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  • Le Pape appelle à abroger la loi Taubira : merci François !

    Il n’a pas sa langue dans la poche, notre pape François, et c’est pour cela qu’on l’aime. En rappelant aux 45 députés et sénateurs français, reçus en audience samedi au Vatican, que leur tâche peut également consister à « abroger des lois », en affirmant que l’Église « désire apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin », non seulement au niveau « anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel », et en se félicitant que « la société française redécouvre des propositions faites par l’Église […] qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun », le nouvel apôtre des pauvres prouve à nouveau son courage et sa perspicacité.

    Son courage, on n’en doutait plus ; la réforme de gouvernement de la curie qu’il a engagée, sa parole vraie, directe et incisive vis-à-vis de quelques princes cléricaux carriéristes en attestent. Mais l’allusion claire à l’abrogation de la loi Taubira, qu’il relie à une redécouverte en France de la doctrine sociale de l’Église, révèle sa capacité à comprendre ce qui se vit chez sa fille aînée, éternelle jouvencelle, d’une manière bien plus lucide que la plupart des administrateurs, élus ou non, du vieil Hexagone.

    S’il est une nation qui a été ratiboisée dans son identité par un laïcisme anticlérical, c’est bien la France. S’il est un pays où moins qu’un autre on pouvait imaginer que des chrétiens, que l’on croyait affadis et tous au moins septuagénaires, se lèvent au nom de leurs valeurs contre un projet de loi gay-friendly, c’est bien celui de la première convention.

    Pourtant, la profondeur de ce qui se dit dans les assemblées de Veilleurs partout en France chaque soir, la vitalité des engagements de groupes comme les Mères Veilleuses ou les Hommen, la sagesse qui inspire des associations soucieuses de la formation des leurs, comme Alliance Vita ou Renaissance catholique, témoignent d’une singulière conception anthropologique puisée aux sources d’une Église aussi inspirée qu’à son origine.

    Ils ont raison, les commentateurs, quand ils parlent de radicalisation, à condition qu’on la comprenne au sens de retour aux racines que donne son étymologie. Et n’en déplaise à quelques culs bénis, faux chouans et vrais tartuffes, qui cachent leur tiédeur derrière une pseudo-prudence de façade, c’est une bonne chose ! C’est le retour aux racines d’une civilisation qui a porté au plus haut la dignité de l’être humain et à laquelle quelques apprentis sorciers alliant malthusianisme et théorie du genre voudraient substituer la leur, toute imaginaire qu’elle est.

    45 parlementaires français vont revenir de Rome, exhortés par le Pape d’insuffler aux lois un « esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment ». Ils vont rencontrer dans leurs départements et leurs circonscriptions des Français galvanisés par neuf mois de combat et de résistance contre une loi parfaitement emblématique de ce qu’est un « projet tendance » dépourvu de tout fondement naturel solide. Si tout ce petit monde est capable de s’entendre, d’entendre surtout le souffle mystique qui peut rendre au sel d’un peuple le goût qu’il croyait avoir perdu, les mois qui viennent nous promettent d’être particulièrement épicés.

    Merci François !

    Franck Talleu  http://fr.altermedia.info/

  • Comptes en Suisse : une nouvelle affaire d'Etat ?

    C'est ce que pense Antoine Peillon, journaliste à La Croix, spécialiste de l'évasion fiscale et frère du ministre de l'Education nationale, après les révélations faites le 13 juin dernier par Pierre Condamin-Gerbier, ancien employé de la banque Reyl & Cie :

    "Antoine Peillon, grand reporter au quotidien « La Croix » et auteur l’an passé d’un ouvrage remarqué sur les activités illicites de la banque UBS en France, détient ces pièces.« Quand on découvre les identités des hommes politiques concernés, il n’y a pas vraiment de surprise, souligne-t-il. Les gens de droite sont un peu plus nombreux. À gauche, on trouve diverses personnalités ainsi qu’un membre éminent de l’actuel gouvernement."

    Antoine Peillon déclare par ailleurs :

    "Lors de notre dernière rencontre, le 29 mai à Genève, il m’a donné les noms et m’a expliqué les processus très complexes d’évasion fiscale. Je confirme qu’il y a sur cette liste des ministres et des anciens ministres. Nous sommes potentiellement en face d’une autre affaire d’Etat, puisqu’il s’agit de situations dont il a été le témoin direct.

