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Crèches en mairies : "On ne dira bientôt plus Noël", déplore Éric Zemmour
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Polémique sur les crèches : une preuve de la révolution conservatrice
Ivan Rioufol se réjouit de la polémique sur les crèches :
"[...] Ici comme ailleurs, la France millénaire relève la tête et s'oppose à ceux qui agressent sa mémoire. Voilà une excellente nouvelle.
«Touche pas à ma crèche!» pourrait être le mot d'ordre d'une opinion attachée aux racines chrétiennes de la nation, en dépit de la propagande sur le «vivre ensemble» qui invite le pays hôte à faire table rase de son passé. Les bras de fer engagés par la municipalité de Béziers et le département de la Vendée dépassent l'anecdote. Ils sont symboliques d'un sursaut identitaire né de trop d'abandons. Alors que le «Joyeux Noël» a été remplacé par d'anodines «Joyeuses Fêtes», alors que des sapins dans des écoles sont régulièrement contestés par les intégrismes laïque et islamique, alors que la République rougit d'affirmer l'hégémonie de sa culture de peur d'importuner les minorités, alors que la pensée progressiste interdit de s'attacher au passé, ces reculades trouvent enfin leur limite. Non, les Français ne veulent pas disparaître. Mais qui en doutait?
Cette défense de la crèche, symbolique de la civilisation occidentale, rend mutiques les défenseurs du métissage et de la société multiculturelle, habitués à tenir la dragée haute.L'heureuse surprise a été d'entendre nombre de personnalités de gauche, y compris des bouffeurs de curés, s'apitoyer sur le sort fait à l'Enfant Jésus par l'intransigeance préfectorale et le fanatisme anticatholique. S'il fallait encore une preuve de la révolution conservatrice qui parcourt à bas bruit la société, en voilà une belle! Il y a peu, cet unanimisme autour de la préservation d'une telle coutume aurait été impensable. Il est vrai que deux mille ans de christianisme ne s'effacent pas en quarante ans d'acharnements à enseigner l'oubli. La France malmenée n'a pas été rendue amnésique.
Les idéologues, qui pensent imposer et généraliser la visibilité musulmane en imposant le multiculturalisme, se trompent. Tout indique que les Français n'acceptent pas cette société relativiste et interchangeable qui leur a été infligée subrepticement ces trente dernières années..."
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Mères porteuses : La Manif Pour Tous porte plainte contre X
Après des mois de mobilisation contre la pratique indigne de la GPA (Gestation Pour Autrui) qui asservit la femme et considère l’enfant comme une marchandise, La Manif Pour Tous passe à l’offensive sur le terrain judiciaire.Une plainte contre X a été déposée ce 10 décembre au TGI de Paris.
En effet, une société américaine, spécialisée dans la mise en œuvre de Gestations Pour Autrui et la commercialisation d’ovocytes, avait à nouveau prévu toute la semaine à Paris des réunions d’information. Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, dénonce :
« Il s’agit de démarchage commercial. Cette agence propose ses services dans le monde entier, et intervient régulièrement en France, dans la plus grande illégalité et en totale impunité ».
Cette société dispose ainsi d’un site entièrement rédigé en français, permettant de consulter les propositions, leurs conditions et coûts, de procéder à toutes les démarches utiles, de signer et mettre en œuvre le contrat de mère porteuse.Cette agence a annoncé sur son site qu’elle prévoyait une tournée d’information, c’est-à-dire de démarchage commercial, en Europe en décembre 2014. Plusieurs réunions étaient prévues entre le 7 et le 13 décembre dans un grand hôtel luxueux du centre de Paris. Albéric Dumont, coordinateur général de La Manif Pour Tous, explique :
« Nous avons initié des démarches avec la préfecture de police en vue de manifester devant l’hôtel tout au long de la semaine ». « Nous avons également pris contact avec la direction de l’hôtel qui nous a déclaré ne pas être au courant et ne pas cautionner de telles activités ».
Quelques heures plus tard, le site de l’agence annonçait l’annulation des réunions d’information. Ludovine de La Rochère ajoute :
« Contrairement aux engagements de Manuel Valls, le gouvernement n’est pas opposé au fait que des femmes soient utilisées et des enfants vendus puisqu’il tolère ces démarchages. C’est pourquoi, au-delà des manifestations, nous avons décidé de poursuivre notre action sur le plan judiciaire avec le dépôt de cette plainte contre X auprès du Procureur de la République. ».
