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  • Marine Le Pen dévoile un grave mensonge de l'Elysée dans l'affaire Benalla

  • La cote d’Emmanuel Macron en chute en juillet, 27% seulement lui gardent une opinion positive.

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    Selon un sondage Yougov (demandé par Huffpost & Cnews) du 26 juillet, 62% des Français ont une opinion négative de l’action du chef de l’État contre 27% positive. Il a  perdu 18 points en un mois du côté des partisans des Républicains, qui étrangement soutenaient plutôt, jusque-là, son action.

    Ce sondage ayant eu lieu le 26 juillet, les révélations sur l’ancien collaborateur de l’Élysée Alexandre Benalla étaient encore loin d’avoir été toutes dévoilées, puisque chaque jour apporte son lot au scandale. A cette date seulement 41% des Français interrogés reconnaissaient que l’affaire avait changé leur perception d’Emmanuel Macron (3% en bien, 38% en mal), mais 48% affirmaient qu’elle ne l’avait «pas changé du tout.»

  • Mathieu Bock-Côté : « La nouvelle censure de l'extrême gauche racialiste »

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    Le 23 avril dernier, des militants proches du Parti des indigènes de la République donnaient une conférence à l'université de Nanterre, en plein blocage 

    Mathieu Bock-Côté s'alarme des nouvelles réductions de la liberté d'expression au nom de l'idéologie diversitaire [Le Figaro, 2.08]. Au Québec, plusieurs spectacles ont été annulés en raison de l'« appropriation culturelle » dont ils feraient preuve. Analyse, comme toujours, brillante, juste, qui va au fond des choses.   LFAR

    L'été 2018, à Montréal, aura été celui de la censure, et sa principale victime, Robert Lepage, un dramaturge québécois, dont deux pièces ont été annulées coup sur coup. La première, SLAV, se voulait un hommage aux victimes de l'oppression et tournait autour de chants d'esclaves, alors que la seconde, Kanata, renversait le regard historique traditionnellement posé sur le Canada, en privilégiant celui des Amérindiens par rapport aux Blancs.

    Lepage reconduisait, avec un génie dramaturgique indéniable, une lecture culpabilisante de l'histoire occidentale. Mais, sans le savoir, il était en retard sur la radicalisation du multiculturalisme. La controverse, chaque fois, s'est présentée de la même façon : un groupuscule prétendant représenter une communauté « minoritaire » a surgi pour accuser la pièce de se rendre coupable d'appropriation culturelle, c'est-à-dire d'une forme de pillage symbolique propre à la domination néocoloniale que subiraient les populations « racisées ». Dans un tel contexte, la peur de paraître raciste gagne alors l'espace public et un réflexe d'autocensure s'empare des esprits. Telle est la loi du politiquement correct.

    S'accuser soi-même d'insensibilité à la diversité

    Ainsi, les militants anti-SLAV ont-ils soutenu qu'il était absolument illégitime qu'une Blanche  puisse reprendre des chants composés par et pour des Noirs. Cet argumentaire prônant un principe d'étanchéité ethnique et réhabilitant la race comme catégorie politique est typique de l'extrême gauche racialiste qui entend légitimer par là un authentique racisme anti-Blancs. Il confirme l'américanisation mentale de la société québécoise, poussée à plaquer sur sa réalité une grille de lecture qui lui est totalement étrangère.

    Dans le deuxième cas, les militants amérindiens réclamèrent non seulement d'être consultés à propos du spectacle, mais de participer à sa confection. Certains se demandèrent si, dans cette logique, il fallait accorder un droit de veto aux groupes minoritaires lorsqu'une œuvre prétend traiter de son histoire ou de sa réalité. Chose certaine, l'espace public est aujourd'hui patrouillé par des milices identitaires toujours prêtes à s'indigner dès lors qu'on questionne l'image qu'elles prétendent projeter de leur «communauté».

