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  • Le véritable problème marseillais ? La corruption…

     » Politique de la ville Libération, toujours : « Des associations fictives ont reçu 800.000 euros en trois ans. » De quoi attendre à l’aise une grosse livraison de haschisch, ou qu’un transport de fonds passe dans votre ligne de mire… »

    Xavier Raufer
    Docteur en géopolitique et criminologue
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin).

    Quoi de neuf, à Marseille ? Rien. Une sagesse instinctive conduit les criminels à éviter un appareil répressif qu’ils savent puissant, mais vacillant, privé de persistance ou d’acharnement. D’où un temporaire retour au calme lorsque les ministres tonnent et qu’il y a du « bleu » dans les rues. Les médias repartis et le bon peuple distrait, le cirque reprend de plus belle. Toute la Sicile connaît le proverbe mafieux « Courbe-toi, jonc, la crue passe… » Eh bien, c’est pareil à Marseille : la crue passée, le jonc relève la tête.

    Et les assassinats reprennent.

    Mais pourquoi les bandits s’entretuent-ils ? L’ethnologie criminelle nous renseigne : hors la loi, les malfaiteurs n’accèdent pas à la justice des honnêtes gens. Un bandit ne peut infliger une amende à un « collègue », ni l’envoyer en prison. Le différend est mineur ? Il casse la figure du gêneur. Si c’est grave, il le tue ou le fait tuer. Ce n’est donc pas par plaisir que les bandits s’entre-tuent, mais par exigence territoriale. Le fief est la source de tout business illicite, et qui empiète sur celui d’un gang est bon pour l’hôpital ou la morgue.

    Mais les homicides ne sont pas « le » problème de Marseille – c’en est juste un spectaculaire symptôme. Le vrai problème de Marseille, c’est une corruption monumentale.

    D’abord, un maire bien fatigué, largué entre dénégation puérile du réel – « Marseille n’est pas Chicago » – et tentatives d’apaiser les bandits par travail social interposé.

    Surtout, une « politique de la ville » à la napolitaine, un système de contrôle des quartiers chauds, et des votes qui en émanent, par des nervis qu’arrosent les crédits de la politique de la ville. Oh, les motifs sont nobles : « antiracisme »… « diversité »… et autres balivernes à la mode. Mais en réalité ? Un des caïds en cause, Abderrazak Z., parle de la députée chargée de la politique de la ville au conseil général : « J’ai trouvé une dinde pour nous subventionner. » (Libération, 11 mars 2013). Et qu’arrive-t-il à qui tient tête au caïd ? « Je n’étais pas content, mais il m’a montré qu’il était armé. Je me suis calmé. » (ibidem). Vous ne vous calmez pas ? Passage au stade Kalachnikov.

    Telle est, en 2013 la « politique de la ville », terreau fertile pour le milieu marseillais : « Dans les quartiers, si tu veux avoir un minibus, un scooter et de l’argent, tu montes une association. » (ibidem). De l’argent, beaucoup d’argent. Libération, toujours : « Des associations fictives ont reçu 800.000 euros en trois ans. » De quoi attendre à l’aise une grosse livraison de haschisch, ou qu’un transport de fonds passe dans votre ligne de mire…

    Ajoutons-y une police souvent corrompue. Le mal ronge de longue date l’appareil policier régional – et pas les seuls « ripoux » de la BAC Nord : en cas d’affaire criminelle grave, pourquoi les magistrats locaux se concertent-ils à Paris et surtout pas à Marseille ? Et par quel miracle de gros voyous – quatre selon nos sources, en 2012 – ont-ils pu « s’arracher » à l’aube de leur cachette, les policiers investissant une planque juste désertée, n’y palpant qu’un lit encore chaud ? Un flic de base peut-il « arranger » de telles manigances ?

    De telles écuries d’Augias ne se nettoient pas avec une compagnie de CRS en plus. Il faut, sur place, un véritable outil de renseignement criminel, posant pour toute l’aire marseillaise un diagnostic précis : qui sont les voyous ? Que font-ils ? Où sont-ils ?

    La suite est aisée. Le travail policier classique y suffit amplement. Songeons à la formule de Napoléon : « La guerre est un art simple et tout d’exécution. » Un diagnostic, un plan implacablement réalisé à tous les niveaux. Pas d’autre voie pour durablement pacifier Marseille.

    Mais comment faire quand Mme Taubira et sa cour de Diafoirus-sociologues vident les prisons ? Pour faire sympa, le gouvernement a inextricablement associé en son sein l’eau et le feu. Cette idée idiote se paiera cher.

    Source: BVoltaire

  • La Résistance défend le Levant, face au gang de Bandar

    L’attentat terroriste de la banlieue sud de Beyrouth, jeudi 15 août 2013, qui a fait 25 morts et 335 blessés, tous des civils innocents, porte l’empreinte de l’alliance entre Israël, les États-Unis et les takfiristes, ainsi que le gang de criminels conduits par Bandar ben Sultan au Mashreq arabe.
    L’explosion a pris pour cible des gens ordinaires qui vaquaient à leurs occupations, et ressemble en tout point aux massacres commis par l’aviation israélienne lors de la guerre de juillet 2006, alors que sur le terrain les résistants infligeaient des défaites cuisantes aux forces terrestres israéliennes.
    Le but de ce crime barbare est de briser la volonté de résistance populaire, tout comme les raids meurtriers d’Israël pendant la guerre. Les gens ont rapidement répondu en réaffirmant leur attachement à la Résistance en tant que choix national transcommunautaire, englobant toutes les régions libanaises. Les propos touchant des familles des victimes juste après l’attentat de la banlieue sud en sont la preuve la plus éclatante. Cela a d’ailleurs toujours été le cas depuis le massacre de Bir el-Abed, commis par le renseignement états-unien pour tenter de briser la volonté du peuple qui s’est révolté contre l’accord du 17 mai 1983. La banlieue sud a résisté et a fait tomber l’accord de la honte et de l’humiliation, pavant la voie à la libération de l’an 2000.
    L’agression israélienne contre le Liban a pris une autre forme, avec l’entrée en scène des gangs de Bandar. L’Arabie saoudite se comporte aujourd’hui en tant que direction régionale de l’alliance américano-israélo-takfiriste et Bandar est le chef des opérations de cet axe en Syrie, en Irak et au Liban. Le royaume wahhabite a ainsi acheté la décision européenne de placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, participe activement au financement des campagnes politiques et médiatiques contre la Résistance et alimente les projets de discorde au Liban et l’agression colonialiste contre la Syrie. Les gangs de Bandar jouent un rôle essentiel dans les tueries et les exterminations pratiquées dans l’espoir de briser la Résistance de la Syrie et de son leader Bachar al-Assad.
    Ce crime terroriste a été unanimement condamné et les Libanais ont pointé un doigt accusateur vers Israël. Mais certains ont omis de souligner la responsabilité directe de ces gangs takfiristes, à qui ils accordent une couverture sécuritaire, politique et médiatique, pour servir les intérêts d’Israël. Leur outil préféré est la discorde.
    Mais cette discorde n’a pas lieu grâce à l’éveil de la population et à son sens de la responsabilité. Elle a échoué au Liban et en Syrie ces deux dernières et a été enterrée en Égypte, après que la résistance de l’État syrien eut permis de dévoiler le vrai projet d’hégémonie colonialiste, qui vise à effriter les sociétés arabes pour les affaiblir Israël.
    Le partenariat entre la Résistance libanaise, conduite par sayyed Nasrallah et la Syrie, a été un des principaux facteurs qui ont fait échouer ce plan.
    Ce partenariat a encore une fois été réaffirmé par sayyed Nasrallah, qui a révélé que le président Assad lui avait dit, lors de la guerre de juillet 2006, qu’il était disposé à déclarer la guerre à Israël et que l’armée syrienne était prête à participer aux combats.
    Aujourd’hui, ce partenariat s’illustre par la guerre menée conjointement contre les terroristes takfiriste en Syrie où l’engagement du Hezbollah a eu les conséquences suivantes :
    - 1. La consécration de l’équation de la force libanaise face à Israël, grâce à la coopération et la coordination entre la Résistance et l’armée syrienne. Damas à livré au Hezbollah des armes susceptibles de briser l’équilibre.
    - 2. La présence du Hezbollah en Syrie signifie que le front lors de toute prochain guerre avec Israël s’étendra de Naquoura, au Liban, jusqu’aux frontières syriennes et jordaniennes.
    - 3. Le Hezbollah a introduit en Israël son expérience dans la guérilla, ce qui constitue une contribution de taille dans l’effort de restructuration de l’armée syrienne, entamé par le leadership syrien. Cette restructuration, qui est un mélange entre les technique de la guerre classique et la guérilla, est la raison du changement stratégique sur le terrain.
    Après l’attentat terroriste de la banlieue sud, sayyed Nasrallah a promis à la population une nouvelle victoire face au projet criminel et destructeur. Cette promesse se base sur des vérités solides, sur des capacités réelles, sur une volonté inébranlable et sur un soutien populaire sans faille.
    Sayyed Nasrallah a parlé en tant que leader d’une résistance qui lutte pour libérer la Palestine et les peuples de la région des gangs takfiristes. Ces derniers ne sont qu’un outil entre les mains de l’Occident et de ses agents régionaux, notamment de l’Arabie saoudite. Ce projet est voué à un échec certain.

