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  • La queue de Léviathan (Lettre à un jeune résistant, 2ème partie)

    Quitte ce qu’on te fait croire

    Tu as choisi d’entrer en résistance, de prendre la place que nos pères ont laissé à l’abandon. Je te vois grandir, devenir plus fort à chaque coup que tu reçois. Tu aspires à la paix, mais comme moi tu sais que la paix ne sera pas véritable si tu ne mets pas à terre le monstre qui souhaite s’emparer de l’humanité et l’asservir. Cette place je la choisis aussi, avec dans le même temps une grande crainte et une grande sérénité.

    Je suis sûr de mon étendard et je sais avoir les plus belles armes, mais je sais que mon ennemi est rude. Pour le vaincre, pour bâtir une France et un monde équilibrés et justes, je rêve de voir comme toi mes compatriotes se lever et abandonner leur confort. La tache est immense, mais plus grande encore la récompense.

    Pour elle, quitte ce qu’on te fait croire. Quitte tes aspirations mondaines. Quitte la léthargie qui t’est proposée. Ne crois plus aux chimères illusoires. N’écoute pas les sirènes d’Ulysse. Entends le cri de ton cœur et de ton honneur.

    Ne tire aucun profit de ton combat. Enrichis toi de ta seule quête et ne trouve ton réconfort que dans la terre de tes pères. Enracine-toi dans le maquis de ceux qui ont crus. Entoure-toi d’amis sûrs. Et aimes ! Tu deviens résistant.

    Il est venu le temps de la défiance et des combats de longue haleine. Comme moi, peut-être chantes-tu ces quelques mots « pourra-t-elle me pardonner d’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait ? ». N’oublies pas jeune homme que ce sont les femmes qui nous portent, et jeune femme, n’oublies pas d’encourager les hommes dans ce qu’ils entreprennent et de les rendre plus forts par ton regard confiant.

    Nous ne sommes que des fourmis face au dragon, mais notre nombre et notre détermination le mettront à bas. C’est là notre force.Cette force réside dans notre abnégation. Nous n’avons aucune satisfaction à tirer de notre engagement. Seuls nos enfants jugeront nos actes, alors que nous ne serons plus. Nous ne sommes qu’un essaim de passage pour que le monde d’après puisse être pensé.

    Noverim te http://www.printempsfrancais.fr

  • Les gauchistes ? D’inoffensifs enfants de chœur…

    La manipulation de la triste affaire Méric aurait-elle fait un flop ? Dans un sondage rendu public ces derniers jours, une majorité de Français (58 %) juge les groupuscules d’extrême gauche aussi dangereux que ceux d’extrême droite. 
    Les contes du père Valls, c’est comme les contes de ma mère l’Oye : passé l’âge de 8 ans, on a fini d’y croire. Et pas seulement à cause du souvenir qu’ont laissé les Brigades rouges ou Action directe. Mais parce que beaucoup de Français ont fait un cursus universitaire et ont pu voir à l’œuvre les gentils enfants de chœur inoffensifs et idéalistes dont Manuel Valls, en écrasant une larme, nous a dressé le portrait. 
    Allez, on fait un test, Manuel, pour montrer à tous ces Français qu’ils ont tort ? On se cotise pour t’offrir un joli polo rose de la Manif pour tous et on te plante là dix minutes au milieu du campus de Nanterre, juste pour regarder combien de temps tu tiens. La vérité est qu’à côté, Bruce Willis portant sa pancarte « I Hate Niggers » en plein Harlem dans le film Une Journée en enfer, c’était de la promenade de santé
    Quiconque est passé par Nanterre, Tolbiac, Villetaneuse, Jussieu (et j’en passe) sait très bien que les groupuscules d’extrême gauche, inflexibles oligarques boutonneux, ne tolèrent pas la moindre pensée déviante, je devrais dire le moindre look déviant. Malheur aux mocassins cirés, aux chemises propres et aux cheveux bien peignés. Leur dress code à eux, quoiqu’un peu spécial, ne chiffonne en revanche personne. J’ai vu le portrait craché de John Lennon débarquer en TD (travaux dirigés) avec un tee-shirt orné de l’inscription « Fuck the Army » en belles lettres rouges sans que le prof ne s’en émeuve. Il faut croire que ce dernier ne parlait pas anglais. Ou avait le même dans sa penderie. 
    Bras armé de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) avec laquelle ils se confondent souvent, jouissant d’une totale impunité, ces groupuscules se chargent, depuis des dizaines d’années, de « convaincre » des facultés entières de se mettre en grève chaque fois qu’une tentative de réforme est amorcée par un gouvernement de droite. « Les étudiants, à main levée, ont décidé de reconduire le mouvement », affirmait triomphalement l’UNEF à l’issue de chaque assemblée générale anti-CPE. Forcément. Puisque ceux qui n’étaient pas d’accord préféraient se barrer en vitesse, fesses serrées et en rasant les murs, trop contents, déjà, de ne pas avoir été repérés. Il faut dire qu’au fond de l’amphi, il y avait le SCALP. Un joli petit nom pacifique qui est en fait un acronyme : Section carrément anti Le Pen. Mais les membres du SCALP étant des gens généreux, ils ne réservaient pas leurs amabilités au FN : avoir une tête de sympathisant de l’UMP suffisait souvent pour prendre une claque. 
    Et en face, à l’extrême droite, quel groupuscule dans les universités parisiennes ? Le GUD, bien sûr. Qui ne connaît pas le GUD ? Mais ce groupe, qui a eu son heure de gloire dans les années 70, est à présent confiné à Assas comme l’espèce en voie de disparition du héron cendré l’est dans le parc naturel du Quercy. Et si le GUD ne peut pas tenir tout entier dans une cabine téléphonique, c’est simplement parce que lesdites cabines n’existent plus.
    Mais comment imaginer une minute que Valls, ancien vice-président de l’UNEF (à l’époque UNEF-ID) à Tolbiac, puisse avoir l’honnêteté de le reconnaître ?

