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anti-national - Page 1133

  • La trahison des élites françaises

     

    La trahison des élites françaises
    Il est certes légitime de s'interroger sur la nature actuelle du peuple, tel qu'il a dérivé depuis une trentaine d'années, cédant aux sirènes corruptrices de la consommation de masse, gobant tous les mensonges des politiciens, jetant sa mémoire historique aux orties.

    Néanmoins, ceux qui votent Marine Le Pen sont issus de ce peuple, et même si leurs motivations ne sont pas édifiantes, c'est toujours mieux que rien. En Italie, c'est Beppe Grillo qui attire le vote protestataire. Il n'est sans doute que cela, hélas !

    Toutefois, l'une des questions essentielles qui vaudrait autant que d'ausculter sans cesse la France d'en bas, est d'essayer de comprendre pourquoi, en masse, les responsables politiques sont passés dans le camp du mondialisme apatride marchand, et pourquoi ils ont abandonné, comme un seul homme, le peuple français (et c'est le cas aussi dans les autres pays européens).

    Il aurait pu y avoir une partie d'entre eux se détachant du troupeau, et assumant un combat rugueux contre l'esprit de capitulation. Ce qui restait de gaullistes au RPR chiraquien aurait pu jouer ce rôle, et l'on a cru, espérer un moment que le refus de participer à la seconde Guerre du Golfe en était le signe. Malheureusement, les ténors d'un néogaullisme affiché par intermittences, de Villepin, Alliot-Marie, Juppé, se sont rendus, de grâce ou de force, à la raison dominante de l'oligarchie. Le Parti communiste, dont les positions, dans les années soixante, rejoignaient implicitement celles de la droite patriote, avait sans doute, potentiellement, des virtualités à contester la dérive libérale du pays, et l'abandon de la Nation, voire des pouvoirs étatiques en matière économique. Mais sa collusion avec un Parti socialiste atlantiste, et la chute de l'empire soviétique, qui illustrait une contestation occidentalisée triomphale de l'idéologie marxiste, et, partant, de toute espèce de politique s'inspirant des principes de gauche, ne lui laissaient guère espérer, ses effectifs fuyant le navire naufragé, qu'une petite place au soleil, pour ses notables, moyennant une attitude docile et « compréhensive ». Hue, Gayssot, Buffet seront ces traîtres qui basculeront le « parti de la classe ouvrière » en groupement bobo, ouvert aux revendications sociétales, et faisant la part belle à la « diversité ».

    Quant à l' « extrême droite », telle qu'elle émergea des années de plomb de la Guerre d'Algérie, on sait qu'elle se retrouva dans la figure emblématique de Jean-Marie Le Pen, non sans ambiguïtés, lesquelles apparaissent ouvertement, dans le contexte d'une Europe largement inféodée aux intérêts états-uniens et sionistes. Car la lutte d'après-guerre contre le « péril communiste », une fois l'hypothèque des guerres coloniales révolue, laisse jouer encore le réflexe « occidentaliste », assimilé au libéralisme économique, aux valeurs bourgeoises de sécurité et de « christianisme » sociétal, ou, à la rigueur, à la prédominance de la « race blanche », dont, in fine, les meilleurs défenseurs s'avéreraient être les USA et Israël.

    Inutile d'évoquer l'"extrême gauche", qui ne l'est que du mondialisme conquérant, paravent internationaliste du dérèglement planétaire marchandisé.

    Il faudrait cependant, avant d'évaluer la classe politique française actuelle, la replacer dans une longue histoire, qui prend ses racines dans l'état de la France d'avant guerre. Il serait nécessaire de lire l'ouvrage fondamental de Simone Weil, L'Enracinement, qui détaille le vide idéologique et spirituel de l'élite politique qui prit les rênes du pays après la grande boucherie de 14-18. Car s'il est un déclin de la France, il est à situer non seulement dans la dépression démographique que le conflit mondial provoqua, mais aussi dans l'abdication de toute volonté et de toute énergie, dans la diffusion, l'universalisation, par-delà les clivages politiques, de la veulerie, du cynisme, de l'affairisme et d'un pacifisme bêlant, lequel était plus le signe de la lâcheté que d'une idéologie inspirée de Ghandi. Chacun cherchait alors à s'en tirer le mieux possible, prolétariat, paysannerie, bourgeoisie, politiciens et soldats. On sait ce qui advint en juin 40.

    A vrai dire, Simone Weil situe le clivage historique entre le peuple et l'élite française au traumatisme de la Commune, qui a détaché les classes supérieures du sort des classes "dangereuses", et a ancré dans la vision populaire la certitude amère qu'elle ne pouvait plus avoir confiance en la Nation.

    L'esprit de guerre civile larvée, de capitulation nationale, d'égoïsme chafouin, de cynisme tartufard, on peut le reconnaître encore en mirant le petit écran, notamment dans les interventions de la caste journalistique et dans celles, stipendiées, des experts de tous poils, qui ont singulièrement proliféré et prospéré depuis Radio Paris.

    Finalement, la « divine surprise » ne fut pas tant la chute d'un arbre que d'aucuns pressentaient pourri jusqu'aux racines, que la réaction d'orgueil d'une poignée d'hommes, mus par l'amour de la France et le souvenir de ses mémoires (culturelle, religieuse, guerrière, populaire, ouvrière...). On peut dire que ces êtres libres, parfois humbles, isolés, résistant au lâche soulagement, à l'esprit de collaboration et au matérialisme neurasthénique, ont porté haut le drapeau de la Nation.

