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écologie et environnement - Page 200

  • Crue, gel, assèchement ! Comment l'eurocratie liquide la paysannerie

    L'Europe verte communautaire, lancée par le ministre de l'Agriculture Chirac sous Pompidou, devait être l'âge d'or des paysans de France, d'après la propagande du « plus grand ministre depuis Sully » (la FNSEA en 1973). Le vert espérance s'est mué en vert-de-gris fatal, les paysans sont une espèce en voie de disparition. L'agonie des exploitants aboutit en ce moment à une crise intereuropéenne, la France et l'Allemagne se heurtent. Les agriculteurs, désespérés, ne savent pas comment résister à leur disparition programmée. Comment en est-on arrivé là ?
    Dans une première phase, jusqu'en 1990 environ, la Commission européenne a poussé à la production, sans mesure, d'énormes quantités de produits agro-alimentaires pouvant être écoulées grâce au commerce Est-Ouest, aux rouages mystérieux. La jonglerie des "MCM", les montants compensatoires, permettait de masquer les disparités entre pays européens. Mais le fonctionnement faussé des exploitations, orientées artificiellement vers telle ou telle activité, faisait disparaître au moins 600 000 paysans en quinze ans, rien qu'en France.
    Après la chute du Mur, la Politique agricole commune généralisait le système des aides communautaires et d'Etat. L'agriculture marchait à la subvention à 100%, le résultat fut foudroyant : en cinq années, 1990-1995, il disparut autant de paysans français 600 000 - que de 1975 à 1990. Moins d'un million d'agriculteurs subsistaient sur environ 700 000 exploitations. Plus question de pousser les paysans au productivisme pour tous, maintenant réservé aux plus importants. Le gel des terres est à l'ordre du jour.

    Paysagiste ou machiniste
    Mais cette aberration à tous points de vue ne sert à rien. Une double influence pèse sur Bruxelles. L'Amérique impose sa notion de "prix mondial", et l'Europe de l'Est est censée adhérer à l'Union européenne,dans un avenir proche. Qu'est-ce que le prix mondial ? Il est à la base de la réforme de la PAC, de l'Agenda 2000, et il correspond en fait, pour un produit agricole donné, à son prix de vente aux pays du tiers monde insolvables. Le prix mondial n'est pas établi d'après les coûts de la production. A la lumière d'un tel critère, les subventions à l'agriculture deviennent inconcevables. Quant à l'Europe de l'Est, elle est grosse productrice agricole. Pour Bruxelles, c'est clair, il faut en finir avec la paysannerie. Et vite.
    A Paris, Chirac et Jospin sont d'accord ; seulement, ils souhaitent qu'une mort lente intervienne, afin d'éviter les sursauts d'agonie. A usage interne, tournés vers les condamnés à la disparition, ils se sont partagés les rôles. Chirac prône le tout-export, qui ne nécessite plus que des machinistes salariés sur les zones où la culture sera encore tolérée. Jospin, lui, fait miroiter le poste de paysagiste, chargé de l'entretien des paysages. Les subventions européennes diminueraient lentement jusqu'à extinction totale.
    La Commission européenne est, elle, impatiente. La moitié de son budget est consacrée aux paysans (plus de 40 milliards d'euros). La France représente un obstacle sur la route des précieuses économies à réaliser. Le trio Chirac-Jospin-Glavany (le ministre de l'Agriculture) est sommé de s'activer. D'autant plus que l'Allemagne exige de payer moins pour le budget européen. D'où la campagne alarmiste sur le « conflit France-Allemagne » à propos de la nouvelle PAC, dramatisé à dessein, alors qu'il y a longtemps que Chirac et Jospin ont accepté le point de vue de la République de Berlin. Ils feront semblant de plier sous la contrainte germanique, pour ne pas endosser la responsabilité du nouveau budget de Bruxelles, de plus en plus lourd sur les impôts français.
    Et les paysans, dans tout ça ? Ils ont manifesté à Bruxelles, par dizaines de milliers, toutes nationalités de "l'Euroland" confondues. Seul résultat visible : la coopération policière européenne à leur encontre a été parfaite. Le commissaire eurocratique à l'Agriculture, Franz Fischler, a concocté une petite réglementation supplémentaire à leur égard, la norme écologique, qui permettra, par le coût qu'elle entraîne, de supprimer plus vite de nombreuses exploitations. Les médias se déchaînent entre les "céréaliers" et les "profiteurs paysans" de "l'Europe, ça eut payé", pendant que Glavany agite le budget de "l'agriculture bio" qui n'autorisera qu'une poignée de paysans à subsister quelques années de plus. Il ne reste plus aux agriculteurs qu'à se défendre, dos à leur ferme, contre ceux. qui les tuent à coup de subventions.
    René-Louis DUVAL National Hebdo du 4 au 10 mars 1999

  • CO₂ : ENNEMI PUBLIC NUMERO UN (arch 2010)

    RÉSUMÉ
    La réunion de Cancun est l'occasion de comprendre comment le CO₂ est devenu l'ennemi public numéro un grâce à la nouvelle et fausse religion écologique dont les grands prêtres font la fête à au Mexique, après Kyoto et Copenhague. Certes ces grands prêtres se chagrinent de voir la Chine, les Usa, le Japon et la Russie trainer les pieds ; mais la probabilité d'un échec relatif ne ne doit pas nous rassurer car la violence des fausses chimères est celle d'un vrai torrent. Le plus incroyable est que ce CO₂ est effectivement un malheur mais pas pour les raisons affichées par les fidèles ou les idiots utiles et pour bien d'autres raisons.
    LA PYRAMIDE DES CHIMÈRES
    Voici sauf erreur ou omission, l'énoncé de l'empilage des chimères sur laquelle repose l'escroquerie en cours.
    Il y aurait un réchauffement, le soleil n'y serait pour rien, l'homme seul en serait responsable, il y aurait des gaz à effet de serre, parmi eux le CO₂ serait le principal, ce serait donc l'ennemi public numéro un, les privés seraient incapables de s'occuper du problème, les politiques seuls responsables de l'intérêt général devraient donc augmenter leurs pouvoirs pour organiser la lutte, les statisticiens devraient imaginer des mesures impossibles, la secte des écolos serait seule à défendre l'environnement, les hommes ayant perdu l'usage de la raison ne sauraient pas gérer les évènements climatiques comme ils l'ont fait depuis des millénaires.
    LES COUPS DE POUCE
    L'une des tactiques employées par les fidèles, comme dans toute désinformation, est de donner sans cesse des coups de pouce dans le « bon » sens. Les exemples au niveau du Giec sont nombreux. Comme la terreur n'est jamais suffisante, il vient d'être publié que toutes les prévisions de relèvement du niveau de la mer sont insuffisantes et bien plus proches que prévu : des cartes épouvantables sont publiées avec des villes disparaissant sous la mer. Le sang devant couler à la une, les médias en rajoutent facilement . De coup de pouce en coup de pouce, les chimères deviennent du béton.
    Les gamineries ne sont pas absentes. Gaz de France vient d'écrire que 950 000 clients ont souscrit à la facture électronique ce qui économise le papier ! Il existe certaines sortes de papier utilisés pour un usage disons poliment plutôt médiocre : faudra-t-il aussi les économiser pour sauver la planète ?
    Il nous est demandé maintenant d'être « eco-responsable » au bureau : cela veut dire par exemple qu’il faut réduire le nombre de pages d'un rapport en écrivant recto-verso !
    Quant aux autres diverses phases du parcours chimérique il est facile de donner sans cesse des coups de pouce. Pour être bien vu des écolos, le gouvernement donnera des bonus-malus aux automobiles ; cela ne l'empêchera pas de rectifier le tir en catastrophe comme il l'a fait en septembre : les prévisions étant fausses il s'était trompé dans les calculs !
    ET VOICI LES INTÉRÊTS
    Parallèlement aux coups de pouce, des intérêts se révèlent successivement, s'organisant, se regroupant et s'épaulant.
    Les avantages des savants qui s'engouffrent dans la chimère sont connus ; dans beaucoup de disciplines il serait impossible de publier des travaux ou d'enseigner sans faire allégeance à la nouvelle religion. Les intérêts des politiciens sont immenses. Malgré la pénitence provisoire infligée à Borloo, la France « bénéficie », si l'on peut dire, d'une Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement. La truffe est si bonne que la plupart des autres pays ont à supporter aussi un tel ministère. Derrière la figure de proue, une multitude d'élus et de fonctionnaires se nourrissent sur la truffe d'autant plus que les ramifications s'étendent au mille échelons des collectivités : leur nombre est impossible à connaître. Les statisticiens officiels s'en donnent à cour joie en jouant sur des moyennes de moyennes.
    Du coté des privés, ce n'est pas mieux. Les grandes sociétés ont vite saisi la violence du courant et nombre d'entre elles ont un directeur du développement durable. Ce dernier dirige les investissements de la firme vers des produits supposés en phase avec la nouvelle religion. La publicité fait le tam-tam et nous vante une voiture « écologique ». Les particuliers sont invités à investir dans les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques ; leur risque est immense car il n'agissent pas sur un marché libre mais vendent leur électricité à l'Edf, organisme public. Celle-ci ne se gêne pas pour minorer les prix au gré de son bon plaisir et de même le gouvernement suspend ses aides quand cela lui plaît !
    Toute fausse religion a besoin d'une bible de remplacement ; le « grenelle de l'environnement » réalise ce rêve avec l'appui bruyant d'associations riches des subventions publiques.
    Personne dans tous ces milieux n'a intérêt à dire la vérité ni même à afficher le moindre doute, chacun apportant ainsi sa pierre à l'édifice en carton.
    LA ROUTE DU MALHEUR
    Quand il y a des chimères, la première conséquence est l'effet de ruine.
    En l'espèce, il commence par le coût exorbitant de toutes les actions publiques ou privées conduisant soit à une déferlante d'impôts soit à un renchérissement des prix des produits frappés. Il s'ajoute les fausses orientations industrielles ou commerciales ; bonus-malus avec allers et retours et voici l'industrie automobile chahutée dans tous les sens. Personne évidemment ne peut calculer l'intensité de la ruine.
    Les États, même s'ils ne s'engagent que modérément dans les chimères, en profitent pour resserrer leur emprise sur la vie économique et la vie tout court. Les conséquences dévastateurs de toute action publique s'enchaînent en conséquence. La chimère du réchauffement est l'occasion rêvée d'attaquer l'économie libre seul moyen pourtant de créer la richesse nous permettant de nous adapter au climat quel qu'il soit. Cela s'étend même hors frontière : avec une grande cruauté les chefs d'État occidentaux ont essayé d'interdire aux pays émergents de parcourir le chemin que nous occidentaux avons franchi dans la durée pour échapper à la faim ou à la misère.
    Il conduit les manipulateurs du réchauffement à penser que les hommes sont de trop dans la nature ; leurs prétentieux calculs aboutissent carrément à chiffrer le CO₂ dont les nourrissons seraient responsables (sic) ; ils appellent la Chine et l'Inde à limiter leurs populations au besoin en détruisant leurs petits à naître. Il y a conjonction avec la culture de mort. Des investissements deviendront inadéquats : des banques, apparemment sérieuses et non portées sur les gamineries, prêchent à leurs clients de diminuer « l'empreinte carbone » de leur épargne !
    Le résultat final, si le scandale ne s'arrête pas, sera que les gens seront privés de leur faculté d'adaptation aux évènements climatiques qu'ils ont depuis toujours observés et gérés.
    C'est de cette façon que le CO₂ est nuisible et pas du tout par de supposés dégâts causés par le niveau des mers.
    ET DEMAIN ?
    Les Européens n'offrent qu'une résistance molle aux « verts » et cela n'arrange rien alors que d'autres phénomènes minent irrésistiblement les industries européennes. En France, il est question couramment de « verdir » les logements ce qui veut dire de renchérir leur prix et d'appauvrir les occupants. Le ministère du logement veut exiger que dans les petites annonces la qualité énergétique du logement soit spécifiée (sic) : c'est une sorte de nationalisation rampante des petites annonces qui jusqu'ici représentaient un espace tranquille de liberté. La ministre de l'écologie est sur le pied de guerre pour punir de toutes les façons possibles les Français assez intelligents pour s'affranchir des chimères.
    Plus que jamais il faut changer de personnel politique, les politiciens actuellement visibles étant tous prisonniers de la même idéologie et de leurs propres intérêts.
    Michel de Poncins http://www.libeco.net/
    micheldeponcins@orange.fr

  • Climats : ces idéologues qui font la pluie et le beau temps

    A l'occasion du sommet sur l'effet de serre de Kyoto, les médias brodent sur un scénario catastrophe : les émissions de gaz dues à l'activité humaine provoqueraient d'ici à quelques dizaines d'années un réchauffement de l'atmosphère tel qu'il provoquerait la fonte des pôles, le relèvement du niveau des mers, donc la disparition de certaines terres aujourd'hui émergées, et en fin de compte un dérèglement général du climat. Pour éviter cette apocalypse, on préconise de réduire l'émission de certains gaz, donc de modifier la croissance et la production : un gigantesque enjeu économique et politique, tant pour le tiers monde que pour les pays développés. Mais comment peut-on être sûr du climat dans cent ans, alors que les météorologues ne prédisent pas le temps à trois jours ? En d'autres termes, ce scénario catastrophe est-il une certitude scientifique ou une hypothèse politique orientée ?