    Gabrielle Cluzel

    http://www.oragesdacier.info/

  • Les plagiats, œuvres à responsabilités partagées

     

    Les plagiats, œuvres à responsabilités partagées
    Que notre République des Lettres serait belle sans ses grandes jalousies, ses mesquineries et ses… plagiats !

    Alain Minc, déjà condamné en 2001 pour « plagiat et contrefaçon » avec son livre sur Spinoza, est désormais poursuivi en justice par Pascale Froment pour avoir largement copié son René Bousquet.

    À en croire l’écrivain Jean-Luc Hennig, « la littérature n’est qu’un travail de couture, de bouturage. Le véritable artiste ne craint pas d’être pillé ! »… Mais tout de même : de Thierry Ardisson qui confirme avoir « photocopié des pages » dans son Pondichéry à Patrick Poivre d’Arvor qui explique que la version publiée de son Ernest Hemingway, la vie jusqu’à l’excès était « de travail » et non « définitive »… D’Henri Troyat, condamné en 2003, à Calixthe Beyala qualifiée de « récidiviste de la kleptomanie littéraire » par Télérama, mais accusatrice elle-même de Ben Okri pour le même motif… De Marie Darrieussecq auteur de « plagiat psychique » à Joseph Macé-Scaron « maquillant l’emprunt par la substitution de certains mots », de Rama Yade qui aurait « recopié mot pour mot des phrases entières » au ministre allemande de la Défense Karl-Theodor zu Gottenberg, « baron du copier-coller », la liste des plagiaires cloués au pilori de l’indélicatesse est longue… et ancienne : Montaigne aurait ainsi plagié Plutarque, tandis que Molière aurait emprunté à Plaute !

    Et ce n’est pas Gilles Bernheim, grand rabbin de France, qui déparera, lui qui a reconnu en avril dernier que le nègre employé pour écrire Quarante méditations juives avait beaucoup emprunté à Jean-François Lyotard. Reconnaissons au moins à cet homme de grande foi religieuse et de petite vertu littéraire que sa révélation, fort tardive, explique dans la plupart des cas que les auteurs incriminés soient les premiers surpris !

    Les éditeurs, eux, ne sont quasiment jamais incriminés, se contentant éventuellement de régler quelques dédommagements aux victimes de plagiats… ou en publiant directement les œuvres futures de ceux-ci ; les petits arrangements valent souvent mieux que les grands affrontements.

    Car c’est pourtant bien souvent les éditeurs qui proposent à des gens dont le nom et la personnalité seront un gage de ventes assurées croient-ils, qu’ils soient « aides »… Ce sont les éditeurs qui présentent, voire imposent, les « nègres », qu’ils vont jusqu’à rémunérer directement…

    La moralisation de la République des Lettres passera sans doute par l’abolition de la négritude en littérature. La simple mention, sur chaque livre, de tous ceux qui y ont travaillés n’éviterait pas forcément les plagiats, mais réduirait sans doute énormément leur nombre… par la prise de responsabilité future de chacun et par une reconnaissance littéraire qui éviterait bien des « vengeances » ou des « paresses », certes inexcusables, mais finalement bien compréhensibles !
    Philippe Randa http://www.voxnr.com
  • Béatrice Bourges : « Vers une recomposition du paysage politique en fonction de l'adhésion à des valeurs de civilisation »

    Porte-parole du Collectif pour l'enfant et du Printemps français, Béatrice Bourges est aujourd'hui l'une des principales figures de l'opposition à la loi Taubira dénaturant l'institution du mariage. Elle répond à l'enquête de Monde et Vie sur la droite.

    Monde et Vie : À votre avis, les notions de droite et de gauche ont-elles encore une signification aujourd'hui ?
    Béatrice Bourges : Non, elles n'en ont plus, car la recomposition du paysage politique est en train de se faire autour de notions qui dépassent les clivages et les partis politiques actuels. Je pense que nous allons assister à une décomposition du paysage politique actuel, puis à une recomposition en fonction de l'adhésion - ou pas - à des valeurs de civilisation, des valeurs de vie construites sur le réel, opposées à des « valeurs » construites sur des fictions, comme le mariage homo, la PMA, la GPA, etc. Ces valeurs de civilisation défendront l'homme, dans tous les domaines, en dépassant largement les seules questions éthiques et bio-éthiques : quelle est la place de l'homme par rapport à la finance et à l'économie, considère-t-on que c'est lui qui est au service de l'économie ou l'inverse, etc.
    Cette reconstruction autour du bien commun résulte d'un équilibre très subtil entre l'intérêt général et le respect des personnes : quand on arrive à concilier l'un et l'autre, on se trouve dans le bien commun. C'est autour de cette notion que le paysage politique va se recomposer ; or elle transcende les partis politiques, comme le montrent bien les sujets de controverse actuels : le « mariage homosexuel » n'est pas une question de gauche ou de droite, mais de civilisation.

    N'est-ce pas la définition de ce que Benoît XVI appelle l'écologie humaine ?
    Oui. Il s'agit d'une écologie humaine et environnementale, qui s'intéresse à la place de l'homme. Trop souvent, ceux qui parlent d'écologie environnementale séparent l'homme de la nature, en se préoccupant de la nature sans se soucier de l'homme, voire en affirmant qu'il représente pour elle une menace. Nous disons, nous, que l'homme est partie intégrante de la nature, et que si l'on respecte la nature - ce qui est souhaitable -, on doit évidemment respecter l'homme.

    De nombreux opposants à la loi Taubira ont aujourd'hui le sentiment de se heurter à un totalitarisme. Le mouvement d'opposition à la légalisation du « mariage homosexuel » est-il appelé à se dresser aujourd'hui en champion de la liberté ? Peut-on parler d'une résistance au totalitarisme qui se dessine ?
    Mille fois oui. On veut nous empêcher de nous exprimer, voire de réfléchir ; et pour nous empêcher de réfléchir, on s'attaque aux enfants, ce qui relève de la dictature. Ainsi, Najat Vallaud-Belkacem déclare qu'il faut que les enfants soient retirés de leur environnement familial avant l'âge de trois ans. C'est le même type d'idéologie qui existait naguère en Union soviétique.

