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Europe et Union européenne - Page 413

  • «Dictionnaire des populismes» avec Olivier Dard

  • Les agriculteurs sont entrés dans Paris : gare à la Jacquerie !

    Ils sont venus de vingt départements à l’appel de la FNSEA et du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) ; des centaines d’agriculteurs montés sur leurs tracteurs, en provenance du Grand Est, de Normandie, des Hauts-de-France, Val-de-Loire, Bourgogne Franche-Comté et, bien sûr, Île-de-France.
    Ceux-là ont roulé de nuit sur leurs engins pour être à l’aube dans Paris.
    À 9 heures, ce mercredi matin, ils étaient au Stade de France, convergeant vers l’avenue Foch. D’autres rassemblements sont prévus en région, notamment à Lyon.
    Si les agriculteurs ont choisi ce 27 novembre, c’est pour ne pas se retrouver mêlés au grand jour qui se rêve en Grand Soir, le 5 décembre prochain.
    Pas question, pour eux, d’entrer dans cette danse-là.
    La réforme des retraites et des régimes spéciaux, en vérité, ils aimeraient bien qu’elle les concerne, mais ils en sont loin.
    « Nous n’avons rien à voir avec les casseurs, les Black Blocs, et nous touchons des retraites de 800 euros en moyenne. Pas question de défiler avec des gens qui ont trois fois ça ! », dit l’un d’eux au Point« Nous sommes écrasés de charges, sommés d’appliquer des normes de plus en plus drastiques qu’on n’impose pas à nos concurrents, et traités d’empoisonneurs par l’opinion. Comment voulez-vous ne pas craquer ? »
    Tous en ont ras le bol de l’« agri-bashing », comme on dit en franglais d’aujourd’hui, qui menace bien plus les exploitations et les vies des agriculteurs que leurs productions ne menacent celles des consommateurs.
    Nous vivons dans une société folle, déchirée par une schizophrénie entretenue à dessein par les médias et relayée par les réseaux sociaux, pourvoyeurs de délires qui conduisent à une violence que, désormais, personne ne contient plus.
    En deux jours, le week-end dernier, quatre fermes ont été incendiées dans la Drôme.
    Bilan : 23 génisses tuées dans l’une, les porcs sauvés in extremis dans une autre. La veille, ce sont 4.000 poussins qui ont péri dans l’incendie d’un poulailler récemment installé à Châlons-en-Champagne.
    En mai dernier, dans l’Eure, plus de 1.400 dindes sont mortes asphyxiées ou piétinées dans une opération qui visait à les « libérer ».
    Partout, au nom du « bien-être animal », des fanatiques s’autorisent à envahir les exploitations agricoles, dégrader les biens : 50 « intrusions malveillantes » ont été recensées depuis l’été, avec parfois des conséquences dramatiques.
    Paradoxe : les éleveurs ne portent pas plainte.
    Pourquoi ? Parce que les jugements les en dissuadent.
    Ainsi, comme le rappelle L’Opinion« La mésaventure d’un éleveur de porcs des Côtes-d’Armor a récemment révolté ses confrères. Victime d’une intrusion le 22 mai de la part l’association de défense animale DxE, accompagnée du député insoumis Bastien Lachaud, il a porté plainte pour violation du droit de la propriété et violation de domicile. Contre toute attente, c’est lui qui a été condamné à verser 3.000 euros de frais de justice à l’association. »
    À rapprocher du jugement rendu, la semaine passée, contre un éleveur du Cantal, condamné à verser 8.000 euros à ses voisins qui n’aimaient pas l’odeur des vaches…
    Mensonges, désinformation, confusion, ignorance, simplisme…
    Tous les maux du jour se conjuguent sur leurs têtes.
    Un éleveur des Yvelines s’indignait ainsi, le mois dernier, expliquant au Point qu’il avait voulu se convertir à l’élevage en plein air : « J’ai trouvé le bon modèle, déposé le permis, obtenu l’autorisation des services vétérinaires, mais le maire a dit non. […] les riverains refusent. En région parisienne, ils veulent des œufs bio, mais surtout pas produits à côté de chez eux… » « Les Parisiens mangent 1,3 million d’œufs par jour. Par jour ! Et ils voudraient des fermes de 80 poules, où on ramasse les œufs avec un panier ? Ces gens-là sont fous… »
    Dans le Finistère, trois dossiers de jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer en bio sont bloqués par des riverains qui ne veulent pas de l’élevage en plein air : « Ça pue… »

