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  • Rome, la grande faillite

    Le néo-gouvernement de Matteo Renzi vient d’adopter en urgence un décret-loi, « Salva Roma », pour sauver le budget de la capitale italienne au bord de la faillite.
    Il était très énervé, Matteo Renzi, la semaine dernière : son compagnon de route du PD (Partito Democratico, gauche), le maire de Rome Ignazio Marino, menaçait de bloquer les services municipaux de la ville – éclairage et transports publics, voirie – et de présenter sa démission (c’était plutôt une bonne nouvelle) si le gouvernement ne volait pas à son secours.
    Prendre en otages les Romains qui n’en peuvent plus et, au passage, menacer de saboter les canonisations de Jean Paul II et Jean XXIII, pour lesquelles sont attendus des millions de catholiques fin avril : la stratégie d’Ignazio Marino, le Delanoë local, a payé. Le gouvernement de Matteo Renzi, arrivé au pouvoir sans élections mais à coups de promesses d’allégements fiscaux, ...

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  • Ukraine – Après la marine, voilà une base aérienne et une partie des forces terrestres qui rejoignent le camp de la Crimée

    Les nouvelles autorités euromondialistes de Kiev voient leur armée se réduire de jour en jour. Hier, c’était le chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezosvki, qui prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée.

    Aujourd’hui, le gouvernement de Crimée a annoncé le ralliement de la 204e brigade d’aviation de chasse des forces aériennes d’Ukraine dotée d’avions de chasse MiG-29 et d’avions d’entraînement L-39.

    Selon les autorités de Crimée, 800 militaires déployés sur la base aérienne de Belbek sont passés dans le camps du « peuple de Crimée ». Au total 45 avions de chasse et 4 avions d’entraînement se trouvent sur l’aérodrome de Belbek. Il faut néanmoins préciser que seuls 4 MiG-29 et un L-39 sont opérationnels.

    Précédemment dans la journée, les autorités de Crimée avaient annoncé que plus de 5 000 militaires des troupes de l’Intérieur, du service de garde-frontière et des forces armées d’Ukraine étaient passés sous leur commandement.

    http://medias-presse.info/ukraine-apres-la-marine-voila-une-base-aerienne-et-une-partie-des-forces-terrestres-qui-rejoignent-le-camp-de-la-crimee/7113

  • La Chine vient de publier un rapport officiel alarmant sur la situation des droits-de-l’homme aux États-unis.

    Scandalisée des leçons de morale que les dirigeants américains ont l’audace de faire à la planète entière, la République Populaire de Chine a publié, le 28 février 2014, un rapport officiel alarmant sur la situation des droits-de-l’homme aux États-unis

    Ce rapport a été rendu public mondialement par l’Agence de presse chinoise Xinhua News.

    Bien entendu, aucun des médias français de grande diffusion n’a jugé utile d’en informer les Français, alors qu’ils sont si prompts, dans le sens inverse, à faire constamment état de la situation des droits de l’Homme en Chine.C’est à mon avis une raison supplémentaire pour porter attention à ce document.

    BEIJING, 28 février (Xinhua) — La Chine a répondu vendredi aux critiques et aux commentaires irresponsables des États-Unis sur sa situation des droits de l’homme en publiant un rapport sur les problèmes liés aux droits de l’homme aux États-Unis.

    Un document intitulé “L’État des droits de l’homme aux États-Unis en 2013” a été publié par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’État (gouvernement chinois) en réponse aux Rapports sur les pratiques des pays en matière de droits de l’homme en 2013 publiés jeudi par le Département d’État américain.

    Dans son rapport, la Chine assure que de sérieux problèmes ont persisté l’année dernière aux États-Unis concernant les droits de l’homme et précise que la situation s’est même détériorée dans de nombreux domaines.

    Se posant en “juge mondial des droits de l’homme”, le gouvernement américain a, de nouveau, “effectué des attaques arbitraires et prononcé des commentaires irresponsables” sur la situation des droits de l’homme dans près de 200 pays et régions, explique le rapport chinois.

    “Cependant, les États-Unis ont pris soin d’éviter de faire état de leurs propres problèmes dans le domaine des droits de l’homme”, souligne-t-il.

    LE MONDE À TRAVERS PRISM

    Le document chinois qualifie le programme américain PRISM, qui exerce une vaste surveillance à long terme aux États-Unis et à l’étranger, de “violation flagrante du droit international” et estime que ce programme “porte gravement atteinte aux droits de l’homme”.

