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économie et finance - Page 312

  • En 2018, la France a versé 10,45 milliards d’euros pour l’Aide publique au développement

    En 2018, la France a versé 10,45 milliards d’euros pour l’Aide publique au développement

    Editorial de Bernard Lugan dans L’Afrique Réelle de janvier :

    Durant l’année 2018, l’Afrique a connu plusieurs grandes zones de conflictualité. Qu’il s’agisse de l’Afrique du Nord, de l’espace saharo-sahélien, de la zone tchado-nigériane, de la Centrafrique (RCA), de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ou de la Corne de l’Afrique, en 2019, toutes continueront à faire l’actualité.  Nulle part, en effet, le réel n’est pris en compte, toutes les solutions proposées étant d’ordre électoral.

    Or, les élections africaines relevant de l’ethno-mathématique, elles ne font que confirmer les rapports démographiques, à savoir que les peuples les plus nombreux l’emportent toujours sur les moins nombreux. 

    Tant qu’une évolution du « One man, one vote » individualiste vers un vote de groupe ne sera pas définie, au lieu de pacifier les situations conflictuelles, la démocratie ne fera donc que les envenimer.

    Au point de vue économique, durant l’année 2018, les pays producteurs de matières premières n’ont toujours pas entamé l’impératif mouvement de diversification qui, seul, pourrait leur permettre d’échapper aux malédictions liées à la variation des cours.

    Au point de vue social, le continent continuera à s’enfoncer dans le néant,  sa démographie y étant plus forte que le développement.

    Le cas du Sahel est à cet égard particulièrement parlant. Voilà en effet une région incapable de nourrir ses habitants et où la population double quasiment tous les 25 ans avec un croît de 3,9% et une moyenne de 7,6 enfants par femme. En 2040, cette région fragile, en voie de désertification et aux ressources plus que limitées, devra ainsi faire vivre plus de 150 millions d’habitants !!!

    Pour simplement stabiliser la pauvreté, il faudrait à l’Afrique une croissance de 7% par an durant plusieurs décennies. Or, avec une croissance moyenne de 2 à 3%, le continent s’appauvrit année après année.

    Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement quand, par manque de confiance, les investisseurs boudent l’Afrique ? Là encore, les chiffres sont sans appel : en 2017, sur 2000 milliards de dollars d’IED (investissements étrangers directs) mondiaux, le continent dans la globalité de ses 55 Etats et de son 1,2 milliard d’habitants, en a reçu 60, soit moins que l’Irlande qui, avec ses 5 millions d’habitants en a engrangé plus de 79 milliards…

    Les « Gilets jaunes », et plus généralement tous les contribuables, seront intéressés d’apprendre que, selon les chiffres officiels du gouvernement, en 2018, la France aura versé 10,45 milliards (mds) d’euros pour l’APD (Aide publique au développement), soit 2 mds de plus qu’en 2015, 75% de cette somme allant à l’Afrique. Si à ces cadeaux faits grâce aux impôts des Français, nous ajoutons les 2 mds liés à l’asile et à l’intégration, le milliard de l’aide aux mineurs isolés et divers autres postes associés à la gestion de l’immigration africaine, comme l’aide médicale, ce sont au minimum 15 mds  (sans compter les dons faits par les régions), qui auront servi à contenter le Zambèze tout en rationnant la Corrèze…

    A titre de comparaison pédagogique, le budget du ministère du Travail et de l’emploi est de 13,1 mds, celui du ministère des Solidarités et de la Santé de 9 mds, celui de la Sécurité de 13,64 mds et celui de la Justice de 7,29 mds…

    https://www.lesalonbeige.fr/en-2018-la-france-a-verse-1045-milliards-deuros-pour-laide-publique-au-developpement/

  • Édition spéciale Gilets Jaunes – Journal du lundi 7 janvier 2019

     

    Le pouvoir ne voulait pas le croire, mais ce qui devait arriver arriva. Après une petite baisse de régime due aux fêtes, le mouvement s’est remobilisé et compte s’inscrire dans la durée. A Paris, comme en province, les cortèges étaient renfloués et les revendications s’inscrivent dans la durée.
    Face à une telle constance, le gouvernement perd de plus en plus pied et devient une cible de prédilection. Une position qui pousse l’exécutif à la victimisation, sans grand succès.

    https://www.tvlibertes.com/edition-speciale-gilets-jaunes-journal-du-lundi-7-janvier-2019

  • S’appuyer sur les classes moyennes et populaires

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    Les Français des classes moyennes et populaires qui ont été ignorés et pénalisés par le Système se trouvent aujourd’hui idéologiquement proches de la droite nouvelle. Celle-ci devrait donc, selon Ligne droite, prendre en compte et défendre cette fraction de la population et se fixer comme objectif stratégique d’en faire sa base électorale, une base qui, avec du travail et du temps, pourrait redevenir majoritaire.