    Déclarations et prises de positions

    Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah
    « À chaque fois que l’ennemi se trouvait dans l’incapacité de vaincre la Résistance, il frappe ses partisans. L’ennemi considère que c’est notre point de faiblesse et ceci est un facteur dont nous devons être fiers. Ceci démontre que la relation est très intime entre la Résistance et son peuple. Ce n’est pas le cas des combattants importés des quatre coins du monde. L’entente d’avril 1996 a réussi à imposer une nouvelle équation efficace pour protéger la population libanaise. Celui qui a commis l’attentat d’hier planifiait de faire le plus grand nombre de victimes parmi les civils. La charge explosive pesait beaucoup plus que 50 kg. Tant qu’il existe un groupe qui refuse de se soumettre aux diktats, il va payer le prix de ses choix. Certes, le Hezbollah ne va pas laisser les sinistrés, tout comme doit le faire l’État. Ce qui a eu lieu est une chaine dans le maillon des incidents sécuritaires dans le pays. Ces derniers mois, des roquettes se sont abattues sur des régions dans la Békaa. Des groupes syriens ont revendiqué les attaques. Donc, les auteurs étaient connus, pas besoin de faire des investigations pour en dévoiler l’identité. Comme le Hezbollah a-t-il réagi ? Nous n’avons pas eu recours à des réactions instantanées et nous saluons la prise de conscience de la population. Lors de l’attentat de Bir el-Abed, d’aucuns ont accusé le Hezbollah d’avoir commis cet attentat pour renverser la table dessus-dessous et changer la donne au Liban. Ce sont vos services de renseignement qui agissent de la sorte. Mais vous n’allez trouver personne qui chérisse cette population plus que le Hezbollah. Selon les données disponibles, nous avons réalisé que l’auteur n’était pas Israël. La deuxième hypothèse est celle des groupes takfiris qui ont déclaré la guerre contre les chiites dès les premiers jours de la crise en Syrie. Mais là encore, nous avons trouvé cette hypothèse peu plausible. Quant à la troisième hypothèse, on a avancé qu’il s’agirait d’une partie tierce qui voudrait profiter de la conjoncture actuelle pour semer la discorde dans le pays. Tous les indices montrent que l’explosion d’hier est en relation avec ces groupes takfiris. Certains services de sécurité libanais nous ont informés que ces groupes préparent des voitures piégées en grand nombre pour les faire exploser dans la banlieue Sud. Actuellement, nous devons réaliser un objectif national pour empêcher que de telles explosions ne se reproduisent dans d’autres régions libanaises. Les explosions ne visent pas seulement la banlieue Sud de Beyrouth ni les régions chiites. Je m’adresse à tous les responsables pour leur dire que le Liban est au bord du gouffre en cas de poursuite de ces explosions. Nous avons besoin de la coopération de tout le monde, de l’État et de la population. Il faut œuvrer sur deux axes :
    - 1. prendre des mesures préventives conventionnelles comme les barrages, les fouilles. Toutefois, ces mesures sont loin d’être suffisantes pour mettre un terme aux attentats suicides ou aux explosions.
    - 2. le deuxième axe : Il s’agit d’œuvrer pour dévoiler, démanteler, arrêter et lutter contre ces groupes. En politique, nous pouvons poursuivre notre bataille.
    Mais laissons de côté les haines confessionnelles entre sunnites et chiites pour ne pas provoquer une discorde (...) Les auteurs ne sont ni sunnites, ni syriens, ni Libanais, ni arabes, ce sont des criminels. Ceux-ci ont tué des sunnites beaucoup plus de chiites. Dans l’attentat, il existe un martyr palestinien, des blessés syriens. Les criminels qui ont tué les fils de la famille Jaafar et Amhaz sont désormais connus par le nom et leur identité. Il est prohibé de tuer quiconque n’est pas responsable de ce meurtre, et toute réaction contraire provoquerait un problème plus compliqué dans la région de la Békaa-Hermel. Quant aux auteurs des attentats, je leur dis : Nous vous connaissons très bien, nos mains vous rattraperons certainement. Certes il revient à l’État de le faire mais là où l’État échoue, nous allons assumer nos responsabilités. Vous, les groupes takfiris, prétendez défendre le peuple syrien, mais vous êtes responsables en premier du meurtre de ce peuple syrien. Le Hezbollah n’a point commis de massacres en Syrie comme vous le prétendez. Aux meurtriers je dis : Sachez que les attentats contre nous ne nous ferons jamais fléchir. Espèce d’imbéciles, revoyez notre expérience pendant 30 ans avec les Israéliens. Si nous déployons actuellement 1 000 combattants en Syrie, ils seront 2 000 en riposte à vos attentats. Si nous avons 5 000 combattants en Syrie, ils seront 10 000. Vous frappez dans l’endroit inapproprié. Sachez que si la bataille contre ces terroristes nécessite que nous aillions tous, moi et tout le Hezbollah en Syrie, nous le ferons pour la Syrie et son peuple, pour le Liban et son peuple, pour la Palestine et sa cause primordiale. Soyez sûrs que vous êtes incapables de trancher la guerre avec nous. Nous trancherons la guerre. Cette guerre sera couteuse, oui, mais elle sera moins couteuse que d’attendre les takfiris arriver à nos portes pour tuer nos familles et nous égorger comme les moutons
    . »

    Michel Sleiman, président de la République libanaise
    « Le Liban respecte strictement le principe des relations privilégiées avec la Syrie prévues par l’accord de Taëf, en empêchant que son territoire ne se transforme en zone tampon par laquelle des armes ou des combattants transitent vers la Syrie, ou bien en asile pour les combattants rebelles. L’accord de Taëf prévoit que nous ne portons pas atteinte à la sécurité de la Syrie et que la Syrie ne porte pas atteinte à la nôtre. La déclaration de Baabda protège le Liban et son unité, tandis que l’engagement du Liban dans une stratégie de défense le protège d’Israël. L’équation armée-peuple-résistance doit être gérée, et qui mieux que l’État est habilité à le faire, à condition que cette gestion ne soit pas unilatérale. Au nom de cette équation, je demande à toutes les parties de revenir à elles-mêmes et à la patrie. Appuyons l’armée, ne la trahissons pas. Ne lui compliquons pas la tâche en multipliant les groupes armés se conduisant à leur gré. Le potentiel national de l’armée, de l’État, de la résistance n’appartient pas à une faction ou une communauté ; ils sont propriété de la patrie, et c’est à elle de décider de l’usage de ce potentiel national. »

    Tammam Salam, Premier ministre désigné du Liban
    « À un moment donné, nous devons faire face à la réalité et former un gouvernement réaliste et non de fait accompli. Nous devons former un gouvernement d’intérêt national. Le vide au niveau du pouvoir exécutif est inutile. L’opinion publique a l’impression que le gouvernement sera formé entre aujourd’hui et demain. Cette idée manque de précision. Nous refusons le tiers de blocage et soutenons la rotation au niveau des ministères. Tous les Cabinets sont à caractère politique. Toutefois, certaines parties ont recourt à des classifications et descriptions du gouvernement. Je ne vois que l’utilité de la formation d’un Cabinet d’intérêt national. Les forces politiques ont le droit de penser à leurs intérêts. En contrepartie et en tant que Premier ministre désigné, je suis persuadé que l’intérêt national occupe la première place. Je ne profite certainement pas de l’absence du président de la Chambre des députés, Nabih Berry qui est un pilier fondamental de l’intérêt national. Ce dernier n’a jamais arrêté ses pourparlers et n’admet pas l’isolement. »

    Ali Abdel Karim Ali, ambassadeur de Syrie au Liban
    « Les informations sur l’utilisation par l’armée syrienne des armes chimiques sont un gros mensonge. Le camp adverse a fait le maximum de ses moyens. Et la dernière chance accordée à Bandar ben Sultan vise à conserver un peu d’influence, à limiter les pertes et à améliorer les conditions des négociations. Les outils de Bandar se limitent à l’exacerbation des tensions sectaires en Syrie, en Irak et au Liban. Les hésitations à provoquer une discorde sectaire au Liban sont principalement due au fait que les pertes du camp adverse seraient très grosses. Les pressions sur le Hezbollah ne s’arrêteront pas et ne se sont jamais arrêtée. Le Hezbollah est comme la prunelle des yeux pour l’axe de la Résistance. S’il est pris pour cible, c’est comme si la Syrie était visée et vice versa. La décision européenne d’inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations terroriste a pour but de priver graduellement la Résistance de sa légitimité, en prévision d’une attaque militaire contre elle. Mais cette décision a perdu sa valeur dès le premier instant. »

    Événements

    • L’armée libanaise encercle deux quartiers dans la région de Naamé et perquisitionne plusieurs maisons, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Les voitures garées dans les quartiers d’al-Zaatari et d’al-Mrah sont également fouillées, ajoute la source. Deux jours après l’attentat de Roueiss, dans la banlieue-sud de Beyrouth, les forces de sécurité ont découvert dans la nuit de vendredi à samedi à Naameh, dans le Chouf, un véhicule rempli de 250 Kg de matières explosives. Selon l’ANI, la voiture était garée depuis trois jours dans le dépôt d’un immeuble près de la municipalité de Naameh et ce sont les habitants de cet immeuble qui ont signalé sa présence aux autorités. Le véhicule en question est de type "Audi" et contenait 5 boîtes de matières explosives, une grande quantité de nitrate (une matière hautement inflammable), ainsi que des fusibles et des détonateurs. Les explosifs étaient plantés dans le coffre et les portes de la voiture, qui aurait été volée et avait une fausse plaque d’immatriculation.

