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Sans vergogne, sans style, sans culotte
Cette fin de semaine, la Fête de l’Humanité n’a pas surpris le chaland ou les observateurs par la qualité de ses prestigieux visiteurs: le psychanalyste mélenchoniste Gérard Miller (les plus anciens se souviennent de la fessée verbale que lui avait administré Jean-Marie Le Pen sur le plateau d’Antenne 2 en 1995), Audrey Pulvar et ses lunettes qui ont (même) fait jaser en son temps Bruno Roger-Petit , l’archéo socialiste Gérard Filoche, des insoumis médiatiques comme Clémentine Autain, François Ruffin (qui animait le débat au comique involontaire sur le thème Comment faire reculer le FN dans les quartiers populaires) le héros hébergeur de clandestins Cédric Herrou, Benoit Hamon, Anne Hidalgo… Les habituels représentants des officines antinationales, immigrationnistes financées également avec nos impôts avaient aussi pignon sur fête, notamment ceux qui dans l’entourage de la famille d’Adama Traore (paix à son âme) veulent acclimater sous nos latitudes des Black Lives Matter à la française, et autres collectifs en faveur de la régularisation des immigrés clandestins…
Certes, ceux qui se rendent à ce rendez-vous incontournable annoncé à grands renforts de pub privilégient les concerts plutôt que les récitals de pipeaux des ateliers politiques ou encore le discours final du secrétaire national du PC, Pierre Laurent. Un homme dont le regard triste traduit toute la difficulté de la tâche: éviter (ou accompagner?) la mort thérapeutique d’un parti vidé de sa substance par les vipères lubriques trotskystes de La France Insoumise (LFI)… terrible revanche de l’histoire…
Nos compatriotes, toutes catégories sociales confondues, veulent avant tout que leurs enfants puissent grandir demain dans une France libre, sûre, prospère, sans chômage de masse et ne partagent certainement pas les obsessions multiculturalistes d’une extrême gauche qui vit sur la détestation d’une France charnelle, enracinée… française tout simplement. Français qui s’inquiètent pareillement à juste titre d’une des conséquences de la babélisation des sociétés européennes, à savoir le terrorisme.
Bruno Gollnisch le rappelait, les extrémistes qui tuent au nom d’Allah ont beau faire sous nos latitudes infiniment moins de morts que les accidents de la route ou les infections nosocomiales, ces attentats-là frappent durablement les esprits et sonnent peut-être l’émergence d’une guerre civile, d’une balkanisation-libanisation définitive de notre territoire. François Hollande lui même avait confié ses inquiétudes aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme (propos retranscris dans leur livre Un président ça ne devrait pas dire ça). Il évoquait « l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue ». « Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition. »
Un terrorisme qui a encore frappé la ville de Londres vendredi avec une attaque dans le métro qui a fait une trentaine de blessés. Donald Trump a crée l’émoi des bien-pensants en estimant dans un tweetque face à cette situation, « le décret anti-immigration des Etats-Unis devrait être étendu, plus dur et plus spécifique. Mais stupidement, ce ne serait pas politiquement correct! »
Politiquement correct, le député mélenchoniste Alexis Corbière l’est lui jusqu’au bout de la barbe. Sur le plateau de l’émission de Laurent Ruquier samedi soir sur France 2, cet enseignant trotskyste sans-culotte n’a pas eu besoin de forcer son talent pour se coucher devant les assauts de la chroniqueuse Christine Angot. La fameuse Mme Angot, modèle de pertinence, d’élégance, de style, de finesse comme en témoignent son immense oeuvre littéraire que le monde entier nous envie et l’intelligence de ses admonestations. Le pauvre Corbière à dû se justifier de ce que la candidate de LFI face à Manuel Valls à Evry aux législatives, Farida Amrani (n’allait pas croire qu’elle ait été choisie pour bénéficier d’un vote communautaire), n’avait pas refusé officiellement au second tour les voix de l’humoriste Dieudonné (horresco referens), candidat dans cette même circonscription.