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L’euro, monnaie de singe
Messieurs Draghi et Juncker veulent sauver, coûte que coûte, un euro né d’une volonté politique impériale et non d’une nécessité économique.
Le président de la BCE, Mario Draghi, aimerait bien jouer au père Noël. Mais chacun sait qu’il y a cadeaux et cadeaux empoisonnés. Regardons-y de plus près. Messieurs Draghi et Juncker veulent sauver, coûte que coûte, un euro né d’une volonté politique impériale et non d’une nécessité économique.
Aujourd’hui, l’euro est un échec, car les économies nationales n’étant toujours pas homogènes – et elles ne le seront pas de sitôt –, une monnaie unique et forte accentue les déséquilibres, essentiellement au profit de l’Allemagne. Pour éviter l’éclatement de la zone euro, ils seraient prêts, si l’Allemagne y consentait, à utiliser la planche à billets pour racheter 1.000 milliards de dettes souveraines et réaliser 350 milliards de grands travaux. Or, le monde pâtit déjà d’une crise de surendettement dont les tenants et les risques ont été révélés lors de la crise financière de 2008. Pour la circonscrire, les Américains avaient choisi, par réflexe de conservation de leurs acquis, la planche à billets, ce qui a eu pour effet d’abaisser tendanciellement vers zéro les taux d’intérêt de l’argent. Cet automne, les USA ont incité les Japonais à prendre le relais, l’Europe étant censée être le troisième relayeur.
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Des élections truquées en Pologne ? Vous avez bien dit en Pologne ?
Le 16 novembre dernier, les Polonais élisaient leurs maires, leurs conseillers municipaux et les conseillers des voïvodies (régions). Pour la première fois depuis la transition démocratique de 1989-90, l’opposition parlementaire, de droite comme de gauche, conteste les résultats officiels et demande de nouvelles élections.
Des voix se sont mêmes élevées pour exiger la présence d’observateurs de l’OSCE, chose inédite pour un membre plutôt respecté de l’Union européenne. On imagine ce qu’aurait pu être la réaction des médias européens si la chose avait eu lieu dans la Hongrie actuelle dirigée par Viktor Orbán. Mais dans la Pologne dirigée par la très europhile Plateforme civique (PO) du nouveau président du Conseil européen Donald Tusk, si les médias et les politiciens d’opposition crient à la fraude, cela ne mérite sans doute pas d’y prêter attention.
C’est d’ailleurs ce que semblent penser une majorité des députés au Parlement européen puisqu’ils ont refusé le 24 novembre de s’intéresser au déroulement des élections polonaises comme le demandait le groupe politique Conservateurs et Réformistes européens qui réunit notamment les Tories britanniques et le parti Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński. Ces mêmes députés européens, qui s’inquiètent régulièrement de l’état de la démocratie en Hongrie, n’ont donc pas jugé bon de relever les signaux très inquiétants qui leur viennent de Pologne, ce qui dénote une appréhension très particulière des exigences démocratiques. Il semble en effet que le danger pour la démocratie vu de Bruxelles et de Strasbourg ne provienne pas des irrégularités observées lors d’élections mais plutôt des choix, réels ou truqués, faits par les électeurs.
L’opposition polonaise a pourtant de bonnes raisons de s’inquiéter, et si les conservateurs du PiS et les sociaux-démocrates post-communistes du SLD disent la même chose, ce qui arrive extrêmement rarement, c’est peut-être qu’il est en train de se passer quelque chose. Car si le président Bronisław Komorowski (PO) et le nouveau premier ministre Ewa Kopacz (PO), qui a succédé à Donald Tusk, crient aux pyromanes, reprochant à Jarosław Kaczyński et à Leszek Miller, le leader du SLD, de mettre le feu à la maison et de chercher à discréditer la Pologne à l’étranger, depuis 21 ans que je réside en Pologne, je n’avais encore jamais vu plusieurs grands journaux titrer sur des élections volées ni les principales chaînes de télévision débattre pendant des heures pour savoir si les irrégularités et les bizarreries constatées mériteraient ou non de nouvelles élections. [....]