    • Une équipe de dix experts en armes chimiques des Nations unies est arrivée ce dimanche à Damas. Les enquêteurs, conduits par le Suédois Ake Sellstrom, doivent rester en Syrie pour une période de quatorze jours, qui peut être prolongée par consentement mutuel, selon l’accord conclu entre les Nations unies et le gouvernement syrien. L’Onu affirme que Damas a accepté les modalités qu’elle a proposées et qui assurent, selon l’organisation internationale, la sécurité et l’efficacité de la mission. Les experts enquêteront, lors de ce voyage, sur trois sites où l’utilisation d’armes chimiques a été rapportée par l’une ou l’autre des parties en conflit. L’un des sites est Khan al-Assal, près d’Alep dans le nord. Damas affirme que les rebelles y ont fait usage d’armes chimiques le 19 mars dernier, tuant au moins 26 personnes dont 16 soldats syriens.

    • Les autorités russes ont estimé mardi que la conférence internationale sur la Syrie ne se tiendrait probablement pas avant le mois d’octobre. La conférence de Genève 2, dont la tenue a été proposée conjointement par la Russie et les États-Unis au début du mois de mai, est censée réunir autour d’une même table représentants du gouvernement de Bachar el-Assad et de la rébellion. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a expliqué que de nouvelles discussions préparatoires, prévues fin août, puis l’agenda diplomatique international en septembre ne permettraient pas sa tenue avant octobre au plus tôt. « Il est improbable qu’elle ait lieu en septembre du fait de différents événements dont la ’semaine ministérielle’ à l’Assemblée générale des Nations unies », a déclaré mardi le diplomate à l’agence de presse Interfax. « Nous sommes favorables à ce qu’elle ait lieu le plus tôt possible, mais nous devons être réalistes sur les circonstances à même d’aboutir à ce forum », a-t-il ajouté. La semaine dernière, les ministres américains et russes des Affaires étrangères et la Défense se sont entendus sur la nécessité d’une relance de ces efforts diplomatiques sans pour autant préciser comment ils comptaient amener les belligérants à la table des négociations.

    • Le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, a affirmé dans un communiqué que les services de renseignement militaires ont identifié au moins sept Libanais soupçonnés d’avoir piégé « plusieurs voitures pour les faire exploser dans la banlieue sud de Beyrouth et dans d’autres régions libanaises ». M. Ghosn a précisé que ce groupe avait préparé un premier attentat le 9 juillet dans la banlieue sud de Beyrouth, à Bir el-Abed. Les renseignements de l’armée, qui a arrêté un membre de ce groupe, ont permis d’identifier le cerveau de ce réseau, Omar al-Atrache. L’armée a identifié par ailleurs d’autres membres, dont des Syriens, qui ont tué trois soldats à un barrage en mai, tué trois chiites en juin et fait exploser une bombe au passage d’une patrouille de l’armée en juillet. Le ministre Ghosn a précisé que l’armée avait « des indications précises concernant les parties derrière ces personnes, leur appartenance et leur nationalité (…) J’avais parlé dans le passé de l’infiltration d’éléments terroristes au Liban (....) et aujourd’hui, cela s’avère », a ajouté le ministre. « Le Liban commence à tomber dans les griffes du terrorisme et tout le monde doit être conscient de la gravité de la situation », a-t-il dit.

    • Le ministre des Affaires étrangères, Adnan Mansour, a déposé une plainte contre Israël pour avoir violé la ligne bleue le 7 août 2013 et s’être infiltré en territoire libanais à travers un champ de mines. « Cela constitue une violation flagrante de la souveraineté libanaise, de la résolution 1701, de la loi internationale et de la charte des Nations unies, sans oublier que cette violation menace la paix et la stabilité internationales », a-t-il soulevé dans la plainte. Le ministre Mansour a demandé à la délégation libanaise permanente à New York de remettre la plainte au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et à la présidence du Conseil de sécurité afin que cette dernière la distribue aux pays membres et la publie en tant que document officiel.

    Revue de presse

    As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
    Mohammad Ballout, Paris (14 août 2013)
    Selon des sources concordantes, les évêques grec-orthodoxe d’Alep, Youssef Yazigi, et syriaque-orthodoxe de la même ville, Youhanna Ibrahim, auraient été tués vers la fin du mois de mai, un mois après leur enlèvement près de la grande métropole du Nord de la Syrie. Ces informations proviennent d’une enquête menée par des milieux de l’Armée syrienne libre proches de la 9ème division, active dans le secteur, et d’informations recueillies par des sources sécuritaires arabes auprès des services de renseignements turcs.
    Selon des milieux de l’opposition syrienne, les ravisseurs ont exécuté l’un des deux évêques quelques jours après son enlèvement, alors que le deuxième prélat a été tué dans le courant du mois de mai.
    La source sécuritaire arabe affirme que lors d’une réunion avec des responsables du renseignement turc, il y a deux mois, consacrée à l’affaire des neuf otages libanais détenus en Syrie, une question a été posée sur le sort des deux évêques. La réponse succincte du haut responsable était : « Ils ont été tués. »
    Ces dernières heures, le débat sur le sort des deux prélats s’est exacerbé à un tel point que le ministère turc des Affaires étrangères s’est vu obligé de démentir leur présence sur le sol de la Turquie. Ce démenti est intervenu après une lettre publiée la semaine dernière par le patriarcat syriaque à Damas, demandant à tous les protagonistes de clarifier leur position au sujet de l’affaire des deux évêques.
    Les yeux sont rivés sur les services de renseignement turcs du fait qu’ils ne sont pas loin de tous les enlèvements qui ont eu lieu à quelques kilomètres du lieu de passage de Libanais, de Syriens et d’Européens de différentes nationalités, enlevés sur le territoire syrien non loin de la frontière avec la Turquie.
    Des informations recoupées indiquent que les deux évêques ont été enlevés par le groupe des « Partisans du califat », dirigé par Abou Omar le Koweïtien. Les ravisseurs étaient composés de huit jihadistes tchétchènes. Les « Partisans du califat » ont changé de nom, il y a quelques temps, pour prendre celui de la « Brigade de l’islam ». Abou Omar le Koweïtien dirige un groupe de Mouhajirine (combattants étrangers) composé essentiellement de 200 Tchétchènes. Il est d’origine chiite (son père s’est converti au sunnisme) et son vrai nom est Hussein lari. Il a prêté serment d’allégeance à Mohammad Rifaï, un ancien du jihad en Afghanistan, qui se trouve aujourd’hui à Londres, et qu’il considère comme le calife des musulmans.

    An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
    (14 août 2013)
    Selon des sources bien informées, le dossier du rapt des deux pilotes turcs est plus compliqué que prévu, car il constitue une réponse aux événements de Syrie, et la partie turque n’ayant pas tenu les promesses faites à l’État libanais par le biais du ministre de l’Intérieur et du directeur général de la Sûreté générale. Des démarches ont été entreprises par le responsable du comité de coordination et de liaison du Hezbollah Wafiq Safa et le responsable du mouvement Amal, Hussein Ajami, auprès de la justice, concernant la détention de Mohammad Saleh, arrêté dans le cadre de l’enquête. Ces démarches ont été couplées d’une campagne médiatique visant à mettre la pression sur les services de renseignements des FSI, afin de saboter leur travail, ce qui susciterait des suspicions quant à l’implication de ces deux parties dans le rapt des ressortissants turcs.