    Je remarque que je ne suis pas le seul à lui accorder une grande crédibilité. Depuis le mois de février, il est relation avec la police judiciaire et les douaniers qui ont été mobilisés par des juges d’instruction pour enquêter sur l'évasion fiscale."

    Quant au ministre éminent du gouvernement, il y a eu la piste Fabius lancée maladroitement par Libération et démentie par l'intéressé. Il y a désormais la piste d'un ministre aux origines suisses évoqué dans un article payant de ce site (article le plus lu avec plus de 5 000 vues). Nul doute que Manuel Valls va rapidement démentir... 

    En attendant, Bercy s'inquiète et exige les noms.

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Retraites : la réforme impossible du Monopole

     

    130621La tournure que prend la Conférence sociale du président Normal ne surprend probablement personne. Elle correspond à la fois aux tropismes bien repérables du personnage. Et elle confirme le mode de fonctionnement du gouvernement Ayrault, en place depuis plus de 12 mois.

    Sans doute quelques décisions s'imposeront et elles ne manqueront pas de prévaloir, y compris dans le dossier des retraites. Elles ne donneront satisfaction à personne mais elles tendront, comme toujours, à la moindre irritation des bureaucraties syndicales.

    On a d'abord laissé la très grise Yannick Moreau née Polo, ancienne directrice de cabinet de Chevénement à l'Éducation nationale, aujourd'hui porte-plume du très administratif Conseil d'orientation des retraites, technocrate inodore et sans imagination, dresser avec méthode le tableau de toutes les options possibles : toutes sauf une, celle qui laisserait aux Français le maximum de libre choix.

    Sur cette exclusive, d'ailleurs si ordinaire à notre soi-disant débat citoyen, personne n'a protesté jusqu'ici : je me permets de le faire dans le cadre de ma petite fenêtre d'autonomie, mais sans illusion.

    Une fois rédigé ce catalogue des mesures à la fois impopulaires, sans novation et sans audace il ne reste plus qu'au sauveur suprême de pratiquer la médecine la plus indolore

    La préférence du chef de l'État s'exprime assez nettement en faveur du rallongement global des durées de cotisations obligatoires. Cela ne fera que confirmer l'illusion collectiviste de ce qu'on appelle aujourd'hui la répartition.

    Un homme fort compétent, M. Henri de Castries, président du groupe d'assurances Axa, et de la conférence si discrète de Bilderberg de 2013, intervenait à ce propos ce 20 juin sur Radio-Classique. En cette occasion il a donné un certain nombre d'indications sur l'espace de liberté que le système social démocrate s'apprêterait généreusement à octroyer aux Français : 80 % de "répartition" et 20 % de "capitalisation". Il recommande à ce sujet de renforcer le dispositif fiscal en faveur du Perp "Plan d'épargne retraite populaire".

    Sur le mot et l'idée de répartition, personne n'ose jamais réagir non plus : cette expression ne figure même pas dans le Grand Larousse Encyclopédique de 1962. Cependant on la fait remonter au fameux programme du Conseil national de la résistance, rédigé en fait par le communiste Villon. (1)⇓

    Promise par le front populaire en 1936, apparue en 1941 dans le cadre de la charte du travail, confirmée à partir de la libération en 1944, la "retraite des vieux travailleurs" n'a reçu que très tardivement son appellation de "retraite par répartition", lorsque 25 ans plus tard on entreprit sa généralisation abusive à toutes les catégories professionnelles, à l'exception des fonctionnaires et des bénéficiaires de statuts privilégiés, institués par les ministres communistes de 1945, Thorez à la fonction publique, Marcel Paul à la production industrielle et créateur du monopole EDF-GDF.

    On ne peut vraiment comprendre le mensonge de la retraite par répartition que comme une partie de l'héritage hexagonal communiste.

    Ce monopole de plus en plus ruineux pour les épargnants cyniquement spoliés ne sera balayé que par une revendication de liberté : libre choix de l'épargne, personnelle et familiale pour chacun, professionnelle pour les travailleurs indépendants, libre choix de l'âge de départ, moyennant une pension proportionnelle aux cotisations, libre choix de l'auto entreprise, etc.

