La construction européenne voulue à tout prix par la droite libérale a comme conséquence immédiate de l'anéantir politiquement.
Les analyses en termes de classes sont devenues peu à la mode, le marxisme semblant mort depuis la chute du communisme. Mais maintenant que ce dernier ne présente plus grand danger nous n'aurons pas l'hypocrisie d'appeler catégorie sociale ce qu'on peut de façon plus triviale appeler classe.
Depuis le XXème siècle la bourgeoisie française n'a jamais été cocardière. Elle envoie ses enfants pendant les vacances en Angleterre ou aux États-Unis apprendre l'anglais et les manières anglo-saxonnes.
Quant à ses intellectuels de gauche, issus de son milieu, ils ont toujours fantasmé sur l'URSS, la Chine, Cuba ou le tiers-monde. La fierté nationale n'a jamais été le propre de la bourgeoisie française qu'elle soit de droite ou de gauche (qu'elle se nomme Giscard ou Fabius). Elle a de plus toujours éprouvé le besoin d'être protégée, par Hitler contre le Front Populaire, par les États-Unis contre le communisme, maintenant par la construction européenne contre la France elle-même. Il faut se rappeler le slogan de toute une partie importante de la droite pendant la campagne pro-Maastricht « plutôt Maastricht que la gauche » qui nous «protège» des velléités populacières toujours prêtes à renaître de la gauche en France. Ce slogan qui avait un semblant de raison d'être lorsque Kohl et les conservateurs anglais étaient au pouvoir est devenu ridicule avec un SPD allemand qui n'a jamais été autant à gauche avec des ministres d'extrême gauche et Tony Blair en Angleterre. La rhétorique de la protection sous fond de trouille a été reprise par Dominique Strauss-Khan lorsqu'il déclarait : « l'Euro nous protège ».
La construction européenne est donc celle de la bourgeoisie française et le paradoxe c'est que la droite libérale la plus désireuse d'Europe n'a pas compris que celle-ci l'anéantit totalement. Juppé est sans doute l'homme politique qui a donné le coup de grâce à la droite classique. Le seul mythe qui restait aux yeux du peuple était que la droite classique était économiquement «meilleure», plus performante que la gauche. Juppé dans son délire européiste en voulant respecter les critères de Maastricht comme une quête absolue, a créé vingt mille chômeurs de plus tous les mois et a coupé à tout jamais le peuple français de la droite classique.
La droite en effet ne peut être au pouvoir que lorsqu'une partie importante du peuple vote pour elle. Dans le cadre de la nation ceci s'est souvent passé puisque le thème de la nation exalte, transcende les classes sociales et depuis De Gaulle jusqu'à Pompidou et Giscard de nombreux Français d'origine populaire ont voté pour celui qui leur semblait le plus incarner la France.
Bien sûr Pompidou et Giscard n'avaient plus guère la «tripe» nationale mais ils ont profité de cet état de fait. La vente du paquebot France sous Giscard était plus qu'un symbole. On a accusé la CGT, ce qui était astucieux politiquement mais c'était le triomphe de l'esprit libéral et anti-national, l'abandon d'un monument qui appartenait à tous les Français sentimentalement. L'Europe pour le peuple ne sera toujours qu'une abstraction. Depuis la révolution faite par la bourgeoisie, ses valeurs certes hypocrites (égalité, universalisme, ... ) ont triomphé. La bourgeoisie française, à la différence de l'anglaise ou de l'allemande, rêve la disparition de sa nation. L'auto-dénigrement est une spécialité de nos élites bourgeoises et libérales. La construction européenne est devenue son idéal politique. La France n'est rien pour la bourgeoisie.
La politique finit par se venger. L'Europe sans doute plus que l'immigration, autre facteur de désagrégation, détruira complètement la droite libérale si ce n'est déjà fait.
Le peuple français n'a maintenant d'autre choix que de voter soit pour la gauche, soit pour une droite nationale et sociale. La bourgeoisie française qui vote De Villiers a la particularité d'être provinciale et encore teintée de catholicisme. La droite libérale qui n'a jamais compris la perversité de sa démarche dans la construction européenne va l'apprendre avec beaucoup de dureté dans la recomposition politique qui va s'opérer à l'aube du XXIème siècle.
PATRICE GROS-SUAUDEAU STATISTICIEN-ECONOMISTE
* Drieu la Rochelle écrivait "rêveuse bourgeoisie". Depuis qu'elle s'est convertie à l'Europe de Maastricht et au libéralisme, cela fait longtemps qu'elle ne rêve plus et ne fait plus rêver personne.
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Mais où est la police ?
Le cauchemar à Nantes :
"J'habite Bellevue depuis seize ans. J'ai trois fils. Un grand, de 23 ans, qui est indépendant aujourd'hui. Le plus jeune a 12 ans. Le troisième a 15 ans. En septembre, il a commencé à changer, à fumer, à faire des bêtises. Un jour, en avril, je l'ai empêché de sortir... et il s'est battu contre moi ! Il m'a même menacée avec un couteau pour pouvoir franchir la porte.