    Al-Akhbar (Quotidien libanais proche de la Résistance)
    Nasser Charara (14 août 2013)
    Ces dernières semaines, il a été plusieurs fois répété que la mise en œuvre de l’agenda du directeur des services de renseignement saoudiens, Bandar Ben Sultan, est coûteuse. Il a été dit que l’exécution des ordres du prince équivaut à une entrée, financée, au club de la destruction du Liban. La razzia des périphéries de Lattaquié, planifiée par Bandar pour montrer qu’il avait encore dans sa besace des surprises lui permettant de reprendre l’initiative militaire contre le régime syrien, a donné des résultats contraire. La base sociale sunnite, pour laquelle il prétend combattre, à été la plus touchée par cette offensive.
    Ces dernières heures, les catastrophes qui ont ponctué la biographie de Bandar sont revenues en force dans la mémoire libanaise, à travers les contacts entrepris par de hauts responsables du 8-Mars avec plusieurs personnalités politiques. Ils leur ont conseillé de ne pas s’engager dans l’aventure de Bandar, qui a confié à Tammam Salam la mission de former un gouvernement de fait accompli.
    Un tel gouvernement nécessite deux types de signatures. La signature constitutionnelle est apposée par le président de la République Michel Sleiman, et la signature politique par le député Walid Joumblatt.
    Au sein du 8-Mars, l’impression est que Sleiman signerait le décret d’un tel cabinet. Mais concernant l’attitude de Joumblatt, il règne une confusion, même si l’on a tendance à croire que le chef du Parti socialiste progressiste fera preuve de « sagesse ». M. Joumblatt a reçu un certain nombre de messages lui conseillant de ne pas s’embarquer dans l’agenda de Bandar quelles que soient les récompenses qu’il promet. Ces messages se basent sur le principe que le conflit actuel est indivisible. Les critères doivent être clairs lors de la prise des décisions, car « Qoussair est plus grands que le Chouf et Aley réunis et ses sentiers politiques sont plus escarpés et plus dangereux ».
    Il est à noter que les messages vont dans plusieurs directions. L’incursion israélienne et la riposte de la Résistance inaugure un nouveau type de message brûlants, en parallèle aux préparatifs saoudiens à la bataille d’Alep, et aux préparatifs de l’axe de la résistance à y faire face sur le terrain et sur le champ régional.
    La réponse au rôle indirect de la Turquie dans l’affaire des otages d’Aazaz fait également partie des messages brûlants.
    Mais en dépit des « conseils sérieux » délivrés par ces messages, l’ambassadeur des États-Unis, Maura Conelly, a déclaré, devant des amis Libanais, que la décision de la formation du gouvernement a été prise et que la fumée blanche va bientôt sortir du palais de Beiteddine.
    Ceci dit, il n’y a pas de garanties que le Parlement ouvrira ses portes pour accorder la confiance à un tel cabinet, partant du principe que toute séance d’où serait absente un des composantes essentielles du pays n’est pas conforme au pacte national. C’est exactement le même argument que celui qui a été invoqué par le 14-Mars ces derniers temps. Dans ce cas, Tammam Salam s’installerait au Grand sérail, car il est peu probable que Najib Mikati oserait s’opposer à la volonté saoudienne, mais les ministres, eux, ne pourront pas occuper leurs ministères. Le Liban sera alors face à deux gouvernement : le premier constitutionnel mais ne jouissant pas de la confiance du Parlement, le second politique.

    Al-Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
    Tarek Tarchichi (15 août 2013)
    Le Hezbollah a le sentiment d’être la cible de campagnes et d’attaques visant à l’encercler et à l’isoler, et peut-être à l’anéantir, pour le punir d’avoir infligé des défaites à Israël en 2000, lorsqu’il a libéré le Liban-Sud de l’occupation israélienne, ou de l’avoir battu lors de la guerre de 2006. Son inscription sur la liste terroriste européenne et les appels à l’exclure de tout prochain gouvernement au Liban s’inscrivent dans ce cadre.
    Partant de ces données, les connaisseurs du Hezbollah assurent que le parti fait face à ces campagnes qui devraient s’intensifier dans les jours, les semaines et les mois à venir. Le Hezbollah s’attend à ce que les pays du Golfe s’emploient à renforcer la campagne locale, régionale et internationale contre lui. Ils seraient même disposés à un « marchandage secret » avec le régime syrien à ses dépens. Mais le commandement du parti est convaincu que le pouvoir à Damas ne l’abandonnera pas, surtout depuis la bataille de Qoussair, à laquelle le Hezbollah a participé activement, et qui a donné les résultats que l’on sait.
    Dans le cadre de la campagne qui le cible, le Hezbollah est déterminé à participer au prochain gouvernement conformément à la taille de la représentation des différentes forces au Parlement. Il refuse les équipes ministérielles sous les appellations « cabinet neutre » ou de « fait accompli », car il estime que ceux qui réclament son exclusion du gouvernement en cette période participent à la campagne qui le cible.
    Les connaisseurs du Hezbollah indiquent que le parti a préparé des scénarios pour faire face à tout gouvernement formé par le président de la République et le Premier ministre désigné d’où ses représentants seraient exclus. Selon les mêmes sources, le Hezbollah n’accepterait pas un cabinet au sein duquel la représentation chiite ne serait pas significative, quelle que soit la compétence des ministres qui auront été nommés. S’il s’agit de technocrates ou de ministre non partisans, lui et ses alliés leur demanderont de démissionner immédiatement. S’ils sont membres du 14-Mars, il est évident qu’’ils ne démissionneront pas. Alors le Hezbollah, le Mouvement Amal et leurs alliés considèreront que ce gouvernement ne correspond pas à l’esprit de l’entente et du pacte national, car les chiites, et d’autres ministre peut-être, ne sont pas représentatifs de leurs communautés. Dans ce cas, il sera impossible à ce gouvernement de se présenter devant le Parlement pour obtenir la confiance. Le Hezbollah et ses alliés prendront comme prétexte des précédents lorsque la Chambre, présidée par Nabih Berry, n’a pas pu se réunir pour non respect du pacte national.
    Malgré tout cela, les proches du Hezbollah ne s’attendent pas à une prochaine naissance du gouvernement, même s’ils ne l’excluent pas totalement.

    Source  : New Orient News (Liban)

  • Ma préface au manifeste royaliste de Frédéric Wincler. J.P. Chauvin

    Dans quelques semaines paraîtra un livre de Frédéric Wincler, président du Groupe d’Action Royaliste dont j’ai l’honneur d’être vice-président : cet ouvrage est un véritable « manifeste royaliste » qui reprend l’initiative des Marseillais de l’Union Royaliste Provençale des années 1970 (le fameux « Manifeste de Montmajour »), mais surtout une base de travail pour les militants et un outil de diffusion des idées monarchistes vers un public qui s’intéresse à la « chose politique », au-delà des clivages habituels.

    Voici, ci-dessous et en « avant-première », la préface que j’ai rédigée pour ce manifeste, disponible dès l’automne.

    Etre royaliste au XXIe siècle est-il encore possible, à l’heure d’une mondialisation qui apparaît inéluctable et qui nous est évoquée comme un sens obligatoire de l’histoire, vers une gouvernance abandonnée aux puissances financières et économiques, ces nouvelles féodalités des temps contemporains ? Cela fait déjà plus d’un siècle et demi que la France est privée de roi, et, malgré les tentatives nombreuses de ces deux derniers siècles, la monarchie est restée sur le bord de la route, servie par de grandes intelligences et de belles plumes, cantonnée aux souvenirs et aux livres d’histoire… Alors, « à quoi bon ? », pourrait-on dire en haussant les épaules et en se laissant aller à suivre le fil des événements sans vouloir en changer le cours.

    Et pourtant ! Nous sommes royalistes, et nous n’en démordrons pas : l’histoire n’est pas finie et la politique n’est pas écrite une fois pour toutes sous le seul terme de « République » au sens institutionnel du terme. Il n’y a pas de fatalité et nous ne sommes pas fatalistes : au contraire, ce qui nous importe, c’est la nécessité d’institutions efficaces mais aussi justes, pour la France comme pour les Français, mais aussi pour l’équilibre du monde, que cela soit sur les plans géopolitique, économique et social, mais aussi environnemental. Nous avons conclu à la Monarchie, non par seul sentimentalisme (même s’il ne faut pas méconnaître l’importance des sentiments en politique, comme nous le montrent les exemples des monarchies et des familles royales ou princières d’Europe), mais par raison politique et par passion de cette France dont nous sommes, chacun d’entre nous, les héritiers, et que nous savons utile de servir et de transmettre aux générations qui viennent et qui viendront.

    Etre royaliste, ce n’est donc pas être nostalgique car on ne fonde pas de politique sur la nostalgie, mais c’est être de son temps sans oublier ceux qui nous ont précédés et pour préparer ceux qui adviendront. C’est écouter, c’est réfléchir, c’est agir ! C’est vouloir la Monarchie mais se battre pour son instauration dans les meilleurs délais. C’est aussi agir, malgré la République, pour le bien commun du pays et de ses composantes multiples, sociales, professionnelles, provinciales, culturelles, etc.