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/les-agriculteurs-sont-entres-dans-paris.html#more

  • Italie – Le tribunal des ministres donne raison à Salvini : “les ONG doivent débarquer les migrants dans leur pays”

    Nouvelle victoire contre les immigrationnistes pour le chef de la Ligue plébiscité par les Italiens. Le tribunal des ministrelui donne raison et réduit à néant les thèses des magistrats de la bien-pensance :

    « L’État de premier contact est celui du bateau qui a procédé au sauvetage. »

    Il y a une semaine le parquet d’Agrigente en Italie s’était mis en tête d’essayer de mettre en examen Matteo Salvini en l’accusant de délits de séquestration de personnes et manquement au devoir officiel. Pour cela, il a exhumé le cas des 164 clandestins qui, après avoir été récupérés cet été 2019 au large de la Libye par le bateau Open Arms de l’ONG espagnole, avaient été emmenés au port de Lampedusa. Salvini, ministre de l’Intérieur à l’époque, les avait bloqués une vingtaine de jours dans la tentative de faire respecter la loi italienne et le décret Sécurité.

    Le tribunal des ministres de Rome a annulé ces tentatives de poursuites du parquet le 21 novembre dernier en, par-dessus le marché, donnant raison à Salvini :

    « Les ONG doivent débarquer dans leur pays. »

    La ligne du chef de la Ligue n’est pas seulement licite mais elle devrait être respectée par tous les pays européens, continue en substance le tribunal. Même si la responsabilité de désigner un « port sûr » aux embarcations qui transportent des « migrants » prélevés en mer incombe à « l’État de premier contact », les indications transmises par conventions et accords internationaux établissent que « l’État de premier contact ne peut que s’identifier à celui du bateau qui a procédé au sauvetage ». Aussi, ce n’est donc pas à l’Italie de se charger des migrants des ONG qui continuent à frapper à sa porte.

    Depuis que Salvini a lancé la campagne contre l’immigration clandestine les magistrats, aussi acquis à la cause mondialiste et immigrationniste qu’en France, font de tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.

    « Pour moi défendre la pays a toujours été un honneur » a répété en plusieurs occasions l’ex-ministre de l’Intérieur. Ce jugement du tribunal des ministres est une victoire pour Matteo Salvini qui a tenu à rappeler que « finalement » il a été reconnu par un juge que « bloquer les débarquements non-autorisés d’immigrés n’est pas un délit ».

    Mettre un terme à l’immigration clandestine c’est donc possible…

    Francesca de Villasmundo

    https://www.medias-presse.info/italie-le-tribunal-des-ministres-donne-raison-a-salvini-les-ong-doivent-debarquer-les-migrants-dans-leur-pays/114899/

  • Zoom – M. Maffesoli et H. Strohl : Du modèle républicain à l’idéal communautaire

    Michel Maffesolli, professeur émérite à la Sorbonne et Hélène Strohl, inspectrice générale des affaires sociales honoraire, présentent « La faillite des élites – La puissance de l’idéal communautaire ». Pour eux, ceux qui nous gouvernent n’ont pas su remettre en cause leur grille d’analyse de la société. Un aveuglement qui les a conduit à nier le retour en force d’un être sociétal, des tribus, à reconnaître la puissance du surnaturel. Face à la chute du modèle républicain, Michel Maffesoli et Hélène Strohl proclament l’avènement de l’idéal communautaire et de la solidarité des réseaux…

    https://www.tvlibertes.com/zoom-m-maffesoli-et-h-strohl-du-modele-republicain-a-lideal-communautaire

  • En Marche vers la mort du monde agricole

    En Marche vers la mort du monde agricole

    Alors que les tracteurs bloquent la circulation parisienne, le Forum Terres de France, associé au RN et chargé des questions de ruralité, coordonné par Loup Mautin, explique :

    Le cri d’alarme poussé par les agriculteurs qui roulent vers Paris est plus que légitime. 

