Parcourir un volume de près de six cents pages consacrées à Charles Maurras, riche, dense, écrit par un homme de grande culture, avec des documents inédits, attire à juste titre la sympathie du lecteur. Francis Venant, dans L’AF 2000 du 5 octobre, a parfaitement rendu compte de cet attrait, et, entrant plus profondément dans le livre, il en a mis en lumière d’excellents aspects. Il me reste la charge redoutable d’en montrer les côtés négatifs, sans tomber dans un esprit de dénigrement systématique, et il convient de rendre hommage, pour commencer, à la somme de travail fournie par l’auteur, à la sympathie intellectuelle quil éprouve envers Maurras écrivain et artiste. Francis Venant, d’ailleurs, à la fin de sa recension, émet de graves réserves sur les affirmations de Stéphane Giocanti à propos de l’Action française.
Le plaisir que j’ai ressenti à la lecture du livre a été traversé, à plusieurs reprises, par un sentiment de malaise dont j’ai cherché, dans une seconde lecture, à déterminer les éléments. En voici un rapport succinct.
D’abord, si Maurras apparaît clairement comme écrivain, comme artiste, comme penseur, on voit moins bien qu’il est entré en politique « comme on entre en religion » : la vie de l’Action française représente dans ce livre comme une toile de fond brossée à grands traits, elle ne semble pas faire intimement partie de l’existence de l’homme sans lequel elle n’eût été qu’un mouvement nationaliste de plus cherchant vainement à guérir la République de ses vices congénitaux.
Un poète en prison
Ce titre du chapitre qui suit la condamnation de Maurras m’a déplu. La justice « fini » n’a pas condamné un vieux poète, les démocrates-chrétiens et les socialo-communistes qui l’inspiraient ont réglé leurs comptes avec le chef de l’Action française et le philosophe contre-révolutionnaire. Maurras sest justement écrié : « Cest la revanche de Dreyfus ! »
Parlons donc de cette Affaire . Stéphane Giocanti croit à l’innocence du capitaine. C’est son droit. Mais il croit aussi que Maurras s’est acharné à vouloir prouver la culpabilité de l’accusé parce qu’il était juif. Cest faux. L’antidreyfusisme était plus une lutte contre un parti quune hostilité à la personnalité falote dAlfred : « Mon premier et dernier avis là-dessus a été que, si par hasard Dreyfus était innocent, il fallait le nommer Maréchal de France, mais fusiller une douzaine de ses principaux défenseurs pour le triple tort qu’ils faisaient à la France, à la Paix, à la Raison. » (Au signe de Flore)
L’antisémitisme de Maurras et de l’Action française fut toujours politique ; cela na pas été compris de Stéphane Giocanti qui s’étonne quon puisse faire l’éloge funèbre du grand rabbin de Lyon, tombé au champ d’honneur et affirmer un antisémitisme politique. Il va jusqu’à parler, à propos de Maurras, « d’irrationalité xénophobe » ! Ajoutons que notre époque de langue de bois ne sait plus ni lire ni comprendre les excès calculés de la polémique classique.
Les conséquences politiques de l’Affaire sont également présentées au conditionnel : « L’Affaire aurait eu pour conséquence d’affaiblir la France. » On a dit que la cause de la guerre de 1914 était le renvoi de Delcassé après lequel l’Empire allemand a cru quil pouvait tout se permettre avec la République française. « Mais, écrit Maurras dans l’Examen de l’édition définitive de Kiel et Tanger, la capitulation d’avril 1905 résultait de l’état où les auteurs de l’affaire Dreyfus avaient jeté les forces militaires, maritimes, politiques et morales du pays légal. » (Nouvelle Librairie nationale, 1921).
Dans sa brochure sur Les Origines et la doctrine de l’Action Française, Léon de Montesquiou écrit : « L’Action française est née de l’Affaire Dreyfus… elle représente à son origine la réaction de quelques patriotes en présence de la trahison commise contre la France ». S’il était sot et criminel d’être antidreyfusard, l’AF est un non-sens.
