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  • Gouverner le Moyen-Orient par le chaos 3ème partie

    Publié initialement dans le magazine « Rébellion », n° 57, janvier/février 2013. Par Lucien C.

    La méthodologie impériale : l’ingénierie sociale négative

    Le remodelage du Moyen-Orient s’appuie donc essentiellement sur des conflits de « basse intensité » et sur la transformation culturelle à marche forcée. Les impérialistes, anglo-saxons, sionistes ou pétro-monarques, cherchent tous à provoquer un pourrissement interne des sociétés car c’est le seul moyen à leur disposition pour étendre leur domination sur de larges zones. Leur méthodologie commune se résume en quelques mots : diviser le bas pour unifier le haut. D’autres noms : destruction créatrice, démolition contrôlée, Ordo ab chao, dissoudre et coaguler, stratégie du choc, stratégie de la tension, problème-réaction-solution, schismogénétique (Gregory Bateson) ou polémogénétique (Gaston Bouthoul).

    Divers compendiums sur ce thème de la production scientifique et rationnelle de conflit à des fins de contrôle social ont été écrits, dont celui intitulé « Gouverner par le chaos. Ingénierie sociale et mondialisation » (Max Milo, 2010). Rédigé comme un manuel d’introduction aux techniques d’entropie sociale provoquée, cet ouvrage récapitule les fondements théoriques et les grandes orientations de l’ingénierie sociale, laquelle s’est beaucoup appuyée au 20ème siècle sur la cybernétique, les sciences de la gestion et les découvertes de la psychanalyse et de la psychologie comportementale.

    À la suite de cet ouvrage, nous appellerons cette méthode de management volontairement destructeur des groupes humains : l’ingénierie sociale négative. Cette démarche « diabolique » au sens étymologique de « celui qui divise », consiste à faire entrer l’humanité dans un état de crise permanente et perpétuelle, mais toujours sous contrôle, démarche paradoxale et aboutissant à un effet double et apparemment contradictoire : diviser, décentraliser et désorganiser toujours plus le bas de la pyramide sociale, ce qui permet, par effet de vases communicants, d’unifier, de centraliser et d’organiser toujours mieux le haut de cette même pyramide sociale. Accélérer artificiellement l’entropie des groupes humains en amplifiant les tendances centrifuges qui les parcourent, pour produire par contraste de la néguentropie centripète au niveau du contrôle. En un mot : « vampirisation ». Tel est le nom littéraire de ce transfert d’énergie et d’information.

    Exacerber les rivalités mimétiques identitaires

    Cette « division du bas » s’appuie notamment sur ce que René Girard a repéré sous le terme de « rivalité mimétique » (ou Jacques Lacan de « capture imaginaire »). Il s’agit du processus de montée aux extrêmes et de crescendo de violence qui saisit deux acteurs engagés dans un rapport de forces. On le connaît aussi sous les termes de « vengeance », ou de « vendetta », parfaitement exprimé dans la loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent » (complété, dit-on, par Gandhi : « … et le monde finira aveugle. »)

    D’après René Girard, ce n’est cependant pas l’Hindouisme mais le Christianisme, par l’imitation du Christ refusant la vengeance et s’offrant en bouc émissaire à ses bourreaux, qui doit permettre de sortir honorablement de ce mécanisme comportemental schismogénétique et producteur d’une spirale de violence infinie. Ne pas répondre à la violence par une autre violence en miroir semble bien être le seul moyen d’en finir avec la violence. (Même si, à force de s’effacer devant autrui, on risque tout simplement de disparaître).

    À l’opposé, l’ingénierie sociale négative consiste à produire de la violence, ou du moins du séparatisme, de l’envie de se séparer. Comment ? Dans un premier temps, en s’appuyant sur ce que Freud a appelé les « petites différences narcissiques » pour les exacerber au maximum et les rendre insupportables. Aucune société n’étant parfaitement homogène, il suffira de repérer les éléments hétérogènes pour les stimuler, les cultiver, les amplifier, les grossir. Rompre la coexistence pacifique de gens qui se ressemblent, mais pas totalement, en soulignant leurs petites différences afin d’aboutir à la constitution de camps tranchés, opposés et irréconciliables. Les séparatismes peuvent donc être régionalistes, ethnicistes, culturalistes, mais aussi sexuels (entre hommes et femmes) : ils ont toujours une dimension profondément « identitaire », de droite (ethnico-culturelle) mais aussi de gauche (théorie du genre, homophilie/hétérophobie).

    La dislocation des États-nations (et de tout groupe humain) s’appuie sur la « fabrication des camps » : faire monter les rivalités mimétiques en germes dans tout groupe humain pour aboutir à une situation de « tiers exclu », que l’on se regarde en chiens de faïence sans communiquer, sans médiatisation, sans relation. Il faut arriver à une situation de face à face sans dialogue, ni compromis. Par exemple, certains groupes appartenant à la mouvance nationaliste donnent l’impression de vouloir exacerber les tensions entre musulmans et chrétiens, en s’appuyant sur tous les faits divers glanés dans l’actualité qui soulignent la moindre friction avec l’Islam, et en passant sous silence tous les problèmes bien plus profonds soulevés par le sionisme et le lobby pro-israélien. Il est évident que ces mouvements visent en réalité à stimuler toutes les tendances islamophobes de l’électorat nationaliste et à marginaliser les tendances antisionistes. Le but de la manœuvre est bien évidemment d’aligner l’électorat nationaliste sur les droites européennes identitaires, inoffensives pour l’Empire car régionalistes, sionistes et islamophobes comme il faut pour alimenter le « choc des civilisations », ainsi que néolibérales au niveau économique et en définitive parfaitement compatibles avec l’Union européenne et intégralement solubles dans le mondialisme et la mort des nations.