    Alors que nos produits sont les plus sûrs du monde, que nos savoir-faire sont les plus reconnus à travers la planète, que la variété de nos terroirs est immense, la ferme France est en train de mourir. Excédés et épuisés,  les agriculteurs sont dans une impasse mortelle et veulent le faire savoir. Le président de la République doit les entendre.

    En signant des traités de libre-échange avec le monde entier, sans l’avis des peuples, contre l’avis des peuples, les gouvernements successifs ont sacrifié l’agriculture de notre pays et ses producteurs. 

    Tu m’achètes mes voitures et je t’achète ton boeuf aux hormones.  C’est cela “en marche”. Mais en réalité, c’est “en marche” vers la concurrence déloyale, “en marche” vers la mort du monde agricole, “en marche” vers des risques sanitaires énormes pour les consommateurs et “en marche” vers une pollution effrénée. 

    Les gens qui nous gouvernent ont réussi la prouesse de transformer la filière d’excellence qu’était notre agriculture, en une réalité mortifère où à une extrémité de la chaîne les producteurs se suicident et à l’autre extrémité les consommateurs s’empoisonnent. 

    Le pouvoir doit prendre la mesure de cette détresse et créer les conditions d’une politique agricole qui permette de dégager des revenus dignes. 

    Cessons d’importer des denrées que nous nous interdisons de produire.

    Promouvons le localisme en particulier dans la commande publique.

    Consentons à la ruralité les crédits qu’elle mérite au même titre que d’autres parties du territoire.

    https://www.lesalonbeige.fr/en-marche-vers-la-mort-du-monde-agricole/

  • Les agriculteurs montent à Paris – Journal du mercredi 27 novembre 2019

     

    Les agriculteurs montent à Paris

    Les agriculteurs prennent d’assaut la Capitale. Après avoir dénoncé leurs conditions financières difficiles et un sentiment critique de la population à leur égard, la FNSEA a exhorté les agriculteurs à faire remonter leur colère jusqu’à Paris. Nous étions sur place !

    La France rend hommage à ses soldats

    La France esseulée au Sahel

    Après la mort de 13 militaires en opération contre des djihadistes au Mali, les démonstrations de soutiens se multiplient partout en France. Un drame qui replace au centre de l’actualité l’action contre le terrorisme de l’armée française au Sahel avec l’opération Barkhane.

    Actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/les-agriculteurs-montent-a-paris-journal-du-mercredi-27-novembre-2019

  • Matteo Salvini tire sur des migrants et ne fait aucune victime

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    Armé d’un revolver, Matteo Salvini tire sur des migrants. L’un d’entre eux, plié en deux, semble avoir été touché. Le drame est là dans toute son horreur. L’artiste italien Salvatore Scuotto, auteur de cette sculpture, n’y est pas allé de main morte. D’un côté, des assassins, de l’autre des victimes. Tant de nouveauté dans le message épate le bobo rebelle en quête de causes qui ne l’engagent à rien.

    Souci du détail : l’ex-ministre italien tient dans sa main gauche un chapelet orné d’une croix. Le pape François, qui ne cesse de vanter l’accueil des migrants, se décarcasse en pure perte. Les cathos sont des salauds aux yeux du bon samaritain sans frontières.

