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  • Churchill et les horreurs de la guerre démocratique

     

    « L’Angleterre est en système habituel, je dirais presque naturel de guerre, ou du moins d’opposition, avec tous les peuples du monde, et le repos ne peut être pour elle qu’un état forcé et accidentel. »

     

    Bonald

     

    Un commentaire récent d’un lecteur âgé de 91 ans, ancien soldat de la Deuxième Guerre Mondiale, et que je salue ici (alors que je trouve les commentaires trop souvent à côté de la plaque, je le dis comme je le pense - avec le temps), souligne les aléas sordides de ladite guerre et ses tromperies. Le lecteur évoque l’affaire scandaleuse de Dakar en rappelant que peut-être l’or français y était, et que les Anglais le voulaient à tout prix, c’est le cas de le dire, sentant sans doute qu’ils allaient sous peu être ruinés par les Américains dans le cadre de la grande croisade pour les démocraties, croisade coûteuse dont nous ne sortirons jamais avant mille ans sinon fort endettés et embêtés. Sur ces fâcheux et éternellement reproductibles événements de Juin 40, nul ne nous a aussi bien verbalisés que Céline en 37 :

     

    « Nous serons déjà tous asticots quand débarqueront dans les Flandres les premiers invertis d’Oxford. »

     

    Mon lecteur souligne la trahison britannique à Dunkerque, l’inféodation de la France à Albion depuis 1815 - 1830 exactement -, l’inutilité absolue de cette guerre qu’Hitler ne voulait qu’à l’Est où, cela tombait bien, on avait droit à un monstre pire que lui et Tamerlan réunis. Mais c’était compter sans l’Angleterre et sa conspiration démocratique - voyez le groupe Focus. On prit donc soin en France de se prendre une énième raclée avec l’Allemagne (comme aujourd’hui avec l’euro) au nom d’une Pologne qui, outre sa législation antisémite, avait tout de même reçu des offres d’échange territorial de la part des nazis et avait surtout accepté de se partager avec les autres vautours les dépouilles de la Tchécoslovaquie en 1938 - Tchécoslovaquie créée comme la Yougoslavie par les irréels traités wilsoniens avec les résultats que l’on sait. Ce pays très moral, la Pologne donc, un peu trop sûr de lui et de l’alliance anglaise, fut aussi occupé par l’URSS qui extermina ses élites à Katyn (les maîtres-chanteurs de Nuremberg en accusèrent les Allemands), tout en massacrant les cadres des petites républiques baltes, mais à l’URSS personne chez les bons alliés anglo-saxons ne se proposa de déclarer la guerre. Staline put envahir, tuer, saccager, piller, violer avec la bénédiction de la démocratie occidentale trop occupée ailleurs. Le tsarisme fut toujours abhorré, le communisme sous sa forme la plus rogue adoré à l’Ouest, on est comme ça, on ne se refera pas. Le bolchevisme et ses crimes de masse, l’oncle Joe et ses vingt millions de morts, l’oncle Joe et son Holodomor ukrainien (je sais, je sais, c’est la propagande de Goebbels...) devenait un prodige de la vie démocratique et post-démocratique. Née sur les échafauds des rois anglais et français, sur les cadavres des Irlandais de Cromwell et des Vendéens, née de la barbarie mathématique et quantitative du monde postchrétien, la démocratie qui aujourd’hui professe la liquidation des nations blanches, des sexes et des familles, ne m’aura il est vrai jamais déçu, que ce soit sous son aspect rond-de-cuir, sans-culotte ou commissaire politique. Car le rond-de-cuir, a dit Cochin, est successeur du sans-culotte. Un lynchage une élection : voyez la Libye. Une élection, une trahison. Et quand vous vous plaignez, conspiration !

     

    Mon lecteur pense qu’il est impossible de savoir ce qu’il y avait à Dakar dans un livre d’histoire français. Je n’en lis jamais, de livre d’histoire en français, donc je ne peux pas lui répondre. Mais de l’or, je sais qu’il y en avait.