    Ils eurent à affronter aussi les réticences, voire l'hostilité des puissances anglo-saxonnes, qui pressentaient la domination américano-anglaise des lendemains de victoire, et qui ne voulaient pas d'une France placée dans le camp victorieux. Car la France, malgré ses fils défaillants, a toujours cru qu'il était de son devoir de défendre certaines idées d'honneur, de liberté et de générosité. Que ce discours ait parfois été en porte-à-faux avec la réalité est un autre problème. Sans lui, il n'y aurait pas eu De Gaulle.

    On ne comprendra pas le sursaut français d'après-guerre si l'on ne rappelle pas la mystique de la Résistance, le programme social et politique du C.N.R., l'élan donné par des habitudes de sacrifice et la fraternité de combattants qui, de droite et de gauche, ont ensemble, dans le sang et la souffrance, affronté l'Occupant. Là fut le vrai miracle français.

    Mais la quatrième République, c'est encore la France d'avant-guerre, ses magouilles, sa petitesse, son esprit de défaite. Le coup de 58 était-il une anomalie, ou l'expression directe de la volonté populaire ?

    Probablement les deux. Pour ceux qui ont vécu à cette époque, il est indéniable que le projet gaulliste, largement au-dessus de l'influence économique du pays, était exaltant, ambitieux, un peu fou. Les « réalistes » libéraux ont assez critiqué le général en le traitant de Dom Quichotte, tandis qu'à gauche on l'accusait de fascisme. Toutefois, la grandeur résidait encore dans une partie du peuple, et dans les cadres gaullistes et communistes qui se souvenaient de la Résistance.

    Ces cadres ont maintenant disparu. Ne restent que des nains, des médiocres, des lâches et des épiciers avides de récupérer des miettes du système oligarchique mondial, que le Général avait d'ailleurs pressentis. Ne disait-il pas qu'après lui, ce serait, non le vide, mais le trop plein ? On voit dorénavant de quelle nature sont les crabes qui garnissent le panier ! La caste politique française a fait le choix de se fondre dans l'hyperclasse atlantiste aux dépens d'un peuple qui a la faiblesse de voter encore pour elle.

    A tous points de vue, la situation n'est pas sans analogies avec juin 40. Notre armée est sous commandement ennemi, notre économie est ruinée ou pompée par le concurrent déloyal, l'information est dans les mains d'une force propagandiste, l'administration et l'Etat sont dirigés par une puissance ennemie de la Nation. Malheureusement, l'Eglise, en partie, et contre ses intérêts de force spirituelle ayant la vocation de guider le peuple, est pleine de complaisance avec l'idéologique dissolvante de la modernité.

    La France, l'Europe enracinée, sont-elle finie, boutées hors de l'Histoire ? Apparemment, tout se conjugue pour qu'il en soit ainsi, et avant tout la trahison des élites. Mais rien n'interdit de s'inspirer de la geste des grands ancêtres, de ceux qui relevèrent la France quand elle gisait, déshonorée, bafouée, humiliée, dans la boue.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com
  • La gauche institutionnelle et son combat contre les valeurs

    Avec une constance idéologique qui n’a d’égal que son aptitude à dissimuler ses intentions véritables, la gauche a décidé d’anéantir les fondements séculaires qui structurent en profondeur la société française.

    Au fil de réformes ‘‘sociétales’’ habilement programmées, une puissante offensive souterraine est à l’œuvre : celle-ci demeure dès lors bien peu perceptible par une opinion publique largement anesthésiée par la propagande libertaire du système politico-médiatique en place. Les signes récents qui se multiplient ici ou là nous persuadent en tous les cas de la détermination des activistes de la gauche institutionnelle, aujourd’hui solidement installée à la tête de l’Etat, à bouleverser patiemment tous nos repères ancestraux au nom d’une conception dévoyée de la modernité, en réalité toute acquise aux dogmes permissifs du matérialisme ambiant. Au cœur de ce projet politique subversif, un objectif domine : la destruction méthodique du cadre anthropologique qui configurait depuis toujours la conception universelle de l’homme, dans le but inavoué de promouvoir l’émergence d’un homme nouveau qui serait dépouillé des attributs de son irréductible dignité.

    Contre l’avis de la majorité silencieuse des Français, le pouvoir socialiste s’apprête à adopter la loi autorisant le ‘’mariage’’ entre personnes homosexuelles, en attendant de faire inscrire dans notre droit ses inévitables prolongements législatifs, de la procréation médicale assistée à la gestation pour autrui : après avoir fait son entrée discrète dans les manuels scolaires dès la rentrée 2011, la théorie anglo-saxonne du gender, - qui récuse la différence naturelle des sexes pour mieux promouvoir une conception déstructurée de la sexualité - trouve ici une formidable consécration normative. Pour convertir les esprits, surtout les plus vulnérables, les prosélytes ne manquent pas à l’appel : appliquant par avance les consignes de son collègue au gouvernement, Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, qui invitait début janvier 2013 les recteurs d’académies à « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités », Najat Vallaud-Belkacem n’a-t-elle pas su, en ministre zélée, porter la bonne parole dans l’enceinte des établissements scolaires dès octobre 2012 pour y vanter les mérites du ‘‘mariage’’ homosexuel auprès de nos chères têtes blondes !