    Dans son effort d’étalage de clichés, le modeleur n’a pas oublié de représenter les migrants, dépenaillés, décharnés, comme tout droit sortis d’un champ de coton du XIXe siècle. Des Soudanais en jeans et tee-shirt avec smartphones rivés sur l’oreille n’auraient produit aucun effet sur la clientèle. Sans doute victime d’un coup de fatigue, l’artiste engagé à omis de placer un fouet à la ceinture de Salvini. La boulette.

    Cette « œuvre », qui mériterait d’être en pâte à sel tant son simplisme est navrant, pourrait s’intituler « Voyage dans la tête d’un gauchiste ». Le cerveau des « Welcome Refugees » tout entier disséqué. Des migrants assimilés aux esclaves de l’Amérique de 1810, un Blanc odieux bénéficiant d’un droit de vie ou de mort sur eux. À la sortie de l’expo, des voitures à cheval sont-elles mises à la disposition des visiteurs afin que le choc avec la réalité ne soit pas trop violent ?

    L’Amérique du XIXe siècle et l’Allemagne des années 30 sont les deux dadas du bien-pensant. Du progressisme comme s’il en pleuvait, mais saupoudré d’épouvantails vieillots laissant à penser que nous vivons des heures merveilleuses. À ce sujet, le hululement du gauchiste, les soirs de pleine lune, est glaçant : « Plus jamais çâââââ… Plus jamais çâââââ… » Les mères de famille rentrent les enfants.

    Mais rassurons-nous sur le sort du migrant visé par Salvini. Au canon de l’arme qu’il tient en main pend un panneau game over. Ouf ! C’était pour de faux. Mais pourquoi le pauvre esclave des champs de coton semble-t-il hurler de douleur ? Il feint ? Il simule ? Eh bien, bravo, Monsieur Scuotto, pour le message. Vous répondrez de votre œuvre odieusement raciste devant les tribunaux !

    Jany Leroy

    https://www.bvoltaire.fr/matteo-salvini-tire-sur-des-migrants-et-ne-fait-aucune-victime/

  • «1.000 tracteurs» pour bloquer Paris: les agriculteurs en colère à l’assaut de la capitale

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    Plusieurs syndicats agricoles ont appelé à bloquer les accès routiers vers Paris le 27 novembre. Ne se sentant pas écoutés par le gouvernement, ils veulent crier leur ras-le-bol. Un phénomène que l’on observe également en Allemagne ou encore aux Pays-Bas.

    Décidément, les temps sont durs pour le gouvernement. Alors que le 5 décembre, se profile une journée de mobilisation interprofessionnelle qui devrait être très suivie, le 27 novembre, ce sont «1.000 tracteurs» qui devraient converger vers Paris à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA).

    «Plus de 1.000 tracteurs venus des régions Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand-Est, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne–Franche-Comté se donnent rendez-vous à Paris. Ils seront dès 6 heures du matin aux portes de la capitale», ont précisé les agriculteurs de la FDSEA et des JA Île-de-France et de la FNSEA Grand Bassin parisien.

    Les autoroutes «A1, A4, A5, A6, A10, A11, A13, A14, A15», et les nationales «N1, N2, N12, N20», sont concernées. De quoi mettre une vraie pagaille sur les routes de la région parisienne.

    Le but de la manœuvre sera de «demander aux distributeurs et industriels de permettre le retour à un revenu décent pour les agriculteurs, et à l’État de transformer ses promesses en actes concrets: pas de distorsions supplémentaires», expliquent les deux syndicats.

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  • L’Union européenne est-elle sous domination allemande ? Eric Zemmour est-il fiable ?

    L’Union européenne est-elle sous domination allemande ? Eric Zemmour est-il fiable ?

    L’outil préféré d’Eric Zemmour est l’emporte-pièce, cet instrument tranchant servant à découper dans un matériau en feuille, sous l’effet du choc ou de la pression, des pièces d’un contour donné, synonyme de découpoir (Larousse). Ses aphorismes sont nombreux et parfois répétitifs (Macron, c’est Louis-Philippe ; la politique, c’est choisir son ennemi ; J’aime les préjugés : moi je pense qu’ils sont la science de nos ancêtres et que sans préjugés la vie serait moins douce et moins agréable ; la puissance publique n’est forte que parce qu’il y a des frontières…).