     Le Groupe d’Action Royaliste est né il y a quelques années sur ces idées et constatations simples, et avec l’ambition de donner aux royalistes les capacités d’agir dans la société française, « par tous les moyens même légaux » pourrait-on dire : ne se voulant pas mouvement politique mais structure de réflexion, d’action et de diffusion des idées royalistes, le Groupe a repris la tradition de banquets à la fois festifs et militants ; de la commémoration du roi Henri IV sur le Pont-neuf ; de discours, de conférences et de cercles d’études sur des thèmes très variés ; de brochures nombreuses sur (presque) tous les sujets ; d’affiches, d’autocollants et de tracts qui reprennent nos principaux messages politiques, sociaux et environnementaux ; de la promotion de produits siglés royalistes par notre Boutique royaliste ; etc. Des moyens classiques soutenus désormais par ceux liés aux nouvelles technologies, entre vidéos et sites internet. Tout cela permet d’assurer une présence politique royaliste sur la toile comme sur les murs et dans la rue !

    Ce livre que vous tenez entre les mains n’est pas un objet inanimé, il est un essai, une sorte de manifeste royaliste qui a vocation à provoquer la discussion et, aussi, à donner quelques arguments pour une Monarchie sociale « à la française », active et politique : ce texte important rédigé par Frédéric Wincler est aussi un outil de travail qui peut être abordé et lu la plume à la main, et qui doit ouvrir de nouvelles perspectives pour le royalisme, sur des thèmes que les monarchistes avaient parfois un peu négligés, pris par d’autres combats. Lisez, discutez, diffusez, mais aussi complétez : cet ouvrage doit jouer le rôle d’une pierre fondatrice, comme il est aussi un pavé dans la vitrine du « politiquement correct » et du « désordre établi » !

    Jean-Philippe Chauvin http://www.nouvelle-chouannerie.com/

  • Proposition de loi de Paul Giacobbi sur la propriété : une idée profondément enracinée

     

    Entre deux nouvelles « menaces nazies » qui terrorisent désormais hebdomadairement les Français qui acceptent encore de regarder leur télévision sans la détruire, l’actualité de l’été c’est aussi la déclaration de Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de Corse.

    Ce dernier déclare qu’en matière immobilière, on pourrait « privilégier l’accès à la propriété aux insulaires » et qu’« on pourrait fixer, pourquoi pas, le délai à cinq ans de résidence ou se fonder sur l’attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l’extérieur ».

    Il n’en fallait pas plus pour que nos féroces jacobins et autres souverainistes de plus en plus insupportables, toutes étiquettes politiques confondues, montent au créneau.

    On sent bien là d’ailleurs cette « unité politique française », unité jacobine et parisienne, dès qu’il s’agit de toucher à « l’unité de la République ».

    Ces héritiers de la Révolution française, héritiers également du colonialisme, et de tous les « ismes » ayant mené l’Europe à deux boucheries au XXe siècle, continuent donc de vouloir nuire à toute évolution, qu’elle soit en faveur de l’unité de souche européenne, ou qu’elle soit en faveur de l’échelon régional, première marche en avant vers cette unité, symbolisant à la fois l’unité locale dans un empire européen que nos peuples devraient appeler de tous leurs vœux s’ils voulaient survivre aujourd’hui.

    Mais revenons sur le fond de l’affaire

    Jean-Guy Talamoni avait déjà, il y a quelques années (2010) réclamé la mise en place d’une « citoyenneté » corse. Citoyenneté déjà mise en place dans certains territoires d’outre-mer (territoires dont le maintien sous un régime français est là aussi signe d’une obsession coloniale et jacobine française qui se retournera un jour contre les peuples de France, l’exemple de Mayotte et de son immigration incontrôlable nous donnant là les prémices d’une poudrière migratoire en France).

    Cette citoyenneté permet aux résidents et aux natifs d’une région avec son identité propre de bénéficier de statuts, de droits et de devoirs particuliers.

    Ces messieurs de Paris, englués qu’ils sont dans leur Île-de-France multiculturelle, colonisée par les peuples d’outre-Méditerranée et d’Afrique, souhaitent-ils absolument s’accrocher à leur sacro-sainte « une et indivisibilité » d’une république dont chaque jour un peu plus, de nombreux citoyens s’éloignent, écœurés de ne pas être protégés, effarés qu’on leur impose un avenir commun avec des peuples avec qui ils n’ont aucune envie de vivre ensemble ?

    Cette république, incapable de faire respecter ni l’ordre, ni son drapeau, dans ses banlieues chaudes et même désormais dans les centres de ses grandes villes, où un jeune peut se faire égorger en pleine rue, en ne suscitant d’un ministre de l’Intérieur que le traditionnel « pas de vagues, pas de récupération ».

    Alors oui, il est important de soutenir la proposition de M. Giacobbi, tout comme la proposition de M. Talamoni.

    Il est important que les peuples qui composent l’Hexagone puissent bénéficier de statuts particuliers, de droits et de devoirs qui leur soient propres.

    Doit-on rappeler que chaque été, en Bretagne, en Corse, au Pays Basque ou encore en Alsace, les nombreux touristes y soulignent et y vantent les différences quand il s’agit de participer à un fest noz, ou de déguster une charcuterie corse sur le marché de Bastia ?

    Nos régions ne sont pas un simple folklore. Elles sont composées de peuples distincts, unis à la France, tout comme au sein de l’Europe, par la même appartenance ethnique et civilisationnelle malgré des différences linguistiques et culturelles.

    Cette unité ne doit pas obliger, à cause de spéculations immobilières et de différences de pouvoirs d’achat, les jeunes Bretons ou les jeunes Corses à se réfugier dans les terres, ne pouvant plus payer ni loyer, ni prêt immobilier pour s’offrir des maisons sur le littoral, maisons qui pourtant restent fermées dix mois sur douze.

    Cette unité ne doit pas mettre en danger le particularisme. Cette unité ne doit pas étouffer ceux qui œuvrent pour donner un souffle économique aux langues régionales au sein des ensembles économiques européens.

    Il est normal qu’un Basque, qu’un Corse, qu’un Breton, qu’un Flamand, qu’un Alsacien, soit prioritaire sur sa terre. Que ce soit en terme d’emploi, d’appels d’offres, mais aussi de logements.

    Cette priorité doit être d’abord locale, puis régionale, et enfin européenne.

    Nos peuples n’ont pas, à la différence de ces messieurs de Paris, le luxe de pouvoir se sentir chez eux également à Washington, Tel-Aviv ou Tokyo. Ils n’ont que leurs terres, leurs patries charnelles.

    Ils doivent pouvoir en bénéficier prioritairement, en fonction de leur naissance et de leur sang et transmettre leur patrimoine, sans taxes aucunes (les socialistes ont remis au goût du jour le droit de succession, racket délirant et injuste qui entraîne la spoliation des biens d’une famille au profit de l’État).

    Ce combat pour la priorité charnelle doit aller de pair avec le droit à la propriété pour tous. Il ne devrait pas y avoir un seul Européen qui ne possède pas de terre. Nous en avons encore la possibilité, grâce à une démographie qui n’est pas exponentielle comme sur d’autres continents.

    Nous pourrions le faire, si nos dirigeants, plutôt que de construire des logements « low cost » pour y loger des familles entassées les unes sur les autres, mettaient en place une vraie politique de rénovation du bâtiment ancien, dans les villes et dans les campagnes.

    Nous pourrions le faire si les banquiers étaient sommés par les gouvernants courageux d’octroyer à chaque famille européenne un prêt à taux zéro pour l’accession à la propriété, qui devrait être un droit pour tous.

    Nous pourrions le faire si nous endiguions avant cela le flot d’immigration, véritable pompe aspirante, qui fait que les Européens sont en train de devenir des citoyens de seconde zone sur leurs propres terres

    Une terre, pour un peuple ! Voici la recette de l’écologie humaine.

    Yann Vallerie http://www.europemaxima.com/

    • D’abord mis en ligne sur Jeune Bretagne, le 13 août 2013.

  • Liberté de conscience des maires face à l'Etat totalitaire

    Dans Valeurs Actuelles, Chantal Delsol plaide pour l'objection de conscience :

    "[...] On peut avoir l’impression que nous sommes justement arrivés au bon moment de l’Histoire pour défendre la liberté de conscience. [...]

    Il est donc assez déconcertant de voir les réponses données à ceux qui en appellent à la liberté de conscience, et même à l’objection de conscience, face aux réformes sociétales dont le gouvernement actuel semble s’être fait une spécialité, et particulièrement face au mariage homosexuel. On leur rétorque qu’ils ne sont pas républicains, car allant à l’encontre de l’égalité républicaine, et aussi homophobes, évidemment. Nantis de ces tares rédhibitoires, ils n’ont évidemment pas droit à la décision individuelle, à vrai dire ils n’ont même pas de conscience, puisqu’ils s’opposent à la seule vérité sociopolitique.

    Autrement dit, nous retournons subrepticement à ce que le combat antitotalitaire avait réussi à démanteler : le positivisme — c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’État a toujours raison, parce qu’il est l’État. Dans notre cas, il faudrait plutôt dire : ce qui est consacré républicain (progressiste, égalitariste, émancipateur) a toujours raison.