    Les classes moyennes et populaires, proches de la droite nouvelle

    Les classes moyennes et une partie des classes populaires ont en effet vocation à occuper une place prépondérante dans la stratégie de la droite nouvelle. Composées essentiellement de Français de souche pour la plupart enracinés dans leur région, les classes moyennes représentent la fraction de la population qui incarne le mieux le peuple français et qui adhère le moins aux poncifs véhiculés par la pensée unique.

    Hostiles au processus d’immigration, inquiètes de la dégradation du système d’enseignement, elles sont très préoccupées de leur sécurité. Et, si elles sont matraquées par les médias et semblent se soumettre au politiquement correct, elles demeurent cependant profondément attachées à la France. De même, malgré la propagande du Système, elles éprouvent une réticence marquée à l’encontre des initiatives de déconstruction sociétale voulues par l’oligarchie. Aussi, cette catégorie de la population est-elle spontanément très proche de la droite nouvelle tant sur la question de l’identité que sur celle des valeurs.

    Sur le plan économique, les classes moyennes et populaires sont en grande partie composées d’acteurs économiques autonomes. On y trouve beaucoup d’artisans, de commerçants, d’agriculteurs, de patrons de PME et de membres des professions libérales. De ce fait, elles se trouvent là encore en osmose avec la droite nouvelle et son projet économique qui propose une diminution des charges, des impôts et de la réglementation à l’intérieur d’un marché protégé de la concurrence sauvage venue d’au-delà des océans.

    Les classes moyennes, une force électorale en déshérence

    Cette proximité idéologique des classes moyennes vis-à-vis de la droite nouvelle pourrait facilement se transformer en proximité politique. Les Français issus de cette fraction de la population ne sont en effet plus acquis à aucune famille politique. Ils sont donc prêts à se tourner vers de nouvelles perspectives, à condition qu’elles soient en rupture avec le Système. Car les Français des classes moyennes sont de plus en plus réticents à l’égard de l’oligarchie, à qui ils reprochent de les avoir délaissés, ignorés et marginalisés. Et, de fait, les classes moyennes ont toutes les raisons de se sentir les mal-aimées du Système.

    Les classes moyennes, de plus en plus hostiles au Système

    Elles ont en effet été la cible principale des augmentations répétitives d’impôts et de cotisations sociales décidées par les gouvernements successifs du Système. Des augmentations qu’elles ont été les seules à assumer, puisque les contribuables les plus modestes en étaient progressivement exonérés et que les Français de l’oligarchie et des classes supérieures pouvaient s’exiler fiscalement ou accéder à des dispositifs permettant de réduire leur impôt. De même, les classes moyennes, mais aussi une partie des classes populaires, ont été peu à peu écartées de nombreuses prestations sociales placées sous condition de ressources ou accordées en priorité aux familles immigrées en raison de leur grand nombre d’enfants et de leur faible taux d’activité.

    Ce sentiment de marginalisation est d’autant plus fort que les classes moyennes et populaires sont souvent implantées géographiquement dans les zones délaissées par le Système. La priorité des crédits et des programmes gouvernementaux va en effet aux métropoles, là où réside l’oligarchie mais aussi là où sont installées les populations immigrées. En revanche, les petites villes, la province profonde et les zones rurales, qui sont autant de lieux d’implantation privilégiés des classes moyennes et populaires, sont abandonnées par les pouvoirs publics. Les activités économiques y vont en déclinant, les services publics y sont de moins en moins présents et aucune perspective d’avenir ne s’y dessine clairement en dehors de la stagnation et du chômage.

