Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 460

  • L’Empire du mensonge : Comment nous nous effondrons de la même manière que l’Empire romain

    58380074.jpg

    par Ugo Bardi & Dmitry Orlov

    Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

    On dit parfois que le Diable est « Le Père du mensonge ». C’est une définition appropriée pour une créature qui n’existe même pas, si ce n’est comme le fruit de l’imagination humaine. Satan est un égrégore maléfique que nous avons nous-mêmes créé, une créature qui semble de plus en plus grande derrière notre actualité. La récente arrestation de Julian Assange n’est que le dernier acte d’un Empire qui semble vouloir vraiment créer sa propre réalité, un acte qui, en soi, ne serait pas nécessairement mauvais, mais qui le devient quand il implique de détruire toutes les autres réalités, y compris la seule vraie.
    Note du Saker Francophone
    Dmitry Orlov a aussi publié cet article avec quelques commentaires que vous retrouverez ci dessous.
    Comme notre empire moderne, l’ancien empire romain s’est retrouvé dans une spirale de mensonges dont il n’a jamais pu sortir : les Romains n’ont jamais trouvé le moyen de concilier leurs vues avec la réalité et ce fut leur perte. Aujourd’hui, la situation semble être la même mais, dans notre cas, notre orgueil semble être beaucoup plus grand qu’à l’époque romaine. Et c’est là l’origine de ce que nous voyons. Finalement, l’Empire mondialisé finira par s’effondrer sous le poids des mensonges qu’il a créés. 
    Dans un premier temps, j’ai pensé commenter l’actualité récente en reproduisant un post « L’Empire du mensonge » que j’ai publié ici il y a environ un an, dans lequel je décrivais comment la transition de l’Empire romain au Moyen Âge était principalement une transition épistémologique, où il appartenait au Christianisme de rétablir la confiance que l’ancien empire avait perdue – le Moyen Âge était loin d’être « un âge sombre ». Mais, finalement, j’ai pensé publier quelque chose que j’avais à l’esprit sur la façon dont l’Empire romain et l’Empire occidental moderne suivent des trajectoires parallèles dans leur mouvement vers leurs falaises respectives de Sénèque. 
    Voici donc mon évaluation de l’effondrement romain, basée sur l’excellent livre de Dmitry Orlov, Les cinq étapes de l’effondrement. Juste une note : dans le livre, Orlov ne décrit pas la phase post-effondrement de l’Union soviétique qui s’est terminée avec la Russie redevenue un pays prospère et uni, comme elle l’est aujourd’hui. C’était un bon exemple du Rebond de Sénèque – il y a la vie après l’effondrement et il y aura une nouvelle vie après que l’Empire maléfique du mensonge aura disparu.
    Les cinq étapes de l’effondrement de l’Empire romain 
    Dmitry Orlov a écrit Les cinq étapes de l’effondrement sous forme d’un article en 2008 et d’un livre en 2013. C’était une idée originale pour l’époque de comparer la chute de l’Union soviétique à celle des États-Unis. En tant que citoyen américain né en Russie, Orlov a pu comparer en détail les deux empires et noter les nombreuses similitudes qui ont conduit les deux à suivre la même trajectoire, même si le cycle de l’empire américain n’est pas encore terminé. 
    Pour renforcer l’analyse d’Orlov, je pensais pouvoir appliquer les mêmes cinq étapes à un empire plus ancien, l’Empire romain. Et, oui, les cinq étapes s’appliquent bien aussi à ce cas ancien. Alors, voici mon point de vue sur le sujet. 
    Pour commencer, une liste des cinq étapes de l’effondrement selon Orlov :Étape 1 : Effondrement financier.
    Étape 2 : Effondrement commercial.
    Étape 3 : Effondrement politique.
    Étape 4 : Effondrement social.
    Étape 5 : Effondrement culturel. 
    Voyons maintenant comment ces cinq étapes se sont déroulées pendant la chute de l’Empire romain. 
    Étape 1 – Effondrement financier (IIIe siècle après J.-C.). Le système financier de l’Empire romain n’était pas aussi sophistiqué que le nôtre, mais, tout comme notre civilisation, l’Empire était basé sur l’argent. L’argent était l’outil qui gardait l’État uni : il servait à payer les légions et les bureaucrates et à faire en sorte que le système commercial approvisionne les villes en nourriture. La monnaie romaine était une marchandise physique : elle était basée sur l’argent et l’or, et ces métaux devaient être extraits. C’était le contrôle romain sur les riches mines d’or du nord de l’Espagne qui avait créé l’Empire, mais ces mines ne pouvaient pas durer éternellement. À partir du 1er siècle, le coût de l’exploitation minière des veines épuisées est devenu un fardeau de plus en plus lourd. Au IIIe siècle, le fardeau était trop lourd à porter pour l’Empire. Ce fut l’effondrement financier dont l’Empire n’a jamais pu se remettre complètement. 