    Malgré les passions soulevées par le débat, la classe politique, dans son immense majorité, s'est montrée très discrète, à l'exception du chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, qui a dénoncé vigoureusement la situation. Du côté des artistes, rares sont ceux qui ont dénoncé la censure, et les dirigeants du Festival international de jazz de Montréal et du Théâtre du Nouveau Monde, qui devaient accueillir SLAV, se sont même excusés d'avoir heurté la communauté noire montréalaise et de ne pas avoir tenu compte suffisamment de ses préoccupations.

    Ils s'accusèrent ainsi d'insensibilité à la diversité et auraient mérité leur mauvais sort. Plusieurs éditorialistes ont repris ce créneau. Sans endosser la censure, ils dénoncèrent la représentation médiatique insuffisante des minorités, qui serait à l'origine de leur colère légitime. Croyant se placer au-dessus du débat, ils ont repris le discours d'autoflagellation qui s'alimente à une terrible haine de soi. On peut voir dans cette lâcheté une forme de déclaration d'allégeance implicite au nouveau régime multiculturaliste, dont on ne contestera plus les dogmes et dont on reprend le langage.

    Cette querelle est absolument typique de la décomposition de l'espace public en contexte diversitaire, qui met en scène la grande revanche contre la civilisation occidentale, dont on dénonce pêle-mêle la « blanchité », la « binarité », le caractère « hétéropatriarcal » et ainsi de suite. L'heure serait venue de la décolonisation de la vie publique, ce qui supposerait d'abord la censure de la perspective majoritaire, nécessaire à la multiplication des paroles minoritaires.

    L'œuvre d'art n'a plus d'autonomie propre

    Les doléances s'accumulent publiquement avec la multiplication des catégories les plus improbables de dominés, comme on l'a vu avec l'emballement récent, dans le monde anglo-saxon, autour d'une pétition pour que Netflix suspende la diffusion d'Insatiable , une série annoncée pour le mois d'août accusée de «grossophobie». Pour sauvegarder l'estime de soi des différentes identités engendrées par la société diversitaire, leurs représentants autoproclamés seront en droit de déterminer en quels termes on devra parler d'elles. Celui qui prend la pose victimaire s'assure un privilège moral dans la vie publique.

    L'œuvre d'art n'a plus d'autonomie propre: elle n'a de valeur qu'à travers la mission idéologique qu'on lui prête. Fait-elle la promotion de la diversité, de l'inclusion, des migrants, de la fluidité des identités sexuelles et ainsi de suite ? Si elle peut être mise au service de la bonne cause, et pour peu qu'elle soit autorisée par les comités diversitaires consacrés, elle sera célébrée, et probablement même financée.

    Le Conseil des arts du Canada (CAC), d'ailleurs, a ainsi précisé que ceux qui veulent réaliser une œuvre d'art concernant les populations amérindiennes devront manifester publiquement leur respect à leur endroit, sans quoi leur demande de financement ne sera pas considérée. Comme l'a expliqué il y a quelques mois le directeur du CAC, « ce qu'on dit, c'est que, quand la proposition vient d'artistes qui sont blancs, il faut qu'on ait une preuve, une démonstration que, dans leur démarche artistique, les artistes qui proposent quelque chose soient en lien, en discussion, soient en consultation avec les autochtones ». On comprend jusqu'où mènera la généralisation de ce principe, qui consiste à réintroduire le délit de blasphème au nom du respect de la diversité.

    On en tirera une leçon d'ordre général, valable pour les deux côtés de l'Atlantique : la question de la liberté d'expression pose directement celle du régime dans lequel nous vivons. Quelles sont les conditions d'entrée dans l'espace public ? Qui est autorisé à se prononcer sur les questions d'intérêt général ou particulier ? Faut-il élargir ou rétrécir les paramètres de l'espace public ? La tendance lourde, aujourd'hui, est à leur rétrécissement. Tout pousse à une forme nouvelle de censure, qui justifie même l'ostracisation médiatique des mal-pensants et leur disqualification morale. Tôt ou tard, il faudra, pour assurer la revitalisation démocratique de nos sociétés, entreprendre la restauration des conditions nécessaires à la liberté d'expression et à une délibération publique délivrée du chantage des groupuscules fanatisés qui réclament le droit de faire taire ceux qui ne chantent pas leurs vertus. 