    Les classes moyennes, une force à conquérir pour la droite nouvelle

    Aussi, les classes moyennes et populaires sont-elles légitimes dans leur volonté de se défaire d’un Système qui ne les reconnaît pas et qui les maltraite. Autant de raisons pour se rapprocher de la droite nouvelle qui se présente quant à elle comme une alternative au Système et qui de surcroît défend des positions conformes à leurs aspirations.

    La droite nouvelle doit se tourner avec attention vers les classes moyennes et populaires. Elle se doit de les comprendre, de les représenter et de leur offrir des perspectives d’avenir. Cette synergie entre la droite nouvelle et les classes moyennes devrait être d’autant plus féconde que ces dernières sont nombreuses et représentent encore une majorité dans notre pays. Une majorité aujourd’hui silencieuse mais qui pourrait s’exprimer avec une grande force si elle se rassemblait politiquement autour d’un mouvement qui lui redonne l’espoir.

    Pour accomplir son projet, la droite nouvelle doit dès lors adopter comme ligne stratégique prioritaire de s’appuyer sur les classes moyennes et populaires.

    https://lignedroite.club/sappuyer-sur-les-classes-moyennes-et-populaires/

  • Pourquoi un tel parcours à Paris lors de l’acte VIII ?

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    Une des images fortes qui restera de cet acte VIII des manifestations des gilets jaunes à Paris est l’affrontement qui se déroula à hauteur de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, notamment le face-à-face entre un manifestant et plusieurs gendarmes mobiles. Alors que la situation vire à la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants, l’homme assène sous l’œil des caméras des droites à un gendarme protégé par son bouclier et son casque. Sous les coups de poing, le cordon des gendarmes recule avant de céder.

    La manifestation de milliers de gilets jaunes était partie de la place de l’Hôtel-de-Ville pour se conclure devant l’Assemblée nationale, point capital. Ce cortège était autorisé par la préfecture. Pourtant, la situation dégénère à hauteur du musée d’Orsay, où les forces de l’ordre tentent de bloquer les manifestants en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ceux-ci reçoivent alors divers projectiles. C’est à ce moment que se situe la séquence de « boxe » qui, rapidement, fait le tour des réseaux sociaux. Le syndicat des commissaires de la police nationale lui-même affirme, sur Twitter, avoir identifié l’agresseur, déplorant que le boxeur s’attaque à un homme à terre : « Pour un boxeur, vous ne respectez apparemment pas beaucoup de règles, nous allons vous apprendre celles du Code pénal. » Il s’agirait de Christophe Dettinger, dit « Le Gitan de Massy », boxeur professionnel français champion de France des poids lourds-légers en 2007 et 2008. Personnellement, ce que je reproche le plus à cet homme est d’avoir porté des coups de pied à un militaire à terre.

    Mais le plus condamnable, pour moi qui ai commandé un escadron de gendarmerie mobile, est le dispositif établi par la préfecture de Paris. Celle-ci a, en effet, entériné un parcours le long des quais de Seine, et notamment un passage par le quai Anatole-France au niveau du musée d’Orsay. Or, sur ce quai, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor permettant de passer de la rive gauche à la rive droite pour aboutir au jardin des Tuileries ne pouvait que tenter les plus décidés.

    Pourquoi un tel itinéraire ? Les spécialistes du maintien de l’ordre savent parfaitement qu’il est dangereux de bloquer des manifestants en bordure d’une étendue d’eau. En effet, un mouvement de foule ou un début de panique après une charge peut amener des participants à se jeter à l’eau pour fuir. Pourquoi ne pas avoir privilégié le passage par le boulevard Saint-Michel et le boulevard Saint-Germain, qui sont des voies de grande largeur, pour ensuite les orienter vers la rue de l’Université et finir aux Invalides ? Ce dernier lieu vaste et herbagé aurait permis une dissolution en douceur. Certes, des incidents étaient possibles, mais le principe du maintien de l’ordre français (éviter le contact avec les manifestants) était applicable par l’intervention du canon à eau alors que celle-ci est impossible sur une passerelle ou en contre-bas sur les quais.

    Enfin pourquoi tolérer que le rassemblement se finisse devant l’Assemblée nationale pour le bloquer ensuite à hauteur du musée d’Orsay ?

    L’étroitesse de la voie de dégagement (rue Solférino) incitait les participants à se répandre sur le quai Anatole-France et les berges de la Seine. Le positionnement des forces de l’ordre était d’autant plus inadapté qu’au départ, la passerelle était faiblement tenue et qu’il a fallu, en urgence, dépêcher des renforts de gendarmerie. C’est cette action qui a entraîné l’affrontement physique avec des gilets jaunes.

