Parce que David Cameron a promis à la fraction la plus conservatrice de ses concitoyens d'envisager la possibilité d'un référendum d'ici la fin de l'année 2017 sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, ses partenaires européens poussent des cris d'orfraie. Pourtant, où est la surprise ?
Les déclarations du Premier ministre britannique du 23 janvier, concernant l'éventuelle organisation d'un référendum sur les liens qui doivent unir ou séparer le Royaume-Uni de l'Union européenne, aurait d'autant moins dû surprendre ses « partenaires européens » que ce discours était prévu - et reporté régulièrement - depuis plus de six mois. Sa teneur, confirmée notamment par ces reports successifs, était un secret de Polichinelle.
Dernier report en date, le 18 janvier. Alors que David Cameron devait s'exprimer, à Amsterdam, devant un parterre d'hommes d'affaires et de diplomates européens, son déplacement est annulé au dernier moment en raison de la prise d'otages qui se déroule en Algérie. Manifestement, c'est là une opportunité pour le Premier ministre britannique. Son entourage annonce en effet un report sine die, précisant que les date et lieu de la prochaine occasion seront annoncés « au moment opportun. »
Or, cinq jours plus tard, David Cameron prend de court ses partenaires européens en prononçant finalement son discours depuis le centre de la City. D'un exposé sur la scène européenne, le Premier ministre a fait un programme national ; ce qui constitue, pour lesdits partenaires, un véritable pied de nez !
A mieux y regarder, pourtant, David Cameron, au-delà du projet de référendum, s'est en réalité pleinement déclaré en faveur de l'Europe, dont il souhaite qu'elle soit un « succès », et a dénoncé la velléité d'« isolationnisme » que d'aucuns croient pouvoir lui prêter. À rebours des inquiétudes qui se font jour ici et là, la Commission européenne a d'ailleurs bien compris le message, et applaudit « la déclaration sans équivoque du Premier ministre indiquant qu'il veut maintenir la Grande Bretagne dans l'Union européenne ».
Pour quelles raisons David Cameron envi-sage-t-il, dès lors, de proposer un référendum?
Tout d'abord, sous la pression eurosceptique qui, depuis des mois, gagne l'opinion publique chez nos voisins britanniques.
Sous la pression des eurosceptiques
Ensuite, et surtout, parce que Cameron dénonce, avec des accents qui ne sont pourtant que de pâles échos de ceux de Margaret Thatcher, le fossé qui se creuse toujours davantage entre l'Europe et ses « citoyens ». C'est là, bien sûr, que réside le principal écueil du système européen, qui ne conçoit la démocratie que comme un totalitarisme. Mais on ne va quand même pas l'admettre devant le peuple !
Sitôt posée la délicate question de ce référendum, le Premier ministre britannique s'ingénie d'ailleurs à en supprimer tous les risques éventuels. Tout d'abord, en le reportant, sinon aux calendes grecques, du moins à la fin de l'année 2017.
Cette date a une raison électorale. D'ici là, aura eu lieu le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, dont le résultat pourrait bien affaiblir la politique du Royaume-Uni. Mais aussi, en 2015 prochaines élections, aux termes desquelles David Cameron espère bien conserver Downing Srteet. En promettant la lune à sa droite eurosceptique, il espère élargir ainsi sa base électorale. Non qu’elle soit si naïve... Mais il est le seul, aujourd’hui, à envisager un référendum...
Entre-temps, le Premier ministre réussira bien quelque tour de passe-passe qui, en rendant l’Europe plus acceptable, supprimera tout risque référendaire. Passe-passe, parce qu'il est impossible d'obtenir les « rapatriements de compétences » qu'il promet. Tout au plus peut-il envisager d’obtenir de nouvelles exceptions britanniques, lesquelles, depuis l'origine, Londres a construit sa politique européenne - qui se réduit au marché unique. Comme cela a été fait début janvier, par exemple, lorsque son Parlement a rejeté, au nom du principe de subsidiarité, le projet de directive européenne sur les quotas de femmes dans les conseils d'administration.