    Mathieu Bock-Côté        

    4047151000.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politiquevient de paraître aux éditions du Cerf [2016].

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • L’honneur retrouvé de Daniel Crépet, ancien militaire décoré de la croix de guerre et devenu SDF…

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    N’allez pas chercher la détresse aux antipodes alors qu’on peut la trouver tous les matins, en bas de chez soi. Là où on la croise, mais là où on ne la voit pas forcément. Son visage est anonyme, le plus souvent. Bien sûr, la vêture peut nous en dire beaucoup, surtout quand aussi fatiguée que le visage. Car cette détresse est avant tout à visage humain.

    La détresse du lointain relève, elle, ou des statistiques ou du matraquage médiatique. À force de surexposition, une certaine distance s’impose d’elle-même, malgré les afféteries mondaines. Au défunt Louis Pauwels, cofondateur du Figaro Magazine, à qui l’on demandait ce qu’il « faisait contre la faim dans le monde », il répondait : « Je mange ! » Aujourd’hui, qui peut dire que le sort des « migrants » l’empêche de dormir ou de manger ? Poser la question équivaut à y répondre.

    Mais la misère près de chez vous, c’est une tout autre affaire. C’est l’homme qu’on doit enjamber sur le trottoir pour aller travailler avant de rentrer chez soi. Sauf que l’homme ou la femme en question n’a ni « travail » ni « chez-soi ». On l’évite ? Oui, bien sûr qu’on l’évite, tant cet être vous ressemble, la plupart du temps. C’est vous, si l’on avait mal tourné, si la vie en avait décidé autrement.

    Combien de gens ont dû enjamber ou contourner un pauvre hère du nom de Daniel Crépet ? Un sacré paquet, assurément. La peur qu’il ne vous interpelle, vous agrippe ou même vous demande une pièce. Alors qu’il ne demande rien. Même si tout lui a été pris. Puis vient un jour où ce visage déjà fermé se ferme à jamais.

    C’est le sort funeste qu’a dû connaître Daniel Crépet, à la mi-juillet, à Poissy, dans les Yvelines, département francilien où Trappes côtoie Versailles ; « terre de contrastes », tel que généralement écrit dans les guides touristiques. Dans sa jeunesse, Daniel Crépet a dû porter beau : ça se voit encore sur sa dépouille. Ce n’est pas l’âge qui a flétri ses traits, seulement sa vie, une drôle de vie dont personne ne sait rien. Au fait, pourquoi Daniel Crépet ? Dans les poches de ses hardes, nul papier d’identité. Mais juste une feuille de papier sur laquelle sont écrits ces deux mots : Daniel Crépet.

    Les services municipaux veulent pourtant en savoir un peu plus avant de l’envoyer dans la fosse commune. On cherche donc. Avant de se rendre compte que cet homme n’est pas le premier venu, s’étant engagé dans l’armée en 1988, au 501e régiment de chars de Rambouillet. Et d’apprendre qu’il a participé à l’opération Daguet, lors de la première guerre du Golfe, en 1990, entre autres combats en Afrique, avant de quitter la grande muette en 1992. Depuis, malgré une croix de guerre, entre autres décorations reçues pour ses mérites, Daniel Crépet, déjà lui aussi muet, s’est tu.

    Sa famille était sans nouvelles de lui. Immédiatement, ses anciens frères d’armes organisent une collecte afin qu’il puisse être décemment inhumé. Il faut cinq mille euros ? On en récolte bien plus. On l’enterre même avec les honneurs. À Poissy, tel qu’il se doit. En présence du maire, d’un député et d’un sénateur. Le premier édile, face à sa dernière demeure, déclare : « Nous rendons aujourd’hui hommage à un soldat français dont certaines cicatrices ne se sont jamais refermées. » Qu’est-ce qu’ils en savent ? Rien, ou pas grand-chose.