    Il faut appeler les choses par leur nom : les gens qui dénigrent ces élémentaires libertés, ne sont pas autre chose que les adversaires de la Liberté.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. On soulignera à ce sujet que le programme du CNR est supposé avoir été adopté en mars 1944 alors qu'aucune réunion plénière de cet organisme – dont l'objet était la libération du territoire – ne s'est tenue entre novembre 1943 et août 1944
  • 23 juin : manifestation devant la Préfecture de Lyon à 18h

    L

  • Communiqué de l'Action française : Nicolas, prisonnier politique

    Quand le sectarisme le dispute à la haine.

    On ne cesse de le répéter, nous sommes sous le joug d’un Etat totalitaire qui utilise la justice comme une arme de répression. Il ne suffisait pas que les « inspecteurs la bavure » sévissent sur nos trottoirs matraquant et gazant tout ce qui de près ou de loin ressemble à un manifestant anti-Taubira.

    Maintenant on est passé au degré supérieur : vous êtes patriote, vous êtes catholique, ? Allez tout droit en prison sans passer par la case départ.

    La justice, comme son nom l’indique, est censée analyser les situations, examiner le contexte, être juste quoi.

    Non, naïfs que vous êtes, ça c’est fini, c’était avant.

    Le changement c’est maintenant.

    Nicolas, jeune homme de 24 ans en marge de la manif devant les locaux de M6, sans casier judiciaire, a eu le malheur de prendre la fuite devant une dizaine de flics (en civil) armés de « tazer » et de matraques, et de se réfugier dans un restaurant. Il a été frappé à terre devant les clients de l’établissement horrifiés.

    Comme il fallait justifier une telle violence complètement gratuite, il a été déféré, jugé et immédiatement incarcéré. Deux mois de prison ferme et une amende.

    Tandis que pratiquement dans le même temps, la bande qui a attaqué le RER D et dévalisé les voyageurs est relaxée.

    Si on ne voit pas que notre justice s’intéresse plus au délit d’opinion qu’à la délinquance crapuleuse, que notre république a remplacé nos juges par des accusateurs publics, c’est que ce régime de terreur a déjà fait son œuvre dans les esprits, devenus lâches, résignés ou contaminés par la haine distillée par le pays légal contre les Français sans doute jugés trop honnêtes pour être honnêtes.

    Désormais, les choses sont claires. Il n’y a plus d’Etat, plus de justice, une police de « tontons Macoutes ». On n’attend plus que Duvalier pour oindre notre président normal.

    Nous disions résistance et on nous disait outranciers.

    Les donneurs de leçon, méprisants et/ou bigleux ne voient pas plus loin que leur assiette de « fastfood »

    Mais, qu’on me permette cette échappée grandiloquente, ils ne voient pas « le vol noir du corbeau sur nos plaines », ils n’entendent pas « le cri sourd du pays qu’on enchaîne ».

    Cela veut dire, petit père, que nous sommes appelés à résister et, de fait, dans une certaine radicalité, puisque le pouvoir use de la force sans modération, comme ferait une armée d’occupation si elle avait à mater les plus dangereux : ceux qui défendent les valeurs constitutives de la patrie.

    Alors debout armée de l’ombre, apprêtons nous au combat, sans arme, puisque nous avons choisi la non-violence, mais sans faiblesse.

    On ne lâche rien.

    Le Centre Royaliste d’Action Française http://www.actionfrancaise.net

  • Iran : recherche printemps désespérément

    Encore un modéré, ce n’est pas le premier

    Les médias qui tentent désespérément de trouver des espoirs de démocratisation dans le monde arabo-musulman ont un nouveau chouchou. Déçu cruellement par « l’islamiste conservateur » Erdogan, au pouvoir en Turquie, ils ont trouvé l’ayatollah modéré Rohani (photo), en Iran. On pourrait sourire si ce n’était désespérant. Voilà maintenant qu’en Turquie, les islamistes se tournent vers l’armée qu’ils ont brisée par peur de la voir s’opposer à l’islamisation d’un état laïc et kémaliste. L’armée sauvant les islamistes d’une révolte laïque…. Ce n’est tout de même pas gagné pour le pouvoir.

    En ce qui concerne la théocratie iranienne, on fera remarquer que la bête noire de l’occident et d’Israël, le président Ahmadinejad, présenté parfois comme le nouvel Hitler n'a pas été battu contrairement à ce que croient beaucoup de gens mal informés par les médias. Il a joué le jeu démocratique ou en tout cas constitutionnel et ne s’est pas représenté. Drôle de dictateur tout de même !

