- Page 59
-
-
Démocraties et bruits de bottes.
Décidément, on ne peut plus se fier à rien ni à personne. Après la chute des dictatures fascistes et nazie, puis celles portées par les idéologies Marxistes. Après la fin des aventures putschistes militaires en Amérique du sud et ailleurs, les démocraties sont installées un peu partout dans le monde, garantissant normalement l’exercice des libertés élémentaires.
Le mot de démocratie a revêtu depuis longtemps un sens sacré. Il y a deux mondes, celui qui se réclame de la démocratie et celui qui ne s’en réclame pas. Ce dernier est irrémédiablement condamné comme hérétique voire sacrilège.
Au nom de la démocratie tout est bon, y compris la violation des accords internationaux. Et puis pour qu’une bonne démocratie fonctionne, il faut en déceler les ennemis partout dans le monde. Ce furent ces derniers temps les dictatures du Maghreb et du Moyen-Orient (enfin pas toutes quand-même comme dirait Tintin au Pays de l’Or noir) avec le fameux printemps arabe qui se répandit comme un incendie en pleine brousse par grand vent.
Bon, sur ce coup, la CIA commence à faire le bilan et elle se demande si elle n’a pas ouvert la boîte de Pandore, ce qui est une constante de cette agence (cf l’Afghanistan).
On ne sait plus à qui donner des armes, en Syrie par exemple. Ce qui fait que notre président normal, très volontariste il y a peu, se trouve soudain en retrait dans cette affaire. Diable c’est la faute de Washington, ils devraient être plus clairs et constants quand ils donnent des ordres. Enfin, l’avantage de se comporter en laquais des USA, est de ne pas avoir de vraies responsabilités, de s’en remettre aux vrais décideurs et de se contenter d’obéir. L’affaire de l’avion d’Evo Morales en est la toute dernière illustration.
Mais que voyons-nous ? La plus vaste démocratie du monde nous espionnerait, sans respecter les accords internationaux et singulièrement ceux très précis passés avec l’UE ? Snowden en dévoilant ce fait grave pouvait croire naïvement que les Etats européens prendraient son parti et l’accueilleraient les bras ouverts. Quel innocent, on est prêt à le livrer sans vergogne à la NSA en tremblant de peur devant les menaces terribles brandies par l’Oncle Sam.
Peu importe si l’on sait que, ce faisant, commencerait pour l’insolent un enfer qui ne s’arrêterait qu’à sa mort ; belle perspective pour un homme d’un peu plus de trente ans. Peu à peu, l’on découvre que les USA sont de plus en plus distraits en matière de protection des libertés et que les promesses d’ OBAMA sur Guantanamo et les lois soi-disant antiterroristes, mais réellement liberticides ont été maintenues. Serait-ce l’effet de l’ « Etat profond » dont parle Chauprade ?
Quoiqu’il en soit, on pratique là-bas la justice comme à « l’ouest du Pecos » aux temps héroïques, ce qui, il est vrai, rendait au moins les croque-morts heureux.
Nous savons, nous aussi, comment s’exerce cette même démocratie par chez nous, il suffit de demander à notre prisonnier politique Nicolas ce qu’il en pense.
Il semblerait que de plus en plus de magistrats soient mal à l’aise avec cette histoire de répression politique sans fondements juridiques.
Donc, cela voudrait dire que la démocratie qui ne correspondrait plus à la notion vertueuse d’Etat de droit, ne garantirait pas forcément l’exercice des libertés élémentaires et qu’elle pourrait même permettre la suppression de ces libertés au nom d’idéologies totalitaires qui se cacheraient derrière ce mot ?
Alors de deux choses l’une, ou bien la démocratie n’est qu’une idéologie à tendances totalitaires comme les autres, et n’implique pas la défense des libertés, ou bien nous ne sommes plus (l’avons-nous jamais été ?) en démocratie.
Dans la deuxième hypothèse, j’aimerais bien qu’on m’explique dans quelle type de société nous sommes. Quelle mission aux politiques est assignée, quelle est le rapport entre pouvoir et libertés ?