    Ce souci apparaît déjà pendant la Révolution française, notamment dans les discours de Lepeletier de Saint-Fargeau ou de Saint-Just...
    Il se retrouve en effet dans tous les systèmes totalitaires. Le ministre de l'Education nation; Vincent Peillon, ne se cache d'ailleurs pas vouloir changer les mentalités grâce aux enfants en les éduquant à cet effet. Nous nous trouvons donc face à une dictature en germe. Je dis « germe », parce qu'il n'existe pas encore de camps dans notre pays ; mais quand on voit que des personnes sont arrêtées et embarquées, dans la rue ou en sortant du métro, simplement pour avoir exprimé leur opposition à la légalisation du « mariage homosexuel » en revêtant des vêtements frappés d'un logo, il est permis de se demander si nous avons encore la liberté de circuler. Je n'en suis pas sûre ! Circuler habillé de façon indécente ne pose pas de problème, mais il est interdit de porter un sweat-shirt orné d’un logo défendant les valeurs familiales. C'est quand même gênant...

    Permettez-moi de revenir aux notions de droite et de gauche héritées de la Révolution française. La volonté de créer l'homme nouveau, qui sous-tend le projet de Vincent Peillon, n’est-elle pas une constante de l'idéologie de gauche, qui est à la base de tous les totalitarismes modernes, de l’hitlérisme au communisme et au matérialisme actuel ?
    Oui, c'est la création de l'homme par l'homme. On tue Dieu afin que l'homme crée l'homme, mais il le crée hors de la réalité : hors de la réalité des corps, de la nature, de la biologie… C'est le mythe de l'homme nouveau, de la naissance d'un homme parfait, sans défaut, que l'on trouvait en effet chez Hitler. Il porte aussi une aspiration à la toute-puissance : l'homme n’a besoin de personne d'autre que lui-même.
    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie due juin 2013
    www.collectifpourlenfant.fr
    www.printempsfrancais.fr

  • Il était dans la manif samedi soir

    Il a lu ce post et nous a envoyé le lien vers sa vidéo

    "Je me permet de vous contacter suite à votre article intitulé "Messieurs Hollande et Valls, vous venez en un quart d’heure de perdre une centaine d’électeurs". 
    Je faisais parti des manifestants ce samedi 15 juin et avec ma caméra, j'ai pu filmer toute la soirée et en particulier ce que vous dénoncez, c'est à dire : policiers violents roulant à toute vitesse pour nous interpeller etc...

    Sur la centaine de manifestants que nous étions, environ une vingtaine se sont fait arrêtés. Moi-même comme vous pouvez le voir à la fin de la vidéo ai eu beaucoup de chance (grâce à Dieu) de passer entre les mailles du filet policier !"

    . Quand les images corroborent les récits :

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Chronique de livre : Anonyme, Gouverner par le chaos - Ingénierie sociale et mondialisation, Max Milo Editions, Paris, 2010, réédition 2012

    Gouverner par le chaos - Ingénierie sociale et mondialisation est un ouvrage anonyme qui s‘intéresse aux méthodes de contrôle des masses au sein de nos « démocraties » occidentales.

    Un point de départ : Tarnac

    L’ouvrage s’inspire de l’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible et qui fut au cœur de l’actualité lors de « l’affaire de Tarnac ». Cette affaire politico-médiatique fut l’occasion pour le gouvernement de droite, alors au pouvoir, de contrer une pseudo-menace terroriste issue des rangs de l’ultra-gauche suite aux sabotages de caténaires de la SNCF.

    Ainsi l’auteur* du présent ouvrage estime que des techniques de manipulations furent à l’œuvre lors de cette affaire et élargit son propos sur un certain nombre de techniques mises en place dès le début du XXe siècle mais qui pourraient même remonter à des temps plus anciens, ainsi il cite Sun Tzu qui considère que « Tout l'art de la guerre est basé sur la duperie ».

    C’est donc dans une société qui méprise la réalité, qui fonctionne sur le mensonge que nous serions en train de vivre. Le chaos ne serait donc plus ce que rejette le gouvernement, mais ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir et d’accroître sa capacité de contrôle. Nous pouvons songer à quelques exemples récents : l’insécurité est un moyen de justifier la mise en place de la vidéo-surveillance, la loi anti-burqa un moyen d’empêcher tout individu de se masquer le visage, le téléchargement illégal un moyen de justifier le contrôle d’internet, l’usurpation d‘identité une justification à la mise en place les passeports biométriques, le vol favorise le pouvoir des banques (qui gardent l’argent) et l’utilisation de la carte bancaire (munie d’une puce électronique), etc… L’ouvrage démontre aussi rapidement que la crise actuelle est une volonté politico-financière pour augmenter le contrôle social et politique de la finance (ce qui rejoint l’analyse de Michel Drac) comme ce fut toujours le cas et la prise de contrôle de certains organismes financiers (comme JP Morgan, ce qui rejoint ici l’analyse de Pierre Jovanovic).

    L’homme : une machine comme une autre

    En décryptant l’ingénierie sociale, l’auteur nous démontre que les apprentis-sorciers du Nouvel Ordre Mondial considèrent l’être humain comme une machine que l’on peut reprogrammer à souhait en usant d’un certain nombre de techniques. Pour ce faire, différentes disciplines sont employées dans le domaine politique ou médiatique pour manipuler l’opinion : « le marketing, le management, la robotique, le cognitivisme, la psychologie sociale et behaviouriste (comportementale), la programmation neurolinguistique (PNL), le storytelling, le Social Learning, le reality-building. » (p.19)

    C’est un véritable musée des horreurs que dépeint l’ouvrage où toutes les stratégies les plus machiavéliques sont mises au point pour manipuler et contrôler les populations en recourant le moins possible à la violence. L’auteur n’hésite pas à utiliser les termes de « piratage » et de « hacking » pour parler de processus visant à modifier totalement, voire à violer, l’esprit et la pensée des individus. Le terme d’ « ingénierie sociale » qui fait l’objet d’un chapitre et qui revient fréquemment est d’ailleurs assez révélateur puisque théoriquement l’ingénieur travaille sur des machines, du « non-vivant » alors qu’il s‘agit pour ceux qui nous gouvernent de travailler sur des êtres vivants. De fait, nous ne sommes pas surpris à la fin de l’ouvrage de lire quelques considérations sur le transhumanisme dans le chapitre « Le biopouvoir ».