    Le modéré a gagné, car les conservateurs étaient divisés. Une victoire qui dés le premier tour est tout de même une surprise. La joie des femmes et des jeunes montrent cependant que ce vote a un sens : une demande de libéralisation de la vie dans le cercle privé. Avec 18,6 millions de voix, Hassan Rohani a largement devancé les cinq adversaires conservateurs qui se présentaient face à lui. En recueillant 50,68 % des suffrages, il est élu septième président de la République islamique d’Iran dès le premier tour, reléguant le favori, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, à 12 millions de voix derrière lui. Il y aura donc plus un changement de forme que de fond.

    Le dossier nucléaire en est un exemple.

    Rohani veut la reconnaissance des droits de l’Iran qui ne sont pas négociables mais il promet le dialogue dans la transparence. Il a été surnommé le «cheikh diplomate» pour son rôle en tant que chef de la délégation de son pays, de 2003 à 2005, dans les négociations avec les européens sur le nucléaire iranien, ayant abouti à la suspension du programme d’enrichissement de l’uranium. Mahmoud Ahmadinejad avait ensuite mis fin à l’embellie. «On ne s’attend pas à un bouleversement, mais c’est l’occasion peut-être de prendre les choses différemment», commente un diplomate européen, selon lequel le nouveau président «ne va rien changer de fondamental dans le fond, mais peut-être dans le style», forcément différent de celui de Mahmoud Ahmadinejad.

    A l’annonce de la victoire d’Hassan Rohani, la plupart des états se sont dits prêts à travailler avec lui, l’invitant à trouver «une nouvelle voie», notamment sur le dossier nucléaire et la crise syrienne. Denis McDonough, secrétaire général de la Maison Blanche, ce dimanche sur la chaîne de télévision CBS, a voulu voir dans son élection «un signe porteur d’espoir».

    Israël craint un état de grâce qui permette à l’Iran, au contraire, d’atteindre son objectif alors qu’une ligne rouge militaire avait été élaborée contre le nucléaire de l’ancien président. Benjamin Netanyahu a appelé à ne pas «se bercer d’illusions», à maintenir la pression et à faire cesser le programme nucléaire iranien «par tous les moyens nécessaires». Il n’y croit pas et redoute que des partenaires ne se laissent abuser.

    Geneive Abdo, du groupe de réflexion Stimson Center à Washington, prédit, reprise par Libération, «une probable lune de miel au début», mais se dit «très sceptique sur de réels progrès dans le dossier nucléaire» et «en Syrie, je pense qu’il n’y aura pas de changements», souligne-t-elle. Le régime iranien estime en effet que la Syrie était d’un intérêt vital et stratégique. L’Iran est un pays qui a une stratégie à long terme et le président aura du mal à tempérer le vrai pouvoir, celui du guide Khamenei.

    Âgé de 64 ans, Hassan Rohani (dont le nom de famille signifie “religieux” en persan) possède un long passé de responsable politique en République islamique. Fervent soutien du fondateur du régime, l’ayatollah Khomeiny, il a été député entre 1980 et 2000, avant d’être élu membre de l’Assemblée des experts, une instance chargée de superviser le Guide suprême. Il est d’ailleurs toujours le représentant de l’ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale. C’est dire si les deux hommes se font confiance. Hassan Rohani est également membre de l’Association du clergé combattant, qui réunit les religieux conservateurs.

    Un “modéré”, au discours plat, dépourvu de charisme et d’envergure politique, que personne en Iran ne voyait triompher il y a à peine un mois. Mais le soutien prononcé des deux anciens présidents Khatami et Rafsandjani puis le renoncement du seul candidat réformateur, Mohammad Reza Aref, en faveur de Rohani ont propulsé ce dernier au rang de candidat frondeur. À Téhéran, ce sont des milliers de personnes qui sont descendues, à pied ou en voiture, dans la rue pour célébrer la victoire à coups de klaxon et même avec de danses endiablées. Ces images rappellent la victoire tout aussi inattendue du réformateur Mohammad Khatami à la présidentielle de 1997, et surtout les scènes de joie et d’espoir de la campagne réformatrice de 2009, rebaptisée Mouvement vert, qui se sont achevées dans le sang.