     

    Il se trouve que dans son livre sur la guerre de Churchill publié il y a longtemps déjà et téléchargeable gratuitement sur son exceptionnel site, David Irving évoque cette histoire ; qu’il souligne la dégoûtante tentative de vol churchillien et la patriotique participation des gaullistes (on comprend pourquoi ils étaient si peu nombreux...) qui se heurtèrent à une résistance rageuse des soldats présents à Dakar et déjà révoltés (comme une partie de l’amirauté britannique !) par le massacre de Mers-El-Kébir (Churchill tua nos deux mille marins comme il bombarda nos villes et tua 70 000 civils mais c’est un allié démocrate, alors il pouvait se le permettre). L’Angleterre du grand libérateur du continent (Hitler aussi lorsqu’il attaque l’URSS se présenta un temps en libérateur, et Staline ou Mao à peu près tout le temps) désirait aussi voler l’or des Belges et des Polonais. L’Angleterre avait déjà volé l’or des Baltes et des Tchèques, avant à son tour de se faire voler tout son or par le vénérable Roosevelt. Irving rappelle au passage une chose : Vichy n’est pas le jouet des nazis, Vichy la dilettante passe l’éponge sur Mers-El-Kébir et marche main dans la main avec les puissances anglo-saxonnes. Irving rappelle ce qu’il en coûtera plus tard à Pétain, Darlan et Huntzinger, et on ne les plaindra pas. Vichy aura été méprisable de bout en bout et méritera son destin d’infamie.

     

     

    En 1939 l’Angleterre nous envoie donc comme d’habitude - pourquoi se gêner ? - nous faire « crever la poitrine tout en mandant la note pour la chemise trouée » (Bernanos). Mais il y a les fables de la Fontaine, plus utiles que nos historiens hexagonaux, et Churchill trouva un Grippeminaud plus gourmand et mieux fourré que lui : Roosevelt, qui ne savait que faire de douze millions de chômeurs (et réélu quand même !) et buvait du petit laid devant la deuxième guerre européenne qu’il avait aidée à déclencher. David Irving précise très bien que pour entrer dans cette guerre dans laquelle il voyait avec un grand sourire une liquidation de l’Europe, Roosevelt voulait essentiellement trois belles choses :

     

    - L’anéantissement de l’Allemagne par le rêve - dès 41 - de la castration chimique, l’application dès 45 de l’extermination physique de sa population (famine organisée, camps de prisonniers, plan Morgenthau appliqué au moins jusqu’en 48 par le preux Truman, etc.), dont l’avocat canadien James Bacque a horriblement rendu compte dans ses livres sur les "autres pertes", celles de l’ennemi vaincu, dont on ne parle jamais (pensez aux deux millions de Vietnamiens morts sous les bombes au nom d’une ubuesque et déplacée lutte contre le communisme par exemple). Bacque est pourtant un modéré, un de ces Canadiens qui ont eu un beau comportement - peut-être un peu trop soumis aux British, non ? - pendant toute cette guerre (je pense à l’étonnant ministre McKenzie King, à Beaverbrook, etc.). Cette destruction généralisée fut une fioriture de plus à mettre à l’actif de Churchill, ancien antisémite politique, ancien adorateur du Duce, raciste dilettante et butor bombardier, grand responsable de la ruine totale de son pays, de l’effondrement de l’empire et de l’Europe, du dérapage final de cette guerre en monstruosité humanitaire et de l’invasion soviétique de notre continent puis de l’avènement de la décolonisation et du communisme en Chine. Mais quand on aime la guerre et la démocratie, on ne compte pas, ni les blocus ni les bombes, n’est-il pas vrai ? Tête de mule (bullheadedness) ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Joe Kennedy, le père du futur accidenté de la route démocratique, alors ambassadeur à Londres, et qui voit que Churchill aime la guerre comme une affaire à suivre propre à sauver sa laborieuse carrière. Il voit surtout que le contrôle churchillien sur les médias est total : on est bien en démocratie. Car comme on sait, en démocratie, on fait confiance à ses journaux, à sa radio : ils sont démocrates comme le gouvernement, alors va pour le gaz sarin, le gaz hilarant surtout et le lynchage de Kadhafi : on est là pour montrer l’exemple !!!

