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anti-national - Page 1196

  • Dangereuse escalade militaire : confrontation Russie-États-Unis en Syrie ?

    Source : mondialisation.ca

    Le 14 décembre le secrétaire à la Défense Leon Panetta a signé un décret autorisant l’envoi de 400 troupes opératrices de missiles en Turquie. Selon Washington, la sécurité de la Turquie, le poids lourd de l’OTAN, est menacée. Du personnel militaire étasunien sera déployé en Turquie dans les prochaines semaines afin de manœuvrer deux batteries de missiles étasuniennes Patriot.

    Selon le porte-parole du Pentagone, George Little :

    « Les États-Unis ont aidé la Turquie à se défendre [contre la Syrie].

    Je ne pourrai pas être précis pour l’instant, a-t-il ajouté, mais je voulais vous aviser […] que nous avons signé ce décret et que nous sommes prêts à appuyer la défense de la Turquie sous les auspices de l’OTAN pour une période indéterminée.

    Le but de ce déploiement est de signaler clairement que les États-Unis, en collaborant étroitement avec nos alliés de l’OTAN, défendront la Turquie, surtout en raison des menaces potentielles émanant de la Syrie. »

    (US Air Force News, 14 décembre 2012.)

    Les intercepteurs sol-air Patriot sont déployés pour faire face « aux menaces provenant de la Syrie ». D’après le secrétaire à la Défense des États-Unis Leon Panetta, ces menaces « comprennent des frappes syriennes en Turquie » et les combats entre le gouvernement et les rebelles s’étendant sur le territoire turc (CNN, 14 décembre 2012), « on ne peut pas perdre trop de temps à se demander si ça emmerde [pisses off] la Syrie », a déclaré Panetta après avoir signé le décret vendredi. (Ibid., c’est l’auteur qui souligne)

    En plus du déploiement de missiles étasuniens, l’Allemagne et les Pays-Bas ont confirmé qu’ils déploieront également des missiles Patriot en Turquie visant la Syrie.

    La déclaration officielle du Pentagone ne mentionne pas que cette accumulation de batteries de missiles Patriot ne cible pas uniquement la Syrie, elle vise aussi à confronter la présence militaire russe en Syrie et son appui au développement du système de défense aérien syrien.

    L’insurrection menée par les États-Unis et l’OTAN

    L’initiative du Pentagone en Turquie fait partie de l’insurrection menée par les États-Unis, l’OTAN et Israël contre la Syrie. Au cours des dernier mois, l’insurrection s’est développée en invasion alliée non officielle (quoique de facto) caractérisée par la présence en Syrie de Forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries.

    Ces Forces spéciales sont « intégrées » aux rangs rebelles. Elles ne font pas que participer à l’entraînement des forces rebelles, elles sont dans les faits également impliqués dans le commandement paramilitaire et la coordination, en liaison avec l’OTAN.

    Autrement dit, par le biais de leurs Forces spéciales et agents de renseignement sur le terrain, des États membres de l’Alliance atlantique déterminent largement la nature et les avancées des actions rebelles. Fait significatif, le Front Al-Nosra (voir l’image ci-dessous), une milice affiliée à Al-Qaïda et impliquée dans d’innombrables actes terroristes contre les civils, constitue la principale force combattante, directement recrutée et entraînée par les États-Unis, l’OTAN, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

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    La guerre élargie du Moyen-Orient

    Le déploiement de missiles Patriot étasuniens en Turquie fait partie d’un processus régional de militarisation comportant l’établissement de postes de commandement des États-Unis et le stationnement de troupes étasuniennes en Jordanie et en Israël. Ce déploiement militaire régional menace aussi l’Iran.

    De plus, les préparatifs de guerre des États-Unis et de l’OTAN concernant la Syrie sont coordonnés à ceux reliés à l’Iran. Les postes de commandement en Israël, lesquels supervisent environ 1 000 troupes étasuniennes, en coordination avec les Forces de défense d’Israël (FDI), sont sous la juridiction du Commandement européen des États-Unis (Eucom).

    Le chef d’état-major iranien a prévenu récemment que le stationnement de batteries antimissiles aux frontières entre la Turquie et la Syrie équivalait à « préparer le terrain pour une guerre mondiale ».

    Il est important de signaler qu’en plus des missiles Patriot en Turquie, des batteries Patriot ciblant l’Iran ont aussi été déployées au Koweït, au Qatar, aux Émirats arabes unis et au Bahreïn (2010).

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    Missile Patriot étasunien

    Les systèmes russes de défense antiaérienne en Syrie

    En réaction au déploiement de missiles des États-Unis et de leurs alliés, la Russie a livré à la Syrie des missiles Iskander perfectionnés, désormais pleinement opérationnels, sans compter le système russe de défense sol-air Pechora 2M.

    On décrit l’Iskander comme un système de missile surface-surface « qu’aucun système de défense antimissile ne peut suivre ou détruire ».

    Le dernier Iskander peut voyager à une vitesse hypersonique dépassant 1,3 miles (2,09 km) par seconde (Mach 6-7) et sa portée d’une extrême précision excède 280 miles (450,62 km). Il détruit les cibles avec son ogive de 1500 livres (680 kg), un cauchemar pour n’importe quel système de défense antimissile.

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    Iskander Mach 6-7

    Par ailleurs, la Syrie est équipée de du système de défense antiaérienne moderne Pechora-2M et des sources militaires étasuniennes ont admis qu’il constituerait « une menace », à savoir un obstacle advenant l’implantation d’une « zone d’exclusion aérienne » concernant la Syrie.

    Le Pechora-2M est un système multicibles sophistiqué pouvant être utilisé également contre des missiles de croisière.