La suite sur Nouvelles de France
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Des-elections-truquees-en-Pologne
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Les Verts face aux pages les plus sombres de leur passé : la pédophilie
Un reportage de 1mn20 de Euronews, citant le livre "Der grosse Basar" ("Le grand bazar") d'un certain Daniel Cohn-Bendit...
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Journal du 11/12/2014
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Le Système, économiquement à bout de souffle
Bien évidemment, chacun est libre de ses choix politiques et économiques. Cela ne signifie pas pour autant que tous ont raison. Plus exactement, chaque système porte en lui même avantages et inconvénients. Il n'en reste pas moins que ce que l'on appelle « avantages » pour les uns n'est autre que défauts pour les autres. Il est dès lors bien difficile de porter un jugement objectif, de type scientifique, sur telle ou telle structure politico-économique.
Le système dans lequel nous vivons en France est à l'image de ce que connaissent tous les Occidentaux. Avec une tradition française d'interventionnisme de l'Etat qui n'est nullement récente puisque Colbert n'est certes pas l'un de nos contemporains. En 1981 eut lieu, pour reprendre le terme de l'époque le « changement » se traduisant par une mise au pas de l'Economie, principalement pour des raisons idéologiques. C'est ainsi que passèrent rapidement au rouge de nombreux voyants majeurs suite à la politique menée par les socialistes qui, à l'époque, méritaient encore leur nom.
On sait l'histoire. Fut décrétée une pause que l'on appela parenthèse, qui depuis 1983 ne s'est jamais refermée. Guère surprenant dès lors si c'est sous Lionel Jospin alors premier ministre (1997/2002) que la dette fut stabilisée et même baissa. On évoqua progressivement au vu des politiques menées par les divers gouvernements de gauche depuis 1983, un « Bad Godesberg » à la française, c'est à dire la fin du socialisme au profit de la social-démocratie.
On est bien obligé avec le temps qui s'écoule, de constater que même l'idée de social-démocratie paraît de plus en plus inadaptée pour qualifier les politiques économiques menées par la gauche. Cette dernière est tout simplement devenue libérale. La terminologie faisant la seule différence, on est désormais confrontés au choix entre libéraux-sociaux (la droite) et sociaux-libéraux (la gauche). Dans les faits, rien n'indique d'ailleurs que les sociaux-libéraux soient davantage sociaux que les libéraux-sociaux. A titre d'exemple, c'est sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy que furent augmentées les ressources attribuées aux invalides de 25%, bloquées depuis sous Hollande.
De façon similaire en Allemagne, c'est sous le magistère de Schröder ( « gauche »)qu'eut lieu la grande libéralisation incarnée par les lois Hartz.
Ces réformes, menées par les gauches européennes, reçoivent bien évidemment l'assentiment de la droite, même si celle ci s'en défend, pour des raisons de politiques politiciennes.
On pourrait croire, au motif du consensus majeur présent en Europe en matière d'économie, que nous allons dans la bonne direction. Or, et ce même dans les pays majeurs constituant l'Europe (Espagne, Italie, France, Allemagne), la situation économique n'est pas bonne, même pour un œil capitaliste.
L'Allemagne, dont on avait tant vanté le succès, est aujourd'hui à la peine (1). On peut donc en déduire que, quand bien même un pays capitaliste est bon élève en la matière, que cela ne l'empêche nullement d'échouer. Plus grave, lorsqu'on quitte la fascination pour les indicateurs économiques, le désastre social appert (2). C'est ainsi que :
"L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui", a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012", souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). "Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté", avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, a noté M. Schneider en relevant la hausse quasi constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué.
Mais aussi,
Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11 % dans les riches États régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20 % dans plusieurs États du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale). "Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits", s'alarme le rapport. "Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin", selon M. Schneider, qui désigne la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, comme la plus problématique.
