
économie et finance - Page 364
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Macron hué par les Gilets Jaunes à son arrivée avenue Kléber
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Mobilisation massive des Gilets Jaunes en Province
Nombreux sont les Gilets Jaunes qui, au pied du mur, ne bouclant plus leur fin de mois, n’ont plus rien à perdre. La morgue des énarques qui nous gouvernent les poussent à se mobiliser. Ce site a tenté de recenser les nombreuses manifestations de province :
• Alpes-Maritimes : opération péage gratuit à Antibes et des rendez-vous prévus également à Nice, Cagnes-sur-Mer, etc.
• Alsace : des rassemblements ont débuté dès 7h dans le Bas-Rhin. A Strasbourg, des « Gilets Jaunes » se retrouvent devant la Cour européenne des droits de l’homme.
• Ardennes : à Charleville-Mézières, une partie des manifestants a quitté la préfecture et organise désormais un barrage filtrant au pont des Deux-Villes, l’un des principaux carrefours de la ville
• Aveyron : le viaduc de Millau est fermé
• Béarn : au moins cinq stations Total bloquées à Pau
• Berry : des « Gilets Jaunes » ont rejoint une marche de défense de la maternité du Blanc dans l’Indre
• Bouches-du-Rhône : les « Gilets Jaunes » se rassemblent sur le vieux port de Marseille, bloquent le rond-point de Saint-Menet, Pertuis et Meyrargues : les manifestants tiennent le péage ouvert, …
• Bretagne : diverses actions sont prévues dans les trois départements bretons
• Charente et Charente-Maritime : plusieurs manifestations des « Gilets Jaunes » annoncées
• Corrèze et Haute-Vienne : de nouveaux barrages filtrants sont en cours
• Creuse : plusieurs barrages filtrants à Guéret
• Drôme-Ardèche : plusieurs actions sont menées sur l’ensemble de la région
• Franche-Comté : une dizaine de rassemblements sont prévus pour ce samedi
• Gard : barrages filtrants et marche prévus ce samedi notamment à Nîmes
• Gironde : opérations « péage gratuit », barrages filtrants et manifestation à Bordeaux
• Hérault : des rassemblements aux sorties de l’autoroute A9 à Lunel, Montpellier, Sète, Agde et Béziers
• Indre-et-Loire : les « Gilets Jaunes » ont commencé à se rassembler dans plusieurs villes du département
• Loiret : plusieurs actions des « Gilets Jaunes » en cours
• Mayenne : les « Gilets Jaunes » préparent notamment une opération escargot à Laval
• Meurthe-et-Moselle : plusieurs rassemblements en cours
• Normandie : plusieurs blocages en cours en Seine-Maritime et dans l’Eure. A Caen, les « Gilets Jaunes » chantent la Marseillaise sur la place du Théâtre
• Pays Basque : les poids-lourds sont bloqués au péage de la Négresse sur l’A63 à Biarritz
• Picardie : une dizaine de rassemblements des « Gilets Jaunes » sont signalés
• Poitou : des « Gilets Jaunes » ont passé la nuit autour d’un feu de camp sur le rond-point d’Auchan sud à Poitiers
• Var : les « Gilets Jaunes » sont partout !
– La Seyne sur Mer, rond-point de Brégaillon
– Bandol, péage de A50 dans les 2 sens
– Bandol, échangeur d’entrée dans Bandol
– Brignoles, rond-point avant l’autoroute A8
– Fréjus, rondpoint du Gargalon
– Le Muy, rond-point d’entrée sur l’autoroute A8
– Puget sur Argens, sur l’autoroute A8 vers Nice au PK 131
– Puget Ville, péage de l’autoroute A57 en direction de Toulon
– Saint Maximin, rond-point avant l’autoroute A8
• Yonne : les « Gilets Jaunes » sont sur le pont à Sens et à AuxerreDeux tracteurs avec remorques et une vingtaine de manifestants se sont présentés devant la permanence du député LREM Emmanuelle Fontaine Domeizel à Manosque. Devant celle-ci, ils ont déversé des tonnes de terre alliée à du purin et des légumes.