Maurras et l’Action française devant l’Église
Pour la condamnation de 1926, Stéphane Giocanti souligne avec raison les outrances qui discréditent le cardinal Andrieu, mais il explique en grande partie la condamnation romaine par les attaques du quotidien contre la politique de Pie XI. L’auteur ne s’avance pas trop dans ce dossier : il semble ignorer, par exemple, les raisons de la retraite du cardinal Billot, l’ancien théologien de saint Pie X, contraint à la démission et mis dans une véritable résidence surveillée par le pontife qu’il avait couronné de ses mains. Et il faut être lecteur attentif pour noter la levée de la condamnation par Pie XII sans rétractation d’erreurs doctrinales dès les premières semaines de son pontificat. Tandis que la condamnation occupe beaucoup de place, sa levée est, dans ce livre, d’une déroutante discrétion !
La guerre d’Espagne
Stéphane Giocanti se montre d’une grande prudence pour éviter les foudres du politiquement peut que détester ce lourd néologisme journalistique au sens imprécis (VI, 5). À partir d’une certaine époque, les cadres de l’AF vieillissant, Maurras le premier, le nationalisme intégral se serait sclérosé. « Les critères pour analyser et juger se renouvellent peu et parfois se répètent. » Mais on ne va pas reprocher à un penseur d’utiliser une démonstration qui a fait ses preuves ! Le Vrai ne lasse pas l’homme qui y croit et qui l’aime. Les méthodes d’analyse, d’induction et de déduction ne changent pas. Ou alors il faut se dire relativiste et, si on est cohérent, renoncer à classer, à juger.
« En 1938, Maurras a soixante-dix ans. Une société différente apparaît. C’est un contemporain de Taine et de Fachoda qui est entré dans l’ère de Citroën et de Charles Trenet. » Ce coup d’œil complice à la jeunesse et à la modernité fait pitié. Passons sur l’anglicisme : le français n’utilise pas le comparatif sans complément. Qui Stéphane Giocanti compare-t-il à Taine, l’industriel ou le chanteur de variétés ? Par une réflexion aussi indigente que floue l’auteur a voulu discréditer Maurras juste avant la guerre en lui donnant des circonstances atténuantes : le vieux monsieur septuagénaire dira des sottises en se ralliant à un maréchal presque nonagénaire. Non, et non !
Stéphane Giocanti note avec justesse que la collaboration vint d’abord de la gauche. Citons Maurras : « Les quelques malheureux qui ont trahi l’Action française pendant l’Occupation n’ont eu quà rétrograder jusqu’à leur jeunesse scolaire de la rue d’Ulm pour rejoindre ces Déat, ces Paul de Rives, ces Spinasse, ces Suarez qu’il n’avait pas été nécessaire de recatéchiser. » (Votre Bel Aujourd’hui, p. 35-36)
La France, La France seule
Mais « Maurras perd peu à peu les pouvoirs de son réalisme politique ». Sa passion résistantialiste aveugle l’auteur qui écrit une page injuste contre Xavier Vallat. Stéphane Giocanti ne comprend pas pourquoi le journal a continué à paraître pendant la guerre, il ne comprend pas l’attitude de Maurras, il ne comprend pas le Maréchal. Qu’il relise La seule France : tout est clair, évident, lumineux, parfaitement dans la logique d’Action française. Sans le Maréchal, sans l’Action française, Doriot, Déat auraient pu entraîner des masses de malheureux dans une sotte « croisade contre le bolchevisme ». Imaginons un million de Français sur le front russe, une jeunesse fauchée sous l’uniforme ennemi, la France vaincue deux fois dans le même conflit. Le clan des Yes et le clan des Ja représentaient tous deux la guerre civile ; Maurras a accompli son devoir jusque’au bout en en dénonçant les fauteurs, au péril de sa vie.
Nous sommes fiers d’être d’Action française, nous sommes fiers des hommes qui nous ont précédés au sein de ce mouvement de salut public, nous sommes fiers de notre Maître, Charles Maurras qui est non seulement un des plus grands de nos prosateurs et de nos poètes, mais aussi et surtout « le plus Français des Français ».
Gérard Baudin L’Action Française 2000 du 19 octobre au 1er novembre 2006
* Stéphane Giocanti : Maurras, le chaos et l’ordre. Éd Flammarion, 580 pages, 27 euros.
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Le « philosophe » Eduardo nous donne de ses nouvelles!