    Face à ces interrogations, la préfecture de police doit répondre au plus vite.

    J.-P. Fabre Bernadac

    http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-un-tel-parcours-a-paris-lors-de-lacte-viii/

  • Le cri profond des gilets jaunes

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    Avec son barbecue de fortune, une cafetière reliée directement à la barre de péage, du pain, du saucisson et des tonnes de vivres laissées par les automobilistes ravis de ne plus payer, le gilet jaune est la figure du réveil des consciences devant le délitement palpable de l’ère de l’individualisme. La fin d’une période résultant du surconsumérisme et de l’hypermondialisation. L’effondrement d’un système passe obligatoirement par là, par le réveil.

    Combien de fois ai-je entendu : « Vous rendez-vous compte ? On se reparle à nouveau ! C’est incroyable, ce mouvement nous a fraternisés ! » (sic)

    La fraternité.

    Un mot que je n’avais pas entendu dans la bouche des gens depuis bien longtemps.

    En effet, les revendications sont bien plus graves et profondes que des exigences matérielles, vous l’aurez compris. Sur chaque rond-point, chaque péage, les gilets se sont « trouvés une famille » (sic). Ici et là, on entend à nouveau les termes de « bien commun » et de « solidarité ». Saisissant.

    Malheur au pays dont les dirigeants n’écoutent pas ses ouailles, car les Français réclament bien plus qu’une hausse de leur pouvoir d’achat. Nous aurions tort de réduire cette crise au simple problème matériel. Malheur à celui qui juge ce mouvement sans y être allé car le prisme médiatique est volontairement insultant.

    Malheur au bourgeois qui en a assez des blocages qui l’empêchent d’aller faire les soldes, c’est qu’il n’a rien compris à ce qui se joue sous ses yeux.

    Venez écouter d’un peu plus près, approchez l’oreille, pour comprendre.

    Comprendre pourquoi. « Pourquoi sont-ils encore là ? »

    C’est très simple : déracinés, ces hommes et ces femmes ont été contraints bien souvent d’aller vivre ailleurs, à cause d’un divorce ou d’une carrière, pour un poste délocalisé ou simplement à cause d’un loyer trop cher. Partir pour vivre mieux, avec plus, mais loin des siens…

    Ils sont tombés dans la spirale infernale de l’individualisme malgré eux, coincés dans un système économique qui ne se réjouit que de la hausse de l’indice de consommation : Prends, laisse ! Achète, jette ! Consommation des biens, consommation des êtres… tout est calqué sur ce modèle.

    Ils sont partis à la recherche d’une vie meilleure mais crient leur désespoir, leur malheur, car il faut le dire : les Français ne sont pas heureux, non, ils sont profondément malheureux.

    Aujourd’hui, ils ne savent plus qui ils sont ni d’où ils viennent, et encore moins où ils vont. Ils ont cru que les plaisirs de la Terre leur assureraient un bonheur pérenne, cru que la Révolution était une bonne chose et les délivrerait de tout mal.

    « Combien de temps cela va-t-il durer ? » demandez-vous, exaspérés.

    Souvenez-vous de Raymond, ce gilet jaune au teint hâlé par le soleil et au cheveux blanc comme le sel qui disait à son député : « Macron a ouvert la boîte de Pandore en nous mettant dans la rue ; pas sûr qu’il puisse un jour nous faire rentrer dans nos maisons. »

    En effet. Personne ne sait combien de temps, encore, cela va durer, car toutes les annonces présidentielles du monde ne sauraient consoler ce qui semble être véritablement un grand et profond malheur spirituel.

    Nous ne pouvons continuer à être spectateur d’un peuple qui hurle son désespoir. Les gilets jaunes ont soif d’un idéal et chacun devrait être concerné par son rôle à jouer dans cette crise sociale.

    Nos prêtres, nos évêques, nos conseillers sociaux, nos bourgeois, nos nantis : de quelque manière que ce soit, tout le monde devrait être au chevet d’une France qui crève à petit feu car on lui a arraché avec une violence inouïe les racines des promesses de son baptême.

    Depuis, elle se vide de son sang, lentement, mais sûrement.