Au Puy-en-Velay, la préfecture était en état de siège. Plusieurs dizaines de manifestants ont forcé le portail d’honneur de la préfecture. Une centaine de personne se sont ensuite introduites dans la cour du bâtiment et y ont empilé des pneus. Les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer les manifestants et pendant près d’une heure, une trentaine de personnes se sont opposées aux policiers et aux gendarme. Le préfet a trouvé refuge dans ses bureaux. “Si le préfet était venu discuter, on n’en serait pas là”, a témoigné une manifestante. Aux alentours de 16h, des manifestants étaient toujours présents et certains d’entre eux ont allumé un feu devant la préfecture.
D’abord ciblé sur les réseaux sociaux, Christophe Lejeune, député LREM de Haute-Saône, a été pris à partie jusqu’à la porte de son domicile.
“Ils étaient une vingtaine à venir sonner et tambouriner pour que je leur ouvre. Eu égard au nombre, aux propos ‘Macron démission’, ‘députés dehors’, j’ai bien sûr immédiatement appelé la gendarmerie et monsieur le préfet”.
Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale dénonce
“Des appels au blocage de députés et de leurs familles, la publication d’adresses personnelles devenant ainsi des cibles d’action sont intolérables”
https://www.lesalonbeige.fr/mobilisation-massive-des-gilets-jaunes-en-province/
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Gilets Jaunes. Le jour où les oligarques lâcheront Macron…
Par Jean-Yves Le Gallou ♦ Porté au pouvoir par les oligarques de la super-classe mondiale, le phénomène Emmanuel Macron est-il en train de s’écrouler face à la mobilisation des Gilets Jaunes ? C’est l’avis de Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia.
Les oligarques sont puissants
En 2017, les groupes de Davos et de Bilderberg ont jugé qu’il était temps de mettre fin à la liberté et à la neutralité d’internet. Aussi dit, aussitôt fait, les GAFA et les États mettent en place des algorithmes de propagande et de censure.
En 2011, Édouard Philippe est sélectionné pour le programme « Young Leaders » de la French-American Foundation. En 2016, il est invité du groupe Bilderberg. En 2017, il est choisi comme Premier ministre par son condisciple Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron est lui aussi recruté comme « Young Leaders » de la French-American Foundation en 2012. En 2014, il est invité par le groupe Bilderberg. Alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, il débine son patron François Hollande, incapable, selon lui, de faire les réformes nécessaires dont Macron dessine les grands traits.
C’est le début de sa formidable ascension. Technocrate sans charisme, longtemps inconnu des Français, il devient président de la République à 38 ans après avoir bénéficié d’une propagande journalistique hors pair. Et à la suite d’un coup d’Etat médiatico-judiciaire plaçant hors-jeu ses adversaires les plus dangereux (Sarkozy, Fillon). Il réalise le casse politique du siècle (du « Siècle » aussi !).
Macron tient les engagements pris auprès des oligarques
Une fois élu, Macron met œuvre sans état d’âme le programme de ses mandants.
D’abord, adapter la France à toujours plus de mondialisation. Réformer le droit du travail, ouvrir toujours plus les services publics à la concurrence, supprimer l’ISF, redistribuer l’argent au profit de la superclasse mondiale : moins d’impôts pour les très riches, davantage pour les classes populaires et les classes moyennes (taxes pétrolières, CSG).
Soutenir la politique la politique migratoire d’Angela Merkel. Ouvrir davantage les frontières françaises à l’immigration : plus de 420 000 entrées d’étrangers recensées en 2017. S’apprêter, contrairement à de nombreux autres pays européens, à ratifier le pacte mondial de l’ONU sur les migrations. Déployer davantage de moyens – notamment scolaires, avec par exemple des classes de 12 élèves en CP – dans les banlieues de l’immigration. Annoncer la réforme de la loi de 1905 sur la laïcité pour faciliter l’islamisation. Mettre en valeur de manière troublante des racailles (visite à Saint-Martin) et des minorités ethniques et sexuelles (concert à l’Elysée lors de la fête de la musique).