    Conclusion

    Une quantité non négligeable d’analyses et d’indices convergents semble montrer un relatif désengagement de l’empire anglo-saxon du Moyen-Orient. Affaiblis par une situation économique peu reluisante, les États-Unis seraient de plus en plus tentés par un repli isolationniste, ou par un redéploiement dans la zone pacifique, laissant en plan leurs alliés israélien et pétro-monarchiques ou les confiant à d’autres garde-fous. De fait, judéo-centrisme et islamo-centrisme sont bel et bien deux corps étrangers parasitaires au sein des USA, dont ces derniers devaient se fatiguer nécessairement un jour ou l’autre.

    On notera toutefois que les partisans jusqu’au-boutistes du sionisme impérial ne l’entendent pas de cette oreille et ont bien l’intention d’entraîner de force les États-Unis dans une nouvelle guerre totale à leur service, comme ils le firent déjà deux fois au 20ème siècle. En effet, des informations attestent de la vraisemblable planification d’un coup d’État sous « faux drapeau » sur le territoire américain. Un mémorandum du 21/11/12 publié par la Maison-Blanche et signé de Barack Obama mentionne explicitement l’existence de menaces pour le pays émanant de l’intérieur même du gouvernement : «  Presidential Memorandum – National Insider Threat Policy and Minimum Standards for Executive Branch Insider Threat Programs  [1]. »

    On en trouvera un commentaire assez exhaustif sur De Defensa sous le titre « L’extraordinaire mémo de Obama », confirmant ce dont Thierry Meyssan parlait dans « Obama II : la purge et le pacte » : « Cette nouvelle politique étrangère [de Obama] se heurte à de fortes résistances à Washington. En juillet, des fuites organisées dans la presse avaient fait capoter l’accord de Genève et avaient contraint Kofi Annan à la démission. Le sabotage semble avoir été ourdi par un groupe d’officiers supérieurs qui n’admettent pas la fin de leur rêve d’empire global. » Et dans un entretien avec le magazine Geopolitika à propos du 11 Septembre :

    « Ces attentats, ce coup d’État, et les crimes qui ont suivi ont été organisés par ce qu’il convient d’appeler l’État profond (au sens où on emploie cette expression pour décrire le pouvoir militaire secret en Turquie ou en Algérie). Ces événements ont été conçus par un groupe très fermé : les straussiens, c’est-à-dire les disciples du philosophe Leo Strauss. »

    Et pour avoir une vision historique d’ensemble, on se reportera également à l’article très complet de Laurent Guyénot, « Le triple jeu des néoconservateurs », sur le site du Réseau Voltaire [2].

    Le scénario le plus probable est évoqué par Gordon Duff dans « Nuclear Christmas, false flag in America to blame Iran » : en résumé, les réseaux israéliens (straussiens, néoconservateurs) infiltrés au plus niveau de l’appareil d’État américain (double nationalité aidant) et qui ont déjà tenté un putsch sous faux drapeau avec le 11 Septembre pour prendre le contrôle de la politique étrangère et intérieure des USA (invasions diverses, Patriot act) en leur désignant le bouc-émissaire du « terrorisme islamiste », ces réseaux israéliens ne sont pas satisfaits et ils sont prêts à recommencer mais en pire, car les États-Unis commencent à leur échapper de nouveau. Ils vont donc tenter un deuxième coup d’État sous « false flag », nucléaire cette fois-ci, le 9/11 n’ayant pas suffi, et en accusant l’Iran. Or, l’Iran possède bien des armes nucléaires, et depuis 2005 (cette technologie étant toujours appliquée dans le militaire avant le civil).

    D’après diverses sources indépendantes, les USA ont fourni à l’Iran les plans de la bombe atomique par erreur dans les années 1990, avec le coup de pouce d’un Pakistanais. Pour plus d’informations, on se reportera aux sources ouvertes traitant de l’Opération Merlin et aux révélations d’un agent double dans le Washington Times. Le territoire iranien est donc sanctuarisé. Les Renseignements israéliens le savent, et savent aussi qu’une guerre déclarée contre l’Iran aboutirait à rayer Israël de la carte. Mais les espoirs messianiques sionistes d’en sortir vivant malgré tout animent apparemment le cabinet du premier ministre, qui compte s’appuyer comme d’habitude sur l’armée américaine pour mener cette guerre apocalyptique  [3].