    Avant de paniquer, il serait bon de savoir à partir de quoi un tel scénario est formulé. En bref, qu'est-ce que la climatologie ? Si l'on s'en tient à la définition du Larousse, il s'agit de l'étude scientifique des climats, qui sont l'ensemble des phénomènes météorologiques, (température, pression, vent, précipitations), qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère et son évolution en un lieu donné. Pour être plus précis, la climatologie se fonde sur des modèles, qui sont des descriptions mathématiques de phénomènes physiques, des descriptions mathématiques de la réalité qu'est le climat. Ces descriptions sont mises sous forme d'équations que des spécialistes, les climatologues, doivent intégrer et résoudre, au moyen de puissants ordinateurs. Le scénario catastrophe des climatologues est donc fondé sur des simulations informatiques réalisés à partir des modèles de circulation générale de l'atmosphère.
    L'étude d'un modèle de climat nécessite d'identifier et de mettre en équation chaque flux d'énergie, de matière, de mouvement et toutes les transformations chimiques et biologiques qui peuvent agir sur le déroulement du processus climatique. Puis sont établis et comparés entre eux, un modèle de circulation générale de l'atmosphère, un modèle de circulation générale des flux océaniques, et des modèles d'évolution des biotopes (aire géographique) en réponse au changement des conditions climatiques. Les différences des modèles sont dues à la manière dont sont pris en compte les phénomènes mal connus ou complexes à introduire dans le schéma de calcul. Les plus grands écarts portent sur la modélisation des océans, la formation et la dynamique des nuages. Les interactions avec les biotopes terrestres et marins et les modèles de la circulation océanique sont sujets à incertitude.
    L'ésotérisme de ces équations incompréhensibles pour le commun des mortels ne peut cependant pas masquer une évidence : comment peut-on prédire le climat sur des années, voire sur plusieurs décennies, alors que les météorologues ne peuvent pas « prévoir le temps » plus d'une dizaine de jours à l'avance ? (les prévisions météorologiques ou numériques du temps sont des prévisions à court terme, de quelques heures à sept jours, le plus souvent trois jours ; ces prévisions sont relativement stables.) Un modèle climatique est une tendance établie sur une prise en compte du «temps» beaucoup plus longue ; c'est un travail élaboré à partir d'archives climatologiques qui peuvent remonter à plus de cent ans. La climatologie se fonde donc sur des données de la météorologie. Par ailleurs, et sans rentrer dans des descriptions compliquées, il est bon de préciser la manière dont les climatologues «récoltent» leurs données : l'atmosphère est fractionnée en «cellules» de 200 à 500 kilomètres de «long», et de un kilomètre de «hauteur». Pour couvrir la Terre, elles se chiffrent donc à plusieurs centaines de milliers. La critique formulée à l'encontre de Cette méthode est que les cellules ne sont pas suffisamment conséquentes en altitude pour apporter des valeurs intéressantes.
    Philippe Roqueplo, sociologue au CNRS, auteur de Climats sous surveillance, limites et conditions de l'expertise scientifique, émet un doute sur la réalité du changement climatique. Il a analysé la façon dont l'expertise a transformé des recherches scientifiques incertaines en arguments politiques et pose l'hypothèse d'un consensus qui n'aurait pas forcément comme finalité la cause à priori défendue... Il rappelle l'importance de ne pas confondre expertise et science : pour un chercheur, accepter de se placer dans un processus de décision politique l'oblige à donner une réponse, alors que dans une majorité de cas, la science ne peut répondre. Le fait de devoir produire une expertise entraîne un effacement des incertitudes dans la chaîne de transmission des informations, de l'amont de la recherche, à l'aval de la décision ; à chaque étape de la recherche, l'aval cautionne l'incertitude de l'amont, et fonde sa recherche sur des résultats incertains, posés comme fiables. Pour Philippe Roqueplo, « la problématique climatique apporte un surcroît de légitimité scientifique à beaucoup de politiques qu'on cherche à faire et qu'on ne parvient pas à imposer ». En ce qui concerne l'effet de serre, c'« est un opérateur politique efficace. Sur ce point précis l'environnement fonctionne comme horizon justificateur d'une politique qui ne dit pas son nom. »

    Des différences d'interprétation de 25 à 400%
    Cette toute nouvelle «science» est contestable, et d'ailleurs contestée, notamment par des climatologues eux-mêmes : M.E Schlesinger et J.F.S. Mitchell, ont démontré dans une thèse l'impossibilité actuelle de créditer la précision des simulations ; ils ont aussi dénoncé l'utilisation de données mathématiques à mauvais escient, ou plutôt à bon escient pour qui cherche à démontrer Scientifiquement une théorie a priori définie. L'Américain S. Weare a montré des différences d'interprétation de 25 à 400 %, selon l'intégration ou non de données dans un modèle, et son compatriote S.L Grotch a même dénoncé l'inaptitude de certains à reproduire le cycle climatique annuel actuel.
    Le professeur M. Leroux, climatologue au laboratoire de géographie physique de l'Université de Lyon, expose la dynamique des climats à partir des «AMP». « Des lentilles d'air froid et donc dense de 1 000 à 3 000 km de diamètre et de l'ordre de 1 500 m d'épaisseur, baptisées Anticyclones mobiles polaires (AMP), produites à raison de 3 à 5 par semaine au voisinage des pôles ». Ces AMP se déplacent (grâce à la rotation de la Terre) des pôles vers l'équateur, déviés par les reliefs, en diminuant peu à peu. Une circulation d'air plus chaud tourne autour d'eux dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, au nord de l'équateur. Ce sont ces transports de masse et d'énergie qui sont à l'origine de l'ensemble des phénomènes météorologiques. A la différence des théories fondées à partir d'ordinateurs sophistiqués, l'étude pratique des AMP permet d'expliquer l'augmentation générale des pressions atmosphériques depuis 50 ans dans leurs zones de passage et de regroupement. L'étude de ces AMP permet aussi de comprendre le recul des pluies vers le sud dans toute l'Afrique subsaharienne, le réchauffement important de l'Alaska, les chutes de neige sur la Virginie et le déplacement des cultures au Canada ; l'augmentation des chutes de neige en Norvège responsables des inondations. On comprend alors l'augmentation de la fréquence de phénomènes exceptionnels, comme les tornades en régions tempérées et les inondations, les chutes de neige dans l'est du bassin méditerranéen, la sécheresse sur le Maghreb.
    Ainsi, il vaut mieux observer les phénomènes que chercher à les synthétiser. Les fluctuations instables de la nature ne permettent pas, semble-t-il, de modélisation. Alors que le refroidissement arctique et l'intensification de la circulation atmosphérique sont observables depuis une quarantaine d'années, tous «les modèles» prévoient un réchauffement arctique et une réduction des échanges, et cela en réponse à une augmentation des gaz à effet de serre. Les variations de la nature, « responsables pour la circulation atmosphérique, du butoir ultime d'environ quinze jours pour les prévisions météorologiques, impliquent pour la circulation océanique dont les temps caractéristiques se chiffrent en saisons, années, décennies, voire siècles, l'impossibilité d'établir la moindre prévision climatique à long terme » dit le Pr Leroux.

    Un système idéologique bien rodé
    La climatologie semble être de nos jours un des thèmes favoris des médias ; elle est devenue au fil des années, de manière croissante, une valeur sûre pour qui veut attirer l'attention. Bien sûr, tout le monde se soucie de l'environnement, et c'est justement par ce biais qu'un «lobby climatique» s'est mis en place. Le principe de mobilisation est relativement simple : entretenir une forte demande de sécurité, afin d'en faire accepter le prix. La cause apparente doit être juste : l'environnement et la nature le sont. Difficile à réaliser, l'objectif doit être clairement compris et intégré dans l'inconscient collectif et possible à atteindre, mais au prix de réels efforts collectifs. Et surtout, il faut entretenir l'espoir et la croyance dans le progrès, et donner des réponses graduées. Pour reprendre les termes d'Yves Lenoir, « fédérateur en amont (tous les phénomènes naturels interfèrent avec le climat) et omniprésent en aval (la plupart des activités productives ont des Conséquences climatiques), le problème climatique est lourd d'un pouvoir global, ''totalisant'', sur l'avenir de nos sociétés ».
    La science climatique mondialiste assied ainsi son pouvoir, comme seule détentrice de la vérité universelle, comme seule capable de bien «gérer la planète». Ce n'est pas un hasard si les plus grandes institutions climatiques sont internationales, car bien sûr, les catastrophes écologiques ne connaissent pas de frontières ; le nuage de Tchernobyl n'a-t-il pas atteint les côtes normandes ? Selon les chercheurs officiels, la planète est en grave danger, et le scénario catastrophe qu'ils ont établi a de quoi faire frémir : le deuxième rapport du GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution des climats, est très alarmiste quant à l'adaptation actuelle des systèmes à l'évolution des climats et de la température qui devrait augmenter de 1,5°C à 5°C, suivant les théories. Ce rapport prévoit une modification de la composition et de la répartition géographique de nombreux écosystèmes - c'est-à-dire de l'ensemble des êtres vivants et des éléments non vivants -, à cause des réactions de diverses espèces à l'évolution de la température. Terres inondées, famines et épidémies sont inscrites au scénario. La lutte contre l'effet de serre a imposé une stratégie de réduction des émissions de C02 dont la première étape a été la convention cadre sur le climat, adoptée à Rio en juin 1992 par 178 Etats. Elle a imposé aux 35 pays industrialisés signataires de ramener, d'ici l'an 2000, leurs émissions de C02 et autres gaz à effet de serre à leur niveau de 1990. Mais lors du second sommet de la terre qui s'est déroulé à New York en juin 1997, force a été de constater l'échec du projet. En effet, si l'Europe consent à produire un réel effort, les Etats Unis arguent que ces mesures sont contraires à leurs intérêts économiques. La conférence de Kyoto qui se déroule actuellement tentera une fois encore de fixer un système de réduction des émissions de gaz au niveau mondial, avec toujours, comme toile de fond, le réchauffement du climat.

    Le lobby des climatologues
    La liste des différentes institutions est longue, qui existent en général sous le patronage de l'ONU. Le Conseil international des unions scientifiques (CSIU/ICSU) est à l'origine du Programme international géosphère-biosphère et travaille en liaison étroite avec l'OMM (Organisation météorologique mondiale), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement) et l'UNESCO. Sous l'égide du CIUS, le Conseil international en sciences sociales (ISSC), le Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC/WCRP). Sous l'égide de l'UNESCO, le Programme MAS (Man and biosphère), le Programme international d'éducation relative à l'environnement (PIEE), le Programme hydrologique international (PHI/lHP), la Commission océanographique intergouvernementale (COI) ; le Programme de corrélation géologique international (PCGI/IGCP) pour la compréhension des facteurs contrôlant l'environnement global. Sous l'égide de la FAO (OAA : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), le Programme-cadre de coopération internationale pour une agriculture et un développement rural durables (PCCl/ADRD), la Stratégie mondiale et les Programmes d'action associés pour l'aménagement et le développement des pêches ; le Programme d'action pour les forêts tropicales (PAFT), créé en commun avec la Banque mondiale et le PNUD (Programme des Nation unies pour le développement) traite de la conservation des ressources naturelles dans plus de 85 pays. Sous l'autorité de l'Alliance mondiale pour la nature (UICN/IUCN), l'Union internationale pour la conservation de la nature élabore et met en œuvre des stratégies nationales et internationales pour la protection de la nature et des espèces. Selon les termes de la Commission française du développement durable : « pour permettre aux décideurs et au grand public de mieux comprendre ce que les chercheurs ont appris, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'OMM ont créé en 1988 le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC/IPCC) ». Cet organisme est chargé d'évaluer l'état des connaissances du système climatique et ses changements, ses incidences environnementales, économiques et sociales, et les stratégies à envisager. En fait, les deux rapports du GIEC sur les changements climatiques sont particulièrement abscons. La liste est loin d'être exhaustive, elle comprend aussi des programmes européens, des organisations non gouvernementales (ONG), qui collaborent entre eux, ainsi que moult commissions, conventions, sessions extraordinaires. L'ensemble des ONG françaises est regroupé dans le Réseau Action Climat (RAC). Le Conseil de la Terre, coordonne, lui, les ONG internationales et les commissions nationales. Les subventions et aides diverses vont «en général» aux organismes respectueux du dogme.
    Aux «valeurs sûres» de la climatologie qui véhiculent unanimement le discours de la terreur, s'opposent d'autres chercheurs, certes moins soutenus. mais dont les thèses présentent plusieurs avantages; en premier lieu, celui d'être relativement accessibles au commun des mortels ; en second lieu, celui de s'opposer au terrorisme de la pensée unique. Ces chercheurs ne contestent pas le réchauffement de la planète, mais affirment qu'elle ne subira qu'une augmentation de 0,5°C, qui ne peut être source d'inquiétude. Ils réfutent l'amalgame effet de serre-réchauffement-catastrophe.
    Françoise Villar National Hebdo du 4 au 10 décembre 1997

  • Chronique de l'espoir (arch 2009)

    Il y a vraiment, de temps en temps, dans ce monde troublé de vraiment bonnes nouvelles. L'échec ridicule de Copenhague est l'une d'entre elles et c'est en réalité une victoire de la liberté et de la vérité. Il est intéressant, à cette occasion, de remarquer qu'il y a une grande ressemblance entre la fausse idéologie du réchauffement climatique et le système Madoff.