C'était allé trop loin. Il a craqué, il m'a tout dit. Comment des garçons de 15 à 17 ans lui avaient d'abord donné un peu de shit, avant de lui faire comprendre que tout ça, ce n'était pas gratuit. Il a fallu qu'il travaille carrément pour eux. Il est devenu leur bonne. En quelques mois, ils lui ont tout appris. À faire le guet pour les trafics de stups, à voler des quads, des scooters.
Je me suis rendu compte qu'il était déscolarisé. Moi, je travaille, et j'avais repris mes études pour obtenir le master que je viens d'avoir. Il profitait du fait que je n'étais pas là pour sécher le collège. Je l'ai changé d'établissement, il est allé à Saint-Herblain. Mais sa bande est venue le chercher jusque dans sa classe ! Il m'a dit : « Tu ne peux pas me protéger. »
Les policiers aussi m'ont dit que ça ne s'arrêterait jamais si on restait dans le quartier. Et c'est vrai. Si on déménage, je pourrais récupérer mon fils, vivre avec lui. Pour l'instant, on est séparés, punis, c'est injuste. Grâce à la brigade des violences urbaines et au juge des enfants, mon fils a été envoyé en Vendée dans une famille d'accueil. Il a repris une scolarité normale, il s'est reconstruit. Il a même changé physiquement, il finissait par être marqué. À 15 ans ! Mais même là-bas ils l'ont harcelé. On a dû changer deux fois son téléphone.
Et depuis son départ de Bellevue, c'est l'enfer pour nous ici. On est assaillis par cette bande qui vient le chercher sans arrêt. Au moins une fois par semaine depuis janvier. On a débranché l'interphone, mais ils arrivent à entrer quand même. Ils cognent à la porte, me menacent de mort. Ils me rackettent aussi (elle montre un SMS) : regardez, ils me réclament 200 €. Ils disent aussi qu'ils vont casser la tête de mon plus jeune fils, au collège. Le 13 juillet, ils sont encore venus. J'ai fini par payer pour qu'ils nous laissent tranquilles. J'ai donné tout ce que j'avais sur moi. [...]"
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La France en 2025 : la presse internationale se moque
Lu dans La Tribune :
«French rêverie»: la définition donnée par The Times du séminaire organisé ce lundi par François Hollande sur la France en 2025 exprime bien le regard ironique que la presse étrangère semble porter sur l'exercice.
Fidèles à la tradition du british humour, les Anglais sont justement les plus moqueurs. Ainsi, selon The Times, Hollande doit certes être loué pour «avoir invité son équipe à penser grand». Mais les propositions présentées par les ministres frôlent «l'optimisme naïf», voire même parfois le délire. Il est à souhaiter au fond qu'elles soient vite mises au rebut...
The Telegraph confère le prix de l'utopie à Cécile Duflot, pour son portrait d'un avenir où tout le monde pourra facilement accéder à un logement social, dans un pays pourtant connu pour sa bureaucratie. Pour le Financial Times, la «vision d'une France forte» en 2025 serait aussi «utopique» que «brumeuse». Mais le quotidien des affaires reconnaît un certain «retour à la réalité»: une denrée rare. Le ministre Pierre Moscovici envisage ainsi l'inévitable déclassement que subira la France parmi les économies mondiales, en raison de l'essor des marchés émergents.
La presse nord-américaine ne consacre pas autant d'attention aux rêveries françaises. Mais, lorsqu'elle le fait, le ton est également celui de l'ironie anglo-saxonne. The Washington Post pointe ainsi le contraste entre le «rose avenir» que se prédit la France et le présent de son «économie empêtrée et bureaucratie rampante».
Du côté germanique, Die Welt traite François Hollande de «capitaine qui laisse ses ministres imaginer une France heureuse». En lisant les copies de cinq ministres rendues publiques par Le Point, les Allemands ne peuvent «s'empêcher d'imaginer leurs auteurs en train de les écrire par une douce soirée d'été, après avoir bu quelques bouteilles de rosé». Et de conclure: «Ainsi donc voilà la situation de la France à la fin de l'été 2013: les uns rêvent d'un avenir lointain quand les autres sont bloqués dans le passé».
Les pays latins, bien que sceptiques, se montrent moins cassants.
Les quotidiens francophones belges et suisses s'intéressent au revers de la médaille. Selon Le Temps, «le message adressé aux Français d'un exécutif qui travaille à la fois à résoudre les problèmes immédiats et à dessiner l'avenir tranche avec le climat de l'année dernière, à la même époque». L'Echo insiste sur la volonté du gouvernement de s'afficher soudé, bien que ce soit autour d'un exercice très théorique. Ainsi que le pointe Le Soir«au-delà de la communication, l'exercice est pourtant indispensable».