    Qui pourrait leur en vouloir, d’ailleurs ? Qui sommes-nous pour juger, comme dirait le pape François ? Et qui sait ce qu’il peut bien se passer dans la tête d’un homme ? Ce que l’on sait, en revanche, c’est que si un quelconque samaritain de passage avait consacré à ce pauvre hère ne serait-ce que quelques instants d’un temps donné pour précieux, Daniel Crépet aurait éventuellement pu retrouver un peu de sa stature d’antan, au lieu de partir, recroquevillé sur le bitume.

    Là où il se trouve désormais, l’hommage de la France reconnaissante lui fait peut-être un peu chaud au cœur. Ça aurait pourtant coulé de source que, de son vivant, l’État se soit montré moins indifférent à son endroit. Repos, soldat Crépet ! Vous pouvez fumer, maintenant ; comme on disait autrefois à l’armée.

    Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/lhonneur-retrouve-de-daniel-crepet-ancien-militaire-decore-la-croix-de-guerre-et-devenu-sdf/

  • Loi sur le « harcèlement » : l’hypocrisie colossale d’une société devenant folle

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    Pendant 50 ans, les politiciens ont livré les jeunes femmes françaises les plus fragiles, filles de prolos des banlieues (déclassées, déracinées du monde rural etc.), comme de la chair fraîche pour des ordures arriérées venues du Tiers-Monde. Des décennies de persécutions racistes silencieuses à base de viols, d’intimidations, de brutalités quotidiennes, de conversions forcées…

    Et à la fin, nous avons une ex-blogueuse pornographe de troisième zone (Schiappa, devenue, comme de juste, « ministre »), qui nous sort une « loi » pour pénaliser le regard des hommes…
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  • 56% des Français pensent que les dirigeants populistes défendent aussi bien la démocratie que les dirigeants occidentaux traditionnels

    – 56% des Français estiment que les dirigeants populistes défendent aussi bien la démocratie que les dirigeants occidentaux traditionnels
    – 24% pensent que les populistes défendent moins bien la démocratie
    – 20% pensennt qu’ils la défendent mieux

    Sondage IFOP/Atlantico : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/07/115732-Rapport-ATL.pdf

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  • Un “raclette gate” pour le président de l’Assemblée – Journal du Jeudi 2 Août 2018

    1) Politique / Un “raclette gate” pour le président de l’Assemblée

    Petites raclettes entre amis, ballades en vélo, chauffeurs… le président de l’Assemblée Nationale est loin de montrer le chemin à suivre pour faire des économies. Une illustration supplémentaire qui prouve que le monde d’après d’Emmanuel Macron est tout bonnement un mirage.

    2) International / Trump : l’étonnante réussite économique

    Avec 4,1 % de croissance au deuxième trimestre, l’Amérique de Donald Trump carbure… en dépit des critiques souvent excessives le trublion milliardaire devenu président est en passe de réussir son pari en matière d’économie.

    3) Espace / A la découverte des météorites

    4) L’actualité en bref

    Pour ceux qui n’arrivent pas à lire cette vidéo, regardez là sur RuTube (juste après)

    Lien Rutube :
     