    Les services de renseignement américains, s’appuyant sur les données fournies par les entreprises des secteurs de l’Internet et des télécommunications, dont Microsoft, Google, Apple, Facebook et Yahoo, suivent ainsi les contacts privés et les activités sociales des citoyens américains.

    ROBOTS TUEURS ET CONVENTIONS NON RATIFIÉES

    Le rapport pointe également du doigt le grand nombre de civils tués durant les fréquents raids de drones américains dans des pays tels que le Pakistan et le Yémen.

    La partie américaine a mené 376 attaques de drones au Pakistan depuis 2004, tuant 926 civils, selon le rapport.

    À ce jour, les États-Unis n’ont toujours pas ratifié ou participé à une série de conventions clés des Nations unies sur les droits de l’homme, notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, rappelle le rapport.

    SANCTIONS CRUELLES ET EXCEPTIONNELLES

    La mise à l’isolement est populaire dans le système carcéral américain, critique le rapport.

    Le pays compte quelque 8.000 prisonniers placés en isolement, dans des cellules exiguës, mal ventilées et ayant peu ou pas de lumière naturelle. Certains sont même incarcérés ainsi depuis plus de 40 ans.

    VIOLENCES PAR ARMES À FEU

    Le culte américain des armes à feu engendre de la violence et fait chaque année 11.000 morts dans le pays.

    Le rapport cite les statistiques du FBI expliquant que les armes à feu ont été utilisées dans 69,3% des homicides, 41% des braquages et 21,8% des agressions graves.

    “En 2013, 137 personnes sont mortes dans 30 tueries de masse aux États-Unis”, précise le rapport.

    CHÔMAGE ET PERSONNES SANS DOMICILE

    “Les États-Unis restent confrontés à une situation difficile en matière d’emploi, alors que le taux de chômage du pays reste élevé”, précise le rapport.

    D’après le document, le taux de chômage chez les ménages à faibles revenus a atteint 21%, tandis que le nombre de sans-abri a augmenté de 16% entre 2011 et 2013.

    “Il existe également un grand nombre d’enfants travaillant dans le secteur agricole aux États-Unis, et leur santé physique et mentale a été gravement atteinte”, indique le rapport.

    Le rapport de vendredi est la 15e édition annuelle publiée par la Chine en réponse aux accusations américaines.

    Source : http://french.xinhuanet.com/chine/2014-02/28/c_133149508.htm

    CONCLUSION : UN NOUVEAU SYMPTÔME DU DÉCLIN RELATIF DES ÉTATS-UNIS

    La publication par le gouvernement chinois de ce rapport très sévère sur la situation des droits de l’homme aux États-Unis me semble intéressante à deux égards :

    1°) les faits qui sont énumérés dans le rapport officiel de Pékin sont en effet très graves

    Bien entendu, je n’ignore pas que la situation des droits de l’homme en Chine laisse éminemment à désirer et qu’elle y est certainement plus mauvaise qu’aux États-Unis.

    Il n’en demeure pas moins que les problèmes soulignés par Pékin sur la situation des droits de l’homme aux États-Unis sont bien réels et très graves. Et il est d’autant plus légitime de s’en préoccuper que les États-Unis prétendent par ailleurs être le juge planétaire suprême en la matière !

    On notera d’ailleurs que le rapport de Pékin est incomplet puisqu’il ne mentionne pas la question de la peine de mort, appliquée de façon massive aux États-Unis… comme en Chine et en Arabie saoudite.

    Il n’y a d’ailleurs pas que le gouvernement chinois qui s’émeut de la dégradation continue de la situation des droits de l’homme aux États-Unis.

    Par exemple, dans son classement annuel de la liberté de la presse dans le monde, l’association RSF a fait dégringoler les États-Unis de 13 places en un an, du 30e au 43e rang mondial.

    L’association dénonce “la chasse aux sources et aux lanceurs d’alerte” et précise : “L’année 2013 a connu un pic en termes de pression sur les journalistes et leurs sources”. La condamnation du soldat Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks des milliers de documents, ou la traque d’Edward Snowden, à l’origine du scandale sur les écoutes menées par l’agence nationale de sécurité américaine NSA, “sont autant d’avertissements à ceux qui oseraient livrer des informations dites sensibles, mais d’intérêt public avéré, à la connaissance du plus grand nombre”.