La situation n'est pas plus réjouissante en Italie que ce soit dans le domaine économique ou social. Citons :
« La pauvreté "absolue" concerne 9,9% des Italiens, soit 6,20 millions d'entre eux, alors qu'ils n'étaient "que" 4,81 millions (8%) en 2012. » (4)
"En 2013, 1,434 million de mineurs sont en état de pauvreté absolue", un chiffre en légère amélioration par rapport à 2012 (1,58 million), souligne le rapport. (4)
« Dans le Sud, tous les indices sont en augmentation: on y compte en effet 725.000 personnes pauvres "absolues" en plus, soit 3,72 millions, la pauvreté relative étant quant à elle passée de 21,4% à 23,5%. » (4)
L'Espagne n'est pas en reste :
« Dans l’Espagne qui, selon Zapatero [président du gouvernement espagnol entre 2004 et 2011], arriverait à dépasser en 2013 la France en termes de revenu par tête, il y a aujourd’hui trois millions de personnes qui vivent avec moins de 307 euros par mois. » (5)
« Cette enquête révèle que le taux de pauvreté a doublé au cours des derniers six ans et cela en dépit du fait que le seuil de pauvreté est passé de 15’900 euros de revenu annuel par ménage (soit deux adultes et deux enfants) en 2009 à 14’700 en 2012. » (5)
« Pourtant, le fait d’avoir un travail n’est pas pour autant une garantie d’échapper à la pauvreté. Caritas prétend qu’il y a 13% de travailleurs pauvres en Espagne. Selon la Croix Rouge, 8,9% des personnes avec un emploi en Union européenne (UE) se trouvent au seuil de la pauvreté. Les inégalités, cependant, ne cessent de croître: selon Caritas, le 20% de la population la plus riche concentre 7,5 fois plus de richesses que le 20% de la population la plus pauvre. » (5)
Quant à notre Vieille France, nous constatons jour après jour ce qu'il en devient. Le vieux slogan de la gauche, « les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres », naguère erroné, est aujourd'hui validé dans les faits. Ce qui est tout aussi certain, c'est que lorsque l'on prend la peine de lire la presse capitaliste (les echos, la tribune, …), on s'aperçoit que l'avenir est noir avec un risque majeur de spirale déflationniste. Fatalement, il faut s'attendre à ce que le chômage continue d'augmenter, phénomène non seulement français mais aussi européen de façon plus générale. Il est donc temps de rappeler le crime qui fut celui d'accepter une concurrence mondiale débridée. Par voie de conséquence, le segment politique qui s'étend de la droite de l'ump à la gauche du ps constitue une impasse.
Il est bon de le souligner avant les élections qui auront lieu en 2015.
Alain Rebours
(1) "L'Allemagne est un géant de pacotille" :
http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20141205.OBS7147/l-allemagne-est-un-geant-de-pacotille.html
(2) Allemagne : la pauvreté à un niveau record :
http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-la-pauvrete-a-un-niveau-record-19-12-2013-1772677_28.php
(3) La rechute de l’économie italienne, premier revers pour Matteo Renzi :
http://www.lesechos.fr/06/08/2014/lesechos.fr/0203689153581_la-rechute-de-l-economie-italienne--premier-revers-pour-matteo-renzi.htm
(4) 10% des Italiens sont dans une situation de pauvreté absolue :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140714trib000839788/10-des-italiens-sont-dans-une-situation-de-pauvrete-absolue.html
(5) Espagne. La pauvreté devient chronique :
http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-la-pauvrete-devient-chronique.html
(6) Les inégalités s’accroissent et freinent la croissance :
http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2014/12/09/le-fosse-entre-riches-et-pauvres-n-a-jamais-ete-aussi-prononce_4536906_1656968.html -
Plus dangereux que les voyous à capuche… les prédateurs financiers !
Alors qu’il se rendait à la Défense, notre collaborateur Xavier Raufer s’est un jour égaré du côté de Nanterre. Il demande alors son chemin à quelques voyous à capuche qui le reconnaissent aussitôt, puisque souvent vu à la télévision. Ils admettent le bien-fondé de son travail de criminologue, mais lui assurent que les vrais voyous sont là-bas, au sommet des tours de cette même Défense. Et Xavier Raufer d’avouer : « Le pire, c’est qu’ils ont raison… » Que vous inspire cette anecdote concernant la délinquance des « cols blancs » ?