Car, à part « libérer sexuellement le pays », ce qui selon Aldous Huxley est le meilleur moyen d’abrutir un peuple poussé au matérialisme et à l’individualisme jouisseur, le priver de conscience et l’amener à devenir un consommateur obéissant aux injonctions consensuelles, nos gouvernements de droite ou de gauche enfilent les pantoufles du libéralisme et se soumettent sans barguigner au diktat des marchés.
L’Etat, qui est lui même un valet servile de la finance internationale, peut survivre. Mais en fait il ne s’agit même plus de l’Etat au sens originel, mais d’une faction captatrice du pouvoir, et quel pouvoir, visant à développer une stratégie contre ses rivaux, plutôt que de mener la barque nationale à bon port.
Ainsi disposant de quelques leviers bien pratiques comme la police et la justice, cette bande organisée en use et en abuse pour défendre ses intérêts particuliers. C’est comme ça qu’on entre en dictature sans s’en rendre compte.
Alors oui, on est peut-être en « démocratie », mais on voit aussi de plus en plus de CRS dans nos rues, de plus en plus de flics en civil dans nos manifestations et de plus en plus de répression judiciaire , non contre les délinquants, mais contre les contradicteurs du système.
Et ça c’est mauvais signe.
Olivier Perceval
-
Le bateau ivre
Le bateau va sur l’eau...
Le psychodrame Delphine Batho a de nouveau mis en exergue la vacuité de cette gauche putride.
Cette petite conne a été virée, sur la décision rien à dire, quand on fait partie d’un gouvernement ou de la direction d’une entreprise et qu’ on en critique publiquement les orientations on dégage.
Cette péronnelle qui doit sa carrière à Julien Dray l’horloger et la Ségogolle du Poitou tente de se donner l’image de la pauvre victime. Bof elle finira dans les oubliettes de l’histoire comme tant d’autres. Entre temps elle sera recasée dans un fromage de la république.
Pour mémoire c’est cette crétine qui a bénéficié durant des années d’un logement social de la ville de Paris et surtout qui a voulu instaurer les tarifs Edf Gdf selon des quotas de consommation basés sur la superficie du logement, le nombre d’occupants, les revenus, etc... bref un truc collectiviste délirant digne de l’ex Urss.Batho partie, ce gouvernement a par contre toujours son quota de baltringues et de charlots.
Et ça ne va pas en s’arrangeant.Le premier d’entre eux, Mimolette 1er après avoir confondu les japonais avec les chinois vient de nous faire un nouvel impair en confondant égyptiens et tunisiens. C’est quand même la honte un pitre pareil !
C’est la connerie récidivante...
Il démontre chaque jour sa nullité crasse.
Mais y a pas que lui, chez les socialos c’est homogène.Ainsi ce matin j’écoutais l’interview de Valls la menace par l’impayable Bourdin.
Est abordé le problème des écoutes par les Usa des autorités françaises.
Réponse de Valls : si les faits sont avérés c’est grave, nous attendons les explications du gvt us.
Et Bourdin comme tous les journaleux laisse passer, ne relève pas cette incongruité grave.Car enfin, Valls ce fanfaron de sous préfecture est ministre de l’intérieur donc à ce titre patron du contre espionnage, et le mec sans vergogne il t’explique qu’il est au courant de rien, qu’il apprend par la presse que peut être les autorités françaises ont été espionnées et attend que l’espion en chef du pays "ami" lui dise si c’est vrai ou pas.
Soit il prend tout le monde pour des blaireaux, soit c’est de la haute trahison, soit c’est même plus de l’incompétence, c’est de la jobardise concentrée.Imaginons un instant une entreprise qui s’aperçoit que... au hasard... des chinois ont copié un de ses produits. Et nous aurions le directeur de la sécurité de la boite qui expliquerait sans rire, ahhh boon c’est bizarre, je vais demander aux étudiants chinois qui sont venus il y a 6 mois si dès fois ils ont pas pris des documents.
Inutile de vous faire un dessin, il serait viré sur le champ.Quand on est ministre, que l’on sort le même type de sornettes et qu’on s’appelle Valls c’est pas le cas. Le socialisme c’est la sélection par la connerie. Il parait même que ce guignol prétentieux est le plus populaire de cette équipe de branques...
Autre évènement, lié d’ailleurs en partie avec cette histoire.