     

    - Roosevelt veut surtout en bon démocrate mondialisé la ruine de l’Europe, de l’Angleterre, de la France et la fin de leurs empires coloniaux. Il a pris son temps pour entrer en guerre, voulant affaiblir l’Angleterre un peu plus, et confisquer toutes ses colonies et ses richesses. John Bull finit ainsi la guerre "bare stripped" et furieux contre Churchill (10 % dans les sondages !) qu’il abandonne dès 45 pour les sirènes rouges des travaillistes ; son stoïcisme coutumier et son aveugle soumission à ses élites ne lui auront en rien servi. Le prix du légendaire flegme.

     

    Roosevelt confirme qu’Hitler était certainement une meilleure affaire pour l’Angleterre puisque le 16 juillet 40 le trop anglophile tyran propose un partage du monde à l’empire britannique, qu’il croit encore vivifié par l’esprit de Kipling (par ailleurs auteur d’un colossal poème antisémite mis sous le boisseau par Churchill) ; mais l’Angleterre préfère la guerre d’anéantissement et la fin de l’Histoire. Mais Roosevelt est là qui exploite le bellicisme ultra, la germanophobie, l’humanisme agreste (il voudra que la population germanique baisse de trente millions en 45) et surtout la sidérante naïveté de Churchill qui fera comme s’il n’avait pas vu venir le rapace yankee.

     

    - La puissance de la Russie soviétique, qu’il veut renforcer à n’importe quel prix pour l’Europe. Roosevelt annonce très bien nos élites hostiles (voir ce qu’il a fait de ses paysans blancs pendant son passage aux affaires, de 34 à 40) qui renforcent le communisme comme notre islamisme. Il le dit tel quel, pourquoi ne pas le croire ? La montée du communisme à cette époque dans les élites anglo-saxonnes n’est une surprise pour personne, même si nous savons tous que le maccarthysme correspond pour l’Amérique aux heures les plus sombres de l’histoire de notre pauvre France à nous ! Quand on résiste, cela donne Patton. En 45, Patton ne veut ni de la paix avec la Russie ni de la famine en Allemagne ; il est viré et puis victime d’un fameux double accident de camion (dans la même journée, il fallait le faire !) avant d’être retrouvé mort dans son lit d’hôpital d’où il envoya un message désespéré à sa femme (- ils vont me tuer !). Il restait aux Allemands abattus et naïfs à leur tour à perdre environ quatre millions des leurs dans les camps de prisonniers polonais (1250 camps en Pologne à la fin de 1945 et cinq millions d’expulsés, lisez John Sachs et son remarquable "Eye for Eye"), français, américains, russes. Ce fut chose faite peu après. Les Allemands estimant leur punition méritée et donc ne se plaignant pas (sauf Adenauer dans ses mémoires !!!), on ne se montrera pas plus royaliste que le roi. Mais aujourd’hui que la Russie n’est plus une dictature communiste et qu’elle n’a plus le programme impérial stalinien ou mao-rooseveltien, elle redevient comme par enchantement l’homme à abattre du temps des tzars. Quand donc l’homo democraticus sera moins bête ? je suis trop vieux pour le dire maintenant. Il doit se charger de la Syrie puis de l’Iran, du Yémen libre, de toute la liste. On enverra des drones et des juges androïdes jugeront les victimes vitrifiées.