    Le refus des limites et la volonté de dissoudre non seulement tous les groupes humains, mais l’Homme lui-même semble être l’objectif du Nouvel Ordre Mondial. Une société de zombies reprogrammés par la pensée unique et dirigés par un gouvernement global au sein du « village global ». L’auteur n’est absolument pas dupe de cette volonté affichée par certains individus comme Attali, Minc ou Brzezinski (mentionnés dans le livre) et n’hésite pas à montrer les dangers qui nous guettent à voir se dissoudre la famille, le clan, la tribu ou la nation. Il considère que la frontière est essentielle à l’être humain dans son acception polysémique. C’est l’introduction du chapitre Tittytainment qui attire ici notre attention : « Les architectes** de la mondialisation l’ont parfaitement compris : pour être vraiment efficace, la fabrique du consentement [NDLR : titre chapitre précédent] suppose l’abolition de toutes les frontières. En effet, c’est le maintien de frontières, à tous les niveaux de l’existence, qui rend possible la comparaison, la contradiction, la possibilité de dire « non » et tout le jeu de la dialectique qui s‘ensuit. C’est aussi le maintien de frontières qui appuie le protectionnisme économique, nécessaire si l’on souhaite conserver l’autonomie matérielle et l’indépendance intellectuelle qu’elle permet. » Nous ne pouvons que souscrire à cette réflexion. Dans un autre passage du livre, l’auteur poursuit ce raisonnement à propos du corps humain. La peau (l’épiderme) est la frontière entre l’intériorité et le monde extérieur, l’environnement, cette « frontière naturelle » est ce qui permet à chacun de conserver une part de secret, et c’est cette part de secret, constitutive de notre identité, et source d’imprévu, qui est intolérable pour le Système, qui cherche donc à valoriser au maximum la mise en place de l’identité numérique. Nous ne pouvons que nous désoler de voir autant de prétendus « militants radicaux » épancher leurs faiblesses de cœur ou revendiquer leurs actions sur certains réseaux sociaux, ce qui constitue du pain béni pour le Système qui n’a plus qu’à se créer un simple compte pour contrôler, se renseigner, faire pression et agir.

    Je considère souvent que ce « refus des limites », des frontières, propre à certaines mouvances « politiques », est le signe d’un esprit profondément puéril, celui de l’enfant refusant l’interdit et refusant les règles. Je suis donc assez satisfait de lire dans cet ouvrage un certains nombres de pages bien menées qui montre que le Nouvel Ordre Mondial a besoin d‘infantiliser les populations, de les faire revenir à un stade préœdipien. Songeons à l’usage en politique du terme « pédagogie », qui signifie étymologiquement « l’art d’éduquer les enfants », et montre la façon dont nous sommes considérés par nos gouvernants. Cette infantilisation, doublée d’une forte individualisation, contribue à l’effritement du groupe et à l’abaissement des capacités de raisonnement, et donc à l’abandon du politique.

    Le chapitre intitulé « La théorie de la jeune-fille » est à ce titre fort intéressant et oppose des principes jeunistes et féministes (encouragés par le NOM***) à des principes hiérarchiques et phalliques. Exprimé ainsi, cela peut paraître un peu « caricatural », je vous invite donc à vous plonger dans ces quelques considérations. Ce chapitre fait suite à celui sur le « Management négatif » qui se conclut entre autre par les théories de Lacan : « Chez Lacan, les groupes humains peuvent se comprendre dans les termes de la logique ensembliste, ou théorie mathématique des ensembles. Lacan distingue au moins quatre modes d’organisation, modes relationnels qu’il appelle des discours : le discours du maître, où le chef domine : le discours de l’hystérique, où l’individu domine : le discours universitaire, où le savoir domine : le discours analytique ; où l’incertitude domine. (Lacan a aussi mentionné une fois dans œuvre un cinquième discours, celui du capitaliste, qui nous semble être une variante de celui de l’hystérique). La formation d‘un ensemble humain, donc l’organisation d’un groupe, requiert de soumettre les individus à une hiérarchie verticale, à un discours du maître, une autorité, une Loi, un phallus symbolique en position d’exception par rapport aux membres du groupe. » Pour ma part, et à la suite de certaines réflexions au sein de l’ouvrage, il me semble important que le discours du maître soit soutenu par le discours du savant.

    Au-delà du constat, auquel je souscris pleinement, j’adhère à une bonne partie des réflexions formulées par l’auteur. Cependant certains aspects sont à discuter.

    Une critique : lutte des classes et question ethnique

    Influencé par l’ultra-gauche, l’ouvrage se fait donc au fur et à mesure un plaidoyer pour la lutte des classes et s’avère plutôt critique sur la question ethnique.

    Nous ne nions pas la possibilité d’une lutte des classes, d’ailleurs, la citation du milliardaire Warren Buffett, présente dans l’ouvrage, est édifiante « Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui a mené la lutte. Et nous sommes en train de gagner. ». Pour l’auteur, la question ethnique ferait son irruption dans la politique française à la suite de l’action combinée à partir de 1983 du Front national d’un côté, qui exacerberait cette question et de SOS Racisme de l’autre qui en ferait un nouveau combat social. L’auteur précise également que la question ethnique n’a jamais eu une grande importance en France. Le but de cette question « secondaire » serait de détourner de la lutte des classes. J’apporterai un bémol à ses réflexions.