    Que les États-Unis d’Amérique soient sous contrôle israélien ou possèdent encore leur souveraineté politique et géopolitique est difficile à discerner et finalement de peu d’importance. Dans tous les cas, l’affaiblissement de l’empire anglo-saxon affaiblirait mécaniquement l’impérialisme sioniste (ainsi que le wahhabite). De sorte à hâter les événements au moyen d’énoncés performatifs à fonction de prophéties auto-réalisatrices, il nous revient donc de « communiquer » sur l’après-Empire pour le faire tomber plus vite. Accélérer la chute de quelque chose qui n’est pas viable et dont la fin est de toute façon inévitable. Des tendances centrifuges profondes, sécessionnistes et séparatistes, traversent déjà les USA et Israël (pinkwashing, sionisme rose), tendances entropiques qu’il nous revient de souligner, de stimuler, d’amplifier, et qui nous autorisent à parler dès à présent de l’après-USA, de l’après-Israël, et de l’après-dictature wahhabite. Ces trois entités fauteuses de guerres, semeuses de troubles et de chaos, soutiennent en définitive le même projet morbide, mélange de capitalisme déchaîné et de religiosité simulée et hypocrite. L’échec de leur vision mondialiste signifiera la survie de l’humanité. Travailler activement à leur disparition définitive et sans retour ne relève donc que de la légitime défense [4].

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

    notes :

    [1] « Presidential Memorandum – National Insider Threat Policy and Minimum Standards for Executive Branch Insider Threat Programs », 21/11/2012, Barack Obama. http://www.whitehouse.gov/the-press...

    [2] « Le triple jeu des néoconservateurs », Laurent Guyénot, Réseau Voltaire. http://www.voltairenet.org/article1...

    [3] « Nuclear Christmas, false flag in America to blame Iran », 20/12/2012, Gordon Duff. http://www.presstv.ir/detail/2012/1... « Opération Merlin » http://fr.wikipedia.org/wiki/Opé... « L’Iran a déjà des armes nucléaires » http://www.wikistrike.com/article-n... http://www.washingtontimes.com/news...

    [4] « Les divers usages du "mariage pour tous" : eugénisme, marchandisation des corps et "sionisme rose" » http://www.scriptoblog.com/index.ph...

  • Guyane : Pourquoi le territoire pourrait bien exploser

    La territoire ultra-marin d’Amérique du Sud est dans une situation économique, sociale et démographique qui ressemble à une poudrière.

    On ne regarde pas assez les billets de la Banque de Francfort.

    Tout en bas, à gauche, sur le flanc de l’omega grec, est porté la silhouette d’un territoire lointain et ultra-marin, la continuité de la République française sur le continent sud-américain, la Guyane.

    Terre française de même ancienneté que l’Alsace et bien longtemps avant la Savoie ou le comté de Nice, d’une superficie de 80 000 km² soit plusieurs régions de la métropole, elle aurait pu faire le double sans un malheureux arbitrage pris à la fin du dix-neuvième siècle qui en donna la moitié à l’État d’Amapa de la fédération brésilienne.

    La Guyane française est un produit de l’Histoire et de la volonté qui en a fait une terre française de droit commun alors même que les Guyanes britanniques et hollandaises prendront leur indépendance sous le nom de Guyana et de Surinam, dans des conditions rudes, rupture avec le Commonwealth pour le Guyana et guerre civile à la fin des années soixante-dix pour le Surinam.

    La Guyane française a donné au pays une liste d’hommes et de femmes célèbres, Galmot, Eboué, Monnerville et, plus récemment, la nouvelle icône de la gauche française, Christiane Taubira.

    Pour autant, la “France équinoxiale” est aujourd’hui confrontée à de graves défis qui en font le lieu des plus fortes tensions potentielles de l’outre-mer français.

    La Guyane est le seul territoire de la République qui connaisse un taux de croissance démographique qui la rapproche des pays du tiers-monde ; passée de vingt mille habitants vers 1950 à près de deux cent trente mille habitants aujourd’hui, une augmentation annuelle de près de dix mille personnes par an, soit de quatre pour cent environ, du fait du nombre d’enfants par famille particulièrement élevé et surtout de l’immigration très forte que connait le territoire.

    La Guyane est le premier niveau de vie d’Amérique Latine ; sans doute, certains quartiers de Rio ou de Sao Paulo ont-ils un revenu supérieur mais en moyenne c’est dans le petit territoire, entre les deux fleuves du Maroni et d’Oyapock que se situe le plus grand lieu de richesse du sous-continent avec environ 16 000 euros annuel de Pib par personne.

    Du coup, la Guyane attire des gens venus d’un peu partout : les Surinamais et les Brésiliens en premier lieu, qui sont à ses frontières ; les lignes de séparation sont parfaitement poreuses, traverser l’un ou l’autre fleuve prend en gros vingt minutes, les points de passage se répartissent sur des dizaines de kilomètres ; oh certes il existe bien des check-points fixes tenus par la gendarmerie sur les routes qui mènent à Cayenne et à Kourou mais les contourner par la forêt ou par la côte est un jeu d’enfants.

    Il en va également pour les Haïtiens qui, arrivés sans visa à l’aéroport de Paramaribo (les Surinamais qui savent qu’ils ne resteront pas chez eux ne sont pas regardants), empruntent les mêmes voies; la Guyane est la première destination de l’émigration haïtienne, souvenir de la francophonie oblige, et on peut raisonnablement penser que le tiers de la population du territoire a aujourd’hui cette origine.

    Mais l’attraction guyanaise retentit aujourd’hui encore plus loin : ce sont les Péruviens, qui remontent des filières compliquées le long de l’Amazone, les ressortissants de la République Dominicaine qui suivent les mêmes chemins que les Haïtiens et, même, la petite communauté des Afro-américains de Colombie, particulièrement maltraités dans leur pays d’origine, qui tentent sa chance sur le territoire de la République.