Poursuivre la politique de déconstruction. Mise en cause programmée des pensions de réversion des veuves. Extension de la PMA aux couples de lesbiennes. Et dans la foulée préparation du terrain pour la GPA, c’est-à-dire la marchandisation de la vie. Prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu comme étape vers l’abandon du système français fondée sur la prise en compte de la famille et les déductions fiscales.
Du passé faisons table rase ! Sacrifice du patrimoine français. Crédits en berne pour les monuments historiques et les musées. Suppression du rôle des architectes des bâtiments de France, si protecteur pour les villes et les bourgs historiques. Et, bientôt, saccage de tous les paysages français par le triplement du nombre d’éoliennes. Aliénation prévue du patrimoine artistique en commençant par la restitution d’objets aux pays africains.
Abaissement de la France sur la scène internationale. Multiplication des déclarations de repentance à l’étranger et de propos outrageants pour les Français. Attitude indigne dans les réunions internationales : propos insultants pour Poutine lors du sommet du Trianon ; attitude grotesque en Russie lors de la Coupe du monde de football ; propos bellicistes irresponsables sur la Syrie ; pelotage du président Trump, lors des cérémonies du 11 novembre 2018, et mise en avant en sa présence d’une chanteuse hostile au président américain.
Les oligarques qui ont mis en place Macron peuvent être satisfaits : en 18 mois il a abattu un travail considérable. Et mis en place les conditions d’une disparition pure et simple de l’identité et de la souveraineté française.
Macron ce n’est pas le président des nôtres, c’est le président des autres : des minorités financières, ethniques, culturelles, religieuses, sexuelles, des grands lobbys d’intérêt (bâtiment, pharmacie, éolien, etc.), et de grands intérêts étrangers aussi.
Et pourtant les oligarques vont devoir lâcher Macron.
Macron va dégager…
« Macron démission », « Macron dégage », c’est le slogan le plus repris par les Gilets jaunes. Normal Macron fait la guerre au peuple, le peuple lui fait la guerre. Poussez camarades, poussez camarades !
Évidemment les Gilets jaunes à eux tous seuls ne feront pas démissionner Macron.
Mais sa cote de popularité ne cesse de baisser. Plus bas encore qu’Hollande.
À cette différence près qu’Hollandes avait montrer de l’empathie. Macron, lui, ne sait afficher que du mépris. Comme toute la bande de ministres et de députés en marche dont les éléments de langage sont de moins supportés. Au point que les avanies des anciens élèves d’écoles de commerce vont faire regretter la morgue des… Énarques.
Hollande suscitait de la sympathie ce qui était un bouclier protecteur pour lui. Macron et les macronistes périront de leur mépris qui suscite la haine.
Car la grande faiblesse des sondages c’est de ne pas mesurer l’intensité du rejet et de l’hostilité. Et celle-ci est immense.
Cela les journalistes le pressentent et les oligarques le savent. Le moment venu ils débrancheront Macron. Et le robot s’écroulera… dans un champ de ruines.
Jean-Yves Le Gallou 28/11/2018
Crédit photo : Remi Jouan [CC BY 4.0], via Wikimedia Commons
https://www.polemia.com/gilets-jaunes-oligarques-lacheront-macron/
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Gilets jaunes : Marine Le Pen tient le gouvernement pour responsable de la situation insurrectionnelle à Paris
Interrogée par RTL, la présidente du rassemblement national tient gouvernement pour responsable de la violence dans les rues parisiennes :
« Incontestablement, le gouvernement porte une responsabilité dans l’aggravation de la situation insurrectionnelle dont on peut voir les images ce soir à Paris”.
Marine Le Pen évoque son “dégoût” d’avoir vu le gouvernement “jeter des gilets jaunes pacifiques contre des uniformes bleu marines de nos forces de l’ordre”. Elle dénonce en outre la présence de casseurs :
« des casseurs, toujours les mêmes, des milices quasiment professionnelles de la casse et de l’anarchie. Cela fait des années que nous demandons leur dissolution et leur interdiction. Et ça fait des années que pour des raisons qui nous échappent, aucun dissolution de ces groupuscules violents n’a été décidée. Aujourd’hui ils donnent la pleine mesure de leur capacité de destruction. “.
Sur Twitter elle avait appelé plus tôt dans l’après-midi les Gilets jaunes à quitter les Champs Élysées aux mains de ces casseurs.