Le mélenchoniste qui a par ailleurs avoué qu’il lui était plus facile de se faire élire dans le 9-3 que dans son pays d’origine, Béziers, face à Emmanuelle Ménard ou Robert Ménard, en a fait des tonnes pour montrer patte blanche, quand bien même la charge de Mme Angot était particulièrement stupide: quel est le candidat qui fait un tri dans les voix qui se portent sur lui pour en refuser?! Il a donc rappelé que comme Manuel Valls, « (il a) été le premier a demander l’interdiction des spectacles de Dieudonné. » « J’ai rien à voir avec ce salopard antisémite, ni mes amis » a-t-il ajouté avant de rappeler son combat actif pour la poursuite de l’immigration et l’aide aux clandestins (sans -papiers). Il ne faudrait pas non plus désespérer Saint-Denis…
Désespérée ou à tout le moins passablement énervée, la grande majorité des 8000 étudiants du campus de l’université de Reims l’est aussi depuis l’annonce de la fermeture de celui-ci pour raison de sécurité. En l’espèce parce qu’une quarantaine d’immigrés clandestins et leurs enfants s’y sont installés pour réclamer sans tarder des papiers, la régularisation de leur situation et les avantages financiers afférents.
Même le président du conseil départemental de Charente-Maritime, président LR de l’Assemblée des départements de France (ADF) le très européiste Dominique Bussereau « tire la sonnette d’alarme » nous informe Le Figaro devant les conséquences de la poursuite de l’invasion migratoire. «Nous sommes confrontés, dit-il, à des difficultés croissantes dans la prise en charge des mineurs étrangers non accompagnés » – baptisés désormais dreamers (rêveurs) outre-Atlantique par les agences de com et les amis de M. Soros chargés d‘imposer une novlangue moins anxiogène aux populations rétives à l’immigration, NDLR . «C’est une situation d’urgence. Le chiffre de 13.000 mineurs en 2016 a presque doublé en un an. Au niveau national, cela représente une hausse de 30 % à 40 % (…). Les mineurs étrangers coûtent 1 milliard d’euros par an aux départements. »
Bien évidemment M. Bussereau ne fait pas amende honorable en confessant la responsabilité de ses amis politiques dans cette situation chaotique. Il ne s’est jamais dans le passé prononcé pour le retour des frontières, un arrêt de l’immigration et a toujours conspué le programme du FN dans ce domaine, appelant même à voter PS pour faire barrage aux candidats de l’opposition nationale. Les sans-culottes sont décidément partout!
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JEAN-MARIE LE PEN CE SOIR À 18 H 20 SUR RTL
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La SNCF en alerte : l’Etat islamique ordonne de faire dérailler des trains !
Face aux incitations récentes et précises de la propagande de Daesh, les autorités alertent sur les risques de nouveaux modes opératoires djihadistes en France comme le sabotage des voies ferrées, les incendies de forêt ou encore l’empoisonnement de la nourriture.
Une note confidentielle de sept pages de la Direction générale de la police nationale met en garde les services de police contre une mutation des actions terroristes et notamment l’« incitation récente » de la propagande islamiste à « planifier un déraillement de train ». La DGPN demande une vigilance particulière sur toutes les « remontées d’informations » qui concerneraient « une intrusion ou une tentative de sabotage dans les emprises dédiées à la circulation des trains ».
Les nouvelles consignes de l’Etat islamique, qui invite à « gagner la confiance des mécréants en dissimulant sa radicalisation », appellent également « les loups solitaires » à perpétrer en Europe des « incendies de forêt ou empoisonnement de nourriture ».
La note de police évoque l’incitation persistante durant les trois derniers mois, à la fabrication d’engins explosifs, avec la diffusion de « tutoriels » (modes de fabrication informatique). L’explosion d’une bombe artisanale dans le métro de Londres vendredi illustre exactement ce mot d’ordre. L’engin improvisé qui a explosé, a priori pas complètement, dans le métro à Parsons Green, a fait 29 blessés dont certains grièvement brûlés au visage. L’attaque a été revendiquée par l’Etat Islamique.