    Bref, la Guyane reçoit à jet continu des flux migratoires auxquels elle ne peut promettre ni des emplois, ni même des maisons malgré une urbanisation galopante des principales agglomérations du territoire.

    C’est que l’économie guyanaise souffre des maux classiques de l’outre-mer français que la croissance de la population porte à l’incandescence.

    L’économie guyanaise a comme cœur la fonction publique qui occupe la moitié des emplois, dont les traitements de base sont de quarante pour cent au-dessus de ceux de leurs collègues métropolitains, agrémentés d’une indemnité dite de “sujétion et d’installation” ( prime moustique selon les indépendantistes) d’un montant de seize mois de traitement pour quatre ans de présence (et que, malgré ses envies évidentes, Bercy n’arrive pas à faire disparaître). Le reste de l’économie est composée d’un peu d’agriculture et de pêche et, surtout, des services que génèrent la présence de fonctionnaires au haut pouvoir d’achat (la base spatiale de Kourou est un monde à part qui n’a que peu de conséquences sur l’économie guyanaise en général).

    Le résultat, eh bien, le résultat est que les prix guyanais sont particulièrement élevés (les quatre yaourts au fruit que l’on paye 1,80 euros à Paris sont à 2,5 ou une petite cylindrée passe de 6000 euros en métropole à 10 000 tout compris) ; et qui dit prix dit, bien évidemment, coûts qui ressemblent à des coûts allemands plongés dans un continent où ils sont plus proches de ceux du Paraguay.

    Autrement dit, les quelques produits sympathiques que produit la Guyane (les jus de fruit de la Caresse Guyanaise, tout un programme, sont délicieux ou encore les confitures à la Goyave et au rhum, un régal) ne peuvent être consommés que sur place faute qu’un quelconque client étranger puisse en payer le prix.

    Le financement de l’économie de la Guyane repose, dès lors, sur les subventions de la République, subventions directes comme pour les autres collectivités territoriales, subventions indirectes de la défiscalisation; et là, mauvaise nouvelle, le Conseil constitutionnel en supprimant le 4% du revenu déductible a renvoyé le dispositif, pourtant essentiel au développement du bâtiment, à la maigre déduction de 10 000 euros par contribuable ; rassurons nous, le ministre de l’outre-mer, Victorien Lurel, au-delà de ses considérations sur Chavez qui est Blum et de Gaulle à la fois, travaille d’arrache-pied à trouver une solution qui permettra de continuer la difficulté. L’affaire est en suspens. On demande des esprits imaginatifs.

    Il y a maintenant deux ans un grand espoir a soufflé sur le territoire : le pétrole ; de bons esprits s’étant avisés que du temps du continent unique de la Pangée, la Guyane se trouvait en vis-à-vis de l’actuel Ghana, et que le Ghana est un pays pétrolier, et qu’au surplus le Vénézuela qui n’est qu’à un peu plus de mille kilomètres de la frontière nord de la Guyane est également un pays pétrolier ; des recherches ont donc été effectuées dans les eaux territoriales, à cent kilomètres au large, par la compagnie Shell qui ont donné des résultats très prometteurs : on a parlé de possibilités allant jusqu’à dix pour cent de la facture pétrolière française et quelques élus locaux discutaient déjà de la part revenant aux collectivités, pourquoi pas jusqu’à soixante quinze pour cent des royalties que verserait la compagnie pétrolière.

    Las ! On sait que l’Amérique du Sud fut le continent de l’El Dorado ; malgré un soutien appuyé des gouvernements français, les socialistes allant jusqu’à virer l’éphémère ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq, qui fit mine de s’opposer à la délivrance des permis de recherche, les deux sondages suivants n’ont rien donné et le seul sondage positif ne suffirait pas à rendre l’exploitation rentable ; on est parti pour un quatrième sondage, croisons les doigts pour que l’or noir soit au rendez-vous sinon, la Guyane reviendra à ses difficiles problèmes.

    A 230 000 habitants aujourd’hui, probablement à 500 000 en 2030, date où la ville frontière de Saint-Laurent-du-Maroni dépassera Cayenne en habitants, comment, sans l’apport de la rente pétrolière, pourra t elle les résoudre ?

    L’immigration est, en effet, aujourd’hui un casse-tête ; la reconduite à la frontière des immigrants clandestins est presque sans effet, dès lors que les frontières sont poreuses et qu’il n’existe pas de dispositif de droit avec certains pays comme le Guyana, pourvoyeur d’immigrants souvent impliqués dans la délinquance.

    L’ordre public devient, de plus en plus difficile à maintenir, qui parait, certains jours, échapper en partie aux autorités françaises ; si l’Etat français parait avoir marqué des points dans sa lutte contre l’orpaillage clandestin, la petite délinquance semble se diffuser dans les villes de Guyane, en particulier à Kourou, sans qu’aucune solution apparaisse facile à trouver tant le cumul de l’immigration et du chômage, produit lui-même de la démographie pèse lourdement.

    Le changement institutionnel permettra-t’il au territoire de trouver des solutions plus adaptées à son développement et à la maîtrise de ses rythmes ?

    La Guyane avait jusqu’ici un département et une région superposées; consultés, les électeurs guyanais ont souhaité qu’une seule grande collectivité les remplace. Les élections auront lieu dans deux ans, par désignation d’un élu par grands cantons dont la carte n’a pas encore été établie. La compétition sera rude et complexe tant la situation politique guyanaise n’obéit pas aux règles de la métropole. Car en Guyane tous les élus sont de gauche, à l’exception de Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent-du-Maroni qui fut ministre UMP, et pour le moment gêné par le procès où il comparaitra l’automne prochain après sa mise en examen dans des affaires de marché public.

