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Immigration : l'UE ignore la culture européenne
Michèle Tribalat, directrice de recherches à l’Institut national d’études démographiques (INED), spécialiste des questions d’immigration, est interrogée dans La Nef. Extraits :
"Après le choc pétrolier de 1973, la plupart des pays d’immigration d’Europe ont cherché à limiter les entrées. La France l’a fait en suspendant le recrutement de travailleurs et même le regroupement familial. L’arrêt du regroupement familial a été désavoué par le Conseil d’État, ce qui a contraint le gouvernement d’alors (Giscard d’Estaing) à mettre noir sur blanc les conditions du regroupement familial. Celui-ci a toujours existé et ce n’est pas Giscard d’Estaing qui l’a soudain permis, contrairement à la légende. Fondée principalement sur des droits, la politique migratoire a été de plus en plus encadrée par des Cours de justice interne (Conseil d’État) ou externes (Cour européenne des droits de l’homme et Cour de justice européenne). L’espace politique pour envisager une politique de baisse des flux s’est considérablement réduit car elle revient à poser des conditions à l’exercice de droits. Les alternances ont généralement produit des inflexions restrictives à droite et de sens inverse à gauche, cette dernière gardant cependant souvent l’essentiel de ce qui avait été décidé avant elle. La politique migratoire est, depuis le traité de Lisbonne, une compétence partagée avec l’Union européenne.
Peut-on dire que la France et l’Union européenne (UE) ont opté pour un modèle multiculturaliste ?
Bien que l’intégration ne soit pas encore une compétence européenne, les pays de l’UE se sont mis d’accord, lors du Conseil du 19 novembre 2004, sur onze principes de base communs, qui les engagent. L’intégration dont il est question ne reconnaît aucune asymétrie entre les sociétés d’accueil et les nouveaux venus. Aucun privilège n’est accordé aux Européens ou à leur héritage. Toutes les cultures ont même droit de cité. On ne reconnaît pas de culture européenne substantielle qu’il pourrait être utile de préserver. C’est une conception horizontale du lien social, c’est-à-dire entre les présents. Sa dimension verticale, pourtant essentielle, avec le passé semble désormais superflue. Les valeurs sont souvent invoquées, mais elles paraissent par ailleurs négociables. L’UE en est à fixer comme but unique de l’intégration un but moral – la tolérance et le respect – sans qu’elle aperçoive clairement comment y parvenir ou comment le perpétuer. [...]
Comment l’islam a-t-il changé le problème de l’assimilation ?
C’est alors que l’assimilation rencontrait des difficultés – avec l’importance croissante de la population musulmane – que nous avons changé de pied et opté pour un discours victimisant à outrance les immigrés et plus récemment les musulmans. Ils sont les représentants de la diversité tellement désirable et bénéfique. C’est l’intolérance des « autochtones » que l’on surveille désormais comme le lait sur le feu. Si les gens ordinaires attendent toujours une adaptation plus profonde aux modes de vie (voir les sondages du CSA pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme), les élites politiques et culturelles passent leur temps à soigner la popularité de l’islam et des musulmans, souvent au prix du mensonge. [...]
Comment expliquer que l’UE favorise très officiellement l’immigration pour combler notre déficit démographique, plutôt que d’encourager la natalité via la famille ?
La politique familiale n’est pas une compétence communautaire. Les institutions européennes sont persuadées que l’immigration massive est le destin démographique de l’Europe. Les projections de populations d’origine étrangère réalisées par Eurostat (l’institut statistique de la Commission) donnent, dans certains pays, ces populations majoritaires en dessous de 40 ans dans moins de 50 ans. Ces anticipations démographiques expliquent pourquoi l’UE vante tellement la diversité, la tolérance et le respect."
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Chronique de la France rebelle
Cliniques, chirurgiens, généralistes, dentistes, kinés, opticiens... 15 groupements ont rejoint le "collectif de mars", qui a promis des "actions dures" partout en France à partir du 17 mars, avant les municipales, pour lutter contre l'"étatisation" du système de santé. Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML, ex-médecins "pigeons") a répété :
"Nous ne pouvons plus accepter", "nous ne laisserons pas faire".
"Les professionnels de santé avec les opticiens (...) nous allons nous battre pour empêcher que la France lâche un système qui faisait d'elle le meilleur système du monde. Aujourd'hui ce système est en train d'être massacré. Nous ne laisserons pas faire".