    Depuis quelques mois, Eric Zemmour à plusieurs reprises s’en est pris à l’histoire édifiante du couple franco-allemand moteur de l’Europe en affirmant que, loin de l’image idyllique, l’Union européenne est passée sous domination allemande.

    Il n’est pas question ici de traiter de la question de façon exhaustive (les couples symboliques d’une réconciliation -Charles de Gaulle/Konrad Adenauer, VGE/Helmut Schmidt, François Mitterrand/Helmut Kohl ; la réunification en 1989 qui a formidablement changé les perspectives  et bien que cette réunification ait fait partie, dès le début, de la charte fondamentale de la RFA ; l’incapacité française à rétablir les comptes publics…) mais plutôt d’évaluer le bien-fondé de cette assertion zemmourienne.

    Trois sources vont nous aider : un débat (La Grande Confrontation sur LCI  le 13 mai 2019 lors de la campagne électorale pour les élections européennes) entre Daniel Cohn-Bendit (DCB) et Eric Zemmour (EZ) ; un débat récent, le 14 novembre sur CNews entre EZ et l’économiste Christian Saint-Etienne (CSE). Enfin deux entretiens de Margrethe Vestager avec la presse. Margrethe Vestager était commissaire européen à la concurrence dans la précédente Commission européenne (2014-2019) et a gardé cette prérogative (tout en devenant vice-présidente avec des attributions élargies) au sein de de la nouvelle Commission devant encore être confirmée par l’Assemblée européenne.

    Un intérêt subsidiaire de revenir aux échanges entre E.Zemmour et Daniel Cohn-Bendit  est de faire ressortir l’absence quasi-totale de consistance et de cohérence du discours de l’écolo-macronien, qui a paraît-il l’oreille du télévangéliste de l’Elysée ce qui ne laisse pas d’être inquiétant.

    Lors de ce débat, E.Zemmour ayant insisté sur la place du libre-échange comme idéologie fondamentale de l’Union européenne, DCB opine :

    « vous avez raison le libre-échange doit être régulé écologiquement et socialement ».

    Cela relance EZ :

    « C’est formidable. Pendant 20 ans vous [NDLR : il parle de lui-même] dites que le libre-échange nous mène droit dans le mur et on nous répond que « vous êtes ringard », « c’est du repli sur soi », « c’est honteux, ça nous rappelle les heures les plus noires de notre histoire et ça va nous mener à la guerre ». Et au bout de 20 ans, les ravis de la crèche européenne disent : « ah ben oui, peut-être que vous avez raison » ! Deuxième problème : quand on dit que l’Europe exporte, c’est du baratin. L’Allemagne exporte. L’Allemagne est obsédée par ses exportations. Ils ont 200 milliards d’euros d’excédent. Les autres sont des nains [NDLR : excédent annuel moyen de la balance commerciale de l’Allemagne : 250 milliards d’euros ;déficit annuel moyen de la balance commerciale de la France : 50 milliards d’euros.]. Nous sommes dépendants des intérêts commerciaux de l’Allemagne. Les allemands sont terrorisés à l’idée que Trump leur mette des taxes sur leurs voitures. Donc ils lui passent tout. Les allemands sont obsédés par leurs exportations de voitures. En vérité, nous sommes les otages de la puissance exportatrice allemande ».

    Réponse faiblarde de DCB (qui ne dénie pas ce que vient de dire EZ) :

    « Aujourd’hui, l’Union européenne a créé aujourd’hui l’Airbus des batteries, c’est-à-dire ils lancent avec un investissement important une batterie européenne qui sera le cœur de l’avenir de la production industrielle automobile. C’est pour défendre une industrie entière pas seulement l’industrie allemande ».