    Puisque que le terme de parent remplacera sous peu celui, beaucoup moins neutre, de père et mère, - non sans ce séisme législatif ne bouleverse par ailleurs les règles de la filiation - pourquoi, dans la foulée, ne pas profiter de cet effet d’aubaine, au nom de la « lutte contre les stéréotypes », pour débaptiser l’école maternelle et remplacer cette appellation, comme le suggère Sandrine Mazetier, député PS, par la dénomination de « première école » ou celle d’« école élémentaire » qui neutraliserait enfin toute « charge affective maternelle » ! Témoignant d’une volonté sournoise d’abolir toutes les différences y compris et surtout dans le champ sémantique, cette proposition passablement surréaliste a pour elle malheureusement d’être en cohérence avec l’esprit du temps présent : n’est-ce pas en effet sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy que l’usage administratif du mot « mademoiselle », au parfum si suranné, fit les frais de cette détestable « novlangue » à raison de son caractère jugé « discriminatoire ». Georges Orwell, encore et toujours….

    Pour nos gouvernants socialistes, la mutation anthropologique doit s’accompagner d’une révolution toponymique qui épouserait une mémoire historique ‘‘revisitée’’, exclusive autant que possible de toute allusion à l’histoire de l’Ancien régime ou au passé colonial de la France. La refonte controversée de nos manuels scolaires, expurgés ces dernières années des références traditionnelles aux évènements marquants de l’Histoire de France ou de toute lecture chronologique de notre passé, encourage bien des municipalités socialistes à normaliser leurs toponymie, à l’exemple de la municipalité de Rouen qui a débaptisé récemment le ‘‘Salon Louis XVI’’ de l’hôtel de ville pour le renommer "Salon République", postérité révolutionnaire oblige ; car nul ne doit ignorer que la France est bien née sous X en 1789 ! Sous le prétexte commode d’attribuer le nom du poète Aimé Césaire, alors disparu, à un lieu de la ville de Gonesse, n’a-t-on pas vu dans le même esprit les édiles socialistes de cette commune du Val d’Oise, quelques années plus tôt, profiter de la circonstance pour débaptiser au passage la place Maréchal Lyautey dont le nom est assurément beaucoup moins conforme au politiquement correct ?

    En relançant récemment la question du droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, le pouvoir socialiste exhume enfin, dans un dessein purement électoraliste, une promesse de campagne présidentielle qui heurte profondément les traditions républicaines de la France. Sur cette question éminemment symbolique, on oublie trop souvent que le droit de vote a toujours été, en France, indissociable de la citoyenneté que seule confère, en droit, la qualité de ressortissant français. Alors que, sous l’effet anxiogène d’une immigration devenue incontrôlable, la population de notre pays se recompose en profondeur, - altérant par là-même l’homogénéité des traits culturels d’une civilisation encore marquée par sa dimension catholique traditionnelle - le maintien légitime du lien indissoluble entre le droit de vote et la nationalité demeure vital : concevoir autrement le droit de vote serait donc porté ouvertement atteinte aux ressorts d’un ‘‘pacte républicain’’ depuis toujours ordonné au bien commun.

    De fractures anthropologiques en ruptures consommées avec les traits authentiques de notre civilisation, jusqu’où ira donc la frénésie dogmatique d’une oligarchie socialiste qui se sait cependant bien peu soutenue par une base militante davantage préoccupée par les questions économiques et sociales ? Nul ne le sait encore mais, avec une droite parlementaire frileuse, qui peine à tenir un discours véritablement décomplexé sur toutes ces questions capitales, il y a urgence à réagir intensément pour ceux qui, refusant pareilles dérives mortifères, entendent ne pas se soumettre à la dictature du relativisme absolu : les partisans résolus d’un conservatisme éclairé doivent désormais prendre le maquis, dans l’action politique comme dans le débat des idées, en demeurant fidèlement attachés au credo des valeurs spirituelles et morales de la France.

    L’AF 2857  http://www.actionfrancaise.net

    * Karim Ouchikh est président exécutif de Souveraineté, indépendances et libertés

  • Culture de mort : les bien-pensants dénoncent les propositions d’alternatives à l’avortement

    Un article du Monde s’en prend aux sites d’information sur l’IVG tenus par des associations pro-vie, tels que EcouteIVG.org, ou bien SOSbébé. Ce que dénonce le Monde ? Le manque de neutralité des sites en question. Mais peut-on être neutre face aux questions relatives à la transmission de la vie et au sort de l’embryon humain ? Et en quoi consisterait alors une telle neutralité ? Le planning familial, par exemple, est-il neutre sur la question de l’avortement ?

    Quoiqu’il en soit, Le Monde déplore que la vérité soit dite sur les dangers physiques et psychologiques de l’avortement, il déplore surtout que les sites en questions puissent offrir des alternatives à un acte dont personne ne nie pourtant le caractère dramatique. N’est-ce pas là non plus la preuve d’un regard proprement idéologique porté sur l’avortement, considéré alors comme l’étendard symbolique d’une bataille menée au nom du féminisme ? Car qu’est-ce qui est en cause finalement : que l’on puisse proposer une autre solution que l’avortement aux femmes en détresse ? Que l’on puisse trouver une alternative à cela ?

    Preuve de la grille de lecture idéologique de ces pseudos-journalistes : aucun mot sur la validité des informations, en tant que telles, portées à la connaissance des visiteurs sur les sites pro-vie ! Et pour cause, le sérieux des sites en question, derrière lesquels travaillent des médecins et du personnel spécialisé, ne peut être mis en cause. Ce qui anime donc les journaleux, ce n’est pas la recherche de la vérité, c’est simplement que des sites relatifs à l’avortement puissent être tenus par des personnes qui ne partagent pas leur point de vue sur l’IVG !

    http://www.contre-info.com/

  • Sciences éco ? Non : pensée unique !