Après cela, David Cameron n'a plus qu’aller se faire applaudir à Davos, en déclarant : « Il ne s'agit pas de tourner le dos à l’Europe bien au contraire. »
Olivier Figueras monde & vie 5 février 2013
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Cameron : un « référendum » en forme de promesse électorale
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Le monstre communiste toujours impuni
Le vote ce 27 février de la proposition de loi du Front de gauche, au Sénat, tendant à amnistier les exactions révolutionnaires commises au nom du syndicalisme et des "associations" est intervenu à une très courte majorité. Et, il a quand même engendré quelques réactions.
Or, plus grave encore qu'une indulgence présidentielle envers quelques syndicalistes, en l'occurrence des activistes patentés, il faut bien comprendre le contexte dans lequel s'inscrivent les manœuvres du parti de Mélenchon.
L'Humanité du 23 février titrait ainsi : "Le Front de gauche au Sénat mercredi pour l'amnistie sociale". Et l'ex "organe central" du parti communiste, dont le rôle se veut aujourd'hui plus subtil, plus unitaire, de poursuivre : "Toutes les organisations du Front de gauche manifesteront mercredi devant le Sénat où doit passer la proposition de loi du groupe CRC sur 'l'amnistie des syndicalistes et des militants associatifs condamnés' en justice."
On remarquera que, dans cette affaire une telle manifestation tend à renouveler l'esprit de ces assemblées de l'époque révolutionnaire où les troupes des Sans-culotte venaient faire pression sur les conventionnels terrorisés. Certes Mélenchon et Billard ne sont apparentés à l'horrible et démentiel marquis de Saint-Huruge, au bourreau Sanson ou à Jourdan Coupe-Tête que de manière symbolique. Mais c'est à leur singerie que l'on donne raison.
On pourrait évoquer, par exemple, la manière dont les militants syndicaux de l'artisanat et du travail indépendant en lutte contre les monopoles sociaux avaient été dans le passé exclus par le parti chiraquien de l'amnistie présidentielle, etc...
On se bornera à souligner, d'abord, le contexte actuel dans lequel nous nous situons. Depuis l'arrivée de Hollande à la présidence, d'Ayrault au gouvernement, les violences de la CGT s'exercent à l'encontre de l'intérêt du pays et particulièrement des perspectives d'investissement et d'emploi. De la sorte, le groupe sénatorial socialiste, a envoyé un message fort explicite : celui d'une alliance maintenue avec les communistes qui, pourtant, sabotent l'action du pouvoir et ne perdent jamais une occasion de la dénigrer.
Ce signal se trouvera gravement confirmé si le texte passe à l'Assemblée Nationale. Il correspond hélas à toutes les postures provocatrices et démagogiques adoptées par le ministre Montebourg. Successeur lointain du stalinien Marcel Paul, ministre de la Production industrielle en 1945, quand Thorez disposait pour sa part du portefeuille de la Fonction publique, l'ex compagnon d'Audrey Pulvar cherche à "tomber à gauche" afin de ménager son avenir au sein du parti, en tant que chouchou des gens qui naguère soutenaient Martine Aubry. Le "redressement productif", – qui en douterait ? – il s'en moque éperdument.
Il me semble cependant que l'on doit inscrire aussi cette démarche dans un cadre plus général. Les soutiens du pouvoir se permettent sans rire de dire, d'écrire et d’imprimer, dans le même article du quotidien Le Monde (1)⇓, à la fois : que "Bernard Thibault, s'est efforcé, en 2001, de couper définitivement le cordon ombilical entre le PCF et la CGT" ; et, en même temps, on y note que le camarade Thibault appartient, comme ses prédécesseurs à la direction de ce parti, et qu'il en ira de même pour son successeur Thierry Le Paon. Celui-ci a été désigné en novembre par une commission exécutive interne, pour être "élu" dans le courant du mois de mars, à la tête de la centrale.
Il se révèle donc indispensable de souligner, les mêmes causes engendrant à l'ordinaire des effets comparables, que l'entreprise communiste, expression par laquelle Jules Monnerot (2)⇓. désigne l'appareillage mis en place par Lénine, n'a changé que d'aspect extérieur. Il demeure droit dans ses bottes, sur le fond.
Il convient dès lors de saluer le 20e anniversaire de la revue "Histoire et Liberté", irremplaçable observatoire des actes concrets commis par le communisme comme des errements intellectuels du marxisme, pratiquement impunis à ce jour. (3)⇓.