La DGPN évoque encore le risque de « vol de produits ou de matériaux sensibles notamment dans les universités » mais également les menaces d’attentats dans les établissements scolaires ou universitaires, sur les sites touristiques « symboles du mode de vie occidental » ou lors d’événements attirant de la foule. Elle recommande aux établissements recevant du public de développer « des procédures de confinement » en cas d’alerte. Un processus déjà activé lors des attaques du Louvre ou du parvis de Notre-Dame.
La Direction générale de la police nationale rappelle les attaques aux véhicules-béliers et voitures piégées et demande aux loueurs « d’assurer la traçabilité des personnes à qui sont remis des véhicules » et de « signaler sans délai tout comportement suspect » ou « tout vol de véhicules ».
Mardi dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé que douze attentats ont été déjoués depuis le début de l’année. Parmi les plus récents, le 22 août, un « projet contre les boîtes de nuit parisiennes visant en particulier des établissements gays », un projet d’attaque à la kalachnikov contre un fonctionnaire de police le 4 septembre à Saint-Ouen et la découverte d’un atelier clandestin d’explosifs le 6 septembre à Villejuif. La note de la DGPN vient confirmer que non seulement la menace islamiste reste au plus haut en France mais qu’elle évolue constamment.
Caroline Parmentier
Article et dessin de Chard parus dans Présent sous le titre « Attentats : le réseaux ferré visé ? »
https://fr.novopress.info/207290/sncf-alerte-etat-islamique-ordonne-faire-derailler-des-trains/
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Philippe Arondel au Cercle Aristote sur la crise du syndicalisme - partie 1
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Notre ennemi serait le terrorisme. Eh bien, non ! – par Xavier de Boissard
Le premier danger est s’abriter derrière des mots mal définis, rassurants, et de préférence en « isme ».
Après l’attentat dans le métro, vendredi dernier, M. Sadiq Khan, maire de Londres, a déclaré : « Nous ne nous laisserons jamais ni intimider ni battre par le terrorisme. »
Propos guerriers, et, certes, nous sommes en guerre, tout le monde s’accorde à le penser, même MM. Hollande et Valls l’ont proclamé. C’est dire qu’il y a là une évidence !
Mais M. de La Palice aurait pu le dire : si guerre il y a, il y a nécessairement un ennemi qui nous la fait, mais cet ennemi, est-ce le terrorisme ?
Le terrorisme n’est rien d’autre qu’un acte de guerre. Ce n’est pas l’ennemi mais seulement un de ses modes d’action. Imagine-t-on Churchill disant, en pleine bataille d’Angleterre, « Notre ennemi c’est le bombardement » ? Non, l’ennemi, c’était l’Allemagne. La Grande-Bretagne était en guerre contre l’Allemagne, rien de plus, rien de moins.
Il nous faut donc nous poser LA question : cette guerre actuelle, asymétrique, aux multiples modes et théâtres d’opérations (Europe, Amérique, Moyen-Orient, Afrique, Asie), qui donc nous la fait et à qui devons-nous donc la faire ?
Dans l’immense confusion des mots (terrorisme, islamisme, radicalisme, djihadisme…), plus personne ne s’y retrouve. Serait-ce un fait exprès ?
Nous le savons depuis Clauzewitz : « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. » Alors, ce terrorisme – qu’il soit qualifié d’islamiste, islamique, musulman, qu’importe -, au service de quelle politique est-il ?
À les entendre, nos terroristes et djihadistes de tout poil visent à l’instauration de la charia et du califat qui la fera respecter par l’exercice de son pouvoir politique. Sont-ils les seuls ? N’ont-ils donc pas d’alliés servant la même cause mais « par d’autres moyens » ?
Sans même avoir à chercher bien loin, restons-en aux proclamations des uns et des autres :
– Les Frères musulmans proclament « Le Coran est notre Constitution ».
