« On a 150 milliards de réserve pour les retraites ! » Gilles Raveaud, professeur d'économie.
Extrait de l'émission « Les Experts », diffusée sur BFM Business le 25 Novembre 2019.
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« On a 150 milliards de réserve pour les retraites ! » Gilles Raveaud, professeur d'économie.
Extrait de l'émission « Les Experts », diffusée sur BFM Business le 25 Novembre 2019.

Toujours aussi avisé, le gouvernement a envoyé, jeudi soir, Gérald Darmanin et Sibeth Ndiaye pour défendre la réforme des retraites sur le plateau de France 2, dans l’émission « Vous avez la parole ». Il est vrai que Jean-Paul Delevoye étant déjà carbonisé, on fait avec ce qui reste en magasin…
Pour ceux qui soutenaient encore cette réforme, une chose est sûre : après avoir entendu les deux ministres répondre aux questions du panel de Français, de Martinez et des autres, il y a de fortes chances qu’ils n’y croient plus du tout. Face à des Français très bien informés, ce sont les ministres qui ont fait figure d’amateurs. On aurait dit deux Séraphin Lampion, assenant slogans et plaisanteries de mauvais goût pour placer le produit…
Darmanin a multiplié les blagues balourdes sans jamais parvenir à dérider personne, les suppliques du style « Moi, je vais vous faire du mal ? », les évocations incessantes de sa mère, femme de ménage de profession, pensant sans doute faire larmoyer dans les chaumières. Ndiaye a passé son temps à contourner les questions dans un style ampoulé, énumérer les approximations, réclamer de la confiance, quand le gouvernement est passé maître dans l’art de rouler la contestation (voir le Grand débat)…
Deux moments forts : à la directrice d’école qui lui évoquait une baisse de plus de 600 euros mensuels de sa retraite, la porte-parole du gouvernement a évoqué, apparemment à l’improviste, un plan de hausse des salaires dans l’Éducation nationale. Mais la soi-disant hausse surviendra-t-elle avant la réforme des retraites ou n’est-ce qu’un mirage pour calmer les colères ?
Puis, on a vu le sourire soulagé de Darmanin en incrustation pendant un reportage dans la ferme d’une agricultrice présente sur le plateau : les agriculteurs semblaient satisfaits de la réforme (enfin un compliment, a dû se dire le ministre). Sauf qu’une fois le reportage terminé, la fameuse agricultrice a fustigé la politique agricole nocive du gouvernement…
On sentait vraiment les deux embarrassés, peu convaincus de leurs propres arguments. Dans ce naufrage, c’est Martinez, sourire jusqu’aux oreilles, qui s’est régalé : on ne l’avait jamais vu à pareille fête, reprenant de volée chacune des erreurs, approximations, omissions et contre-vérités des deux ministres – et Dieu sait s’il y en eut. Si c’est avec ça que le pouvoir espère redresser la barre…
Au micro de Boulevard Voltaire, Benjamin Cauchy réagit à la contestation de la réforme des retraites. Il soutient les manifestants car, selon lui, Emmanuel Macron « prépare la casse de toutes les retraites ».
45 milliards de Fraude sur les prestations sociales: L'Etat "ne veut pas connaître" la cause et donne des consignes aux administrations de ne pas répondre aux enquêteurs ... UN SCANDALE D'ETAT

Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée, était l’invité de BFMTV ce jeudi. Il a tenu à rappeler aux manifestants et aux syndicats que le gouvernement irait jusqu’au bout de la réforme des retraites.
De son côté, lors du conseil des ministres qui se tenait ce jeudi, le président Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement de rester solide sur les fondamentaux de la réforme des retraites, tout en restant respectueux de la mobilisation.

