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Europe et Union européenne - Page 415

  • Le chef de la diplomatie hongroise accuse l’ONU et l’UE « d’organiser » un « changement de population » en Europe, avec la complicité des « médias de gauche »

    La Hongrie peut être fière d’avoir rejeté le pacte des migrations de l’ONU, a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó, ajoutant en même temps que « la bataille n’est pas encore terminée ».

    Szijjártó a déclaré lors du dévoilement officiel du programme électoral du Fidesz pour les élections européennes, qu’il était désormais « clair » que l’afflux de migrants illégaux en Europe faisait « partie d’un plan bien conçu » pour organiser un « changement de population ».

    « Il existe un plan mondial pour changer la population en Europe, dans lequel le Parlement européen, les politiciens européens, les Nations Unies et les médias de gauche jouent tous un rôle. »

    Il a ajouté que l’objectif de l’ONU était de légaliser l’immigration illégale avec l’aide de son pacte mondial sur les migrations.

    (…) Hungary Today

    http://www.fdesouche.com/1188893-le-ministre-des-affaires-etrangeres-hongrois-accuse-lonu-et-lue-dorganiser-un-changement-de-population-en-europe-avec-la-complicite-des-medias-de-gauche

  • Jean Messiha : « À Bruxelles, nous formerons une grande alliance des souverainistes et des patriotes »

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    Jean Messiha s’exprime sur la notion d’identité nationale, selon lui en « menace d’extinction en France ».

    Pour Boulevard Voltaire, il revient également sur les enjeux des prochaines élections européennes pour les partis patriotes de chaque pays.

    Vous avez déclaré, dans une tribune du mensuel L’Incorrect, que « pour le progressiste, le nationalisme est odieux lorsqu’il est blanc, mais plus il change de couleur, plus il devient noble ». Doit-on en conclure que les Français de souche n’ont plus le droit d’être patriotes, aujourd’hui ?

    C’est ce que pensent beaucoup de nos sachants et de nos élites dirigeantes. Il y a comme une sorte de fascination pour les identités nationales, leur expression et parfois même leur expression la plus exacerbée à travers la Terre entière, sauf lorsqu’il s’agit des peuples européens, et notamment de la France. Nous disons simplement que la France est une nation comme une autre qui a le droit de défendre son identité, forgée à travers les âges et les siècles par la culture gréco-romaine, par le judaïsme et par le christianisme. Nous considérons que cette identité est, désormais, menacée. Certains partis comme le Rassemblement national se mobilisent pour défendre cette identité face à sa menace d’extinction, ni plus ni moins.

    Dans l’actualité de votre parti, la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, a rencontré aujourd’hui le Premier ministre italien, Matteo Salvini. Une date de meeting commun a été retenue en mai. Êtes-vous en train de former une Internationale des nationalismes ?

    Le nationalisme est un mot connoté. Si on s’en tient au concept, je n’ai pas de problème avec cela, mais nos adversaires vont s’en servir pour vous dire que le nationalisme, c’est la guerre. Nous préférons donc le terme de patriotisme ou de souverainisme. Toutefois, d’un point de vue du concept, il s’agit bien d’un nationalisme. Il y a deux sortes de nationalismes, un nationalisme généreux et d’affirmation de son identité, et un nationalisme un peu à front de taureau qui n’est pas le nôtre.
    Pour répondre à votre question, il y a effectivement un double enjeu dans la prochaine élection européenne. C’est ce dont ont discuté Matteo Salvini et Marine Le Pen, à l’occasion de la venue de Matteo Salvini dans le sillage du sommet des ministres de l’Intérieur.
    Le premier enjeu est quantitatif. L’idée est de faire en sorte que, le 26 mai prochain, il y ait la plus large majorité possible de députés à tendance patriote ou nationale. Sur ce point, chacun fait campagne dans son pays. Il y aura aussi un volet européen avec un meeting entre le Rassemblement national et la Ligue, à une semaine du scrutin.
    Le second enjeu est plus qualitatif. Une fois qu’on sera au Parlement européen, il s’agira de ne pas rester morcelé. Comme vous le savez, aujourd’hui, il y a trois groupes eurosceptiques. Un problème va, d’ailleurs, se poser avec le départ des Britanniques, qui dirigent deux de ces groupes aujourd’hui. La presse officielle souligne souvent le tort que nous font les départs des députés britanniques dans le sillage du Brexit. En réalité, le tort est beaucoup plus grand pour les autres partis, notamment pour le parti social-démocrate et le PPE. Nous subissons le contrecoup du Brexit par le départ de 17 députés de l’équipe, mais c’est beaucoup moins que les autres.
    Notre idée est de mettre en pratique cette vieille idée, qu’on a essayé de nous vendre au sein de l’Europe avec un succès mitigé, que l’union fait la force. Nous voulons avoir un groupe si possible réunissant tous les eurosceptiques ou, en tout cas, tous ceux qui veulent transformer l’Europe de l’intérieur et revenir au cadre de la nation, qui est pour nous le seul cadre possible d’expression d’une Europe-puissance.