– Certaines personnalités musulmanes ne cachent pas leurs intentions conquérantes en Europe, tel le cheikh Youssouf al Qaradawi, de l’UOIE (Union des organisations islamiques européennes, dont la branche française est l’UOIF), qui déclarait en 2002 : « Avec vos lois démocratiques, nous vous coloniserons. Avec nos lois coraniques, nous vous dominerons. »
– Tariq Ramadan : La France est une culture maintenant musulmane. La langue française est une langue de l’islam. »
– Et Tareq Oubrou, vous savez, cet imam modéré, décoré par Alain Juppé et œuvrant à Bordeaux, qui déclarait dans les années 90 – déjà ! – qu’« en l’absence du califat – aboli par Mustafa Kemal “d’origine juive déguisé en musulman” (sic) – qui est le symbole de la force et de la réunion des musulmans, la Oumma se trouve en situation de péché, car le califat est une obligation. Sans califat, les musulmans sont pécheurs, sauf ceux qui luttent pour l’instauration du califat. »
En clair dans cette guerre nous percevons bien qui est l’ennemi : ce n’est pas l’islam religion, celle-ci comme les autres a sa légitimité, ses grandeurs et ses beautés, mais bien, quel que soient ses modes d’action, l’islam politique qui prétend régenter notre société. Le premier danger est de refuser de le désigner comme tel et de s’abriter derrière des mots mal définis, rassurants, et de préférence en « isme ».
Xavier de Boissard
Texte repris du site Boulevard Voltaire
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Notre avant-guerre ?
La Chine investit près de 200 milliards de dollars/an pour son armée
Périodiquement, il faudrait relire Giraudoux, esprit sage et subtil, bienveillant et souriant aux misères des hommes et des peuples, à leurs insuffisances et à ces fatalités qui, à intervalles réguliers, les conduisent dans de terribles malheurs. Par exemple les guerres modernes. Giraudoux en savait quelque chose, qui en avait vécu deux. Mondiales, pour la première fois. Mais on ne lit plus Giraudoux, on l'a oublié ou presque, on ne joue plus son théâtre. A notre société il manque la culture et au théâtre un Jouvet, qui avait fait de Giraudoux l'auteur dramatique de sa vie.
Ce qui nous a rappelé Giraudoux ces temps derniers, ce sont les prodromes d'une guerre, qui montent de l'actualité avec leur lot de ridicules, de dérision et de sourde inquiétude. C'est ce dont Giraudoux a superbement traité dans La guerre de Troie n'aura pas lieu. Et qui finalement aura lieu comme chacun sait.
Entre 1870 et 1914, on avait déjà cru une nouvelle guerre impossible. On pensait que le perfectionnement des armes la rendait trop meurtrière pour qu'elle fût tentée. On le croyait encore le 2 août 1914. Mais la guerre éclata quand-même le 3. Entre les deux conflits mondiaux on recommença : la tragédie avait été trop terrible entre 1914 et 1918, elle avait fait un trop grand nombre de morts - autour de 20 millions - pour qu'une guerre pût encore se produire. Et aussi on avait créé la Société des Nations, la SDN, ancêtre de notre ONU, pour, de toute façon, l'empêcher. Dérisoire illusion ! Hubert Védrine l'a fort bien dit : les institutions internationales ne sont que des lieux de rencontre.
Les grands conflits sont en général précédés de guerres dites régionales. La guerre d'Espagne, où les armées européennes, sauf la nôtre, s'étaient essayées, sur terre et dans le ciel, s'est terminée le 1er avril 1939 ; la Seconde Guerre mondiale éclata le 1er septembre. Nous avons aujourd'hui la guerre de Syrie, dont Eric Zemmour a dit - peut-être avec raison - qu'elle est notre guerre d'Espagne. Mauvais présage … Les aviations russe, américaine et accessoirement française, se croisent dans le ciel syrien, au risque, d'ailleurs, de s'y affronter. Des militaires de mêmes nationalités s'affairent sur son sol.
Précèdent aussi les conflits majeurs, ces rencontres entre « grands » où l'on fait assaut de pacifisme et de bons sentiments. Giraudoux, toujours, a restitué cette dramaturgie singulière dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu, avec une infinie délicatesse et une lucidité amusée. En 1938, il y avait eu Munich. Nous avons les G7, les G 20, et les conférences au « format Normandie ». Trump, Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés à Hambourg en 2017 ; les membres, plus chanceux, du G7 se sont offerts Taormine comme jadis on se retrouvait à Locarno.