Cortèges d’ampleur à Paris et dans toute la France, débordements de Black blocs ici et là… la grève du 5 décembre a tenu ses promesses. La RATP et la SNCF prolongent le mouvement… mouvement qui pourrait bel et bien durer.
200.000 personnes dans les rues
La grève du 5 décembre a vu plusieurs dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues un peu partout en France, avec au moins 200 000 manifestants lors de cette première journée de mobilisation.
Comme toujours le nombre exact de manifestant sera sujet à débat. Le Ministère de l’Intérieur, qui a tout intérêt à minorer les chiffres et qui ne se gêne jamais pour travestir la réalité des manifestations, évoque un petit 180 000 manifestants à midi, les renseignements territoriaux prévoyaient de leur côté 270 000 personnes les estimations syndicales étant naturellement beaucoup plus élevées.
La guerre des chiffres concernait aussi le taux de gréviste… avec le ministère de l’éducation et ses 51,15 % dans le primaire et 42,32 % dans le secondaire… quand les syndicats revendiquent en tout plus de 70 % pour l’ensemble de la profession. EDF aurait pour sa part vu plus de 40 % de ses effectifs se mettre en grève.
Quoi qu’il en soit, les images des cortèges parisiens et de région font état d’une mobilisation de grande ampleur. Et pour cause, les organisations syndicales contestataires CGT, FO, FSU et Solidaires ainsi que les partis politiques de gauche avaient battu le rappel pour ce qui pourrait constituer un deuxième bras de fer social après les mobilisations de Gilets Jaunes.
La grève reconduite jusqu’à lundi
La RATP a d’ores et déjà reconduit son mouvement de grève jusqu’à lundi… la SNCF jusqu’à vendredi… ces entreprises devraient être suivies par d’autres secteurs ou professions.

Bernard Arnault, le président de LVMH, vient de déclarer, dans Le Figaro : « Quant à la prochaine crise, nous sommes dans un monde économique où, en quelque sorte, la gravité a disparu. Les taux d’intérêt sont nuls, et l’argent coule à flots. Il n’y a pas eu de crise depuis 2008-2009, or je n’ai jamais connu de période de plus de dix ans sans crise. Tant que les taux d’intérêt sont bas, ça ira. Mais avec tout cet argent, le risque d’éclatement d’une bulle est réel. […] La situation ressemble à celle du début des années 2000, avant l’éclatement de la bulle Internet. » Quant à Ray Dalio, le président fondateur de Bridgewater, il est en train de parier à la baisse, sous forme d’options de vente, échéance mars 2020, 1,5 milliard de dollars pour une correction substantielle, d’ici mars 2020.

« La principale leçon de l’Histoire est que l’espèce humaine est incapable d’apprendre », constatait Winston Churchill.
Il est effectivement plus facile, rapide et durable de désapprendre et d’oublier que d’apprendre et de pérenniser. Une génération amnésique suffit pour interrompre la chaîne de transmission d’une civilisation. Surtout quand on fait table rase du passé sans vision d’avenir, comme le font les dirigeants actuels de la France, abandonnant le pays à un chaos annoncé. Or, répéter consciemment les erreurs du passé constitue une faute – politique, historique, morale. Ainsi, l’improvisation erratique des déconstructeurs au pouvoir semble donner raison à Churchill. De surcroît, ils rejettent la responsabilité de leurs échecs sur une population divisée qui ne saurait pas ce qu’elle veut, ou sur un phénomène international qui les dépasserait.

Düsseldorf – Selon leurs propres calculs, les villes et communes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie supportent au moins 750 millions d’euros de frais d’accueil de réfugiés chaque année. Mardi, elles ont demandé au gouvernement du Land de rembourser enfin intégralement les frais de subsistance des réfugiés.
Le montant forfaitaire en vigueur depuis 2016 est loin d’être suffisant
« Actuellement, les villes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie reçoivent en moyenne moins de 30% des frais nécessaires pour assurer les moyens de subsistance des réfugiés » a critiqué dans un communiqué le président de l’Association des villes, Thomas Hunsteger-Petermann (CDU), le maire de Hamm.
Son adjoint, le maire de Bielefeld, Pit Clausen (SPD), a soulevé un autre problème : « Les réfugiés tolérés n’ont pas été suffisamment pris en compte par le Land. » Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter, mais l’État n’en assume les coûts que durant trois mois.
Selon les chiffres de l’Association des villes allemandes, il y avait plus de 58’000 personnes tolérées en Rhénanie-du-Nord-Westphalie en juillet 2019 – 15’000 de plus qu’à la fin de l’année 2015.
(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)