    Description

    Le Pechora-2M est un système de défense antiaérienne équipé de missiles sol-air à courte portée conçu pour détruire des avions, des missiles de croisière, des hélicoptères d’assaut et d’autres cibles au sol ou à basse et moyenne altitude.

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    Système de défense sol-air russe Pechora 2M déployé en Syrie

    La Russie appuie fermement la Syrie

    Contrairement à ce qu’affirment de récents reportages, la Russie appuie le gouvernement de Bachar Al-Assad.

    Le 14 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a démenti les rumeurs, semées surtout par les agences de presse occidentales et le New York Times, et selon lesquelles Moscou avait changé sa position sur la Syrie. Le battage médiatique étalé à la une des journaux était basé sur une déclaration spontanée non officielle du ministre adjoint des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov : « Nous devons faire face à la réalité : la tendance actuelle démontre que le gouvernement perd progressivement le contrôle d’une partie accrue du territoire » a déclaré Bogdanov à la Chambre publique. « Une victoire de l’opposition ne peut pas être exclue. »

    La déclaration n’avait rien à voir avec la position de la Russie envers la Syrie. C’est plutôt le contraire. Moscou a renforcé sa collaboration militaire avec Damas en réaction aux menaces occidentales.

    « [N]ous n’avons jamais changé d’avis et ne le ferons jamais », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères Lukashevich lors d’une conférence de presse à Moscou.

    Il convient de noter que le 5 décembre, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a accusé des pays occidentaux de violer l’embargo des armes en transférant de vastes provisions d’armes à l’« opposition » syrienne, essentiellement composée de milices affiliées à Al-Qaïda,

    Dangereux carrefour des relations entre la Russie et les États-Unis

    Washington et ses alliés ont soutenu sans relâche les diverses entités terroristes formant les forces rebelles de l’« opposition ».

    Récemment, l’Armée syrienne libre (ASL) a menacé d’exécuter une journaliste ukrainienne (voir la photo ci-dessous) et annoncé qu’elle « tuerait les Russes et les Ukrainiens » en Syrie.

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    Les membres de l’ASL sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Sans l’appui de l’Occident, ils ne pourraient pas confronter les forces gouvernementales syriennes.

    La décision de menacer et cibler des Russes n’émane pas des forces rebelles de l’« opposition », mais directement de Washington.

    Ces menaces constituent des actes de provocation délibérés à l’endroit du gouvernement russe, lequel offre un soutien militaire à la Syrie. Les forces de l’« opposition » en consultation avec les États-Unis et l’OTAN menacent désormais la Russie, un allié de la Syrie.

    Nous nous trouvons à un carrefour dangereux : alors que des missiles Patriot sont installés en Turquie, des missiles russes Iskander sont déployés en Syrie.

    Des forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries sont impliquées dans le recrutement et la formation des rebelles de l’ASL, dont la plupart sont des mercenaires. L’ASL cible maintenant des citoyens russes en Syrie sur ordre de Washington, ce qui pourrait mener à l’effondrement de la diplomatie internationale.

    Moscou considère ces menaces comme « des déclarations de guerre » en disant que « les insurgés armés en Syrie [appuyés par l’Occident] ont tellement été encouragés qu’ils ont atteint un stade où ils sont au-dessus des lois ».

    La menace contre les Russes en Syrie est-elle le prélude d’un processus plus vaste de confrontation entre l’alliance États-Unis-OTAN et la Russie ?

    Michel Chossudovsky

    Article original en anglais : Military Escalation, Dangerous Crossroads : Russia-US Confrontation in Syria ?, publié le 15 décembre 2012.

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/D ... 15537.html

  • L’accès aux armes diminue la criminalité !

    Tuerie de Newtown. Après l’émotion, le débat. Après les larmes d’Obama, une loi interdisant la vente de certaines armes aux USA ? Mais quid du deuxième amendement qui prévoit le droit du peuple à se défendre ? En France, beaucoup ont du mal à comprendre l’attachement du citoyen américain à ses armes (comme à la peine de mort d’ailleurs). La National Rifle Association et ses 4,2 millions de membres seraient des barbares. Et Clint Eastwood, quasiment un facho. Pourtant, après chaque tuerie, les Américains sont davantage à se ruer dans les armureries qu’à réclamer un contrôle plus strict. Extraits du livre de notre contributeur Paul Lycurgues, « Aux armes citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense » (éditions Mordicus). Seconde et dernière partie.

    […] Les auteurs américains, qui s’intéressent depuis longtemps à la question du rapport entre crime et armes à feu, n’ont jamais pu démontrer de corrélation positive entre les deux. Il y aurait au contraire, pour certains, une corrélation négative ; l’accès aux armes ferait ainsi diminuer la criminalité !

    L’étude la plus complète à ce jour sur le lien entre les taux de criminalité et de possession d’armes à feu aux États-Unis a été réalisée par un économiste de renom, le Dr. John Lott. Le travail de Lott 1 est remarquable pour plusieurs raisons. D’abord, il a résisté à un féroce débat contradictoire depuis sa publication : de l’aveu même de certains de ses contradicteurs, sa méthodologie (trop complexe pour être détaillée ici) est scrupuleuse, et ses résultats sont généralement considérés comme solides. Ensuite, parce qu’il met en évidence une nette diminution de plusieurs catégories de crimes immédiatement après le vote, dans certains États, de législations autorisant le port d’arme dissimulée. L’effet dissuasif semble être la principale raison de ce phénomène : moins que la perspective d’une interpellation, c’est la possibilité que leurs victimes soient armées qui semble principalement décourager les criminels 2.