     

     

    Personne ne va excuser les Allemands pour leurs crimes et pour leur inconduite. Hitler a ses lubies lunaires sur les oranges en Crimée, sur les sous-hommes Juifs et Slaves, et des dadas sur les Saxons. On parle souvent des crimes d’Hitler, pas de ses erreurs ; or ce sont ses erreurs (l’Angleterre, Mussolini, la Russie, l’aviation) qui lui ont fait perdre la guerre, pas ses crimes. Mais je répète : les chefs nazis ne veulent pas de la guerre contre l’Angleterre, et l’exigence churchillienne fera soixante millions de morts et nous créera le monde cauchemardesque, post-français ou post-humain dans lequel nous émargeons au quotidien en 45. Nous ne sommes plus rien et nous serons bientôt moins que rien. L’Angleterre a tué cinquante fois plus d’hommes, de femmes ou bien d’enfants que l’Allemagne sous ses bombardements inutiles (85 % du potentiel industriel est intact en 45 en attendant l’établissement de l’esclavage, le démontage d’usines et les vols de patentes) et elle a immédiatement assisté Staline en 41, pour après la guerre avoir le culot de dénoncer le rideau de fer et préparé une guerre froide interminable, encore renforcée à la chute du mur (OTAN, suspends ton vol !) et empêchant pour une période indéterminée la construction de l’Europe. Bien entendu tous les oligarques sont allés vivre à Londres après avoir pillé "leur" chère terre russe. Sur la dimension méphitique de la métropole londonienne, je recommande les journaux de voyages de Dostoïevski et de mon cher Théophile Gautier. C’est Baal et Babylone à chaque page, vers 1860.

     

    Pour ce qui est de l’or que des malandrins et autres banksters ont fait baisser récemment sans même en posséder (lisez le courageux et compétent Paul Craig Roberts à ce sujet), je rappelle que Roosevelt en avait interdit la possession en Amérique pendant son lamentable New Deal qui ruina dix fois son pays ; et qu’il s’empara de tout l’or qui traînait alors dans notre pauvre monde, de provenance anglaise ou autre. A l’heure où Mme Lagarde parle de dettes de niveau de guerre, fruits de la guerre de l’euro, je fais juste ce petit rappel, qu’il vaudrait mieux avoir de l’or ; mais gare aux gabelous dans le futur proche. Ils ne prendront pas plus de gants que la Royal Navy. On n’en a pas fini avec les élites hostiles qui sont la marque de l’époque démocratique (à quelques exceptions près, citées plus haut, et canadiennes !).

     

    Concluons :

     

    « The great majority are rarely capable of thinking independently. »

     

    C’est Hayek qui le disait dans sa route de la servitude, qui est un peu la route de l’histoire humaine (plus que celle du "totalitarisme"). Hayek ajoute une autre vérité que Churchill pouvait mieux méditer en pseudo-libéral qu’il était. Voyez sa prose :

     

    « The war economy created in Germany in 19 14 is the first realisation of a socialist society. »

     

    En 45, le monde entier est communiste, à des degrés divers.

     

    En réalité tous les mouvements politiques modernes ont été d’essence démocratique. Churchill, Roosevelt, Staline en Russie restent d’ailleurs les idoles des foules, laissant à Hitler l’aura luciférienne des aubes dorées à venir. Seul le culte du général de Gaulle se fait plus discret. C’est la mécanisation de la mémoire.

     

    Bernanos disait lui que la France avait déjà assez eu à payer pour la démocratie. C’était dans "La France contre les robots", son plus beau pamphlet qui célèbre notre France d’avant 89, élite de l’univers. Je le pense aussi.

     

    Quant à ceux qui vont m’accuser de me faire l’avocat des diables et le pourfendeur de nos vertueuses démocraties, je hausse les épaules et leur recommanderai ce propos de l’illustre Robert Mc Namara, bombardier en chef en Allemagne et au Vietnam, dans the Fog of War, documentaire fabuleux passé sous silence en France en 2004 : « Si nous avions été vaincus, c’est nous qui aurions été pendus pour crimes de guerre. »

     

    Shocking ! En tout cas merci cher lecteur, de m’avoir permis de faire mon abstruse mais nécessaire mise au point.