M. Marty a résumé le moteur du collectif : défendre "la liberté de choix pour le patient et la liberté d'action pour le médecin". La première ligne de leur manifeste évoque une union "face à l'étatisation annoncée du système sanitaire français". Parmi les griefs, le souhait du gouvernement de généraliser le tiers payant chez les médecins, à l'image des pharmacies. Le collectif y voit un "assujettissement des professionnels de santé" aux financeurs, assurance maladie et complémentaires.
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Drogue, invasion, chômage ? La peur de l’Union « européenne » : les nationalistes
« J’ai vraiment peur que ces partis sortent renforcés des élections au Parlement européen et qu’ils aient ensuite une véritable influence sur les députés. […] Certains de ces partis existent depuis longtemps, d’autres sont plus récents et grossissent en profitant de la crise » déclarait hier le commissaire européen chargé des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, évoquant les « xénophobes, racistes, fascistes ».
Elle a dénoncé par ailleurs les conditions de rétentions de milliers d’immigrés qui tentent d’envahir l’Europe par la Grèce, où elle séjournait. Elle ne s’est en revanche pas exprimée sur la détention de plusieurs députés de l’Aube dorée sans le moindre élément de preuve à charge, ni sur l’assassinat politique de deux jeunes Européens par des terroristes d’extrême gauche le 1er novembre 2013.
http://www.contre-info.com/drogue-invasion-chomage-la-peur-de-lunion-europeenne-les-nationalistes
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Prostitution : le socialo-progressisme dans toute sa splendeur
Le tristement célèbre groupe d’activistes baptisé Femen, désormais basé à Paris avec la bénédiction du gouvernement français, comporte en son sein des prostituées si l’on en croit des informations ayant circulé sur la « toile ». Les militantes progressistes de cette structure ont encore attiré l’attention dimanche en urinant, dépoitraillée et à la vue de tous, sur une photo du président Viktor Ianoukovitch, devant l’ambassade d’Ukraine à Paris. Mais elles ne sont pas la cible principale de la loi qui sera votée aujourd’hui, qui divise députés de gauche et de droite, sur ce qu’il est convenu d’appeler le plus vieux métier du monde. Le Sénat n’examinera pas ce texte avant le mois de juin. A dire vrai, les Français ont d’autres chats à fouetter et surtout sont en droit d’attendre que leurs élus s’attèlent à de sujets autrement plus urgents en cette période de crise. Cette loi est cependant un nouvel exemple de l’hypocrisie de ce système, et de la célèbre formule de Pascal selon laquelle « qui veut faire l’ange fait la bête »…au détriment une nouvelle fois des contribuables français.
Sous la précédente majorité UMP, nous l’évoquions le 5 novembre sur ce blog, des mesures visant à criminaliser les clients des prostitué(e)s avaient été édictées. Mais le délit de racolage passif avait été aussi institué en 2003, qui pénalisait les prostituées. Avec cette nouvelle loi, le client se verrait passible désormais d’une amende de 1500 euros, le double en cas de récidive.
Un «stage de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels» est même prévu, qui, pour des raisons pratiques, a bien évidemment toutes les chances de finir dans les cartons. Pour autant, le ministre du droit des femmes, Najat-Vallaud Belkacem, a annoncé la création d’une aide de 20 millions d’euros par an pour les prostituées afin qu’elles bénéficient d’un logement et d’une formation professionnelle. Un vrai plus en cette période de crise du logement et de chômage massif, qui ne manquera pas de développer des effets pervers, au vu de la nature actuelle de la prostitution, comme nous allons le voir…
Pour autant, ce projet n’entend pas interdire la prostitution qui restera légale. Bref un ou une prostituée sera toujours libre de louer pour un temps donné une partie de son corps, mais il sera interdit par la loi de la lui payer…
Une loi fourre-tout, mal ficelée, empreinte de moraline sociale-démocrate, qui s’inspire d’un texte législatif édicté en Suède il ya quatorze ans pénalisant les clients. Une fois n’est pas coutume la co-présidente du groupe des Verts, Barbara Pompili, a parfaitement résumé son inanité : «Cette loi mélange la question des réseaux et la question de la vente d’un service sexuel, du coup ça n’est pas un vrai débat». Un constat similaire a été opéré par une association comme Médecins du Monde, qui craint que la surveillance contre les clients pousse les prostituées à la clandestinité.
Si notre pays croule sous les lois, peu ou pas appliquées du tout, il est aussi assez évident que ce texte socialiste visant à s’acheter une bonne conscience progressiste à moindre frais et aux effets délétères (à l’instar de celle pour le mariage pour tous), viendra rejoindre le rayon poussiéreux des accessoires et autres gadgets législatifs jamais utilisés.