    La réforme du lycée se met doucettement en place dans la plus grande impréparation. Il faudra parler plus à fond de cette initiative du gouvernement de Sarkozy visant à moderniser l'enseignement sur fond de technologies nouvelles et d'abandon de plus en plus appuyé de la culture littéraire. En attendant, je viens de découvrir le programme de « sciences économiques et sociales » sur lequel nous allons nous arrêter aujourd'hui. La grande nouveauté de la classe de seconde par laquelle la réforme commence est la mise en place d'« enseignements d'exploration » (où l'on a casé le latin et le grec, objets d'une précédente chronique) qui sont au libre choix des élèves, pourvu qu'ils optent pour au moins une matière économique. Si le programme est assez succinct, les nouveaux manuels de sciences économiques et sociales ne le sont pas moins... À quoi s'ajoute un fort penchant idéologique qui mériterait (une fois de plus) une levée de boucliers des parents.
    Le voici donc, le tout nouveau manuel à peine sorti des presses des éditions scolaires Belin, trop tard pour coïncider avec la rentrée scolaire et bien trop tard pour que les professeurs affectés à cette nouvelle matière aient eu le temps de préparer leur cours... Comme tant de manuels actuels, sa surface est occupée au bas mot au tiers (un tiers qui se rapproche de la moitié) d'illustrations, de bulles, de schémas envahissants ; quant aux textes, une belle part en est puisée dans la presse quotidienne et magazine. Courts, surtout, les textes. Dès qu'il y a plus de deux ou trois paragraphes, comment attendre de nos jeunes lycéens qu'ils s'attellent à la lecture ?
    C'est pourquoi, sans doute, le manuel est visuellement conçu comme un site Internet, avec ses mots-clefs et sa mise en page incitative au zapping.
    Je ne vous parle même pas du goût des illustrations qui varient du moche au banal en passant par la photo digne de figurer à l'examen de passage du code de la route ici, c'est pour faire dire à l'élève qu'un radar est un « bien public » qui « produit un service » sur les routes.
    L'idée du programme est de fournir à tous les élèves de seconde des notions d'économie et de sociologie aptes à les aider à bien choisir leur orientation future dans des études qui « débouchent sur des postes d'encadrements nombreux et variés aussi bien dans la fonction publique que dans le secteur privé » (Bulletin officiel de l'Education nationale, numéro spécial du 29 avril 2010). Mais point trop n'en faut... « Les objectifs d'apprentissage retenus pour cet enseignement d'exploration sont volontairement limités et ne doivent pas conduire à une étude exhaustive des notions et des outils figurant dans le programme », assure le même numéro du BOEN.
    Le résultat ? Une série de « thèmes » qui seront effleurés tout au long de l'année et où l'accent est mis - c'était à prévoir - non sur l'esprit d'entreprise et le rôle social et humain du travail ; mais, comme on le voit dans la traduction en manuel des exigences du programme, sur les inégalités, le réchauffement climatique, et même l'idéologie de genre. La discrimination positive affleure, la tarte à la crème est partout.
    Idéologie de genre, mais oui : au chapitre de la « socialisation » (page 148 du manuel Belin), on apprend « comment la famille "fabrique" filles et garçons ». On laisse la parole à Christian Baudelot et Roger Establet, sociologues de gauche et grands pourfendeurs de « l'école capitaliste en France ». Ils expliquent comment, par la description pleine de préjugés des garçons et des filles, les exigences différentes, les encouragements à l'autonomie réservés à ces messieurs plutôt qu'à ces demoiselles, les « jouets sexués », on « fabrique » les sexes. « Bref tout cet ensemble de comportements différenciés, de stimulations, d'attentes, d'injonctions, de récompenses ou de désapprobations contribuent à forger peu à peu des identités de genre qui, pour n'avoir rien de naturel, finissent par coller à la peau des garçons et des filles comme une seconde nature. »
    Comme si c'était la chose la plus normale du monde, voilà donc niée la fondamentale différence et la bienfaisante complémentarité entre l'homme et Ia femme. Au détour d'un manuel proposé aux gamins de 15 ou 16 ans, on explose ainsi la notion du réel. Il faut bien voir que ces imbécillités assénées avec tout le sérieux apparent d'un manuel scolaire s'adressent à des jeunes dont le sens critique n'est pas des plus développés (quand ils savent lire). Et l'affaire est d'autant plus pernicieuse que, par ailleurs, le propos des auteurs semble être de mettre en garde les lycéens contre le poids des marques et du consumérisme : il y a donc un fort moralisme dans la présentation qui se traduit aussi par la constante référence au réchauffement climatique. Il faut croire ce que le programme et le manuel enseignent.
    S'agissant de l'idéologie du genre, cette seule page, ce seul article véritablement révolutionnaire devrait disqualifier le manuel Belin, mais on suppose que les autres sont pareils...
    Ce qui est sûr, toutefois, c'est que le programme de sciences économiques et sociales permettra aux jeunes de jargonner à qui mieux mieux. Ils sauront dire « élasticités-revenu » (pas forcément en sachant ce que cela veut dire) et, avec un peu de chance, comprendre en quoi la photo d'un automate de vente de tickets de métro et celle d'une file de passagers attendant de recharger leur pass-navigo au guichet « illustrent la substituabilité de deux facteurs », et même de dire lesquels.
    Nos chers adolescents apprendront pourquoi il faut une taxe carbone, combien peu l'arrivée de l'euro a poussé les prix à la hausse depuis 2001 (lesquels ? en France ? dans l'UE ? mystère !), ils sauront que les délocalisations sont relativement moins dangereuses pour l'emploi qu'on ne pourrait le croire. Amusant : dans le graphique sur les coûts du travail dans le monde, le manuel Belin ne présente que ceux de l'OCDE (où la France caracole en tête) et point ceux de la Chine ou de l'Inde ou du Vietnam, dont, il est vrai, le salaire de base risquerait d'être invisible à l'échelle retenue.
    Chapitre après chapitre, les jeunes sont invités à découvrir comment leur origine sociale influe sur leurs choix, leurs goûts, leur réussite future. À voir que des gens de petite naissance (ce n'est pas dit comme cela !) ont réussi : ainsi les auteurs rendent-ils leur hommage de caste à Pierre Bourdieu, porté aux nues et plusieurs fois cité par ailleurs, et leur hommage démagogique à Mohamed Dia, « gosse de Sarcelles », « créateur franco-malien de vêtements de sport et de tenues de ville (sportswar et streetwear) ». L'article cité est de Libération, vous aurez compris que la « tenue de ville » n'est pas celle à laquelle on pense d'emblée. Nos jeunes ont-ils vraiment besoin d'apprendre que des « genres musicaux hybrides nés dans les grandes mégapoles » s'appellent le « baile funk », le « coupé décalé », le « cumbia digital »? Et est-ce si étonnant, ensuite, de les faire constater que dans les familles les plus riches ou les mieux instruites on va plus au théâtre ou au concert classique que dans les autres - alors même que l'école pourrait, théoriquement, leur donner le goût du beau ?
    Je vous laisse pour finir méditer sur cet « exercice », où il s'agit de trouver « les agents participant à la socialisation de Grégoire » et le « mode de transmission des normes et des valeurs (par inculcation ou par imprégnation) ». Voici le texte Dure journée pour Grégoire : « Fichue "'panne" de réveil (...). Une fois remis de ses émotions, il envoie un sms à sa copine pour lui signaler qu'il passe sous la fenêtre de sa classe, dans la cour. Quel romantique ! Un surveillant le regarde gesticuler en fronçant les sourcils. Grégoire le salut (sic) poliment et rejoint sa classe. (...) Enfin la récréation, l'occasion de serrer la main à ses potes, ils forment ensemble le noyau de l'équipe de basket du lycée. Mais aujourd'hui ils vont se retrouver après les cours pour jouer à la Wii ... Ben quoi, c'est du sport, non ? Ils se sont organisés hier soir sur Msn... Pour l'heure, on se raconte le dernier sketch de Gad Elmaleh, on se moque des "bouffons" qui s'assoient toujours au premier rang... »
    Nul ne saura jamais l'auteur de ce texte immortel. On sait seulement qu'il n'emmènera pas les lycéens bien haut.
    JEANNE SMITS PRÉSENT  Vendredi 15 octobre 2010