Le président bolivien voit son avion interdit de survol par notamment la France.
Il était soupçonné d’avoir à bord de son appareil l’américain Snowden qui a balancé sur les pratiques de la Nsa.
Peut importe, c’est un avion gouvernemental et lui interdire un survol équivaut à une rupture diplomatique, un acte de guerre.
A ma connaissance je ne crois pas qu’il y ait un litige particulier franco-bolivien.
La Bolivie n’a pas selon nos informations de velléités anti françaises, il n’y a pas de contentieux connu entre ces deux pays.
Résultat, un scandale en amérique latine, des drapeaux français brulés.
Tout ça pour complaire à Obama qui fout des micros dans tes ambassades.
Là aussi nous sommes soit dans la haute trahison, soit dans la jobardise, l’irresponsabilité stratosphérique.C’est ce même gouvernement qui soigne à nos frais le proxénète fln qui crache sur la France et les français Bouteflika...
Mimolette 1er a tenté de se justifier en expliquant qu’il y avait des informations divergentes mais que dès qu’il a appris qu’il s’agissait de l’avion présidentiel il avait donné son feu vert.
Sauf que, sauf que et là aussi les journaleux du snj n’ont pas insisté, c’est normal ils sont de gooooche, on aurait pu lui demander "qui a donné l’ordre d’interdire le survol ?".
Ben oui, parce qu’initialement quelqu’un a donné un ordre et probablement pas un sous fifre ou alors c’est vraiment la pétaudière !
Soit Fabius, soit Zéro 1er, soit Valls le chimique.Dans les tous les cas de figure, le ou les intéressés devraient être virés pour incompétence.
En socialie ça ne risque pas d’arriver.
Batho a coulé mais le reste est en train de suivre -
« Les données privées passant par facebook ou google sont lues à livre ouvert »
Entretien avec un expert en sécurité informatique, ancien de la DGSE, spécialiste en cryptanalyse, etc.
Thèmes : Facebook, google, PRISM (Snowden), ECHELON, sécurité informatique, vie privée, démocratie, formation des élites… -
Contre le racisme à sens unique
Communiqué de presse de Bruno GOLLNISCH
Président du groupe FRONT NATIONAL à la Région Rhône-AlpesLors de la tenue de la commission « Vie associative, éducation populaire, démocratie participative, lutte contre les discriminations, égalité hommes/femmes » ce vendredi matin (5 juillet 2013) à la Région Rhône-Alpes, les élus du FN ont assisté à la présentation de la nouvelle application smartphone de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) pour dénoncer les actes racistes.
Se bordant à faire vivre le débat et affirmer nos positions, nos élues Liliane Boury, Marie Favre et Mireille d’Ornano ont souhaité que soit alors traité avec la même équité toutes les formes de racisme, en insistant sur ceux toujours oubliés : le racisme anti-blanc, anti-chrétien et anti-français.
L’élue de l’exécutif socialiste, Lela Bencharif a, à cette occasion, insulté le Front National en parlant de son « hypocrisie ». Elle avait précédemment, lors de cette même matinée, justifié les propos passés de l’animatrice Sophie Aram à la télévision, qui avait traité les électeurs du Front National de « gros cons ». Sophie Aram apparaissait en effet dans le clip vidéo de présentation de l’application, vidéo réalisée par la LICRA.
Un courrier de vive protestation a immédiatement été envoyé à Jean-Jack Queyranne afin de protester contre cet agissement indigne. Nous attendons avec impatience les explications du Président de la Région.
-
P. Jovanovic: les banques ont volé la démocratie
-
Un nouveau livre sur Vercingétorix, réhabilitant le chef gaulois
Il vient de sortir aux éditions Ellipses. 528 pages, 24,4 €, disponible ici.
La 4e de couverture est explicite :
« Alésia, 52 av. J.-C. Un pays se soulève à l’appel d’un jeune homme. Moins de dix mois de lutte. La réussite, si proche… et la célèbre reddition du vaincu.