Comme ce fut le cas déjà sous Nicolas Sarkozy, la France a été grondée hier par la Commission européenne suite aux truismes de M Valls à propos des Roms –voir notre édition en date d’hier. Le commissaire européen à la Justice, Vivianne Reding, qui avait déjà critiqué les quelques expulsions de Roms pratiquées sous le gouvernement précédent, a fustigé les propos jugés électoralistes de l’actuel ministre de l’Intérieur. Prudent, il est amusant de constater que le porte-parole et député PS Eduardo Rihan Cypel, dont le fond de commerce, le positionnement de niche est celui de la défense d’une France cosmopolite, déracinée, ouverte et plurielle, n’a rien jugé à redire des propos de M Valls. Dans la bouche d’un autre grand diseu mais petit faiseu comme Claude Guéant, ils auraient été assimilés à du fascisme. Tout juste M. Cypel a-t-il appelé à « une re-coordination du problème au niveau européen» (sic) et souligné que «des millions d’euros de subventions ne sont pas utilisés pour aider à leur réinsertion dans leur pays d’origine». Quelle audace Eduardo !
M. Cypel on s’en souvient, bénéficia en août du petit quart de gloire médiatique qu’Andy Warhol prédisait à chacun lorsqu’il avait fait beaucoup de mousse autour d’une une réflexion de Bruno Gollnisch constatant que son immigrationnisme échevelé était particulièrement déplacé de la part d’un « Français de fraîche date ». A l’image de « ces gens que vous invitez chez vous et qui, une fois qu’ils y ont pris pied, veulent faire venir un peu tout le monde ».
Ce Libano-Polono-Brésilien a été en effet naturalisé en 1998, à l’âge de 23 ans. Bruno visait ici en particulier les fulminations de cet apparatchik socialiste contre les Français « qui trouvent quand même qu’il y a un peu trop de nomades qui viennent en France ». Il semblerait donc que le brave Eduardo ait changé d’avis à six mois des élections municipales en apportant son soutien implicite aux propos de M Valls…
Dans un article de Joris Karl publié sur le site Boulevard Voltaire dont nous nous étions fait l’écho, Joris Jarl notait qu’Eduardo Rihan Cypel « représente physiquement la suffisance, de plus empesée d’approximations, dans chaque débat télévisé ». ce dernier est en effet un «clone fascinant du politiquement correct, dès qu’un micro se tend (…): République , métissage, extrême droite jusqu’à plus soif. »
« Quant à son honnêteté intellectuelle, ou sa myopie manifestement doublée d’une forte presbytie, on repassera, surtout lorsque affirmant sur Radio Classique qu’il y a des drapeaux à croix gammées dans les défilés du Front National… ». Et qui a laissé dire par ses amis politiques que c’était ses racines juives qui expliquaient qu’il avait été épinglé par Bruno Gollnisch, ce qui est là aussi un sommet de malhonnêteté intellectuelle, pour rester poli.
Le propos de ce député PS rapportés par Tom Lanneau sur le bondyblog, d’un comique savoureux certainement involontaire, ne dissipent pas le portrait qu’en dressait Joris Karl.
Sur la Syrie d’abord. « Qui a dit que la vie des députés se résumait aux fêtes et aux cérémonies ? » note avec un humour vachard M. Lanneau qui écrit qu’ « Eduardo Cypel déclare être particulièrement occupé par la gestion du dossier Syrien. Soutien inconditionnel pour une intervention dans ce pays » sous formes de frappes militaires aériennes, « il dit détenir des preuves indéniables de l’utilisation d’armes chimiques par Bachar el-Assad. »
Il est aisé d’en déduire que les preuves de M. Cypel se résument aux déclarations de Laurent Fabius calquées sur celles d’un John Kerry et aux bulletins d’informations de CNN et de Fox news puisque lesdites preuves n’ont pas été apportées par les enquêteurs de l’ONU dépêchés sur place.
D’une humilité et d‘un dévouement à la chose publique qui forcent le respect, M Cypel explique qu’il a tenu à étayer ses études de philosophie en passant le concours de Science Po Paris : « je voulais renforcer mon cursus universitaire (…), car un philosophe se doit de bien comprendre l’histoire et les enjeux économiques ».