    Étape 2 – Effondrement commercial (Ve siècle après J.-C.). L’Empire romain n’avait jamais vraiment été un empire commercial ni une société manufacturière. Elle était spécialisée dans la conquête militaire et préférait importer des articles de luxe de l’étranger, certains, comme la soie, venant de l’autre côté de l’Eurasie, de Chine. En plus des légions, l’Empire ne produisait que deux marchandises en grandes quantités : du grain et de l’or. De ces produits, seul l’or pouvait être exporté sur de longues distances et il disparut rapidement en Chine pour payer les importations coûteuses que les Romains avaient l’habitude d’acheter. L’autre produit, le grain, ne pouvait pas être exporté et a continué à être commercialisé à l’intérieur des frontières de l’Empire pendant un certain temps – l’approvisionnement en grain venant des greniers d’Afrique et du Proche-Orient était ce qui maintenait en vie les villes romaines, Rome en particulier. Après l’effondrement financier, les lignes d’approvisionnement sont restées ouvertes parce que les producteurs de céréales n’avaient pas d’autre marché que les villes romaines. Mais, vers le milieu du Ve siècle, les choses sont devenues si mauvaises que Rome a été saccagée d’abord par les Wisigoths en 410, puis par les Vandales en 450. Elle s’est remise du 1er sac, mais le second était de trop. Les Romains n’avaient plus d’argent pour payer le grain dont ils avaient besoin, les voies maritimes commerciales se sont complètement effondrées et les Romains sont morts de faim. C’était la fin du système commercial romain. 
    Étape 3 – Effondrement politique (fin du Ve siècle après J.-C.). L’effondrement politique est allé de pair avec l’effondrement commercial. Déjà à la fin du IVe siècle, les empereurs étaient devenus incapables de défendre Rome contre les armées barbares qui défilaient à travers l’empire et ils s’étaient retirés dans la sécurité de la ville fortifiée de Ravenne. Quand Rome a été mise à sac, les empereurs n’ont même pas essayé de faire quelque chose pour aider. Les derniers empereurs ont disparu à la fin du Ve siècle mais, déjà des décennies auparavant, la plupart des gens en Europe avaient cessé de se soucier de savoir s’il y avait ou non une personne pompeuse à Ravenne qui portait des vêtements violets et prétendait être un empereur divin. 
    Étape 4 – Effondrement social (Ve siècle après J.-C.). L’effondrement social de l’Empire d’occident s’est accompagné de la désagrégation des structures politiques et commerciales. Déjà au début du 5ème siècle, nous avons la preuve que les élites romaines étaient parties en « mode évasion » – ce n’était pas seulement l’empereur qui avait fui Rome pour se réfugier à Ravenne, les patriciens et les chefs de guerre étaient en mouvement avec des troupes, de l’argent et des disciples pour établir leurs domaines féodaux où ils pourraient. Et ils ont laissé les roturiers se défendre seuls. Au VIe siècle, l’État romain avait disparu et la majeure partie de l’Europe était aux mains des seigneurs de guerre germaniques. 
    Étape 5 – Effondrement culturel (à partir du VIe siècle après J.-C.). Ce fut très lent. L’avènement du christianisme, au IIIe siècle, n’a pas affaibli la structure culturelle de l’Empire, il a été une évolution plutôt qu’une rupture avec le passé. L’effondrement de l’Empire en tant qu’entité politique et militaire n’a pas tant changé les choses et pendant des siècles, les gens en Europe se sont toujours considérés comme des Romains, un peu comme les soldats japonais échoués dans des îles éloignées après la fin de la seconde guerre mondiale, (en Grèce, les gens se définissaient encore comme « Romains » au 19ème siècle). Le latin, langue impériale, a disparu en tant que langue vernaculaire, mais il a été maintenu en vie par le clergé catholique et il est devenu un outil indispensable pour l’unité culturelle de l’Europe. Le latin a gardé une certaine continuité culturelle avec l’ancien empire qui ne s’est perdue que très progressivement. Ce n’est qu’aux XVIIIe et XIXe siècles que le latin a disparu comme langue de l’élite culturelle, pour être remplacé par [le français, puis .. NdT] l’anglais de nos jours. 