     

    Toute sa vie, il a fait des affaires avec le diable.
    C’est la méchanceté et l’alcool qui le conservent.

     

    De Gaulle (sur Churchill)

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/?p=1484#suite

  • Dimanche 25 août : manif pic-nic devant l’église Saint Pierre de Gesté

    Lu ici :

    "Le collectif St Jacques d’Abbeville et le Souvenir Chouan de Bretagne vous invitent à manifester votre opposition à la destruction illégale de l’église St Pierre, le dimanche 25 Aout à 12 h 30.

    Ceux qui habitent trop loin peuvent envoyer au maire une simple carte postale avec l’église de leur ville ou de leur village et écrire : Touche pas à mon église.

    Son adresse : Jean Pierre Léger,  Hotel ville  9 place Monseigneur Dupont  BP 9   49600."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • États-Unis : Manipulations sur les matières premières

    Les accusations se multiplient dans le secteurs des matières premières aux Eats-Unis. La Bourse de Hong Kong a annoncé, le mercredi 7 août, qu’une plainte sur entente illégale dans l’aluminium a été déposée contre London Metal Exchange, Goldman Sachs et JPMorgan Chase.

    Les accusations de manipulation du prix des matières premières se multiplient aux Etats-Unis. Dernière en date: une plainte en nom collectif a été déposée en Floride, ce mercredi 7 août, accusant le London Metal Exchange (LME), Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Glencore Xstrata d’entente illégale dans le stockage d’aluminium.

    La Bourse de Hong Kong, qui a racheté le LME l’année dernière, avait déjà fait part, dimanche, d’une plainte similaire dirigée seulement contre la première bourse mondiale des métaux et Goldman Sachs.

     

    La plainte a été déposée par une société acheteuse de produits d’aluminium et un individu se décrivant comme “buveur de boissons contenues dans des cannettes d’aluminium”.

    Selon eux, les accusés font gonfler les prix de l’aluminium en créant artificiellement des files d’attente par le contournement des règles du LME – qui oblige à livrer un niveau minimum de métal chaque jour – en déplaçant l’aluminium d’un entrepôt à l’autre.

    La prime payée par ceux qui veulent leur aluminium immédiatement se répercute sur l’ensemble du marché, augmentant le coût réel par rapport à son prix sur le LME. Les prix de l’aluminium auraient ainsi été gonflés de 3 milliards de dollars l’année dernière au niveau mondial, selon le brasseur américain MillerCoors.

    Le régulateur américain surveille les banques

    La FERC, le régulateur américain de l’énergie, a annoncé récemment trois procédures contre des groupes majeurs: le géant pétrolier BP, accusé de manipulation des prix du gaz et menacé d’une amende de 28,8 millions de dollars, ainsi que les banques JPMorgan Chase et Barclays, accusées, elles, de manipulations des prix de l’électricité en Californie. Elles se sont vu réclamer respectivement 410 et 488 millions de dollars.

    Face à la recrudescence de dysfonctionnements et d’accusations de fraudes, la Banque centrale américaine (Fed) se penche sur les actifs physiques de matières premières détenus par de très nombreuses banques.

    Elle pourrait revenir sur l’autorisation donnée en 2003 de mener de telles activités en marge de leurs négoces de dérivés et courtage de matières premières.

    BFMTV  http://fortune.fdesouche.com

  • Chronique de livre: Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880 - 1883

     

    droit paresse.jpgPaul Lafargue est un auteur socialiste marxiste plutôt méconnu qui n’est rien de moins que le gendre de Karl Marx. Il est membre de la 1ere Internationale à partir de 1866 et participe également à la Commune de Paris en 1871. Co-fondateur du Parti Ouvrier en 1880 avec Jules Guesde, il est incarcéré en 1883. C’est à cette période qu’il rédige son plus célèbre pamphlet Le Droit à la Paresse. Il deviendra par la suite député du Nord de 1891 et 1893.