    Une fois au Parlement européen, comment allez-vous collaborer avec le Fidesz, le parti de Viktor Orbán ?

    Le Fidesz doit aussi clarifier sa position. Jusqu’à présent, il était membre du PPE. Il y a eu une décision de le suspendre. Je ne sais pas ce que veut dire la suspension et pour combien de temps. Le PPE va-t-il le réintégrer ? Est-ce que Viktor Orbán lui-même souhaite prendre le large ?
    Il y a, évidemment, des considérations arithmétiques parce qu’au bout du compte, la politique, c’est quand même de l’arithmétique électorale. Je ne vois pas comment le PPE peut exclure Orbán. Le PPE va probablement se prendre une raclée aux prochaines élections européennes. Le nombre de députés qui sortiront de cette élection sera évidemment inférieur à ceux qu’ils ont aujourd’hui. Ils ne peuvent pas s’infliger une sorte de double peine en excluant, en plus, un parti et ses députés.
    Il nous appartient de tenter de convaincre notamment Orbán et d’autres de faire partie de cette grande alliance des souverainistes et patriotes. On voit bien que, sur le fond, Viktor Orbán n’a aucun point commun idéologique avec les européistes du PPE. C’est une addition de carottes et de concombres qui n’ont strictement aucun point commun. En revanche, il y a un vrai continuum idéologique entre le Fidesz et le groupe Europe des nations et des libertés et des autres groupes euroseptiques.
    À un moment, il va falloir que le Fidesz et Viktor Orbán, comme disait le général de Gaulle, se mettent en accord avec leurs arrière-pensées, laissent tomber un peu la tambouille arithmétique et nous rejoignent sur le fond.

    Tribune reprise de Boulevard Voltaire

    https://fr.novopress.info/

  • Georges Dumezil sur les Indo- Européens

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    Les fonctions tripartites indo-européennes, est une thèse formulée par Georges Dumézil à partir de la mythologie comparée.
  • Brexit – Le coup d’État des élites, par Olivier Bault

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    Si le sujet n’était aussi grave, il y aurait matière à rire face à cette Commission et ce Parlement européens qui prétendent défendre la constitution nationale contre la majorité parlementaire en Pologne mais qui encouragent les parlementaires britanniques à violer leur propre constitution pour bloquer le Brexit voulu par le peuple. Certes, le Royaume-Uni a une particularité : il n’a pas de constitution écrite. Néanmoins, toute une série d’usages et de procédures hérités de plusieurs siècles de parlementarisme ont outre-Manche valeur de règles constitutionnelles, et c’est bien cette constitution-là qui est allègrement violée cette semaine par les parlementaires hostiles au Brexit.

    Andrea Leadsom, « leader » de la Chambre des communes (c’est-à-dire ministre chargé des relations avec la Chambre des communes), a dit après l’adoption expresse d’un projet de loi permettant au Parlement de prendre le contrôle du Brexit et de bloquer le Brexit dur maintenant prévu pour le 12 avril : « Si ces gens avaient des armes, nous décririons cela comme un coup d’Etat militaire. » L’attention des médias, après le vote en quelques heures de ce projet de loi proposé par un député travailliste et un député conservateur et adopté à une voix de majorité (313 contre 312), s’est concentrée sur le vote de la travailliste Fiona Onasanya, mise en prison en janvier dernier et qui bénéficie d’une mesure de libération anticipée suite à une affaire de mensonges à la police pour éviter une amende pour excès de vitesse. Sans le vote de cette délinquante, font remarquer les pro-Brexit, le coup d’Etat de la Chambre des communes échouait.