    [ source : http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20140211.OBS5928/la-liberte-de-la-presse-recule-au-mali-et-aux-etats-unis.html ]

    Autre exemple, l’ancien président américain James (Jimmy) Carter en personne a fait sensation l’an dernier, en affirmant notamment que “la démocratie américaine ne fonctionne plus”.[ source : http://rt.com/usa/carter-comment-nsa-snowden-261 ]

    2°) le fait même que le gouvernement chinois publie et présente mondialement ce rapport en dit long sur le déclin de la domination américaine et de sa prétendue supériorité morale sur le monde

    C’est sans doute l’enseignement le plus important. Le temps où Washington pouvait se donner les allure d’arbitre mondial de la démocratie et des droits de l’homme est en train d’appartenir au passé.  Ce déclin moral va irrésistiblement de pair avec le déclin relatif en termes économique, social, financier et industriel.

    Alors que Washington est à l’origine de la déstabilisation quasi-concomitante de la Syrie, du Venezuela et de l’Ukraine, le constat de ce déclin relatif ne doit pas être perdu de vue.

    François ASSELINEAU

    http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/60-le-meilleur-du-web/geopolitique/1306-la-chine-vient-de-publier-un-rapport-officiel-alarmant-sur-la-situation-des-droits-de-l-homme-aux-usa

  • Roms : Paul-Marie Coûteaux demande la suspension des accords de Schengen

     

    Comme son texte à propos des Roms et de Schengen a été lu de travers, Paul-Marie Coûteaux prend soin de préciser :

    C"Je suis sidéré par la façon dont on utilise les développements complets et précis que j’ai consacrés dans mon blog à l’installation de familles Roms dans les rues et les places de Paris, qui me choque comme elle choque un grand nombre de Parisiens – dans le VIe arrondissement notamment. Étant l’un des très rares députés européens à avoir refusé l’élargissement de l’Europe à la Roumanie et à la Bulgarie, parce que j’en prévoyais les conséquences dès l’application à ces deux pays des accords de Schengen, je suis décidé à dénoncer publiquement, au cours de ma campagne à Paris, les conséquences inhumaines de ces accords, et à demander leur suspension, au moins pour appliquer la loi élémentaire sur la protection du domaine public.

    La première conséquence de Schengen, comme je l’écris dans mon blog, est l’impuissance générale de la prétendue « puissance publique » ; chose grave. Une autre conséquence est le choix impossible entre deux solutions également insupportables : soit laisser des familles entières vivre dans les rues et les places de Paris, exposées aux intempéries, et qu’il est impossible de secourir, soit, comme me le demandent des habitants, recourir à des camps, ce qui, hélas, pour qui connaît la réalité, est déjà le cas en maints endroits.

    Quiconque me connaît sait que, catholique attaché aux principes essentiels de notre civilisation, je ne peux que redouter et bannir les solutions extrêmes, et c’est bien pourquoi, je crois sincèrement, que la seule solution à la fois légale, rationnelle et humaine est de suspendre immédiatement les accords de Schengen.

    Par ailleurs, je persiste à penser que cette situation, absurde en elle-même, est de surcroît  préjudiciable à l’image de la France et à ce qu’elle se doit à elle-même – serait-ce seulement, en l’occurrence, l’image de Paris. Je conçois que la campagne électorale se prête aux polémiques, y compris les plus artificielles, mais le sujet est trop sérieux pour que j’accepte qu’une élection se transforme en champ de foire, où les commentateurs se croient autorisés à manipuler des développements graves et solennels, quand on n’en vient pas à raconter n’importe quoi."

    Michel Janva

  • La jeunesse est-elle passée à droite ?