  • La nouvelle lutte des classes : les nations contre les marchés financiers

    Par Aristide Leucate *

    Les nations sont devenues les nouveaux prolétaires de la mondialisation, exploitées, vidées de leur substance et, finalement, aliénées entre les mains irresponsables de la haute finance apatride, des marchés financiers, des banques, des fonds monétaires et autres fonds de pensions, tous concourant à ce mortifère turbo-capitalisme d’arraisonnement du monde.

    Depuis que l’ancien Premier secrétaire du PS, devenu locataire de l’Elysée le 6 mai 2012, a ratifié, les 28 et 29 juin2012, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), notre pays est littéralement placé sous tutelle de la Commission de Bruxelles. Un peu comme nos communes l’étaient sous celle de l’Etat, avant les lois Deferre de décentralisation. Flamby Normal ne fit, cependant, qu’emboîter le pas de son prédécesseur qui, le 21 février 2012, ratifia le Mécanisme européen de stabilité (MES), sorte de FMI européen que la France devra abonder à hauteur de 142,7 milliards d’euros et qui prohibe les déficits publics au-delà de 0,5% du PIB des Etats. Or, dans son dernier rapport public annuel, la Cour des comptes a estimé irréaliste la politique du gouvernement socialiste de tenir le déficit public de la France en dessous des 3% du PIB. Partant, la France, ayant vraisemblablement atteint, fin 2012, un déficit proche de 90% de son PIB (environ 1700 milliards d’euros, soit 11 151,27 milliards de Francs), s’expose, à un programme drastique d’ajustement structurel, « comportant une description détaillée des réformes structurelles à établir et à mettre en œuvre pour assurer une correction effective et durable de son déficit » (art. 5 du TSCG).

    En d’autres termes, notre pays est, volens nolens, condamné à une politique libérale d’austérité sans précédent, coincé dans l’étau incoercible de Bruxelles et de Francfort, sous l’œil vigilant de la Cour de justice de Luxembourg. Dès lors, que pèsera la pâle réforme des banques promises par François Le Normal ? Ayant déclaré emphatiquement, hier, que son « ennemi sans visage » était la « Finance », le voilà, aujourd’hui, embrasser les dogmes libre-échangistes de la Banque centrale européenne. L’économiste, Gaël Giraud, a raison de dire que « ce projet n’est pas du tout ce que prétendent ses promoteurs, [quand] ils affirment qu’il s’agit de séparer les activités utiles à l’économie [dépôt et épargne, NDLR] des activités inutiles [spéculation, NDLR], et de sécuriser les dépôts des Français ». En réalité, note-t-il, « il s’agit d’un projet qui (…) déploie un filet de sécurité supplémentaire pour les banques, qui, en cas de malheur, risquent d’être à nouveau renflouées par le contribuable ! (…) En cas de faillite d’une banque, le gouverneur de la Banque de France et le directeur du Trésor disposent de la majorité absolue pour décider comment et par qui elle sera renflouée. (…) C’est un projet qui a été rédigé sous la dictée des grands banquiers français. Il y a une collusion d’intérêt évidente entre le Trésor, Bercy et les banques » (L’Expansion, 8 février). [...]