  • Quand le Parti communiste touchait l’argent de Moscou

    argent du PCF.jpgC’est à partir des années 1950 que la DST acquiert la conviction qu’elle peut remonter les filières du financement occulte du PCF par son homologue soviétique. Deux raisons à cela. D’abord, en 1952, la brigade financière de la DST que vient de créer le commissaire Jean-Paul Mauriat effectue à Paris une perquisition à la Banque commerciale pour l’Europe du Nord (BCEN), banque alimentée à 98% par des capitaux de la Gosbank, la banque d’État soviétique. Une semaine durant, sous l’œil flegmatique de son directeur, Charles Hilsum, la DST photographie par milliers les documents comptables et apprend comment fonctionne le circuit financier communiste. De plus, en 1962, grâce à son adjoint Robert Xoual, le commissaire Louis Niquet, patron de la section Manipulation (E2) de la DST, entrera en contact avec un ancien résistant comme lui, qui a été victime d’une purge au sein de la direction du PCF : Auguste Lecœur, l’ex-secrétaire de l’organisation que L’Humanité a appelé le « flic Lecœur » en 1954, sans savoir qu’un jour il livrerait les secrets intimes du Parti. 
         Ce qu’il révèle confirme que, dès sa création fin 1920, le PCF n’a certes pas croulé sous « l’or de Moscou », comme le dit la presse anticommuniste, mais qu’il a reçu de manière constante, comme tous les partis frères, une aide non négligeable via l’internationale communiste (Komintern), dont le PCF a été jusqu’en 1943, date de sa dissolution par Staline, la section française. 
    Jérôme, Gosnat, Plissonnier : les hommes des finances 
    Le système de réseaux qui permet l’acheminement de fonds au Parti français plonge donc ses racines avant même sa fondation, à la naissance du Komintern en 1919. Sa section des liaisons internationales (OMS) distribue des fonds secrets en décembre 1919, sous forme de pierres précieuses en provenance des bijoux du tsar, pour une valeur de 2,5 millions de roubles (l’équivalent de 800 000 euros actuels), au militant Fernand Loriot afin que son groupe organise un travail fractionnel au sein de la SFIO, provoquant la scission du Congrès de Tours, le 30 décembre 1920, et la naissance de la Section française de l’internationale communiste (SFIC), futur PCF. 
         Chaque section du Komintern possède ses structures propres, des sociétés écran pour gérer ces fonds afin de financer, sinon la révolution, du moins le bras de fer que constitue la « lutte des classes » contre les « deux cents familles » possédantes. 
         A la direction du PCF, des spécialistes s’occupent de ces finances. C’est le cas de Michel Feintuch, alias « Jean Jérôme », juif originaire de l’ex-Galicie autrichienne, qui va jouer un rôle essentiel pendant la Seconde Guerre mondiale et jusque dans les années 1980. Vient ensuite Georges Gosnat, qui a organisé en 1936, avec Jean Jérôme, la compagnie France-Navigation, dont la flotte achemine les militants des Brigades internationales en Espagne. Trente ans plus tard, Georges Gosnat tient les cordons de la bourse et gère l’entrelacs d’entreprises liées au PCF ainsi que les subventions venues d’URSS. Ancien communiste, puis directeur dans les années 1970 du journal Politique-Hebdo, Paul Noirot précise leur rôle dans ses mémoires : « Le pouvoir politique de l’argent est, dans le parti, infiniment plus grand qu’on ne l’imagine. Des hommes comme Georges Gosnat, pratiquement trésorier à vie, ou comme Jean Jérôme, grand maître du commerce et de la banque, disposent, par ce qu’ils savent et ce qu’ils font, d’une influence réelle sans rapport avec leurs responsabilités officielles. » 
         Dans ce cadre, un troisième homme clef apparaît à partir des années 1950 : Gaston Plissonnier, à la fois « éminence grise » des secrétaires généraux successifs – Waldeck Rochet, Georges Marchais, Robert Hue – et homme des liaisons directes avec les services soviétiques, qui lui ont d’ailleurs donné le nom de code de « LANG ». Le système financier que gère la troïka Gosnat-Jérôme-Plissonnier couvre aussi les relations avec un groupe d’entreprises commerciales qui ont l’exclusivité des rapports avec les pays communistes, reversant des fonds au PCF, ce qui constitue une forme détournée de subvention. La plus connue, Interagra, est dirigée par Jean-Baptiste Doumeng, le « milliardaire rouge ». 
    Deux millions de dollars par an sous Brejnev 