Les quotidiens espagnols semblent même exprimer une vague forme d'admiration. «Le président François Hollande a choisi la stratégie à moyen terme comme thème d'ouverture de la nouvelle saison politique», sans pour autant oublier d'envisager les réformes à court terme qui seront annoncées dans quelques jours, souligne El Pais. El Mundo apprécie notamment l'exercice d'autocritique: même si les hommes politiques français n'ont procédé qu'à un brainstorming marqué par un excès d'optimisme, du moins ils «savent que la France est en train de perdre du pouvoir mondial et désirent reprendre le contrôle du navire»."
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La vision biaisée de l’Occident à propos des Frères musulmans
L’Occident tout entier est outré, offusqué, scandalisé parce que l’armée égyptienne a osé déloger les Frères musulmans des deux bastions de Rabia et de Nahda, où ils s’étaient barricadés depuis plusieurs semaines. Bilan : plus de 600 morts dans les deux camps.
Aussitôt, les médias bien pensants poussent des cris d’orfraie et demandent que le Conseil de Sécurité et les associations internationales des droits de l’homme condamnent avec la plus extrême fermeté cette sauvage agression.
Pauvres Frères musulmans victimes de la violence ! Ces gentils moutons, bien connus pour leur douceur et leur innocence, sont l’objet de procédés inacceptables. Il faut donc les défendre contre les loups dévorants de l’armée et de la police égyptiennes. Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Turquie, Onu… se lèvent alors comme un seul homme pour dénoncer l’injustice, défendre ces innocents et inviter le monde à voler à leur secours. Les médias internationaux enfourchent aussitôt Pégase pour pourfendre les coupables…
Cette levée de boucliers pour réclamer et proclamer le droit de tout citoyen à manifester “pacifiquement” a quelque chose de tragi-comique.
“Mausolées soufis détruits, familles chiites massacrées, chrétiens attaqués et tués par les milices de Morsi ne soulèvent aucune émotion internationale. Par contre, l’Occident est outré quand l’armée égyptienne s’oppose aux Frères musulmans.”
Mais, passons aux faits :
- La mosquée de Rabaa, où s’étaient enfermés les Frères, était une véritable poudrière, où l’on a découvert un arsenal de guerre inouï. Aucune dénonciation de l’Occident.
- Depuis des semaines, les milices des Frères, armées jusqu’aux dents, sèment la terreur dans l’ensemble de la population d’Egypte : meurtres, enlèvements, kidnappings, demandes de rançons, rapts et viols de filles mariées de force à des musulmans. Aucune réaction de l’Occident.
- Plus d’une vingtaine de postes de police pillés et brûlés ; près d’une cinquantaine de policiers et d’officiers massacrés et torturés de la manière la plus sauvage. Silence de l’Occident.
- Mausolées soufis détruits et familles chiites massacrées ne soulèvent aucune émotion internationale.
- Une cinquantaine d’églises, d’écoles et d’institutions chrétiennes brûlées dans la seule journée du 14 août. Aucune protestation de la part de l’Occident.
- Prêtres et chrétiens attaqués et tués – dont des enfants en bas âge – pour la seule raison qu’ils sont chrétiens. Aucune dénonciation occidentale qui serait taxée d’“islamophobie”, qui est aujourd’hui le crime des crimes.
- Près de 1 500 personnes massacrées par les milices de Morsi au cours de son année de règne. Silence des médias.
- (…)
Lorsque l’Egypte décide enfin de réagir pour mettre un peu d’ordre, l’Occident crie à la persécution, à l’injustice, au scandale.
Ce n’est un secret pour personne que les élections présidentielles furent une vaste mascarade et que le scrutin fut entaché d’énormes fraudes. Malgré tout, les médias persistent à affirmer que Morsi a été le premier président de l’histoire d’Egypte élu “démocratiquement” et qu’il a pour lui la “légitimité”.
Brûler, attaquer, tuer, détruire
Le peuple égyptien, qui a bon dos, a quand même accepté de jouer le jeu, en se disant : voyons-les à l’œuvre. Le résultat fut tellement catastrophique – insécurité, chômage, inflation, pénuries de pain et d’essence, économie en chute libre, tourisme agonisant… – que l’ensemble de la population, au bout d’un an, demande à Morsi de dégager.
En moins de deux mois, le mouvement “Tamarrod” rassemble plus de 22 millions de signatures réclamant son départ. En vain ! Face à son obstination, plusieurs dizaines de millions d’Egyptiens – dont une majorité de gens du petit peuple qui étaient ses anciens partisans – déferlent dans les rues des grandes villes pour exiger son départ. Encore en vain !
L’armée – jusqu’alors neutre – se décide à intervenir pour soutenir le peuple et écarter l’indésirable, qu’elle garde en résidence surveillée. Au cours de longues heures d’interrogatoire, elle obtient de lui des révélations d’une gravité exceptionnelle, qui compromettent aussi bien les Frères musulmans qu’un certain nombre de pays étrangers.
Face à la prise de pouvoir de l’armée, l’Occident crie aussitôt au “coup d’Etat”. Si “coup d’Etat” il y a eu, celui-ci fut populaire et non militaire, l’armée n’ayant fait qu’obtempérer à la volonté du peuple. Celui-ci, excédé par un Président qui l’avait trompé, floué, berné, a donc, par une réaction de survie, réclamé son départ.
