Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie": Terre & Peuple Magazine n°67 Le message de nos ancêtres
Le numéro 67 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème 'Le message de nos ancêtres'.
Pierre Vial, dans son éditorial, en appelle au pays réel pour jeter à bas un pays légal qu'on ne peut que mépriser, parce qu'il trahit les aspirations élémentaires du peuple. Contre le dévoiement du système, les urnes ne sont d'aucun remède. L'alternance gauche-droite n'est même plus un trompe-l'oeil. Suivons le modèle des moutons enragés de notre monde paysan, trop longtemps châtré par un pseudo-syndicalisme.
Introduisant le dossier central sur le message à nous transmis par nos ancêtres,Pierre Vial encore, cite le Colonel Driant (volontaire de guerre à 61 ans tué à la tête de ses chasseurs), dans un de ses romans, 'L'invasion noire' : « La paix éternelle n'est qu'un mythe, une utopie. Et ne le regrettons pas car, s'il n'y avait pas tout cela, s'il y avait la paix régnant pour toujours, vous verriez s'installer auprès d'elle le pouvoir exclusif de l'argent. » Et il conclut en citant Dominique Venner qui nous indique nos responsabilités : « Celle d'abord de ne pas se taire. »
Pour situer la tradition indo-européenne, Jean Haudry rappelle que nos ancêtres ont longtemps refusé de l'écrire, limitant l'utilisation de l'écriture aux matières qui ne méritent pas d'être retenue 'par coeur' (telle la comptabilité). La coutume des ancêtres était une réalité vécue dans la transmission d'idéaux, formulés ou non. Certaines formules sont banales (les chevaux rapides), mais d'autres sont insolites (la gloire intarissable) et probantes lorsqu'il s'agit de reconstruire le formulaire commun. Comme les trois fonctions duméziliennes, la triade pensée-parole-action est notionnelle, mais elle comporte en plus des racines étymologiques. Elle est passée de l'Iran à la Grèce et ensuite à Rome pour aboutir à la chrétienté dans le confiteor (...que j'ai péché en pensées, en paroles, en actions). D'autres coutumes n'ont pas laissé d'expression formulaire, tel le jeûne que s'inflige le créancier frustré, afin d'exercer une pression morale sur le débiteur, pratique qui se retrouve en Inde et en Irlande. La mythologie comparée est une autre voie de reconstruction. De même l'homologie entre les unités de temps, jour, mois, année, cycle cosmique. Vestige de l'habitat circumpolaire, la mythologie exprime principalement le désir du retour de la belle saison, l'Aurore de l'année, notamment le groupe formulaire de notions 'traverser l'eau de la ténèbre hivernale'.
Llorenç Perrié Albanell impute à la société de consommation la destruction du tissu communautaire, en masquant au peuple les symboles qui lui véhiculaient jusqu'ici la tradition, les blasons régionaux, les fêtes traditionnelles. On éduque les jeunes générations à devenir citoyen du monde, à oublier notre histoire, la sagesse de nos contes et de nos légendes, le lointain ayant la priorité sur le prochain.
Pierre Vial épingle l'urticaire que déclenche la formule lapidaire des célèbres manuels scolaires d'Albert Malet « nos ancêtres les Gaulois » chez de pauvres hères qui n'ont la plupart du temps ni histoire ni ancêtres dont se glorifier. Il relève que l'hebdomadaire Libération dénonce comme « fascistes » les aventures d'Astérix et de son village de résistants aux envahisseurs étrangers ! Il rappelle que le monde celtique s'étendait, au IIIe siècle AC, de la Galatie (en Asie Mineure) à l'Ecosse et à l'Andalousie. Il cite Venceslas Kruta et Myles Dillon pour illustrer l'intrépidité au combat des paysans-guerriers celtes et leur sens élevé de l'honneur.