Les « voyous à capuche » ne s’y trompent pas : ils savent où sont les « caïds ». N’a-t-on pas appris encore tout récemment que, grâce à des accords fiscaux secrets signés depuis 2002 par le Luxembourg, quelque 340 firmes transnationales (et non des moindres : Pepsi, Apple, FedEx, LVMH, AXA, la BNP, le Crédit agricole, la Banque populaire, etc.) ont pratiquement pu échapper à l’impôt, ce qui a fait perdre plusieurs dizaines de milliards d’euros de recettes fiscales aux États sur le territoire desquels elles réalisent leurs bénéfices ? Or, lesdits accords (« tax rulings ») ont été signés avec la bénédiction du nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui, en tant que Premier ministre du Luxembourg, a ainsi couvert de son autorité une vaste opération de spoliation « légale » des États. « Que dire d’une Europe qui prend le visage de M. Juncker, un homme qui, à la tête du gouvernement luxembourgeois, a organisé le pillage fiscal méthodique de tous les autres pays européens ? » a très justement déclaré Henri Guaino. Et que dire d’Emmanuel Macron qui, en visite à Bruxelles, a tenu à lui réaffirmer toute sa « confiance » ?
Mais ce n’est là que la pointe émergée de l’iceberg. On pourrait tout aussi bien évoquer la façon dont les banques d’affaires ont, après avoir reçu des milliers de milliards de dollars de la part des banques centrales pour faire face à la crise financière de 2008, détourné la plus grande partie de cette manne, théoriquement destinée à faire repartir l’économie réelle, pour l’investir dans des marchés jugés plus rentables et des spéculations douteuses.
Pourquoi en parle-t-on si peu ?
On en parle de temps à autre, mais cette délinquance là ne gêne personne, parce que personne ne la voit. Les requins de la finance ne pourrissent pas la vie des « honnêtes gens » dans la rue, ils ne sont responsables d’aucune « incivilité », ils ne tuent pas pour s’emparer d’un téléphone portable ou pour une cigarette refusée. Ils font simplement à grande échelle ce que les racailles font dans le style besogneux. Ce sont des industriels de la prédation, quand les autres ne sont que de petits artisans. En matière de fraude fiscale, Jérôme Cahuzac et Thomas Thévenoud ont également beaucoup fait parler d’eux, alors qu’à côté des multinationales, ils ne représentent même pas la moitié d’une virgule dans une note de bas de page.
Il semble qu’argent « sale » et argent « propre » coexistent de plus en plus, au point que les pandores ont le plus grand mal à s’y retrouver.
Voyez la banque HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation), qui vient d’être inculpée pour des faits de fraude fiscale aggravée, de blanchiment d’argent sale et même d’organisation criminelle, suite à une enquête ouverte en Belgique il y a plusieurs années. C’est en effet l’un des traits caractéristiques de la grande criminalité internationale que profits licites et illicites se mêlent désormais dans une vaste zone grise où les radars ne permettent même plus de piloter à vue. Le grand public, qui ne réalise pas l’ampleur de cette criminalité transnationale (où la contrefaçon, pour ne citer qu’elle, est en passe de détrôner le trafic de drogue), ne sait pas non plus que la délinquance en col blanc échappe le plus souvent à toute sanction. Les chiffres dont on dispose donnent pourtant le vertige. D’après le FMI, sur un PIB mondial qui se montait en 2006 à 48.144 milliards de dollars (39.000 milliards d’euros), l’argent volé, détourné ou évadé n’a pas représenté moins de 1000 à 2.500 milliards de dollars (800 à 2.000 milliards d’euros). À eux seuls, les échanges internes des multinationales, dont les filiales s’activent pour échapper à l’impôt, représentent de 700 à 1000 milliards de dollars (560 à 800 milliards d’euros) par an. D’autres auteurs estiment que l’argent blanchi dans le monde représente 800 milliards de dollars (650 milliards d’euros) par an. L’économiste Gabriel Zucman évalue de son côté l’argent caché dans les paradis fiscaux à près de 8.000 milliards d’euros, ce qui représente pour les États une perte annuelle d’environ 130 milliards d’euros, dont 17 milliards pour la France. On est loin du casseur de banlieue, pour ne rien dire du Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica (1948) ! Nous sommes aujourd’hui à l’époque de la prédation généralisée.