    « Il y a surtout un désir de refondation, l’espoir d’une nouvelle perspective, qui n’a pas encore trouvé de moyen d’expression.»
    FIGAROVOX - Le maire adjoint de Versailles (sans étiquette) François-Xavier Bellamy et le docteur en sciences-politiques Gaël Brustier analysent le décalage croissant entre la jeunesse de France et les partis politiques. Ils s’interrogent sur la possibilité d’un renouvellement idéologique à gauche comme à droite.
    François-Xavier Bellamy est maire adjoint de Versailles (sans étiquette). Ancien élève de l’Ecole normale supérieure et agrégé de philosophie, il enseigne en classes préparatoires.
    Gaël Brustier est docteur en sciences-politiques et membre du Parti socialiste, il est notamment l’auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et une nuits, 2010) et de La Guerre culturelle aura bien lieu (Mille et une nuits, 2013).
    Figarovox : Un certain nombre de signaux témoignent d’un renversement idéologique qui ferait souffler le vent à droite, notamment dans la jeunesse. Gaël Brustier, vous parlez même d’une «domination culturelle» de la droite. N’est-ce pas prématuré ?
    Gaël Brustier : La première chose à noter, c’est l’extraordinaire confusionnisme idéologique de la période. Le cadre de cette confusion date de la fin des Trente Glorieuses où on a vu le consensus social-démocrate s’effriter en Europe. Il y a eu une reconfiguration des gauches et des droites, mais les droites, au sens large, ont bénéficié d’une capacité à donner un sens à l’expérience quotidienne des citoyens supérieure à celle des vieilles social-démocraties ou à la gauche radicale. C’est comme ça que Thatcher émerge et arrive à reconfigurer le conservatisme britannique, à la fois avec de l’ancien, la nostalgie de la grandeur du Royaume Uni, et puis du nouveau: une nouvelle conception de l’organisation sociale. Face à la mutation du monde les gauches sont en véritable crise.
    À quoi correspond cette domination culturelle des droites en Europe? Je soutiens l’idée que c’est la peur du déclin, l’idée que la société «occidentale» serait menacée qui détermine les paniques morales, véritables moteurs de la reconfiguration du débat public. Il y a une vague droitière en Europe, même si l’on ne peut pas mettre Geert Wilders (leader du parti populiste néerlandais PVV) et la «Manif pour tous» sur le même plan. Pourtant ils correspondent, chacun à leur manière, à des angoisses de populations différentes face à une même idée, celle du déclin supposé de la «civilisation occidentale».
    François-Xavier Bellamy : Je suis d’accord avec Gaël Brustier pour dire qu’il y a une transformation en profondeur des catégories dans lesquelles se construit la conscience politique contemporaine. Il est donc bien difficile de lire la domination de l’une de ces catégories traditionnelles aujourd’hui. On voit bien qu’il se passe quelque chose autour de la catégorie traditionnellement considérée comme de droite ; et cependant la conscience politique nouvelle qui émerge ne se fait pas autour des structures traditionnelles d’expression politique. Les partis politiques de droite en Europe, et particulièrement en France, ont du mal à comprendre ce qui est en train de se passer dans la conscience politique de leur électorat. Pour reprendre l’expression utilisée par Gaël Brustier, la situation actuelle se caractérise par une forme de «panique morale», une inquiétude qui cristallise cette reconfiguration idéologique. Mais je crois qu’elle est d’abord due au fait que les citoyens ont le sentiment que la politique n’a plus de prise sur le réel. Dans ce discrédit jeté sur la classe politique, il n’y a pas seulement de la peur: il y a surtout un désir de refondation, l’espoir d’une nouvelle perspective, qui n’a pas encore trouvé de moyen d’expression – d’où le fait qu’il se caractérise comme inquiétude.
    Comment analysez-vous le phénomène Manif pour tous ? Est-ce un mai 1968 à l’envers ? Le dernier cri d’un monde qui meurt ? La naissance d’un Tea party à la française ? La reprise en main culturelle de la droite par la rue ?
    F-X B: Rien de tout cela. Je pense là encore que nous sommes d’accord pour dire qu’on assiste à un phénomène nouveau. La conscience politique qui émerge chez la jeune génération, notamment à droite, reconduit paradoxalement toute une famille de pensée vers une forme d’héritage qui était plutôt lié à la gauche: le refus de l’individualisme, la volonté d’une liberté qui soit accolée à une exigence de responsabilité devant l’avenir, la prise en compte d’une forme d’écologie intégrale authentique et cohérente.
    Une autre transformation inédite dans cette nouvelle conscience politique, c’est le primat de l’intellectuel et du culturel, qui étaient là encore, dans les dernières décennies, l’apanage de la conscience politique de gauche. Au XXème siècle, les mouvements de gauche avaient compris que les mutations politiques se jouent d’abord sur le terrain culturel ; alors que la droite a toujours cru – du moins une partie de la droite, celle qui est aujourd’hui institutionnellement majoritaire – au primat de l’économie dans la vision politique. De ce point de vue-là, une évolution très profonde est en train de se jouer à droite : à la faveur des récents débats de société, toute une partie de l’opinion prend conscience de l’importance déterminante de l’engagement culturel.