    L’ouvrage est réédité en 2009 par Gérard Filoche qui anime une revue nommée « Démocratie & Socialisme », mensuel de la gauche du PS. Celui-ci adjoint des considérations personnelles dénuées d’intérêts en préambule de l’ouvrage où il bat en brèche les conceptions de Christine Lagarde et du gouvernement de Nicolas Sarkozy sur le travail. En revanche l’article de Jean Zin, philosophe et militant écologiste sur le travail à la fin de l’ouvrage donne quelques pistes intéressantes. Ce qui n’est pas étonnant pour un homme visiblement inspiré par Jacques Ellul.

    Revenons à nos moutons.

    Paul Lafargue cherche dans son ouvrage à démontrer l’absurdité de la « valeur travail ». Le propos est dynamique et bien mené. L’auteur puise autant dans le passé, en s‘appuyant sur le mépris du travail des anciens Grecs et Romains, que dans son analyse de la démence capitaliste du XIXe siècle. Il brocarde toutes les catégories de la population, le prolétariat, qui est responsable d’après lui de son propre malheur, les économistes et autres zélateurs du capitalisme, l’armée qui n’a pour fonction que de réprimer les révoltes dans le sang, l’Église qui par sa morale encourage au travail car l’homme doit souffrir sur Terre, les usuriers (très explicitement reliés à une certaine communauté) qui font de l’argent sur le dos des patrons emprunteurs et des salariés qui triment. Il s’insurge sur le travail des enfants et sur le fait que le travail dans la société capitaliste ait contribué à faire dégénérer le peuple, jadis vigoureux.

    « Nous avons aujourd’hui les filles et les femmes de fabrique, chétives, fleurs aux pâles couleurs, au sang sans rutilance, à l’estomac délabré, aux membres alanguis ! » pp. 38-39

    Paul Lafargue pointe la fuite en avant du capitalisme, obligé de conquérir des marchés partout dans le monde ou encore de dégrader la qualité des produits pour contraindre à la consommation (ce qu’on appelle aujourd’hui l’obsolescence programmée). Il se fait aussi très critique à l’égard de la « religion du progrès » et des « Droit de l’homme » qui sont pour lui liés au capitalisme et à la bourgeoisie (ce en quoi je suis totalement d’accord). Il s‘interroge aussi sur la technique, qu’on perçoit à la fois source de problèmes, quand elle devient la matrice de la production industrielle capitaliste mais aussi possible solution pour permettre aux ouvriers de ne travailler que 3h par jour et de faire « bombance » le reste du temps. La société communiste utopiste de Paul Lafargue est une société où l’on travaille peu, où l’on produit ce qui est nécessaire et où les hommes peuvent profiter de la vie (selon une expression consacrée). On pourrait tout à fait envisager une société où les robots auraient la même fonction que les esclaves de l’antiquité et permettraient à une majorité de la population de se dégager du travail. Encore faut-il se dégager du mirage de la surconsommation…

    Ce pamphlet s’appuie aussi sur des considérations d’auteurs et démontre que même la réduction du travail a été une volonté des capitalistes…

    Il est assez court (une cinquantaine de pages) est très intéressant autant du point de vue de la critique du capitalisme (certaines intuitions et remarques de Paul Lafargue sont toujours d’actualités), que pour plonger dans l’histoire des idées et des sociétés de l’Europe de la fin du XIXeme siècle.