M Cypel nous apprend qu’il est donc « philosophe ». Un amour de la sagesse qui l’a conduit à cette prise de conscience citoyenne très originale l’amenant à faire carrière au PS pour laver l’affront de l’élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie le Pen lors de la présidentielle de 2002. « Alors , raconte-t-il , je me suis dit coco, tu peux pas uniquement vouloir jouer les intellos dans la cité, il faut à un moment être utile au combat politique pour que la gauche retrouve la place qui lui convienne dans la politique française ».
« Je crois dit-il encore, que la réussite d’un combat politique dépend de l’abnégation, de la détermination et des convictions profondes ». Il conclut avec un large sourire : « Est-ce que j’ai ces qualités ? C’est à la presse de me le dire ». Poliment, le journaliste du bondyblog se garde bien de répondre à cette question embarrassante…
M. Cypel s’épanche ensuite longuement sur Bruno Gollnisch et le FN, en expliquant qu’il y a un « effet Gollnisch ». « Il a libéré la parole raciste, souligne-t-il avec dépit. »
Courageux mais pas téméraire, il affirme de manière alambiquée que si il a refusé tout débat public avec le député frontiste en manque de présence médiatique, c’est parce que lui n’ a pas besoin (de Bruno) « pour sa visibilité médiatique ». Depuis que je suis porte-parole du parti socialiste, il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait une émission télé, radio ou la presse écrite qui vienne me solliciter. D’autant plus que ce n’est pas agréable d’être attaqué sur son identité et son histoire personnelle ».
Si ce « parlementaire se targue d’être en première ligne de défense républicaine face à l’extrême droite », c’est bien surtout la trouille de la confrontation d’idées notamment sur le terrain de l’immigration (certains au PS ont dû lui conseiller d’éviter de se faire ridiculiser) qui explique ce refus. Il tente une justification assez pathétique en affirmant son souhait de « ne pas se laisser entraîner dans la spirale de la violence dans lequel ce monsieur m’appelait »
En effet, «la seconde alternative proposée par Bruno Gollnisch, pareil à un mousquetaire, c’est le duel à l’épée ! À cette proposition, Eduardo Cypel répond sèchement, perdant son sourire ; j’ai passé l’âge de tomber dans les provocations d’un vieux monsieur d’extrême droite ». Si M. Cypel a apparemment passé l’âge de faire du sport, il reste maître dans l’art de donner des leçons de républicanisme, masque commode de tous ceux qui sont incapables de ressentir charnellement ce qu’est la France, en se réfugiant dans l’abstraction, derrière les immortels principes universalistes.
Notre philosophe des lumières croit aussi savoir que Bruno Gollnisch, «est dans la droite ligne de l’extrême droite française (…) Ces gens-là n’ont rien compris à notre nation et me refuseront toujours le droit d’être un français comme les autres. C’est contraire à l’esprit de la République française ».
Et M. Cypel d’enfoncer le clou : « le FN reste fidèle à lui-même, contrairement à ce que raconte madame Le Pen. Un parti avec une idéologie raciste qui veut faire le tri parmi les Français en fonction de leurs origines. Elle n’a pas condamné les propos de Bruno Gollnisch (…) ce qui prouve qu’elle consent à ce qu’il a dit . «
« Selon le porte-parole socialiste, cette non-intervention démontre que la présidente du Front national et le député européen se partagent les tâches de manière efficace : l’un dédiabolise l’image sulfureuse du parti, tandis que le second promulgue des idées ouvertement xénophobes. »
A défaut d’oser la confrontation d’idées, le courageux député PS a décidé de se ridiculiser dans les prétoires en déposant « en septembre » une plainte contre Bruno Gollnisch. « Il ne faut pas laisser passer cette attaque ni sur plan politique, ni sur le plan juridique ». Plainte que Bruno Gollnisch attend avec sérénité tant celle-ci ne tient pas la route comme l’ont souligné d’ailleurs de nombreux observateurs de la chose politique, d’habitude pourtant peu enclin à manifester leur sympathie vis-à-vis de l’opposition nationale.
Aux dernières nouvelles, Eduardo et son « iphone greffé à la main » luttait contre la bête immonde en se rendant officiellement en tant que porte-parole du PS à la Fête de l’Humanité organisée par un parti héritier de l’idéologie la plus sanglante du XXè siècle. Cela doit s’expliquer par cette réflexion là aussi lumineuse de ce même Monsieur Cypel: « aujourd’hui, les gaullistes sont au parti socialiste ! »…
http://www.gollnisch.com/2013/09/26/philosophe-eduardo-donne-ses-nouvelles/
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Raoul Girardet : un homme d’honneur
par Dominique Jamet
« J’ai des rêves de guerre en mon âme inquiète/ J’aurais été soldat si je n’étais poète… », écrivait Victor Hugo, qui préféra pourtant la plume au sabre et parvint à la gloire par d’autres sentiers que celui de la guerre.