    G B: La Manif pour Tous est un vrai mouvement social, complet qui a ses intellectuels, ses réseaux économiques, ses cadres politiques, ses nouveaux venus et ses activistes. Il fait renouer la droite avec la rue, ce qui est déjà arrivé dans l’histoire. Comment le catégoriser? Il me semble que c’est bien un mouvement de droite: si on regarde les cadres, que ce soit les Veilleurs, les Hommen, tous ces groupes, je n’ai jamais rencontré un électeur de gauche, même si certains ont basculé politiquement. Il y a une dimension conservatrice au sens philosophique du terme mais aussi une dimension populiste de contestation des élites (sans que ce soit péjoratif). On a aussi une dimension clairement identitaire. Cette question du mariage cristallise des paniques morales, des angoisses civilisationnelles. On voit que le Front National récupère par exemple la question de la disparition des clochers de France, assez déstabilisante dans beaucoup d’endroits. Dans ce mouvement on a des chassés croisés, comme après mai 68 où on a vu des jeunes radicaux devenir maoïstes, et des trotskistes rentrer au PS et devenir des bons sociaux-démocrates, idem là on a observé la radicalisation d’un groupe comme les Hommen et le «recentrage» apparent du Bloc Identitaire qui a refusé de participer à Jour de Colère et opère un mouvement de «respectablisation». Une grande centrifugeuse où ce mouvement très vaste voit ses cartes rebattues à chaque instant. Cette angoisse morale est en fait une angoisse face à l’envahissement du marché, on le voit à travers la question de la PMA, la GPA, la marchandisation du vivant ont conduit à construire ce que vous appelez l’écologie humaine.
    F-X B: «La droite a enfin pris conscience de l’importance du combat culturel»
    Au-delà d’une pensée limitée au ras-le-bol fiscal, au besoin de sécurité et à la laïcité, les manifestations ont révélé une vision anthropologique opposée à la société consumériste et au libéral-libertarisme. Ils rejoignent en cela la pensée de Jean-Claude Michéa et de Christophe Guilly. Est-ce la preuve que le clivage droite-gauche est obsolète ?
    F-X B: Vous avez raison de dire que les cadres de ce mouvement viennent de la droite ; mais, encore une fois, c’est une droite qui s’est découvert subitement une conscience de gauche. Ce mouvement social (l’expression même appartient au vocabulaire de la gauche) s’est formé, non pas par un simple réflexe conservateur, mais contre une forme d’ultra-libéralisme, au nom du refus de l’envahissement du marché. Ce sont là des cadres intellectuels qui étaient plutôt liés à la conscience politique de gauche. Les catégories politiques traditionnelles sont très profondément bousculées, parce que la gauche assume aujourd’hui des combats politiques qui auraient pu ressembler (pensons à la GPA, par exemple) à une forme de libéralisme anglo-saxon très pragmatique, alors que la jeune génération de droite prend en charge les exigences intellectuelles et sociales que la majorité et ses inspirateurs délaisse.
    G B : Sur les sujets que l’on vient d’évoquer, il y a aussi des clivages à gauche. La GPA, par exemple est minoritaire à gauche. Sur la marchandisation du vivant, cela fait longtemps qu’il y a des débats à gauche: il y a avait eu un rapport en 2000 au Parlement européen où on avait vu voter une partie des députés démocrates-chrétiens européens avec une partie des sociaux-démocrates et la gauche radicale qui était contre la marchandisation du vivant. Ce clivage intellectuel profond divise tous les camps politiques.
    Comment expliquez-vous la faible mobilisation de la gauche autour des questions sociétales l’année dernière, qui a laissé la rue à la jeunesse de droite ? Est-ce une gêne due à la présence de la gauche au pouvoir ?
    G B : En effet, le peuple de gauche n’a pas été mobilisé : ils étaient 4000 place Baudoyer pour fêter la victoire, tandis qu’en face ils avaient été 700 000 à manifester !
    C’est moins une question de gêne qu’une mauvaise stratégie dans la défense de la loi. D’abord il est très étonnant de voir la gauche défendre l’institution du mariage. Personne ne s’attendait à ce que la gauche veuille marier tout le monde! C’est l’ironie de l’Histoire…
    D’autre part, il y a la question de l’état des mouvements de jeunesse à gauche. Il n’y a plus, comme au cours des années 80 avec SOS racisme, un espoir qui trouve une incarnation dans un mouvement de jeunesse. Aujourd’hui le projet de la gauche doit consister dans le libre choix de son mode de vie, et pas simplement en l’égalité des droits. Or ce libre choix n’a pas été défendu de manière affirmée par de travail idéologique profond, on en est resté à des réflexions inabouties sur les «droits».