Les études sur Vercingétorix et César sont nombreuses. Pourtant la controverse actuelle sur l’emplacement d’Alésia pourrait remettre en cause bon nombre d’idées reçues sur le jeune Arverne. Entre les tenants de l’Alésia bourguignonne (Alise-Sainte-Reine) et les défenseurs d’une Alésia jurassienne, une âpre guerre s’est déclenchée.
Il ne s’agit pas là d’une simple affaire de spécialistes car l’appréciation que l’on peut porter sur Vercingétorix est intimement, absolument, irrévocablement liée à la question de l’emplacement d’Alésia. Dès lors qu’il n’est plus gibier mais chasseur, Vercingétorix acquiert une autre envergure, ses desseins une autre profondeur, sa lutte juvénile et généreuse une plus grave autorité. Et ce nouveau personnage mérite la découverte.
Dans un style alerte et savoureux, l’auteur examine une à une les pièces du dossier, en commençant par une relecture attentive de la Guerre des Gaules confrontée à des observations géographiques, archéologiques et stratégiques. Elle nous livre la biographie d’un Vercingétorix audacieux, énergique et fin stratège, qui aurait pu vaincre Rome. » -
Les Hommen s'invitent sur le Tour de France
-
LE PHILOSOPHE, LE VOYOU ET LE LEGIONNAIRE
Un parallèle risqué est-il possible ?
Michel Lhomme*
Ex: http://metamag.fr/
"Le guerrier est grand non parce qu’il tue, mais parce qu’il meurt. Ou parce qu’il sait qu’il va mourir et y consent, et que ce n’est pas si simple que cela, d’accepter de mourir".
Charles Péguy.
Pour trop d’éducateurs formatés, il y aurait une incompatibilité entre l’institution militaire et l’enseignement philosophique et l’image commune de l’enseignant de philosophie demeurerait celle d’un libertaire crasseux ou d’un anarchiste névrosé, réprouvant l’ordre et la discipline et enseignant à ses élèves la révolte et l’insoumission. Pourquoi ?
La philosophie en appelle à la pensée et comme aimait à le répéter le vieux radical Alain, "penser, c’est dire non". On imagine le philosophe nihiliste, ami des délinquants et copain des voyous. Disons-le de suite, au risque de déplaire, il y a un peu de vrai dans l’image. Le premier acte mythique d’Apollon, dieu de la parole, fut de cracher dans la bouche de son premier devin. L’attitude philosophique consiste à s’arrêter en face de faits qui vont apparemment de soi et à les remettre en question.
Remettre tout en question, ce n’est pas, on le comprendra aisément, la tasse de thé des officiers, fussent-ils anglais, comme des policiers d'ailleurs ! Le nouvel enseignant de philosophie qui débarque dans un lycée militaire, semble demeurer une source d’inquiétude pour son proviseur. Pourtant, on imagine mal s’en prendre dans les lycées à la philosophie alors que tout à l’extérieur conspire à anéantir l’esprit critique des étudiants. La philosophie risque même d’être, dans le désarroi général des pédagogies de la compétence, des psychologies de la résilience, et des accompagnements personnalisés, le seul espace, l’unique espoir de stimuler le désir d’en savoir plus, par l’aiguillon de la parole et le retour sur soi, une primitive méditation qui ferait découvrir, au seuil de chaque classe franchie, l’émerveillement de l’intellect et la stupéfaction de la connaissance. Une fois sorti de la tourmente de l’interrogation et du refus, le regard du jeune sceptique s’illumine en comprenant que toute l’éducation ne vise qu’à bien savoir conduire sa vie, à faire percevoir ce que nous sommes destinés à devenir, à combattre.
On pourrait rédiger une longue étude sur cette puissance formatrice de la formation littéraire classique, mise au sommet de notre éducation au moment précis de la déthéologisation révolutionnaire. Pour instaurer l’école laïque, on introduisit l’enseignement philosophique comme une rhétorique moralisatrice qui prétendait se substituer à la religion. Une éloquence conceptuelle supplanta l’éloquence jésuitique devenue trop littéraire et latine. Les professeurs de philosophie endossèrent alors sans le dire le manteau des grands prédicateurs et des grands prêcheurs pour éduquer et moraliser les apprentis citoyens.