    De gauche, les deux sénateurs et les deux députés, de gauche la majorité du conseil général, qui vient du Parti socialiste guyanais (indépendant du parti socialiste), emmené par M.Tien-Long, de gauche également la majorité du conseil régional, présidé par l’ancien maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, qui vient également du parti socialiste guyanais, mais a crée son propre parti ; la majorité régionale présente l’originalité d’être la seule de la République à être de gauche et à avoir soutenu Nicolas Sarkozy, au point que la région Guyane a quitté l’association des régions de France, vue comme un pseudopode du parti socialiste.

    C’est probablement entre ces deux blocs que se jouera l’élection de 2015 pour laquelle il serait bien hasardeux de faire un pronostic tant les déterminants valables en métropole n’ont pas cours en Guyane dont les électeurs se prononcent le plus souvent en fonction de la capacité qu’ils prêtent aux élus de tenir la dragée haute à l’État.

    En tout état de cause, la prochaine majorité de la collectivité unique aura fort à faire à l’heure des restrictions budgétaires. La seule certitude est que son avenir demandera du travail et de l’imagination.

    Atlantico  http://fortune.fdesouche.com

  • La notion de « personnalité différenciée »

     

    La notion de « personnalité différenciée »
    Cet article n'est que le premier d'une série où seront étudiées différentes personnalités de ce type, présentes dans la littérature, que cela soit sous la forme roman ou théâtre. Je ne m'interdirai pas non plus d'aller chercher dans l'histoire réelle, ces personnes au profil atypique, presque toujours en désaccord dans leur rapport au Monde, avec leurs contemporains.

    Si c'est le terme de « personnalité » et non celui d »individu » qui fut choisi, ce n'est pas là fait du hasard. L'individu, parce que simple élément, ne peut que faire partie d'un ensemble où l'on trouve ses semblables, qui lui ressemblent beaucoup. Dans l'expression « Cinq individus », c'est le chiffre 5 qui est le plus important et non chacun des individus constituant tous réunis, l'ensemble. A contrario, même si théoriquement, il est toujours possible de rassembler des personnalités différenciées, afin d'en constituer un ensemble, aucune d'entre elles ne pourra être intervertie avec une autre. C'est ainsi que Léon Bloy, personnalité différenciée et catholique d'exception, prend de façon surprenante la défense des Juifs dans le cadre d'un ouvrage intitulé justement, « le salut par les juifs », ce à une période où l'antisémitisme prend à nouveau son envol. Autre personnalité différenciée, Edouard Drumont, tire le constat inverse suite au même problème posé, en apportant son soutien, notamment via l'ouvrage intitulé « La France juive ». Par voie de conséquence, on constate bien que si l'on peut placer les deux hommes dans l'ensemble « personnalité différenciée », cela ne signifiant absolument pas, qu'ils fussent interchangeables.

    C'est très exactement le contraire quant aux hommes que l'on peut qualifier de normaux. Il est un fait rappelé assez récemment par le sociologue Renaud Camus, nous indiquant que « Les pauvres sont des riches qui ont plus d'argent. » Par ce constat, Renaud Camus nous apprend une vérité, à savoir que ce qui fait la distinction entre deux Français aujourd'hui, n'est plus les niveaux culturels ou sociaux, la rémunération constituant la seule différence. Si la notion de « cadre » est assez récente, force est de constater qu'il y a un siècle, des cadres il y en avait déjà. Par exemple, certaines écoles d'ingénieurs, et notamment les plus grandes, furent créées durant la révolution française. C'est ainsi que celui qui, né en 1900, issu d'une de ces grandes écoles d'ingénieurs scientifiques, exerçait donc des fonctions de cadre. Pour autant, il avait fait allemand, anglais, latin et grec. Il avait aussi lu Thucydide, Virgile, Suétone, Tite-Live, Pétrone et plutarque. Et tant d'autres. Aucune difficulté pour lui à l'époque de vous spécifier la différence majeure entre le théâtre de Corneille et celui de Racine, tant cela lui semblait trivial. Tel n'est plus le cas aujourd'hui et bien malheureusement, le jugement de Renaud Camus est d'autant plus grave, qu'il est partagé par les autres sociologues.

    On apprend – j'espère qu'il en est encore ainsi – dans le cadre de leur scolarité, aux adolescents, ce qu'est la littérature à l'eau de rose. Et l'enseignant en classe de citer un paragraphe assez révélateur, de ce type de littérature dont la collection de référence doit toujours être Harlequin. On peut se demander si le fait a bien été compris. A l'évidence, un film comme Titanic, est un film à l'eau de rose. On sait ce que fut le succès de ce film, dont les spectateurs dépassent de très loin le cadre du sous-prolétariat. Si le cinéma de Godard est considéré comme d'auteur, tel n'est assurément pas le cas pour celui de Besson, qui vise les couches culturellement défavorisées de notre population. Pourtant Besson remplit les salles sans difficultés, mélangeant les différentes strates sociales, qui désormais ne sont plus. Si l'on sait le sentiment de supériorité des cadres, quelquefois malsain d'ailleurs, sur leurs subordonnés, on se rend donc compte que dans les faits, rien d'essentiel ne les sépare. Que les personnalités furent depuis bien longtemps, nous le savons; néanmoins aujourd'hui, il me semble qu'elle sont bien moins nombreuses que naguère, et plus grave, que la base devient de plus en plus uniforme, ce qui n'est autre que le rêve de bien des dirigeants totalitaires.