    Enfin, quand on fait une réforme de cette ampleur, il faut établir un dialogue, composer avec la société. La loi sur l’IVG est faite par Giscard, Chirac et SimoneVeil, comme la loi sur la pilule par de Gaulle et Neuwirth: il y a nécessité d’un dialogue sur ces grandes évolutions qui ne consiste pas simplement à jeter l’anathème sur les opposants ou les réticents. D’abord parce que l’anathème solidarise et radicalise tout un camp politique: on en voit les conséquences aujourd’hui. Il y a eu beaucoup d’erreurs stratégiques, et finalement je pense qu’on peut dire que le mariage pour tous est une cause juste qui n’a pas été justement défendue..
    Alain Finkielkraut a dit que ces manifestations ont montré une chose, que la jeunesse de France n’était pas réductible à Canal plus et aux banlieues… Diriez-vous qu’on a découvert que la jeunesse était passée à droite ?
    G B : Je ne pense pas que la jeunesse soit passée à droite. Aujourd’hui dans la jeunesse, la gauche a tout pour être majoritaire, pourtant elle ne l’est pas. La gauche ne peut pas enclencher une mobilisation si elle ne peut pas enclencher un imaginaire, une représentation du monde qui soit véritablement alternative à «l’idéologie du déclin». Elle ne peut pas mobiliser dans le vide, avec des mouvements de jeunesses exsangues, qui sont des émanations de partis politiques, de jeunes qui veulent légitimement faire de la politique mais sont trop peu suivis par les jeunes citoyens engagés.
    Le Parti Socialiste s’en remet au quotidien à la gestion de la doxa économique dominante: les indicateurs, le pacte de responsabilité, un jargon technocratique. On interroge le président de la République sur la défiscalisation du double vitrage, ça devient consternant. Quant à la gauche radicale, alors qu’elle était portée par l’élan des forums sociaux internationaux, le formidable regain entre 1998 et 2006 autour des mouvements altermondialistes, de pratiques locales émancipatrices, elle s’en est remise au rappel au monde ancien. On veut faire la révolution, mais simplement en protégeant les services publics et le vieux consensus social-démocrate. Même Besancenot fait un programme économique qui est celui de 1981! Le Front de Gauche défend aussi ce socialisme de 1981. On a l’impression que la gauche est incapable d’offrir aux jeunes une vision du monde alternative, des lendemains qui chantent.
    Gaël Brustier : «La gauche est incapable d’offrir aux jeunes une alternative à l’idéologie du déclin»
    F-X B: Les partis ne mobilisent plus les jeunes, et ceux, très nombreux, qui se sont engagés pour la Manif pour tous, n’ont pas été mobilisés par les partis de droite. Fait révélateur: ils se sont structurés à l’intérieur de collectifs créés pour l’occasion. L’UMP n’aurait pas pu aligner des armées de jeunes contre le mariage pour tous, quelque ait été son engagement par ailleurs. Il y a une déconnection entre les partis et les électeurs, aussi bien à gauche qu’à droite. Les syndicats étudiants, par exemple, sont largement déconnectés de la vie étudiante, et ne sont plus des mouvements de masse.
    Je ne dirais pas qu’on s’est rendu compte que la jeunesse était passée à droite ; mais on s’est déjà débarrassé d’une caricature, qui disait que tous les jeunes appartenaient aux partis de gauche! Au début du débat sur le mariage, on avait encore droit à ce poncif récurrent, qui voulait que tous les jeunes soient favorables au mariage pour tous, contre des aînés crispés sur le passé. En réalité, le clivage était inverse: une très large partie de la jeunesse s’est engagée contre l’épuisement des fantasmes de la génération de mai 68, pour dire que cette réforme n’était pas le progrès auquel elle croit. Notre avenir n’est pas écrit d’avance!
    G B : La jeunesse de gauche cherche son grand mouvement. Il existe une jeunesse de gauche, mais elle est privée d’un grand mouvement culturel de masse qui la fasse communier dans l’idée de l’émancipation, d’un nouvelle forme de républicanisme, du libre choix de son mode de vie…Cette jeunesse est cloisonnée dans des organisations qui sont de pures machines électorales. On n’a pas de véritable point de rencontre entre les intellectuels et le peuple de gauche, parce qu’il n’ y a plus de mouvement d’éducation populaire, de mouvement de combat culturel. Il n’y a pas encore de capacité de réaction à la réaction!
    F-X B : Ce qui est difficile pour cette jeunesse de gauche, c’est l’extraordinaire déception que suscite la majorité, à l’image de ce président – qui se présentait comme le président de la jeunesse, et qui de fait ne répond pas du tout aux difficultés réelles de la jeunesse. Il y avait une énorme attente, qui a été déçue par une absence complète de réflexion et d’innovation à gauche sur les questions de jeunesse.
    FigaroVox – François-Xavier Bellamy – Gaël Brustier, 28/02/2014
    Source : Le Figaro ;fr
    http://www.polemia.com/la-jeunesse-est-elle-passee-a-droite/