La guerre, Raoul Girardet, qui vient de mourir à l’âge de quatre-vingt-quinze ans, n’eut pas besoin d’en rêver, car il l’avait faite, avec honneur. Mais sans doute, né dans une famille de militaires de carrière, aurait-il lui aussi été soldat s’il n’avait bifurqué vers l’Université. Un moment tenté par l’Action française, parce que nationaliste, il s’en éloigna parce que républicain, et allergique à l’antisémitisme de Maurras. Il ne cessa jamais, en revanche, de se sentir proche de l’armée : son monumental ouvrage, La société militaire dans la France contemporaine, 1814-1939, qui fait autorité, en est le durable témoignage.
Professeur à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, à l’ENA, à l’École polytechnique et à l’Institut d’études politiques pendant trente ans, Girardet a formé et séduit des générations d’étudiants. Élève à Sciences Po, j’ai suivi avec profit le légendaire séminaire sur le mouvement des idées politiques dans la France contemporaine dont il était l’un des trois animateurs, l’une des trois âmes, lui réputé « d’extrême droite », avec Jean Touchard, socialiste, et René Rémond, démocrate-chrétien. Tous les trois hommes de convictions, tous les trois hommes de tolérance, dans la parfaite harmonie que peut constituer l’expression d’idées différentes lorsqu’elles sont professées par des hommes d’un égal désintéressement et d’une égale bonne foi. [...]
La suite sur Boulevard Voltaire
Deux rectifications : Raoul Girardet ne fut pas "un moment tenté par l’Action française", comme s’il fallait l’en dédouaner : il y fut un militant actif et il ne renia jamais son passage à l’Action française. Je renvoie à ce sujet à l’homme rendu sur le site de l’AF Provence : Girardet expose le plus tranquillement du monde à Pierre Assouline ce que lui a apporté l’enseignement maurrassien, ainsi qu’à toute une génération.
Il fut par ailleurs un des rédacteurs de La Nation Française, hebdomadaire maurrassien fondé par Boutang (1955-1967) qu’il quitta au début de 1960, après la journée des "barricades" d’Alger avec notamment Jules Monnerot pour fonder quelques mois plus tard L’Esprit public, un journal antigaulliste proche de l’OAS. C’est précisément parce que Boutang et La Nation Française ne leur semblaient pas suffisamment antigaullistes qu’ils fondèrent ce journal. Boutang ne rejoignit pas l’OAS même s’il en comprenait l’intention et dénonça publiquement la répression féroce du régime gaulliste à son encontre..
François Marcilhac http://www.actionfrancaise.net/craf/?Raoul-Girardet-un-homme-d-honneur
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Le laïcisme érigé en religion d’Etat : il est dangereux pour la liberté religieuse d’idolâtrer la laïcité
De Charles Beigbeder qui, à propos de la volonté de supprimer 2 fêtes chrétiennes, estime que la laïcité est bien incapable de nous défendre :
"Si elle n’est pas couplée à la tradition, la laïcité risque aussi de mettre toutes les religions sur un même pied d’égalité, au mépris de la culture d’un peuple. [...] La France ne doit pas oublier qu’elle a des racines : le calendrier des fêtes chrétiennes est censé nous le rappeler et sa valeur symbolique ne doit en aucun cas être occultée.
D’autres pays que le nôtre n’éprouvent pas le même embarras. Devant l’afflux de touristes occidentaux arborant des tenues jugées non conformes aux coutumes locales, la Qatarie Najla Al Mahmoud a lancé une campagne de communication demandant aux touristes visant les émirats de la péninsule arabique, de revêtir des habits plus décents, en adéquation avec les coutumes et mentalités locales. « Que vous le vouliez ou non, ces pays ont leur propre culture qui doit être respectée et protégée par leurs propres peuples » se justifient les initiatrices de la campagne.