    Il faut bien rappeler que la conscience personnelle, celle d’Antigone, celle de l’objection de conscience, représente exactement le contraire du positivisme. Elle présuppose, si elle existe ou plutôt si elle est légitimée (car elle existe même si personne ne la reconnaît), qu’aucune instance supérieure ne peut prétendre avoir toujours raison. Et que le dernier mot, toujours particulier et relatif, revient à la conscience personnelle — ce qui suppose évidemment que l’être humain soit une personne et non un individu programmé par l’État, formaté par l’École.

    C’est seulement dans ce cadre que la liberté de conscience existe : si l’idéal républicain, passe au second rang, après la conscience personnelle — autrement dit, si l’on imagine que le progressisme tout-puissant peut être jugé ! Faute de quoi nous en revenons au positivisme, qui était la tare principale des deux totalitarismes, donc du nazisme contre lequel nous ne cessons de lutter.

    On ne peut pas porter les antifascistes sur le bouclier de la gloire et ne pas permettre aux maires de récuser le mariage gay en leur âme et conscience. Si la conscience d’Antigone existe et si elle doit être révérée, ce n’est pas seulement pour lutter contre le nazisme et contre les dictateurs exotiques. C’est aussi pour juger les croyances de notre République et dénoncer ses excès, ses abandons, ses lois scélérates. La conscience d’Antigone n’est pas un outil qu’on saisit quand cela nous arrange — pour fustiger Papon ou crier haro sur les accusés des tribunaux internationaux, complices de gouvernements criminels. Et qu’on mettrait sous le boisseau, réclamant dès lors l’obéissance absolue, quand cela nous sied — devant l’égalité républicaine, devant la souveraineté de la pensée d’État. Brandir une théorie pour ses adversaires et la décréter inepte dès qu’elle s’applique à soi : c’est la spécialité des imbéciles, et des idéologues."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le Front populaire était-il socialiste ?

    Poser la question peut paraître étrange et pourtant elle doit se poser. Politiquement d’’abord, parce que l’’allié radical était loin de l’’être, attachés comme le sont les élus radicaux à la laïcité, au discours républicain, mais loin d’’être des partageux. Quant aux communistes, leur soutien était sans participation et l’’on sait que leur entrée dans le Front populaire était liée au revirement, très relatif d’’ailleurs, de Staline face au danger hitlérien.
    En réalité la question de savoir si le Front populaire fut socialiste doit d’’abord se poser par rapport à l’’économie. De ce point de vue, il faut savoir ce qu’’on entend par socialisme, si l’’on s’’accorde pour admettre que le socialisme, même en économie de marché, suppose que l’’État dispose de moyens économiques importants qui lui permettent, institutionnellement, d’’intervenir dans l’’économie, voire de disposer d’’une partie de l’’appareil de production et des hommes pour soutenir son action.
    Nous avons donné ici une définition du socialisme modèle deuxième moitié du XXe siècle, tel qu’’il peut s’’observer à partir de la Seconde Guerre mondiale. On aura reconnu le modèle social-démocrate dont l’’appellation est d’’ailleurs variable selon les pays. Il nous faut donc examiner, au-delà de la puissante dimension mythique, ce que fut réellement l’’action du Front populaire qui, rappelons-le, n’’eut guère le temps pour lui puisqu’’il demeura au pouvoir une très courte année.
    Un peu de social, peu de socialisme
    La fonction politique est très souvent l’’art de créer des mythes, de donner une charge symbolique voire affective à l’’action et, de ce point de vue, le Front populaire a réussi, tant son insignifiant passage au pouvoir a laissé une trace importante dans l’’inconscient collectif français. Dans ce registre s’’inscrivent les congés payés et les 40 heures. On aura noté qu’’à partir de cette date le social en France se fera toujours par le haut c’’est-à-dire par la loi, c’’est-à-dire le plus souvent de façon non contractuelle ; il en sera ainsi des lois ultérieures sur les trois semaines de congés payés accordées par le Front républicain en 1956, la loi Mauroy sur les retraites en 1982 et, bien sûr, la loi Aubry sur les 35 heures. Choix politique quasi culturel en France qui conférera une grande rigidité aux dispositions sociales.
    De ce point de vue on oublie souvent ce que Jean Fourastié nous a magistralement enseigné à savoir que la source du progrès social n’’est pas uniquement dans la loi mais aussi dans les formidables gains de productivité. Il est vrai qu’’au XIXe siècle la loi avait beaucoup fait pour le social surtout grâce aux catholiques sociaux (travail des enfants, etc.). Quoi qu’’il en soit, le résultat est que, outre que les ouvriers français travaillaient moins que les ouvriers allemands au moment où Hitler réarmait l’’Allemagne, les Français après 1945 auront, en moyenne, une durée hebdomadaire de travail supérieure à celle des Allemands et des Britanniques. Ce paradoxe ne saurait s’’expliquer uniquement du fait que les gouvernements qui suivirent le Front populaire cherchèrent à revenir sur la loi des 40 heures, « la semaine des quatre jeudis » disait Paul Reynaud, mais parce qu’à vouloir forcer le cours des choses économiques on perd souvent sur les capacités productives et, de ce fait, les gains de productivité, facteurs de progrès sociaux, ne sont pas au rendez-vous.
    Manque d’’experts
    Dans le même registre l’’histoire aura retenu que les accords de Matignon permirent la reconnaissance des syndicats : est-ce en soi du socialisme ? Quant aux augmentations de salaires concédées par le patronat au cours des mêmes accords de Matignon, elles n’’étaient pas déraisonnables dans l’’époque car il fallait, dans un contexte déflationniste généralisé, redonner du pouvoir d’’achat aux masses. Cela se justifiait assez largement, mais ce ne fut pas le gouvernement qui accorda ces augmentations, il n’’en fut que le médiateur ; au surplus, la mesure était plus keynésienne que socialiste. Tout cela cependant à condition qu’’on ne “gonflât pas un pneu crevé” et que le pouvoir d’’achat ainsi distribué s’’exprimât au bénéfice des productions françaises.
    En revanche, au printemps 1937, Léon Blum fut incapable d’’apprécier les effets en cours de la reprise de l’’économie française, faute d’’experts. Blum, Herriot et le personnel politique de la IIIe République étaient des lettrés et non des experts et l’’on aurait tendance à penser que l’’économie est une chose trop sérieuse pour être laissée à des littéraires si… Si le thème de la Synarchie qui se développe à l’’époque et la naissance prochaine de la technocratie ne nous donnaient pas à penser, avec le recul du temps en ce début du XXIe siècle, que les experts ne firent pas toujours mieux ou, en tout cas, certainement trop.
    La place de l’’État
    C’’est bien le problème qui est posé par l’’étude économique du Front populaire. Si en effet sa politique ne fut guère socialiste au sens où nous l’’avons posée, c’’est que l’’État n’’en avait pas les moyens : peu d’’experts, peu d’’hommes de l’’État”, une fonction publique limitée et l’’absence de volonté d’’infléchir le sens général de l’’économie. Bien sûr, des esprits nombreux, souvent brillants, pensent à cette action de l’’État. On peut citer le groupe X-Crise et d’’autres encore très bien étudiés dans le livre de François-Georges Dreyfus sur les origines de Vichy. Celui-ci montre que l’’influence des intellectuels non conformistes sur le futur régime prime sur celle des maurrassiens. C’’est ainsi que l’’on voit se profiler la montée de la future technocratie que, par ailleurs, un homme comme Tardieu appelait de ses vœœuf. Alfred Sauvy, dans sa magistrale Histoire économique de la France entre les deux guerres, montre comment le ministère des Finances, sis encore rue de Rivoli, calculait l’indice des prix. Un fonctionnaire du ministère sortait alors du Louvre avec un panier qu’’il remplissait, avenue de l’’Opéra et dans les magasins des rues avoisinantes, des biens censés représenter le panier de la ménagère, puis s’en retournait au ministère pour faire la moyenne. Aujourd’’hui c’’est par excès que l’’on pêche quand on pense aux innombrables fonctionnaires qui sont censés contribuer à l’’établissement de l’’indice.
    Deux exemples montrent les degrés d’’intervention de l’’État dans la vie économique sous le Front populaire. Le premier concerne le problème monétaire : il est d’’ailleurs beaucoup plus un attribut de la souveraineté qu’une véritable intervention économique. Au printemps 1936 toutes les grandes monnaies ont été dévaluées : la livre dès 1931, le dollar en 33, et le franc Poincaré est surévalué. Il faut bien comprendre que la dévaluation Poincaré a été vécue comme une rupture par les Français après 125 ans de stabilité monétaire (le franc germinal de 1803) et qu’’une nouvelle dévaluation apparaît aux dirigeants du Front populaire comme une amputation du drapeau.
    Maudite dévaluation
    Mais la vraie raison des réticences de Blum c’est que la pratique de la dévaluation en ce début du XXe siècle est surtout d’’essence totalitaire. Les grandes dévaluations, voire les destructions monétaires (Russie) ont été celles des bolcheviques et des nazis et le contrôle des changes qui doit accompagner une dévaluation pour assurer sa réussite et éviter que les détenteurs de capitaux se mettent en position de change ou privent le pays de ses capitaux, est une contrainte anti-libérale et choque profondément les habitudes de ce bourgeois libéral qu’’est Blum. Cependant il fut contraint au final de dévaluer à l’’automne, ce qui conféra à la monnaie nationale un avantage de change certain mais trop tardif. Les effets de la dévaluation compétitive se feront sentir au printemps sur les exportations mais il est déjà trop tard. L’’embellie économique mal perçue sera peu durable. C’’est à partir des dévaluations de 1939 et surtout celles qui suivirent la guerre, 47, 48, 49, 58, 69, 81, 82, 83, et 86 que les Français se sont habitués au contrôle des changes, mesure abolie par l’’Europe en 1987.
    Un avant-goût de la PAC
    Le second exemple porte sur la question agricole où le Front populaire fut le plus interventionniste sans doute. On sait la dramatique caractéristique de la crise de 1929, la baisse catastrophique des prix, la déflation généralisée : les prix agricoles, dans ces circonstances, résistent encore moins bien que les prix des produits manufacturés. Les agriculteurs voient donc le prix des céréales s‘’effondrer. Chartres fut le théâtre de véritables émeutes des petits producteurs beaucerons désespérés par “le blé gangster”, ce blé vendu par les gros céréaliers en dessous du plancher établi par le gouvernement. Le Front populaire va créer l’’Office interprofessionnel du blé dit ONIB puis ONIC (céréales), véritable prototype de la PAC mise en place par la volonté de De Gaulle et des hauts fonctionnaires français à partir de 1962. Son principe revenait à payer au dessus du prix du marché mondial les produits tout en faisant assumer par la collectivité les stocks, leur écoulement ou leur destruction ; il y a bien là quelque chose de la PAC.
    La vraie rupture
    À l’’évidence la rupture dans l’’histoire économique du XXe siècle ce n’’est pas 1936 mais 1940 ou 1941, dates auxquelles l’’État, sous Vichy, se dote des moyens d’’intervention dans l’’économie. Dès lors, la technocratie est née ! À titre de simple exemple on se souvient que l’’École d’’Uriage fut la pépinière des cadres de la IVe et de la Ve république. Et n’’en déplaise à ceux qui voudraient voir, politiquement, une rupture dans les années suivant la Libération, sur le plan économique il y a une grande continuité entre Vichy et la IVe République. Que les communistes soient les inspirateurs de cette politique est incontestable mais les moyens leur ont été désormais donnés pour intervenir. L’’État finira par acquérir le poids que l’’on sait aujourd’’hui et, s’il n’est pas déraisonnable de vouloir comme le disait R. Reagan qu’’il « descende de notre dos », il faut se souvenir que l’’URSS est morte sous son poids en 1991 mais que la période qui a suivi a été gravement affectée par l’’inexistence quasi totale de ce même État qui vit proliférer l’’anarchie, les mafias et les oligarques, toute la politique du président Poutine étant de rechercher l’’équilibre entre le trop d’’État et le pas assez d’’État. La France dans l’’inévitable réforme qu’elle doit accomplir devra s’en souvenir.
    Olivier Pichon *  L’’Action Française 2000 – du 1er au 14 juin 2006
    * Directeur de Monde et Vie.