Robert Dragan prend appui sur le grand romancier français Maurice Genevoix (1890-1980) pour réveiller notre mémoire, celle du monde de nos ancêtres « qui s'est moins modifié de 1600 à 1900 que dans le dernier demi-siècle ». Genevoix évoque ses propres racines : « C'était là le quartier des miens, parents, oncles, grands-parents, un vieux quartier nommé la Croix-de-Pierre à cause d'une croix de Rogations, presque sans âge, voisine elle-même d'un monument plus ancien encore, une tombelle, un tumulus. Ce tertre rond, ce Mont-aux- Prêtres, couvert de vignes perpétuait le souvenir des prêtres gaulois, des druides dont le grand sanctuaire national -on le sait depuis Camille Jullian- était à quelques kilomètres de là dans une île boisée de la Loire. » Il dépeint ensuite un monde enraciné, qui a su inventer les équilibres qui font la civilité, et par conséquent la civilisation. Cet enracinement entraîne l'individualisation des races. Il cite les vignerons qui côtoyaient les mariniers de la Loire : « Deux races, l'une endormie, plutôt lente, sentencieuse, l'autre ouverte, liante, expansive, quelque peu braillarde ; l'une voyageuse, dénouant les amarres de ses bateaux, l'autre rivées à ses maisons basses, comme la chèvre à son piquet. » Mais « tous les quartiers bord à bord, solidaires, s'accommodant les uns aux autres. » Les frontières de ces sédentaires sont celles de la tribu gauloise, la cité comme l'ont dénommée les Romains. « La première vertu citadine est la sociabilité. On enseignait la politesse aux enfants pour mieux les intégrer. » Cette urbanité est à l'origine de l'extrême gentillesse qui caractérisait le peuple français, la civilisation française. Elle n'a été possible que parce que d'autres veillaient aux vraies frontières, aux limites de la paix de l'empire. Robert Dragan cite à ce propos 'Le coeur rebelle' de Dominique Venner : « Pendant plus de mille ans, les vraies frontières de la France ont été défendues sur l'Ebre, l'Oder ou le Danube. La France n'a pas eu à se soucier de monter la garde face au 'Désert des Tartares'. »
Pierre Vial souligne l'importance, pour notre longue mémoire, des contes populaires de l'Europe dont la tradition a été durant des siècles, voire des millénaires, uniquement orale. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle avec Perrault et aux XIXe avec les Grimm et avec Andersen qu'ils ont été enfin transcrits. Il n'est pas insignifiant que les forces d'occupation alliées en Allemagne aient interdit la publication des contes des frères Grimm jugés responsables pour partie du national-socialisme. Les spécialistes (Van Gennep, Saintyves, Bettelheim) ont démontré que l'objet de ces récits n'était nullement fantaisiste, mais éducatif.
Alain Cagnat remet sa tête entre ses deux oreilles au premier ministre Valls, qui avait déclaré : « La nation corse, je ne sais pas ce que c'est. » Désormais, il saura. Il saura que les Corses ont résisté à de multiples envahisseurs et ne se sont jamais laissé soumettre. Phorkys, premier roi légendaire de Corse, était fils de Gaïa, la déesse-mère. Une présence humaine est attestée sur l'île depuis plus de 9.000 ans et la Dame de Bonifacio est née en -6750 AC. La légende locale, non sans analogie avec les mythes berbères, rapporte que la bergère ligure Corsa a suivi son taureau qui nageait volontiers jusqu'à l'île. Mais on raconte aussi que le Troyen Cor y a rejoint la Cartaginoise Sica. Il y a également la divinité solaireGarganu, qu'on retrouve au mont Gargan que le chrtianisme allait rebaptiser Mont Saint-Michel. Vers -3000, l'île se couvre de dolmens et de menhirs. Leur île étant située au carrefour de la Méditerranée occidentale, les Corsi y côtoient des Phéniciens, des Etrusques, des Ligures, des Cathaginois. Ce sont les Phocéens (marseillais) qui vont la coloniser, fondant Aleria en -564, introduisant la vigne, exploitant les mines. Vers -250, les Romains chassent les Grecs. Les Corsi, qui se révoltent, sont férocement réprimés. Après l'effondrement de l'Empire romain, les Germains qui ont dévasté la Corse en sont chassés par les Byzantins. Charlemagne s'empare de l'île en 774, pour en faire don au Pape. A partir de cette époque, elle est sans cesse ravagée par les Maures, qui massacrent ceux de ses habitants qui ne sont pas commercialisables comme esclaves. Les Corses se réfugient alors dans leurs montagnes, où ils installent leurs pieve, petites redoutes villageoises. En 1016, les Pisans et les Génois débarrassent la Corse des Mauresques. Les Génois, plus brutaux, prennent le contrôle des côtes où ils établissent des comptoirs commerciaux, laissant l'intérieur aux signori fidèles à Pise. Au XVe siècle, les Génois confient la gestion de l'île à l'office de Saint Georges, une banque privée qui exploite abusivement et de manière brutale les Corses, qui ne s'en débarrasseront qu'en 1562. Dès le début du XVIe siècle, les Barbaresques reprennent leurs razzias, parfois avec l'appui des Français : François 1er ravagera l'île, car les Génois sont les alliés de Charles-Quint. Celui-ci, au Traité du Cateau-Cambrésis, rend la Corse à Gênes, qui la conservera jusqu'en 1729, quand les Corses se révolteront et proclameront leur indépendance. Les Génois reprendront le contrôle avec l'aide de la France. Pasquale Paoli, qui est alors élu chef de la Nation, édicte une constitution. Louis XV envoie trente mille hommes et le traité de Versailles octroie la Corse à la France. La Révolution française donnera raison à Paoli, qui revient triomphant en 1790. La Terreur n'épargnant pas la Corse, Paoli appelle les Anglais à l'aide. Ceux-ci chassent les Français, mais annexent l'île. Les Français reviendront deux ans plus tard avec Bonaparte qui va réprimer sévèrement les indépendantistes. Aujourd'hui, ce sont eux qui sont au pouvoir sous la bannière Corsica Nazione. Le nouveau président a prononcé son discours d'intronisation dans sa langue natale et, de préférence à la Marseillaise, il a fait chanter à son assemblée le Dio Vi Salvi Regina. Les Corses sont des insoumis. Agressés par des petites frappes immigrées, ils les ont prévenus : « Prenez garde à la fureur des Corses. » Comme le recommande Elisabeth Badinter, « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe. Et surtout, NE BAISSEZ PAS LES YEUX.