    Le projet de loi en question, désormais à la Chambre des lords où il fait aussi l’objet d’une procédure accélérée avec un vote en dernière lecture planifié pour lundi, contraindrait Theresa May à demander un nouveau report du Brexit et à obtenir l’assentiment du Parlement pour la date négociée avec les 27. Une fuite reprise vendredi matin par les médias britanniques évoquait un report de douze mois que voudrait proposer le président du Conseil européen Donald Tusk, en échange de la promesse d’un maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière européenne ou même d’un deuxième référendum. Ces deux propositions étaient négociées cette semaine par Theresa May avec le leader de l’opposition, le travailliste d’extrême gauche Jeremy Corbyn, que le Premier ministre a invité lundi soir à la table des négociations pour trouver une solution conjointe à l’impasse actuelle, aggravant les scissions au sein du Parti conservateur et provoquant la démission de deux secrétaires d’Etat. Une dizaine d’autres membres du gouvernement pourraient bientôt suivre selon le Telegraph.

    La Chambre des lords, à l’ambiance d’habitude plutôt calme, bouillonnait jeudi alors que certains des pairs du Royaume tentaient d’empêcher l’adoption expresse du projet de loi de la Chambre des communes en dénonçant une violation flagrante de la constitution. Certains tories ont même mis en avant le risque d’une insurrection violente des électeurs si les parlementaires refusent d’accepter le résultat du référendum de 2016. Lord Lawson, ancien chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances et du Trésor) de Margaret Thatcher de 1983 à 1989, s’est dit scandalisé : « Je siège au Parlement depuis quarante-cinq ans et il n’y avait jamais eu un tel exemple de vandalisme constitutionnel à cette échelle. »

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 5 avril 2019

    https://fr.novopress.info/

  • Comme en 2007, les marchés ne veulent voir que le verre à moitié plein

    86695349.jpgMarc Rousset

    Boulevard Voltaire cliquez ici

    Le CAC 40 a continué sa belle remontée à 5.476,20, ce vendredi 5 avril, tandis que Wall Street, suite à un rapport sur l’emploi, de bonnes nouvelles sur le dossier commercial sino-américain ainsi que sur le Brexit, terminait au plus haut de l’année. Face au ralentissement de l’activité mondiale et aux risques systémiques, les marchés regardent le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

    La dette française frôlera les 100 % du PIB en 2022 et non pas 90 %, comme dans de précédentes estimations. En cas de crise similaire à celle de 2008, elle devrait même dépasser les 120 %. En matière d’effort structurel sur les dépenses publiques, l’exécutif répète inlassablement : « Vous allez voir ce que vous allez voir, mais dans deux ans seulement. » La triste réalité Macron, c’est que le taux de croissance sera au maximum de 1,4 % jusqu’à la fin de son mandat, que seuls 1.500 postes ont été supprimés dans la sphère de l’État en 2018, que seulement 4.500 devraient l’être en 2019, tandis que la ruineuse et suicidaire immigration, de l’ordre de 450.000 personnes par an, continue…

    L’indice PMI IHS Markit manufacturier français du mois de mars est ressorti assez déprimé, à 49,7. La France paie les erreurs laxistes, depuis quarante ans, d’une politique de désindustrialisation et de demande keynésienne avec des déficits publics, au lieu d’avoir pratiqué, comme l’Allemagne, une politique de l’offre compétitive des entreprises, la seule politique possible pour créer et sauver des emplois industriels.

    En zone euro, l’indice PMI IHS Markit manufacturier se replie de 49,3 à 47,5 en mars, affichant son plus bas niveau depuis avril 2013. L’indice allemand, lui, a plongé à 44, en mars, contre 47,6, en février. L’Europe pourrait bien être le point de départ de la prochaine crise car la France et l’industrie allemande, et non plus seulement l’Europe du Sud, sont en cause.

    Le bilan de la BCE représente 41 % du PIB, contre 22 % pour les États-Unis et 101 % pour le Japon – le pire exemple. Il n’est plus possible, en zone euro, d’augmenter les taux d’intérêt car ils seraient supérieurs aux faibles taux de croissance des pays européens, augmentant mécaniquement le poids de la dette dans les PIB. Il y a là un grave problème car les taux d’intérêt doivent être normalement relevés par les banques centrales en période normale afin de pouvoir être abaissés lorsque la récession apparaît. En fait, la zone euro n’a plus le choix qu’entre les taux bas ou la faillite immédiate des États et les krachs bancaires, obligataires, boursiers et immobiliers. Tout explosera lorsque la récession finira, malgré tout, par arriver !