    Jean http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire (arch 2011)

    L’eau est un bien précieux et, dans un futur proche, elle pourra constituer un “casus belli” quand il s’agira, une fois de plus, d’exporter la “démocratie” dans l’une ou l’autre région du monde
    Le ministre indien des ressources hydriques, Pawan Kumar Bansal, s’est rendu récemment à Téhéran pour y représenter l’Inde au XXIème Congrès sur la sécurité alimentaire et hydrique: ce sont là des sujets du plus haut intérêt pour ces deux grands pays de la masse continentale eurasienne. Bansal a surtout mis l’accent sur “l’importance de détenir une sécurité alimentaire sur la scène mondiale actuelle”, ce qui a pour corollaire la disponibilité en eau pour la population et les cultures; l’eau, véritable or bleu, est essentielle pour toute autosuffisance en ces secteurs d’activité humaine.
    Le ministre indien, après avoir souligné les affinités qui existent entre l’Inde et l’Iran, a également rappelé qu’il manquait une stratégie commune en ce domaine hydrique/alimentaire. “L’Inde investit beaucoup en ce moment dans le secteur hydrique, avec sa population de plus de 1,7 milliard d’habitants; les recherches pour trouver de nouvelles sources d’eau s’effectuent de concert avec la construction d’implantations spécifiques, destinées à la distribution et l’épuration”. Bansal a ensuite ajouté: “Le gouvernement de la Nouvelle Delhi caresse le projet d’augmenter de 20% l’efficacité des systèmes d’irrigation en l’espace de cinq années, projet qui va de paire avec un renforcement des capacités technologiques de la productivité agricole”. “Toutes les activités concernant l’eau et son utilisation”, a poursuivi le ministre indien, “devront être abordées avec l’implication totale et complète de la population et des diverses entités collectives locales, de manière à responsabiliser également les utilisateurs quant à l’usage correct de cette précieuse ressource”.
    L’eau représente de fait un bien de plus en plus important sur le plan stratégique, au vu de ce qui se passe dans le monde actuel où la consommation par tête d’habitant a doublé depuis le début du 20ème siècle, avec un maximum de quelque 1700 m3 par habitant aux Etats-Unis.
    Dans le monde, il y a environ 1400 millions de km3 d’eau, dont 96% se trouvent dans les océans; seule une petite partie est constituée d’eau douce, dont 1,74% est immobilisée dans les glaces et 1,7% dans les nappes phréatiques souterraines; par conséquent, moins d’1% de l’eau douce se trouve dans les fleuves et les lacs de surface. En 2000, l’ONU avait fixé huit objectifs de développement mondial; parmi ceux-ci, il y avait la volonté de réduire, dans la mesure du possible, la part de la population mondiale sans accès à l’eau potable.
    Derrière ces aspects purement humains de l’utilisation de l’or bleu, il y a les intérêts de ceux qui veulent contrôler cette richesse et s’en accaparer comme c’est déjà le cas pour le pétrole.
    Carlos Pareyra Mele, analyste argentin et expert ès géopolitique de l’Amérique latine, soutient la thèse que depuis le milieu des années 80 du 20ème siècle, l’eau est devenue un objectif considéré comme stratégique par les gouvernements américains qui la camouflent généralement derrière un discours sur la “biodiversité”. En 2004, toujours selon cet expert argentin, le journal “The Guardian” a rendu public un rapport secret d’un conseiller du Pentagone, A. Marshall, dans lequel ce dernier avertissait les autorités américaines que, vu le réchauffement climatique, l’eau deviendra bien vite une matière première précieuse, dont il faudra nécessairement s’assurer le contrôle, du moins de ses sources les plus importantes.
    Or c’est justement le continent sud-américain qui recèle les plus grands bassins d’eau douce du monde, avec 25% du total de la planète entière. Cette masse hydrique pourrait fort bien attirer l’attention de la superpuissance américaine qui chercherait alors à contrôler, pour son compte propre, cette énorme masse d’eau douce disponible, soit par le biais de ses seules multinationales soit en organisant la déstabilisation politique des Etats latino-américains. Ce qui ne serait pas nouveau même si aujourd’hui de telles manigances semblent moins probables qu’aux temps jadis. L’Amérique du Sud cherche depuis deux bonnes décennies à sortir le plus rapidement possible de son statut d’“arrière-cours” des Etats-Unis; ceux-ci s’étaient substitués à l’Angleterre et avaient pillé à grande échelle les immenses richesses naturelles de ce continent. Cependant, les Sud-Américains ne doivent pas baisser la garde, comme d’ailleurs personne sur cette planète ne doit la baisser, parce que ce qui est en jeu, ce sont les matières premières et les richesses naturelles. Soyons-en sûrs, elles attireront l’attention de Washington et de ses alliés. Face à leurs manoeuvres, il s’agira de ne pas être désarmé.
    Federico DAL CORTIVO.
    (article paru dans “Rinascita”, Rome, 28 octobre 2011 – http://rinascita.eu ).