Pourtant, face à face, sur l’échiquier de la vie et au fond de la classe, on retrouvait, souvent, côte à côte le voyou et le futur légionnaire. Le voyou se plonge dans le refus et la négation parce qu’en réalité, il n’acquiesce qu’à lui-même. Le légionnaire se sacrifie, il passe Noël loin des siens et même pour certains, - requiescat in pace, pax animae suae - ne finissent pas l’année parce qu’ils obéissent sur le front en se refusant à eux-mêmes. Le voyou et le légionnaire posent le plus fort des dilemmes qui se pose à un homme : devons- nous supporter ou nous surmonter et comment ? Par les sens, ou par la transcendance ? En fait, nous n’avons rien d’autre à tester que cette double possibilité : peser et penser par les sens ou par la transcendance ! Supporter ou se surmonter comme méthodologie de la liberté, doigt militarisé sur la couture du pantalon avec le sens canaille de la magnanimité et de la gâchette ou l’esprit rebelle du règlement de compte au pied d’une barre d’immeuble désaffecté de Marseille.
Le travail philosophique est artisanal.
Il n’a rien du professionnalisme des armées. Pour le voyou, la philosophie n’apporte rien d’autre que l’art de retrouver la bonne voie, la rectitude c’est-à-dire la joie même du refus initial. Cette notion de liberté fondamentale qu’est la liberté de vouloir est le plus souvent un mot galvaudé. Généralement pour l’homme non-philosophe, la « vraie » liberté, celle qui a un sens, c’est l’ensemble des libertés d’agir. Et, l’éducation n’est devenue justement que cela, une somme de libertés d’agir, de revendications stridentes, de droits affichés au détriment des devoirs, des politiques éthiques construites au gré de lois mémorielles qui muent les oublis en délits véritables ? Quand allons-nous enfin nous « surmonter », apprendre à chevaucher des cavales rétives et des étalons sauvages, réentendre le bruit de sabots d’une horde de chevaux qu’on rentre au haras, après un pari européen victorieux ?
Dans ses Principes de la Guerre, le maréchal Foch écrivait qu’"être discipliné ne veut pas dire encore se taire, s’abstenir ou ne faire que ce que l’on croit pouvoir entreprendre sans se compromettre, l’art d’éviter les responsabilités, mais bien agir dans le sens des ordres reçus, et pour cela trouver dans son esprit, par la recherche, par la réflexion, la possibilité de réaliser ces ordres ; dans son caractère, l’énergie d’assurer les risques qu’en comporte l’exécution" (Maréchal Foch, Des principes de la guerre, Paris, Berger-Levrault et Cie, 1903, p. 94).
Le voyou, la caillera qui fuit la peur au ventre avec son scooter dans les parkings de la cité pour échapper aux flics après un larcin, le militaire engoncé dans son char ou son matériel sur une route cabossée et poussiéreuse de Kapisa, connaissent quelque chose de la vie, cette correspondance si étroite entre le corps et l’âme, ce mariage si problématique qu’on ne saurait sous la peau distinguer l’un de l’autre puisqu’il faut bien, au final, ramener l’âme au corps comme on ramène à la caserne son camarade blessé pour lui sauver la peau, oui, et, risquer sa peau. Dans la peur, le jugement se perfectionne et l’âme se raffermit. Quand le choc des armes brise le corps et paralyse les membres, la raison chancelle, l’esprit et la langue s’embarrassent. Tout s’affaisse à la fois et manque sa cible.
La philosophie n’enseignerait que la force du refus et mesurerait par cette force de résistance aux penchants du corps les degrés variables de la qualité des âmes. C’est l’image d’Alexandre le Grand : à la traversée d’un désert, l’empereur macédonien, mourant de soif reçoit un casque plein d’eau. Boire, tremper ses lèvres, avaler une gorgée, tel est le désir d’Alexandre le plus naturel et le plus pressant. Or, Alexandre ne boit pas, ne boira pas. Il n’aura pas l’indécence d’étancher sa soif devant son armée, tout autant assoiffée que lui. Il est empereur et seul peut être autorisé à gouverner celui qui se gouverne lui-même. Ce fut d’ailleurs la leçon indirecte de l’affaire DSK : la providence écarte naturellement l’homme injuste. Alexandre s’interdit de boire car il sait qu’on ne peut pas légitimement demander aux autres plus qu’on ne se demande à soi-même. Ainsi, Alexandre, formé par Aristote, peut-il être conducteur d’hommes, ainsi pourra-t-il obtenir d’eux le courage de marcher malgré les affres de la soif et de la chaleur, des vapeurs et des mirages du désert. Le geste d’Alexandre force l’estime des soldats mais aussi l’estime qu’Alexandre peut avoir pour lui-même. Dans ce déploiement de la force d’âme formée philosophiquement, l’empereur fait resplendir les valeurs morales au nom desquelles s’effectue la vertu. Alexandre, c’est la vertu du légionnaire.