  • Boursier de Carbon : « DES FRONTIERES POUR PROTEGER L'EMPLOI » (arch 1994)

    Alain Madelin, le ministre des entreprises, vient de faire dans Le Monde un plaidoyer pour le libre-échange intégral, en s'attaquant à l'illusion que constitue selon lui le protectionnisme.
    ❏ Philippe Boursier de Carbon, polytechnicien et économiste éminent, ami personnel de Maurice Allais, prix Nobel d'économie, lui répond point par point. Le libre-échange intégral nuit à la prospérité et à l'équilibre social.
    ❍ Le ministre affirme que le protectionnisme repose sur une illusion d'optique et donne l'exemple d'une paire de chaussures importée et payée 100 francs en France au lieu des 250 F que propose un producteur autochtone pour ce même produit.
    ❐ Les pays développés importent aujourd'hui des produits à faible valeur ajoutée et fabriqués avec une main-d'œuvre non qualifiée et ils exportent au contraire des produits de haute technicité, requérant un personnel moins nombreux mais bien formé. Équilibré en francs, un tel échange est déséquilibré en termes d'emplois.
    Affirmer que les 100 francs reçus par le producteur étranger de chaussures constituent une créance sur la production française car elle reviendra inévitablement sous forme d'achat de biens ou de services est une affirmation insuffisante en termes d'effets sur l'emploi national : la demande extérieure procure bien moins d'emplois en France que la demande nationale en raison de la forte productivité des entreprises exportatrices.
    Ce peut être un marché de dupes car le TGV vendu à la Corée du Sud ne donnera jamais autant de travail que les millions de paires de chaussures qui auront servi à le payer.
    ❍ Alain Madelin estime que rien ne justifie la peur des délocalisations, en premier lieu parce qu'elles sont une manifestation de l'Internationalisation croissante de l'économie et des entreprises. Que vous en semble ?
    ❐ Problème gravissime en effet.  Actuellement, il existe entre les pays développés et les pays moins développés des taux de change qui compensent les effets des différences moyennes des productivités locales en égalisant les niveaux moyens des prix. Si l'équilibre entre deux pays s'est établi avec une différence de charges salariales de 1 à 4 ou 5 au cours du change, différence égale à celle des productivités, la délocalisation d'une industrie de pays développé permet la même productivité que dans son cadre national.  Mais dans ce cas, la production nationale périclite fatalement !
    Le développement des délocalisations a pour résultat d'aggraver le chômage en même temps qu'elle accroît les inégalités dans nos pays.
    Si vous voulez un exemple de la malfaisance des délocalisations, je citerai le rapport du sénateur Arthuis à propos de l'histoire des survêtements de l'armée de terre.
    Un marché de 90 000 d'entre eux fut passé par l'armée à une société domiciliée en France qui fit fabriquer ces survêtements à l'île Maurice pour 9,6 millions de francs.
    Le ministère de la Défense a réalisé une économie de 540 000 francs sur ce marché mais cette délocalisation de production implique pour la France un coût de chômage évalué à 6 millions de francs, soit une perte nette de 5,7 millions pour la collectivité nationale. Le marché a en fait été adjugé à la société MPH pour un prix unitaire de 107 francs contre 113 francs pour deux sociétés françaises concurrentes, soit une différence qui ne se monte qu'à 6 francs par survêtement. Aux taux de change actuel les salaires de l'île Maurice sont 8 fois moins élevés qu'en France. Ainsi le prix d'adjudication de 107 francs aura permis à cette société de réaliser un magnifique sur-profit.
    ❍ Estimez-vous que le libre-échange est aussi néfaste à l'Intérieur de l'Union européenne ?
    ❐ Non. L'Union européenne peut et doit pratiquer un libre-échange total. Elle doit se fonder sur le principe de la préférence communautaire ce qui entraîne une protection contre les importations génératrices de chômage.
    ❍ Vous vous séparez donc de l'assertion du ministre selon laquelle le libre-échange n'exige pas l'égalité des conditions de concurrence.
    ❐ Oui. Si l'on mène une politique sans limite de libre-échange mondial, le fossé des inégalités sociales ne fera que s'élargir chez nous et le taux de chômage s'élèvera encore.
    La seule solution ou au moins e palliatif à appliquer dans le cas d'un libre-échangisme illimité consisterait à créer des taxes compensatoires sur les produits importés ou bien à contingenter les marchandises. .
    Pourquoi ne pas adopter pour l'Union européenne un système comparable à celui de la « clause de la nation la plus favorisée » actuellement en vigueur aux USA ? Ce type de protection n'est pas un isolement de la Communauté européenne mais on ne voit tout de même pas comment on pourrait fonder une politique raisonnable à l'égard de pays peu développés en appauvrissant des pays développés.
    ❍ Alain Madelin admet volontiers qu'il ne peut y avoir de fonctionnement normal du libre échange que si les États s'abstiennent de manipuler les monnaies. Qu'en pensez-vous ?
    ❐ En ce qui concerne l'Union européenne, c'est tout à fait exact. Pour que la théorie du libre-échange puisse s'appliquer, il faut impérativement que les monnaies reflètent correctement les niveaux des productivités moyennes réelles. Pour remplacer les monnaies nationales par une monnaie unique, il est nécessaire que tous les ajustements économiques correspondant à la fixité des taux de change en son sein aient pu être réalisés. Cependant, l'instauration à marche forcée d'une monnaie unique et non commune prévue par le Traité de l'Union risque fort d'aggraver la crise européenne.
    ✍ Propos recueillis par Raphaël TRIGAL National hebdo du 11 au 17 août 1994

  • Soutien à Mme Bompard, maire de Bollène

    De Civitas :

    "Nouveau refus d'un maire de marier deux personnes de même sexe. C'est Marie-Claude Bompard, maire de Bollène, qui vient de refuser de marier Amandine Gilles et Angélique Leroux. Bien entendu, comme il s'agit de Madame Bompard, il ne fait aucun doute que l'affaire prendra une tournure hautement symbolique et va mobiliser dans les prochaines heures toutes les forces de la subversion sous le regard avide de l'ensemble des médias. On peut déjà constater l'ambition d'un élu de l'opposition locale, le socialiste Michel Lebailly, d'en faire un enjeu pour les prochaines élections municipales. C'est vrai que l'élu socialiste a encore du mal à digérer sa défaite et ne manquera pas d'intriguer pour tenter de prendre sa revanche.