    D'abord, à la base, il s'agit de deux chimères. La chimère du réchauffement climatique revient à affirmer qu'il y a effectivement un réchauffement et que ce réchauffement est dû aux activités humaines et non au soleil ou autres manifestations de la nature. Or, cette double affirmation semble contraire aux faits. Des milliers de savants américains ont envoyé une pétition à Obama pour le mettre en garde contre les erreurs ainsi formulées et les conséquences dévastatrices qu'elles pourraient avoir pour l'économie américaine. Vaclav Klaus, président tchèque qui fut président de l'Europe pendant six mois, est un savant et a examiné en détail les études concernant le prétendu réchauffement et son rattachement au C02 ; il a montré dans plusieurs livres que c'était pure fantaisie. Parallèlement, sur la toile, le «Climategate» a éclaté et dévoilé les combines minables auxquelles se livrent les dévots de la chimère pour masquer la vérité. Une bataille de chiffonniers prit place à Copenhague entre les délégations pour savoir si l'on pouvait supporter en 2050 une augmentation prévisible de 2 degrés ! En fait les 192 chefs d'État voulaient par des discours lutter contre le soleil : n'est pas Josué qui veut !

    Du côté de Madoff, nous sommes aussi en pleine chimère : c'était l'idée folle que l'on pouvait obtenir, par une prétendue bonne gestion, un rendement financier très supérieur à la norme des rendements dans des placements similaires à un moment donné et que ce succès pouvait être durable, voire indéfini.

    Pour poursuivre la comparaison dans les deux phénomènes, il faut ajouter la respectabilité apparente des acteurs. Pour le réchauffement, c'est un fait qu'un grand nombre de savants fort honorables se sont engagés pour le glorifier. Madoff avait pour lui sa célébrité due à ses hautes fonctions antérieures et personne ne pouvait imaginer qu'il se tromperait et tromperait tout le monde jusqu'à ses meilleurs amis. Ensuite, nous relevons la consolidation des chimères. J'ai souvent montré ailleurs comment et pourquoi une chimère, reposant sur un pur mensonge au départ, peut se consolider au fur et à mesure du temps jusqu'à devenir du béton ; personne, alors, ne se soucie plus d'aller aux sources pour vérifier les fondations. Des Danois se sont vantés, en plein Copenhague, de prendre des douches très brèves pour sauver la planète (sic) : comme la douche est brève, ils n'ont certes pas le temps de réfléchir calmement à l'ineptie de leur propre comportement ! Les idiots utiles ont de l'avenir.

    Poursuivons l'analyse. Les deux chimères du réchauffement et de Madoff sont ou furent mondiales et cette extension universelle est extraordinairement favorisée par les moyens de communication ultrarapides que nous connaissons. La mondialisation joue ainsi sa partie dans la consolidation. Attendons-nous à bien d'autres chimères. Nous relevons aussi le jeu des intérêts. Derrière Madoff se groupaient des intermédiaires naïfs ou à moitié consentants pour avoir le bonheur de profiter de l'aubaine. Les personnes qui tirent avantage de la chimère du prétendu réchauffement climatique sont extrêmement nombreuses. Il y a au départ un très grand nombre de savants ; la chimère est, en effet, tellement bien organisée qu'il est pas possible de faire une carrière raisonnable et paisible dans un domaine scientifique, quel qu'il soit, si l'on marque du scepticisme vis-à-vis du réchauffement climatique et de ses causes humaines : les éditeurs se dérobent et les postes intéressants vous échappent. Mais, en plus, un grand nombre de firmes importantes se sont engouffrées dans l'occasion. Des sociétés de renom international et cotées dans les grandes bourses mondiales ont un directeur du « développement durable ». Elles investissent de grandes sommes dans la promotion de leur action dans ce domaine et prétendent faire des produits «durables», personne ne s'avisant de l'absence de signification intelligente de ce terme dans la langue française telle qu'elle est connue. Il serait inimaginable que ces sociétés et leurs collaborateurs se mettent brusquement à semer le doute sur la solidité de l'édifice. La presse est invitée au festin : nous sommes inondés de publicité proposant des produits «durables» ou soi-disant respectueux de l'environnement. En plus, mettre du « sang à la une » fait vendre les journaux. Les gouvernements et les politiques en tout genre ont un intérêt majeur à la chimère du développement climatique, car c'est l'occasion rêvée de renforcer leur pouvoir quasi totalitaire sur les populations ainsi que la richesse qui s'ensuit pour eux-mêmes.

    Des deux côtés, la ruine est au rendez-vous. Pour Madoff, sans avoir causé à lui seul la crise financière, il l'a sensiblement aggravée dans le monde entier entraînant dans la ruine à la fois des riches et des pauvres. À la faveur du prétendu réchauffement, les États se saisissent de la chimère pour nous dicter leur loi jusque dans tous les détails de la vie publique et privée et, d'ailleurs, cet interventionnisme des gouvernements a joué un rôle dans la consolidation de la chimère. Copenhague ne répondant pas aux espérances des dévots, il y a, hélas, nombre de pays, dont le nôtre, qui nous promettent des impôts, des réglementations et des dépenses insensés. La conséquence négative de toute action économique d'un État est bien connue avec l'effet de ruine pour chacun. La chimère du réchauffement est l'occasion rêvée d'attaquer l'économie libre seul moyen pourtant de créer la richesse nous permettant de nous adapter au climat quel qu'il soit. Avec une grande cruauté, les chefs d'État occidentaux ont essayé d'interdire aux pays émergents de parcourir le chemin que nous Occidentaux avons franchi dans la durée pour échapper à la faim ou à la misère.

    Il y a cependant, entre les deux phénomènes, une différence essentielle qui rend la chimère du réchauffement particulièrement redoutable : celle-ci est une véritable religion avec ses dogmes et ses dévots alors que le système Madoff était une simple combine au service d'un particulier. Dans cet aspect religieux se glisse l'adoration de la « terre-mère » qui est le contraire du culte dû au vrai Dieu. Il conduit les manipulateurs du réchauffement à penser que les hommes sont « de trop » dans la nature ; leurs prétentieux calculs aboutissent carrément à chiffrer le C02 dont les nourrissons seraient responsables (sic) ; ils appellent la Chine et l'Inde à limiter leurs populations au besoin en détruisant leurs petits à naître. Il y a conjonction entre la chimère et la culture de mort. II est facile aussi d'apercevoir un des mensonges fondateurs à la base de la fausse idéologie : c'est l'idée que les hommes de l'État et, en particulier, les politiques auraient le monopole de l'intérêt général. C'est sur la base de ce monopole parfaitement abusif qu'ils veulent réglementer notre vie dans tous ses détails, ce qui est absolument intolérable.

    Un autre mensonge se trouve à la base de cette opération : celui selon lequel il faut que l'action publique s'occupe des enfants et petits-enfants. Que chaque personne s'occupe des intérêts moraux et de l'avenir de ceux dont il peut avoir la charge est exact. Mais, en fait, l'idée sous-jacente est que les pouvoirs publics peuvent ruiner la génération présente au nom de l'intérêt hypothétique de générations incertaines. Ruiner la génération présente c'est l'empêcher de s'adapter dans le cadre de la liberté aux changements climatiques si jamais ils se produisent. Les hommes sont doués de raison et se sont toujours adaptés aux circonstances climatiques telles qu'elles se présentaient. Pour orchestrer le tout, se trouve l'attaque contre les nations. Le rêve impossible du gouvernement mondial se réaliserait sur la disparition des nations. Or les nations sont des ensembles de familles voulues par Dieu ; elles ont même leur Ange gardien ainsi que l'Ange du Portugal l'a confirmé à Fatima. Il est étrange, d'ailleurs, que la défense des nations ait été assumée par la Chine dont les dirigeants pourtant n'attirent pas tant la sympathie.

    Certains mensonges étaient particulièrement hilarants. Les 45 000 participants à la fête ont libéré 45 000 tonnes de C02 ! Pour parer aux reproches inévitables, le gouvernement danois a imaginé une parade ; il a annoncé une subvention au Bangladesh pour ralentir ses émissions de C02 ; dans ce lointain pays, le C02 est partout avec des plus et des moins et lutter contre le C02, c'est lutter contre des mirages. Ajoutons que personne n'ignore le sort funeste réservé aux aides internationales, ceci dans la corruption généralisée !

    C'est pour cela qu'il faut affirmer que finalement l'échec de Copenhague est bien une victoire de la liberté. Mais dans cette guerre planétaire, le gain d'une bataille n'est jamais qu'une péripétie. Les forces obscures qui manipulent l'opinion publique mondiale sont toujours à l'œuvre. II fallait voir, après l'échec, la mine contrite des présentateurs de télévision. Quant à Nicolas Hulot, qui s'est hissé d'une façon surprenante au sommet de la secte des écolos, il n'est pas près d'abandonner son formidable business. Soyons prudents, déterminés et persuasifs : la victoire est à ce prix. Ora et Labora, la célèbre règle de vie est plus que jamais nécessaire.
    Michel de Poncins Présent du 29 décembre 2009