Reste la racaille, la "caillera", la petite frappe, le bouffon. Il se laisse aller, il n’est heureux ou malheureux que selon que les choses qui lui surviennent, selon qu’elles sont, pour lui, agréables ou déplaisantes. Il a l’esprit du système du corps pas celui de corps. Finalement, il est conformiste dans l’art du consommable malgré la force de refus que nous avions cru pouvoir déceler en lui un peu plus tôt, au début, lorsqu’il se mettait au fond de la classe. On comprend que tous les hommes ont cette force de refus mais que tous n’ont pas le même courage et n’en font pas du tout le même usage. Il y a ceux qui l’exercent avec droiture et ceux qui, par lâcheté ou pour n’avoir pas reçu d’enseignement philosophique, manquent d’âme. On n’a pas par nature une âme de lâche ou de courageux mais on fait preuve dans l’acte de courage ou de lâcheté. Et cela ne va pas sans une éducation nécessaire de la volonté, sans l’apprentissage par des exercices spirituels et moraux. La volonté n’est pas un effet de mère nature mais elle est une conquête de la volonté raisonnable et réfléchie, une conquête intellectuelle par l’action et pour l’action. En ce sens, la formation philosophique de l’âme est pragmatique et non pas imaginaire, comme si elle aurait pu être, telle la position critique et bien naïve des déconstructeurs postmodernes, qu’un rapport imaginaire à soi-même, l’effet d’affects morbides ou le résultat de stratégies sociales de pouvoir, acharnées à discipliner et à réprimer l’énergie désirante.
L’expérience du philosophe, du voyou et du légionnaire est une attention équivoque au terrain des expériences de la vie, à toutes ces expériences bigarrées qui ne se vivent que comme un affrontement de tensions contradictoires, de déchirements internes entre des postulations opposées, horizontales ou verticales, descendantes ou ascendantes. Tout homme parce qu’il a forcément, un jour, un peu trop bu, a eu l’expérience de ce genre de débat interne, il a connu les affres du désir et c’est peut-être pour en rendre compte que toute une tradition orale et vivante de la transmission philosophique ne cesse de se dérouler, dans certains cours, à la fois comme une transmission psychique et une tradition somatique. Concevoir le vrai de l’homme dans l’unité de forces physiologiques contradictoires, de dimensions psychiques hétérogènes résumerait alors en soi tout le projet philosophique. Mais alors comment puis-je être à la fois le voyou et le légionnaire, celui qui a soif et celui qui s’interdit de boire, celui qui s’irrite et celui qui garde son sang froid ? Il y a là, pour le philosophe et l’officier commandeur d’hommes, une étrangeté typique de l’humanité. De fait, sous l’empire de la soif, l’animal boit ou meurt ; sous l’empire de la peur, il fuit. Le courageux, au contraire, met en œuvre une force qui domine la peur, contrôle le tremblement nerveux et s’avance fermement au devant du danger, fut-il légal ou illégal.
Finalement, le voyou incarne, par son absence de contrôle, la figure déchue du commerçant, le légionnaire, celle noble du guerrier, du templier fondateur d’empires européens. Le philosophe porte trace du clerc célibataire et inutile, dernier témoin de l’école de la discipline civique, bouclier ultime contre la rébellion que la "caillera", au contraire du légionnaire, n’hésitera pas à poignarder, dans une scène hallucinée, comme un pistolet pointé contre tous les manuscrits en menace de l’agonie littéraire. L’agonie, l’agôn, le mot signifie, originellement, lutte et combat. Ce peut être un combat hilarant mais aussi un ring déchirant contre les mots et les choses qui s’enfuient. La leçon du voyou et du légionnaire : il n’y a pas de compréhension possible du monde ; il n’y a qu’un usage sans cesse recommencé et aléatoire du monde. La connexion entre les deux ne tient que de l’antagonisme, dans l’aveuglement du rêve qu’ils poursuivent gaiement.