    Tout d’abord, il est vrai qu’autant le FN que la gauche et l’extrême-gauche ont utilisé la question ethnique a des fins électorales. Concernant la gauche, le rapport récent de Terra Nova est un aveu. La gauche s’est débarrassée des classes populaires autochtones au profit des « jeunes », des homosexuels et des immigrés, groupes sociaux pouvant être considérés par eux comme des « minorités ». Le tournant libéral de la gauche coïncide astucieusement avec cette stratégie. Afin de masquer son « à-plat-ventrisme » face au Capital, la gauche a agité le hochet de l’anti-racisme. Dans le cas du FN, et dans ce qu’il est convenu d‘appeler médiatiquement « l’extrême-droite », cette question ne saurait relever d’un simple « calcul » politique. Historiquement, les mouvements dits « nationalistes » voire « fascistes » ont toujours compté une portion congrue de non européens (ce fut le cas lors du 6 février 1934, ce fut le cas au sein du PPF, de la LVF puis après guerre du PFN ou d’Occident). Le nationaliste français n’a jamais été un racisme primaire à la sauce amerloque. Cependant, cette question a cessé d’être secondaire lorsque le Capital a utilisé la main d‘œuvre étrangère contre la main d’œuvre autochtone. L’afflux de millions d’allogènes a déplacé cette question « secondaire » (y compris chez les nationalistes) comme devenant une question centrale. Il est impossible aujourd’hui de nier, même pour un marxiste ou un anarchiste sérieux, que la question ethnique est devenue importante, tant elle est facteur de désordre, désordre voulu pour déstabiliser le « marché du travail », autant que la cohésion sociale, ou tout simplement pour créer de nouvelles formes de « stratégie de la tension » (Occident vs Islam, par exemple). Dans ce qu’on appelait jadis le Tiers-Monde, la reconquête contre les puissances coloniales capitalistes est souvent passée par une quête identitaire (indigénisme sud-américain, souvent catholique, nationalisme hindou, panarabisme, bouddhisme, etc…). D’ailleurs l’auteur ne s’y trompe pas puisqu’il considère bien que le NOM veut détruire les structures traditionnelles… Bien que seulement 1% du livre concerne cette question, il m’a semblé important de faire quelques commentaires. Aussi cela prépare une fin qui ressemble à un soufflet au fromage s’effondrant sur lui-même, un délire sur le CNR et un appel des anciens résistants (dont les sinistres Aubrac et le médiatique Hessel) à s’engager (contre le NOM). On peut émettre autant de réserve qu’on veut sur les régimes totalitaires (particulièrement sur les lobbies pharmaceutiques et chimiques allemands), cela n’empêche pas de rester lucide. Comme le montre bien l’auteur, l’essentiel de ce projet mortifère est un produit des milieux anglo-saxons, et ce bien avant la Seconde Guerre mondiale. Nous n’avons pas souvenir que les « résistants » se soient opposés à cette époque, puis au cours de leur existence à l’influence des milieux anglo-saxons… A l’inverse d’un certain Ezra Pound, qui l’aura chèrement payé.

    En somme, à l’exception des dernières pages, il s‘agit d’un très bon ouvrage, essentiel pour comprendre les mécanismes de contrôle et de programmation de l’esprit humain et le projet du NOM.

    * par commodité j’ai choisi de parler de « l’auteur » au singulier même si l’ouvrage est peut-être écrit par plusieurs personnes.

    ** le choix du terme « architecte » est surement inconscient, mais ne peut que nous faire sourire, lorsqu’on sait que le rôle que joue le « Grand Architecte de l’Univers » dans la franc-maçonnerie.

    *** NOM = Nouvel Ordre Mondial

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Géopolitique et prospective : une nouvelle géopolitique du Maghreb

    Par Mehdi Taje, géopoliticien et spécialiste des méthodologies de la prospective, directeur de Global Prospect

    Remise en cause du modèle économique dominant, crispations identitaires et nationalistes, aspiration des peuples à la liberté et à la gouvernance démocratique,...

    ...restructuration en cours du monde arabe, ruptures technologiques, surprises stratégiques, croissance des dépenses militaires, en particulier au sein d’États contestant la suprématie occidentale, rivalités et tensions croissantes entre États, course à la sécurisation des ressources énergétiques et minérales, démographie galopante[1], primauté de la mer sur la terre[2], exigences environnementales, retour en force du religieux, fragmentation des continents, exacerbation des menaces transnationales, etc. sont autant de marqueurs de la fin d’une époque et de l’ouverture d’une autre, sans pour autant être en mesure d’en dessiner les contours.

    La crise syrienne est révélatrice de l’exacerbation des rivalités entre les forces de l’unipolarité visant à maintenir les États-Unis en tant que moteur de la transformation du monde à leur image et les forces de la multipolarité œuvrant à l’émergence d’un monde multipolaire (Chine, Russie, Inde, Iran, etc.). Les rivalités s’exacerbent au fur et à mesure que la concurrence s’aiguise et que les rapports de puissance s’inversent : la tendance est à l’érosion du leadership américain et « la bagarre multipolaire » est engagée selon les propres termes d’Hubert Védrine. Ces pôles de puissance portent une vision du système international qu’ils entendent modifier en fonction de leurs intérêts stratégiques et de leurs propres agendas et ils bâtissent des projections géopolitiques d’envergure et des représentations collectives de l’avenir. [...]

    La suite sur RealpolitikTV

    http://www.actionfrancaise.net

  • La résistance de salon, c’est terminé

    La résistance de salon, c’est terminé

    Interrogé sur Radio Notre-Dame, un Hommen déclare :

    "Rétrospectivement, était-ce une bonne idée d’intervenir pendant la finale de Roland-Garros ?