    On comprendra donc le pourquoi de la série d'articles à venir.
    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com/
  • Le "front républicain" en berne

    L'ancien maire UMP de Saint-Gilles (Gard) a annoncé lundi son ralliement à Gilbert Collard (Rassemblement bleu Marine), au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux élections municipales de 2014. Dans les deux heures, le vice-président de l'UMP, Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, a demandé l'exclusion d'Olivier Lapierre...

    De son côté, Rachida Dati, également vice-présidente de l'UMP, a déclaré :

    R"Le FN ne serait rien si la droite renouait avec le peuple, avec ses préoccupations, si elle offrait un projet de société alternatif crédible comme nous l'avions fait lors de la campagne de 2007 [...] il faut nous remettre au travail pour incarner au niveau des idées, mais aussi au niveau des personnes et des comportements, un renouveau, réincarner un vrai mouvement populaire".

    "Et cessons de brandir «le front républicain» qui n'a plus d'autre sens aux yeux des Français qu'un déni de démocratie qui depuis 30 ans ne permet pas de juguler les souffrances".

    "[L]e front républicain est devenu pour le PS un moyen de dire que le peuple a tort. Ce n'est ni un programme, ni une ambition pour La France ! Les Français le savent et ont le sentiment que cet appel au +front républicain+ n'est qu'un moyen pour la classe politique de masquer ses échecs et défendre ses seuls intérêts".

    "Cette trêve du débat entre la droite et la gauche face au FN n'a pas de sens. Aider la démocratie et la République supposerait pour la gauche de reconnaître son échec politique et sociologique".

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Abroger la loi Taubira et toutes les lois contraires à la doctrine sociale de l'Eglise

    Excellente tribune du Père Cédric Burgun qui donne suite aux paroles prononcées par le Saint-Père aux parlementaires français : 

    "[...] Voilà donc la phrase mise au banc des accusés :

    « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine. »

    Tout d’abord, une petite leçon de diplomatie vaticane : le pape François s’est exprimé devant un groupe d’une cinquantaine de parlementaires, des deux chambres, représentant les groupes d’amitié France – St-Siège de l’Assemblée et du Sénat (les tenants d’une laïcité intransigeante s’étonneront de l’existence de tels groupes, mais passons …). Ce n’était pas une visite non-officielle des membres de l’association « Chrétiens Élus publics » : auquel cas, les propos du Pape n’auraient pas nécessairement été rendus publics « officiellement ». C’était la visite de parlementaires français au chef d’État du Saint-Siège. Son discours avait été préparé par la Secrétairerie d’État du Vatican – celle-là même qui gère toutes les relations diplomatiques – et le pape ne s’est pas écarté du discours d’un iota, contrairement à son habitude.

    Certes, je comprends qu’on ne veuille pas comprendre : comme disait Jésus, « que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende » ! Mais on ne peut pas dire que les mots du Pape n’étaient pas pesés et qu’ils ne concernaient pas la loi Taubira…

    Plus largement encore, ils ne concernaient pas seulement la loi Taubira, mais toutes les lois ! La Secrétairerie d’État – comme le souverain pontife – est parfaitement au courant de la situation politique en France. Les infos lui remontent régulièrement et pas uniquement par les journaux ! Le pape François connaît les lois qui viennent d’être votées et celles qui attendent encore les Français.

    La Secrétairerie d’État savait aussi que c’était la première fois que le Pape allait s’adresser officiellement à la France. Et donc – comme à son habitude – dans tout discours officiel diplomatique, chaque mot est pesé, évalué, considéré. Oui, le Pape a invité les parlementaires à abroger les lois qui sont contraires à la doctrine sociale de l’Église et sa conception de l’homme. Qu’on le veuille ou non, la parole pontificale de ce samedi 15 juin fut aussi claire que cela ! Et c’est bien cela qui dérange.

    Pourquoi ? Parce que, là, le pape François a posé une question politiquement incorrecte : on s’en rend compte ! Trop souvent, nous avons une vision rectiligne de l’histoire d’un pays, et de son avenir. Nous considérons qu’il n’y a pas de retour en arrière possible et que les choses vont continuer à évoluer en se « dégradant ». C’est la vision de nombreux chrétiens : les choses sont foutues, on a perdu ce « combat », on ne pourra pas revenir en arrière, etc.

    Or, le pape François a rappelé une évidence : avoir toujours comme but d’abroger les lois profondément contraires à la dignité de l’homme et à la vision chrétienne de l’humanité.

    En ce sens-là, oui, le pape François a appelé à l’abrogation de la loi Taubira, mais aussi aux lois de recherches sur l’embryon, aux lois sur l’avortement, et encore à toutes les lois qui créent plus de pauvreté, plus d’inégalité, plus de souffrance (pensons à la faim dans le monde ou aux inégalités toujours plus croissantes).