    La solidarité nationale sera son seul salut, la seule réponse à cette hémorragie identitaire.

    Malheur à celui qui détourne le regard en laissant le mépris s’installer, il devra alors rendre des comptes lors du dernier sursaut français.

    En espérant qu’il ait lieu.

    Isabelle Surply

    http://www.bvoltaire.fr/le-cri-profond-des-gilets-jaunes/

  • Quelques propositions royalistes pour sortir de la crise "par le haut".

    L’année 2018 se termine sur l’incertitude, l’inquiétude et l’espérance, dans une sorte de valse endiablée que nul ne semble en mesure d’arrêter : le « Mai jaune », inattendue commémoration du précédent Mai d’il y a cinquante ans, n’en finit pas de rebondir, sous des formes diverses et parfois « scandaleuses » au regard de la démocratie représentative, fort malmenée par les manifestants au nom d’une forme de démocratie directe rebaptisée, peut-être abusivement ou maladroitement, « RIC » (Référendum d’Initiative Citoyenne). L’incertitude devant la suite du mouvement des Gilets jaunes, l’inquiétude des classes dominantes souvent malmenées par les slogans des manifestants, mais aussi l’espérance, sous des formes diverses et des points de vue différents, d’une sortie de crise : une équation compliquée, qu’il ne s’agit pas de négliger mais dont il faut chercher, et tenter autant que faire se peut, la résolution sans trop tarder.

    Le président Macron, légalement et démocratiquement élu il y a moins de deux ans, se retrouve dans la situation la plus inconfortable qui soit, celle de la souveraineté impopulaire, voire discréditée, avec le risque de la paralysie et de la lente agonie d’un quinquennat désormais ensablé dans les mécontentements. La foudre qu’il était censé commander, en bon Jupiter présidentiel, s’est retournée contre lui, dans une sorte d’électrocution politique générale, et ni le gouvernement ni ses oppositions parlementaires n’en sont sortis indemnes. La défiance envers le président est devenue méfiance à l’égard de toutes les institutions de la démocratie partisane légale (y compris syndicales), et ce qui, aux dernières consultations électorales, se transformait en vote protestataire ou en abstention s’est tout d’un coup paré de jaune, désormais couleur de la colère ! 

    Cette colère, cette sorte de fureur sociale incontrôlable, largement soutenue par les classes moyennes déclassées ou en voie de précarisation, n’est pas facile à calmer et la « classe discutante » (selon le mot de Weber) apparaît mal armée, intellectuellement et sémantiquement parlant, pour la comprendre complètement et, surtout, pour se faire entendre des manifestants devenus parfois émeutiers. En quelques semaines, la production éditoriale, avant la production universitaire et littéraire qui traitera du phénomène avec quelque recul temporel, a rempli les boîtes-archives de tous ceux qui, participants ou contestataires du mouvement, veulent garder une trace et un souvenir de « l’histoire en cours », mais elle n’a pas vidé les rues ni apaisé les réseaux sociaux et les sites de discussion électroniques. J’ai rarement vu, depuis que la toile régit notre temps de débat, une telle effervescence et de tels affrontements, confinant parfois à une sorte de « guerre civile verbale » qui n’est pas, en soi, forcément rassurante…

    La révolte débouchera-t-elle sur une révolution ?Une grande partie de la réponse dépend aussi de ce que l’on met sous le nom de révolution… S’il s’agit d’un changement d’état d’esprit, cela imposerait alors de rompre avec l’individualisme de masse et la société de consommation, avec cette « société distractionnaire » évoquée par Philippe Muray et cette « dissociété » dénoncée par le philosophe traditionaliste Marcel de Corte ; s’il s’agit d’un renversement des classes dominantes ou, mieux sans doute, de la fin de leurs féodalités financières et économiques, encore faudrait-il un Etat politique qui puisse assumer de recréer une forme de contrat social fondé sur les valeurs, non de jalousie et de ressentiment, mais de partage et d’équité, ce que certains nomment « justice sociale », et qui puisse imposer aux « puissants » d’intégrer un jeu social qui, sans renier leur liberté, leur rappelle leurs devoirs sociaux, comme cela pouvait être, en partie, le cas dans l’Athènes de Solon ; s’il s’agit d’un changement de régime politique, là encore la question de l’Etat est majeure, voire « première », et la nécessité de la sauvegarde et de la pérennisation du « pays ordonné » en relation, sans en être la vassale, avec les institutions internationales, d’Europe et d’ailleurs, s’imposerait…