Car il importe aussi de rappeler un autre caractère de l'Utopie meurtrière : sa récurrence. Nul ne l'a mieux démontré, on osera dire : par avance, qu'un Raymond Sudre publiant, l'année même où Marx écrivait son "Manifeste" son "Histoire du communisme" avec pour sous-tire, à l'époque, de "réfutation des erreurs socialistes." (4)⇓. Il nous montre en effet que, de l'Antiquité jusqu'à nos jours, en passant par les sectes millénaristes du Moyen Âge ou de la Réforme, le programme et les méthodes varient très peu. Après chacun de ses affreux échecs baignant dans le sang toujours renouvelé de ses victimes, le Monstre renaît de ses cendres.
Ainsi, depuis des mois, après des années de procédure stérile, le procès des communistes cambodgiens que l'on appelle "Khmers rouges" se noie-t-il à Phnom-Penh dans les méandres d'un procès bien pensant, bien ligoté, bien trafiqué, dans le silence assourdissant des grandes consciences mondiales.
Ainsi à Berlin le dernier représentant des apparatchiks staliniens de l'Allemagne de l'Est, et malgré ses liens d'hier avec Staatsicherheit, la Stasi d'affreuse mémoire, le camarade Gregor Gysi pose-t-il en chef de Die Linke, la gauche allemande.
Ainsi prétend-on encenser officiellement la mémoire du non moins compagnon de route Hessel.
Ainsi Pierre Laurent, fils pomponné de l'apparatchik Paul Laurent, en toute démocratie a été choisi avec 100 % des voix... difficile de faire plus stalinien... même en Corée du nord ou à Cuba ; cette brillante réélection se passe le 10 février : elle est saluée le jour même par Harlem Désir, au nom du parti socialiste ; et donc ce personnage si bien élevé avance tranquillement à la tête d'un parti communiste, au nom inchangé, fédérateur des syndicats ultra-violents, et des associations gestionnaires du conformisme "politiquement correct", subventionnées par le contribuable, manipulant la marionnette Mélenchon... puisque, depuis la chute du mur de Berlin nous avons gagné à la réconciliation des trotskistes avec ceux qui, autrefois, allaient jusqu'au Mexique pour les assassiner.
Grande avancée de l'Histoire, les piolets sont au vestiaire : décidément, on n'arrête jamais le Progrès.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- du 11 février 2013.⇑
- cf. sa "Sociologie du communisme"⇑
- La revue trimestrielle "Histoire et Liberté" fait suite aux "Cahiers d'Histoire sociale" (1993-2006). Publiée par L'Institut d'Histoire sociale 4, avenue Benoit-Frachon 92023 Nanterre, elle est dirigée par Pierre Pierre Rigoulot et sa rédactrice en chef est Florence Grandsenne cedex Tél.: +(33) 1 46 14 09 29.⇑
- sur Europe 1.⇑
- il a été réédité sous le titre "Histoire du communisme avant Marx".⇑
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Retour à la barbarie près de Lille
Nous évoquions tout à l’heure l’insécurité grandissante dans l’un des quartiers de Lille, et les nouvelles mesures policières mises en place pour y faire face. Hé bien, dans la banlieue lilloise cette fois ci, dans la nuit du vendredi au samedi 23 février dernier, vers 5H00 du matin, les « Barbares » sont entrés dans Houplin-Ancoisne, petite ville d’un peu plus de 3000 habitants. L’objectif de ces vandales ? Piller la réserve de bouteilles de gaz sur le parking d’un petit supermarché situé à proximité.
Sans doute déranger dans l’exercice de leur « profession », ou bien incapables de forcer la cage où étaient entreposées les bonbonnes, les « Barbares » ont pratiqué comme leurs ancêtres jadis, la politique de la terre brulée : ils ont mis le feu aux bonbonnes ! Par miracle, celles-ci n’ont pas explosé !
Ce n’est pas là un acte de délinquance si banal. Si l’explosion avait eu lieu, en plus d’y laisser leurs vies, ces criminels -car il s’agit d’un acte délibérément criminel- auraient entrainé avec eux dans la mort, tous ceux qui auraient eu le malheur de se hasarder sur le parking. C’eût été un terrible spectacle de désolation ! Mais que se passe-t-il à Lille, que la criminalité soit à ce point à la hausse ? On aurait bien quelques éléments de réponse, mais bon …
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Les eurosceptiques ne sont que des salauds de pauvres !