    Aujourd’hui nous sommes dans une situation où le gouvernement empêche le peuple opposé majoritairement à la loi de s’exprimer. Il camoufle les manifestations, et les médias n’ont que peu d’accès aux vraies informations. Il est indispensable de libérer la presse, en particulier à l’international, comme cela s’est vu lors de Roland-Garros. Rétrospectivement, certaines personnes n’étaient évidemment pas certaines du bien fondé de cette action. Mais cette grogne n’a duré qu’une heure environ sur les réseaux sociaux et puis ils ont compris. Ils ont compris que la résistance de salon, c’est terminé.

    Aviez-vous envisagé d’être interpellé après cet acte ?

    Oui évidemment. On sait le deux poids deux mesures sur ce sujet en France.  Même si juridiquement on ne risquait pas grand chose. C’était sans compter les mensonges du gouvernement et de la justice. En Tunisie, là où 4 Femen étaient en attente de jugement, elles risquaient 6 mois de prison ferme au maximum. En France, les Hommen sous contrôle judiciaire risquent au maximum 7 ans de prison.

    Pensiez-vous que les suites judiciaires de cette affaire seraient si importantes ?

    L’action des Hommen à Roland-Garros a été volontairement manipulée par le gouvernement. Le fumigène dans une main s’est transformé en « violence avec arme par destination ». Le problème c’est que le monde entier a vu les images. On a voulu nous faire peur. Le pouvoir a chargé les chefs d’accusation au maximum. Mais cela ne devrait pas tenir devant un tribunal. La réponse le 18 juillet prochain [Date à laquelle les 4 Hommen placés sous contrôle judiciaire seront jugés NDLR]. [...]

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Gouverner le Moyen-Orient par le chaos 2ème partie

    Publié initialement dans le magazine « Rébellion », n° 57, janvier/février 2013. Par Lucien C.

    Le séparatisme comme méthode de l’Empire
    Chacun de ces trois acteurs, anglo-saxon, sioniste, wahhabite, travaille à son destin impérial. S’il faut les distinguer par souci de vérité et de précision, il faut aussi reconnaître qu’ils convergent, voire fusionnent sur certains points. Ils sont, par exemple, totalement entrelacés et interdépendants sur le plan logistique, notamment en raison d’agréments et de contrats énergétiques, financiers ou d’armement, comme le pacte du Quincy conclu entre les USA et l’Arabie Saoudite en 1945.
    Cette interdépendance se fait à la manière des nœuds borroméens : la disparition de l’un entraînerait dans sa chute la disparition des deux autres, ou du moins compliquerait singulièrement leur existence et hypothéquerait gravement leurs chances de survie à long terme.
    Même s’ils sont liés « à la vie, à la mort », chacun des trois possède néanmoins ses propres raisons et dynamiques internes, indépendantes de celles des autres. Leur attelage est donc fragile et parcouru de fractures actuelles et potentielles. On peut les deviner par l’expérience de pensée consistant à envisager la disparition de leur ennemi commun, au principe du ciment qui les soude : l’État-nation. La liquidation totale et sans retour de l’État-nation, ainsi que de toute forme de souveraineté populaire, de service public et de protectionnisme aux frontières, est le rêve de l’Empire (dont Negri et Hardt, très influents à l’extrême gauche, se rendent complices, prouvant par là que la critique simplement altermondialiste de l’Empire se laisse facilement récupérer par lui). Mais si la multitude des nations souveraines venait à disparaître réellement, les trois impérialismes se retrouveraient alors sans objet, et se retourneraient les uns contre les autres pour la dernière étape de la compétition dans une phase d’entre-dévoration et de destruction mutuelle.
    Emblématiques des trois polarités impériales, les familles Rockefeller, Rothschild et Saoud commenceraient alors à s’attaquer et à s’exterminer. Les alliés stratégiques, alliés objectifs d’hier deviendraient ennemis mortels d’aujourd’hui pour la domination exclusive du monde selon l’adage : « Il ne peut en reste qu’un ». Ne résultant pas d’affinités profondes, leur alliance est donc conjoncturelle, circonstancielle et disparaîtrait jusqu’au dernier atome en cas de réussite de la première étape de leur plan mondialiste : l’abolition des principes westphaliens.
    Sur le plan doctrinal, leur unité et point de convergence réside effectivement dans leur ennemi commun, l’État-nation, dont les fondements ont été définis par les Traités de Westphalie de 1648. Par définition, l’Empire prétend à la totalité et à l’englobement. Sa caractéristique est l’absence de bords et de limites. Il récuse donc le principe même de frontières fixes, qui rétablissent un extérieur, donc une altérité, donc un contre-pouvoir, et il soutient toujours le sans-frontiérisme, ainsi que toutes les structures multinationales, transnationales et supranationales (les structures du Capital).
    Le problème majeur de l’Empire réside dans le concert des nations multiples et aux frontières intègres réintroduisant de l’extériorité et empêchant une tutelle unifiée. L’obstacle à surmonter pour l’Empire loge donc dans le nationalisme et la multipolarité, comme le soulignent Alain Soral ou Alexandre Douguine. Outre l’aspect logistique, le facteur de solidarité des trois branches de l’Empire peut donc être également trouvé dans la méthodologie qu’ils emploient pour parvenir à leurs fins, détruire la souveraineté nationale « une et indivisible », ce qui en géopolitique porte un nom : le séparatisme.

