Federica Mogherini discute actuellement avec l’ONU de la possibilité d’une intervention navale contre les passeurs d’immigrés de la Méditerranée. Double langage difficile à tenir pour celle qui plaide pour la manière forte mais qui assure en même temps que personne ne sera renvoyé à son point de départ.
La politicienne italienne Federica Mogherini, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de gauche de Matteo Renzi, est désormais le Haut Représentant de l’Union européenne « pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ».
Lundi, à New York, Mme Mogherini a présenté au Conseil de sécurité les nouveaux plans de l’Union européenne sur « l’urgence migratoire », pour lesquels elle souhaite obtenir le soutien de l’ONU. Elle a tenu avant toute chose à « rassurer » ses auditeurs : « aucun réfugié ou migrant [sic] intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré. Notre première priorité est de sauver des vies et d’éviter de nouvelles pertes en mer ».
Comme aime à le faire la gauche italienne, Mme Mogherini a cité « le pape François, selon lequel “l’histoire des migrants nous fait pleurer et nous fait honte.” Je vous lance un appel pour que nous cessions de pleurer et d’avoir honte », a affirmé le chef de la diplomatie européenne.
Ces démonstrations de bons sentiments sont vraisemblablement destinées à amadouer les représentants du Conseil de Sécurité, notamment la Russie et la Chine, par principes réticentes à toute ingérence extérieure dans les affaires des Etats, c’est aussi pourquoi Federica Mogherini a plaidé pour une opération uniquement navale qui permettrait d’arraisonner les bateaux de passeurs.