    À l’époque, Hassan Rohani n’avait eu aucun mot pour condamner la répression féroce des manifestants pacifiques, dont beaucoup ont voté pour lui aujourd’hui. Durant la campagne de 2013, le candidat modéré a veillé à ne pas prononcer, au cours des débats télévisés, les noms de Mir Hossein Moussavi et de Mehdi Karroubi, les deux leaders du Mouvement vert, emprisonnés à domicile depuis plus de deux ans. De la même manière, il s’est bien gardé d’évoquer la chape de plomb sécuritaire qui s’abat depuis quatre ans sur les journalistes, activistes, avocats ou politiciens réformateurs en Iran.

    Modéré peut-être, mais pas dans tous les domaines apparemment.

    Jean Bonnevey  http://fr.novopress.info/

    Source : Metamag.

  • Un ouvrage intéressant sur la "révolution conservatrice"

     Richard FABER (Hrsg.), Konservatismus in Geschichte und Gegenwart, Königshausen & Neumann, Würzburg, 1991, ISBN 3-88479-592-9.

    Deux contributions de cet ouvrage collectif intéressent directement notre propos :
    a) Richard FABER, «Differenzierungen im Begriff Konservatismus. Ein religionssoziologischer Versuch» et
    b) Arno KLÖNNE, «"Rechts oder Links?". Zur Geschichte der Nationalrevolutionäre und Nationalbolschewisten». Richard Faber, dont nous connaissons déjà la concision, résume en treize points les positions fondamentales du "conservatisme" (entendu dans le sens allemand et non pas britannique):
    1) le principe de "mortui plurimi", le culte des morts et des anciens, garant d'un avenir dans la continuité, de la durée.
    2) Ce culte de la durée implique la nostalgie d'un ordre social stable, comme celui d'a­vant la révolution, la réfor­me et la re­nais­san­ce (Hugo von Hofmanns­thal).
    3) Dans l'actualité, cette nostalgie doit con­duire l'homme politique à défendre un or­dre économique "sain", respectant la plu­ralité des forces sociales; à ce niveau, une con­tra­diction existe dans le conservatisme con­temporain, où Carl Schmitt, par exem­ple, dé­nonce ce néo-médiévisme social, com­me un "romantisme politique" inopé­rant, au nom d'un étatisme efficace, plus dur encore que le stato corporativo italien.
    4) L'ordre social et politique dérive d'une re­­pré­sentation de l'empire (chinois, babylo­nien, perse, assyrien ou romain) comme un analogon du cosmos, comme un reflet mi­cro­cosmique du macrocosme. Le christia­nis­­me médiéval a retenu l'essentiel de ce cosmisme païen (urbs deis hominibusque com­munis). La querelle dans le camp con­ser­vateur, pour Faber, oppose ceux qui veu­­­lent un retour sans médiation aux sour­ces originales païen­­nes et ceux qui se con­tentent d'une ré­­pétition de la synthèse mé­dié­vale christia­ni­sée.
    5) Les conservateurs perçoivent le fer­ment chrétien comme subversif: ils veu­lent une re­ligion qui ne soit pas opposée au fonction­nement du politique; à partir de là, se déve­loppe un anti-christia­nisme conservateur et néo-païen, ou on impose, à la suite de Jo­seph de Maistre, l'ex­pé­diant d'une infailli­bi­li­té pontificale pour bar­rer la route à l'impo­li­tis­me évangélique.
    6) Les positivistes comtiens, puis les maur­ras­siens, partageant ce raisonnement, déjà présent chez Hegel, parient pour un catho­li­cis­me athée voire pour une théocratie a­thée.
    7) Un certain post-fascisme (défini par Rü­diger Altmann), observable dans toutes les traditions politiques d'après 1945, vise l'in­té­gration de toutes les composantes de la so­ciété pour les soumettre à l'économie. Ainsi, le pluralisme, pourtant affiché en théo­rie, cè­­de le pas devant l'intégra­tion/ho­mo­loga­tion (option du conservatisme technocrate).