  • Ce n'est pas le nucléaire qui menace l'humanité d'anéantissement

    À côté des forces de gravitation, le nucléaire - c'est-à-dire l'énergie issue de la fission de noyaux atomiques - règne en maître sur notre Univers. C'est l'énergie nucléaire - par la fission de l'hydrogène en hélium - qui embrase le soleil, fait de notre planète une réalité plus aimable qu'un roc glacé qu'elle serait sans cela. Ce rayonnement solaire, grâce au miracle de la photosynthèse, se trouve être la source de la vie, de la plus modeste cyanobactérie à la créature humaine. C'est encore l'énergie nucléaire qui, dans les entrailles de la Terre, met en action les mouvements qui modifient sa surface, y érige des montagnes, approfondit des océans, fait vomir des laves et jaillir des volcans... et provoque des séismes. L'énergie nucléaire est partout jusque - à la plus petite échelle - dans de nombreuses techniques de diagnostic ou de thérapeutique médicale. Ainsi une hyperactivité de la thyroïde est assagie par l'ingestion d'une gélule radioactive. Condamner, ou a fortiori diaboliser ce type d'énergie sous le prétexte d'utilisation humaine parfois contes-table, voire détestable, est d'une grande naïveté.
    Avec la Seconde Guerre mondiale, avec les deux premières « bombes atomiques » d'Hiroshima et de Nagasaki, l'utilisation pratique de cette énergie par l'homme faisait une entrée fracassante, tout auréolée d'horreur et de terreur. L'énergie nucléaire, c'était la démesure de l'homme jusque dans le mal métaphysique. C'est l'image qu'en ont conservée et que propagent activement, plus de soixante ans après, les écologistes de service moitié jobards moitié pervers. Savants et techniciens ont pressenti les potentialités formidables de cette nouvelle source d'énergie dans un monde d'une voracité insatiable. Les politiciens leur ont emboîté le pas : dès 1950, le président Eisenhower lançait le programme Atom for Peace. Pour illustrer cette voracité, la consommation annuelle d'hydrocarbures était de 300 millions de tonnes en 1945 ; elle était de 3 milliards de tonnes en 1973 ! Des études patientes et rigoureuses ont été alors menées dans de nombreux pays - 32, dont la France -, pour mettre au point des réacteurs grâce auxquels cette formidable énergie de fission serait domptée, canalisée et deviendrait source d'électricité. Tous les hommes de bonne foi s'y sont accoutumés. Actuellement 58 centrales nucléaires couvrent le territoire français et assurent près de 80 % de nos besoins en électricité, tout en nous permettant même une certaine exportation à l'étranger. Ce nucléaire assure à 50 % l'indépendance énergétique de la France.
    Mais au-delà de la France, prenons conscience de l'aspect géopolitique. Si la généralisation des centrales nucléaires dans le monde n'existait pas - ou ne devait plus exister -, la dépendance de l'humanité à l'égard des hydrocarbures deviendrait totale. L'or noir serait réellement le sang de l'Humanité. Dans ces conditions, non seulement la disponibilité assurée de ce pétrole et de ce gaz serait encore moins longue qu'elle ne l'est avec les consommations actuelles mais, en outre, on imagine facilement les extravagantes augmentations du prix du baril que les monarchies - comme on dit - musulmanes feraient peser sur la vente de ces richesses dont Allah leur a fait cadeau. Si bien des peuples ont éprouvé de la commisération pour le malheur frappant les Japonais, à coup sûr ce ne fut pas le cas des monarchies pétrolières arabes ou iraniennes qui ont perçu immédiatement la survaleur qu'allaient prendre leurs réserves fabuleuses en hydrocarbures. Bref, depuis longtemps, le nucléaire ce n'était plus Hiroshima et Nagasaki. Malgré quelques aboiements au sujet des sempiternels déchets radioactifs, plus personne n'en discutait les avantages vitaux, essentiels non point seulement pour notre économie - comme on dit perfidement - mais pour notre simple vie de tous les jours.
    Or, voilà qu'en cet hiver 2011, dans le Nord-Est du Japon, s'est produite une conjonction emboîtée et désastreuse : un séisme et son raz de marée, les ravages produits sur une importante centrale nucléaire affolée, 28 000 morts ou disparus, une contamination du milieu parfois persistante. On comprend que le débat se soit trouvé subitement relancé... et avec quelle vigueur ; même si en fait la grande majorité de ces victimes était imputable au séisme et à son raz de marée et non point à l'embrasement nucléaire.
    Une émission-radio symptomatique
    Le 27 mars 2011, en milieu de journée, je suis « tombé » sur une émission diffusée par une radio de bon aloi. Le sujet portait sur le nucléaire. Cette émission m'a surpris. Je dois dire qu'elle m'a même surpris désagréablement. Certes, on ne demande pas aux journalistes d'être spécialistes de la radio-activité dans tous ses états, ses racines, ses applications. Mais tout de même !
    Il y a eu d'abord des affirmations d'une taille parfois consternante. Passons sur le fait que les participants à l'émission ignorent qu'il y ait même une différence de sens entre les deux adjectifs : atomique et nucléaire. Il est plus fâcheux d'entendre parler de plusieurs millions de morts à Hiroshima comme si les 70 000 morts recensés ne suffisaient pas. L'un des participants s'est plaint à plusieurs reprises que, chaque matin, son rasoir fût alimenté par une centrale nucléaire. Si ce n'est que cela ! Il doit encore exister au marché aux puces des rasoirs à main. Et puis, il est difficile à EDF d'organiser un réseau parallèle à destination des rasoirs électriques où le précieux flux énergétique proviendrait d'un moulin à eau installé dans un site bucolique et écologique. Passons. Il y a plus grave.
    Parmi les intervenants, il y avait un philosophe. Nous n'avons donc pas coupé à une critique de fond du principe même d'utiliser l'énergie de fission nucléaire. Tenez-vous bien. L'électronucléaire, nous a-t-on expliqué, n'a en tête (sic) que l'efficacité économique. Or, il existe un débat philosophique sur la manipulation de l'atome. A-t-on le droit philosophiquement - « j'ai envie de dire ontologiquement », précise le philosophe - de détruire un être quel qu'il soit et... de manipuler la structure de l'être ? A-t-on le droit de manipuler la matière ? Cela raisonne creux et ronflant.
    Comme je l'ai dit en préambule, tout l'Univers est animé par l'énergie nucléaire qui automatiquement « manipule la structure des êtres ». Ne vaudrait-il pas mieux réserver la défense de la structure de l'être à des manipulations telles que le clonage ou d'autres thèmes dénoncés dans la bioéthique ? « Manipuler la matière » ? Alors l'homme préhistorique avait-il le droit de brûler du bois et du charbon et avons-nous, quant à nous, le droit de détruire ces molécules complexes qui constituent le pétrole, de brûler tous les ans des milliards de mètres cubes de méthane dans lequel carbone et hydrogène s'étaient associés miraculeusement ?
    Toujours au sujet de l'utilisation et de l'exploitation pacifique de l'énergie nucléaire, il devient question dans l'émission de « remettre en cause la consommation d'énergie ». Devant cette question enfin importante, l'intérêt de l'auditeur augmente. Va-ton enfin parler de cette débauche de consumérisme qui enflamme le monde après avoir affecté l'Occident et qui met si gravement à mal le futur de l'Humanité ? Va-t-on parler d'une nécessaire frugalité ou au moins d'une souhaitable frugalité qui permettrait - faute d'atteindre un utopique développement durable - la préservation de quelques réserves pour nos descendants ? Rien de tout cela, hélas ! au contraire, nés rapidement, on a pu entendre : « mais tout cela est utopique et on ne va pas s'y attarder » ! Toutefois, on a eu la surprise d'entendre que « l'homme moderne a un besoin d'énergie dont il pourrait se passer comme le Bédouin dans le désert ». Aucun des intervenants, semble-t-il, n'a jamais approché la vie bédouine. Son errance, misérable, ses parasites et ses maladies, sa propension inévitable à aller piller le sédentaire voisin cul-terreux méprisable dont on brûle la maison ou le gourbi au passage après lui avoir volé les produits de sa terre. Quelle perspective enviable pour éviter de recourir à l'énergie nucléaire !...
    L'énergie nucléaire comme instrument de guerre
    Depuis que les deux Grands de l'Après-Guerre - États-Unis et Union Soviétique - ont disposé tous deux de l'arme nucléaire - a fortiori depuis que celle-ci est devenue quasiment banale dans le monde entier -, nous vivons l'ère de la dissuasion nucléaire. En 1960, le Traité de non-prolifération nucléaire a été accepté, théoriquement au moins, par la plupart des puissances internationales. Un intervenant de l'émission rappelle justement que, grâce à cette menace réciproque et constante, le monde n'a plus connu ces conflits universels tels que ceux qui ont ensanglanté le XXe siècle. Il serait juste d'ajouter qu'en revanche des guerres plus locales sont quasiment permanentes sur un ou parfois plusieurs continents simultanément...
    L'anéantissement
    Mais voilà que, quelque peu contradictoirement avec cette attitude compréhensive à l'égard de la dissuasion nucléaire, l'émission s'oriente vers des risques d'anéantissement de l'Humanité qui seraient inhérents à cette arme du diable. Nous voilà revenus à un discours de style écologique. On nous ressort la présence de plus de 3 000 engins nucléaires existant sur la Terre. On évalue les dégâts incommensurables que produirait, sur notre planète, l'explosion simultanée de cet arsenal. Bref, on fait dans l'horreur.
    Cela fait des décennies qu'ont été publiées de telles évaluations sur l'effet que produirait la mise à feu simultanée de tous ces engins disponibles dans le cas d'une guerre mondiale nucléaire. On a ainsi prétendu qu'il y aurait assez de puissance pour faire sauter quatre-vingts fois la Terre (!).
    N'est-il pas cependant évident que l'intérêt de telles évaluations, si elles ont un intérêt, ne peut être qu'académique. Car à supposer qu'une puissance étatique devenue folle lance un missile nucléaire sur un voisin mal-aimé, à supposer que celui-ci retourne la politesse, l'horreur que déchaînera cette double catastrophe dans toute la population mondiale rend proprement inimaginable que chacun, et partout dans le monde, se mette à lancer tout le stock de bombes et d'engins dont il dispose. Il est confondant de constater à quel point ce genre de fantasmes a la vie dure.
    Imputer les risques d'anéantissement au nucléaire me paraît gravement erroné. Erroné parce qu'il y a d'autres mécanismes plus probables dont je vais dire un mot. Gravement, parce que parler ainsi du nucléaire, c'est s'associer à la campagne qui sous-estime ou occulte les risques bien réels d'anéantissement qui sont d'une tout autre nature. Remarquons d'abord que le nombre de morts à Hiroshima (de l'ordre de 70 000) n'est pas supérieur à celui (de l'ordre de 135 000 morts) qu'ont fait en deux nuits consécutives les bombes anglo-américaines, explosives et au phosphore, sur la ville de Dresde, durant la Seconde Guerre mondiale.
    Mais venons-en au fond du problème. Le désastre de la centrale nucléaire de Fukushima est coupable d'une certaine partie des 28 000 morts en un bref laps de temps. C'est effrayant. Toutefois si on veut bien me suivre dans un petit dénombrement macabre, on compte par mois, pour le seul peuple de France, quelque 20 000 enfants à naître tués dans le sein de leur mère. Fukushima, c'est moins de six semaines du train-train habituel et « normal » des enfants à naître tués en France. Mais la différence devient littéralement monstrueuse, si l'on songe que des Fukushima, après Tchernobyl, il y en a eu un seul en un quart de siècle. Au contraire, nos 20000 enfants à naître, assassinés, c'est un phénomène qui se reproduit chaque mois et depuis des décennies et qui ne tend pas à diminuer, loin de là.
    Si l'on reparlait un peu du Japon en dehors du domaine du nucléaire. Je crois avoir lu que le Japon était le pays qui se caractérisait par le taux de fécondité le plus bas du monde. Depuis des décennies, les Japonais se marient de moins en moins. Ils élèvent de moins en moins d'enfants. Ils procréent de moins en moins, comme s'ils avaient perdu collectivement le goût de la vie. L'élan vital qui caractérise toute la Création y semble en voie d'extinction. Cela c'est la mort programmée, non pas seulement d'une civilisation mais d'un peuple, d'une race. Fukushima, certes, n'en a pas moins été abominable. Mais par rapport à cette extinction naturelle, inéluctable, ce fut un détail.
    Georges Dillinger Présent du 4 juin 2011
    Georges Dillinger est l'auteur de Menace sur la Terre (Atelier Fol'Fer.P 20047,28260 Anet. Tel.: 06 74 68 24 40).

  • Après la délinquance en col blanc, la délinquance verte

    En France, la Cour des Comptes a dénoncé en 2012 plus d'1.8 milliard d'euros de fraudes aux certificats carbone, avec 18 procédures judiciaires en cours.
    Vendredi 14/12/2012, 500 policiers ont investi le siège de la Deutsche Bank à Francfort, la banque centrale allemande. Ils ont perquisitionné les locaux et interpellé 25 personnes dont le co-président en personne, Jürgen Fitschen, et le directeur financier, Stefan Krause, dirigeants principaux du conseil d'administration.
    L'objet de cette opération de police d'envergure était encore plus grave que d'habitude. Il s'agit cette fois de fraude aux certificats carbone, ces fameux certificats verts dont tout le monde parle mais dont personne ne connait rien. Ils sentent de plus en plus le soufre ces certificats. Leur fraude est estimée par les polices financières à 5 milliards € rien que pour cette année.
    Quelques exemples : un ministre ukrainien a été impliqué dans un détournement de 300 millions de certificats en 2011. En un an, le marché italien des certificats carbone a engendré 500 millions de fraudes avant d'être fermé en catastrophe. En France, la Cour des Comptes a dénoncé en 2012 plus d'1.8 milliard de fraudes aux certificats carbone, avec 18 procédures judiciaires en cours. Ce procédé est la gangrène des énergies renouvelables dont il a complètement pourri la base. Avec l'opération de police à la Deutsche Bank, on atteint un niveau industriel de fraude.
    Le principe est simple : vous construisez par exemple un parc d'éoliennes. D'une part votre électricité sera obligatoirement rachetée au prix fort par le contribuable, même si elle est de mauvaise qualité. Mais d'autre part, il existe une ressource souterraine encore plus intéressante : sans rien dire à personne, vous allez pouvoir négocier au niveau mondial des « certificats » qui vont être rachetés par des industriels pollueurs pour pouvoir continuer à polluer. Ces certificats sont autorisés au nom de mystérieux quotas internationaux définis par quelques experts et surtout quelques banquiers dans le secret de ces fameuses conférences internationales sur le réchauffement climatique. De toutes façons, leur montant compte peu, car ils sont très mal contrôlés et servent souvent plusieurs fois.
    Pourquoi des financiers se sentent soudain concernés par l'avenir de la planète ? Parce que ce système vaut beaucoup d'argent. On saisit mieux pourquoi des promoteurs battent la campagne pendant plusieurs années pour installer des éoliennes dans des coins reculés des campagnes françaises. Ce n'est ni l'électricité, ni l'avenir de la planète qui les intéresse, mais un pactole souterrain considérable souvent objet d'évasion fiscale de masse, dont personne ne soupçonne l'ampleur, et dont ils se gardent bien de parler. D'une part le contrôle de ces certificats est très léger et illusoire. Chacun sait qu'il existe des certificats émis plusieurs fois pour le même équipement, ce qui est totalement interdit. Les organismes de « contrôle » sont souvent de simples officines privées à la merci des groupes industriels et financiers qui les ont créées. 
    Ceci veut dire aussi que plus on construit d'éoliennes, par exemple, plus on prolonge la pollution de la planète dans ses aspects les plus graves. Bien au-delà du simple aspect de l'énergie, la rentabilité de vieux équipements polluants est telle que leurs propriétaires sont prêts à subventionner gratuitement des opérations d'énergie renouvelable, tellement elles leur font gagner d'argent.
    Bien pire, ce système intéresse désormais les mafias internationales car il permet de blanchir, ou plutôt de « verdir » beaucoup d'argent en peu de temps. Le Service de Renseignement et d'Analyse sur la Criminalité Organisée vient de produire un rapport dans ce sens à l'attention du premier Ministre. Avec un tel système, les « pourboires » locaux sont tentants et faciles, et représentent un montant dérisoire des gains. Ainsi, les opérations d'énergie renouvelable, comme le solaire ou surtout les éoliennes, sont devenues la partie apparente et alibi d'un vaste trafic financier international... subventionné par le contribuable...
    Cordialement
    J.L. Butré
    Président
    Fédération Environnement Durable - 3 rue des Eaux - 75016 Paris
    http://environnementdurable.net