Une petite histoire très savoureuse illustre bien ce que je dis. Quelqu’un achète au marché une boîte de conserve qui, une fois ouverte, se révèle avariée. Que va-t-il faire ? La manger ou la jeter ? La jeter bien entendu. C’est un peu ce qu’a fait le peuple égyptien auquel Morsi et les Frères promettaient monts et merveilles. Une fois la boîte ouverte, il s’est aperçu que l’intérieur était pourri. D’où sa réaction de rejet.
Suite à l’exclusion de Morsi, l’armée a voulu quand même associer les Frères musulmans au nouveau gouvernement en leur proposant de faire équipe avec les autres tendances. Ils se sont heurtés à un refus obstiné et systématique.
Après de nombreuses tentatives infructueuses de dialogue et de négociations avec eux, un nouveau gouvernement provisoire est mis en place.
Ils décident alors de “prendre le maquis” et de semer la terreur, ce en quoi ils ont bien réussi. Mais cette stratégie ne fait qu’augmenter leur impopularité, et l’on peut dire aujourd’hui que le peuple égyptien les exècre et les honnit.
Equipés des armes les plus sophistiquées, ils s’organisent un peu partout pour brûler, attaquer, tuer, détruire…
L’armée décrète alors l’état d’urgence et impose un couvre-feu du coucher au lever du soleil. Mais les Frères musulmans s’estiment dispensés d’obéir. Le 16 août, de ma chambre, toute proche de l’avenue et de la place Ramsès grouillantes de leurs miliciens, j’entends explosions, coups de feu et tirs de mitraillettes provenant des rues avoisinantes.
Après plusieurs sommations aux jeunes de rentrer chez eux, l’armée décide alors d’envoyer ses chars pour faire respecter le couvre-feu. Face aux dégâts probables, l’Occident bien pensant incriminera alors l’armée d’avoir eu le culot d’attaquer des manifestants “pacifiques”…
Mais de qui se moque-t-on ?
Une opinion de Henri Boulad, SJ – Prêtre jésuite égyptien et écrivain.
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Éducation nationale : une rentrée qui a mauvais “genre”…
La rentrée scolaire approche. Quelle est la priorité du gouvernement ? Lutter contre les « stéréotypes de genre », afin qu’ils soient « déconstruits et mis à distance », selon les mots d’un rapport remis fin juillet au ministre de l’Enseignement.
Vincent Peillon, flanqué de l’inénarrable Najat Vallaud-Belkacem, y travaille donc dur : une formation obligatoire des professeurs est prévue dans les « ESPE » (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation), qui remplaceront en septembre les IUFM ; les manuels scolaires seront revisités, et dès la rentrée, un dispositif baptisé « Les ABCD de l’égalité » sera lancé dans 500 classes de primaire, visant, comme dans la crèche Bourdarias que Najat Vallaud-Belkacem a visitée il y a quelques mois, à éradiquer dès le plus jeune âge les clichés et comportements sexistes. Une formation et des outils spécifiques sont prévus pour repérer les attitudes « genrées »…
Même si nos deux compères au gouvernement ont conscience, comme le dit toujours le même rapport, que la question du « genre » peut susciter de « fortes résistances et des réactions très négatives ». On rigole. La gauche fait l’expérience du mot piégé qui vous explose entre les mains. Eux, les maîtres artificiers du verbe, les spécialistes de la manipulation sémantique à la nitroglycérine viennent de comprendre qu’ils ne pourront plus dégoupiller le mot « genre » qu’avec d’infinies précautions.
Quoi qu’il en soit, comme le stipule le rapport, il faudra par exemple en finir avec le cliché de la « fille sage et laborieuse ». Quelle bonne idée. Vive la fille agitée et qui n’en fout pas une. Il restait un segment de population tenant à peu près en place pendant les heures de cours, il serait dommage de ne pas l’encourager à mettre le boxon. Dans la crèche Bourdarias aussi, on recommande aux fillettes de « faire du bruit, crier, grimper ». C’est le ci-devant secrétaire d’État à la Justice Jean-Marie Bockel qui ne doit pas en revenir… lui qui, fin 2010, dans un rapport sur la prévention de la délinquance juvénile, mettait en garde contre le développement exponentiel des bandes de filles « mimant des conduites jusqu’à présent masculines ».
Est dénoncée aussi, dans le secondaire, la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques. Non qu’elles n’en aient pas le choix – puisque les filles, « sages et laborieuses », réussissent mieux à l’école –, mais elles n’en ont pas le goût. Et libérer la femme, ce n’est pas, pour le gouvernement, lui laisser le choix, c’est la forcer à faire le « bon » choix, comme on l’a déjà vu pour la réforme récente du congé parental. Il faudra donc faire rentrer à la trique et au chausse-pied les récalcitrantes dans une filière scientifique, faire d’elles des malgré-nous du BTP, de l’informatique et de la maintenance de plate-forme off shore. Ce qui contribuera fortement, on s’en doute, à leur épanouissement.