    Comme vous le voyez, la liste d’Orlov a une certaine logique bien qu’elle doive être un peu adaptée à l’effondrement de l’Empire romain occidental. Les 5 étapes ne se sont pas succédées, il y a eu plus d’un siècle de décalage entre l’effondrement financier du 3ème siècle (étape 1) et les trois étapes suivantes qui sont arrivées ensemble : l’effondrement commercial, politique, et social. La cinquième étape, l’effondrement culturel, a été une longue histoire qui est venue plus tard et qui a duré des siècles. 
    Et notre civilisation ? La première étape, l’effondrement financier est clairement en cours, bien qu’il soit masqué par diverses astuces comptables. La deuxième étape, l’effondrement commercial, au contraire, n’a pas encore commencé, ni l’effondrement politique : l’Empire maintient toujours une force militaire géante et menaçante, même si son efficacité réelle peut être mise en doute. Peut-être que nous voyons déjà des signes de la troisième étape, l’effondrement social, mais, si le cas romain est un guide, ces trois étapes arriveront ensemble. 
    Alors, que diriez-vous de la dernière étape, l’effondrement culturel ? C’est une question pour un avenir relativement lointain. Pendant un certain temps, l’anglais restera certainement la langue universelle, tout comme le latin l’était après la chute de Rome, alors que les gens continueront à penser qu’ils vivent encore dans un monde globalisé (c’est peut-être déjà une illusion). Avec la disparition de l’anglais, tout peut arriver et quand (et si) un nouvel empire se lèvera sur les cendres de l’empire américain, ce sera quelque chose de complètement différent. Nous pouvons seulement dire que l’univers avance par cycles et que c’est évidemment ainsi que les choses doivent se passer. 
    Ugo Bardi 
    Par Dmitry Orlov - Source Club Orlov 
    Dans cet article, Ugo Bardi a appliqué ma taxonomie d’effondrement à l’effondrement de l’Empire romain d’occident, et son analyse montre que la cascade canonique d’effondrement financier, commercial, politique et socioculturel a fonctionné comme prévu dans un autre cas, particulièrement célèbre. Mais cela soulève une question qui revêt une grande importance pour notre époque. L’analyse d’Ugo est exacte lorsqu’il s’agit spécifiquement de la vieille Rome et de son effondrement, sauf pour un détail crucial. La vieille Rome ne s’est pas seulement effondrée, elle a été abandonnée, puis, deux siècles plus tard, elle a disparu. 
    Un événement assez significatif s’est produit le 11 mai 330 de notre ère. Ce jour-là, la vieille Rome (celle d’Italie) a cessé d’être la capitale de l’Empire romain. Ce jour-là, l’empereur Constantin Ier transféra la capitale vers la Nouvelle Rome (Νέα Ῥώμη), anciennement connue sous le nom de Byzance et informellement appelée Constantinople jusqu’en 1930, année où elle fut officiellement rebaptisée İstanbul. C’était la ville la plus grande et la plus prospère d’Europe tout au long du Moyen Âge et elle reste aujourd’hui encore la plus grande ville d’Europe (la deuxième plus grande est Moscou, parfois appelée la troisième Rome). De 330 après J.-C. au 13 avril 1204 – une période de 974 ans – elle fut la capitale de l’Empire romain, qui se scinda en Orient et en Occident en 395. Puis, 81 ans plus tard, en 476 après J.-C., l’Empire romain d’occident a cessé d’exister, rendant l’appellation « orientale » plutôt superflue. En effet, les habitants de la Nouvelle Rome se sont toujours qualifiés de Romains. En 1204 après J.-C., elle fut saccagée et brûlée par les chevaliers de la Quatrième croisade (un assaut barbare, pourrait-on dire) et il est très intéressant de se demander pourquoi les Romains ne leur opposèrent aucune résistance. Nous garderons cela pour une autre fois. Constantin ne s’est pas contenté de déplacer la capitale dans une ville existante ; il a reconstruit en grande partie l’ancienne Byzance (une colonie grecque datant de 657 av. J.-C.). 