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Chaos et guerilla à Paris
Les Gilets Jaunes, très présents en Province, ont été totalement dépassés à Paris où l’extrême-gauche, les anarchistes, les banlieues de l’immigration et autres zadistes sont venus transformer la capitale en zone de guerre. A l’Opéra, la manifestation avait bien commencé :
Et pendant ce temps, Emmanuel Macron se pavane en Argentine pour le G20. Soit les forces de l’ordre ont été effectivement débordées, soit les consignes ont été de laisser volontairement les racailles mettre le bazar dans la capitale, pour affoler les bourgeois et permettre au gouvernement de prendre des mesures radicales et liberticides… :
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Le Samedi Politique S02E13 : Gilets Jaunes : la révolte de « ceux qui ne sont rien » avec Charlotte d’Ornellas
Extrémistes de gauche, de droite, révolutionnaires, Monsieur ou Madame Toutlemonde qui ne peut plus boucler ses fins de mois… Qui sont vraiment les gilets jaunes ? Quelles sont les raisons de leur colère ? Contre qui ou contre quoi se révoltent-ils ?Entre mépris, déni, et incompréhension, les politiques semblent hors jeu face à ce mouvement inédit.
Charlotte d’Ornellas, journaliste pour l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, et éditorialiste sur CNews nous propose ses clés de lecture.
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Les Gilets Jaunes mettent une veste à Edouard Philippe
Ce gouvernement n’a plus aucune crédibilité :
Instant de flottement à l’Elysée. Pour lancer la « grande concertation » de trois mois voulue par Emmanuel Macron, Edouard Philippe devait recevoir ce vendredi 30 novembre une délégation de « gilets jaunes », pour trouver un semblant de terrain d’entente.
Problème : un seul représentant du mouvement est arrivé à Matignon, sur les coups de 14h30. Avant de repartir, à peine une demi-heure plus tard. Il s’agit de Jason Herbert, jeune Charentais de 26 ans, chargé de communication dans une médiathèque d’Angoulême, selon L’Express. A la sortie de son rendez-vous expédié, le jeune homme s’est expliqué sur BFM TV : « Je souhaitais que les 65 millions de Français puissent entendre nos discussions », a-t-il confié sur le perron de Matignon. « Par courtoisie, j’ai simplement laissé le Premier ministre se présenter, puis je l’ai informé ne pas souhaiter poursuivre la discussion, car il n’était pas possible de filmer l’entretien ». Pour ne pas « trahir » les Français, Jason Herbert a donc préféré ne pas « engager de discussion ».
https://www.lesalonbeige.fr/les-gilets-jaunes-mettent-une-veste-a-edouard-philippe/
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⚠️ ECOUTEZ ! ATTENTIVEMENT ! COUP DE GUEULE ! GILET JAUNE : MACRON (FR) 2018
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Les gilets jaunes, une contestation issue du "pays réel".
L’État semble ne pas en avoir fini avec les gilets jaunes et le gouvernement paraît inflexible, à défaut de savoir comment gérer ce mouvement de colère désordonné et insaisissable, sans doute plus politique dans sa signification que dans sa formulation. Bien sûr, cette colère retombera ou s'épuisera, et ce que l'on pourrait qualifier de « pays légal », qu'il soit syndical ou politicien, respirera, tandis que la mondialisation poursuivra sa marche en avant, néanmoins ralentie et plutôt déconsidérée ses dernières années dans nos contrées : mais rien ne sera réglé, et le ressentiment des classes populaires et moyennes les moins aisées ira croissant, s'exprimant dans les urnes (sans menacer vraiment l'ordre des choses établi depuis longtemps par la République) et sur les réseaux sociaux, déversoirs de la colère et, en définitive, nouveaux amortisseurs de cette dernière après en avoir été le catalyseur et l'éphémère organisateur.