    contact@environnementdurable.net

    http://frontnationaldu92.blogspot.fr/

  • Ce sont les mégapoles, pas le CO², qui réchauffent

    Parmi les causes du changement climatique plus crédibles que le C0² on retiendra la chaleur induite par les villes et son impact sur les statistiques météorologiques. Ce qu'on appelle « l'effet insulaire de la chaleur urbaine » (UHI - Urban Heat Island). C'est un phénomène étudié et connu depuis des années et qui ne laisse pas le moindre doute dans l'esprit de ceux qui s'y sont consacrés. Bien entendu le GIECC, pour nier l'influence considérable qu'a cette évidence sur les projections climatiques, fera exclusivement appel à des scientifiques qui s'inscrivent en faux et prétendent, comme le climatologue Thomas Peterson, que les villes de moins de 10 000 habitants, devant être considérées comme rurales, ne sauraient être assimilées à des zones urbaines. En 2003, celui-ci concluait ainsi une étude sur l'UHI : « Contrairement à l'opinion couramment partagée aucun impact de l'urbanisation statistiquement significatif n'a pu être découvert dans les températures annuelles ». En 2007 le mathématicien canadien Steve Mc lntyre qui, avant d'en claquer la porte et d'être un des acteurs majeurs du Climategate, participa aux premiers travaux du GIECC, l'accusa d'avoir manipulé ses chiffres. Précédemment d'ailleurs il avait dénoncé les relevés truqués de James Hansen de la NASA, gourou du Réchauffement, ou le « hockey stick » falsifié de Michaël Mann. Ayant repris dans le détail les travaux de Paterson, Mc Intyre en démontra la fausseté, concluant sarcastique : « Il est cruellement évident même pour l'observateur le plus amateur qu'il existe dans les stations météorologiques urbaines une forte tendance au réchauffement, qui est absente de celles situées en milieu rural ». Déjà Tim Oke, en 1973 et Torok, en 2001, avaient d'ailleurs montré que des agglomérations de moins de 1000 habitants dégageaient une température moyenne supérieure de 2,2°C à celle des campagnes environnantes. Dès 1964 Woolum soulignait l'importance du réchauffement de l'atmosphère au-dessus des villes. Critchfield en 1983 relevait sur une année en moyenne 12,3°C au cœur de Paris et 10,7°C à Trappes. Chandler au printemps 1965 avait mesuré une moyenne de 11°C au centre de Londres et 5°C en banlieue. Ce qui n'empêchait pas le GIECC dans son rapport de 2007 d'écrire imperturbablement que « les études récentes confirment que les effets de l'urbanisation et du changement d'usage des terres sur les températures   globales   sont   négligeables (moins de 0,006°C par décennie), pour autant que soient concernées les moyennes hémisphériques et à l'échelle des continents ». Ce qui aura permis en 2003 de mettre sur le dos du réchauffement climatique les 15 000 morts de la canicule. Nous avions alors fait remarquer que si cette canicule s'était étendue à l'ensemble de la France, on n'avait relevé aucun mort dans les campagnes et que la plupart des décès étaient survenus dans des immeubles en béton et verre chauffés à blanc dans des environnements bétonnés et bitumés, sans verdure. Plus que la canicule ce sont les micro-climats créés par les villes et les constructions criminelles de l'habitat de masse qui furent entièrement responsables de l'hécatombe.
    SUPER-MÉGAPOLES, DES CRAINTES À VENIR
    Or ces chiffres ont été considérablement remis à jour par la NASA, un des initiateurs de la notion de réchauffement climatique anthropique. Une étude toute récente portant sur les trois dernières années, effectuée dans le nord-est des États-Unis, montre que les températures relevées dans les villes étaient de 7 à 9° celsius supérieures à celles collectées en milieu rural proche. On n'ignore pas que la plupart des stations où sont effectués les relevés — notamment les aérodromes — se sont trouvées au cours des trente dernières années progressivement englobées dans des conurbations. Certes, les scientifiques du Système s'empressent d'assurer que les données ont été "homogénéisées" afin de compenser cette évolution. Reste à savoir dans quelle proportion cela aurait été fait. L'Agence de Protection Environnementale US a d'ailleurs calculé qu'entre 1979 et 2003 l'exposition à la chaleur a provoqué plus de morts que les cyclones, la Foudre, les tornades, les inondations et les séismes combinés. À quoi une scientifique de l'Université d'Hawaï, Bénédicte Dousset, ajoute : « C'est le défaut de refroidissement nocturne plutôt que les hautes températures diurnes qui provoque les risques les plus graves pour la santé ». En d'autres termes les véritables fléaux se trouvent dans la surpopulation et dans l'architecture urbaine qui, accumulant la chaleur de la journée, ne sont plus en mesure d'assurer le repos durant la nuit. Il y a donc bien un impact humain sur les températures mais, absolument étranger au C0², il est la conséquence directe du sujet tabou numéro Un : celui de la surpopulation globale. Ce qui est d'autant plus inquiétant que le mouvement de concentration dans des super-mégapoles, nous dit-on, est irréversible et que celles-ci seront de plus en plus nombreuses, de plus en plus compactes et de plus en plus chaudes et irrespirables. Mais de cela ni le GIECC ni les fantoches de Copenhague, Cancun, Durban et autres lieux ne semblent avoir la moindre notion.
    Jim REEVES. RIVAROL 14 JANVIER 2011

  • Mondialisation et Développement durable

    La mondialisation n’est pas une fatalité ou l’expression d’une loi naturelle irrépressible. Elle est résultat d’une conception du monde imaginée par les pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique - les “Pilgrim Fathers” - qui fuirent une Europe belliqueuse pendant le XVIIème siècle pour construire un monde de paix en Amérique. Depuis la Seconde guerre mondiale qui a permis aux Etats-Unis de s’imposer comme hyperpuissance, leurs héritiers appliquent cette politique dont la finalité est de créer le Paradis perdu sur terre. Jamais, il n’y a eu si peu de morts par guerre qu’aujourd’hui (1). Le monde est en paix. Ceci est le résultat de la politique américaine favorisant par tous les moyens l’interdépendance économique des régions du monde. Le libéralisme, association de la démocratie et du capitalisme, en est la philosophie politique de référence.
    Mais, l’individualisme, pivot de la démocratie, et le développement économique comme horizon politique et moral ont une contrepartie : la crise écologique. La menace sur la civilisation libérale n’est plus exogène, mais endogène. Le concept permettant de surmonter cette menace est le Développement durable, dernier avatar de la philosophie politique dominante. Le modèle civilisationnel fondé sur le développement économique n’est, cependant, pas remis en question.

    Après avoir exposé les circonstances de l’apparition de la notion de Développement durable, ce texte évoquera les racines et les étapes aboutissant à l’hyperpuissance américaine pour conclure sur les conséquences géopolitiques.

    Le développement économique comme seul horizon politique

    L’offre politique dans les pays occidentaux, pour autant qu’elle paraisse diversifiée, n’en est pas moins très homogène. Toute la classe politique s’accorde sur la nécessité de soutenir le développement économique comme panacée à tous nos maux. Quelques dixièmes de prévision de croissance en moins et l’avenir s’assombrit. Chômage, pauvreté, déficits divers, intégration, délinquance, etc. sont solubles dans le développement. De nombreuses divergences existent sur les conditions de réalisation de cette croissance et sur son usage, mais nul aujourd’hui ne la remet en question. “Plus de croissance” est le ‘credo’ de tous.

    C’est à l’issue de la Seconde guerre mondiale que l’Europe, puis le monde dans son ensemble, connaissent un développement démographique et économique sans précédent. Comme le souligne Lester R. Brown (1996), il est difficile aujourd'hui de bien mesurer le simple ordre de grandeur de la croissance démographique. Les personnes nées avant 1950 auront vu durant leur vie une croissance démographique plus forte que celle des 4 millions d'années passées depuis que nos premiers ancêtres se sont tenus debout. L'économie mondiale progresse encore plus vite. La valeur de la production totale est passée de 4 billions de dollars en 1950 à plus de 20 billions en 1995. En 10 ans, de 1985 à 1995, elle a augmenté de 4 billions de dollars, davantage que des débuts de la civilisation jusqu'en 1950. Entre 1900 et 2000, le Produit intérieur brut (PIB) mondial a été multiplié par plus de treize en monnaie constante, alors qu’au XIXème siècle il avait été multiplié par un peu moins de sept. De 1900 à 1950, le taux de croissance moyen fut d’environ 1,5 %, ne dépassant guère celui du siècle précédent. De 1950 à nos jours, il atteint 3,3 % en moyenne malgré un ralentissement sensible à partir de 1973. Les Etats-Unis assurent 40 % du PIB des dix-sept pays capitalistes les plus avancés.

    Les pays qui sont maintenant en voie d'industrialisation se développent beaucoup plus rapidement que par le passé, car ils peuvent tirer parti de l'expérience et de la technologie de ceux qui les ont devancés. La croissance économique en Extrême-Orient a été en moyenne de 8 % au cours des dernières années. Entre 1991 et 1995, l'économie chinoise s'est développée au rythme ahurissant de 57 %, ce qui a relevé de plus de la moitié le revenu par tête de sa population. Tous les Chinois ne partagent pas pour autant cet engouement pour la croissance débridée. Ainsi Pan Yue, le vice-ministre chinois de l’environnement, a envisagé que "le miracle sera bientôt terminé", craignant qu’une catastrophe écologique induite par cette croissance ne brise cette belle envolée (2).

    La crise écologique

    Quelques chiffres, issus des travaux de L. Brown, permettent de mesurer l’impact du formidable développement économique et démographique sur les ressources naturelles et l’environnement en général. Comme la population a plus que doublé depuis le milieu du XXème siècle et que la taille de l'économie a presque quintuplé, la demande de ressources naturelles a augmenté à un rythme phénoménal.
    Depuis 1950, les besoins en céréales ont triplé. La consommation de produits de la mer a plus que quadruplé, l'usage de l'eau a triplé de volume, de même que la demande de viande de bœuf et de mouton. La demande de bois de chauffage a triplé; celle de bois de construction a plus que doublé et celle de papier a été multipliée par six. L'emploi des combustibles fossiles est quatre fois plus important et les émissions de carbone ont augmenté en proportion.
    Cet accroissement en spirale de la demande humaine de ressources commence à dépasser la capacité des systèmes naturels de notre planète et, à l'échelle du monde, l'économie attaque les fondations sur lesquelles elle repose. Les dommages causés à l'infrastructure écologique de la terre apparaissent sous la forme de zones poissonneuses qui se vident, de niveaux hydrostatiques qui s'abaissent, de forêts dont la superficie se réduit, sous la forme d'érosion des sols et d'assèchement des lacs, de vagues de chaleur qui diminuent les récoltes et de la disparition d’espèces animales.

    De plus, les bienfaits de cette rapide croissance mondiale n'ont pas été également répartis. Les conditions d'existence de près d'un cinquième de l'humanité sont restées pratiquement inchangées au niveau de la subsistance. En conséquence, le rapport entre le revenu du cinquième le plus riche et le cinquième le plus pauvre des différents pays est passé de 30 à 1 en 1960 à 61 à 1 en 1991. Cette crise de l’environnement est donc doublée d’une crise sociale car les transferts technologiques vers des pays à faible niveau de développement induisent des croissances démographiques phénoménales de personnes inintégrables dans le modèle qui a contribué à les générer. Les populations d’Afrique noire sont les premières concernées par ce constat. L’exclusion sociale devient une variable irréductible consubstantielle à un modèle reposant sur la compétitivité économique des individus et des collectivités.