    Il y avait de nombreuses raisons pour la décision de Constantin de déplacer la capitale. Le nouvel emplacement était tout simplement meilleur : plus facile à défendre, entouré de provinces économiquement développées, plus proche des centres d’apprentissage et de culture et stratégiquement situé à l’intersection de plusieurs routes commerciales. Constantin fit sortir beaucoup de richesses de la Vieille Rome pour fonder sa Nouvelle Rome, puis quitta la Vieille Rome qui languit dans un état considérablement affaibli, et ne s’en remit jamais. Mais il y avait une autre raison à ce déménagement : Constantin chevauchait une vague de passion nouvelle qui avait à voir avec la propagation du christianisme, et elle l’a emmené en Méditerranée orientale où le christianisme a d’abord pris racine. C’était une décision consciente d’abandonner la vieille Rome païenne et de construire une nouvelle Rome chrétienne. Bien que les cérémonies chrétiennes et païennes y aient d’abord eu lieu, les cérémonies païennes ont rapidement été abandonnées. 
    La nouvelle Rome est devenue le centre de l’apprentissage chrétien, où la Bible et d’autres écrits chrétiens ont été traduits dans de nombreuses langues, dont le slave, étape essentielle dans la diffusion du christianisme en Eurasie, à l’exception de l’Europe occidentale, qui a connu un âge sombre. Là-bas, l’enseignement basé sur le latin a été maintenu à peine en vie par des moines qui travaillaient dans des scriptoria, vivants à peine eux-mêmes, taraudés par le froid, la faim et l’ennui. Le sacerdoce catholique, qui s’est fusionné en une structure autoritaire – la papauté – était désireux de maintenir la population dans l’ignorance parce que cela facilitait son contrôle et son exploitation. Au lieu de traduire la Bible dans les langues vernaculaires et d’enseigner aux paroissiens à lire, ils ont eu recours à l’enseignement de la doctrine chrétienne au moyen de dioramas sentimentalistes idolâtres. La réaction à cette répression de l’apprentissage, quand elle est arrivée, a été la Réforme protestante. Il en résulta beaucoup de massacres insensés et conduisit au développement d’une autre abomination : les interprétations littérales de la Bible par les sectes protestantes et les cultes apocalyptiques. Ainsi, la décision de Constantin de quitter la vieille Rome languissante s’est avérée très positive, nous donnant un millénaire de développement culturel à l’Est, et très négative, nous donnant l’âge des ténèbres et la guerre de Trente Ans qui ont causé la dévastation et des pertes de population en Europe occidentale. 
    Quel est le rapport avec les cinq étapes de l’effondrement ? Il montre que les effondrements sont des phénomènes locaux. Ailleurs, la vie continue, parfois mieux qu’avant. Les effondrements peuvent avoir des causes internes (ressources épuisées) ou externes (le monde passe à autre chose). Mais la séquence d’effondrement reste la même : ceux qui contrôlent la situation répugnent à admettre ce qui se passe et prétendent qu’il n’en est rien. Ensuite, ils sont ruinés (effondrement financier). Ensuite, ils perdent la capacité d’importer des choses (effondrement commercial). Ensuite, leurs institutions publiques cessent de fonctionner (effondrement politique). Puis la société s’effondre. Et ce n’est qu’alors, après tout cela, que les gens réalisent enfin que le problème était dans leur tête depuis le début (effondrement culturel). L’adoption rapide d’une culture meilleure et plus réfléchie est, bien sûr, une bonne idée. Une alternative est de passer par un âge sombre suivi d’une longue période de carnage sans raison. 
    Qu’est-ce que cela a à voir avec le monde d’aujourd’hui ? Eh bien, si vous le remarquez, il y a un pays en particulier dans le monde qui a un problème majeur : il consomme beaucoup plus qu’il ne produit. De plus, il consomme beaucoup de produits, mais la plupart de ce qu’il produit sont des services – pour lui-même – qui ont tendance à être surévalués et ne sont d’aucune utilité pour qui que ce soit d’autre, mais il compte fièrement dans son produit intérieur brut cette extase d’auto-satisfaction. Il justifie l’énorme écart entre sa production (réelle, physique) et sa consommation (réelle, physique) à l’aide d’astuces comptables, et il pense qu’il peut continuer à le faire pour toujours. Le reste du monde n’est pas d’accord, et fait connaître son mécontentement en se désengageant progressivement de ce pays. Il pourrait abandonner sa culture de surconsommation aveugle et de diffusion de la « liberté et de la démocratie » par des moyens militaires avant que les circonstances ne l’y obligent, mais il refuse de le faire, au risque d’être abandonné comme le fut la vieille Rome. 
    Dmitry Orlov 
    Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone
  • « Marché aux esclaves » : une affiche de l’extrême droite allemande fait polémique