    La suite dans L’AF 2857

    *Aristide Leucate est rédacteur à L’Action Française

    http://www.actionfrancaise.net

  • INDECT : un projet européiste totalitaire

    INDECT est un projet de recherche qui doit déboucher à l’élaboration d’outils innovants, permettant d’assurer la protection des citoyens européens.

    Un priorité donc : renforcer la vidéosurveillance, automatiser la reconnaissance des menaces via une analyse intelligente du comportement des citoyens. Dans cette optique, le projet Indect vise aussi à renforcer la surveillance du web : analyse des données, des vidéos, des photos, des textes…

    Bref, sous couvert de protection des citoyens, Big Brother is watching you !

    http://www.contre-info.com/

  • La fin du PCF

    pcf.pngSURPRISE pour les délégués au XXXVIe congrès du Parti dit communiste dit français, le 7 février 2013 à Aubervilliers (93) : des drapeaux arc-en-ciel (homosexuels – si Jeannette Vermeersch voyait ça…), mais plus de faucille ! Plus de marteau ! Ces beaux outils ont été mis à la casse par la direction, une nuit sans lune, sans consulter personne. Et ça, c’est encore du stalinisme bien sanglant, bien abject…

    N’en demandez pas plus. « La fin du PCF » est annoncée dix ans plus tôt (2002-2003) par la revue “Communisme” n° 72/73. Et par quels experts ! Stéphane Courtois, directeur du “Livre noir du communisme” (100 millions de morts), note « l’effondrement communiste » sous l’étiage électoral de 1932. Puis Anicet Le Pors, ancien ministre PCF de la Fonction publique (1981-84), remarque que « le PC ne produit plus aucune idée ». Et se fait hegelien – « Tout ce qui naît est digne de périr » – pour philosopher : « C’est dramatique. Tout ça n’existe plus. Non seulement ça n’existe plus mais il faut que des choses meurent pour que d’autres vivent. »

    C’est l’époque où j’ai croisé Le Pors : il arrivait à une réunion souverainiste dans une crypte (!) de Paris XIIIe (où il est né en 1931), et me voyant crier “Le Libre Journal” de Serge de Beketch à la porte, il a tenu à me serrer la main ; à ma vive surprise. C’est aussi l’époque (25 février 2003) où “Le Parisien” affirme que la revue du PCF “Économie et politique” aurait « bénéficié de rentrées douteuses en 1990 et 1991 » (240 000 € versés par de grandes entreprises publiques) en règlement de « factures fictives ».

    Ben quoi ? L’or de Moscou s’est tari. Le PCF n’est plus communiste, mais demeure un parti de larbins. Les pourboires de grandes entreprises, publiques et privées, lui sont indispensables. Les petits cadeaux de Lagardère, marchand de canons, ne sont pas dédaignés. Dès 2001, 20 % du capital de “l’Humanité” sont aux mains du Capital. C’est l’année où je me vois expulsé violemment de la fête de “l’Huma”, dans la compagnie honorifique de Louis Dalmas et “Balkans-infos”, pour faire place au patronat (Medef) et à… Coca-Cola !

    Le 23 mai 2001, j’explique dans “Minute” « Pourquoi et comment, sans le savoir, vous renflouez “l’Huma” ». Oui, vous : vous la financez en tant que contribuable, quand l’État lui remet une dette de 13 millions de francs (MF). Si vous avez un livret de Caisse d’épargne (5 MF), si vous êtes actionnaire de TF1 (8 MF) ou Hachette (8 MF), vous serez heureux de savoir que ces entreprises, sans vous consulter, confient vos picaillons aux… pourfendeurs du capitalisme ?

    Aux nouveaux laquais du capitalisme, bien sûr ! Leur employeur soviétique les a licenciés de fait en décédant, et ils ont couru à la botte du Capital. À sa table de bridge, ils sont le mort.

    PATRICK GOFMAN  http://fr.altermedia.info/

     

  • Ligue du Midi : NON au projet de village Rom à Montpellier

    Communiqué de la Ligue du Midi : « Village Roms » de Veyrassi, restons mobilisés face à la duplicité de la municipalité

    F

    in janvier 2013, la mairie de Montpellier, par la voix de son premier adjoint socialiste, Serge Fleurence, avait fait connaitre son intention de créer un « village d'insertion » pour des familles Roms sur le terrain de Veyrassi, à proximité immédiate de l'UFR STAPS (étudiants en sport) et du quartier tranquille du Plan des 4 seigneurs. Cette initiative a soulevé un certains nombres de questions légitimes.¢

     

    En effet, alors que ce quartier accueille de nombreux étudiants qui ont énormément de difficultés à trouver des logements, on peut se demander quel est la priorité de la mairie en terme d'aménagement surtout lorsque l'on connait l'importance que revêt l'enseignement supérieur pour le développement de notre cité. Sommes-nous encore dans une ville universitaire ou bien Montpellier va-t-elle devenir le centre d'accueil pour tous les Roms vivant en France?