    En Italie, une contraction du PIB de -0,2 % est prévue pour 2019, avec un taux de croissance de 0,4 % en 2020. Le gouvernement populiste, conscient des effets négatifs du revenu citoyen et de l’avancée suicidaire de l’âge de la retraite, a pris pour la première fois, suite aux pressions du patronat et de Bruxelles, de bonnes mesures : suramortissement des investissements, simplification de l’impôt sur les bénéfices, soutien à l’innovation. Mais cela ressemble à de la poudre de perlimpinpin trop tardive dans un pays à l’arrêt depuis vingt ans.

    Les impôts, en Italie, devraient être augmentés de 32 milliards d’euros pour éviter une augmentation du déficit budgétaire à 3,5 %.

    Aux États-Unis, Trump souhaite une baisse immédiate des taux d’intérêt à 0,5 % et le retour au « QE » laxiste de la création monétaire. Les taux courts sont à 2,5 %, au même niveau que les taux à dix ans. Or, il faut habituellement, en cas de récession, une baisse de 3 à 5 % du taux directeur pour relancer l’économie. Les taux américains pourraient basculer un jour, comme en Europe et au Japon, en territoire négatif. Mais un autre signe noir pourrait apparaître : celui de la dédollarisation et de la chute du dollar. Les banques centrales de nombreux pays achètent de plus en plus d’or et, cerise sur le gâteau, l’Arabie saoudite a fait des déclarations fracassantes, ce vendredi 5 avril, en affirmant réfléchir à une alternative au dollar dans le cadre des transactions pétrolières qui fut à l’origine même du règne du dollar.

    Les Bourses grimpent suite à l’afflux laxiste de liquidités et aux bas taux d’intérêt, mais les productions réelles ne suivent pas. Les dangers de krach dans le monde sont multiples et multi-pays interconnectés.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/04/07/comme-en-2007-les-marches-ne-veulent-voir-que-le-verre-a-moi-6142214.html

  • Asselineau domine le débat France 2 - meilleurs moments (4 avril 2019)

  • Europe sans défense ?

    6a00d8341c715453ef0240a4795347200d-320wi.jpgAu lendemain d'un pseudo-débat cacophonique, avouons ici préférer l'évocation des vraies questions européennes : à commencer par celle de nos moyens de défense globalement insuffisants et désordonnés.

    Ministre française des Armées, Mme Parly intervenait le 18 mars devant le conseil atlantique à Washington. Utilisant un certain genre d'humour qui plaît aux États-Unis, elle commença son propos très sérieux par une plaisanterie. Jouant sur l'homonymie de son prénom et de l'ouragan dévastateur "Florence", qui ravagea l'Amérique du Nord en septembre 2018, elle s'efforça de démontrer qu'elle n'était pas venue chez nos alliés non pour détruire, mais au contraire pour construire[1].

    On vient de célébrer, trop discrètement, le 70e anniversaire du traité de Washington, signé en avril 1949. On se situait alors au commencement de la guerre froide. Dès 1945 dans une lettre à Truman, puis en 1946 dans son discours de Fulton, Churchill avait dénoncé le rideau de fer coupant le Vieux Continent en deux.

    Le monde ayant, depuis lors, passablement évolué, cette alliance se cherche une nouvelle définition. La sécurité de l'Europe de l'Ouest a reposé pendant plus d'un demi-siècle sur l'effort des États-Unis. Or, ceux-ci, désormais, sous la présidence de Donald Trump, affirment souhaiter voir partager le fardeau[2].

    Depuis la crise de Géorgie en 2008, et plus encore depuis celle de Crimée de 2014, et de la guerre hybride du Donbass, la question officiellement posée est, celle de la part de leur produit national que les pays européens consacrent à leur budget militaire. Il a été posé en principe, au sein de l'Otan, qu'à partir de 2015, et dans un délai de 10 ans cet effort serait porté à hauteur de 2 %.

    Au départ, en 2013, hormis les États-Unis (4,07) et la Grande Bretagne (2,26) un seul pays observait cette évaluation comptable : la Grèce (2,21), et ceci pour des raisons nationales évidentes[3]. 5 ans plus tard en 2018, l'Estonie (2,07), la Pologne (2,05) la Lettonie (2,03), la Lituanie (2,0) observent désormais le ratio. Au contraire, la Belgique (0,93) et l'Espagne (0,93) demeurent au-dessous de 1 %.