    En effet, même le plus irréfléchi des délinquants effectue, plus ou moins consciemment, un calcul coût / bénéfice avant d’entreprendre une activité illicite. Plus le bénéfice escompté est important (produit du vol ou du trafic) et le coût potentiel bas (le risque d’une courte peine de prison, probablement non exécutable du fait de la surpopulation carcérale actuelle), plus son intérêt à opérer croît. En augmentant le coût potentiel des activités criminelles, on réduit aussi mécaniquement l’intérêt à violer la loi. C’est exactement le même principe qui a empêché jusqu’ici l’éclatement d’un troisième conflit mondial après l’entrée dans l’ère atomique : le coût potentiel d’un conflit est devenu si élevé que toute grande guerre d’agression entre puissances nucléaires est devenue impossible.

    Ainsi, une évidence saute aux yeux : les armes ne « créent » pas de crime. Les pays dans lesquels circulent le plus d’armes à feu ne présentent pas de taux de criminalité particulièrement élevés. Plus ennuyeux pour nous autres, Français : le contrôle strict des armes à feu ne réduit pas la criminalité, pas plus qu’il n’empêche les criminels et psychopathes violents de se procurer les armes nécessaires à leurs forfaits. Le cas de Richard Durn qui, au conseil municipal de Nanterre, avait massacré 8 personnes et en avait blessé 19 autres, nous a tragiquement rappelé cette évidence. Les banlieues françaises les plus « chaudes », selon le criminologue Xavier Raufer, « grouillent d’armes lourdes » 3 ; de l’aveu même de la police, le niveau de violence des braquages s’est considérablement accru depuis 10 ans. En somme, si l’on peut donc reconnaître un effet aux législations sur les armes, c’est bien d’avoir réservé de facto le monopole des armes à la police et aux criminels. Les honnêtes gens, eux, sont plus désarmés que jamais, alors même que la police n’a jamais été aussi peu capable de les protéger.

    1.Lott, John Jr, « More Guns, Less Crime: Understanding Crime and Gun Control Laws » – University of Chicago Press. ↩
    2.Une conclusion que tirent également Rossi et Wright dans leur magistral « Armed and Considered Dangerous : A Survey of Felons and Their Firearms » (Aldine Transaction, 1986). De l’aveu même de milliers de criminels interrogés par les auteurs, une victime potentiellement armée est le principal facteur dissuasif dont les criminels admettent tenir compte. ↩
    3.Interview, La Libre Belgique, 2001. ↩

    Paul Lycurgues, dans Boulevard Voltaire

    http://fr.altermedia.info

  • Bioéthique : la dérive

    C'est exactement ça. La France a le courage de se doter d'une loi bioéthique qui encadre et limite les droits des chercheurs et des médecins dans le domaine fondamental de la vie humaine. Mais en même temps, de révision en révision, le législateur laisse passer des transgressions de plus en plus manifestes. Il n'y a pas d'amarre solide à une certitude de référence - pourtant la marque des lois françaises « classiques » est dans la concision et la clarté de ces principes juridiques, qui permettent de faire l'économie de longues descriptions et d'énumérations qui limitent en réalité le champ de la loi. Plus on rentre dans les détails, plus on perd de vue l'essentiel, et plus on court le risque de laisser des portes ouvertes parce que telle éventualité, et, dans le cas qui nous préoccupe, telle nouvelle technique n'auront pas été imaginées.
    Le principe était pourtant simple. Et le droit français le respecte dans le domaine successoral. Il remonte à l'Antiquité, au temps où l'on ne savait pas ce qu'est exactement l'enfant à naître dans le sein de sa mère, et il aurait permis de régler par avance tous les problèmes : Infans conceptus pro natus habetur quoties de commodis ejus agitur - l'enfant conçu est tenu pour déjà né chaque fois qu'il y va de ses intérêts. Principe raisonnable et non confessionnel s'il en est : c'est une fiction juridique qui - déjà ! - pose, il y a plus de 2 000 ans, une sorte de principe de précaution. Vous pouvez croire ou non que l'enfant conçu, l'embryon, est une personne. Mais vous ne pouvez pas faire comme s'il n'était pas un être humain, un sujet de droit, à qui sont dus le respect de l'intégrité de sa vie, et la protection face aux mauvais traitements.
    Les députés, réunis pour un passionnant débat au Palais Bourbon, ont achevé dans la nuit de jeudi à vendredi l'examen des amendements proposés au projet de révision des lois bioéthiques, en attendant une adoption solennelle prévue pour mardi prochain. Débat passionnant parce qu'on s'y est réellement battu contre les dérives de la culture de mort, de l'eugénisme, de la chosification de l'être humain, mais débat à la marge où des députés courageux ne pouvaient qu'essayer d'élever des digues ponctuelles face à des scientifiques et des politiques fascinés par le pouvoir sur l'homme, ou animés d'une « compassion » dont ils ne mesurent pas les dangers, ni les erreurs.
    Sans coup de théâtre d'ici à mardi, ont donc été adoptés des amendements aggravant le sort du tout-petit d'homme. La recherche sur l'embryon, interdit en principe, bénéficiera d'autorisations plus larges de la part de l'Agence de biomédecine. La procréation médicalement assistée (PMA), qui permet de fabriquer des embryons en éprouvette, sera ouverte aux couples non stables. Le don d'ovocytes (sperme et ovules), maintenu anonyme contrairement à la proposition de Roselyne Bachelot, sera possible pour les hommes et les femmes n'ayant jamais eu d'enfants. Et pour améliorer les stocks, sans doute - alors que 150 000 embryons humains sont déjà gardés « hors du temps » en France dans leurs cuves d'azote - une technique de congélation plus efficace, la vitrification, a été approuvée. Rejetée, la proposition de ne laisser féconder que trois ovules par PMA, ce qui aurait limité le nombre d'embryons détruits ou conservés : cette limitation paraissait « dramatique » à Bernard Debré qui ne voit pas « au nom de quoi on limiterait le nombre d'embryons à féconder ». Jouer avec la vie de l'homme, cela anesthésie très efficacement.
    Le diagnostic prénatal est lui aussi conforté, dans une moindre mesure que celle voulue par le gouvernement mais tout de même avec une nouvelle obligation faite au médecin de proposer tout examen, relative à une condition susceptible de « modifier » le cours de la grossesse, « lorsque les conditions médicales le nécessitent ».
    A ce propos on a voulu faire croire qu'on récuse l'accusation d'eugénisme (comme celle portée par Marc Le Fur) : Xavier Bertrand a voulu prouver l'absence de celui-ci en indiquant que « sur 6 876 IMG il y a 505 dépistages de trisomie : cela prouve que ce n'est pas la trisomie qui mène à une IMG ». En fait, ce n'est pas seulement la trisomie. Mais 96 % des trisomiques sont victimes d'avortements tardifs. Les opposants ont cependant obtenu, et c'est nouveau, une information des femmes pour qu'elles puissent connaître des familles ayant accueilli des enfants handicapés, et un délai de réflexion d'une semaine.
    Pendant les débats, les accusations de catho-intégrisme ont fusé de la part des partisans de gauche de la dérive bioéthique. C'est ainsi qu'on veut faire taire la voix de la vie. Raison de plus pour la faire entendre plus fort.
    J.S. Présent du 12 février 2011