La politique des « sanctions » fait aussi partie de la panoplie des avant-guerres. Comme il y eut, autour de 1935-1937, les sanctions contre l'Italie, aux funestes conséquences, nous avons les sanctions américaines contre Cuba et les sanctions, d'ailleurs réciproques, des « démocraties » contre la Russie, ou contre l'Iran et, aujourd'hui, les sanctions votées à l'ONU, contre la Corée du Nord.
C'est maintenant dans le Pacifique que semble s'être déplacée la perspective de grands affrontements. Loin de notre Europe, et c'est tant mieux. Les missiles de Pyongyang survolent à intervalles rapprochés le Pacifique et le Japon lui-même, qui d'ailleurs, avait occupé jadis la Corée. Elle ne l'a pas oublié. Les 160 000 Américains de l'ile Guam vivent dans la peur qu’un missile nord-coréen leur tombe dessus. Mais chacun sait que derrière la Corée du Nord il y a l'immense Chine et derrière la Corée du Sud et le Japon, les Etats-Unis. Contenue, pour un temps dont on ne peut dire combien il durera, par des motivations commerciales et financières, la rivalité sino-américaine n'en est pas moins un phénomène grandissant, derrière les sourires et les poignées de main.
Ces motivations pacifico-pragmatiques, toutefois, n’empêchent pas la course aux armements, dont on croit qu'on ne se servira jamais, comme on avait pensé jadis que la guerre de Troie n'aurait pas lieu. La course aux armements caractérise aussi les avant-guerres et nous conseillerons aux sceptiques de considérer l’ampleur et l’accroissement, étonnants pour les optimistes, des budgets militaires des grandes puissances d’aujourd’hui : les 622 milliards de dollars américains, que Trump vient de décider d’augmenter de 7% ; les presque 200 milliards de dollars chinois ; le programme militaire indien, en passe de rejoindre la Chine sur ce terrain ; sans compter l’éventuel réarmement du Japon, d’ailleurs déjà entamé. Que pèsent, en comparaison, les 44 milliards français et les 48 milliards russes ?
Justement, si le pragmatisme devait être abandonné, si un conflit majeur venait à éclater un jour ou l’autre dans les régions du Pacifique que nous avons évoquées, il ne faudrait pas dénier à l’Europe, qui s’est si longtemps épuisée à se battre chez elle, notamment la France, la chance de se trouver, pour une fois fort éloignées du théâtre du conflit, ni, nonobstant toutes alliances, le droit de s’en tenir soigneusement à l’écart. Chacun sait que la guerre de Troie n’aura pas lieu. Mais si elle avait lieu tout de même ? Nous devrions dire comme Louis XV et rester sur le mont Pagnotte. •
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Brachay : En avant pour un nouveau Front avec Marine !
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Joël LaBruyère & Les Brigandes - Bergoglio
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Kurdes et Syriens bientôt face à face à Deir ez-Zor ?
Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon Beige :
Depuis maintenant une semaine, l'armée syrienne a rompu le siège de Deir ez-Zor. L'Etat islamique avait conquis les deux tiers de la ville il y a trois ans et n'a jamais pu prendre le dernier tiers comme nous l'avons expliqué la semaine dernière.
Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se produit et ce sont les hommes de Daesh (dont de nombreux étrangers) qui sont encerclés dans les poches qu'ils détiennent encore, à l'est de la ville.
La reprise complète de Deir ez-Zor est inéluctable dans un délai finalement plus court que prévu. Cela en dit long sur l'effondrement de l'Etat islamique dont les jours sont maintenant comptés. D'ailleurs de nombreux combattants disparaissent dans la nature, parfois pour rentrer chez eux discrètement mais le plus souvent pour se fondre dans la population des régions sunnites afin de préparer de futurs attentats.