    Quant à la France macronienne, elle déclare : "nous soutenons pleinement l'insistance des États-Unis sur les 2 %. Le président Macron a même suggéré récemment que les Européens pourraient inscrire cet objectif dans un traité."

    Hélas, dans les faits, la France est passée de 1,86 à 1,82.

    Cette contradiction entre les paroles et les actes des dirigeants français nous est devenue trop coutumière. Elle nous amène à reconnaître avec Péguy "qu'il est quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse c'est d'avoir une âme habituée."

    Au moins aussi grave : nos cousins germains d'outre Rhin, actuellement gouvernés par la Groko, cette grande coalition socialo-merkelienne, s'y refusent. Les sociaux-démocrates par la voix du ministre des Finances Olaf Scholz ne veulent pas dépasser 1,5 % de leur PIB. Leur unique argumentaire repose sur une affirmation pacifiste partagée tant par le parti écologiste des Grünen, que par le parti marxiste Die Linke. La rééducation de ce peuple, si bien réussie depuis 1945, joue à l'évidence son rôle.

    Si l'on s'en tient aux budgets militaires l'Europe, dans son ensemble a, quand même, en 5 ans, a quand même accru son effort de 77 milliards d'euros, mais elle ne pèse encore que 28 % de l'alliance. En gros le budget militaire des États-Unis pèse 600 milliards de dollars, dont 30 milliards affectés à la défense de l'Europe, celui, dispersé[4], des 28 de l'ordre de 300 milliards.

    Un long chemin reste à parcourir pour consolider l'industrie de défense. Les Européens disposent de 20 types d'avions de combat différents, alors que les États-Unis n'en ont que 6. Des progrès ont, certes, été accomplis par la décision franco-allemande en 2017 de construire un char de combat européen[5] et en 2018 un système d'avion de combat européen, Dassault Aviation ayant été désigné chef de file du programme européen du Système de combat aérien du futur (SCAF).[6] En juin 2018, la Commission européenne a aussi proposé de doter de 13 milliards d'euros le Fonds européen de la défense qui contribuera à ces programmes.

    Dans de nombreux domaines, d'autre part, la supériorité des États-Unis demeure totale : les Américains disposent de 71 % des avions de surveillance, de 72 % des hélicoptères d'attaque, de 81 % des transports stratégiques, de 91 % des avions-citernes, de 92 % des UAV Male et Hale, de 100 % des bombardiers stratégiques et de systèmes d'alerte avancée des missiles balistiques.

    Reste aussi à faire prendre conscience à l'opinion des nouveaux dangers[7] ‑ les nouvelles menaces ne venant pas seulement de l'islamisme pudiquement réduit à l'appellation de "terrorisme" – à une opinion intoxiquée par un demi-siècle d'illusoires discours pacifistes. Rappelons à cet égard un vieux proverbe français : nul n'a droit en sa peau qu'il ne la d

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. Discours prononcé à Washington le 18 mars 2019
    [2] Le propos du président américain est encore plus catégorique. Il va jusqu'à dire, à Bruxelles le 10 juillet 2018 : "L’Union européenne empêche nos agriculteurs et nos entreprises de faire des affaires en Europe (déficit commercial de 151 milliards de dollars américains). Et ils veulent ensuite que nous les défendions avec joie par l’intermédiaire de l’OTAN et que nous en payions gentiment. Ça ne marche pas !"
    [3] Les dépenses de défense des pays de l'OTAN sont publiées chaque année par l'organisation.
    [4] 22 des 28 États membres de l’Union sont membres de l’Otan. L’Autriche, Chypre, la Finlande, l’Irlande, Malte et la Suède n'en font pas partie. Outre les États-Unis, 6 membres de l’Otan n'appartiennent pas à l'UE ; le Canada, l'Islande, la Turquie, la Norvège, le Monténégro et l'Albanie. La Macédoine du Nord deviendra le 30e allié en décembre 2019.
    [5] cf. article "Le char futur sera franco-allemand"
    [6] cf. article "La France prend le manche du futur avion de combat européen"
    [7] On doit lire et faire connaître par exemple "Cyber. La guerre Permanente" par Jean-Louis Gergorin (Cerf 2018) ou "La Visée économique de la Chine" par Antoine Brunet (ed. L'Harmattan, 2014).