    Du côté anglo-saxon
    La question qui se pose à l’Empire est en fait toujours la même : comment faire monter les séparatismes ? Comment diviser les peuples et les nations pour régner dessus ? L’éclatement des unités nationales permet effectivement d’abolir les seules organisations humaines suffisamment puissantes pour être actrices de l’Histoire et former un contre-pouvoir sérieux et crédible à l’Empire. La démarche anglo-saxonne de production de séparatisme ne date pas d’hier, mais plutôt d’avant-hier, comme en témoignent les écrits du général britannique maintes fois décoré, Frank Kitson, ou les résultats de la Commission Campbell-Bannerman, au début du 20ème siècle.
    Pour réfléchir aux moyens d’empêcher le monde arabe de s’unifier et perpétuer ainsi la domination européenne au Proche et Moyen-Orient, Sir Henry Campbell-Bannerman, le premier ministre britannique de l’époque, réunit en 1907 un groupe d’experts dans le cadre de ce que l’on appelait alors « The Imperial conference » (ou « Colonial conference » jusqu’en 1907). Le compte-rendu des speeches de Campbell-Bannerman au Parlement anglais est accessible sur Internet : on y voit les questions posées par les parlementaires pour obtenir des éclaircissements auxquels le premier ministre se dérobe, arguant du fait qu’il ne lui appartient pas de publier les résultats des discussions mais que c’est à la Commission d’en décider de manière indépendante [1].
    La substance des débats a néanmoins fuité et nous est résumée par Pierre Démeron dans « Contre Israël » (J.-J Pauvert, 1968, pp. 44-45) :
        « L’impérialisme anglais très vite voit le bon usage du sionisme. En 1907 déjà, le premier ministre britannique, Campbell-Bannerman, inquiet de l’éveil des nationalismes chez les peuples colonisés, réunit une commission d’historiens et de sociologues pour étudier les moyens susceptibles de perpétuer la domination européenne : "Les empires se forment, s’agrandissent et se stabilisent un tant soit peu avant de se désagréger et de disparaître... Avons-nous un moyen d’empêcher cette chute, cet effondrement, nous est-il possible de freiner le destin du colonialisme européen actuellement à son point critique ?" (…) À ces questions angoissées la commission répond en montrant la nécessité de lutter "contre l’union des masses populaires dans la région arabe ou l’établissement de tout lien intellectuel, spirituel ou historique entre elles" et recommande de chercher "tous les moyens pratiques pour les diviser autant que possible" et notamment, comme moyen d’y parvenir, l’édification d’une "barrière humaine puissante et étrangère à la région – pont reliant l’Asie à l’Afrique – de façon à créer dans cette partie du monde, à proximité du canal de Suez, une force amie de l’impérialisme et hostile aux habitants de la région". »

    Du côté israélien
    La fameuse « barrière humaine étrangère à la région » et hostile à ses habitants voyait le jour en 1948. Rappelons les paroles mémorables de Yehudi Menuhin au moment de la création de l’entité sioniste : « Le monde ne connaîtra plus jamais la paix. » Un consensus se dégage chez les connaisseurs les plus impartiaux du sionisme, juifs y compris, pour s’accorder sur le fait qu’il semble bien que le cœur du projet sioniste soit de réduire en esclavage ou de détruire, juifs y compris. De fait, le sionisme n’est pas strictement juif, et peut même se révéler antisémite ou antisioniste à l’occasion : des juifs sionistes ont collaboré avec le nazisme, dans la banque ou ailleurs, le Hamas a été créé par Israël, ce sont des juifs sionistes qui ont assassiné Yitzhak Rabin, et par extension les espoirs de paix, etc., etc., etc.
    Dans les pays où ils existent, les réseaux dormants du Mossad, les sayanim en hébreu, font de l’ingérence politique et fonctionnent comme une véritable « cinquième colonne », mais ils recrutent au-delà des individus de confession juive au sens strict. Une étude objective aboutit à la conclusion que le sionisme a aujourd’hui totalement fusionné avec le capitalisme (et qu’il est en train de fusionner avec le transhumanisme). Jusqu’en 1948, le contrôle des médias ou de l’économie par l’usure financière suffisait à l’avancement de ce projet de domination mondiale par l’argent. Depuis 1948, il faut y ajouter l’occupation militaire.
    La parabole talmudique du petit coq juif qui pousse les gros coqs « goyim » – comprendre « chrétiens et musulmans » – à s’entretuer pour régner sur eux nous est rappelée par l’inénarrable Ron Chaya dans une vidéo bien connue qui a fait le tour du Net. Une expression contemporaine de cette volonté de destruction appliquée aux Proche et Moyen-Orient est contenue dans la publication datée du 13 juin 1982, comprenant l’article d’Oded Yinon, haut fonctionnaire israélien du Ministère des relations étrangères, accompagné de sa préface d’Israël Shahak, et intitulé « Israël, une stratégie persévérante de dislocation du monde arabe » :
        « L’article qui suit, d’Oded Yinon présente, me semble-t-il, de façon exacte et détaillée, le projet qui est celui du régime sioniste actuel – le régime de Sharon et Eitan – concernant le Moyen-Orient, à savoir la division de la région en petits États, et le démantèlement de tous les États arabes. Je voudrais, en guise de préambule, attirer l’attention du lecteur sur quelques points : 1 – L’idée que tous les États arabes doivent être fragmentés en petites unités, par l’œuvre d’Israël, est une idée récurrente dans la pensée stratégique israélienne. 2 – On perçoit très clairement le lien étroit qui existe entre ce projet et la pensée néoconservatrice américaine, particulièrement dans les notes de l’auteur pour son propre article [2]. »
    Plusieurs doctrines apparemment sans lien, voire contradictoires, peuvent être liées par des racines communes, effacées par le temps ou par une intention dissimulatrice active. Aujourd’hui, un certain nombre de visions politiques qui semblaient naguère antagonistes se révèlent sorties de la même inspiration et du même moule. Le fil conducteur de ces doctrines issues de l’ésotérisme et l’occultisme réside dans leur fascination commune pour le phénomène de la « destruction », que l’on retrouve à l’identique dans la Kabbale, la Torah (Deutéronome, Lévitique), le Talmud, mais aussi dans la récupération du swastika lévogyre, soit la « croix gammée » orientée à gauche, ou encore dans l’Ordo ab chao illuministe à l’origine du programme capitaliste de « destruction créatrice » chez Schumpeter et de « stratégie du choc » chez Friedman comme du projet révolutionnaire et progressiste de faire « table rase du passé ».