  • La France soutient la délocalisation d’activités de services vers le Maroc

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) — Le MUNCI, principal syndicat d’informaticiens français, dénonce le prêt accordé par le gouvernement français à Casanearshore, une zone franche marocaine qui emploie des sous-traitants de grands groupes français. Le 12 décembre, à l’occasion du déplacement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Maroc, l’Agence française de développement (AFD) avait annoncé la signature avec le MEDZ (filiale de la Caisse des dépôts et de gestion marocaine) d’une convention de prêt de 100 millions d’euros destinés au refinancement des activités de délocalisation développées à Casanearshore.

     

    Pour le MUNCI « La France est en déficit, des mesures d’austérité (notamment budgétaires) sont imposées à tous, le chômage progresse fortement dans notre pays, y compris dans l’informatique, mais notre premier ministre n’a pas trouvé mieux que de favoriser les délocalisations vers le Maroc d’emplois dans les centres d’appel, les services informatiques et les processus métiers ! »

    http://fr.novopress.info

  • Bilderberg 2012

    Charlie Skelton est un des plus brillants jeunes scénaristes de la télévision britannique, collaborant à certaines des meilleures émissions de ces dernières années. Comme 10 O'Clock Live, 8 ont of 10 cats ou I have got news for you. Mais Skelton tient le Bilderberg et les familles Rothschild et Rockefeller en sainte horreur. Depuis 2009 il a couvert les sessions de Vouliagmeni en Grèce, de Sitgès en Espagne, de St Moritz en Suisse notamment pour le Guardian. C'est ce qu'il a l'intention de faire au cours du prochain week-end lorsque les congressistes de l'un des plus discrets conciliabules annuels se rassembleront à nouveau à Chantilly en Virginie.
    Mauvaise pioche pourtant pour les organisateurs globalistes de la cabale mondialiste. Cette année, étant sur place, et aiguillonnée par Alex Jones et ses sites Prison Planet et Info Wars, une partie des troupes de Occupy Wall Street a décidé de joindre ses forces à celles, habituelles, de Jones. L'extrême droite anti-ploutocrate dans la rue avec l'extrême gauche anticapitaliste, on voit mal comment les Bilderbergers pourraient passer inaperçus et imposer au média et à Internet de faire silence sur leurs apartés.
    Jusqu'à il y a cinq ou six ans encore pour le big-gros média international le Bilderberg était une farce qui n'existait pas. C'est  cela qui a changé, grâce à des gens comme Jim Tucker de l'American Free Press (ancien Spotight), Alex Jones ou le Canadien Daniel Estulin. Au point qu'il y a quelques jours le Washington Post annonçait la présence du sénateur de Floride Marco Rubio à une importante réunion en Amérique où il représentait... le comité directeur non-officiel du Bilderberg. Le sénateur Rubio, bien qu'élu avec l'appui des Tea-Parties, est de plus en plus désigné comme le probable vice président de Romney si celui-ci est élu. Les hauts responsables du conclave ne cachent plus leur inquiétude depuis que les importants sites de droite US Politico et Drudge Report ont appelé leurs affiliés à se rendre à Chantilly. Pour ces gens les sujets d'inquiétude sont innombrables. La situation de la Grèce et de la Syrie soutenue par la Russie, la disparition de l'Euro, l'implosion de l'UE, la menace qui pèse sur l'économie chinoise, l'incapacité du gouvernement japonais à juguler les fuites de ses centrales nucléaires, l'irrésistible ascension du baril de pétrole, l'irrésistible chute du dollar, la course à la Maison Blanche, etc. Si, comme Jones le souhaite, plusieurs dizaines de milliers de manifestants encerclent samedi l'Hôtel Marriott de Chantilly, on verra à l'ouvrage les troupes spéciales américaines lorsque leur est donné l'ordre de mater une foule.
    Pour ce qui concerne la France, rappelons que dans l'actuel gouvernement socialiste siègent plusieurs affiliés du Bilderberg. Laurent Fabius (1994). Michel Sapin (1992). Manuel Valls (2008). (On y rajoutera Jean François Copé en 2003). Hollande fut un très proche de Jospin qui y fut invité en 1996. Franc-maçon, il fut également un fidèle de François Mitterrand, qui appartenait au 33e degré et laissa à la postérité l'Arche de la Défense. Hollande vota pour le Traité de Maastricht dans lequel Mitterrand était très impliqué ainsi que l'affilié du Bohemian Grove, Helmut Kohl. Le Traité de Maastricht, passage obligé vers la monnaie unique fut pour la première fois dévoilé lors de la réunion du Bilderberg des 23/25 septembre 1955 de Parmish-Partenkirchen. Documents qui furent révélés par Wikileaks eh 2009. Mario Monti, l'actuel premier Ministre italien, désigné par les banques et avec lequel François Hollande s'entend si bien, aura été un des invités les plus réguliers du Bilderberg au cours des dix dernières années. On doit également préciser - et Thierry Meyssan le démontra excellemment dans un article du 26 mai 2011 - que Pierre Moscovici et Jean Christophe Cambadélis, sans en faire partie, en tant que sherpas de DSK qui en était, comme Giscard d'Estaing et Rocard, une importante personnalité, en sont très proches. Meyssan les tient pour des sortes d'agents de liaison avec la NED - National Endowment for Democracy -, une « vitrine légale de la CIA », dans le financement par celle-ci du Parti Socialiste et de son principal réservoir à idées, la Fondation Jean Jaurès. Strauss-Kahn, et par le fait même Moscovici et Cambadélis, étaient des pièces importantes dans la stratégie « d'intégration de la France et de l'Europe au sein d'un grand marché transatlantique dominé par les États-Unis ». Et qui est un des grands thèmes de réflexion des assemblées du Bilderberg.
    Jim REEVES. RIVAROL  1er JUIN 2012