Les policiers qui sont en première ligne pour faire respecter la loi dans la rue, le clament haut et fort. Christophe Crépin, responsable de la communication de l’Unsa-Police le dit avec une pointe d’ironie : «Comment caractériser la contravention? Comment distinguer celui qui promène son chien de celui qui achète une relation sexuelle? Que le législateur vienne sur le terrain nous expliquer comment appliquer cette loi… ».
Le commandant Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie-officiers, est encore plus direct : «Vous pensez vraiment que les policiers en tenue vont se planquer dans les fourrés et faire de la police de bidet? Ils refuseront tout bonnement de verbaliser les clients».
Pire encore, il estime que l’abrogation, actée par cette nouvelle loi, du texte de 2003 faisant du racolage un délit, porte un coup sévère à la lutte contre les mafias qui investissent dans les réseaux de prostitution. En effet, la garde à vue des prostituées arrêtées (en baisse constante depuis 2004), constituait la « base juridique », un point de départ permettant aux enquêteurs de travailler au démantèlement des réseaux en question.
Enfin, cerise sur le gâteau, Mme Vallaud-Belkacem a bien pris acte que 90% des travailleuses du sexe en activité en France sont étrangères, le plus souvent clandestines, originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique, de Chine et d’Amérique du Sud. Aussi, a-t-elle pris soin de préciser que si elle entendait « réduire le nombre de personnes prostituées », cela ne passait pas par une réduction de l’immigration clandestine, le retour dans leur pays d’origine de ces dernières.
En complément de l’enveloppe de 20 millions d’euros évoquée plus haut, le ministre du droit des femmes souhaite qu’il soit accordé un titre de séjour de six mois renouvelable aux prostituées… « Sans en contrepartie porter plainte contre les réseaux » déplore le député UMP Jean Leonetti, qui ignore peut être cependant que les mafias ont des moyens de représailles sur les familles des prostituées dans leur pays d’origine.
C’est donc plus logiquement le seul fait d’accorder ce titre de séjour qui est condamnable en soi affirme Bruno Gollnisch. Il suffira en effet à une candidat(e) à l’immigration « légale » en France de se déclarer prostitué(è) pour obtenir de fameux permis de séjour. Sans qu’il soit possible de vérifier la véracité de cette « activité » puisque les procès- verbaux pour « racolage passif » vont disparaître du fait de l’abrogation par cette nouvelle loi de ce délit…
L’efficacité socialo-progressiste dans toute sa splendeur !
http://www.gollnisch.com/2013/12/04/prostitution-le-socialo-progressisme-dans-toute-sa-splendeur/
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Les Français ont les c… qui manquent à leur gouvernement !
Si De Gaulle nous prenait pour des veaux, il faudrait, 50 ans plus tard, que nos gouvernants arrêtent de nous prendre en plus pour des cons.
Dans les moments de crise, il faut avoir la métaphore « virile », alors disons-le : les Français ont les c… qui manquent à leur gouvernement. Ce qu’ils veulent, c’est être gouvernés, pas dorlotés ni abusés par des histoires à dormir debout.
Ils veulent des réformes, pas de la bobologie. La preuve par un sondage IFOP-Le Figaro dont les résultats sont parus ce matin : à une écrasante majorité (61 %), les Français de tous bords considèrent que leur pays est en train de s’enfoncer. Ils réclament la réforme des dépenses publiques, donc la diminution du nombre de fonctionnaires, constatant que leur nombre excède chez nous largement ce qu’il est chez nos voisins, cela pour une efficacité bien moindre.
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Le parti socialiste contre les salariés
Le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault veut une nouvelle fois s’attaquer aux salariés. Le rapport remis au premier ministre par l’ancien patron de La Poste Jean-Paul Bailly ce 2 décembre 2013, vise à élargir encore un peu plus le travail le dimanche. Et pourtant, comme le note le rapport, ce sont déjà 6,5 millions de salariés qui travaillent le dimanche.
Les arguments sont toujours les mêmes : apporter plus de souplesse pour mieux payer les salariés et favoriser l’économie. Deux arguments entièrement faux pour les raisons suivantes :
- on sait que si les salariés travaillant le dimanche sont dans un premier temps un peu mieux payés, très vite, une telle disposition disparaît et le travail le dimanche devient même, dans beaucoup de cas, une contrainte et une obligation sous peine, soit de ne pas être embauché, soit même d’être licencié.
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Simplifier la fiscalité
De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
"La dernière lubie de « notre » gouvernement est donc, tout simplement, une « remise à plat de la fiscalité ». [...]