    Cette interrogation est d'autant plus compréhensible que ce projet est loin de faire l'unanimité même au sein de l'équipe d’Hélène Mandroux. D'ailleurs Serge Fleurence avait lui-même déclaré : « Montpellier ne va pas devenir la capitale des Roms. J'ai atteint le seuil de tolérance ». Malgré ces déclarations, nous avons assisté à un véritable retournement de veste de la part du premier adjoint qui ne s'explique que par le changement de gouvernement.

    Nouvelle volte-face : devant la levée de bouclier de la population -plusieurs milliers de pétitions-, Serge Fleurence déclarait hier, que ce projet ne verrait pas le jour à Veyrassi, tout en ouvrant la porte sur un autre site.

    EPourquoi, cette volonté, d’encercler, notre bonne ville d’une ceinture de camps insalubres, ouverts à tous les trafics et peuplés de populations inintégrables ?

    EPourquoi toujours taxer les populations de souche et les classes moyennes, alors que le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise ?

    Face à cette initiative contestée par les riverains et par une large partie des montpelliérains, la Ligue du Midi tient à dénoncer une politique anti-identitaire qui démontre la rupture abyssale entre les élus et les préoccupations populaires. La Ligue du Midi se réserve le droit de mener à l'avenir des actions pacifiques à l'encontre de ces projets car nous refusons de voir nos quartiers détruits par des décisions politiques aux conséquences dramatiques et parce que, plus que jamais, nous voulons rester Maîtres chez nous !¢

    Ligue du Midi

    Membre du Réseau-identités

    BP 1-7114

    30912 – Nîmes cedex 2

    Tel: 04 34 40 41 29 / 06 83 25 36 10

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Le lobby homosexuel en action

     

    Pour certaines associations comme l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) et le Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL), l’adoption de la loi sur le « mariage pour tous » ne suffit pas. D’où leur idée d’organiser des colloques dans toute la France afin de sensibiliser l’opinion sur la pluriparentalité et la question du genre [1].

    L’APGL a même été reçue le 23 janvier dernier par le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir [2]. De son aveu, elle a pu rencontrer les divers participants à l’élaboration de la loi : cabinet du Président et du Premier ministre, ministres, députés et groupes parlementaires (PS, PG et EELV).

    D’après l’association :

    « L’objectif de ces rencontres est de continuer à faire entendre la voix de l’homoparentalité, des parents gays et lesbiens et de leurs familles, dans les instances les plus proches du gouvernement, afin de favoriser la prise en compte de nos situations et de nos idées pour la prise en compte réelle de nos familles. »

    En réponse à un questionnaire [3] envoyé par l’APGL à François Hollande, alors qu’il était encore candidat, ce dernier se déclarait pour l’extension des possibilités de partage de l’autorité parentale en cas de décès ou de séparation, pour l’adoption par des couples homosexuels, pour la procréation médicale assistée à destination des couples de femmes, pour l’introduction de l’homoparentalité dans les programmes scolaires et dans les formations des professionnels de la famille et de l’enfance. Selon lui, les « homoparents » devraient bénéficier des mêmes avantages sociaux que les parents hétérosexuels.

    Ces associations, qui ne sont pas les seules, ne représentent sans doute pas grand monde parmi les homosexuels déjà peu nombreux par rapport à la population totale. Pourtant, elles semblent être largement intégrées au processus soi-disant démocratique d’adoption des différentes lois sociétales promises par Hollande. Ceux qui pensent qu’il n’existe aucun lobby en France feraient bien de méditer sur ce point.

    Quant aux allégations selon lesquelles le mariage pour tous n’implique pas l’adoption, le candidat Hollande semblait penser le contraire. Madame Guigou disait elle-même en 1998 que le mariage homosexuel n’avait pas lieu d’être puisqu’il y avait le PACS. On l’entend moins aujourd’hui, étrangement.

  • Italie : « Nous vivons une crise sans équivalent depuis la guerre »

    Une grande majorité des chefs d’entreprise italiens, principalement des PME, sont en colère. Ils dénoncent la bureaucratie tatillonne, l’alourdissement de la fiscalité et la difficulté à trouver des crédits. Reportage auprès de ceux qui restent encore le fer de lance de l’économie de la Péninsule.

    Manifestation contre les réformes à l’occasion de la participation de Mario Monti à une réunion politique à Bologne, le 16 juin 2012

    « Ne le dites pas, mais la crise est si grave que je conseille aux entrepreneurs de ne pas payer la location des machines et de privilégier le paiement des salaires des ouvriers. » Ce président de la Chambre de commerce d’une grande ville industrielle regarde les chiffres de la croissance et l’augmentation rapide du chômage, avant d’expliquer : « Les sociétés de leasing ont déjà plein de machines sur les bras et cela leur coûterait trop cher de venir en démonter d’autres et de les entreposer dans un hangar. Il vaut mieux ne pas les payer plutôt que d’être obligé de licencier du personnel qualifié. Mais ce petit jeu ne pourra pas durer longtemps. On peut encore tenir six mois, mais si la demande ne repart pas, ce sera la catastrophe. »

    La plupart des entrepreneurs italiens vivent désormais dans l’urgence. Depuis le début de l’année, cinq entrepreneurs du nord du pays se sont suicidés. « Nous vivons une crise sans équivalent depuis la guerre », s’alarme le constructeur Paolo Buzzetti. « Le secteur est en train de mettre la clé sous la porte. Les entreprises ne licencient pas seulement les ouvriers, mais aussi les secrétaires et même les ingénieurs. » Depuis le début de la crise, le BTP a ainsi perdu plus de 500.000 emplois. « Personne n’a jamais affronté une crise de cette ampleur », confirme Maurizio Torreggiani, président de la section de Modène de la Confédération nationale des artisans.