    Du côté wahhabite
    La dissension entre sunnisme et shiisme est pratiquement native de l’islam. Aujourd’hui, le pôle sunnite wahhabite, piloté par l’Arabe Saoudite et le Qatar, est clairement engagé dans une guerre avec l’Iran shiite et ses alliés baasistes. On en voit les résultats en Syrie dans le cadre d’un « hard power » ultra-violent, mais aussi en France, dans le cadre d’un « soft power » d’influence dont la finalité coloniale est la même. De nombreux chercheurs s’accordent à penser que la France sera musulmane à 50% sur le plan démographique à la fin du 21ème siècle. La question est : sunnite ou shiite ?
    L’impérialisme wahhabite étant l’ami de circonstance des impérialismes anglo-saxon et sioniste, on devine pour quelle version de l’islam balance le cœur de Washington et de Tel-Aviv. Le plan de partage de la France entre les trois impérialismes apparaît clairement dans le « Projet Rivkin » révélé par Wikileaks, ainsi que chez divers cadres du sionisme impérial s’exprimant tous en faveur des investissements du Qatar en France. On le voit, se prêtant main-forte, de gros efforts sont déployés par les trois impérialismes pour faire monter les séparatismes ethniques et religieux en Syrie comme en France, et en définitive partout où c’est possible, que ce soit par le financement du terrorisme ou par le soutien aux communautarismes identitaires.
    En outre, il semble que cette compétition sunnite/shiite pour le leadership au sein du monde islamique cache un projet d’encore plus grande ampleur, et qui serait une sorte de Vatican II de l’islam sous pilotage mondialiste. En 2005, un rapport de la Rand Corporation, le think-tank du lobby militaro-industriel américain, intitulé « Civil democratic Islam. Partners resources and strategies », rédigé par l’auteur féministe Cheryl Benard, détaillait de manière extrêmement précise un vaste programme d’ingénierie sociale visant à introduire dans l’islam des clivages et des fractures obéissant aux intérêts occidentaux, de sorte à pouvoir adapter cette religion plus facilement à la modernité libérale anglo-saxonne. Traduction d’un extrait du plan par le site Islamotion.tv :
        « Pour encourager le changement positif dans le monde islamique vers une plus grande démocratie, une plus grande modernité, et une meilleure compatibilité avec le nouvel ordre international contemporain, les États-Unis et l’Occident ont besoin de considérer chaque élément avec beaucoup d’attention : − les tendances et les forces internes à l’islam qu’ils entendent renforcer ; − quels sont vraiment les buts et les valeurs de leurs divers alliés potentiels et protégés ; − quelles vont être les conséquences plus larges dans l’avancement de leurs projets respectifs «  [3]. »
    L’Islam de marché (Le Seuil, 2005) de Patrick Haenni rapportait déjà ces tendances modernisatrices et réformatrices qui travaillent l’islam contemporain et qui sont impulsées par divers courants officiellement musulmans, sans que l’on sache très bien s’ils sont vraiment autonomes et émanent authentiquement de l’intérieur de l’islam ou sont en réalité impulsés et sponsorisés depuis son extérieur et, in fine, contre son intérêt. L’islamisme, entièrement placé sous tutorat occidental et capitaliste, pourrait devenir à l’islam ce que le sionisme est au judaïsme. L’application du programme de la Rand Corporation transparaît dans une vidéo réalisée en 2007 par As-Sahab, la maison de production d’Al-Qaïda. On y apprend que les manuels scolaires en Arabie Saoudite sont révisés et modifiés à la demande des États-Unis et que le roi Abdoullah s’oriente vers un dialogue interreligieux d’inspiration syncrétique et labélisé par l’ONU, trahissant de ce fait le devoir de da’wa, c’est-à-dire l’affirmation de la primauté absolue de l’islam sur les autres religions ou institutions, dont découle l’obligation au prosélytisme et au travail de conversion du monde entier.
    Le catholicisme est passé également par cette phase édulcorante, consistant à vider la religion de son principe actif, l’absolutisme, sous prétexte d’adaptation au monde et aux autres cultures. La vidéo commence par une déclaration de Gonzo Gallegos, porte-parole du Département d’État américain : « Depuis plusieurs années nous travaillons avec l’Arabie Saoudite sur la nécessité d’éradiquer tout ce qui pourrait faire allusion au fanatisme envers les autres religions dans les enseignements scolaires en Arabie Saoudite et ailleurs.
    Ainsi, au mois de juillet 2006, le gouvernement saoudien a reconnu la nécessité de réviser et mettre à jour les manuels scolaires et d’effacer tous les passages qui incitent à la haine contre les autres groupes et religions, et il nous a confirmé qu’au début de l’année 2008, ce serait chose faite. » Puis une voix off commente, suivie par le roi Abdoullah lui-même :
        « L’étape la plus dangereuse est celle qu’a entamée le roi Abdoullah en préconisant le rapprochement des religions et l’accord autour d’une religion qu’agréent les Nations-Unies et dont s’acquitteraient tous les peuples. (…) Et si Dieu veut, le plus tôt possible, lorsque nous, toutes les religions, nous serons mis d’accord sur toute bonne chose, je me rendrai aux Nations-Unies. »
    En apparence pacifique, cette démarche de dialogue et d’ouverture relativiste représente en fait la violence ultime pour la religion à laquelle elle s’applique, l’obligeant à renoncer à son absolutisme, à sa dogmatique, à son prosélytisme, donc à son identité, donc à elle-même. Pour détruire, il suffit parfois d’ouvrir [4].
    http://www.egaliteetreconciliation.fr
    Notes :

    [1] Hansard 1803-2005 : Digitised editions of Commons and Lords. Hansard, the Official Report of debates in Parliament. http://hansard.millbanksystems.com/...

    [2] « Israël – Une stratégie persistante de dislocation du monde arabe » http://www.info-palestine.net/artic... http://www.cairn.info/revue-conflue... http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Yinon

    [3] Civil democratic Islam. Partners resources and strategies », 2004, Cheryl Benard. http://www.rand.org/content/dam/ran... « Le plan américain pour corrompre l’Islam », 22/04/2011. http://islamotion.tv/articles/121-r...

    [4] Vidéo postée le 09/11/2012 par Al Mansour Tounsi. http://www.youtube.com/watch?v=-Lao...