    Ce que DCB évoque comme une décision de l’UE est en réalité un projet dont le lancement a été demandé de toute urgence par Carlos Tavarès, patron de PSA et président de l’Association des constructeurs automobiles européens, lors de son audition à l’Assemblée nationale française le 28 mars 2018.

    En outre, voilà ce qu’a déclaré Margrethe Vestager dans un entretien au Figaro le 3 novembre. Elle répond à la question

    « Nous n’avons pas de programmes destinés à créer des champions européens… Certains le préconisent. Qu’en pensez-vous? ».

    Réponse :

    « Nous ne devons pas avoir un tel programme. Si des entreprises veulent fusionner, qu’elles soient publiques ou privées, européennes ou pas, cela ne peut être notre choix, c’est le leur ».

    Et poussée par une nouvelle remarque (Guy Verhofstadt appelle aussi à la création de champions européens, en particulier dans le numérique), elle ajoute :

    « Cette façon de voir les choses est très vieille école. L’industrie européenne, ce ne sont pas que des entreprises géantes. C’est un écosystème composé d’entreprises de toute taille, et c’est l’une des raisons de la résilience de l’économie européenne ».

    Pas vraiment bon pour la crédibilité de DCB.

    Et d’ailleurs, DCB, toujours poussé par EZ en particulier à propos des téléphones mobiles, reconnaît une faillite européenne :

    « Il y a eu une faillite à plusieurs niveaux. Je ne suis pas quelqu’un qui ne dit pas qu’il y a eu des tas d’erreurs dans la construction européenne, c’est vrai. Mais ce qui est intéressant aujourd’hui, admettons, je fais mon mea culpa, le libre-échange souvent a été exagéré et on n’a pas compris assez vite, à par des exceptions, la nécessité de régulation sociale et écologique. Mais ce qu’on comprend aujourd’hui et c’est ce qui est intéressant, c’est que l’espace qui peut nous garantir aujourd’hui des différentes productions, pas simplement le cycle, les batteries, le cuir, c’est la protection européenne. Si EZ veut me faire dire que j’ai dit des tas de conneries dans ma vie, mea culpa, c’est vrai » [NDLR : on peut regretter le phrasé de DCB aussi décousu que sa pensée, mais c’est du verbatim…].

    S’ensuit alors une discussion sur l’euro. EZ retrouve le goût de l’aphorisme : « L’euro est un Deutsche Mark sous-évalué » à quoi DCB répond plutôt étrangement : « L’euro protège toutes les monnaies » [NDLR : Mais de quelles monnaies parle-t-il donc ? On ne le saura pas]. Et il continue : « Il faut réagir à l’extraterritorialité du dollar. SI les USA pénalisent les entreprises européennes, il faut que l’UE taxe les entreprises américaines ». Réplique d’EZ : « Mais ça existe, c’est la loi de blocage de 1996. Mais l’Allemagne ne veut pas de rétorsions ». Et DCB d’opiner : « Vous avez raison sur un côté. Des fois même vous, vous dites des choses justes. Aujourd’hui, il y a une angoisse allemande avec les USA ». Et enfin, DCB admet que, sur le sujet de l’ouverture éventuelle de nouvelles négociations commerciales avec les USA, « le seul pays à avoir dit non était l’Allemagne ». On est donc effectivement bien loin de l’entente idyllique.

    La suite du dialogue enfonce toujours un peu plus DCB. Deux exemples :