Notre ami Yann a interviewé l'animateur du groupe musical Frakass, qui vient de sortir un dernier album, 'Le Sang perdu'. Il s'inscrit dans la veine de réaction à la dégénérescence contemporaine, bien dans la ligne du renouveau païen auquel invite le mythe du Ragnarok, le crépuscule des dieux. Quand on lui demande l'album du groupe qu'il préfère, il refuse de n'en citer qu'un ou alors 'Voluspa', parce qu'il est dédié à la naissance de Damien, le petit garçon du batteur. Le prochain titre sera 'Gundestrup', du nom du fameux chaudron ancestral.
Roberto Fiorini réclame au Medef, le syndicat patronal, le million d'emplois qui avaient été promis en échange des dizaines de milliards perçus, citant Charles Pasqua : « Les promesses n'engagent que ceux qui y croient. » Il avertit contre la stratégie qui vise à fragiliser toujours plus les travailleurs salariés et il évoque à ce sujet le NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate Unemployment), indicateur économique libéral qui désigne le taux de chômage suffisant pour dissuader la main d'oeuvre de faire valoir des prétentions (+ ou - 10%). 92% des offres d'emploi sont des contrats précaires. Tous les chômeurs ne sont pas des fainéants.
Pierre Vial poursuit son étude fondamentale de la révolution. Dans ses premières années, la Révolution française a installé un pouvoir de notables aux yeux de qui le peuple était une masse malléable. Cependant, la crise économique qui a sévi en 1788 a entraîné la précarité alimentaire, la paupérisation rurale et le chômage dans les villes. L'achat du pain représentait alors 50 à 90% des dépenses des classes populaires. La survie de 40% de la population dépendait de la charité. De nombreuses régions étaient infestées de brigands, pas toujours impopulaires. La rumeur suggérait des complots visant à affamer le peuple et des manipulations tramées par les aristocrates. Cela attisait des flambées de révolte, réactions contre le capitalisme exploiteur et contre l'Etat coercitif. Le roi se révèle alors impuissant à assumer son rôle de père nourricier. Paris, dans sa masse de populations écrasante (700.000 habitants), faisait se côtoyer des dirigeants opulents et des affamés, dans un mélange explosif que maniaient les agitateurs agités des cafés du Palais-Royal. Nombre de Garde-Française passèrent alors du côté de l'émeute. L'Assemblée constituante, prévue pour mettre sur pied une société parfaite, devait fatalement créer la désillusion. La vente des biens de l'Eglise était censée garantir l'émission d'assignats, qu'une spirale inflationniste déprécia à peine un an plus tard. La Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 aurait dû marquer la fin de la révolution. Une fraction seulement du peuple français prenait fait et cause pour elle. Le reste était le terreau de la contre-révolution. Le clergé était divisé. Les prêtres réfractaires, souvent soutenus par la population, réveillaient la haine viscérale des anti-cléricaux. Les paysans s'organisent contre les profiteurs. Les clubs et les sociétés populaires véhiculent des mots d'ordre agressifs. Y sévissent des journalistes excités, dont Marat, l'ami des opprimés. Une minorité très déterminée forme une avant-garde révolutionnaire. L'absence du pouvoir fortifie les radicaux. Dans les campagne, la révolution est perçue comme une entreprise de déracinement venant des villes. De 1791 à 1793, la guerre contre l'Europe se double d'une guerre civile, tandis que l'économie continue de se dégrader, l'échec de la fuite du roi. La constitution enfin achevée, elle a été présentée à Louis XVI qui l'a approuvée, mais il était déjà trop tard pour que le geste calme le jeu. L'Assemblée est divisée : entre les Feuillants royalistes et les Jacobins anti-monarchistes, le Marais des timorés, la Gironde pragmatique et modérée. Quand le roi lui propose, pour reprendre la main, de déclarer la guerre à l'Autriche, il ouvre la boîte de Pandore. Mais l'armée est en piteux état et lorsque le duc de Brunswick menace de détruire Paris si Louis XVI n'est pas rétabli, il signe en fait l'arrêt de mort du roi. Les Tuileries sont envahies, ses défenseurs massacrés, l'Assemblée vote la suspension du roi et se reforme en Convention. Danton fait incarcérer la famille royale. C'est dans ces conditions qu'a lieu la plus que surprenante victoire de Valmy.
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