    Il y a toutes celles qui dégradent la protection sociale des mineurs, qui encourage de nouvelles formes modernes d’esclavage (par exemple la drogue et à l’exploitation de la prostitution). Il y a encore toutes celles qui concernent le droit  à la liberté religieuse ; le développement d’une économie qui n’est plus au service de la personne et du bien commun. Il a appelé à abroger les lois concernant l’euthanasie et qui dessaisissent l’homme de sa responsabilité et de sa dignité.

    Oui, il a appelé à abroger celles qui suscitent des conflits et qui mettent la paix en danger ; oui?il  a appelé à abroger les lois qui reflètent « uniquement les modes et les idées du moment, mais qui (n’) apporte(nt) (pas) l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ». C’est clair. Il vient d’ailleurs d’écrire une lettre au G8 pour demander de ne pas dissocier l’éthique de l’économie.

    On peut ne pas être d’accord [...]" (suite).

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Nouvelles arrestations arbitraires le 16 juin

    La Manif pour Tous accueille François Hollande à M6

    Les opposants au mariage homosexuel se sont réunis (400 personnes environ) devant les locaux de M6 à Neuilly-sur-Seine (92) pour "accueillir" François Hollande Président de la république invité de l’émission Capital.

    Vers 22h00 environ deux cent manifestants décident de partir sur les Champs Elysées à Paris. 23 manifestants seront interpellés.

    Vers 1h00 deux manifestants tenteront d’accéder au Palais de l’Elysée mais seront empêchés devant l’hôtel Bristol à quelques centaines de mètres du palais (à partir de 4’00" sur la vidéo).

    http://www.actionfrancaise.net

  • Élection d’Hassan Rohani : vers un rééquilibrage géopolitique de l’Iran ?

    Élection d’Hassan Rohani : vers un rééquilibrage géopolitique de l’Iran ?

    Le résultat des élections est il une surprise ?

    A l’évidence, aucun analyste n’avait prévu la victoire d’Hassan Rohani au premier tour de l’élection présidentielle [vendredi dernier]. Mais il ne faut pas oublier que l’Iran est un pays imprévisible qui puise sa créativité et son esprit d’innovation dans une culture poétique inaccessible aux prévisions mathématiques.

    Les réformateurs l’ont ils emporté ?

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la distinction entre réformateurs et conservateurs s’avère peu opérante en Iran. La preuve en est que parmi les six candidats en lice, cinq étaient classés ultraconservateurs ou conservateurs pragmatiques. Il s’agit de Saïd Jalili, d’Ali-Akbar Velayati, de Mohsen Rezaï d’Hassan Rohani et de Mohammad Ghalibaf. Seul un candidat, Seyed Mohammad Gharazi, était qualifié de modéré. A ce compte, les Iraniens avaient mathématiquement 83% de chances d’élire un conservateur. C’est oublier que le monde iranien est marqué depuis des siècles par un rêve qui n’a rien de conservateur, celui de réformer le monde musulman en prenant sa tête. Mais ce rêve souterrain, qui hante la plupart des hommes d’État iraniens se heurte à deux obstacles : l’Iran n’est ni Sunnite ni Arabe. Il est par conséquent tenu à l’écart par les pays musulmans qui s’effraient de son inépuisable créativité. Devant ce rejet, les Iraniens sont tiraillés entre deux types d’évolutions : soit un basculement vers l’Occident ou à l’inverse une consolidation des liens avec l’Asie. Même si les Iraniens se perçoivent comme des Occidentaux, ils ont été contraints par les sanctions récentes à se rapprocher simultanément de la Russie et de la Chine pour former une alliance plastique que l’on pourrait qualifier de Nouvel Empire Mongol.

    Il conviendrait, par conséquent, de repenser la distinction entre réformateurs et conservateurs au profit d’un nouveau gradient Occident/Orient. Or cette nouvelle distinction bouleverse les schémas établis car il n’est pas plus conservateur de se tourner vers la Chine que vers l’Europe. La véritable question est par conséquent la suivante : qui l’a emporté entre les Océanides – partisans d’un rapprochement avec la puissance maritime américaine – et les Gengiskhanides – qui souhaitaient un rapprochement avec la Russie et la Chine. Les Iraniens nous ont répondu aujourd’hui de façon totalement inattendue avec la victoire des Iranides un tiers parti qui souhaite le retour à une politique d’équilibre internationale. Aujourd’hui, le Nouvel Empire Mongol connaît un vacillement et ce n’est pas tout à fait un hasard si les chancelleries russe et chinoise ont du mal à se positionner ce soir sur le résultat de l’élection.

    Quel est le profil du nouveau président ?

    Parmi les six candidats, les hommes ayant exercé des fonctions diplomatiques importantes étaient surreprésentés : il s’agissait de Saïd Jalili, ancien Vice-Ministre des Affaires Étrangères, d’Akbar Velayati ancien Ministre des affaires étrangères, et d’Hassan Rohani qui a une grande expérience de la diplomatie puisqu’il a été personnellement en charge du dossier nucléaire. A l’évidence, ces diplomates l’ont emporté sur les spécialistes de l’ordre intérieur

    Peut on espérer un règlement de la question nucléaire ?

