Elle est en quelque sorte la mère de l'homme (« la guerre notre mère »), Cela nous rappelle Mussolini lorsqu'il en vantait aussi les vertus curatives : « elle guérit de la tremblote ». L'idéal guerrier et chevaleresque, sa spiritualité inhérente étaient loués au plus haut point. Jünger dans son livre la mobilisation totale avait même inversé Clausewitz : la politique devenant la continuation de la guerre.
    A notre époque où la guerre peut devenir une guerre presse-boutons l'idéal guerrier n'est pourtant pas mort. Nous devons être des guerriers politiques, culturels et idéologiques, De nos jours, il n'y a plus de front. Le combat est partout dans nos villes, nos banlieues, nos quartiers, nos rues, nos immeubles, à l'école, au travail...
    Jünger était avant tout un écrivain mais avait un peu étudié la philosophie. On ne peut parler de lui sans faire référence aux deux philosophes assez proches sur le plan politique (avec bien sûr des nuances) Nietzsche et Heidegger.
    On trouve des thèmes récurrents aux uns et aux autres assez proches. Jünger avait bien sur lu Nietzsche et avait personnellement connu Martin Heidegger (ils habitaient la même région : le Bade-Wurtemberg en pays souabe).
    L'idéal guerrier s'accompagne bien évidemment du mépris pour le bourgeois : peureux, couard, grelotteux, sans spiritualité, politiquement libéral-démocrate dont le seul but dans la vie est la recherche de la sécurité, du confort et du bien-être matériel. Tout ceci s'oppose aux valeurs héroïques du soldat : le courage, l'audace, l'acceptation du risque et de la hiérarchie. Le guerrier possède et domine cette violence parfois nécessaire pour accoucher de l'être, ceci s'appelle l'impératif ontologique de la violence.
    Le bourgeois incarne socialement le « nihilisme européen » terme clef que nous allons expliciter. La peste spirituelle de l'Europe est le nihilisme. La France et sa culture droitdelhommesque, avec ses idéaux de gauche qui ont même empoisonné la droite en est le plus «bel» exemple et sans doute le pays le plus avancé dans ce domaine de décomposition spirituelle.
    Les idéaux français ou européens des «Lumières» : droits de l'homme, raison, idéal scientiste, universalisme, économisme, moralité kantienne, conception abstraite de l'homme auquel on nie tout aspect charnel, égalitarisme qui implique la suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre. Bref tout ce qui est mortifère et l'apologie de tout ce qui détruit notre culture, notre pays, notre peuple. Les symptômes actuels de ce nihilisme sont une partie de la jeunesse européenne qui renie son pays, sa culture et se réfugie dans la drogue, le sexe, la débauche, ...
    Nietzsche avait parfaitement vu que ces valeurs elles-mêmes étaient conformément à leur essence intrinsèquement nihilistes, leur état actuel de décomposition (voir la France actuelle) reflète leur potentiel de départ (et que cela ne vient pas comme le croient encore certains idéologues de gauche d'une baisse de l'idéal initial). Jünger et Heidegger par leur engagement politique de départ, même s'ils ont un peu divergé après, ont donc voulu dépasser le nihilisme européen : « Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve ». Cette phrase résolument optimiste d'Hölederlin redonnait espoir à Jünger et à Heidegger.
    L'engagement nationaliste était une façon de s'opposer sous une forme authentique au nihilisme européen qui obsédait tant les penseurs de génie européens. Pour eux, seule l'Allemagne pouvait avoir cette mission de renouveau spirituel. La défaite momentanée des mouvements nationalistes des années trente ne doit pas faire oublier leur origine intellectuelle, spirituelle et philosophique, le problème étant loin d'être réglé. Le nihilisme européen a atteint en France et en Europe un paroxysme et seul un mouvement nationaliste et spirituel fort pourra répondre à  cette menace persistante pour l'avenir de la France, de l'Europe et de l'Occident. 
    Patrice GROS-SUAUDEAU

  • Jacques Sapir - Le problème de Chypre et ses conséquences

    Cette panique devrait probablement se continuer dans les jours qui suivent. Alors que la confiance des épargnants dans la solidité de leurs banques est relativement faible dans une bonne partie de l’Europe du Sud, cette mesure revient à agiter un chiffon rouge devant leurs yeux.

    Le risque est donc que l’on assiste à une contagion qui toucherait d’abord la Grèce, puis l’Espagne et enfin l’Italie...

    http://www.actionfrancaise.net