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culture et histoire - Page 635

  • La Monarchie de Droit Divin, par P-P Blancher et Frédéric Winkler.

     « Car le Baptême de Clovis en 496 rattache notre histoire à l’univers des grands mythe de l’humanité. »                      

    Paul Barba Négra

    Une question assez récurrente nous est souvent posée lorsque l’on parle de royalisme. Quel type de Monarchie voulons-nous ? Absolue ? De Droit Divin ? Ou constitutionnelle ? Si nous répondons directement « constitutionnelle » alors c’est le soulagement pour l’interlocuteur qui se réfère directement à la Monarchie anglaise ou espagnole. Mais si on répond qu’elle sera par tradition de Droit divin, alors, dans un réflexe totalement pavlovien, les sourcils de notre interlocuteur se froncent et un profond sentiment de rejet instinctif se fait ressentir. L’interlocuteur rétorquera ensuite que la Monarchie de Droit Divin, n’a plus raison d’être, c’est un retour en arrière, personne à ce jour ne voudrait d’une telle Monarchie, c’est obsolète, cela donnerait une mauvaise image, c’est une cérémonie anachronique n’ayant plus sa place au XXIe siècle…etc.

    Il est vrai qu’à l’heure actuelle, dans une France totalement déchristianisée, un tel réflexe peut se comprendre. Sachant d’autant plus que l’anticléricalisme des républiques successives depuis 1792,  y est pour beaucoup dans cette déchristianisation et le rejet du sacré.

    Pourtant, au-delà de l’aspect purement religieux de la cérémonie du Sacre, ainsi que de l’irréligion de la grande majorité des français d’aujourd’hui, le Sacre offre une contrepartie plutôt avantageuse politiquement parlant.

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  • “Entre salafisme et transhumanisme : les idées humanistes devenues folles”, par Henri Feng

    Le 15 octobre, le palais Bourbon a adopté, sans difficulté, la loi de bioéthique autorisant la Procréation Médicalement Assistée, et ce, an dépit de la manifestation anti-PMA/anti-GPA, in fine anti-transhumaniste, du dimanche 6 octobre. Au même moment, on a assisté à l’énième retour de la polémique sur le voile islamique (la première date de 1989 et concernait trois collégiennes musulmanes de Creil), cette dernière provoquée par Julien Odoul, conseiller régional RN en Bourgogne Franche-Comté : le vendredi 11 octobre, celui-ci avait interpellé sa présidente de séance à cause de la présence d’une mère voilée, quasi-intégralement, en noir (sauf le visage), dans le cadre d’une sortie scolaire. Odoul avait signifié, en substance, qu’un tel habillement contrevenait, non pas sur la forme mais sur le fond, à la loi Savary de 1984, loi garantissant la neutralité religieuse dans le cadre républicain. Il s’agissait surtout de faire la démonstration de l’allégeance de cette femme au salafisme ; le tout filmé par les équipes de l’élu RN, mais ce qui n’a pas manqué d’agacer son propre camp politique. Depuis lors, Odoul est dépeint par, entre autres, le journaliste Hugo Domenach du Point (article du 17 octobre), en pur opportuniste car étant passé successivement du PS à l’UDI, sans compter ses apparitions dans des magazines gay, à 21 ans.

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  • “Orthodoxie et hérésie durant l’Antiquité tardive”, par Claude Bourrinet

    Polymnia Athanassiadi, La lutte pour l’orthodoxie dans le platonisme tardif. De Numénius à Damascius, Les Belles Lettres, Paris, 2006, 276 p., 25 €

    La période qui s’étend du IIIe siècle de l’ère chrétienne au VIe, ce qu’il est convenu d’appeler, depuis les débuts de l’Âge moderne, le passage de l’Antiquité gréco-romaine au Moyen Âge (ou Âges gothiques), fait l’objet, depuis quelques années, d’un intérêt de plus en plus marqué de la part de spécialistes, mais aussi d’amateurs animés par la curiosité des choses rares, ou poussés par des besoins plus impérieux. De nombreux ouvrages ont contribué à jeter des lueurs instructives sur un moment de notre histoire qui avait été négligée, voire méprisée par les historiens. Ainsi avons-nous pu bénéficier, à la suite des travaux d’un Henri-Irénée Marrou, qui avait en son temps réhabilité cette époque prétendument « décadente », des analyses érudites et perspicaces de Pierre Hadot, de Lucien Jerphagnon, de Ramsay MacMullen, de Christopher Gérard et d’autres, tandis que les ouvrages indispensable, sur la résistance païenne, de Pierre de Labriolle et d’Alain de Benoist étaient réédités. Polymnia Athanassiadi, professeur d’histoire ancienne à l’Université d’Athènes, a publié, en 2006, aux éditions Les Belles Lettres, une recherche très instructive, La Lutte pour l’orthodoxie dans le platonisme tardif, que je vais essayer de commenter.