  • Avis de tempête ?

    Dès les premières informations en provenance d’Ukraine orientale, les chancelleries occidentales ont manifesté les unes leur stupeur, les autres leur réprobation face au refus, par Moscou, du fait accompli. Mais qui pouvait raisonnablement penser que la Russie resterait insensible à la situation ? Comment s’étonner des événements de Crimée, cette république autonome, majoritairement « russe », artificiellement séparée de la Russie au profit de l’Ukraine en 1954 ? Sait-on au moins au Quai d’Orsay que la pointe extrême de la Crimée abrite Sébastopol, le grand port militaire russe fondé par Catherine II en 1783 ? La détestation de M. Poutine ne saurait aveugler au point de tenir lieu de politique étrangère. 

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    Pourtant, les médias français pensaient que l’Union européenne, bien incapable d’agir par elle-même, avait remporté une grande victoire en dépêchant à Kiev les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de France et de Pologne – avec le résultat que l’on sait. Analyse contestable car ce sont bien les représentants de trois Etats qui se sont manifestés, avec des fortunes diverses - l’Allemagne, pragmatique, confortant sa place d’interlocuteur européen privilégié de la Russie ; la Pologne, « irrédentiste », réaffirmant ses liens et affinités avec l’Ukraine occidentale ; la France indécrottablement idéologique, devant se contenter d’avoir donné satisfaction aux bons apôtres des prétendus droits de l’homme.

    Déjà, en 2004, l’« Occident » avait salué la « Révolution orange » de Kiev - dont on sut vite qu’elle avait été suscitée et financée par la ploutocratie locale et des organisations étatsuniennes dirigées par M. Soros. Nul doute que, dans leur stratégie anti-russe, l’Ukraine ne représente pour les Etats-Unis d’Amérique un pion essentiel. Il ne faut pas oublier que naguère encore la Maison Blanche envisageait sérieusement l’installation de missiles sur le territoire polonais. Mais que jadis elle avait exigé et obtenu le démantèlement des missiles soviétiques à Cuba…

    Force est de constater que personne, en Europe, n’a de vision stratégique de la situation. On nous répète qu’il n'a jamais été sérieusement question d’intégrer l’Ukraine dans l’U.E. – que l’« Europe » ne le peut ni ne le veut. L’objectif serait donc simplement de lui permettre de devenir un pays européen « comme les autres ». Cela n’a aucun sens mais aura forcément un prix. Sans parler de la possibilité d’un conflit militaire, ni même d’une partition annoncée, l’Ukraine risque en effet de sombrer dans le chaos géopolitique et dans un naufrage économique – avec, pour le reste du continent, des conséquences gravissimes.

    Avis de tempête, et donc prudence et circonspection de rigueur. Tout le contraire de l’emballement médiatique et idéologique de ces dernières semaines.

    Louis-Joseph Delanglade 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2014/03/03/avis-de-tempete-par-louis-joseph-delanglade-5312484.html

  • Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes

    Ce matin, il y avait marché dans le centre-ville. Comme nous approchons des élections municipales, les abords et la grande allée étaient encombrés par les militants des différentes listes en lice. Le cru 2014 des municipales semble riche de suspens avec moult crocs-en-jambe et retournements. C’est ainsi que j’ai appris la fureur de François Lamy, ex député-maire, qui malgré sa bonne volonté et les efforts déployés n’a pas réussi à faire plier les écolos locaux qui présentent donc une liste. Autre événement rigolo, le MoDem qui précédemment s’était allié au PS vient de retourner sa veste pour faire cause commune avec la liste UMP-UDI. Le motif officiel serait l’alignement des représentants locaux sur la stratégie nationale du micro parti centriste. Pour ma part, je soupçonne fort le MoDem du cru d’avoir conservé une certaine rancune pour n’avoir pas été servi à la hauteur de ses appétits durant le précédent mandat.