    L’extrême droite allemande a soulevé une polémique avec une affiche de campagne pour les élections européennes qui utilise un tableau du XIXe siècle intitulé « Le marché aux esclaves », au grand dam du musée américain qui en est propriétaire.

    L’AfD a choisi pour une affiche d’utiliser ce tableau de 1866 montrant des hommes barbus et coiffés de turbans examinant une femme nue, en y adjoignant les slogans: « Les Européens votent pour l’AfD » et « pour que l’Europe ne devienne pas +Eurabe+ »

    Mais le Clark Art Institute a protesté après avoir vu l’affiche de l’AfD sur Twitter. M. Meslay a cependant reconnu que le tableau étant dans le domaine public.

    L’obs

    http://www.fdesouche.com/1197961-marche-aux-esclaves-une-affiche-de-lextreme-droite-allemande-fait-polemique

  • Ces gangs arabes qui font la loi dans les rues de Berlin

    gangs-arabes-berlin-600x401.jpg

    Un ex-kick-boxeur et célèbre garde du corps allemand, qui a travaillé à la sécurité de stars comme Sean Penn, fournit à RT un témoignage unique sur les gangs arabes qui imposent leur loi dans les rues de Berlin.

    https://fr.novopress.info/214368/ces-gangs-arabes-qui-font-la-loi-dans-les-rues-de-berlin/
  • Après ces dialogues sur l’Europe, y a-t-il encore un européiste ?

    Après ces dialogues sur l’Europe, y a-t-il encore un européiste ?

    Hier soir, dans un Cirque d’hiver à Paris plein, les Eveilleurs d’Espérance et Valeurs Actuelles ont organisé une série de débats sur l’Europe.

    Le premier a opposé François-Xavier Bellamy à Jacques Attali, l’auteur des nomades contre celui de la demeure.

    François-Xavier Bellamy a déclaré :

    “L’Europe est d ‘abord une civilisation, un héritage, une histoire et un élan”. “L’Europe c’est d’abord le petit miracle de la démocratie athénienne, l’esprit latin, et l’histoire du christianisme qui développe la notion de la dignité humaine“. “L’Europe c’est cette civilisation malade de l’oubli d’elle même”. “Que l’Europe retrouve qui elle est, le sens de sa civilisation, voici ce dont nous devons nous rappeler”.

    Jacques Attali a répondu :

    “C’est l’islam qui a fait survivre la pensée grecque.” [sic : il s’agit bien sûr des chrétiens d’Orient] “L’Europe va de l’Angleterre à la Russie. C’est une grande erreur de na pas être capable d’arrimer la Russie à l’Europe. Nous sommes un lieu d’héritage et de défense de la démocratie. Or nous voyons la menace de tout se défaire avec le nationalisme et le populisme.” “Si le nationalisme et le populisme, l’emportent, nous aurons la guerre!” “La solidité de l’Europe réclame l’ouverture au monde. Il ne s’agit pas de faire l’apologie du nomadisme mais de faire le constat de son existence. La sédentarité est une exception dans l’histoire de l’humanité.” “Je ne pense pas qu’il faille être des voyageurs sans bagage. Mais se rappeler ce proverbe : quand tu voyages pense à la maison ; quand tu es à la maison, pense au voyage.” “Il faut penser l’Europe comme un idéal politique. Il faut un gouvernement politique de l’Europe.”