    Il faut s’attendre à une inflexion sur ce point. Nous avons aujourd’hui un signe fort. Même s’il est improbable qu’Hassan Rohani remette en cause la volonté de l’Iran de mettre en place une filière nucléaire, les négociations peuvent avancer. Leur échec actuel s’explique en partie par la très grande difficulté pour les Occidentaux à prendre au sérieux les spécificités culturelles et juridiques de l’Iran. A la différence de la France, l’Iran a été occupé pendant près de mille ans par des puissances étrangères. Cette occupation a marqué en profondeur ses élites qui ont mis au point des procédés de négociation extrêmement sophistiqués afin d’assurer leur survie politique. Or, depuis la découverte des hydrocarbures, l’Iran est devenu le centre géopolitique de la planète contrôlant simultanément les richesses énergétiques de la mer Caspienne et du Golfe Persique. Cela amène les négociateurs iraniens à réfléchir à chaque mouvement diplomatique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Iran n’a pas donné le signal d’une proche normalisation. D’un point de vue intérieur, il a opéré un rééquilibrage en se repositionnant au centre. Dans ces circonstances, il ne fait guère de doute qu’Hassan Rohani n’acceptera de ralentir la nucléarisation de l’Iran qu’à condition que la communauté internationale accorde à l’Iran le statut de puissance régionale. Car au fond, par delà ses difficultés économiques, l’Iran aspire par dessus tout à une dignité retrouvée sur la scène internationale.

    Thomas Flichy
    Historien du droit et des institutions

    Source : Realpolitik.tv.

    Crédit photo : DR.http://fr.novopress.info

  • Loi Taubira : comment les maires pourront refuser de marier des couples homosexuels ?

    Polémia - Rediffusion
    « On ne lâche rien » et la manifestation prévue le dimanche 26 mai 2013 sera sûrement massive.
    Mais sauf énorme surprise un pouvoir autiste promulguera la loi Taubira. Les maires seront alors en première ligne. Ils pourront, certes, refuser de prononcer ces parodies de mariage mais s’exposeront à des poursuites pénales pour discrimination « homophobe ». Un collectif d’avocats a trouvé la parade juridique : que les maires refusent, en tant qu’agents de l’Etat, d’accomplir aucun acte d’état civil. Dans ce cas le Code des communes est précis : il ne prévoit aucune poursuite pénale contre les maires (et ne les prive d’aucun pouvoir comme agents de la commune) mais contraint l’Etat à se substituer à eux dans l’exercice des tâches administratives d’Etat. Voici donc une solution élégante qui permet aux maires (et à leurs adjoints) d’être en règle avec leur liberté de conscience, sans courir des risques pénaux et en transférant des tâches aux préfets nommés par Manuel Valls. Voici le texte qu’un collectif d’avocats a adressé à Polémia. Un modèle de lettre à adresser au préfet de leur département pour permettre aux maires d’entrer en résistance citoyenne.
    Polémia

    « Suite à une demande émanant d’élus entendant invoquer leur liberté de conscience pour ne pas célébrer de mariage homosexuel, un collectif d’avocats et de juristes a étudié les risques encourus, notamment au plan pénal, du fait des textes réprimant la discrimination, et a suggéré une solution sous la forme des projets de lettre que vous trouverez ci-après… »

    Monsieur le Préfet,
    En qualité de maire, j’exerce à la fois des attributions au nom de la commune, par délégation du conseil municipal, et au nom de l’Etat, par l’effet de la loi.
    Parmi ces dernières, celles d’officier d’état civil, prévues par l’article L 2122-32 du Code général des collectivités territoriales.
    Le vote de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe dénature cette institution et emporte de graves conséquences sur la filiation et l’adoption. Elle impose à l’officier d’état civil que je suis un acte contraire à toutes mes convictions.
    Le président de la République, François Hollande, lors du Congrès des maires de France du 20 novembre 2012, déclarait à l’époque au sujet de ce projet :
    « Je connais les débats qu’il suscite, ils sont légitimes dans une société comme la nôtre. Les maires sont des représentants de l’Etat. Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer. Mais je le dis aussi, vous entendant : des possibilités de délégation existent. Elles peuvent être élargies et il y a toujours la liberté de conscience. La conception de la République vaut pour tous les domaines et, d’une certaine façon, c’est la laïcité, c’est l’égalité : c’est-à-dire que la loi s’applique pour tous, dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience. »
    J’entends me prévaloir de cette liberté de conscience, mais je ne ferai pas supporter à l’un ou l’autre de mes adjoints une obligation que je refuse d’assumer moi-même.
    Il appartient à l’Etat et à ses fonctionnaires de remplir ce rôle.
    Aussi, je vous prie de prendre acte que je n’accomplirai plus aucun acte d’état civil à effet de la date de promulgation de la loi.
    Je vous rappelle à cet égard l’article L 2122-34 du Code général des collectivités territoriales qui dispose : « Dans le cas où le maire, en tant qu’agent de l’Etat, refuserait ou négligerait de faire un des actes qui lui sont prescrits par la loi, le représentant de l’Etat dans le département peut, après l’en avoir requis, y procéder d’office par lui-même ou par un délégué spécial. »
    Je vous laisse dès lors le soin de prendre les dispositions de substitution nécessaires.
    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de ma considération distinguée.

    http://www.polemia.com 8/05/2013
    * Cet article a été initialement publié le 08/05/13

  • Évolution de la société ou complot contre la société ?

    Philippe Ploncard d'Assac - Évolution de la société ou complot contre la société ?
    Conférence du 26 janvier 2013 à Paris.

  • Actualité et politique par Philippe Ploncard d’Assac et Florian Rouanet – VIDEO