Si l’on voulait réellement œuvrer pour les femmes, ne faudrait-il pas au contraire revaloriser les filières littéraires, pour lesquelles elles ont visiblement de l’appétence ? À l’instar de Serge Villepelet, président (jusqu’au mois dernier) de PricewaterhouseCoopers France et auteur du livre Un patron qui aime les littéraires, ne faudrait-il pas mettre en avant les qualités propres d’une formation littéraire – de rédaction, de synthèse et d’analyse – pour l’entreprise ? Ne faudrait-il pas en finir avec le « tout sélection par les sciences », voulu par le sociologue marxiste Bourdieu, celui-ci accusant les formations littéraires d’être socialement discriminantes et de favoriser « l’endorecrutement » des classes dominantes ?
Gabrielle Cluzel dans Boulevard Voltaire
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UMP: Union pour une Mort Programmée ? par Manuel GOMEZ
Le ridicule ne tue pas et fort heureusement car, si c’était le cas, il y a belle lurette que l’UMP serait morte.● Après le carnaval du duel Copé-Fillon pour la direction d’un parti politique qui part à vau-l’eau.● La bouffonnerie d’une primaire pour la mairie de Paris.● Voici l’inventaire du quinquennat Nicolas Sarkozy avec lequel Jean-François Copé va de nouveau désespérer son propre électorat et faire mourir de rire la gauche.À se demander si ce n’est pas ce qu’il cherche.Mais peu nous importe de savoir ce qui n’a pas fonctionné sous Sarkozy !● Il n’a pas tenu ses promesses et la sentence est tombée. Il a été renvoyé à ses chères études, accompagné par une équipe qui n’a toujours rien compris.● Hollande lui a succédé en 2012 et il ne tient pas non plus ce qu’il a promis ! Dans ce match les deux présidents obtiennent un « nul » parfait.« Comme un homme politique ne croit jamais ce qu’il dit, il est très étonné quand il est cru sur parole »... Et c’est un expert en promesses mensongères qui a prononcé cette phrase : De Gaulle.¢Ce qui nous importe aujourd’hui c’est le programme que peut nous proposer cette droite molle et quel leader (toujours invisible à ce jour) sortira du chapeau magique pour l’appliquer. Nous ne voulons plus de promesses ni de discours « gonflants », ça ne marche plus. Ce qu’il nous faut, ce sont de grandes réformes, toujours annoncées mais jamais appliquées.Pourquoi ?Parce que l’élu est en place pour 5 ans et que son seul objectif est d’être réélu cinq ans plus tard. Cela suffit !Pour que la France ait une chance de s’en sortir et puisse repartir d’un bon pied, il est absolument nécessaire de revenir au « septennat » et SANS RENOUVELLEMENT DE MANDAT. C’est l’unique solution pour appliquer enfin les décisions urgentes qui s’imposent sans aucune arrière-pensée politicienne.Incapables de nous sortir de la crise actuelle, ils nous promettent des lendemains qui chantent pour 2025… qui peut les croire ?Une chose est certaine les optimistes et les pessimistes divergent sur le sujet. Les optimistes disent : nous sommes dans « la m…. » actuellement !Non, ce sont les pessimistes qui disent cela.Non, non, ce sont bien les optimistes.Les pessimistes disent qu’en 2025 il n’y en aura pas pour tout le monde !! -
La Chine se dit prêt à déclencher la troisième guerre mondiale pour protéger l'Iran
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La droite ferait mieux de se livrer au devoir d’inventer
D'Yves de Kerdrel dans Valeurs Actuelles :
"Plutôt que de faire sa rentrée sur un droit d’inventaire, qui ne saurait être pratiqué que par Sarkozy lui-même, l’opposition ferait mieux de se livrer au devoir d’inventer.
Mark Twain a écrit cette phrase très juste : « La gauche invente des idées nouvelles que la droite adopte sitôt qu’elles sont usées. » C’est ce qui vaut sans doute à notre cher et vieux pays d’avoir « la droite la plus bête du monde », pour reprendre la célèbre formule de Guy Mollet. La gauche a inventé ce crime contre la croissance qui s’appelle l’ISF. La droite chiraquienne l’a repris à son compte et l’a même durci. La gauche a inventé les 35 heures. La droite, en raison des mesures alors prises par François Fillon, les a légitimées et en a fait un acquis social. La gauche a inventé l’écologie politique. La droite l’a reprise à son compte pour en faire l’insupportable principe de précaution. [...]
Plutôt que de laisser, pendant tout cet été, le monopole de la parole publique à des socialistes qui n’avaient rien à dire, rien à proposer, rien d’autre à faire que d’imaginer la France de 2025, la droite aurait mieux fait de se distinguer par un devoir d’inventer au lieu de s’invectiver par des petites phrases sur le droit d’inventaire. C’est à la droite qu’il revient aujourd’hui d’inventer les solutions pour redresser le pays que les socialistes mettent au bord du dépôt de bilan. C’est à la droite qu’il revient de recréer les conditions d’un ordre républicain, pour permettre un retour à la sécurité, une baisse de la délinquance et un arrêt immédiat de l’immigration. C’est encore à la droite qu’il revient de permettre à chacun de travailler aussi longtemps qu’il le souhaite, de créer de la richesse sans être spolié et d’inventer sans être bridé. [...]"