Pour l'heure, le gouvernement joue la carte du pourrissement du « conflit », en espérant que « ceux qui se lèvent tôt » se fâchent contre les « fâchés des taxes » : les boulangers privés de farine à cause des blocages alors que les commandes non traitées s'accumulent et profitent aux grandes surfaces, mieux achalandées et préparées à ce genre de situation (au moins pour les premiers jours), ou les commerciaux obligés de patienter des heures dans les ralentissements et perdant parfois de précieux clients, entre autres, n'apprécient guère les formes du mouvement même si, eux aussi, se plaignent de la pression fiscale trop forte. « Diviser pour mieux régner » reste la stratégie privilégiée par une République à court d'idées et d'arguments, mais indique aussi sa fragilité, confirmée par quelques sondages qui, au-delà du président Emmanuel Macron, signalent une sorte de « démotivation démocratique » plutôt inquiétante car possiblement nihiliste.
Ce qui est certain, c'est que ce mouvement mérite considération et, au moins sur la question du « terreau des révoltes », réflexion, voire approbation et soutien. Cela ne signifie ni aveuglement ni suivisme, bien au contraire, et ce serait gravement impolitique de se contenter de slogans et de ne pas penser des pistes de propositions et de solutions, au-delà de la seule question du diesel ou de celle, plus large, des modes de déplacement motorisés. Plusieurs thèmes peuvent ainsi être abordés sans sortir du sujet : les mobilités et les types d'énergies nécessaires à celles-ci ; la localisation de l'habitat et le lieu du travail (et les formes que peut revêtir celui-ci pour réduire l'éloignement entre ceux-ci) ; l'aménagement du territoire (des territoires, devrait-on dire) et les circulations, et leur gestion, publique comme privée, corporative comme politique ; etc. Dans ces réflexions, les monarchistes ont leur mot à dire et des idées à avancer, et il serait dommage qu'ils restent en marge des discussions.
Mais il y a une réflexion politique plus large à avoir en ces temps de colère : après tout, cette révolte des gilets jaunes n'est pas, comme le signale Christophe Guilluy une simple jacquerie : « C'est une confirmation de la confrontation entre la France périphérique et la France des métropoles. Nous ne sommes pas en face d'un mouvement marginal et catégoriel. C'est pourquoi le terme de « jacquerie » me semble inapproprié. La fronde dépasse le monde rural et touche l'ensemble des catégories modestes. (…) Surtout, je crois que nous sommes face à un processus de réaffirmation culturelle des classes moyennes. » Certains pourront y voir une définition sommaire du « pays réel » (définition incomplète, voire inexacte car trop limitée à des classes sociales), pays dont les contours restent d'ailleurs à préciser pour 2018, et il n'est pas scandaleux de l'évoquer si on veut bien, justement, le définir et en comprendre les potentialités et les limites, les unes et les autres nombreuses et non moins certaines... Mais, s'il faut la connaître et tenter de la comprendre, se contenter de voguer au gré de la vague jaune ne peut suffire pour ceux qui se targuent de vouloir changer de situation ou de régime politique : le « pays réel » n'est pas, en soi, une avant-garde, mais plutôt « ce pays qui vit, qui travaille, qui produit et consomme » dans un cadre relativement stable sans être immobile, ce pays enraciné qui se reconnaît, au-delà de ses différences multiples, dans une nation historique et « habituelle ». Il ne fait pas les révolutions, s'il peut les suivre et les confirmer, ou non. Dans nos démocraties, il donne droit, par son vote, au « pays légal » de faire la loi. Mais quand ce droit ne fait plus devoir au « pays légal » de respecter le « pays réel », la démocratie perd de sa consistance et, surtout, de sa légitimité : c'est alors le pouvoir de Créon, et cela peut bien encolérer les électeurs-contribuables qui se sentent floués et incompris, voire ignorés. Nous en sommes sans doute là, et le « pays réel », en ses parties les plus insatisfaites, se couvre alors de jaune fluo pour dénoncer l'illégitimité de certaines taxes ou l'usage abusif du recours étatique à l'impôt. Ses maladresses et ses emportements peuvent le décrédibiliser, certes, mais cela n'enlève rien au fond de la colère et au sentiment d'injustice qui le motive pour protester.