Réflexe de bon sens. Alors, pourquoi ne pas s’inspirer de l’exemple émirati pour demander aux populations allogènes d’adopter les us et coutumes des populations autochtones ? Pourquoi céder à tous les particularismes de cultures étrangères, par ailleurs très respectables, pour s’enfoncer dans une forme de multiculturalisme destructrice de toutes les identités ? Pourquoi invoquer à tout va la laïcité quand il suffit de répondre comme Saint Ambroise à Saint Augustin : « A Rome, fais comme les romains » ? Puisse l’empire romain inspirer à nouveau la France !"
Et à propos de la charte de Vincent Peillon, il estime :
"A-t-on affaire à une simple neutralité de l’espace public destinée à préserver la paix sociale, ou à une idéologie visant à exercer un pouvoir liberticide sur les consciences ? C’est ici que se situe le glissement de la pensée politique vers le laïcisme, dès lors érigé en religion d’Etat. Car personne ne conteste qu’il faille certaines dispositions pour garantir une universalité des services publics. En effet, que dirait-on d’une armée française qui comporterait en son sein des soldats identifiés comme chrétiens, musulmans, juifs ou athées, se revendiquant comme tels dans le cadre de leurs fonctions et reconnaissables à un uniforme spécifique ? Ce serait la fin du creuset de la nation et la porte ouverte aux factions de toutes sortes. De même pour de nombreuses fonctions publiques où une obligation de réserve par rapport aux convictions politiques et religieuses de chacun est destinée à préserver l’universalité de l’action de l’Etat. Mais pourquoi faire d’un mode de régulation pratique du pluralisme une valeur quasi religieuse ? Il est dangereux pour la liberté religieuse d’idolâtrer la laïcité."
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Entretien avec Heidegger: penser l'Être
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50 000€ par famille Rom
Patrick Mennucci, candidat à la primaire socialiste pour la mairie de Marseille, a lancé cette information que l'on peut penser délirante à propos de l'intégration des Roms :
"Je pense que Marseille doit en accueillir, tout simplement parce qu'on a le choix entre les laisser se promener d'un bout à l'autre de la ville pendant des années ou s'organiser pour les intégrer. Dans ce cas, la Commission européenne dispose de fonds considérables, jusqu'à 50 000 € par famille qu'on stabilise et dont on scolarise les enfants. J'ai un objectif : 1 000 Roms installés et intégrés à Marseille en six ans."
Mais c'est vrai, Viviane Reding, la commissaire européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, confirme :
« Il y a 50 Mds€ qui sont à disposition et qui ne sont pas utilisés. On laisse venir les choses jusqu'à ce qu'elles soient impossibles et on ne fait pas le travail d'intégration. Nous avons mis l'argent sur la table. Il pourrait servir aux maires et je vois que cet argent n'est pas utilisé ».
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/50-000-par-famille-rom.html
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Milices "antifas" : le député Moreau interpelle Manuel Gaz
Le député Yannick Moreau alerte le Ministre de l'Intérieur sur la question des groupuscules d'extrême-gauche, surnommés "antifas", qui se sont encore manifestés violemment :
""Les fascistes de demain se feront appeler anti-fascistes" disait Winston Churchill. Effectivement, les méthodes de ces bandes qui parcourent nos rues encagoulées, parfois armées de battes de baseball, de couteaux ou de barres de fer, hurlant des slogans haineux et terrorisant les habitants ne sont pas différentes de celles de certains autres groupuscules.
Le 14 septembre dernier, une dizaine de ces activistes antifascistes, cagoulés, s'en sont pris violemment à des jeunes gens attablés à la terrasse d'un café du XVème arrondissement qui fut complètement saccagée. Plusieurs plaintes ont été déposées.
Jeudi 19 septembre, un attroupement massif de ces extrémistes tentait de récidiver vers ce même café, autour duquel d'importants moyens policiers avaient été déployés. Trente-huit individus ont été interpellés et conduits au poste de police.
Les Français ne comprennent pas pourquoi ces groupuscules, qu'il est quasiment impossible de distinguer de prime abord de ceux qui ont été à ce jour dissouts peuvent encore troubler l'ordre public et se livrer à de tels actes de violence dans nos rues. Ces groupes sont un terreau de haine et de violence inadmissible, dont les conséquences peuvent se révéler tragiques comme l'a tristement rappelé une rixe mortelle en juin 2013. C'est pourquoi Monsieur Yannick MOREAU réclame avec insistance que ce deux poids deux mesures cesse et que la dissolution de ces groupuscules dangereux soit étudiée dès le prochain Conseil des Ministres."