    8) Dans ce contexte, se dé­ve­lop­pe un ca­tholicisme conservateur, hostile à l'auto­no­mie de l'économie et de la so­cié­té, les­quel­les doivent se soumettre à une "syn­thèse", celle de l'"organisme social" (suite p. 67).
    9) Le contraire de cette synthèse est le néo-li­béralisme, expression d'un polythéis­me po­liti­que, d'après Faber. Les principaux re­pré­sentants de ce poly­théis­me libéral sont O­do Marquard et Hans Blumenberg.
    10) Dans le cadre de la dialectique des Lu­mières, Locke estimait que l'individu devait se soumettre à la société civile et non plus à l'autorité po­litique absolue (Hobbes); l'exi­gence de soumission se mue en césarisme chez Schmitt. Dans les trois cas, il y a exi­gence de soumission, comme il y a exi­gen­ce de sou­mission à la sphère économique (Alt­mann). Le conservatisme peut s'en ré­jouir ou s'en insurger, selon les cas.
    11) Pour Fa­ber, comme pour Walter Ben­jamin avant lui, le conservatisme représente une "tra­hi­son des clercs" (ou des intellec­tuels), où ceux-ci tentent de sortir du cul-de-sac des discussions sans fin pour débou­cher sur des décisions claires; la pensée de l'ur­gence est donc une caractéristique ma­jeu­re de la pensée conservatrice.
    12) Faber cri­ti­que, à la suite d'Adorno, de Marcuse et de Ben­jamin, le "caractère affir­ma­teur de la cul­ture", propre du con­ser­va­tisme. Il re­mar­que que Maurras et Maulnier s'engagent dans le combat politique pour pré­server la culture, écornée et galvaudée par les idéo­logies de masse. Waldemar Gu­rian, disciple de Schmitt et historien de l'Ac­tion Fran­çai­se, constate que les sociétés ne peuvent sur­vivre si la Bildung disparaît, ce mé­lange de raffinement et d'éducation, pro­pre de l'é­li­te intellectuelle et créatrice d'une na­tion ou d'une civilisation.
    13) Dans son dernier point, Faber revient sur la cosmologie du conservatisme. Celle-ci implique un temps cyclique, en appa­ren­ce différent du temps chrétien, mais un au­teur comme Erich Voe­gelin accepte explici­te­ment la "plus ancien­ne sagesse de l'hom­me", qui se soumet au rythme du devenir et de la finitude. Pour Voe­gelin, comme pour cer­tains conserva­teurs païens, c'est la pen­sée gnostique, an­cêtre directe de la moder­nité délétère, qui re­jette et nie "le destin cy­clique de toutes choses sous le soleil". La gnose christia­ni­sée ou non du Bas-Empire, cesse de per­ce­voir le monde comme un cos­mos bien or­don­né, où l'homme hellé­ni­que se sentait chez lui. Le gnostique de l'an­tiquité tardive, puis l'homme moderne qui veut tout mo­di­fier et tout dépasser, ne par­vient plus à re­gar­der le monde avec émerveillement. Le chré­tien catholique Voe­gelin, qui aime la cré­a­tion et en admire l'or­dre, rejoint ainsi le païen catholique Maur­ras. Albrecht Erich Günther, figure de la ré­vo­lution conserva­trice, définit le conserva­tis­me non comme une propension à tenir à ce qui nous vient d'hier, mais propose de vi­vre comme on a toujours vécu: quod sem­per, quod ubique, quod omnibus.      
    Dans sa contribution, Arno Klönne évoque la démarche anti-système de personnalités comme Otto Strasser, Hans Ebeling, Ernst Niekisch, Beppo Römer, Karl O. Paetel, etc., et résume clairement cette démarche en­tre tous les fronts dominants de la pen­sée politique allemande des années 20 et 30.  Le refus de se laisser embrigader est une leçon de liberté, que semble reprendre la "Neue Rechte" allemande actuelle, sur­tout par les textes de Marcus Bauer, philo­so­phe et théologien de formation. Un ex­cel­lent résumé pour l'étudiant qui sou­hai­te s'i­ni­tier à cette matière hautement com­ple­xe (RS).
  • Des magistrats dénoncent la condamnation de Nicolas

