Histoire et géopolitique (1992)
L’histoire connaît les cités-états : Thèbes, Sparte, Athènes, plus tard Venise, Florence, Milan, Gênes. Aujourd’hui elle connaît les Etats territoriaux : la France, l’Espagne, l’Angleterre, la Russie. Finalement elle découvre les Etats continentaux, tels que les Etats-Unis d’Amérique, la Chine actuelle et l’URSS d’hier. [1] L’Europe d’aujourd’hui subit une période de transformations. Elle doit passer du stade plus ou moins stable des Etats territoriaux au stade de l’Etat continental. Pour la majorité des gens, cette transition est entravée par l’inertie mentale, sans parler de la paresse de l’esprit.
Bien que n’étant pas plus grande qu’un morceau de tissu, Sparte avait une forte vitalité, d’un point de vue historique, vivant avant tout dans son aspect militaire. Ses dimensions et ses ressources étaient suffisantes pour contenir une armée capable de gagner le respect de tous ses voisins.
Nous approchons ici le problème basique de la vitalité des Etats. La cité-état historique fut supplantée par l’Etat territorial. L’Empire romain supplanta Athènes, Sparte, Thèbes. Et sans grand effort [2]. Aujourd’hui la vitalité historique de l’Etat dépend de sa vitalité militaire, qui à son tour dépend de sa vitalité économique ; ce qui nous conduit à l’alternative suivante :

Les experts es Sciences politiques s'exercent à construire rhétorique-ment un monstre, contre lequel ils appellent à la haine, en le nommant « populisme » ou même, comme Ilvo Diamant! et Marc Lazar, « peuplecratie », c'est-à-dire, dans leur langue italienne d'origine, ce mixte inélégant de latin et de grec « popolocratia ». Pouvoir du peuple ? Peuple au pouvoir ? Dictature du référendum ? Exaltation autoritaire d'une identité fantasmée ? "Nous" contre "les autres" ? Le populisme vu par les experts, c'est un peu tout cela une horreur. Un anti-modèle que l'on peut stigmatiser tranquillement sans jamais être injuste. Une figurine spécialement fabriquée pour aimanter toutes les fléchettes, pour mériter toutes les critiques. Viviane Forester parlait de « l'horreur économique ». Le populisme aujourd'hui serait, sans qu'il y ait besoin de plus ample examen, « l'horreur politique ». Comment expliquer cette inflation médiatique des qualificatifs négatifs au sujet d'une réalité politique que personne (et pas même les spécialistes) ne se donnent la peine de définir « C'est l'un des mots les plus cornus de la science politique, un terme exceptionnellement vague » note par exemple la professeure de théorie politique Margaret Canovan. Nous comprenons très bien pourquoi ce vague et ce flou parce que le populiste, c'est l'autre, celui qui n'est pas en accord avec le système quoi qu'il pense. Celui donc que les tenants du système ne peuvent que détester, sans même éprouver le besoin de savoir ce qu'il pense.
Populiste ? Katalin Novak est ministre de la famille dans le gouvernement de Viktor Orban et vice-présidente de son Parti le Fidesz. Elle défend la famille et la sociabilité hongroise. Avec pragmatisme, elle veut la stabilité de la Hongrie au sein de l’UE.