     

    Mais avant d’aborder le sujet de mon billet, révisons notre histoire politique locale. Palaiseau a fait partie de ces villes dites de la "banlieue rouge", les maires étant communistes ou apparentés depuis 1945. Cependant, lassés de voir la fiscalité locale grimper, comme d’entendre de vilaines rumeurs autour d’une société d’économie mixte vraisemblablement responsable du délabrement des finances, les Palaisiens votent en 1991 pour un candidat RPR. Le gauchiste étant un électeur festif, les six années de vaches maigres en termes de réjouissances municipales, ne plaisent que modérément. C’est donc naturellement qu’en 2001 ils se donnent à François Lamy (PS) qui ambitionnait depuis longtemps le cumul  de l’édilat à son mandat de député. Assez rapidement, l’extrême gauche et le PCF rejoignent les rangs de l’opposition municipale, la politique de rationalisation des dépenses n’étant pas à leur goût. Pourtant, des dépenses il y en a. La ville crée un festival, "Jours de fête", qui accueille, chaque avant-dernier week-end du mois de juin, des artistes de renom, sans parler des troupes "d’art de la rue". Festival qui croit d’année en année, les têtes d’affiche étant de plus en plus prestigieuses.

     

    En 2008 François Lamy fait campagne en promettant un développement urbain raisonné, un accroissement du pourcentage des logements sociaux qui tournerait actuellement autour de 25% du parc total alors que la loi impose un minimum de 20%. Pourcentage qui va croître encore compte tenu de la part de logements sociaux imposés par la mairie dans tous les programmes en cours de réalisation ou à venir. Il fait également campagne autour de la mixité sociale et autres fadaises socialeuses. Bien évidemment, il est réélu. En fait de développement raisonné, la ville est prise d’une frénésie de construction, plus de 20 programmes en cours ou à réaliser, le nombre des habitants croît, et c’est donc mécaniquement que le nombre des conseillers municipaux passe cette année de 35 à 39. De nombreux programmes n’étant pas achevés, d’autres devant encore sortir de terre, dont deux nouveaux quartiers, le nombre de sièges va donc encore augmenter. Pour les prochaines élections municipales de 2020, la population devrait passer de 32000 à plus de 40000 habitants. 

     

    Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes socialistes. Seulement voilà, les premiers effets de cette politique commencent à se faire sentir. Les Palaisiens font partie, pour une part non négligeable d’entre eux, de ce que l’on appelle les "cadres et professions intellectuelles supérieures" (34%), et des "professions intermédiaires" (27%). Beaucoup travaillent dans l’enseignement supérieur et la recherche. S’ils sont venus à Palaiseau c’est parce qu’ils souhaitaient se rapprocher de leur lieu de travail tout en bénéficiant du cadre d’une petite ville rurbaine tout ce qu’il y a de plus tranquille, ayant conservé cette ambiance des villages d’antan. Or, leur bonne conscience de gauche a, comme toute chose en ce bas monde, ses limites. La mixité sociale, ethnique en vérité mais ce n’est pas politiquement correct, c’est bel et bon sur le papier, mais nettement moins lorsqu’elle commence à se présenter aux abords du quartier où l’on réside. Surtout lorsque les cambriolages connaissent année après année une hausse régulière, que les attaques à main armée, les vols divers, agressions, dégradations commencent également à faire leur apparition. Bien sûr, nous sommes loin des chiffres du 9-3 et des autres départements cosmopolites et interlopes, mais cela inquiète fort le bourgeois bohème qui se tourne vers la mairie pour demander le rétablissement de l’ancienne quiétude. Ajoutez à cela la présence d’un nouveau camp rom, installé depuis un an et demi, qui abrite environ 230 âmes et qui génère pas mal de désagréments (excréments, rats, vols, etc.), l’installation régulière et illégale de caravanes de gens du voyage, une fiscalité qui figure en bonne place dans le palmarès des villes du département les plus chères, une dette qui n’est pas loin d’être égale au montant du budget annuel de la ville, et vous aurez un tableau assez juste des motifs de crispation de l’électorat local. Crispation bien comprise par le PS local qui va axer une partie de sa campagne sur la sécurité. Lol comme disent les ados. Ce serait la droite qui se livrerait à cet exercice qu’on hurlerait au fascisme.

     

    Tous ces braves électeurs auraient pu s’épargner une partie de ces désagréments s’ils n’avaient pas voté socialiste. D’où le titre de mon billet. Bien évidemment, rares ceux qui assument leur vote passé, préférant porter tous ces désagréments au compte de la crise, de la politique sécuritaire de l’Etat, etc. Ce qui est loin d’être complètement faux, mais qui non nuancé, ressemble fort à une pitoyable tentative pour se dédouaner de toute responsabilité, et bien sûr de faire l’économie d’un examen de conscience qui pourrait avoir pour conséquence la remise en question de ses convictions politiques.

    http://koltchak91120.wordpress.com/