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L’Ibère à Sion livré à l’Inquisition
Valls hésite à Sion
Selon Libération, l’Ibère à Sion aurait tenu des propos de table pas du tout casher !
Titre : « Valls jette un froid à la table du séminaire. »
« Une sortie du ministre de l’Intérieur sur la politique migratoire et l’islam a choqué certains ministres. »
Le Catalan aurait osé susurrer que : « La question du regroupement familial pourrait être revue. »
Rien ne permet d’affirmer que ce fut à la baisse.
Quand même !Cependant pour la canaille verte, c’est le simple fait de s’autoriser à oser murmurer la question qui est un crime de lèse-diversité.
La ministre Pussy Riot couleur gazon du gouvernement a affirmé, péremptoire, que la question du regroupement familial, dont Manuel Valls a jugé qu’elle "peut être posée", "ne se pose même pas : le droit à vivre en famille ne souffre pas d’exception. Il est garanti par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme" !
Quant à madame Taubira des goûts et des gens de couleurs, qui tient d’une main de velours le gynécée de l’Injustice, elle a renchéri contre le Premier Flic éternellement menotté de fer.
Le Camp des Saints du Regroupement Africain fait de l’Ex-France le Port, l’Asile, le Havre des coups de couteaux dans le cœur, des égorgements plus ou moins rituels, des marches blanches et des identités maquillés, il ne doit en aucun cas être traité comme une Auberge espagnole où l’on vient simplement bouffer, niquer, déféquer !
Il est l’Arche sainte, le Sanctuaire ! Dedans doit régner la liberté sans frein, et la certitude de l’impunité ! Sinon c’est le fascisme.
Si « l’Ex-France est un Hôtel », on ne va pas non plus dire c’est complet !
Quand même !Valls avec Bachir ואלס עם באשיר
Quand à se demander si « l’islam est compatible avec la démocratie », n’est ce pas précisément ce que le gouvernement auquel Monsieur Valls appartient démontre inlassablement en Syrie, en armant jusqu’aux crocs les plus fanatiques, les plus irascibles djihadistes, afin de reverser une odieuse tyrannie ?
N’ayons garde d’oublier, quand même, que ce gouvernement ne dégoutte pas seulement d’arguments de Pissotière, il ruisselle aussi de sang, du sang du peuple Syrien martyrisé par ses soins.Et puis quelle injustice d’instiller une suspicion de droite, d’extrême droiture envers un ministre qui poursuit avec bonheur l’édification de la station d’épuration des eaux minérales Celtic qui prennent leur source à Vichy.
Récemment encore L’Ibère à Sion fit Œuvre de dissolution, Française, à l’encontre du fascisme bodybuildé, anglophone et libanais, qui fait encore, par excès d’optimisme, le salut de la quenelle vers le haut !
Quelle erreur d’orientation, quand même !Quand on est fourré à l’Intérieur d’un pouvoir de l’Extérieur qui ronge le dernier mince vernis de civilisation, il est tout à fait naturel d’être soi-même décapant.
Mais les qualités dissolvantes de ce corrosif gouvernement n’auront pas réussi à dissoudre dans sa graisse le plus dissolu des hommes, ni à corrompre le printemps d’un vieux peuple frondeur.Valls noble & sentimental
Se souvient-on des sanglots longs de celui n’était pas encore le Premier policier devant la mise en scène policière, d’une « cruauté insoutenable » [sic et sniff], de M. Strauss chargé de fers, et marchant vers le violon ?
Tendre poulet quand même !
Spectacle insoutenable et pas longtemps soutenu, étant donnée que la négresse de maison-close, repue des millions de dollars de la Truie, palpés après les gonades du Goret, fit son deuil de la domesticité orale, libérant la Bête lubrique.
Les yeux noirs de l’Ibère à Sion resteront ils humides quand même le prévenu Gaston Laquereau de Mille, alias Dominique Souteneur du Karlton ne serait pas parfaitement lavé de tout soupçon de « proxénétisme en bande organisée », bien que demeurant, chaque priapique matin au sortir de la douche, éternellement lié à sa libido sui generis ?
Nous prend-on à ce point pour des avaleurs de sabres, en nous faisant gober que cette vie de Porc était ignorée de toute la Porcherie, et spécialement de la clique strictement strauss-kantique qui se prélasse actuellement sous les portraits de Richelieu et de Bonaparte ?
Strauss-cancan
Avoir échappé à DSK en chair et en testostérone pour en arriver à un strict gouvernement de ses épigones, c’est à dire un despotisme S-K au carré, c’est farce quand même !