    Cette crise de l’environnement se caractérise par le constat de la finitude de l’écosphère, alors que les développements qu’elle supporte sont exponentiels depuis plusieurs décennies. L’effet ciseau est redouté, car le jour où ce développement se heurtera aux limites écosystémiques de la planète alors, commencerait une véritable crise écologique que les deux modèles qui ont structuré le monde moderne, - le libéral, le socialiste -, n’ont pas envisagée.

    L’émergence du Développement durable

    Face à la volonté de conforter le modèle actuel en y intégrant la dimension environnementale dans une première étape, puis sociale dans une seconde, la notion de développement, assimilée à la croissance du PIB, s’est transformée en Développement durable. Cette notion devenue incontournable est désormais inscrite dans les grands textes organisant nos sociétés. Ainsi, la Constitution européenne prévoit à son article I-3 alinéa 3: "L’Union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée....". Plus proche de nous, les lois constitutionnelles du 1er mars 2005 ont adossé à la Constitution française une Charte de l’environnement dont l’art. 6 précise que: "Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social".

    C’est avec les travaux de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (Commission Brundtland) que le terme de Développement durable, lancé en 1980, fut popularisé en 1987 puis élevé au rang de mission planétaire par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) réunie à Rio de Janeiro en 1992. C’est un véritable bilan de l’état de la planète qui fut entrepris par ce groupe à partir des données fournies par les grandes institutions internationales. Le travail, rendu en 1987, fit l’objet d’une publication destinée au grand public éditée sous le titre "Our Common Future".
    La Commission Brundtland définit le Développement durable comme celui "qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs". Elle a noté que sa définition contenait deux concepts clés: les besoins qui désignent "en particulier les besoins essentiels des populations démunies de la planète", et les limites qui désignent "celles imposées par l'état de la technique et l'organisation sociale, à l'aptitude de l'environnement à répondre aux besoins présents et futurs".
    La définition de la Commission Brundtland ne porte donc pas seulement sur la durabilité aux différents sens du terme, mais aussi sur l'équité entre les habitants actuels de la planète et entre les générations successives. La Commission identifie comme principaux instruments: "une croissance économique plus rapide dans les pays industriels et en développement, une plus grande liberté d'accès au marché pour les produits des pays en développement, des taux d'intérêts moins élevés, un transfert technologique accru, et une augmentation significative des flux de capitaux, aussi bien à des conditions préférentielles qu'aux conditions du marché".

    Nécessité incontournable pour les uns, nouvelle utopie ou mode passagère pour les autres, il est désormais illusoire d’exprimer un propos sans se référer au “Développement durable”. Pour les pionniers de l’environnement, cette notion témoigne de la victoire de leurs idées, mais en constitue aussi une menace car, alors que la critique écologiste portait sur un modèle civilisationnel fondé sur la croissance économique, le Développement durable reprend à son compte cette ambition, mais en lui adjoignant les préoccupations qu’ils ont exprimées. Il est donc l’objet d’attaques de mouvements radicaux dénonçant la mystification de la notion de développement qui, en changeant de moyen d’expression, reste toutefois un développement dangereux pour l’environnement. Au Développement durable, ils opposent la décroissance soutenable, c’est à dire celle qui améliore l’environnement, mais ne dégrade pas le niveau de confort des personnes. Un auteur comme Gilbert Rist (2001) a été jusqu’à souligner la dimension quasi-religieuse de la politique actuelle menée par tous les pays et tous les courants politiques en la qualifiant de "mythe du développement". Pourquoi alors tout focaliser sur le développement par lequel nos maux seraient solubles ?

    Malgré quelques voix isolées, le constat est sans appel. Le modèle qui domine la planète repose sur la démocratie et le développement, piliers de la Modernité. Francis Fukuyama dans "La fin de l’Histoire", a exprimé l’idée que l’effondrement de l’Union soviétique comme système politique antagoniste au capitalisme, fut l’événement marquant la fin de l’Histoire dans la mesure où rien ne serait désormais en mesure de s’opposer à un modèle libéral à vocation universelle. Les Etats-Unis en sont la référence absolue et le garant. Aujourd’hui, la mondialisation économique est l’ultime étape engagée par ces derniers pour étendre ce modèle à l’ensemble de la planète. La thèse avancée par ces lignes est que loin d’être l’expression d’une volonté dominatrice, cette politique repose sur la certitude que cette mondialisation permettra de réaliser sur terre le Paradis dont les hommes ont été chassés. La mondialisation économique est l’expression d’un messianisme politique. Le but est louable: créer les conditions d’une paix durable sur terre. Comment ? En disloquant les empires autarciques et en unissant les peuples et les personnes par des liens économiques indissolubles. Depuis 1945 et la victoire des Etats-Unis d’Amérique, ce modèle s’impose.

    Le Mayflower et le messianisme américain

    En 1620, des immigrants issus de l’Angleterre, transportés par le Mayflower, débarquent sur les côtes américaines. Là, loin d’une guerre de Trente ans qui s’achèvera en 1648 avec le Traité de Westphalie, ces réformés issus de l’élite commerçante veulent créer sur ce nouveau continent une civilisation en rupture avec l’ancien monde. Ils cherchent à réaliser l’ambition de l’ancien Testament inscrite dans la Genèse, 9: "Dieu bénit Noé et ses fils, il leur dit:“Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre. Vous serez craints et redoutés de toutes les bêtes de la terre et de tous les oiseaux du ciel. Tout ce qui remue sur le sol et tous les poissons de la mer sont livrés entre vos mains. Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture comme déjà l’herbe mûrissante, je vous donne tout (...). Soyez féconds et prolifiques, pullulez sur la terre (...)". Cette civilisation se construit contre une nature que Dieu a laissé subsister en Amérique pour permettre à ces héritiers du peuple élu de réaliser la volonté divine qu’une Eglise européenne compromise n’a pu faire. L’esprit de la Réforme est là: construire le Paradis sur terre, donc s’extraire d’un monde de violence, de maladie et d’une nature hostile.
    Ces réformés fuient aussi un monde dominé par l’esprit guerrier. Bourgeois et commerçants, ils refusent cette éthique guerrière qui oblige les hommes à investir le métier des armes pour exister. S’il doit y avoir une aristocratie, elle sera commerçante et non plus guerrière. La réussite ne se mesurera plus à l’aune des conquêtes ou des batailles gagnées, mais à l’enrichissement des uns et des autres. Ils laissent en Europe une noblesse belliqueuse qui va continuer à guerroyer jusqu’au 8 mai 1945. Cette posture n’empêche pas de faire la guerre et d’utiliser la force, mais celle-ci n’est plus une fin, seulement un moyen.

    Les tractations menées par Benjamin Franklin (1706-1790) pendant la Guerre d’indépendance américaine (1777-1783) sont révélatrices de cet état d’esprit(3). Appelant les Canadiens français à se joindre aux insurgés américains contre les Anglais, avec l’appui de la Couronne de France, B. Franklin leur propose de devenir un Etat inclus dans la fédération naissante. Ceux-ci, satisfaits des droits accordés par la Couronne anglaise, refusent de s’engager dans ce conflit. Au lieu de faire une nouvelle guerre, B. Franklin, pragmatique, aurait envisagé de les acheter aux Anglais, comme James Monroe (1758-1831) le fera avec la Louisiane des Français en 1803.

    L’isolement politique et l’acquisition de la puissance économique

    Quelques années plus tard, la double menace d’une intervention européenne pour secourir l’Espagne menacée dans ses possessions américaines, et les progrès russes le long de la côte du Pacifique, donnent au Président James Monroe l’occasion d’affirmer les principes de sa politique. Dans son message au Congrès du 2 décembre 1823, il confirme la neutralité américaine mais en étend le champ d’application à l’ensemble du continent, Nord et Sud. Il rejette toute velléité d’intervention armée : “Nous ne voulons pas nous immiscer dans les querelles des puissances européennes, la neutralité nous paraît un devoir. En revanche, elles ne doivent pas intervenir aux dépens de colonies qui ont proclamé leur indépendance. Aux Européens le vieux continent, aux Américains le nouveau.”. Avant la formulation de la doctrine Monroe, une autre disposition avait été adoptée dans la Constitution du 17 septembre 1787 pour éviter qu’un Européen devienne Président des Etats-Unis. Une condition nécessaire pour prétendre à cette fonction est d’être né sur le territoire américain.

    Protégée des séismes récurrents de l’Europe, l’Amérique va se concentrer sur son développement économique. Alors qu’en 1820, le Royaume-Uni et la France dominent l’économie mondiale représentant environ 40 % du PIB des pays les plus avancés, les Etats-Unis rattrapent et dépassent ces deux puissances pendant le XIXème siècle. En 1910, les 470 milliards de dollars de PIB (dollars 1990) des Etats-Unis sont à comparer aux 190 du Royaume-Uni. L’Allemagne, à la troisième place avec 120 milliards de dollars de PIB, dépasse de peu la France.

    En devenant une puissance économique, les Etats-Unis sont aussi devenus une puissance politique unie. La Guerre de sécession (1861-1865) qui fit environ 700.000 morts participa à cette cohésion. Cette première guerre industrielle préfigure les conflits du XXème siècle. La conquête de l’Ouest achève l’unité de la nation.

    L’utilisation de la puissance : de 1917 à 1991

    En 1917, c’est conscient de sa force que l’Amérique réintègre le jeu européen pendant la Première guerre mondiale. Tout en fournissant aux Alliés l’aide matérielle, militaire et morale qu’ils réclament, le Président Thomas W. Wilson (1856-1924) s’efforce de s’emparer de la direction politique de la coalition. Son programme définit les termes d’une nouvelle diplomatie. Il l’impose et obtient la création d’une Société des Nations (S.D.N.). Celle-ci doit assurer la paix dans le monde. A l’issue de cette première étape, fort de la puissance économique de son pays qui a rendu les puissances victorieuses débitrices de l’Amérique, T. W. Wilson a imposé à l’Europe un droit des nationalités. Les empires austro-hongrois et turc disparaissent.

    Mais les rancœurs européennes sont loin d’être apaisées. L’Angleterre craint une domination de la France sur le continent. L’Allemagne rumine une défaite qu’elle n’accepte pas. La Russie sombre dans une guerre civile qui ne cessera qu’avec la fin de la Seconde guerre mondiale. L’Italie n’accède pas au statut auquel elle aspire. Tout est réuni pour prolonger un état de guerre durable. L’Amérique ne soutient ni les uns, ni les autres. Après la Conférence internationale de Locarno de 1925, l’Allemagne rejoint la Société des Nations. Le plus important de ces traités établissait le maintien du statu quo concernant les frontières franco-allemande et belgo-allemande sous la garantie de l’Angleterre et de l’Italie. Les Français sont abandonnés par leurs anciens alliés face à une Allemagne qui a déjà commencé son réarmement.

    Tout recommence en 1939

    Les Etats-Unis vont alors profiter de cette nouvelle guerre européenne pour affaiblir définitivement les belligérants. Dans une première étape, l’aide, très limitée, dispensée à la France et à la Grande Bretagne aboutit à l’effondrement de la première qui sort du jeu des grandes puissances en juin 1940. La Grande Bretagne bénéficie d’un surcroît d’assistance ainsi que la Russie soviétique jusqu’au moment où cette dernière sera certaine de sa victoire finale sur les forces de l’Axe. Pour éviter que les Russes n’aillent jusqu’à Paris, comme Alexandre Ier le fit en 1814, les Américains interviennent au cœur du continent européen en envahissant la France et une partie de l’Europe centrale. En juin 1944, les Russes étaient déjà près de la Prusse orientale et savaient la guerre gagnée. Conscients du jeu américain, ces derniers craindront une alliance entre les Alliés et les forces de l’Axe, ce qui se produisit effectivement, mais après la capitulation de l’Allemagne nationale-socialiste.

    Après la Seconde guerre mondiale, l’Amérique triomphe sur le sol européen et dans le Pacifique par sa contribution phénoménale à l’effort de guerre. Mais cet investissement est avant tout économique et industriel. Ses pertes humaines ont été relativement faibles - 350.000 morts- en comparaison des douze à trente millions (?) de Chinois, des vingt millions (?) de Soviétiques ou des 8 millions d’Allemands. Malgré l’incertitude sur le nombre des victimes, la guerre aurait fait au moins quarante millions de morts en Europe et 60 millions dans le monde. L’Europe meurt aussi de faim. Alors qu’un Américain dispose de 3.000 calories par jour, un Français n’en reçoit que 1.135 et un Italien, moins de 1.000.