    Non que ces magistrats soutiennent la Manif pour Tous, mais ils s'inquiètent d'une dérive, d'un glissement, d'une certaine partialité, d'une justice aux ordres. Ces hauts fonctionnaires ne se reconnaissent pas dans les interpellations et condamnations des manifestants anti-mariage pour tous. Et certains affirment être entrés en résistance face à cette dictature. Une défiance qui ne saurait être un bon signe dans une société crispée et fragile. Le Point.fr publie le courrier anonyme d'un magistrat.

  • Chypre : Le nouveau cauchemar des Européens

    L’appel au secours du président chypriote doit être pris au sérieux par les Européens, s’ils ne veulent pas que Chypre redevienne un cauchemar. Car les avantages de l’euro s’estompent pour le pays.

    Comme la lettre du président chypriote vient de le rappeler, l’affaire chypriote n’a rien perdu de son caractère exemplaire pour le reste de l’Europe. A l’heure où le FMI reconnaît – à la grande fureur de la Commission européenne et de la BCE – des erreurs dans la gestion de la crise grecque, la troïka semble en passe de doubler la mise avec Chypre.

    La quadrature du cercle bancaire

    L’aide à cette petite république a en effet été montée en urgence, sous la pression de la BCE qui brandissait la menace d’une sortie de Chypre de la zone euro. Nul n’a semblé réellement prendre la mesure des conséquences et de la faisabilité des recettes préconisés. Surtout, un seul critère a servi de fil conducteur : engager le moins possible les contribuables des autres pays, tout en maintenant Chypre dans la zone euro.

    Ainsi a-t-on exclu 15 milliards d’euros d’engagements grecs de toute participation au sauvetage afin de préserver les banques grecques que l’on ne voulait pas à nouveau recapitaliser. Ainsi a-t-on également maintenu dans le bilan de la Bank of Cyprus 9 milliards de créances sur la BCE au titre de l’aide à la liquidité d’urgence, l’ELA. Autant de poids que le système bancaire chypriote ne peut supporter, lui qui n’a guère dans son bilan que des dépôts qui, depuis mars, ont fondu de près d’un cinquième, malgré le contrôle des capitaux.

     

    Depuis plusieurs mois, Nicosie et la troïka tente de résoudre la quadrature du cercle en tenant de monter une restructuration viable du système bancaire chypriote dans ces conditions. C’est évidemment impossible, à moins de faire sortir le pays de la zone euro et de payer en nouvelle monnaie ou d’augmenter le montant de la solidarité européenne. Deux options exclues pour le moment. Mais la situation ne pourra rester indéfiniment bloquée.

    L’économie se délite

    Car, pendant ce temps, l’économie chypriote se désintègre progressivement. Les prévisions de la troïka étaient de toute évidence irréalistes. Le PIB chypriote va reculer de 9 % cette année, peut-être 5 % selon le FMI l’an prochain, En deux ans, la richesse du pays sera réduite de 15 %. Même la Grèce n’a pas connu une telle cure.

    Les mesures d’austérité imposées par la troïka pèsent bien sûr, mais c’est surtout l’absence de vrai secteur bancaire et d’investissement en raison du contrôle des capitaux qui asphyxie l’économie chypriote. Tout ceci amène l’absence absolue de confiance dans l’avenir qui gèle encore le fonctionnement de l’économie. Et cette fois, il sera difficile de faire admettre que cette potion permettra d’assurer la « croissance future » du pays.

    Quitter l’euro est-il une solution ?

    En réalité, la zone euro est devenue un enfer pour Chypre. Il est désormais difficile de penser qu’une sortie du pays de l’UEM – aussi catastrophique soit-elle – donne lieu à une situation pire que celle que connaît le pays aujourd’hui.

    Sans doute, les Chypriotes devront-ils compter avec l’inflation générée par la dévaluation rapide de leur monnaie. Sans doute, l’Etat chypriote, devenu insolvable et incapable d’emprunter sur les marchés, devra-t-il serrer les vis. Mais, du moins, une nouvelle monnaie permettrait de faire fonctionner à nouveau l’économie, en particulier le système bancaire.

    Prendre le risque de laisser sortir Chypre ?

    La question se pose donc à nouveau de savoir si Chypre doit rester ou non dans la zone euro. Si l’Europe pense pouvoir régler le problème en l’ignorant, elle se trompe. Une sortie de l’île de la zone euro pourrait coûter cher à cette dernière. L’OMT, dont se vante tant Mario Draghi, le gouverneur de la BCE mais qui n’est encore qu’une menace, pourrait bien alors devoir être actionné. Les marchés seraient en effet tentés de tester la BCE sur le fameux « whatever it takes » (quoi qu’il en coûte) pour sauver l’euro de Mario Draghi. Or, ce dernier doit craindre un tel scénario, lui qui n’a pas encore, malgré ses promesses, publier le cadre légal de l’OMT (9 mois après son annonce !). Sans compter que si Nicosie quitte la zone euro, il y a fort à parier que le MES et la BCE doivent encaisser des pertes. Que l’Europe se méfie donc : la bombe chypriote est encore bourrée d’explosifs. Et c’est ce qu’a voulu dire Nikos Anastasiadès avec son appel au secours. L’ignorer serait inconscient.

    La Tribune  http://fortune.fdesouche.com