Le philosophe souffre parfois de terribles maux de têtes. Il ne peut ni dormir ni écrire, expérimentant pendant quelque temps la douleur de l’incompréhension de nombreux textes à déchiffrer. Cette douleur mentale, faite aussi de migraines médicales, lui permet de parvenir à séparer sa tête de soi-même. Platon, Hegel et Marx ont souvent ironisé sur cette tête à l’envers du penseur mais cette douleur devient indissociable de ce qui lui arrive dans la vie comme une sorte d’instinct paranoïaque. Le voyou exhale dans le crime une forme de puissance alors que la meilleure chose à faire est de s’offrir à l’action aussi pure que possible.
Nous ne saurions pardonner à toute la classe politique d’avoir engendré de la boue pour des générations à venir. La rébellion et le sacrifice sont des distorsions mais ils continuent de tenir du beau et du vrai alors que les politiques ne produisent que du chagrin, de la déception, de l’injustice et de la cruauté. En face, la philosophie est militante dans son exigence à la fois héroïque et sacerdotale de poser la destinée humaine comme ouverte et tragique.
*Professeur de philosophie
Ce texte de notre collaborateur a été publié sur le site "Théatrum Belli"
http://euro-synergies.hautetfort.com/ -
Convergence libérale-libertaire : Goldman Sachs, Monsanto et le lobby LGBT
Dans les années 70, le philosophe Michel Clouscard expliquait dans son ouvrage Critique du libéralisme libertaire que la stratégie néo-capitaliste doit, sur le plan idéologique des principes, de la morale, des conduites de consommation – pour conquérir des marchés – casser, broyer les valeurs éthiques ; la « société d’abondance » doit promouvoir la liquidation des règles (ce « moralisme répressif à la papa ») afin de proposer un modèle d’une nouvelle consommation qui sera l’émancipation par la transgression.
Mai 68, avec ses valeurs d’émancipation contre la « morale bourgeoise » fut en réalité le véritable cheval de Troie de ce mouvement néo-capitaliste. Les anciens étudiants se retrouvaient en effet aux postes décisionnaires, une fois intégrés au corpus économique (publicité, starts-up…) pendant les années Mitterrand, appliquant ainsi leurs « idéaux de jeunesse » aux nouvelles réalités économiques, et créant ainsi de nouveaux marchés pour la société de consommation.
Récemment, le patron de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, avouait soutenir financièrement le lobby LGBT [1], souhaitant sans doute passer pour un progressiste auprès des médias, mais qui reste surtout attaché aux revenus des dividendes des nouveaux marchés que le lobby LGBT permettra de conquérir une fois ses revendications appliquées dans la politique. En cassant le mariage traditionnel, on pourra créer des nouvelles modes très « gender » toujours en accord avec les magazines, eux aussi vendus dans cette optique, qui les mettront en avant, comme le montre le premier Salon pour les époux homosexuels qui vient de s’achever, et ce, malgré son insuccès.
Mais ce n’est pas seulement la grande banque de Wall Street qui avoue mettre le lobby LGBT dans ses prérogatives. L’entreprise Monsanto travaille aussi dans le sens de « l’égalité des droits homosexuels » en finançant ce même lobby [2].
Une convergence libérale-libertaire devenue aujourd’hui doxa du néo-capitalisme, dans un échange de « bons procédés » propice dans tous les cas aux dividendes du Marché, qui se crée lui-même son avant-garde en interagissant avec le politique et la société via les lobbies qu’il finance.
Par Simone Choule http://www.egaliteetreconciliation.fr
notes:
[1] http://www.businessinsider.com/goldman-sachs-ceo-speaks-up-for-same-sex-marriage-2012-2
[2] http://www.monsanto.com/newsviews/Pages/monsanto-recognized-as-a-best-place-to-work-for-lgbt-equality.aspx