    Elément qui ne manquera pas d'orienter le débat : Madame Bompard a courageusement fait état de ses "convictions religieuses" pour expliquer son refus de marier ces deux femmes. Voilà qui devrait à n'en pas douter déclencher la furia des hordes laïcistes.

    CIVITAS félicite Madame Bompard pour sa courageuse décision et pour avoir assumé ses convictions religieuses.

    CIVITAS appelle tous les défenseurs de la Famille à écrire à Madame Bompard afin de lui témoigner leur soutien et l'encourager à tenir bon.

    Rappelons à toutes fins utiles les enseignements de Saint Thomas d'Aquin : "Toute loi portée par les hommes n'a raison de loi que dans la mesure où elle découle de la loi naturelle. Si elle dévie en quelque point de la loi naturelle, ce n'est alors plus une loi, mais une corruption de la loi".

    CIVITAS appelle en conséquence les élus municipaux catholiques et prioritairement les maires catholiques à se déclarer publiquement solidaires de Madame Bompard. Que ces élus se coalisent et forment un bloc solidaire et ils constitueront une force de résistance estimable en ces temps de grand déclin moral."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La presse : une conspiration d'un petit nombre

    La vérité concernant la presse, c’est qu’elle n’est pas telle que son nom la désigne. Elle n’est pas « la presse populaire ». Elle n’est pas la presse publique. Elle n’est pas davantage un organe de l’opinion publique. Elle est une conspiration ourdie par un petit nombre de millionnaires qui se sont entendus sur ce que cette grande nation (à laquelle nous appartenons) doit savoir sur elle-même, ses amis, ses ennemis. La boucle n’est pas tout-à-fait complète pour être exact (il existe encore quelques journaux honnêtes défendant courageusement d’anciennes valeurs), mais elle l’est suffisamment pour qu’on puisse considérer ce système de propagation des nouvelles comme un monopole de fait. Si bien que le lecteur de journal reçoit toutes ses informations et ses mots d’ordre politiques de ce qui à l’heure qu’il est constitue plus ou moins consciemment une sorte de société secrète, composée d’un très petit nombre de membres disposant de beaucoup d’argent.
    Utopie des usuriers

    http://www.amisdechesterton.fr/2013/08/23/aphorisme-174/

  • Crise des chaînes logistiques et alimentaires

    Des complots de gouvernements maléfiques ne seront pas nécessaires pour réduire la population en cas de crise. La structure même du système va s'en charger.

     

         Pensez un instant à l'état de la distribution des biens et de nourriture dans le monde. On a d'abord détruit l'artisanat : pendant ces 20 dernières années, quelques grands groupes commerciaux, redoutables prédateurs et habiles négociateurs, ont profité des immenses économies d'échelle dont ils disposaient, grâce à leur réseaux de fournisseurs bon marché et grâce à leurs grands volumes d'achats, pour s'installer partout. Ces grands groupes ont été accueillis par les consommateurs à bras ouverts. Installés dans les zones stratégiques, au croisement des grands axes de transports autour de toutes les villes, ils ont signé la disparition d'un très grand nombre de petits commerces. Nous avons collectivement accepté de détruire une partie de notre tissu économique local pour quelques économies sur des produits souvent de mauvaise qualité et dont nous n'avons pas besoin. Nous n'avons pas bien réfléchi à la valeur de ce que nous avons détruit, car ces petits commerces entretenaient des relations avec les producteurs locaux de nourriture. Ceux-ci ont été absorbés par de grands groupes agricoles, ou ont pris leur retraite, sans passer leur savoir-faire aux jeunes. En Occident, dans les pays émergents, et même dans les pays plus pauvres, la nourriture se trouve dans des hyper/supermarchés qui sont approvisionnés par des camions, souvent réfrigérés, qui roulent sur des milliers de kilomètres, entre usines, centres de production, centres de tri logistique, etc. Aux États-Unis, 64% de tous les biens sont transportés par voie routière. Dans un monde aux ressources rares, cela risque bientôt de ne plus pouvoir être le cas. Toute l'industrie fonctionne en flux tendu ou Just in time. Le concept est simple : grâce à une coordination très étroite entre une société et ses sous-traitants, la fabrication se fait dans la plus grande efficience pour minimiser les stocks, ce qui nécessite moins de place de stockage, comporte moins de risque d'obsolescence et donne plus de profits. Les pièces nécessaires à la fabrication des machines sont commandées très fréquemment mais en relativement petites quantités. Le risque d'un tel système est celui des retards d'approvisionnement, de la disparition des fournisseurs ou des sous-traitants, ou des grèves. Le simple retard d'une pièce peut arrêter tout le système. Ce risque est d'ordinaire acceptable car bien géré et parce que le remplacement d'un sous-traitant de manière ponctuelle ou permanente peut se faire avec un minimum de planification. Hélas, cela ne sera plus le cas en temps de crise. Lorsque ses fournisseurs ne sont plus en mesure de fournir - pour cause de chômage, de fermeture, de maladie du personnel - tout le système s'arrête. C'est ce qui s'est passé à petite échelle en 2011, lorsque le tsunami qui a frappé le Japon a causé la fermeture de nombreuses usines en Europe.

     

         Ce qui est vrai pour l'industrie l'est aussi pour la distribution de biens comme les consommables. Dans la grande distribution, des milliers de sous-traitants, producteurs, transporteurs, opérateurs de centres de tri, travaillent de manière coordonnée pour amener la nourriture dans les rayons des supermarchés. Ce que vous voyez dans les rayons, c'est pratiquement tout ce que le supermarché a en stock. Grâce à des systèmes informatiques puissants, tout cela fonctionne comme une horloge. Précis. Efficace. Rentable. Mais au moindre problème, c'est un système qui se retrouve rapidement sous pression. En cas de crise majeure, ce système s'arrêterait complètement. On a vu que au cours de paniques comme celle de l'été 1990 consécutive à l'invasion du Koweït par l'Iraq, les rayons des supermarchés étaient vidés en quelques heures de tous leurs stocks de riz, de pâtes et de lait. Et il faut penser qu'avec des médias alarmistes un mouvement de panique serait vite amplifié. 50% de la population mondiale vit dans des villes et est donc totalement dépendante de ces systèmes complexes d'approvisionnement pour l'énergie, la nourriture, la communication, l'eau, les transports et pour l'évacuation des ordures et des eaux usées. Dans le monde occidental, moins de 2% de la population s'occupe d'agriculture, de chasse ou de pêche. Ces 2% nourrissent les 98 autres. Pire, une bonne partie de la nourriture provient de la monoculture des pays du Sud et peu de ces pays ont une capacité d'autosuffisance alimentaire.

     

         En temps normal, l'Occidental moyen rentre chez lui, son frigo est plein de nourriture, l'électricité fonctionne, les toilettes fonctionnent, le chauffage fonctionne, le téléphone fonctionne, sa connexion internet fonctionne, son salaire est arrivé directement sur son compte et ses paiements sont effectués automatiquement. Nous avons construit une machine économique efficace et complexe et qui s'étend de plus en plus dans le monde. Si la machine s'arrête, les commandes ne passent plus, les camions ne livrent plus, les magasins se vident, les stations d'essence ferment, les policiers et les pompiers n'interviennent plus. Si les lignes électriques se cassent, qui les répare ? S'il n'y a plus d'essence, comment ramasse-t-on les récoltes et les transporte-t-on dans les supermarchés ? La famille typique a en moyenne une semaine de nourriture en stock chez elle. Et après ? Où faudra-t-il aller chercher sa nourriture ? L'Etat sera-t-il capable de ravitailler tout le monde ? La recherche de nourriture restera-t-elle pacifique ? A quel moment l'Occidental moyen deviendra-t-il désespéré et commencera-t-il le pillage, pillage des magasins, pillage de ses voisins, pillage des villes, puis pillage des campagnes ?

     

         L'armée des États-Unis se prépare à faire face avec l'exercice Unified Quest qui va durer toute l'année 2011, et qui a comme objectifs d'étudier les implications, pour citer le document officiel, d'un "effondrement économique à large échelle à l'intérieur des États-Unis, et comment maintenir l'ordre et éviter les troubles". Cet exercice inclut la mise en place de centres d'internement pour des millions d'Américains, centres qui augmenteront encore la capacité des camps pour réfugiés que la FEMA (l'agence gouvernementale qui gère les effets des catastrophes naturelles ou extraordinaires) a mis en place tout au long des années 2000.

    Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique

    http://www.oragesdacier.info/