Dans le même temps, les dirigeants survivants de Daesh se préoccupent des finances du mouvement et organisent le rapatriement, notamment en Europe, de fonds qui serviront à financer des actions terroristes. Les Syriens en auront probablement fini plus tôt que nous avec l'Etat islamique...
Ce qui est certain, c'est que l'armée syrienne a repris plusieurs puits de pétrole dans la région de Deir ez-Zor, et que bientôt plus aucun ne sera aux mains de Daesh. Ce sont ainsi 800 millions de dollars annuels qui ne rentreront plus dans les caisses des islamistes.
Plus au nord-ouest, à 120 km de Deir ez-Zor, le siège de Raqqa, l'ex-capitale de l'EI, se poursuit laborieusement. Les FDS (coalition de kurdes et de rebelles prétendument modérés), avancent lentement sous la houlette des conseillers américains qui arment et financent tout ce petit monde.
Le plan américain était ensuite de descendre le long de l'Euphrate pour se rapprocher de Deir ez-Zor et tenir ainsi toute la rive gauche du fleuve. Pris de court par la rapidité de l'entrée de l'armée syrienne dans la ville, les Américains ont changé de tactique et fait progresser des troupes FDS qui ne participaient pas au siège de Raqqa et se tenaient plus à l'est. Elles n'ont eu qu'à descendre plein sud, et sans opposition, pour se retrouver, dans les faubourgs Est de Deir ez-Zor.
Personne n'a besoin d'elles pour reprendre la ville mais, on l'a compris, ce n'est pas le sujet.
Les Kurdes rêvent toujours d'obtenir une autonomie dans les zones qu'ils peuplent, c'est à dire le nord de la Syrie. Le régime syrien n'a évidemment aucun intérêt à accéder à cette demande mais les Américains ne comptent pas leur demander leur avis. Ils se sont bien sûr ouverts de leurs intentions aux Russes (ils ne peuvent vraiment pas faire autrement) qui ne voient pas cela d'un très bon oeil. Se donner autant de mal pour sauver la Syrie et ensuite accepter sa partition au profit de Kurdes avec qui ils n'ont rien en commun ne peut entrer dans leur stratégie.
Le temps joue plutôt en faveur des Russes, surtout depuis qu'ils se sont, fort habilement, rapprochés des Turcs, au grand dam des Etats-Unis qui espéraient rester en bon terme avec Erdogan par le biais de l'OTAN.
C'est mal connaître la Turquie pour qui la haine des Kurdes dépasse toute autre considération stratégique. Elle occupe d'ailleurs une partie du nord de la Syrie uniquement pour empêcher les Kurdes de tenir l'ensemble de la frontière turco-syrienne. De plus elle vient d'acheter des missiles anti-aériens aux Russes, afin de bien montrer où vont ses préférences du moment.
Jamais les Turcs n'accepteront un Etat kurde à leurs portes. Il sera intéressant de voir comment les Américains résoudront cette équation insoluble. Leurs promesses faites aux Kurdes resteront-elles lettre morte ? Ce ne serait pas la première fois qu'ils auraient cyniquement utilisé un peuple pour ensuite l'abandonner...
On ne peut toutefois écarter l'hypothèse d'une incompréhension totale de la situation et de ses rapports de forces dans la région.
Si les Etats-Unis avaient compris les complexes rapports de force au Proche-Orient, on l'aurait remarqué depuis longtemps...
En attendant, chacun avance ses pions et veut prendre part à la chute de Daesh. Après, Russes et Américains discuteront mais il est certain que Poutine a plusieurs coups d'avance. C'est avec les Iraniens qu'il aurait pu avoir davantage de soucis tant les chiites sont peu enclins aux concessions après avoir tant investi en Syrie. Si les Américains avaient fait preuve d'un peu de subtilité, ils se seraient rapprochés de l'Iran, afin de compenser leur brouille avec la Turquie et de perturber le jeu diplomatique russe. Mais cela aurait déplu à Riyad et Tel-Aviv. Alors ils ont choisi le rapport de force avec la grande puissance perse laissant ainsi un boulevard à Poutine.
On ne s'en plaindra pas et les chrétiens de Syrie non plus.
Antoine de Lacoste