    Dans les années 1950, les fonds soviétiques parviennent grâce au Fonds syndical international d’aide aux organisations ouvrières auprès du Conseil des syndicats roumains, une société écran qui distribue des subventions aux partis communistes d’Europe occidentale. En 1954, sous Nikita Khrouchtchev, le PCUS achemine 5 millions de dollars au PCF. Mais dix ans plus tard, en 1964, cette somme se réduit à 2 millions et restera à ce niveau pendant toute l’ère Brejnev (1964-1982). Le PCF demeure toutefois le deuxième parti subventionné d’Europe, après le Parti communiste italien (PCI)
         Le système d’approvisionnement varie. Une filière habituelle est celle de la BCEN, dirigée à Paris dans les années 1970 par l’ancien député Guy de Boysson, et surtout l’homme charnière, le vice P-DG Vladimir Ponomarev, cousin de Boris Ponomarev, chargé des liaisons du PCUS avec les partis frères. En 1979, le journaliste d’extrême droite Jean Montaldo publie Les Secrets de la banque soviétique en France (Albin Michel), un livre fondé sur les archives bancaires de la BCEN qu’il affirme avoir ramassées dans « 243 sac [poubelles] qui traînaient sur la chaussée »... En tout cas, les secrets de la BCEN, jadis percés par la DST, sont étalés au grand jour. Et l’on comprend comment des fonds sont virés de Moscou sur des comptes français. 
         Autre conduit qui sera révélé après la chute de l’URSS : des émissaires du 5ème département (France) du 1er directoire du KGB convoient des sommes dans des valises à double fond. En cas de sommes très importantes (comme en période électorale), le 14ème département, spécialiste des opérations ultrasensibles, se charge de transférer l’argent. Il arrive aussi que des émissaires d’autres pays de l’Est jouent un rôle dans ces transferts financiers. Ainsi, après la chute du Mur de Berlin en 1989, Armin Riecker, ancien diplomate espion est-allemand, expliquera comment en 1979, basé à Paris, il avait été chargé d’apporter une « mallette bourrée d’argent » à Ghislaine, la secrétaire de Gaston Plissonnier... 
    Les « chemises spéciales » signées Plissonnier 
    Désormais, le nom du dirigeant bourguignon, surnommé le « secrétaire perpétuel », va apparaître dans tous les documents trouvés dans les archives soviétiques, après la chute du communisme à l’Est. La presse russe publie des documents issus de l’ancien sérail communiste. C’est ainsi que l’on retrouve les « chemises spéciales » (osobie papki, OP), estampillées « top secret » avec des quittances : ainsi, l’OP du 21 août 1978 contient une quittance signée par Gaston Plissonnier pour un million de dollars au profit du PCF (d’autres enveloppes, moins importantes, sont destinées aux partis des Caraïbes et de La Réunion). Au total 20 millions sont distribués pour les partis frères. 
         Au début des années 1980, les budgets baissent encore. Que s’est-il passé ? D’une part, le PCUS n’arrive plus à contrôler la direction et la politique des partis d’Europe, et ne voit pas pourquoi il continuerait à servir de « vache à lait ». D’autre part, avec l’accession de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir, et sa politique de Glasnost (transparence), on assiste à une révision totale des relations entre partis communistes. Puis à la chute finale. 
         En témoigne, la dernière année où le PCF reçoit des subsides, un courrier adressé à Mikhaïl Gorbatchev par un de ses adjoints : « Gaston Plissonnier a fait savoir que Georges Marchais lui a demandé de solliciter auprès de vous une aide supplémentaire pour le PCF. Cette demande concerne l’élection présidentielle de 1988. [ ...] Dans ces conditions, a dit Gaston Plissonnier, nous nous tournons vers notre frère, le PCUS, comme c’était la coutume dans le passé, pour qu’il nous accorde une aide supplémentaire de 10 millions de francs. » Anatoli Dorynine répond à Plissonnier qu’il est « possible de satisfaire partiellement les camarades français », non sans lui rappeler qu’ils ont déjà reçu, en 1987, 2 millions de dollars du Fonds international d’assistance aux organisations ouvrières et de gauche. In fine, le PCF devra se contenter d’un million de dollars. Et tandis que ce dernier redevient progressivement, par sa taille, le petit parti des années 1920, ses militants nouvelle manière affirment désormais que leur indépendance n’a pas de prix. 
    Rémi Kauffer, Histoire secrète de la 5ème République

  • Paul Jorion à propos de la saisie de notre épargne lors de la prochaine crise

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    Au cours d’une émission économique de Boursorama, Paul Jorion, spécialiste de la Finance, déclare que « lors de la prochaine crise, les gens qui ont de l’argent devront renflouer les caisses ». Il parle des épargnants, bien sûr, pas des banksters et autres usuriers internationaux.