    A l’issue de ce conflit planétaire qui a opposé des empires (Royaume-Uni, URSS, Chine et France) à des états-nations (Allemagne, Italie, Japon), eux aussi à la recherche d’empire, le premier modèle triomphe, mais deux concurrents sont relégués au rang de puissances régionales, le Royaume-Uni et la France. Il ne reste en Europe qu’une Russie soviétique épuisée par quatre années de batailles, ayant supporté largement l’effort de guerre allemand. Subissant une guerre économique et diplomatique que lui imposèrent les Etats-Unis, - guerre qu’elle n’avait pas les moyens de mener-, celle-ci implosa en 1991. Il ne reste aujourd’hui que l’empire chinois. Les empires français et anglais ont disparu. Les velléités allemandes, italiennes ou japonaises à en acquérir un ont échoué.

    En attendant l’effondrement de l’empire russe, l’Amérique réorganise les puissances vaincues: l’Allemagne, le Japon, l’Italie, la France, certaine que l’Angleterre et la Russie ne disposent plus des moyens pour imposer leurs volontés. Parmi les projets de l’Administration américaine: couper la France en deux comme l’Allemagne. Mais la perspective de la Guerre froide et l’opposition de Winston Churchill (1874-1965) qui ne souhaitait pas que le Royaume-Uni se retrouve seul face à la Russie soviétique, aboutissent à un abandon de cette idée.

    L’économie comme facteur de paix

    Après avoir empêché ou dépecé des empires, un autre aspect de la politique américaine fut d’imposer son modèle par un soutien financier indispensable aux Européens.

    C’est en 1947 que le secrétaire d’État George C. Marshall propose un plan qui porte son nom. Annonçant que la politique américaine n’est dirigée «contre aucune doctrine ni aucun pays, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos», le gouvernement américain propose de fournir aux Européens les ressources dont ils ont besoin. Cette proposition s’adresse à tous, y compris la Russie qui la refusera. Le 16 avril 1948 est instituée l’Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.) dont l’une des tâches fut de distribuer l’aide prévue par le plan Marshall. En 1960, l’O.C.D.E. (Organisation de coopération et de développement économiques) lui succède.

    Une autre action est de favoriser l’interdépendance économique des principaux facteurs de trouble en Europe par la création de la Communauté européenne Charbon-Acier (CECA) qui réunira la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.
    L’initiateur de cette fédération européenne fondée sur l’économie est Jean Monnet (1888-1979), haut fonctionnaire français très imprégné de culture américaine. Après avoir œuvré au sein de la S.D.N. qu’il quitta en 1923, il revint aux affaires privées et fonda notamment la Bank of America. Il participa aussi à l’organisation de l’économie de guerre des Etats-Unis. C’est lui qui rédige la déclaration faite par Robert Schuman, le 3 mai 1950, dont le but fut de placer la production française et allemande de charbon et d’acier « sous une haute autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe ». Par le traité du 18 avril 1951, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (C.E.C.A.) naquit, catalyseur de ce qui deviendra l’Union européenne d’aujourd’hui. Cette dernière est donc d’inspiration américaine.

    Le but de ces ensembles économiques est de créer de telles interdépendances que la guerre devient une aberration, l’espérance de gain en cas de conflit étant inférieure à la certitude de perte. La défaite de l’URSS et la fin de la Guerre froide permettent l’extension du modèle à l’ensemble de la planète. Mais paradoxalement, alors qu’il est appliqué par l’Amérique, ce dernier s’inspire d’une philosophie politique conçue en Europe.

    Le libéralisme

    Tout a été dit, tout a été écrit sur l’émergence et la vocation du libéralisme. C’est avant tout une doctrine économique dont le marché est le lieu d’expression. Mais c’est aussi une philosophie politique dont la liberté de l’individu est la pierre angulaire. Le marché et la démocratie en sont les deux piliers. Une politique libérale a donc vocation à les consolider et à les développer. Elle s’appuie sur une dimension de la philosophie naturelle qui s’enracine dans la pensée occidentale au XVIIIème siècle: l’économie. La Révolution française qui conclut le siècle des Lumières marque le début de l’Ere moderne en s’opposant à l’ancienne conception du monde héritée de siècles d’histoire reposant sur le prince et le prêtre. Le commerçant remplace les deux.

    Cette philosophie doctrinale et le messianisme américain vont s’associer car, il y a dans ces deux sphères la volonté de réaliser un monde harmonieux, à l’image du monde des cieux, domaine de Dieu. En 1683, Isaac Newton (1642 - 1727) énonce les lois de gravitation et synthétise les résultats et réflexions de Copernic, Galilée et Kepler. En dehors des aspects purement techniques à l’origine de ce que les épistémologues qualifient de Science moderne, le travail de Newton et de ses prédécesseurs impose l’idée d’un monde ordonné, harmonieux, fait à l’image et par un Dieu doté des mêmes vertus. Au contraire, le monde de hommes est fait de bruits, de cataclysmes, de guerres et de fureur. La philosophie naturelle se développe alors avec comme propositions fondamentales du paradigme qui s’élabore, l’ordre et l’harmonie.
    Un extrait de l’œuvre de Carl Von Linné (1707-1778) montre à quel point la Science moderne a postulé cet ordre. Dans ses “Aménités académiques”, Linné écrit que "Par économie de la nature, on entend la très-sage disposition des Etres Naturels, instituée par le Souverain Créateur, selon laquelle ceux-ci tendent à des fins communes et ont des fonctions réciproques". La notion d'économie de la nature exprime un souci théo-téléologique qui domine toute la pensée scientifique moderne. La main du créateur a fait un monde ordonné, mais aux manifestations trompeuses. La science a pour vocation de dévoiler cet ordre caché. Le pouvoir politique a comme mission de respecter cet ordre; donc les hiérarchies naturelles entre et au sein des sociétés humaines. Le protestantisme redonne alors vigueur à la mission d’un peuple élu qui doit éclairer l’humanité moins favorisée. Ce projet politique se développe aux Etats-Unis.

    Toute la philosophie naturelle, qui devient science au XIXème siècle, se développe à partir de ce postulat que ce soit dans les sciences de la nature ou dans les sciences de l’homme. Rompant le pacte passé avec l’Eglise se réservant la conduite des affaires humaines en laissant aux philosophes l’étude de la nature, l’économie comme philosophie peut alors s’épanouir. C’est une philosophie de la nature appliquée à l’homme. L’idée fondamentale est la réalisation de l’harmonie à partir d’une rupture avec l’économie du Salut de l’ère chrétienne dont la pauvreté est la condition. Mais, force est de constater que les phénomènes observés sont rarement en accord avec la théorie. La faute à qui ? Pas à Dieu ou à la Nature, mais aux hommes qui méconnaissent les vraies lois qui devraient conduire leurs affaires. Le libéralisme va trouver dans le marché, le moyen de réaliser cette harmonie.

    Deux auteurs sont incontournables pour en saisir l’esprit. Adam Smith (1723-1790), l’initiateur, va ouvrir le voie en s’appuyant sur les réflexions des physiocrates français. Alfred Marshall (1842-1924), réalisera la synthèse des réflexions des continuateurs d’A. Smith, synthèse sur laquelle s’appuie et se réfère toute l’économie moderne d’essence libérale. Mais en existe-t-il une autre qui puisse revendiquer ce statut depuis que la théorie socialiste a sombré dans le sillage de l’URSS ?

    Dans son œuvre principale, "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations" publié en 1776, Adam Smith établit la doctrine du libéralisme économique. Il a comme objet d’étude la révolution industrielle anglaise qui conférera à cette nation une suprématie pendant les XVIIIème et XIXème siècle sur sa vieille rivale, la France. L’intérêt privé est le moteur de l’économie dont la finalité est l’harmonie. Il revient aux institutions politiques de garantir une libre concurrence s’exerçant dans le cadre du marché.

    La propriété, consacrée par le Code civil de 1804 en France, est la garante de la démocratie et de la liberté. Notons qu’un Français, Léon Walras (1834-1910) est reconnu par ses pairs comme celui qui est l’origine de la notion d’équilibre général en économie. Il s’est voulu le Newton de l’économie, ce que Joseph A. Schumpeter (1883-1950) lui reconnut (Blaug, p. 728): "Pour ce qui est de la théorie pure, Walras est, à mon avis, le plus grand des économistes. Son système d’équilibre économique qui réunit la qualité de la création révolutionnaire avec la qualité de la synthèse classique est la seule œuvre d’un économiste qui puisse supporter la comparaison avec la physique théorique". Il est vrai que Léon Walras a couvert Newton d’éloges dans son ouvrage de référence “Eléments d’économie pure” (1874) montrant par des propos dithyrambiques que l’économie a comme références la mécanique céleste et l’analyse mathématique.

    L’apport de Marshall intéresse les spécialistes et ne nécessite pas de développement dans ces lignes. Un auteur comme Joan V. Robinson (1903 - 1983) a reproché à ce dernier une défense béate du capitalisme s’épanouissant dans une Amérique protestante.

    Le modèle américain : de l’éthique guerrière à l’éthique commerçante

    Pour un Européen, un nouvel impérialisme a succédé aux impérialismes déclinants de l’Eurasie. C’est le jeu de l’histoire. Pour un Américain, puisant sa vision du monde dans l’esprit des puritains, il réalise le dessein de Dieu qui lui a confié un territoire et l’énergie pour le développer et ainsi pouvoir guider l’humanité vers un monde meilleur. L’espérance messianique du judaïsme se réalise avec les protestants américains que Dieu a élus pour conduire le monde selon des valeurs bourgeoises: le travail, la prospérité, la paix. Les producteurs doivent diriger et non plus être au service des castes guerrières; c’est l’esprit de la Révolution française dont le Code civil organise les rapports humains non plus sur la naissance ou la valeur guerrière, mais sur la propriété et les intérêts privés.

    En 1945, sûre de sa victoire finale malgré la singularité de la Russie soviétique, l’Amérique peut enfin annoncer son projet. Cette politique va, depuis cette époque, être réalisée par toutes les Administrations, qu’elles soient démocrates ou républicaines. Dans son discours d’investiture du 20 janvier 1949, Harry Truman (1884-1972) expose le plan réservé à l’Europe, puis au monde, dont le Plan Marshall-OCDE et la CECA-Union européenne figurent parmi les réalisations les plus abouties. Ses propos sont sans équivoque :

    “ Quatrièmement, il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance scientifique et de notre progrès industriel au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens de ce monde vivent dans des conditions voisines de la misère. Leur nourriture est insatisfaisante. Ils sont victimes de maladies. Leur vie économique est primitive et stationnaire. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace, tant pour eux que pour les régions les plus prospères. Pour la première fois de l'histoire, l'humanité détient les connaissances techniques et pratiques susceptibles de soulager la souffrance de ces gens.

    Je crois que nous devrions mettre à la disposition des peuples pacifiques les avantages de notre réserve de connaissances techniques afin de les aider à réaliser la vie meilleure à laquelle ils aspirent. Et, en collaboration avec d'autres nations, nous devrions encourager l'investissement de capitaux dans les régions ou le développement fait défaut (...).

    Notre but devrait être d'aider les peuples libres du monde à produire, par leurs propres efforts, plus de nourriture, plus de vêtements, plus de matériaux de construction, plus d'énergie mécanique afin d'alléger leurs fardeaux (...).

    Avec la collaboration des milieux d'affaires, du capital privé, de l'agriculture et du monde du travail de ce pays, ce programme pourra accroître grandement l'activité industrielle des autres nations et élever substantiellement leur niveau de vie (...).

    L'ancien impérialisme - l'exploitation au service du profit étranger- n'a rien à voir avec nos intentions. Ce que nous envisageons, c'est un programme de développement fondé sur les concepts d'une négociation équitable et démocratique (...).

    Une production plus grande est la clef de la prospérité et de la paix. Et la clef d'une plus grande production, c'est une mise en oeuvre plus large et plus vigoureuse du savoir scientifique et technique moderne (...).

    Seule la démocratie peut fournir la force vivifiante qui mobilisera les peuples du monde en vue d'une action qui leur permettra de triompher non seulement de leurs oppresseurs mais aussi de leurs ennemis de toujours: la faim, la misère et le désespoir.

    C'est sur la base de ces quatre principaux trains de mesures que nous espérons contribuer à créer les conditions qui, finalement, conduiront toute l'humanité à la liberté et au bonheur personnels”.

    Conclusion

    L’Amérique, puissance dominante, a réussi à imposer son modèle, certaine que celui-ci est le seul à garantir la paix par l’imbrication des intérêts économiques. Souvent raillée avec condescendance par les élites françaises ou anglaises fières de leur antériorité, la diplomatie américaine, depuis 1917, a presque réalisé son ambition: casser les empires autarciques, éliminer l’éthique guerrière au profit d’une éthique commerçante.