Un homme politique peut mentir un temps, mais pas tout le temps. À quelques-uns, mais pas à tout le monde non plus. Et il est un fait que ceux qui ont « fait » l’Europe nous ont menti au-delà du raisonnable. La preuve, c’est que ça finit même par se voir.
Ainsi, ce sondage du 14 février dernier, commandé par l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et dont les résultats n’ont été que très chichement répercutés par les médias, à l’exception du Parisien, quelques jours plus tard.
Résultats : quand, en 2003, 61 % des Français considéraient encore l’Europe « comme une source d’espoir », ils ne sont plus que 38 % à le penser aujourd’hui, alors que 37 % la tiennent pour « source de crainte ». Du point de vue de l’efficacité des instances européennes, le verdict est plus cruel encore : 0 % des sondés la jugent « très efficace », 25 % « assez efficace », 56 % « peu efficace » et 19 % « pas efficace du tout ».
Évidemment, comme toujours, les commentateurs y vont… de leurs commentaires. Insistant bien sur le fait que les « eurosceptiques » ne sont jamais rien d’autre que des « salauds de pauvres », « ouvriers, employés aux revenus modestes, ruraux ». Bref, des cons, alors que les thuriféraires de la construction européenne seraient, eux des « cadres, seniors, urbains et hauts revenus »… Un tel racisme de classe, si crânement assumé, est décidément à dégueuler.
La suite sur Boulevard Voltaire
Nicolas Gauthier http://www.actionfrancaise.net
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Lille : l’insécurité grandissante suscite de nouvelles mesures policières
A Lille, dans le quartier festif de Masséna-Solférino, l’insécurité galopante, la recrudescence des agressions et des vols, contraint aujourd’hui la police à prendre de nouvelles mesures et à multiplier ses patrouilles pédestres de lutte contre la délinquance.
Masséna-Solférino est en train de perdre L’ambiance bon enfant qui a fait La réputation de Masséna-Solférino est en train de disparaître : vols avec violence, bagarres, coups gratuits sur des fêtards ou des policiers en service, voire agressions sexuelles sur des jeunes filles, voilà le lot de ces dernières semaines… Les agresseurs visent en particulier les fêtards rendus vulnérables par l’alcoolisation massive. Et les témoignages sont nombreux.
« Je revenais seul de Masséna, lorsqu’un individu m’a fait une clé de bras par surprise pendant qu’un autre me prenait mon téléphone dans ma poche« , se rappelle Guillaume, un habitué du quartier dont deux autres amis proches ont vécu une mésaventure similaire durant ces dernières semaines. « Passé certaines heures, il y a des racailles qui nous attendent pour nous dépouiller. Ça devient grave !« , indique-t-il.
Un tel phénomène fait réagir la police. « Nous voulons agir avant qu’un drame important n’ait lieu. Ce secteur est devenu un véritable terrain de chasse pour de plus en plus de prédateurs. Ils attendent leurs proies alcoolisées, qui ne sont plus en mesure d’anticiper les agressions« , explique en effet le commissaire Christian Wulveryck. « Certains riverains n’en peuvent plus des nuisances et des dégradations. On est arrivé à un stade où il faut agir. Il va falloir s’habituer à voir régulièrement des patrouilles pédestres », prévient le commissaire.
C’est ainsi que les patrouilles policières pédestres sont appelées à se développer : la semaine dernière, cinq interpellations pour vols et une dizaine pour ivresse sur la voie publique ont ainsi été réalisées.
Bref, le lien social se disloque en France. Les causes sont multiples : on peut ainsi évoquer l’absence de politique familiale, berceau de l’éducation et de l’affection donnée. Mais on remarquera également que ces phénomènes de délinquance se développent en particulier dans les ville, comme Lille, où les la population n’est plus perméable à des codes communs…
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Repos dominical : la trahison attendue de la gauche
Faut-il en rire ou en pleurer ? Jusqu’à présent la loi de dérégulation du repos dominical portait la signature d’une droite ultra-libérale. Revenue au pouvoir, la gauche socialo-libertaire lui emboîte le pas sans complexe.
Le président Sarkozy voulait le travail du dimanche coûte que coûte. Comme le lui demandaient Bernard Arnault le PDG de LVMH, ou Jacques Séguéla. Habilement, c’est un député, Richard Mallié (UMP, Bouches-du-Rhône) qui avait porté le projet sous la forme d’une proposition de loi.