  • La PMA pour tous !

  • Coût de l'immigration : les étranges contorsions de « l'Express »

    Dans son numéro du 14 novembre l’hebdomadaire l’Express publie une « Une » accrocheuse. Son dossier sur le coût de l’immigration est assorti de la photographie d’une musulmane voilée de pied en cap, accompagnée d’une enfant noire, se dirigeant vers un… guichet. Ça c’est vendeur, coco ! Mais si l’Express allèche le chaland, c‘est pour mieux le rééduquer avec deux articles sur « ces bras qui rapportent » et une étude qui montre – si ! si ! – les bénéfices de l’immigration sur… la protection sociale. Pierre Milloz, auteur en 1990 d’un célèbre Rapport sur le coût de l’immigration, décortique les contradictions et les conformismes de la rédaction de l’Express. Nous renvoyons aussi nos lecteurs aux travaux de Jean-Paul Gourévitch et de l’Institut de géopolitique des populations d’Yves-Marie Laulan.
    Polémia 

    L'Express vient, dans son numéro du 14-20 novembre 2012, de publier un dossier dont le modeste intitulé, « Le vrai coût de l'immigration », prétend implicitement tenir pour nulles et non avenues toutes les études antérieures (et il y en a !) qui s'efforçaient d'évaluer ce coût. De celles-ci, ledit dossier se distingue par l'originalité de sa conclusion : le coût d'une immigration qui serait à la charge de la France est une invention d'esprits mal tournés, plus ou moins honnêtes. Ou plutôt : il y a bien un coût de l'immigration, mais c'est sur les immigrés qu'il pèse : les finances publiques françaises en profitent, auxquelles ces malheureux doivent verser net chaque année plusieurs milliards d'euros (exactement 3,886 en 2005).

     

    Ici le journaliste qui interroge l'auteur du dossier, M. Chojnicki (de l'Université de Lille II), sent bien qu'une explication devient nécessaire ; il demande donc : « Pouvez-vous préciser l'origine de ce solde positif ? » M. Chojnicki développe alors son argument central, auquel il reviendra : les immigrés sont concentrés dans la tranche des personnes en âge d'activité (proportionnellement ils y seraient plus nombreux que les autochtones) et globalement moins nombreux dans les tranches qui sont grosses consommatrices des dépenses sociales. Le fait qu'ils sont plus jeunes permet de surcompenser les coûts sociaux.

     

    Chojnicki : un raisonnement valable dans les années 1950/1960

     

    On aurait probablement pu appliquer ce raisonnement à l'immigration des années 1950 et 1960 : la France avait affaire à des immigrés que, le plus souvent, elle avait appelés pour satisfaire les besoins du marché du travail et on trouvait donc sur le territoire une population étrangère, relativement peu nombreuse, masculine, jeune, active (le chômage était négligeable). Peut-on honnêtement transposer le raisonnement à la population immigrée des années contemporaines ? Certainement pas.

     

    Depuis 40 ans il n'y a plus aucun rapport entre les besoins de main-d'œuvre et les entrées d'étrangers ; le chômage frappe plus cruellement ces derniers (il est vrai que M. Chojniki a l'habileté (la malhonnêteté ?) de ne pas parler d'immigrés actifs, mais seulement d'immigrés « en âge d'activité »…).

     

    Le regroupement familial de 1976 a, en outre, bouleversé toutes les données avec l'arrivée des personnes âgées, des femmes sans activité professionnelle, des enfants, c'est-à-dire toutes personnes hors activité. En un mot, toutes les conditions sont désormais remplies pour qu'on ait affaire à une population dont le taux d'activité est trop faible pour compenser un surcoût social qui d'ailleurs va croissant avec le temps et le vieillissement des premiers entrants.

     

    Bref, ce prétendu « vrai dossier de l'immigration » est loin d'être convaincant. Or, le lecteur est surpris de voir que l'Express partage probablement cet avis. Car dans la présentation qu'il en donne ce média abonde dans le sens de M. Chojnicki : « L'immigration rapporte plus à la France qu'elle ne lui coûte. Economiquement et socialement, elle est une “bonne affaire” à court, moyen et long termes » et il développe les mérites de cette bonne affaire.