Le rôle des royalistes contemporains est, sans doute, de montrer que c'est par le moyen du politique et par la liberté affirmée et assumée de la magistrature suprême de l’État que les questions sociales, territoriales et environnementales peuvent trouver des débouchés plus favorables au « pays réel » (ou « réels », au pluriel, ce qui correspondrait sans doute mieux à la multiplicité des communautés et des points d'attaches, en particulier sociales et locales), tout en inscrivant l'action politique dans le long terme et la continuité nécessaire à la bonne mise en place des grandes stratégies écologiques, économiques et sociales, entre autres. Si l'instauration monarchique paraît lointaine, il n'en est pas moins utile de rappeler sa nécessité au regard des enjeux, des défis et des attentes de notre temps et pour cet avenir qui dure longtemps, selon l'heureuse expression du Comte de Paris. Loin d'être un « sceptre magique », la Monarchie ouvre la voie à des possibilités multiples que l'actuelle République ne peut développer, prisonnière de son calendrier et d'un « pays légal » sans imagination ni altitude mentale...
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Lancement, au sein du Rassemblement national, du forum Terres de France, sur l’agriculture et la ruralité
Loup Mautin, lui-même agriculteur, évoque sur Boulevard Voltaire le cas de cet éleveur de volailles de Bresse, criant sa détresse dans une vidéo, alors qu’il fournit les meilleures tables. Par ailleurs, il revient sur le lancement d’un forum de réflexion et de propositions au sein du Rassemblement national, Terres de France, sur la thématique de l’agriculture et de la ruralité.
La presse locale s’est largement fait l’écho de cet éleveur de volailles du pays de Bresse. Il a beau nourrir les grands de ce monde, il peine à dégager 500 euros chaque mois pour vivre. Cette situation vous interpelle-t-elle ?
Ce témoignage est vraiment très poignant et touchant. En réalité, cet éleveur vit ce que vivent une grande majorité des agriculteurs. Ils travaillent nuit et jour, y compris les jours fériés et le dimanche. Il n’est pas rare qu’ils travaillent 70 heures par semaine. Et tout cela pour un revenu très misérable. 40 % des agriculteurs, selon les chiffres de la MSA, gagnent 350 euros par mois.
C’est assez étonnant, puisque cet éleveur fournit les tables présidentielles. On pourrait penser que son carnet de commandes est plein et que ce ne sont pas les clients qui manquent. Pourtant, il n’arrive pas à dégager de bénéfices suffisants pour se payer. À quoi cela est-il dû ?
Il y a une explication qui est typique de la situation agricole. Entre lui et l’Élysée, il y a un intermédiaire, un industriel.Les agriculteurs au bout de la chaîne n’y arrivent pas. En revanche, l’industriel qui sert d’intermédiaire et qui commercialise le produit, lui, s’en sort très bien. Monsieur Macron a beau dire qu’il va leur tordre le bras et qu’il va signer des accords avec eux pour que la marge et la valeur ajoutée reviennent au producteur, en réalité il n’en sera rien. Le plus puissant est l’industriel. C’est lui qui commercialise. Cette situation n’est donc pas du tout étonnante. C’est la même chose pour le lait, pour la viande et à plus fort degré, pour les salaires.
C’est un cas emblématique de l’État de la paysannerie française…
Tout à fait. On retrouve à un bout de la chaîne des gens qui meurent de faim et n’arrivent pas à s’en sortir et à l’autre bout, des gens qui mangent bien. Les uns mangent de mauvais produits achetés en grandes surfaces parce qu’ils n’ont pas les moyens, et les autres mangent de bons produits.
C’est une problématique que vous connaissez bien, puisque vous êtes vous même paysan. Vous avez notamment créé Terres de France au sein du Rassemblement national. Quel est le but de ce collectif et quelle est son ambition à long terme ?
Nous avions eu l’idée de lancer le forum Terres de France depuis longtemps. Il tombe fortuitement en pleine actualité. L’idée était de fédérer toutes les bonnes volontés et les énergies pour défendre la ruralité, l’environnement et l’agriculture. On y retrouve des élus, des maires, des conseillers régionaux et des agriculteurs du Rassemblement national et non encartés.
L’objectif est d’être force de propositions pour le Rassemblement national et de se faire l’écho ensuite des décisions qui seront prises par le parti de Marine Le Pen.