Le texte fut signé au Lavandou un beau jour d’été 2010, et publié au Journal officiel le 11 août. Souvenons-nous en longtemps. Une page de civilisation se tournait. Face à Richard Mallié et ses épigones, la gauche fut alors vent debout, soutenue dans cette bataille par quelques trop rares députés de droite. Aux injustices annoncées, comme l’avaient prédit les acteurs d’une défense exemplaire, succède désormais le temps de tous les dangers.
Joseph Thouvenel vice-président de la CFTC, Étienne Neuville, Jean Dionnot et le collectif des amis du dimanche (CAD), FO, l’avocat Vincent Lecourt, Liberté Politique et nombre de parlementaires, n’avaient pourtant pas ménagé leur peine pour faire valoir l’intérêt des petits commerces, le temps de loisir pour tous, le temps gratuit dévolu à autre chose qu’à la consommation, le temps qui recrée du lien social.
La suite sur le site de la Liberté politique
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La scandaleuse idée de taxer les prestations familiales
Selon Marc Rousset, économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »
Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a suggéré le dimanche 17 février 2013 de fiscaliser les prestations familiales afin d’augmenter les recettes de l’Etat ! Les socialistes ne savent qu’augmenter les prélèvements et les impôts !
Taxer et tondre la laine sur le dos des pères de famille nombreuse, c’est plus facile que de s’attaquer à l’immigration extra-européenne (coût 70 milliards d’euros par an !), réduire les dépenses publiques françaises éhontées de fonctionnement les plus élevées d’Europe avec deux millions de fonctionnaires en trop par rapport à l’Allemagne, supprimer les régimes spéciaux des retraites qui, après la pseudo-réforme de l’illusionniste Sarkozy, nous coûtent encore plus cher qu’avant , ou supprimer d’un trait de plume l’inutile Conseil Economique et social dont le seul objet est recaser les petits copains !
Le démantèlement continu de la politique familiale en France depuis 1945
Le coût actuel de la politique familiale française est de 5% du PIB. Des progrès restent à faire afin de permettre aux femmes d’avoir les enfants qu’elles désirent. Les études qui se sont penchées sur la question l’ont montré : les femmes arrivant à la cinquantaine constatent, en moyenne, qu’elles ont eu au final un enfant de moins que le nombre qu’elles auraient aimé avoir. Cet enfant qui manque, c’est la solution à nos problèmes démographiques et de retraites. L’Europe ne fait pas de 3e enfant. Un 3e enfant coûte cher en France, bien plus que les 150 euros supplémentaires par mois que donnent les allocations familiales. En un demi-siècle, les prestations familiales ont diminué de près de 70% pour les familles avec trois enfants. Il faudrait que ces prestations atteignent 5% du PIB contre 3% aujourd’hui, ce qui est à comparer aux plus de 20% du PIB consacrés annuellement aux retraites et à la santé.
Malthus triomphe en Europe. Il en est de même en France, si l’on se réfère au taux de fécondité insuffisante de 1,71 des Françaises de souche européenne et au démantèlement continu de la politique familiale dont les fondements avaient été posés dès 1945 par le général de Gaulle. Le Général avait multiplié les mesures destinées à relever la natalité française : indexation des allocations familiales sur le salaire de base et non sur les prix (car leur but n’est pas de maintenir un pouvoir d’achat initial mais de permettre aux familles de voir leur niveau de vie s’améliorer parallèlement à celui de l’ensemble de la société) ; refus de soumettre les allocations familiales à l’imposition (car elles ne constituent pas un revenu, mais la juste compensation d’investissements privés avec un intérêt collectif fondamental) ; refus de les soumettre à condition de ressources ; et enfin instauration du quotient familial dans le calcul de l’impôt sur le revenu, étaient autant de mesures concrètes permettant de bien distinguer la politique familiale de la politique sociale à visée égalitariste.
Les allocations familiales n’ont pas pour but de combler le fossé entre riches et moins riches, mais d’éviter que les ménages avec enfants voient leur niveau de vie se dégrader par rapport à ceux qui n’en ont pas. Or, depuis les années 70, ce principe de base du printemps démographique français d’après guerre n’a cessé d’être bafoué.