Et pire ! On imagine mal l’affidé des Chandelles, le Gengis-Khan du Cul, le Pacha de la Chatte, le Maquereau présumé mais néanmoins aggravé de Lille, en père la pudeur féministe en train de durcir la législation délirante en matière de mœurs.
Ainsi ce seront les affidés, les disciples, les héritiers politiques d’un des plus grand Putassier que la terre ait connu qui offriront ce maroquin à une Belkacem afin de criminaliser le fait d’aller aux putes !Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec son avocat qui a dénoncé un "détournement" de l’infraction de proxénétisme "à des fins moralistes".
« Il apparaît dès lors clairement qu’au travers de cette poursuite on cherche à créer un nouveau délit pénalisant les clients de la prostitution là où la loi ne le prévoit pas », a-t-il expliqué, jugeant que la mise en examen de son client représente « une menace pour les libertés individuelles, bien au-delà de son cas personnel ».Dans l’affaire du Carlton, le Parquet de Lille devra donc éviter soigneusement le non lieu précédemment requis, puisque la culpabilise à Sion des clients, revient en dernière analyse à la protection des putes, et surtout à celle des proxénètes.
Sinon que deviendraient les Femen et les bailleurs de fonds des Femen ?
Quand même !Valls de Vienne
Heureusement face à ce tombereau d’ordures, la fronde des éboueurs fronçais se poursuit vaillamment.
Comme dans certaines communes du Pays basque, comme à Vienne [du Rhône non pas du beau Danube bleu], où les maires ne souhaitent pas unir par les liens étroits du mariage les sodomites et les gomorrhéennes énamourés !Le Premier Flic, éternellement lié lui-même, serait-il à ce point entravé qu’il ne puisse enchaîner à la loi ces récalcitrants, et les jeter dans un cul-de-basse-fosse comme Samuel ou Estéban, Pierre, Pascal, Nicolas, et tous les autres prisonniers politiques, passés, présents et à venir ?
Que nous aiderons en allant manifester joyeusement samedi 14 septembre à Paris, à l’appel du Collectif pour la défense des libertés publiques.
Quand même !http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Ibere-a-Sion-dans-l-arene-19674.html
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Entretien de Pierre le Vigan concernant la modernité: une réflexion.
Le philosophe allemand Windelband a établi une distinction entre jugement de fait « cette table est noire » et jugement de valeur « cette table est belle ». Dans le premier cas, la formulation est incontestable car objective : toute personne rationnelle et normalement constituée considérera donc qu’une table noire est … noire. A contrario, le fait qu’une table soit belle est motif à contestation, y compris pour une personnalité rationalle. On retrouve ici donc la distinction entre objectivité et subjectivité. Pour autant, il ne faut pas céder à la simplicité, au premier élan, et considérer que les jugements esthétiques soient nécessairement subjectifs comme beaucoup le croient de prime abord. Autant que je me souvienne par exemple, Kant a établi une distinction entre le Beau et le Sublime. Et une théorie scientifique comme celle des angles privilégiés semblent nous pousser à accroire que les jugements esthétiques par exemple, ne sont pas nécessairement motif à subjectivité : le Beau serait objectif…
La postmodernité dans laquelle nous sommes entrés voici quatre décennies environ fut annoncée à l’avance par des personnalités d’exception comme le furent le baron Evola mais aussi Guy Debord. Je ne cacherai pas aux lecteurs que mes amis sont miens et, par voie de conséquence, me ressemblent. C’est ainsi que, au même titre que le personnage principal du « meilleur des mondes », la postmodernité n’a su les formater. Il ne faut pas croire que ces personnalités ont rationnellement décidé de combattre l’empreinte du monde contemporain comme on pourrait le croire spontanément. Le fait est que pour de multiples raisons, et j’insiste, sans qu’ils l’aient voulu, ils sont sortis indemnes du grand moule contemporain. Bien peu nombreuses sont aujourd’hui les personnalités différenciées pour reprendre une expression chère au baron et l’on peut songer que déjà chez Platon, la notion de « Peuple » ne désigne nullement les basses classes mais la quasi-totalité de la population. La partie du corps qui selon le philosophe grec la plus à même de représenter le peuple n’est autre que le ventre et, pourrait-on ajouter, le bas-ventre.
La tragédie auquel je suis confronté au quotidien est la radicale altérité dont je connais rationnellement les motifs mais aussi dont je souffre réellement dès lors où je suis en présence de la plupart de mes contemporains qui ne sont d’ailleurs pas, las, mes compatriotes : « J’habite mon nom, suis de ma langue, n’ai d’autre vraie patrie que celle de mes idées et ne me reconnais véritablement que dans les familles d’esprit que j’ai choisies. « Saint John Perse. La postmodernité parce qu’elle favorise, pour reprendre le titre d’un ouvrage de Barrès, « le culte du Moi » - il y a un ouvrage majeur à écrire, fondé sur la neurologie pour montrer en quoi le Système triomphe - , ne peut que flatter la subjectivité des uns et des autres qui, elle-même, caresse les fondements de notre être, représentés par notre cerveau reptilien. C’est ainsi que mes contemporains, tellement imprégnés qu’ils sont de subjectivité, considèrent bien à tort que ce que j’exprime est subjectif alors même que je suis répertorié dans la caractérologie jungienne comme Intp, à savoir le profil le plus objectif qui soit.