Mais, après tout, profitons de l’occasion qui nous est ainsi offerte pour poser les principes d’une réelle remise à plat de la fiscalité – en espérant que 2017 nous offre la possibilité de chasser le pouvoir socialiste et d’appliquer une vraie réforme fiscale. Selon moi, une réforme fiscale doit reposer sur deux principes clairs pour être légitime. Tout d’abord, elle doit être simple. Ensuite, elle doit être au service de l’intérêt général. Aujourd’hui, la fiscalité est au service du clientélisme et d’une complexité terrifiante. Pour la simplicité, il est clair qu’il serait bon d’en finir avec les « niches fiscales ». Mais, pour que cela soit défendable, il faut aussi en finir avec l’État qui s’occupe de tout – qui s’intéresse pêle-mêle à la politique du logement, à la vie associative ou à l’emploi à domicile. Cet impôt simple et léger existe : c’est ce que les Américains appellent la flat tax, un impôt proportionnel sur le revenu, qui a été expérimenté avec succès dans nombre de pays. J’entends d’ici le choeur des pleureuses nous dire qu’un impôt proportionnel serait une catastrophe sociale. À cela, je réponds que la progressivité est une invention récente ; qu’elle a des conséquences désastreuses sur l’investissement et l’esprit d’entreprise (car, enfin, on peut le regretter, mais ce sont toujours les « riches » qui investissent !) ; et qu’en plus, elle est fondamentalement injuste. En outre, ce n’est pas parce que nous aurions une flat tax que nous laisserions mourir de faim les malheureux. Simplement, nous ne multiplierions plus les allocations – qui font souvent qu’il est plus intéressant d’être assisté que de travailler et qui représentent des gaspillages prodigieux. Il suffirait de prévoir que cette flat tax soit doublée d’un impôt négatif (c’est-à-dire que toute personne percevant moins de telle somme par mois, au lieu de payer un impôt, recevrait une somme du fisc). Cela nous éviterait de jeter l’argent de la « redistribution » dans le tonneau des Danaïdes. [...]
À côté de cette flat tax, il faudrait natuellement un impôt sur la consommation, qui existe déjà : c’est l’actuelle TVA. Mais il conviendrait d’en augmenter le taux de quelques points pour supprimer l’ensemble des charges sociales dont meurent nos entreprises. Et je crois que l’on pourrait sans crainte supprimer tous les autres impôts, plus archaïques les uns que les autres."
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Pour s’imposer, le FN doit liquider l’UMP !
Entretien avec Alain de Benoist
Les médias continuent de classer le Front national à droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique. Est-ce toujours pertinent ? D’ailleurs, cela l’a-t-il jamais été ?
Le Front national est à l’origine un mouvement d’extrême droite qui s’est mué progressivement en mouvement national-populiste. Le populisme est un phénomène complexe, que les notions de droite et de gauche ne permettent pas d’analyser sérieusement. Non seulement le FN est aujourd’hui une force montante, qui touche les hommes aussi bien que les femmes et marque des points dans toutes les catégories d’âge ou professionnelles, mais il arrive maintenant en tête des intentions de vote aux élections européennes, loin devant le PS ou l’UMP, ce qui revient à dire qu’il est en passe de s’imposer comme le premier parti de France. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (sondage CSA/BFMTV). Comme l’a reconnu Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national ». Dès lors, son assignation à l’extrême droite relève d’une simple paresse intellectuelle ou d’une propagande qui ne vise qu’à le délégitimer (les deux n’étant pas incompatibles). Mais cette catégorisation n’est plus crédible aujourd’hui. Elle repose sur des arguments qui ont fait long feu.
Un boulevard s’ouvre aujourd’hui devant le Front national, car il n’est pas de jour que les événements ne creusent encore un peu plus le fossé béant qui sépare désormais la Nouvelle classe et le peuple. Dans une telle situation, il n’est plus de « cordon sanitaire » ou de « front républicain » qui tienne. Pas plus qu’on ne fera croire aux Français qu’ils sont devenus « racistes » parce qu’un hebdomadaire a fait une comparaison déplorable qui diffamait stupidement nos amis les singes et les guenons.
On dit que Marine Le Pen a « dédiabolisé » le Front. Il faudrait plutôt dire qu’elle s’est affirmée comme une véritable femme politique – j’entends par là quelqu’un qui a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de « témoigner » ou de rassembler une « famille ». C’est ce qui la distingue de son père, et plus encore du brave Bruno Gollnisch. Personnellement, je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues. C’est dans cette voie qu’elle doit persévérer si elle veut doter son mouvement de cadres dignes de ce nom.