     

    Des conclusions incohérentes

     

    On s'attendrait donc à la conclusion qu'il n'y a pas lieu de modifier, sauf peut-être à la marge, les conditions qui permettent de réaliser cette « bonne affaire ». Eh bien, pas du tout. De ces conditions l'Express préconise, au contraire, un bouleversement complet dans un sens… inattendu : « Adoptons », écrit l'éditorialiste, « au plus vite des règles d'immigration par quotas, selon les nations d'origine (l'Express préconise là une discrimination selon la nation, ce qui est un délit…), les professions en manque de main-d'œuvre ici (quelle réaction !) et les profits dont la France peut tirer parti (l'intérêt national comme guide ?) ». Il ajoute aussi qu'il faut en finir avec « le pédagogisme où tout vaut tout et où chacun est l'égal de son voisin » et il recommande qu'on « oublie le funeste droit à la différence ». Autrement dit, il souhaite qu'on fasse le contraire de ce qui s'est fait jusqu'ici, c'est-à-dire qu'on renonce à l'orientation cosmopolite des décisions françaises et, donc, qu'on renonce à cette « bonne affaire ».

     

    Le lecteur est donc en droit de s'interroger : y a-t-il incohérence regrettable ? Ou y a-t-il eu obligation de porter sur le dossier de M. Chojnicki un jugement politiquement correct ?

     

    Pierre Milloz  http://www.polemia.com
    15/11/2012

  • Marine Le Pen doit comprendre que les ennemis de la famille sont les ennemis de la nation

    Marine le Pen a évoqué hier sur LCI la manifestation du 13 janvier, pour la défense de la famille naturelle. « Même si je vais manifester, ce que je n’ai pas encore décidé, je le ferai pour dire attention, il y a d’autres sujets qui sont des sujets bien plus importants que cela, et auquel le gouvernement se refuse de répondre"...

       ...a-t-elle déclaré, soulignant que, selon elle, la « priorité aujourd’hui, c’est de s’attaquer à la situation sociale qu’aggrave le gouvernement par des mesures d’austérité qui sont épouvantables" .

    On l’aura compris, la défense de la cellule familiale n’est plus une priorité pour le Front National, qui l’a d’ailleurs déclassée dans son programme de 2012 : Marine le Pen préfère s’attaquer d’abord à la situation économique et sociale. C’est bien dommage, car à moins de réduire l’homme à n’être qu’un producteur ou un consommateur, l’économie n’est pas première : elle doit rester subordonnée au politique. L’homme en effet ne vit pas que de pain. Quant à la question sociale, qui peut ignorer qu’elle est aussi relative à la politique familiale et aux problématiques de l’éducation et de la démographie ?

    En tout état de cause, les questions sociétales ne sont pas marginales : les interrogations qu’elle impliquent sous tendent en effet une idée de l’homme et de la place qu’il tient dans la société. En dernière analyse, toute politique repose donc sur une anthropologie. En l’occurrence, face à la mondialisation, et au mondialisme qui la prétexte pour émanciper l’homme de toutes attaches et de tout passé, pour niveler les différences et uniformiser nos sociétés, l’opposition nationale doit entretenir la vision de l’homme enraciné, rattaché à la planète par un ensemble de liens concentriques qui le constituent héritier aux sein des structures traditionnelles et historiques. À cette école, il existe principalement deux communautés naturelles d’appartenance : la famille d’abord, condition de la transmission de la vie et de l’éducation ; puis la nation, société plus vaste dans laquelle s’achève la cellule domestique. La famille est ici un élément structurel de la nation, puisque en organisant la filiation, elle devient la condition d’une société pérenne ; elle devient le fondement objectif d’une société qui ne peut s’inscrire dans la durée sans que soit assuré le renouvellement des générations et l’éducation des enfants. [...]

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  • Bagdad aujourd'hui (arch 2011)