    Pendant des années, ce territoire qui s’étend jusqu’à la ville de Ferrare et représente 2% du PIB italien, a accumulé les performances économiques grâce au développement de pôles industriels dans le textile, la céramique, l’agroalimentaire et la mécanique. « Il y a peu, le taux de chômage ne dépassait pas les 3%. Aujourd’hui, il est au-dessus de 8% », s’inquiète Maurizio Torreggiani.

    Les remèdes trop sévères de Mario Monti

    La cure d’austérité du gouvernement de techniciens de Mario Monti a permis de redresser les comptes publics et de calmer les marchés. Mais au prix d’une récession qui contraint nombre d’entreprises à réduire la voilure, à licencier, voire à fermer. D’autant que la pression fiscale demeure l’une des plus élevées du monde. En Italie, le taux de prélèvement global sur les sociétés atteint 68,3%, dont 22,9% d’impôts sur les sociétés et 43,4% de charges sociales. La réintroduction d’un impôt foncier très lourd à la fin de 2012 a fini par affaiblir la consommation des ménages. « Les impôts sur les habitations s’élèvent au total à 44 milliards d’euros, est-ce normal ? », s’indigne Paolo Buzzetti. « Pour verser un salaire mensuel de 1.500 euros à un ouvrier, il faut verser en brut 4.200 euros », résume-t-il.

    De manière générale, chez les petits patronaux [sic], on reconnaît que l’assainissement des comptes est nécessaire mais on estime que la cure du « Professore » est trop drastique. « La situation a empiré avec la recherche de l’équilibre budgétaire, c’est une politique complètement erronée. C’est le témoin de l’idiotie des choix politiques effectués jusqu’ici », conclut Paolo Buzzetti.

    À demi-mot, certains entrepreneurs lâchent aussi que la lutte contre l’évasion fiscale, en période de crise, a aggravé la situation : « Les gens qui ont de l’argent ne le dépensent pas car ils craignent de se retrouver avec les inspecteurs du fisc sur le dos », confie Paolo Buzzetti. En 2012, l’agence de recouvrement des impôts Equitalia a régulièrement été prise à partie par des artisans et des commerçants, qui ne parvenaient plus à régler les impôts réclamés par l’État. En mars dernier, devant le siège d’Equitalia à Bologne, Giuseppe C., un petit entrepreneur, s’est installé dans sa voiture et s’est immolé par le feu.

    La garantie de l’État ne suffit plus aux banques

    La situation est d’autant plus ubuesque que l’État qui réclame le versement des taxes ne paie pas, lui, ses fournisseurs qui n’ont très souvent même plus accès au crédit. Les banques ont en effet fermé le robinet des prêts. « J’ai décroché un contrat pour produire une fiction pour la Rai [la télévision publique italienne, ndlr] mais la banque qui me connaît depuis des années refuse de m’accorder un crédit pour faire démarrer le tournage », s’indigne cette dirigeante d’une petite société de production qui compte pourtant une dizaine de films à son actif. « Ils nous étranglent », s’exclame-t-elle, dans l’attente d’obtenir un prêt à 7% d’un autre institut de crédit.

    Les cas similaires sont légion. Même les garanties de l’État ne suffisent plus. « Le dernier gouvernement Berlusconi avait approuvé une loi pour aider les jeunes à emprunter de l’argent pour acheter un logement. L’État se portait garant pour obtenir des prêts. Mais presque tous les couples qui se sont présentés au guichet se sont vus refuser les crédits », fulmine l’agent immobilier Paolo Righi.

    « Ce qui tue le pays, c’est la multiplicité et la complexité des règlements », juge Marco Achili, patron d’une petite société milanaise de photovoltaïque. « Chaque organisme administratif a sa propre interprétation d’une même procédure et réclame d’autres documents et justificatifs que ceux que l’on a pu vous demander auparavant. C’est sans fin », se lamente-t-il. À tel point que certains entrepreneurs envisagent sérieusement de délocaliser.

    D’autres n’hésitent plus à dire qu’ils voteront les 24 et 25 février pour le mouvement populiste « 5 étoiles » de l’humoriste Beppe Grillo qui propose d’envoyer balader tout le système. Il y a quelques jours à Trévise, dans cette très industrielle région du nord-est, une délégation de petits patrons et d’artisans est venue rencontrer le tribun. Emmenés par Massimo Colomban, fondateur du groupe de construction Permasteelisa, ils ont expliqué : « Nous ne croyons plus les partis traditionnels. Nous ne parvenons plus à payer les impôts et les fournisseurs. » Et d’ajouter à l’adresse de Beppe Grillo : « Soit tu fais la révolution, soit nous descendrons dans la rue avec les fourches à la main. »

    Dans ce contexte dramatique et tendu, rendu encore plus difficile par une succession de scandales mêlant la politique et des grands groupes comme Finmeccanica et la banque Monte Paschi di Siena, quelques sociétés dynamiques, innovantes et compétitives parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu et à relancer les exportations italiennes. Le groupe alimentaire de Trévise Pasta Zara (qui exporte 92% de sa production) vient par exemple d’annoncer 60 millions d’euros d’investissements d’ici à 2018 et l’embauche d’une cinquantaine de personnes. Quant aux dirigeants de Ferrari, emblème de la technologie et du design italiens, ils viennent d’annoncer, pour 2012, le meilleur résultat historique de la marque avec un chiffre d’affaires de 2,43 milliards d’euros, en hausse de 8%…

    La Tribune

    http://fortune.fdesouche.com