Marine Le Pen semble avoir opéré un virage « à gauche ». Certes, dans les années 80, son père se présentait comme le « Reagan français ». Mais, dès 1972, année de sa création, le Front national publiait un programme économique éminemment « social », voire « socialiste ». Gérard Longuet en fut l’un des principaux signataires. Alors, « virage » ou « retour aux sources » ?
Quelle importance ? L’important est que ce tournant « à gauche » ait été pris. C’est dire que je ne suis pas de ceux qui, devant le programme économique et social du Front, parlent de « démagogie gauchiste ». Que le FN semble avoir compris que la priorité est de lutter contre l’emprise du système capitaliste libéral, contre la logique du marché, contre la globalisation libre-échangiste, contre la colonisation des imaginaires par les seules valeurs commerciales et marchandes, est d’une importance que je n’hésiterai pas à qualifier d’historique, après quarante ans d’« orléanisation » des milieux « nationaux ». C’est ce qui lui permet de toucher les classes populaires, les ouvriers, les artisans, les anciens communistes que scandalise le ralliement au système dominant des anciens révolutionnaires « repentis ».
Pour s’imposer définitivement, le FN doit en priorité liquider l’UMP. C’est la condition première pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour en 2017. Notons que, de son côté, François Hollande a lui aussi tout intérêt à affronter Marine Le Pen à la prochaine présidentielle plutôt qu’un Sarkozy, un Fillon ou même un Copé. C’est donc là que les choses se joueront.
Certains, souvent dans les milieux identitaires, reprochent à Marine Le Pen sa fibre jacobine. Est-ce aussi simple ? Est-ce aujourd’hui une priorité que d’aller chercher un clivage entre régionalistes et colbertistes ?
Européen et régionaliste, antijacobin dans l’âme, je suis moi-même en désaccord avec Marine Le Pen sur ce point. Mais je suis également conscient que l’Europe politiquement unifiée, l’Europe puissance autonome et creuset de civilisation que je souhaite n’est pas pour demain. L’Union européenne n’est aujourd’hui qu’une caricature d’Europe. À bien des égards, c’est même le contraire de l’Europe. Cela dit, je crois que le souverainisme jacobin demeure une impasse. Voyez la révolte des « Bonnets rouges » en Bretagne : on ne peut rien comprendre à ce mouvement si l’on ne prend pas aussi en compte sa dimension identitaire et régionaliste.
En 1995, Samuel Maréchal, patron du Front national de la jeunesse, publiait un ouvrage intitulé Ni droite ni gauche, Français ! La présidente du Front national semble avoir fait évoluer ce concept en ce que l’on pourrait résumer par un autre slogan : « À la fois de droite et de gauche, mais Français ! »… Progrès ou régression ?
Outre qu’il a déjà une histoire, le slogan « ni droite ni gauche » ne veut pas dire grand-chose. « Et droite et gauche » est bien meilleur. À un moment où de telles notions ne sont plus opérationnelles pour analyser les nouveaux clivages qui se mettent en place, il s’agit de rassembler des idées justes d’où qu’elles viennent. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, j’avais écrit ceci : « L’avenir du FN dépendra de sa capacité à comprendre que son “électorat naturel” n’est pas le peuple de droite, mais le peuple d’en bas. L’alternative à laquelle il se trouve confronté de manière aiguë est simple : vouloir incarner la “droite de la droite” ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France. » J’ajoutai « qu’il reste au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus ». Cette alternative est toujours présente. Le FN n’a de chances de l’emporter que s’il devient le parti du peuple. C’est même le nom que j’aimerais lui voir porter. -
Les Faux Maurras de Roger Joseph : une réédition attendue
La Libraire de Flore vient de rééditer, précédé d’une introduction de François Marcilhac, "Vive Maurras !",
LES FAUX MAURRAS
un livre capital de Roger Joseph,...
...qui fait la recension de la plupart des "faux enseignements" attribués au maître de l’Action française : du "faux patriotique" au "nieztschéisme", du "patriotisme jacobin" à l’ "athéisme" ou au "paganisme", ce sont ainsi une quinzaine de "Faux Maurras" qui sont dénoncés et définitivement mis hors d’état de nuire à la vraie pensée de Maurras.
Pour 8 euros, un ouvrage essentiel pour clore le bec d’adversaires parfois de bonne foi et "réviser" les fondamentaux de la pensée de Maurras.
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-Faux-Maurras-de-Roger-Joseph