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Marine LE PEN : « Notre Pays doit maitriser ses frontières. »
COMMUNIQUÉ de Presse de Marine Le Pen, Présidente du Front National
Àtravers Manuel Valls et Jean-François Copé, le PS et l’UMP se sont livré ce jour à un véritable concours d’insincérité politique.
Voir ces deux partis responsables par leurs décisions et leurs votes de la disparition des frontières, de la mise en place de Schengen et de l’élargissement sans fin de l’Union européenne feindre de se lamenter aujourd’hui des conséquences désastreuses de leur propre politique amènera un nombre encore plus important de Français à leur tourner le dos.
À tourner le dos à leur insincérité si criante et leurs stratagèmes permanents de communication électoraliste.
Si Jean-François Copé trouve que « l’espace Schengen ne marche pas », son parti l’UMP a eu dix ans au pouvoir entre 2002 et 2012 pour améliorer les choses, et pourtant il n’a fait que les aggraver !
Si Manuel Valls évoque aujourd’hui le nécessaire retour des Roms dans leur pays, son parti le PS n’a eu de cesse comme l’UMP de voter et ratifier les Traités européens qui ont mis en place la liberté totale de circulation sur le continent.
Ces vieux partis et leurs représentants sont totalement discrédités aux yeux des Français, sur la question des Roms et des frontières comme sur les autres sujets.
Nous rappelons que la France doit au plus vite retrouver sa souveraineté, notamment territoriale, confisquée par l’Union européenne et organiser sur un laps de temps le plus bref possible la dissolution de l’espace Schengen.
Notre pays doit maîtriser ses frontières, aussi bien sur le plan migratoire qu’économique. Ce n’est que dans ces conditions, qui supposent la remise en cause en profondeur de l’Union européenne, que nous pourrons nous redresser et régler le dossier Roms.http://www.francepresseinfos.com/2013/09/marine-le-pen-notre-pays-doit-maitriser.html
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Coup de pompe en Côte-d’Or
Où va la France rurale ? Encore combien de Chevallier ?
A Salives, la station-service a fermé. Chez les Mathiot, à Saint-Broing-les-Moines, elle a fermé aussi. A Saint-Marc-sur-Seine, sur la départementale 971, un jeune homme à Mobylette se souvient de sa honte quand un avocat de passage lui a demandé où prendre de l’essence dans le village. La station a fermé en 2012, comme les autres. Les cuves devaient être refaites aux normes, une affaire de 85 000 euros. Le pompiste est devenu homme de ménage. Sa femme, on ne sait pas. Le jeune homme se sent dans un « pays perdu » : « Plus personne ne nous trouve comme intéressant : on n’a même plus le droit d’être des consommateurs. »
De Dijon à Châtillon-sur-Seine, on peut continuer à compter les pompes. Ce sera vite fait. Les Chevallier restent les seuls ouverts à la ronde, ou plus exactement les derniers, à l’entrée d’Aignay-le-Duc. Le Bien public, quotidien de la Côte-d’Or, l’a surnommée « la station ultime ». Ça ne déplaît pas à M. Chevallier, baptisé depuis « la star ».
Mme Chevallier tient elle-même la caisse, payée à mi-temps. Un gars lui tend sa carte bancaire, plutôt petit de taille, avec du poil roux qui frise sur ses bras. Il était grossiste en fruits et légumes, dans les années 1970, à l’époque où les cantons comptaient trente ou quarante épiciers. Il les a vus tomber un à un, en même temps que les écoles, les postes, les boulangeries, les bistrots. « Maintenant, c’est notre tour », dit Mme Chevallier.
Quand M. Chevallier a repris la station, en 1998, elle était fermée depuis deux ans et le village entier la pleurait. Les Chevallier ont été fêtés en sauveurs. Aujourd’hui, ils ne sont pas sûrs d’aller jusqu’à la retraite. « Même des gens du village font parfois 35 kilomètres pour faire le plein à l’hypermarché de Châtillon. » « C’est eux qui ont bouffé tout le monde », lâche « Poil roux » en reprenant sa carte bancaire. Une guitare et une croix brillent en pendentifs autour de son cou. Il ne joue pas de guitare, mais croit en Dieu, qui le protège dans son nouveau travail, un étal sur les marchés.