    • A propos du poids comparé des deux secteurs industriels. EZ : « Il y a encore une industrie française, mais elle est marginale vis-à-vis de l’Allemagne». Réponse de DCB : « Mais non, mais non » ; EZ argumente : « 10% du PIB pour l’un, 20% pour l’autre ». DCB ne répond rien [NDLR : pourcentages exacts. Mais aussi : industrie allemande = 31% de l’industrie de l’UE ; industrie française = 11% de l’industrie européenne].
    • A propos des exportations agricoles. DCB : « Il y a une grande exportation agricole française. Elle n’exporte pas à perte ». Malheureusement pour lui, il y avait des participants avertis dont un agriculteur qui lui explique : « Le coût d’une tonne de blé en France est de 120€. Quel a été le cours international pendant 6 mois ? 96€». DCB essaie d’argumenter : « Mais je veux dire que si vous pensez à long terme, euh, euh, euh, il n’y a pas d’exportation négative » (sic). L’agriculteur : « Vous parlez des céréales. Or les céréales sont tenues par cinq personnages dans le monde. Et nos coopératives en France, c’est comme en Europe, sont à la merci de 3 personnes ». DCB essaie de feinter : « Non, c’est pas ça. Je vous donne l’exemple du lait ». L’agriculteur impitoyable : « Alors parlez du lait ». DCB poussé dans ses retranchements : « Le problème du lait dans le monde, c’est que le prix du lait est fixé par la Nouvelle-Zélande. Comme en fait l’herbe pousse rapidement et mieux [re-sic !],le prix du lait qui est 1% de la production mondiale est fixé par la Nouvelle-Zélande. Elle est que 1% mais parce que [un blanc puis il continue]et la viande est définie par Chicago [re-re-sic].C’est là où vous avez raison, c’est là qu’il faut changer. Oui, il faut tout changer ». EZ intervient : « Pourquoi se mettre dans la main du marché mondial ? ». Et DCB impérial : « Parce que le marché intérieur n’existe pas », alors même que le Marché commun a été conçu comme un marché intérieur et c’est d’ailleurs même le titre du poste de Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.

    Le face-à face-sur CNews le 14/11 entre Eric Zemmour et Christian Saint-Etienne permet aussi d’assez bien valider l’assertion zemmourienne. Christian Saint-Etienne (CSE) est un économiste distingué, ayant travaillé à l’OCDE et au FMI, capable d’être iconoclaste et n’ayant pas hésité à publier La fin de l’euro en 2009.

    Son jugement sur la qualité de construction de l’euro est sans appel :

    « L’euro a été construit sans les institutions politiques qui lui permettent de survivre. Une monnaie, ce n’est pas une question technique, c’est intrinsèquement politique. Le problème de l’euro, c’est qu’il n’y a pas d’état souverain derrière. Il y a au contraire 19 états qui en plus sont d’accord sur de moins en moins de choses ».

    Pour lui, « au début, l’euro était un pari ouvert et officiel, le pari de Jacques Delors qui savait qu’on aurait besoin d’un état. Il lui semblait évident que l’état suivrait  derrière ».

    Mais, en économiste cherchant des solutions à la situation de facto, il pose la question :

    « Comment faire un substitut d’état (si on ne peut pas, l’euro ne tiendra pas) ? Par une politique intergouvernementale. Et comment tenir face à la compétition entre la Chine et les USA ? Il y aurait deux options : l’option fédérale, mais le fédéral, c’est donner le pouvoir à une instance qui sera dominée par les pays du nord [CSE ajoute plus loin : « Je ne suis pas prêt à laisser la souveraineté de la France à des élites techniques qui en plus sont souvent défaillantes »] ; l’option intergouvernementale. Dans l’intergouvernemental, la France garde sa souveraineté. Je n’appelle pas à un budget au sens (fédéral) des USA. J’appelle à un budget pour investir dans la science et les technologies militaires, pour donner à l’Europe des capacités d’intervention au plan mondial. Il faut un noyau dur intergouvernemental à 9 pays, Allemagne, France, Autriche, Italie, Espagne, Portugal, Benelux, c’est-à-dire l’empire de Charlemagne ou l’Europe à l’ouest du limes romain ».

    EZ : « Vous me trouverez toujours s’il s’agit de plonger dans la nostalgie napoléonienne. SI Napoléon avait gagné, on n’en serait pas là. Mais malheureusement il a perdu » [NDLR : EZ serait-il un grand affectif qui s’ignore… ?].

    CSE : « On peut faire un noyau dur sans la guerre ».