    Depuis les élections législatives de mars 2010, aucune majorité claire ne s'était imposée. L'Irak s'enlisait dans une impasse politique, paralysé par le jeu des coalitions. Le 21 décembre 2010, un nouveau gouvernement a enfin été formé ; il est dirigé par l'ancien premier-ministre chiite Nuri al-Maliki. À présent, sans trop y croire, le peuple irakien voudrait échapper aux affres d'une guerre civile.
    CHAQUE OCCIDENTAL A UN PRIX
    La nécessité de donner un mot de passe pour entrer dans un hôtel irrite les étrangers qui séjournent à Bagdad. « Toutes ces précautions sont prises pour éviter d'éventuelles agressions ou des enlèvements ». L'homme qui dit cela porte l'invraisemblable nom de Tex Dallas. Il est un ancien membre des unités spéciales des forces britanniques (SAS) et dirige un hôtel qui héberge des journalistes. Le ministre irakien du Tourisme rapporte qu'en 2009, soixante-treize étrangers se sont rendus dans la capitale irakienne. Ce chiffre ne prend pas en compte les pèlerins iraniens visitant les tombeaux chiites du sud du pays. L'année précédente, le ministère avait délivré sept visas de tourisme. T. Dallas expose que « c'est mieux de ne pas rester longtemps à Bagdad.  Selon les agents de sécurité, chaque Occidental porte une étiquette à six chiffres au-dessus de sa tête ».
    Il y a quatre mois, les forces de coalition conduites par les États-Unis ont officiellement mis fin aux combats, et Maliki s'est constitué une majorité avec l'aide des Kurdes et du terroriste Moqtada al-Sadr. Le 5 janvier 2011, après un exil volontaire de trois ans en Iran, le prédicateur chiite est retourné en Irak, où une foule de trois mille personnes l'a acclamé. Aux dernières élections, son parti Sadrist Trend remporta quarante sièges. Sur quarante-deux ministres que compte l'actuel gouvernement, seulement vingt-neuf sont assermentés. Les Sunnites ont voté en grande partie pour la liste d'Iyad Allaoui, chef du gouvernement par intérim de 2004 à 2005. Avec près de 25 % aux élections législatives de mars 2010, sa formation politique, le Mouvement national irakien, est la plus importante. Le long blocage du parlement a ruiné tout essor politique. Car pendant 289 jours, l'Irak était régi par une bande de marionnettes et de parvenus assoiffés de pouvoir.
    "LES POLITICIENS INFECTENT DE LEURS VIRUS LA JEUNESSE"
    Le premier Reality-Show diffusé après le retrait des Américains « Put him to Camp Bucca » (Mets-le à Camp Bucca) est produit à Bagdad. Camp Bucca était, en Irak, une des prisons américaines les plus dures. Elle a dû fermer en 2009, après plusieurs scandales. Cette émission est une sorte de caméra cachée faisant croire à des scénarios de faux attentats. Le producteur, Nadchim al-Rubai, explique : « Nous voulons que les téléspectateurs rient d'Al-Qaïda ». Ce programme est un des plus populaires. Rubai hait les Américains : « Les occupants ont détruit Bagdad et offert le pays à l'Iran. Ils ont aussi volé nos trésors culturels, fait un million de martyrs et donné le pouvoir à des politiciens incompétents ». Rubai anime une autre émission, « Au cœur de Bagdad ». Il conduit une voiture émettrice sur les places de la ville et interroge ses compatriotes. Un homme en larmes raconte que son fils a été condamné à quinze ans de prison parce qu'il avait volé de la nourriture ; et que, faute d'argent, il n'a pu corrompre la police. « La réalisation de cette émission est dangereuse. Mais nous voulons montrer que les Irakiens rêvent d'une vraie vie. Nous en avons ras le bol des sectes. Nous sommes une nation et les politiciens infectent de leurs virus la jeunesse et les personnes faibles ».
    Des carcasses de voitures calcinées bloquent les rues. Tous les cinquante mètres, des sentinelles années montent la garde derrière des abris de fortune. Dans le quartier "huppé" d'Al-Mansur (du nom du calife abbasside qui fonda Bagdad au VIIIe siècle), les décombres d'une bombe ont été amassés. Seuls les alentours du magasin d'automobiles Dodge-Jeep-Chrysler ont été nettoyés. Dans les quartiers chrétiens, l'exode continue. Sur les trottoirs s'empilent des cartons, des réfrigérateurs, des ventilateurs, des téléviseurs et des chauffe-eau. Et parce que la ville ne peut satisfaire le besoin croissant en électricité, les générateurs privés abondent. Les exploitants de ces installations bruyantes sont devenus riches. Des boîtes à fusibles sont reliées à de nombreux câbles passant par des fenêtres ou attachés à des palmiers.
    DES MERCENAIRES ETRANGERS ASSURENT LA SÉCURITÉ
    Par peur des bombes, les voitures ne sont jamais laissées sans surveillance : Al-Qaïda peut y dissimuler des charges qui explosent par un procédé télécommandé ou à l'aide d'un téléphone portable quand le véhicule franchit un point de contrôle. Cette méthode permet de faire l'économie d'un kamikaze. Le danger est devenu plus sournois. Il est désormais habituel d'envoyer des SMS à la maison pour savoir si tout va bien. La capitale babylonienne est cloisonnée par des murs de cinq mètres de haut servant de protection contre les explosions. Chaque quartier est devenu une fortification. Des mercenaires provenant d'Amérique latine ou du Caucase sont embauchés dans les casernes, les ministères, les bâtiments de l'administration publique. Ils accompagnent les visiteurs en les faisant passer par des sas de sécurité et des systèmes de détection sophistiqués. Le général de la police Faisal Malik Muhsin s'attache les services de ces hommes car les attentats-suicides sont organisés par des rebelles issus du monde arabe. Dans la circonscription de Rachid, ouest de Bagdad, il a trouvé un atelier préparant des voitures pour les attentats. Il avoue avoir de grandes difficultés à différencier les rebelles des terroristes, car « d'anciens officiers des services secrets du parti Baath peuvent être des criminels de premier plan ». Al-Qaïda se finance en grande partie par le racket, bien que depuis le départ des Américains les revenus aient encore régressé. L'été dernier, une banque a été attaquée par un commando de la mouvance Al-Qaïda. Chaque client a été exécuté. Le général Muhsin confie : « Nous avons suffisamment d'armes et d'hommes. Nous avons seulement besoin de compétence. Dans ce domaine, les Américains continuent de nous aider ». Un des instruments les plus remarquables de lutte contre le terrorisme est l'ADE 651. L'Advanced Détection Equipment ressemble à un pistolet équipé d'une antenne radio amovible. Les vigiles des points de contrôle en sont équipés pour détecter les véhicules piégés. D'après le constructeur, ce dispositif fonctionnant par électromagnétisme peut déceler de la drogue et des charges explosives à distance. Le ministère de l'Intérieur irakien a passé commande d'un millier d'ADE 651 pour 85 millions de dollars.