Pierre le Vigan n’émet en aucun cas un point de vue personnel en déclarant que les hommes des Lumières n’ont nullement suivi ou favorisé volontairement la révolution française. Je connais d’autant bien le sujet qu’au sein de l’université, j’y ai consacré plusieurs années. Lorsqu’on interroge un de nos contemporains sur un sujet, il n’est pas rare qu’il réponde, même s’il est réellement ignorant : dans les faits, on papote bien plus que l’on ne dialogue, considérant que la première idée qui vient en tête ou qu’une prise de position presque consensuelle feront l’affaire. Je vais peut être surprendre le lectorat mais dans certaines circonstances, deux parallèles peuvent se couper. De la même façon, la planète terre qui est approximativement une sphère, est presque entièrement vide. Quant à l’inflation, elle ne signifie pas nécessairement la hausse des prix. De même qu'un cosinus ou un sinus, quoique l'on en dise dans l'enseignement secondaire, n'ont pas l'obligation de rester inférieurs ou égaux à 1. Voici donc quatre propositions – justes – dont beaucoup de nos contemporains eurent postulé le contraire, « la main à couper » …
Pour revenir aux Lumières, le premier penseur auquel on songe qui en soit représentatif est Voltaire. Grave erreur puisque Voltaire n’en fut pas, appartenant à la génération précédente. Pour prendre un intervalle de temps juste à des fins de mémorisation, il faut considérer qu’approximativement, les Lumières françaises, importés du monde anglo-écossais à destination finale de l'Allemagne, ne furent que durant le second quart du XVIII ème siècle, auquel il faudrait ajouter quelques années. Les hommes des Lumières ne furent en aucun cas démocrates et encore moins républicains. Leur admiration va à la monarchie constitutionnelle, anglomanes qu’ils furent. L’expression de « despotisme éclairé » fait partie de leur bagage. Par là il faut comprendre un exécutif fort mais aussi instruit et bienveillant, idéalement conseillé par ce que l’on peut appeler avant l’heure, des intellectuels.
Aucun des hommes des Lumières n’a donc de contact intellectuel privilégié avec la notion de révolution et Pierre le Vigan ne se trompe nullement en affirmant que le premier parmi les grands à être récupérable par les révolutionnaires fut Rousseau.
Je sais que les monarchistes contemporains haïssent le plus souvent le XVIII ème siècle, probablement au motif qu’il fut celui qui vit la fin de l’ancien régime. Pour autant, la mort de cette structure est bien antérieure et les origines de la chute sont à chercher au XVI ème siècle. Apparaîtront à cette époque et le capitalisme développé et le protestantisme. Il faut savoir qu’à cette époque, les lettrés furent bien conscients de la concomitance de ces deux événements. Si confier le pouvoir aux nobles, c'est-à-dire aux guerriers, parait tout à fait légitime dans une société archaïque, tel est de moins en moins le cas au fur et à mesure que la société se civilisait. Le capitalisme du XVI ème siècle que l’on peut appeler commerce international fit de certains Français anonymes, des hommes d’importance, réussissant leurs entreprises. Dans ces conditions, quand bien même un noble lui était hiérarchiquement supérieur, que l’entrepreneur doué avait plus d’importance que lui.
De la même façon, le protestantisme est beaucoup plus moderne que ne l’est le catholicisme. Les justifications ne font pas défaut : autorité supérieure (Vatican) et pas d’équivalent chez les protestants. Si l’on dit « catholicisme », « protestantisme » doit porter un « s ». Le prêtre est « supérieur » à ses paroissiens alors que tel n’est pas le cas du pasteur. Les catholiques n’ont pas accès aux textes religieux, les protestants si. La langue du catholicisme est celle de l’élite, les protestants utilisent celle du peuple… On comprend donc que le catholicisme sied beaucoup mieux à l’ancien régime que le protestantisme.
Ce serait donc de mon point de vue, les développements aussi bien du protestantisme que du capitalisme, qui annoncèrent la fin de l’ancien régime et nullement les hommes de Lumières, hostiles d’ailleurs, y compris par nature, à toute forme de révolution. On peut remarquer aussi que même Louis XIV qualifié de solaire, fit de graves erreurs qui jouèrent un rôle majeur dans le déclenchement du processus révolutionnaire un siècle plus tard ; ainsi en est-il par exemple de la centralisation excessive ; ainsi en est-il aussi de l’anoblissement de beaucoup de bourgeois, non au motif que ces derniers s’étaient distingués en raison de leur noblesse de comportement, mais en raison de leur réussite financière, valeur justement bourgeoise.
Pour conclure, je citerai un penseur d’outre Rhin qui n’est autre que Goethe :
« Avec Voltaire, c'est un monde qui finit : avec Rousseau, c'est un monde qui commence ».Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com/