    En sommes-nous là ? Pas encore, sans doute, mais les révoltes accélèrent le temps et les processus, et il importe de savoir vers où elles peuvent mener, sans tabou, et vers quoi il serait bon qu’elles mènent ! En ce sens, le projet royaliste peut être un débouché intéressant et, surtout, positif autant qu’il peut nous sembler (mais je ne suis évidemment pas neutre, puisque « engagé car fidèle » selon la belle expression de Georges Bernanos) nécessaire : la Monarchie n’est-elle pas, en sa magistrature suprême, l’incarnation d’une autorité qui, aujourd’hui, manque au président, et d’une légitimité qui, désormais, ne se satisfait plus de la seule élection démocratique quinquennale 

    Renforcer l’Etat et sa force de dissuasion (et de persuasion) face aux grandes féodalités économiques, en particulier mondialisées ; décentraliser les pouvoirs, y compris législatifs, selon le principe intelligemment appliqué de la subsidiarité, et en rendre une partie aux citoyens par le biais de « votations » locales ou professionnelles, en s’inspirant, par exemple, de ce qui se fait en Suisse ; favoriser une économie de proximité, autant dans le cycle de production que dans celui de la distribution, et un redéploiement rural des populations et des activités ; mieux valoriser le travail et non la spéculation ; etc. Voici quelques pistes pour sortir « par le haut » de la crise, et pour aider à retrouver une concorde nationale, concorde aujourd’hui gravement menacée par le processus de désaffiliation dont mondialisation et métropolisation sont deux vecteurs importants sans être uniques.

    Mais la République actuelle, tiraillée entre une tentation monarchique mal assumée et une tentation politicienne toujours vive, peut-elle répondre aux attentes, multiples, d’une France divisée et d’une société souvent conflictuelle ? Au regard des derniers quinquennats et des événements des dernières saisons, il est possible d’en douter. Le premier élément du projet royaliste, même s’il apparaît encore lointain (ce qui n’enlève rien à sa nécessité), est de « refaire l’unité française », entre bien commun accepté et convivialité sociale : il n’est pas certain que cela soit simple ou facile, mais c’est la condition première pour que la France sorte du cycle des révoltes et des crispations…

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Gilets jaunes : à quel point les chiffres de l'Intérieur sont-ils éloignés de la réalité ?

    Gilets jaunes : à quel point les chiffres de l'Intérieur sont-ils éloignés de la réalité ?
    © Xavier Leoty Gilets jaunes à La Rochelle.

    50 000 Gilets jaunes ont participé à l'acte 8 de la mobilisation, si l'on en croit le gouvernement. Ce chiffre est-il réaliste ? RT France a passé au crible les estimations des préfectures et des journalistes de la presse régionale sur le terrain.

    Les chiffres officiels et nationaux du nombre de manifestants Gilets jaunes sont-ils crédibles et sérieux ? A 19h le 5 janvier, le ministère de l'Intérieur recensait 50 000 Gilets jaunes sur l'ensemble du territoire pour l'acte 8 du mouvement, soit une mobilisation en hausse par rapport à la semaine passée (32 000 selon l'Intérieur). Ce chiffre peut difficilement être contesté comme le sont ceux des manifestations traditionnelles, les Gilets jaunes n'étant pas structurés comme des syndicats ou des partis politiques. 

    RT France a néanmoins voulu vérifier l'écart existant entre les chiffres officiels annoncés par la police ou les préfectures, et ceux constatés sur le terrain par les journalistes, principalement de presse locale. Nous avons donc recensé trente communes comptant parmi les plus mobilisées en France, relevant à chaque fois le nombre de manifestants comptabilisés par les journalistes présents sur place, en ne retenant que les estimations les plus basses. 

    Gilets jaunes : à quel point les chiffres de l'Intérieur sont-ils éloignés de la réalité ?© RT France
    La mobilisation dans 30 villes françaises le 5 janvier.

    A elles seules, ces 30 communes ont donc vu défiler près de 58 000 Gilets jaunes ce 5 janvier selon les constatations des différents journalistes présents, dont certains n'hésitent d'ailleurs pas à souligner l'écart flagrant entre leur décompte et les chiffres officiels.