En 1970, Pompidou introduit des primes à condition de ressources. Dans le même temps, les prestations familiales sont décrochées de la croissance des salaires pour être alignées sur les prix. Mais les cotisations continueront quant à elles d’être indexées sur les salaires, d’où les excédents des Caisses d’allocations familiales qui seront utilisés pour combler les déficits d’autres caisses : assurance vieillesse et maladie. En 1987, Chirac soumet l’allocation jeune enfant à condition de ressources et en 1988, Michel Rocard crée le RMI à la charge des CAF. Ainsi souligne le démographe Philippe Bourcier de Carbon, « depuis près de 30 ans, les gouvernements successifs dévoient la politique familiale de la France en l’éloignant sans cesse du soutien initial à la fécondité, pour la spécialiser dans l’assistanat, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion ou le chômage ». Les grands bénéficiaires de cette politique sont les populations d’origine immigrée qui emploient le terme « d’allocations braguette » et il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que leur taux de natalité soit supérieur à celui de leur pays d’origine, et en moyenne deux fois supérieur au taux de souche européenne. Le paradoxe, c’est que les allocations familiales censées enrayer à l’origine en 1945 l’insuffisance de la natalité française de souche européenne contribuent aujourd’hui à accentuer les déséquilibres démographiques en attirant les populations immigrées extra-européennes et en développant leur taux de natalité.
Elever des enfants diminue le niveau de vie des ménages !
La politique familiale française ne couvre que 15% des dépenses qu’entraînent les enfants contre 65% à la fin des années 40. Dans les années 50, les allocations familiales stricto sensu, représentaient plus du quart du budget social français ; aujourd’hui elles en représentent moins de 4%.
L’arrivée du premier enfant dans un couple se traduit par une baisse du niveau de vie (après impôts et transferts) de l’ordre de 13%, et 6% pour chacun des enfants suivants. Le taux de pauvreté augmente fortement avec la taille des ménages. Ainsi s’explique la diminution constante du nombre des familles nombreuses d’origine européenne, qui sont pourtant nécessaires au simple remplacement des générations puisque 10% des femmes n’ont pas d’enfant et 20% un seulement. Une famille sur cinq seulement (1,7 millions) est composée aujourd’hui d’au moins trois enfants. Elever des enfants signifie des grandes joies familiales, mais aussi des soucis, des peines et des privations dans un monde de plus en plus dur soumis à la concurrence des pays émergents !
Les socialistes veulent ils encourager davantage les Français à gaspiller leur argent au Club Med ou dans les loisirs sans fin, plutôt que de continuer à investir dans l’avenir humain du pays, seul domaine où la France est moins décadente à ce jour que les autres pays européens. Les socialistes seraient ils devenus les spécialistes pour porter le coup de grâce à tout ce qui fonctionne encore un peu en France ? Les socialistes veulent ils vraiment achever le nouveau grand malade de l’Europe ? Les socialistes auraient-ils déjà oublié leurs seuls et uniques cocoricos démographiques lorsqu’ils comparent la France à l’Allemagne pour se consoler de notre déroute économique ?
Il est donc hors de question, M. Migaud, de fiscaliser la majoration de retraite pour les familles nombreuses, de diminuer encore les prestations ou de les fiscaliser ! Elles n’ont déjà que trop diminué depuis 1945 !
En conclusion, une politique familiale pour la France et pour l’Europe, telle que celle mise en place par le général de Gaulle, est bien au contraire la seule alternative à la politique d’immigration massive extra-européenne par le biais du regroupement familial, de la clandestinité, des mariages mixtes au pays et d’un taux de natalité très élevé de ces populations. Un revenu parental avec des droits à la retraite et des prêts familiaux à taux zéro pour les familles nombreuses démunies s’imposera bien au contraire un jour dans toute l’Europe pour assurer la survie et la vitalité démographique de la population d’origine. Le rôle des parents éducateurs doit être reconnu. Seule une politique familiale peut éviter les graves déconvenues identitaires de non assimilation des populations immigrées et assurer l’avenir de la France, de l’Europe et du continent paneuropéen.