« Moi j’y vais, chez Intermarché, reconnaît un apprenti en électricité. Mais en cachette, pour ne pas faire de peine à M. et Mme Chevallier. » Ça fait une sortie. On voit du monde. Et puis on drague. Cette fois, l’apprenti vient de finir son stage et n’en trouve pas d’autre. Or Mme Chevallier accepte qu’on la paie en deux fois. Dans la région, elle doit être la seule à prendre encore les chèques. Elle retarde les encaissements pour arranger les clients fidèles. Elle demande : « Sans ça, est-ce qu’on y arriverait encore ? »
Depuis la caisse, elle voit le vieux lavoir, de l’autre côté de la route, les feuilles jaune pâle des tilleuls qu’un vent tiède n’arrive pas à froisser et une bâtisse imposante, surnommée « Le Château », où un cardiologue passe ses week-ends, « un Parisien mais qui dit bonjour », bref quelqu’un de bien. Les Belges, aussi, se plaisent sur les coteaux. Ici, « Belge » signifie en réalité « vacancier » ou, à la limite, « vétérinaire », parce que ceux du secteur ont tous cette nationalité-là. A Recey-sur-Ource, le médecin, lui, est vietnamien. En revanche, parler d’ « Irlandais » ou de « Roumains » désigne les « ouvriers du bâtiment » qui font les gros chantiers pour 180 euros par mois, avec des contrats courts par rotation. Dans le village à côté, ils sont turcs et polonais, mais c’est synonyme.
« Elle mange de l’argent »
Devant la pompe à gasoil, la conversation roule sur un couple pressenti pour reprendre un commerce dans un village voisin avec l’aide de la mairie.
« On les voit aux infos le jour où ils inaugurent, mais pas quand ils ferment un an et demi plus tard, dit Michelle, qui tient un gîte rural.
– Ils arrivent avec des grandes idées.
– Faire les 35 heures, par exemple, ou bien prendre ses week-ends. »
Tout le monde rit, puis les regards se promènent, faussement patelins, sur les clients de passage, qu’on ne connaît pas. « Vous n’êtes pas fonctionnaire, au moins ? » Un agriculteur se récrie ne pas avoir à se plaindre non plus. « Je suis quand même à 730 euros par mois. »
« Et moi, je vis de ma passion », dit un chauffeur-livreur, 21 ans. Ils sont quatre sur vingt-cinq de sa classe à avoir trouvé du travail, « tous par piston ». Sinon, il n’y a rien, « même les fils de paysans s’en vont ». Le député local avait proposé de déclarer « zone franche » certains secteurs pour favoriser les commerces. Il en est à son deuxième mandat, toujours rien. On se tait pour regarder passer la camionnette de la boulangère. Elle livre les baguettes, ferme par ferme. « Je ne sais pas comment elle fait : elle mange de l’argent, forcément », dit quelqu’un. Puis l’agriculteur demande : « Vous irez voter ou pas pour les municipales ? »
Le téléphone sonne, un client qui veut remplacer un phare. M. Chevallier n’ose pas lui dire que Renault ne change plus « un phare »: il faut obligatoirement racheter les deux, 500 euros la paire. Les gens penseraient que c’est lui le voleur, M. Chevallier en est sûr. Alors, il appelle les casses, sans rien dire, pour essayer d’en trouver un. En 2012, la vente de voitures neuves a chuté d’un coup. « Les gens ne veulent plus une auto, mais une remise. »
Le soleil s’éteint doucement derrière le lavoir. L’apprenti électricien revient d’Intermarché. La fille qu’il a rencontrée au rayon fromages lui a demandé si les gens avaient des ordinateurs dans les villages. Il boude. « Tout le monde nous considère comme des arriérés. » Il est revenu chez les Chevallier prendre pour « 5 euros »d’essence, ce qui lui reste dans le porte-monnaie. On va entrer dans la dernière semaine du mois, celle où les voitures commencent à rouler de moins en moins. Puis elles s’arrêtent jusqu’au début du mois suivant.
Florence Aubenas, Le Monde, 22-23/09/2013
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