    https://www.insolent.fr/

  • Chute libre

    DRAPEAU-AMERICANO-EUROPEEN.jpgC’est aujourd’hui qu’est annoncée, sous la verrière du Grand Palais (en majesté et surtout en toute transparence comme le symboliserait l’endroit choisi ?) la « restitution du Grand débat ». Au nombre des préoccupations des Français figure en bonne place le ras-le-bol devant le fiscalisme confiscatoire, une demande d’équité dans le domaine des impôts et autres taxes auxquels nous sommes soumis. Justice et mesure qui ne sont pas au rendez-vous jugent nos compatriotes. Ils constatent  ave effarements  les délirantes retraites chapeaux et autres parachutes dorées dont bénéficient les présidents des grands groupes qui quittent  leur poste, sans que les millions d’euros qu’ils empochent soient en outre (toujours) en lien  avec les résultats obtenus. On se souviendra que Bruno Gollnisch s’est ému de longue date de ces dérives, citant à l’époque notamment le cas d’un certain Carlos Ghosn… La tribune  publiait la semaine dernière quelques exemples de PDG dont les salaires, retraites et avantages apparaissent hors-sol, hors de proportion. Le départ dans  deux jours de l’Allemand Tom Enders, 61  ans,   président exécutif  du groupe Airbus (il sera remplacé par Guillaume Faury) a ainsi attiré l’attention. «Le président exécutif d’Airbus, est-il écrit, va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d’euros à compter de son départ à la retraite (…) selon une estimation réalisée par le cabinet d’étude Proxinvest. Tom Enders pourrait toucher 26,3 millions d’euros, somme provisionnée par Airbus pour ses années de retraite, des actions gratuites de performances évaluées à 7,3 millions d’euros et 3,2 millions pour une indemnité de non-concurrence d’un an. (…). Ça fait cher la prime de non-concurrence, 12 mois c’est vite passé… Si dans un an et demi il a envie de faire du conseil pour une autre compagnie, il aura le droit, souligne à l’AFP Loïc Dessaint, directeur de Proxinvest, qui conseille les actionnaires… »

    Les émoluments de Tom Enders sont-ils,  pour autant, le seul objet de scandale ? Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les menées de M Enders quand il était à la tête d’Airbus, sans que cela n’émeuvent apparemment « nos  hommes d’Etat », qui, il est vrai, n’en sont pas à leur coup d’essai, nous l’avions dit notamment au sujet la récente et sidérante trahison des intérêts français que constitue l’affaire de la vente d’Alstom à General Electric. Pour le magazine MarianneEmmanuel Lévy retraçait le 8 mars dernier  la prise de contrôle d’Airbus par l’Oncle Sam. « Les choix » de M. Enders, « atlantiste assumé ont affaibli l’avionneur européen dans sa guerre avec Boeing. » « La décision d’arrêter l’A380 est le dernier mauvais coup porté par Tom Enders à Airbus , regrette l’un des membres de la direction du groupe aéronautique européen qui ne décolère pas : « Il fallait laisser une chance à cet avion en avance sur tous ses concurrents, et surtout ne pas fermer la porte aux grandes compagnies d’aviation avec lesquelles nous étions toujours en négociation. » Quittant Airbus en avril prochain, Tom Enders aurait pu avoir l’élégance, sinon la décence, de laisser ce dossier stratégique à son successeur, estime ce haut dirigeant. Désormais, poursuit-il, avec la fin du 380, Airbus n’a plus de nouveau programme dans les tuyaux et laisse ainsi le champ libre à Boeing. Un décrochage qui a commencé avec l’arrivée de Tom Enders à la présidence du groupe en 2007. »