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Quant au vote des Étrangers – par Éric E.G. Nogard
Nous sommes le Peuple de France, catholiques romains, et nous sommes Européens. N’est-ce pas beau, n’est-ce pas beaucoup. Or, nous voudrions donner chez-nous le droit de vote aux Étrangers, en plus de la considération que nous leur portons, et en plus de l’hospitalité que nous leur assurons.Dans quelle mesure voterions-nous Français si l’Étranger, si redevable que nous puissions être envers lui, glissait son bulletin de vote dans nos Urnes.Ne connaissons-nous pas assez ce que peut être la chose frelatée… le lait, la viande, et pis encore.
Ou alors, pourquoi un tel branlebas quand nous y sommes confrontés, comme nous l’enseigne l’actualité sur le cheval.Donner chez-nous le droit de vote à qui ne vote pas chez lui, n’est-ce pas pousser loin le bouchon de l’Humanisme, ou alors, est-ce savoir de quoi on parle quand on dit « Humanisme ».¢Et pour répondre sans parti-pris à ce questionnement, ne serait-il pas sage de notre part que nous tentions :D’obtenir le droit de vote, chez eux-mêmes et pour eux.D’obtenir pour nous-mêmes, le droit de vote chez les autres.D’obtenir un pacte de réciprocité avec les autres Peuples, en matière de droit de vote.Et pourtant, serions-nous des oisifs chez les autres quand chez eux, pour eux, à leur demande, nous aidons, nous formons, nous montons des usines, nous secourons…Nous participons à une Société plus ouverte et plus Universelle, comme le font des Peuples « si nombreux » qu’on les compte sur les doigts d’une seule main.En revanche, quel Peuple a, à ce jour, eu la moindre idée de se préoccuper de nous donner en son sein le droit de vote, quand il y existe.Sommes-nous conscients, sommes-nous sérieux, sommes-nous sincères quand nous réclamons le droit de vote pour les étrangers.Met-on à ce point la charrue avant les bœufs.Ou alors, par malice, serions-nous assez pervers pour prendre de tels risques dans notre acharnement à détruire notre clocher.Ou alors, à quoi nous servent nos Universités, nos Universitaires, nos Philosophes, nos Moralistes et nos Leaders pour que nous en arrivions là.Ou enfin, qui sont les plus dangereux ou les plus fous de ceux qui protègent ou de ceux qui jouent d’un coup de poker, le peu qu’ils ont et qui fait tant d’envieux.Méfions-nous de nous-mêmes quand nous réclamons chez nous le droit de vote pour les Étrangers.
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Mezri Haddad : « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »
http://mediabenews.wordpress.com/
Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.
Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?
Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».
Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?
Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.
Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle, quelle serait d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?
Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.
On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?
Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.
La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle « alliance »?
Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».
Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.
En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être les conséquences de cette nouvelle donne ?
Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.
On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?
C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.
Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi cela pourrait-il présager ?
C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.
Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent) le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?
Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.comInterviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République -
Le vieux monde et l'enfance
Remboursement intégral de l'avortement, eugénisme, recherches sur l'embryon, adoption d'enfants par les couples homosexuels : les menaces sur l'enfance se multiplient, sous-tendues par une conception matérialiste et utilitariste de l'être humain.
En 1966, Gilbert Cesbron écrivit un livre au titre prophétique : C'est Mozart qu'on assassine racontait l'histoire d'un jeune garçon de sept ans brisé et déraciné par le divorce et les querelles de ses parents. Au fil du temps, les manières d'assassiner Mozart se sont multipliées et ont été légalisées, à commencer par l'avortement devenu droit des femmes, qu'il est question de rembourser intégralement en dépit du vertigineux déficit de la Sécurité sociale. La mort des enfants à naître figure ainsi parmi les objectifs prioritaires du gouvernement. Le socialisme est une épée de Damoclès suspendue sur la tête des enfants.
Les menaces, ces temps-ci, se multiplient, même sur des sujets qui paraissaient avoir été, sinon réglés, du moins temporairement pacifiés : est-il si urgent de revenir, déjà, sur la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, en reposant la question de l'autorisation des recherches sur les cellules souches embryonnaires, ces expériences sur le vivant qui le détruise ?
L'autorisation deviendra la règle
La lecture du compte rendu analytique de la séance du 15 octobre au Sénat, au cours de laquelle a été discutée une proposition de loi du sénateur Françoise Laborde (groupe RDSE, radicaux de gauche), contient des aveux intéressants. La proposition vise à remplacer le principe d'interdiction des recherches sur l'embryon avec dérogations exceptionnelles, figurant dans la loi de juillet 2011, par un régime d'autorisation encadrée - il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l'autorisation deviendra la règle.