    La mondialisation est le prolongement de cette politique volontaire. Celle-ci et la croissance économique qui lui est associée ne sont donc pas des phénomènes naturels irrépressibles, mais le résultat d’une conception philosophico-religieuse du monde. Le Développement durable en est la dernière version susceptible de limiter les conséquences de la crise écologique et sociale comme facteurs endogènes de déstabilisation du modèle libéral.

    La mondialisation n’est donc pas une fatalité contre laquelle on ne peut rien, contrairement au message des partis libéraux ou socialistes qui la soutiennent. Elle est le résultat d’une politique dont on peut accepter ou refuser les buts.

    Frédéric Malaval

    16/05/2005
    © POLEMIA


    Bibliographie :

    Bertier Guillaume de, “Les titans du capitalisme américain”, Plon, 1992
    Blaug Mark, “La pensée économique”, Economica, 1999
    Brown Lester R., "L’état de la planète 1996", Economica, 1996
    Encyclopédie Universalis: Marshall (plan), Europe (histoire de l’idée européenne), Monnet J., Libéralisme, Etats-Unis
    Fukuyama Francis, "La fin de l’histoire et le dernier homme", Flammarion, 1992
    "Histoire des pensées économiques", Sirey, 1988
    Kissinger Henry, "Diplomatie", Fayard, 1996
    "L’empire américain", Les collections de l’Histoire n°7, février 2000
    "Mille ans de croissance économique", l’Histoire n°239, janvier 2000
    "Our Common Future", Oxford University Press, New-York, 1987
    Rist Gilbert, "Le développement - Histoire d’une croyance occidentale", Presses de Sciences Po, novembre 2001
    Tocqueville Alexis de "La Démocratie en Amérique", 1835
    Vallaud Pierre, "La Seconde guerre mondiale", Ed. Acropole, 2002
    Weber Max, "L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme", 1905

    Notes :

    1: Rapport de l’OMS, octobre 2002, cité par « Le Monde » du 10/09/04, Lettre de Polémia, Automne 2004.
    2 : Nouvel Observateur p.47, 7-13 avril 2005.
    3 : cette anecdote est mentionnée dans le musée du Château Ramezay de Montréal.

  • Biodiversité : la chimère en croissance

    La chimère de la biodiversité est une petite sœur jumelle de celle du réchauffement et lui ressemble étrangement.
    Elle a rassemblé du 18 au 29 octobre 2010 pour une grande parlotte à Nagoya au Japon les plus hauts dirigeants de 193 pays qui s'y sont succédé avec des milliers d'experts venus à grand renfort de C02 ! Un accord a été obtenu avec difficulté pour faire avancer la chimère. L'exemple plutôt douteux du GIEC était couramment invoqué afin d'essayer de consolider l'ensemble.
    L'arme de la terreur fut manipulée sans vergogne. Les dauphins du Mékong meurent. En 2050 les requins auront disparu. Il s'ajoute que les albatros, splendides oiseaux océaniques dont l'envergure peut atteindre jusqu'à 3,5 mètres, sont très menacés. Tous les experts annoncent que la population mondiale du tigre a chuté de 95 % seuls 4 000 spécimens résistent encore dans la nature. Avec le réchauffement nous serons cuits selon les experts. Si nous ne portons pas remède à la supposée disparition des espèces, la vie sur terre deviendra impossible et si des mesures totalitaires au niveau des États ne sont pas prises, il faudra dans l'urgence chercher une planète de rechange (sic). Pour donner une apparence scientifique à tous ces cauchemars, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), qui est au centre du dispositif, rêve de chiffrer la valeur des écosystèmes afin que les décisions étatiques les prennent en compte. La pyramide de l'édifice statistique nécessaire pour faire ces calculs sans fondement fait frémir. Sans attendre et sans rire, des experts arrivent d'ores et déjà à chiffrer à 23 500 milliards d'euros par an les services rendus par la nature, soit la moitié du PIB mondial.
    LA COMPLEXITE EFFROYABLE DU PROJET
    Une différence existe cependant avec la grande sœur du réchauffement, car les adorateurs de la grande sœur sont arrivés à simplifier les objectifs : l'ennemi à abattre est le C02, devenu l'objet d'une haine universelle, légale et commerciale. Pour la biodiversité, la complication est extrême ce qu'au Japon même les plus fidèles ont dû admettre.
    Des interrogations redoutables en effet se présentent. Faut-il reconstituer les espèces telles qu'elles étaient en 1900, ceci au risque d'une histoire incertaine à explorer ? Faut-il protéger les espèces telles qu'elles sont en octobre 2010 ? Faut-il protéger la totalité des espèces ? Nous nous trouvons devant une tâche évidemment impossible car le Créateur a disposé des centaines de millions d'espèces dont une toute petite partie simplement est connue ; le début de l'exploration des abysses sous-marins nous découvre des horizons infinis.
    En outre, des découvertes permanentes dévastent les statistiques déjà fausses par nature. Il ne resterait plus, paraît-il, que 50 000 à 60 000 orangs-outangs vivant à l'état sauvage dont 80 % en Indonésie et 20 % en Malaisie. Or une colonie de plusieurs milliers d'individus fut découverte à l'est de Bornéo. Ces nouvelles ont fourni l'occasion à la presse de préciser que ces animaux partagent avec les êtres humains plus de 98 % de leurs génome ; c'est un coup de chapeau donné en passant à l'évolutionnisme, autre chimère à la mode, mais laissons cette presse à ce cousinage douteux. Cela montre en même temps l'impossibilité absolue de compter les animaux et l'effet de ruine provoqué par le simple comptage.
    LES INTÉRÊTS EMBUSQUES
    Comme dans toute chimère mondialiste, les intérêts qui poussent à l'extension sans limite du cauchemar sont considérables et étroitement soudés. La secte des écolos s'y prélasse avec délices. En France, avec l'effacement provisoire du funambule Borloo, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet est ministre de l'Écologie, du Développement durable (sic), des Transports et du logement. Dans son sillage et jusqu'au niveau local ainsi que dans les ONG subventionnées se trouvent une foule de fonctionnaires, para-fonctionnaires ou experts s'enrichissant soit modestement soit grassement sur la bête si l'on ose dire. Des homologues existent partout dans le monde : cela fait éventuellement dix millions de fonctionnaires embarqués pour la magnifique croisière.
    Un seul exemple : en France il existe partout des personnes payées pour compter les oiseaux (sicissime) ; au demeurant, c'est un travail fort sympathique qui se passe dans la nature et évite de s'ennuyer dans un bureau ; c'est moins dangereux que de compter les orangs-outangs. La complication est forte, car quoi de plus fugace qu'un oiseau ? Mais justement d'autres intérêts arrivent pour faciliter la tâche ; pour compter ce qui est impossible à recenser, il faut du matériel et d'autre part des consultants qui travaillent à la méthode ; une fois le matériel créé et la méthode bâtie, des formateurs surviennent : que de marché juteux !
    L'EFFET DE RUINE
    Cet effet arrive comme toujours dans toute activité publique et par les mêmes canaux.
    D'abord les immenses sommes d'argent dérobées par la force fiscale aux peuples bien conditionnées en vue de financer ce cirque mondialiste génèrent de la pauvreté par une succession de mécanismes bien connus.
    Ensuite surviennent des dégâts collatéraux pour faire plaisir à des membres de la secte plus actifs que d'autres. Le coût du TGV pour Marseille a été  majoré  à 'époque pour protéger un unique couple d'aigles de Bonnelli, dont, au demeurant, il n'est pas sûr que la trace ait été retrouvée. À cette fin, le trajet a été modifié et le chantier   fut   interrompu   à   plusieurs reprises. Il a fallu aussi complaire aux castors et, notons bien la précision, aux plobates cultripèdes qui sont, comme tout le monde ne le sait sans doute pas, de rarissimes crapauds. Puis arrive l'effet habituellement destructeur des réglementations publiques, telle Natura 2000. C'est une directive européenne qui depuis 1992 établit partout des zones rurales où aucune activité n'est autorisée, sauf accord des bureaucrates de Bruxelles. Le prétexte est de défendre précisément cette biodiversité. La France a proposé 800 zones représentant 5 % du territoire. À ce titre, des camarades des chauves-souris ont voulu sévir dans une commune parce qu'un quart des chauves-souris prétendues rares avaient élu domicile dans une caverne se trouvant sur son territoire. La directive a pour effet de paralyser ou de ralentir toute nouvelle activité, sauf accord du préfet, dans les territoires malheureusement visés. De ce fait, elle génère chômage et paupérisation.
    L'HOMME EST-IL DE TROP ?
    Voici une autre ressemblance avec la grande sœur jumelle. L'homme serait de trop dans la nature, idée voisine de la culture de mort et de la propagande pour l'adoration de la déesse terre-mère, dénommée Gaïa.
    Que faire dans tout ce tumulte ?
    Pour échapper à la ruine et aux tendances totalitaires des écolos, il faudrait reconnaître et diffuser sans cesse que l'homme n'est pas capable de diriger les espèces et qu'il doit simplement dans le cadre de sa raison voisiner avec ces espèces telles qu'elles sont, tout en en tirant d'ailleurs le meilleur parti.
    À cette fin, laissons jouer le droit de propriété et son corollaire la liberté des contrats. Ceux qui aiment particulièrement les chauves-souris ou les tigres, ou les vipères peuvent très bien s'organiser à leur propre échelle dans le cadre du droit naturel et sans nuire aux autres. De même les plus grands et plus beaux animaux peuvent être exploités librement avec parfois la création de fonds d'investissement. Si ces animaux risquent de disparaître, leur valeur augmentera et les propriétaires légitimes prendront les mesures adéquates.
    Il est important en terminant de constater que la quasi-totalité de la population aime la nature et peut fort bien s'en occuper dans la liberté et la variété des situations. Seuls les dirigeants écologistes peuvent être considérés comme des ennemis objectifs de la nature puisqu'ils veulent l'asservir à leur propre pouvoir ainsi qu'à leur richesse personnelle, tout en empêchant les autres de s'en occuper...
    Michel de PONCINS, Rivarol du 26 novembre 2010
    < micheldeponcins ©orange.fr >.

  • NDDL : l’aéroport risque d’inonder Blain

     

    Entre Blain et les Domaines, au cœur du futur projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, il y a 15 km à vol d’oiseau. A priori, ce n’est pas une commune directement impactée par le projet, qui touche surtout Notre-Dame des Landes et Vigneux. Alors pourquoi l’aéroport présente un risque potentiel pour Blain ?

    La faute à l’eau – encore elle. Suivez le guide, bienvenue en Bretagne Zone Humide.

    L’emprise du projet d’aéroport est formée de 1600 hectares de landes, de vallons et de prairies. Ceux-ci forment un château d’eau qui porte sur deux bassins versants, la Loire et la Vilaine. D’ouest en est, aux abords de la ZAD, on trouve des ruisseaux qui se jettent dans l’étier de Cordemais et de là dans la Loire aval (communes du Temple, Cordemais), deux ruisseaux qui se jettent dans le Canal de Nantes à Brest en amont de Blain, celui de la Goujonnière et celui du Plongeon (communes de Fay, Notre-Dame des Landes, Blain), et deux qui se jettent dans l’Erdre, l’Hocmard, assez loin à l’est de la ZAD (communes de Grandchamp, Sucé, la Chapelle sur Erdre) et le Gesvres qui borde la ZAD au sud (Vigneux, Treillères, la Chapelle sur Erdre) avant de se jeter dans l’Erdre à la Jonelière, au nord de la commune de Nantes. L’Erdre se jette dans la Loire à Nantes et le Canal coule vers la Vilaine à partir du bief de partage du Bout de Bois (commune d’Héric), à 15 km à l’est de Blain.

    La ZAD : une éponge vitale

    Or, il se trouve que si les 1600 hectares de la ZAD doivent être prélevés pour faire l’aéroport, et donc bitumés ou bétonnés, ils doivent être remplacés à l’identique, par voie de compensation. Ce qui consiste à créer ailleurs des zones humides semblables. Impossible puisque 98% de l’emprise du projet est constituée de zones humides. D’où l’illégalité du projet faute de compensation quantitative de zones humides. Un recours a été introduit par deux associations qui contestent l’utilité de l’aéroport, l’ACIPA et la CédPA, pour non-respect par le projet des directives européennes sur l’eau, devant la chambre des pétitions du Parlement Européen. La pétition sera examinée fin mai et pourrait déboucher sur une condamnation de la France par le Parlement Européen. [...]

    La suite sur Breizh Journal

    http://www.actionfrancaise.net