    En juillet 2016, dans Causeur, Roland Hureaux pointait cette mainmise américaine sur Airbus avec la nomination d’« un nouveau directeur technique », « un Américain de 36 ans, Paul Eremenko, qui a fait jusqu’ici l’essentiel de sa carrière dans une annexe du Pentagone, la DARPA (Defense Advanced Research Program Agency ), chargée des techniques de pointe en matière d’armement : robotique, drones, satellites. Cette nomination appelle plusieurs questions :– N’y a-t-il en Europe aucun ingénieur qualifié pour occuper ce poste ?– La réciproque est-elle concevable: Boeing nommant un directeur technique ayant travaillé dans son pays dans le domaine de la défense ? Rappelons que l’armement est dans le périmètre du groupe Airbus, comme de Boeing. On peut douter de cette réciprocité au vu d’une récente loi américaine qui prescrit qu’en cas de prise de contrôle d’une entreprise stratégique par un groupe étranger (même venu d’un pays de l’OTAN), bien évidemment le gouvernement  américain se réserve de nommer l’ensemble des membres du conseil d’administration et de la direction, les nouveaux actionnaires n’ayant d’autre  droit que de connaître les comptes et de percevoir des dividendes… »

    Le tropisme otanesque de M. Enders, n’est pas seulement pointé par Marianne ou Causeur maus aussi par l’article très détaillé  de Richard Labévière  paru sur reseauinternational.net sur cette mainmise de Washington sur Aibus. Le profil tracé de Tom Enders est assez évocateur : « Ayant effectué ses études en Californie (mais pas à UCLA comme l’affirme sa biographie officielle), il a été ciblé très tôt par les services américains comme gendre d’un haut dirigeant de Daimler, ne faisant pas mystère de son  atlantisme militant et de son attachement inconditionnel aux Etats-Unis. Sa proximité avec les services américains est confirmée par un officier européen de renseignement,  alors que Tom Enders n’était que directeur de la stratégie de DAS – bras armé de Daimler dans l’activité défense du groupe allemand – tandis qu’EADS n’existait pas encore… . La même source ajoute : Tom Enders est devenu patron de l’activité Aéronautique et Défense de DASA, puis d’EADS à la fin des années 1990, à une époque où l’aval des autorités américaines était indispensable puisque l’armée allemande, particulièrement la Luftwaffe, travaillait en symbiose totale avec le Pentagone ».

    Tom Enders impose plus discrètement au sein des équipes de recherche d’Airbus, une ancienne gradée de l’US Air Force, Valerie Manning. Cette nomination provoque quelques réactions des services français qui ne manque pas de lancer de nouvelles alertes, mais en vain. La charmante jeune femme s’était vu refuser par une DCRI fort méfiante son habilitation et par conséquent interdire l’accès à certains sites français de fabrication de la filière armement d’EADS. Malgré tout, elle est notamment chargée de superviser à Suresnes l’audit réalisé sur le transporteur militaire A-400M. La proximité de Valerie Manning avec Tom Enders et d’autre hauts cadres du groupe a trop souvent défrayé la chronique interne d’Airbus pour ne pas accréditer la vraisemblance d’une confusion désastreuse du cœur et des armes… »

    « Cerise sur le gâteau, Tom Enders a eu recours à la société Palantir dans le domaine des big data  pour l’informatique d’Airbus. Dès 2004 Palantir, créé par Peter Thiel, Alex Karp et Nathan Gettings, proches du président Donald Trump, bénéficie de fonds importants de la CIA, multipliant différentes collaborations avec le renseignement, les forces armées et les services de police américains. Dernièrement Palantir a été associé à Cambridge-Analytica afin de collecter et d’exploiter – à leur insu – les données de millions d’abonnés au réseau numérique Facebook, lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. Mais, ce détail n’a pas entamé la sagacité de Tom Enders… »

    Précisons  que comme nous l’avions déjà relevé  en décembre 2016, en l’absence de moyens suffisants, notre Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a signé elle aussi  un contrat avec Palantir  pour  le traitement des énormes flux informatiques qui ont  permis aux Etats-Unis le démantèlement de   réseaux terroristes. Mais comme le confiait alors   « un  agent de la lutte antiterroriste »  au magazine Paris-Match: « Il est habituel et normal que la DGSI, comme les services secrets, la DGSE, partagent certaines informations avec des services de renseignement de pays alliés, au premier rang les États-Unis. Mais l’accord avec les Américains n’a pas été choisi, ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire. Surtout, avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe».  Etre dupe, c’est une chose, mais  être complice de notre mise sous tutelle, encourager notre inféodation c’est encore autrement plus grave. Et d’Alstom à Airbus, ce sont bien à des abandons conscients d’indépendance, de souveraineté, de défense de nos intérêts nationaux auxquels nous assistons de la part de ceux qui en ont normalement la charge.

    https://gollnisch.com/2019/04/08/chute-libre/

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