« Les tenants de l'interdiction voient dans le fœtus un être humain en puissance, a expliqué Françoise Laborde. Selon cette logique, il aurait fallu maintenir une interdiction totale, sans dérogation. Si l'embryon est une personne humaine potentielle, la seule potentialité ne suffit pas à constituer cette personne. Le potentiel de vie (...) n'existe pas en soi ; il est fonction de la nature et du projet du couple pour lequel l'embryon est conçu en assistance médicale à la procréation. »
Remarque préliminaire : les tenants de l'interdiction ne voient pas dans le fœtus « un être humain en puissance », mais un être humain tout court. Au contraire, pour Françoise Laborde, c'est finalement le projet du couple qui fait de l'embryon une personne. C'est donc d'une certaine manière son utilité.
Cette réification de l'être humain se retrouve dans le raisonnement de Gilbert Barbier, rapporteur de la commission des affaires sociales et lui aussi radical de gauche, qui observe qu' « il s'agit d'embryons surnuméraires voués à la destruction après cinq ans de conservation. » Par conséquent, autant les utiliser...
Le verbe utiliser est expressément employé par Muguette Dini (groupe Union centriste et républicaine). Après avoir précisé que, pour elle, « L'embryon est un amas de cellules indifférenciées ayant au maximum cinq jours d'existence », elle poursuit : « D'où viennent ces embryons ? Ils ne sont plus utilisés dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation En France, 160000 embryons surnuméraires ne font pas l'objet d'un projet parental. Qui décidera de leur sort ? Les parents, au terme de cinq ans. Ce sont donc, de toute façon, des embryons destinés à la destruction qui serviront à la recherche. »
Suit une contradiction flagrante : « Sait-on comment les embryons non désirés sont détruits ? Ils sont décongelés sur une paillasse avant d'être jetés ! Une collègue, qui a recouru à l'AMP, l'a découvert avec horreur ». Pourquoi être horrifiée, s'il ne s'agit que d'un amas de cellules ?
Curieusement, le sénateur Barbier aborde lui aussi un terrain mouvant en déclarant : « Si, demain, la recherche sur les cellules souches induites progresse, celle sur les cellules souches embryonnaires prendra fin. Le texte est donc conforme à la convention d'Oviedo. » Voire. L'article 2 de la dite convention d'Oviedo sur les droits de l'Homme et la biomédecine, est ainsi rédigé : « Primauté de l'être humain. L'intérêt et le bien de l'être humain doivent prévaloir sur le seul intérêt de la société ou de la science. » Qu'en est-il, en l'occurrence ?
Et que penser de l'intervention du socialiste Bernard Cazeau, qui déclare : « Les laboratoires partout dans le monde, ont au reste centré leur recherches sur les cellules souches embryonnaires. Allons-nous donner à nos chercheurs let moyens de lutter à armes égales ou faudra-t-il nous en remettre à l'industrie américaine ou japonaise ? » Est-elle compatible avec la convention d'Oviedo ?
L'injustice est notre affaire a tous
Mme Dini, décidément en verve, est en revanche parfaitement logique lorsqu'elle dit : « Je peux comprendre ceux qui considèrent que l’on ne peut toucher à la vie humaine mais alors, il faut revenir à l'interdiction totale, sinon, c’est l'hypocrisie. » C'est la première question qui se pose, en effet : peut-on toucher à la vie humaine ? La deuxième question est celle de la conception matérialiste de l'homme qui conduit à l’utiliser et à lui accorder du prix en fonction de son utilité.
Des réponses à ces deux questions découlent non seulement les expériences sur l'embryon, mais aussi l'avortement, les tendances eugénistes qui conduisent à dépister pour le supprimer les enfants trisomiques, et plus généralement la mentalité utilitaire qui réduit l'enfant - comme d'ailleurs la femme ou l’homme adultes - à un simple moyen, comme on le voit dans le cas de l'adoption par les couples homosexuels.
« Que ce monde soit absurde, c'est l’affaire des philosophes et des humanistes. Mais qu’il soit injuste, c'est notre affaire à tous », a écrit Gilbert Cesbron.
Eric Letty monde & vie . 20 octobre 2012