    Malgré la terreur, la jeunesse se retrouve dans des cafés ou au zoo. Les adolescents essayent de ressembler à des footballeurs espagnols et arborent fièrement des T-shirts noirs et étroits avec la photographie de Murat Alan. Cette célébrité du petit écran turc défend son pays contre la suprématie américaine. Dans les rues, les forces de sécurité sont omniprésentes. Elles ont de nouveaux uniformes et de puissants Pick-ups de marque Ford. En plus du labyrinthe constitué par les murs de protection, les Américains ont laissé dans les casernes des Humvees (véhicule tout-terrain), des hélicoptères abîmés ainsi que des baby-foot. Sur les points de contrôle, les vigiles imitent leurs formateurs. Ils posent avec la même nonchalance, mâchent du chewing-gum et portent un banda sur la tête à la manière des pirates avec des lunettes de soleil. « Les gardes semblent mieux qu'avant. Mais je ne leur fais pas confiance », rapporte Nabil al-Dschiburi, gardien du zoo de Bagdad qui a la lourde tâche d'empêcher les visiteurs de tracasser le lion Bachar. Ce fauve appartenait à Oudaï, le fils de Saddam Hussein tué en 2003 à l'âge de 39 ans par l'armée américaine. Dschiburi fait partie des rares personnes à regretter le départ des Américains. Il est persuadé que l'Irak va s'enfoncer dans une guerre civile.
    LE CHEIKH ET LES FILS DE L'IRAK
    Sur l'avenue Aboû Nouwâs, au bord du Tigre, les hôtels Palestine et Al-Mansur détruits par les bombardements, seront remis en état. L'ancien gouvernement a prévu 300 millions de dollars pour rénover les hôtels cinq étoiles. En mars 2011, la Ligue arabe se réunira à Bagdad. Quelques discothèques ont aussi été ouvertes ; « pour chasser le mal de tête », comme le dit en souriant Chalid al-Basri, propriétaire de la plus grande boîte, Al-Wafri. Bien qu'il ait soudoyé l'État, la police peut à tout moment faire fermer son affaire. Il déplore le chaos que le départ de l'US Army a engendré. De nombreux Irakiens ont collaboré avec l'occupant et font à présent l'objet de règlements de compte. Le cheikh, qui doit en partie son succès au général américain David Petraeus (qui avait mené l'offensive sur Bagdad en 2003), habite une villa aux allures de forteresse. Elle est située à proximité de la « zone verte », l'enclave la plus sécurisée de la capitale. Ali Hatim était le meneur des Fils de l'Irak, une milice recensant cent mille hommes qui en 2006 s'engagèrent dans l'armée irakienne et combattirent Al-Qaïda avec succès aux côtés des Américaines. « Nous avons réduit Al-Qaïda en morceau et avons exécuté chacun des prisonniers. A part nous, personne n'a fait cela », souligne le cheikh, « Al-Qaïda promettait à notre jeunesse un combat honorable. Mais c'était un combat contre notre tradition. Ils cherchaient à diviser les clans ». C'est pourquoi, les cheikhs sunnites ont changé de camp. « J'ai discuté une heure avec Obama, peu avant les élections [mars 2010] à Bagdad. Je lui ai suggéré de dialoguer tout d'abord avec les chefs religieux, ensuite avec les politiciens et avec les chefs de clan », relate Ali Hatim, dont la devise était : « Les Américains sont un autobus dont il m'est égal de connaître la vitesse. Le principal est qu'il avance et que je puisse y prendre place ». Mais pour l'heure, le bus a continué son trajet et le cheikh ainsi que les Fils de l'Irak sont restés sur place.
    Seulement une partie des Fils de l'Irak, soit quarante mille personnes, ont été incorporées dans l'armée régulière, et neuf mille occupent un emploi sur les points de contrôle. D'après le New York Times, les États-Unis pensent que des centaines d'anciens membres des Fils de l'Irak se sont laissés acheter par Al-Qaïda et alimentent la rébellion en divulguant des informations sensibles. « Je ne comprends pas la politique des États-Unis », affirme le cheikh. « Les généraux nous ont soutenus. Mais à Washington les politiciens nous ont vendus. Nous sommes exposés aux bandes iraniennes. Nous avons lâché un gangster [Saddam Hussein] et nous en avons accueilli des milliers d'autres. Les Américains ont détruit l'Irak pour l'offrir à l'Iran ». Pour les Fils de l'Irak, il ne voit non plus aucun avenir.
    L'IMPLANTATION DE LA TURQUIE
    Les Irakiens n'attendent plus rien de la politique. Safia Talib al-Suhail, qui appartient à la grande lignée des Tamim, organise des réunions avec des écrivains autour de lectures de poèmes. Elle est aussi une politicienne figurant sur la liste du Premier ministre Maliki. En 2005, George W. Bush avait même invité Suhail à Washington lors de son discours du « State of the Union ». Le président des États-Unis rend traditionnellement compte de la situation du pays à la nation à cette occasion. Les députés du congrès l'applaudirent et la soutinrent comme exemple du changement de régime. Aujourd'hui, elle déclare : « Je ne peux pas expliquer ce qu'il se passe avec les politiciens. Nous avons passé une longue période durant laquelle le pays ne fut pas gouverné. C'est une véritable honte ». Son cousin a été tué devant chez lui par des criminels n'ayant laissé aucun message, et son père est mort en exil, certainement assassiné par les services secrets de Saddam Hussein. La formation du nouveau parlement s'est fait attendre comme un spectacle politique grotesque car « l'Irak est écartelé entre les pressions de l'Iran, mais aussi de l'Arabie Saoudite et de l'ambassade américaine », commente-t-elle. La Turquie a également rejoint ce tiercé des nouvelles puissances entendant peser sur l'économie et la politique irakienne. « Des villes du nord en essor jusqu'aux champs pétrolifères du sud-ouest de Basra [la seconde ville], la Turquie assure une renaissance depuis la période de l'empire ottoman. Elle aspire maintenant à accroître son influence dans un Irak en pleine turbulence dans une démonstration de pouvoir qui illustre son poids grandissant à travers un monde arabe suspicieux », observe l'International Herald Tribune (1). La démocratie irakienne est donc bien devenue une bonne affaire pour tout le monde, sauf pour son peuple.
    L. B. Rivarol du 28 janvier 2011
    International Herald Tribune du 6/1/11 dans Iraqi cleric makes bold return from exile in Iran (Le clerc irakien fait un retour audacieux de son exil en Iran).
    International Herald Tribune du 5/1/11 dans Turkey's soft power opens doors in Iraq (Le pouvoir souple de la Turquie s'ouvre des portes en Irak).