    Les 50 000 manifestants dont Christophe Castaner fait état sont ainsi très vraisemblablement en-deçà de la réalité – ce n'est pas une surprise, les gouvernements ayant naturellement tendance à fournir des chiffres situés dans une fourchette d'estimation basse en cas de telles manifestations. Mais l'écart entre la réalité et les 50 000 manifestants comptabilisés par le ministère de l'Intérieur sur tout le territoire est-il si conséquent qu'on pourrait le croire ? En dehors de ces trente villes, les rassemblements n'ont que rarement réuni plus de 1000 personnes. Aussi, si le nombre total de manifestants dépasse probablement les 58 000 recensés dans ces 30 communes, ce n'est sans doute pas de beaucoup.

    En revanche, il est évident que des écarts très importants existent entre la réalité du terrain et les données que fournit parfois la préfecture. A Toulouse par exemple, La Dépêche recensait 4 000 manifestants quand la préfecture n'en voyait que 2000. Notre journaliste présent sur place nous confirme par ailleurs que cette dernière estimation est au moins sous-évaluée de moitié.

    Voir la suite sur RT France

  • Acte 8 des Gilets jaunes : les manifestants convergent vers l'Assemblée à Paris (EN CONTINU)

    Ce 5 janvier, les Gilets jaunes se sont à nouveau donné rendez-vous pour l'acte 8 de la mobilisation. Des rendez-vous sont fixés dans plusieurs quartiers parisiens et sur les places principales des villes de province.

    Mise à jour automatique
    • RT retransmet en direct l'acte 8 de la mobilisation des Gilets jaunes. Nos correspondants rapportent toute l'actualité de ce dimanche 5 janvier dans la capitale et en province.

    • Les affrontements entre forces de l'ordre et Gilets jaunes se poursuivent à Toulouse, notamment sur la place du Capitole.

      la suite sur RTFrance

  • Gilets Jaunes “acte VIII” : un combat sans fin ? – Journal du vendredi 4 janvier 2018

    Social / Gilets Jaunes “acte VIII” : un combat sans fin ?

    Alors qu’une partie du mouvement des Gilets Jaunes a remis une lettre ouverte au président de la République, les contestataires entament leur 8ème semaine de mobilisation. Un phénomène qui, même s’il baisse, aura changé la face du quinquennat Macron.

    Politique / La bonne année des politiques

    Société / 2018, explosion des actes anti-chrétiens

    Les actes anti-chrétiens en forte hausse en 2018… alors que les attaques contre l’islam et le judaïsme sont passés à la loupe dans la presse généraliste, le rapport annuel de l’Observatoire de la Christianophobie vient démontrer une nouvelle fois que le christianisme est la religion la plus stigmatisée de France.

    Actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-acte-viii-un-combat-sans-fin-journal-du-vendredi-4-janvier-2048

  • I-Média n°231 – Les Gilets Jaunes ripostent contre les médias !

    02:10 Les Gilets Jaunes ripostent contre les médias !

    Face au parti-pris médiatique et à l’absence de pluralité d’opinion, les Gilets Jaunes ont décidé de passer à l’offensive contre les médias.

    19:00 Zapping

    Alors que l’immigration massive – illustrée par ces Africains sortant d’un matelas – continue à battre son plein, Aurélien Taché, député LREM proche de Macron, explique que les élections européennes seront un référendum à ce sujet.
    Pendant ce temps, Eric Drouet – l’une des figures des Gilets Jaunes – a été arrêtée à Paris.

    28:35 Les banlieues en flamme, les médias voient flou

    Comme chaque année à la Saint-Sylvestre, des centaines de véhicules sont incendiés. Un phénomène largement minorée par des médias qui ont peur de stigmatiser la population immigrée.

    32:40 Les Tweets

    Deux bonnes nouvelles notamment. En Italie, les aides à la presse seront progressivement supprimées ! En France, le courageux Marin a été décoré de la Légion d’Honneur.

    38:20 Des vœux présidentiels, dévoués journalistes

    Si une large majorité de Français n’a pas été satisfaite par les vœux d’Emmanuel Macron, ce dernier peut compter sur le soutien de plusieurs journalistes.

    https://www.tvlibertes.com/i-media-n231-les-gilets-jaunes-ripostent-contre-les-medias