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  • Entretien avec Bruno Riondel sur le communisme (2)

    Entretien avec Bruno Riondel sur le communisme (2)

    Suite de l’entretien débuté hier avec Bruno Riondel sur le bilan du communisme, à propos de son dernier livre: L’effroyable vérité.

    4) Vous évoquez l’esprit de repentance comme séquelle de l’influence communiste. Pourriez-vous expliquer davantage ce que vous entendez par là ?

    L’instrumentalisation de la mémoire est l’un des outils fondamentaux de l’ingénierie sociale contemporaine, puisqu’elle permet la culpabilisation des masses en sollicitant l’affectif au détriment du cognitif, avec pour effet la perte du sain discernement. Les communistes ont toujours été des experts en ce domaine, dans les pays soumis à des dictatures marxistes-léninistes, comme dans les démocraties occidentales, en France, notamment, où le PCF a toujours eu ses experts en manipulation mentale. (Qui sait que dans les camps de prisonniers français capturés par le Viet Minh, à l’issue de la bataille de Diên Biên Phu, les méthodes de lavage de cerveau utilisées par les communistes vietnamiens avaient été mises au point par des experts du PCF ?) Ainsi, en contrôlant les réseaux de diffusion du savoir et le façonnage du discours historique officiel, les communistes (et aujourd’hui les réseaux progressistes d’inspiration marxiste) ont pu créer et entretenir une mémoire collective à géométrie variable, fondée sur le relativisme moral qu’induit la conscience de classe assumée.

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  • Entretien avec Bruno Riondel sur le communisme (1)

    Entretien avec Bruno Riondel sur le communisme (1)

    Nous commençons la publication d’un entretien avec Bruno Riondel, professeur d’histoire à Louis-le-Grand et auteur d’une récente synthèse sur le bilan du communisme: “L’effroyable vérité” (L’Artilleur)

    1) Vous venez de publier une synthèse impressionnante sur un siècle de communisme. Quel est le bilan ?

    Le bilan est terrifiant.

    Sur le plan humain, 80 à 100 millions de personnes ont été tuées, de plus nombreuses encore ont eu leur vie brisée dans les milliers de camps de déportation mis en place par les communistes, partout où ils prirent le pouvoir. Et plusieurs millions de personnes parmi ces victimes du communisme ont été exterminées dans le cadre de deux génocides : l’Holodomor, le génocide ukrainien qui a fait quatre à cinq millions de victimes par la famine organisée, entre 1932 et 1933, et le génocide cambodgien, à la fin des années soixante-dix, qui causa la mort de deux à trois millions de personnes, souvent exécutées par balle où d’un coup de pelle sur la nuque. Dans les deux cas, le crime fut prémédité par les hauts responsables communistes qui, à l’instar du Cambodgien Pol Pot, ambitionnaient de créer un « nouveau peuple ». Le crime fut ensuite mis en œuvre par des exécutants totalement déshumanisés, tel le Soviétique Lazare Kaganovitch, fort justement surnommé le « Himmler soviétique ». Tout historien sérieux reconnait aujourd’hui la dimension génocidaire des crimes de masse ukrainien et cambodgien, Nicolas Werth, l’un des grands spécialistes du communisme, écrivant à propos du premier qu’il est « le seul événement européen du XXe siècle qui puisse être comparé aux deux autres génocides, le génocide arménien et la Shoah ». Même lorsqu’il n’y eut pas génocide (selon les critères stricts de définition), la préméditation des crimes de masse fut une constante dans les régimes communistes, car l’éradication nécessaire de la superstructure culturelle des sociétés, afin d’en créer une nouvelle, justifiait d’exterminer des classes sociales entières, à commencer par les paysans, souvent très attachés à leur petite exploitation et porteurs de valeurs traditionnelles. Félix Dzerjinski, le sinistre fondateur de la Tchéka, la police politique soviétique, justifiait les tueries massives en estimant qu’« il n’existe pas des individualités contre-révolutionnaires mais des classes entières contre-révolutionnaires ». Ainsi, aux millions de koulaks ukrainiens déportés et assassinés par Staline s’ajoutèrent les masses de paysans tués par Mao, Hô chi Minh et par beaucoup d’autres dirigeants criminels.

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