  • Armes chimiques en Syrie : à qui profite ce crime ?

    A propos de la situation en Syrie, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies à Genève, déclare :

    T“La communauté internationale est inquiète à juste titre après les derniers évènements survenus en Syrie, qui ont fait des dizaines et des dizaines de morts. La première chose à dire, selon moi, comme le Pape l’a déjà souligné, c’est que la violence n’amène aucune solution et qu’il faut donc reprendre le dialogue pour pouvoir arriver à la conférence de Genève 2, afin que les représentants de toutes les composantes de la société syrienne puissent être présents, exposer leurs points de vue, et ensemble créer une sorte de gouvernement de transition. Pour atteindre cet objectif, aucune condition préalable ne doit être posée qui rende cette initiative impossible, comme par exemple exclure l’un ou l’autre groupe concerné. Cet effort me semble absolument nécessaire pour arrêter la violence. Il faut aussi cesser d’envoyer des armes, tant à l’opposition qu’au gouvernement. Car ce n’est pas en livrant de nouvelles armes aux syriens que l’on crée les conditions de la paix. Pour arriver à une solution juste, c’est du moins mon avis, il faut éviter toute analyse incomplète de la réalité syrienne et du Moyen-Orient en général. J’ai l’impression que la presse et les grands médias ne prennent pas en compte tous les éléments à la base de cette situation de violence et de conflit incessant. Nous avons vu en Egypte comment le soutien inconditionnel aux Frères musulmans a porté à d’autres violences. Certains intérêts sont évidents : ceux qui veulent un gouvernement sunnite en Syrie, ceux qui veulent maintenir une participation de toutes les minorités. Il faudrait donc partir du concept de citoyenneté, respecter chaque citoyen comme un citoyen du pays, et puis permettre que les identités religieuses, ethniques, politiques, puissent se développer dans un contexte de dialogue."

    A la question de l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien qui dément de telles pratiques, Mgr Tomasi recommande la prudence :

    "Il ne faut pas avancer de jugement avant d’en avoir les preuves suffisantes. La communauté internationale, avec les observateurs des Nations-Unies, qui sont déjà présents en Syrie, pourrait faire toute la lumière sur cette nouvelle tragédie. On ne peut, selon moi, partir d’un préjugé, en déclarant que ceux-ci ou ceux-là sont responsables. Nous devons éclaircir les faits, car quel intérêt immédiat aurait le gouvernement de Damas à provoquer une telle tragédie, en sachant qu’il en sera de toute façon rendu directement coupable ? Comme dans les enquêtes pour homicide, il faut se demander : mais à qui profite vraiment ce genre de crime inhumain ?"

    Sur la possibilité d’une intervention armée si l’attaque chimique était confirmée, Mgr Tomasi est encore plus catégorique :

    "L’expérience nous a montré au Moyen-Orient, en Irak, en Afghanistan, que de telles interventions armées n’ont apporté aucun résultat constructif. Et donc le principe qu’avec la guerre on perd tout reste toujours valable."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/