    EZ : « C’est le premier de nos désaccords. Vous connaissez le mot de de Gaulle : La France s’est faite à coups d’épée. Je pense que tout dans l’histoire s’est fait à coups d’épée ».

    CSE : « Ce que les Allemands ne veulent pas, c’est un budget de redistribution qui les conduirait à payer pour les déficits de la France. Mais en juillet 2018, le ministre allemand de l’économie a proposé à la France la création d’un fond de 10 milliards d’euros sur l’intelligence artificielle. Pas de réponse 18 mois après. Par rapport à un Macron qui dit qu’il veut faire l’Europe, pourquoi n’y a-t-il pas eu de réponse française ? ».

    CSE de souligner aussi le désaccord profond entre Allemagne et France :

    « Au point où nous en sommes sur le plan historique, divergence entre le nord et le sud de l’Europe et affaiblissement continuel de la France dans un cadre auquel nous ne sommes pas adaptés et qui a en partie contribué à la désindustrialisation de notre pays, je regrette que la France n’ait pas le courage de parler très franchement à l’Allemagne et de lui dire : soit on est ensemble, on met en place des éléments de politique de défense, de politique stratégique, et on avance réellement ; je prends le SCAF, l’avion du futur qu’on essaie de partager avec les allemands. On a commencé il y a six mois, on a pris six mois de retard. Parce que la compétence est française et ils veulent prendre le contrôle. Je suis prêt dans ce cas-là à dire aux allemands : soit vous nous laissez le leadership, on avance et on signe le contrat. Soit c’est terminé ».

    Et CSE de conclure :

    « Je pense qu’on est arrivé à un moment qui sur le plan politique et stratégique est tellement majeur qu’il faut accepter de provoquer une crise extrêmement grave avec l’Allemagne pour remettre les choses d’aplomb. Et si on n’y arrive pas, alors, effectivement, je pense qu’on arrivera à l’éclatement de la zone euro…. Un pays faible ne peut pas sortir de l’euro. Si la France le voulait, elle ne le pourrait pas. En revanche, l’Allemagne peut sortir. Donc, si à un moment donné, pour des raisons politiques, je n’exclus pas une séparation entre le sud et le nord de la zone euro, mais à ce moment-là, c’est l’Allemagne qui doit sortir avec les pays qui l’accompagnent ».

    CSE, à propos de l’euro, se réjouissait quand même du rôle grandissant de cette monnaie comme monnaie de réserve international. Il est interrompu par EZ : « L’euro, c’est 20% ». « C’est déjà pas mal » répond CSE. « Mais le Deutsche Mark faisait 15. Donc, en fait, c’est la même chose, on a lancé un gros Deutsche Mark » rétorque EZ en forme.

    Laissons le dernier mot à Margrethe Vestager qui, dans un autre entretien au Point publié le 13 novembre, a encore splendidement confirmé cette idée zemmourienne d’un désaccord profond entre l’Allemagne et la France qui au départ paraissait si incongrue. Elle indique :

    « A la Commission, nous avons élaboré une nouvelle stratégie avec la Chine pour nous assurer que nous pouvions défendre une concurrence juste à l’égard de nos entreprises qui souhaitent conquérir le marché chinois. Malheureusement, un des outils que nous proposons – la réciprocité dans l’accès aux marchés publics- est refusé par plusieurs Etats membres du conseil européen ».

    Remarque du Point : « Parmi les Etats qui bloquent, il y a l’Allemagne ? ». Margrethe Vestager confirme : « Oui, il y a un petit nombre d’Etats qui bloquent ».

    Et au final ? La construction européenne vue comme une grande absence de vision à long terme et une longue litanie de mauvaises décisions ; et un diagnostic zemmourien plutôt conforté, même si ce n’est pas réjouissant. Mais il faut bien reconnaître à Eric Zemmour le talent d’appuyer toujours là où ça fait mal.

    https://www.lesalonbeige.fr/lunion-europeenne-est-elle-sous-domination-allemande-eric-zemmour-est-il-fiable/