    Ce à quoi Bellamy a rétorqué :

    Lire la suite

  • Un objectif vital pour notre avenir construire un réseau pour le « NATO EXIT »

    640283780.png

    Auteurs : Prof Michel Chossudovsky et Manlio Dinucci 

    Quel a été le résultat du Colloque international “Les 70 ans de l’OTAN : quel bilan historique ? Sortir du système de guerre, maintenant”, qui s’est tenu à Florence le 7 avril 2019. Manlio Dinucci en parle avec Michel Chossudovsky.

    Note : au cours de cette année, l’OTAN effectue 310 exercices militaires, quasiment tous contre la Russie.

    Avec l’OTAN du welfare au “warfare”

    70 ans de l’OTAN. Interview de Michel Chossudovsky sur les 70 ans de l’OTAN : “ce n’est pas une Alliance, ce sont les USA qui commandent, ils veulent plus de dépense militaire dans toute l’Europe, ils sont prêts à de nouveaux conflits armés, y compris nucléaires”

    Au colloque international “Les 70 ans de l’OTAN : quel bilan historique ? Sortir du système de guerre, maintenant”, qui s’est tenu à Florence le 7 avril 2019 -avec plus de 600 participants d’Italie et d’Europe-, a participé comme principal intervenant Michel Chossudovsky, directeur de Global Research, le centre de recherche sur la globalisation (Canada), organisateur du Colloque avec le Colitato No Guera No Nato et d’autres associations italiennes. Nous avons posé quelques questions à Michel Chossudovsky -un des plus grands experts internationaux d’économie et géopolitique-, collaborateur de l’Encyclopedia Britannica, auteur de 11 livres publiés en plus de 20 langues.

    ***

    Quel a été le résultat du Colloque de Florence ?

    L’événement a eu un très grand succès, avec la participation d’intervenants provenant des États-Unis, d’Europe et de Russie. L’histoire de l’OTAN y a été présentée. Y ont été identifiés et attentivement documentés les crimes contre l’humanité. À la fin du Colloque a été présentée la “Déclaration de Florence” pour sortir du système de la guerre.

    Dans votre intervention introductive vous avez affirmé que l’Alliance atlantique n’est pas une alliance…

    Sous l’apparence d’une alliance militaire multinationale c’est au contraire le Pentagone qui domine le mécanisme décisionnel de l’OTAN. Les USA contrôlent les structures de commandement de l’OTAN, qui sont incorporées à celles des États-Unis. le Commandant Suprême Allié en Europe (Saceur) est toujours un général étasunien nommé par Washington. Le Secrétaire général, actuellement Jens Stoltenberg, est essentiellement un bureaucrate qui s’occupe de relations publiques. Il n’a aucun rôle décisionnel.

    Un autre thème que vous avez soulevé est celui des bases militaires USA en Italie et dans d’autres pays européens, y compris à l’Est, bien que le Pacte de Varsovie n’existe plus depuis 1991 et malgré la promesse faite à Gorbachev qu’aucun élargissement à l’Est n’aurait lieu. À quoi servent-elles ?

    L’objectif tacite de l’OTAN -thème important de notre débat à Florence- a été d’opérer, sous une autre dénomination, “l’occupation militaire” de facto de l’Europe occidentale. Les États-Unis non seulement continuent à “occuper” les ex “pays de l’Axe” de la Seconde guerre mondiale (Italie, Allemagne), mais ont utilisé l’emblème de l’OTAN pour installer des bases militaires USA dans toute l’Europe occidentale, et, par la suite, en Europe Orientale dans le sillon de la guerre froide et dans les Balkans dans le sillon de la guerre OTAN contre la Yougoslavie (Serbie-Monténégro).

    Qu’y a-t-il de changé par rapport à un possible usage d’armes nucléaires ?

    Immédiatement après la guerre froide a été formulée une nouvelle doctrine nucléaire, focalisée sur l’usage préventif d’armes nucléaires, c’est-à-dire sur le first strike nucléaire comme moyen d’autodéfense. Dans le cadre des interventions USA-OTAN, présentées comme actions de maintien de la paix, a été créée une nouvelle génération d’armes nucléaires de “basse puissance” et “plus utilisables”, décrites comme “inoffensives pour les civils”. Les responsables politiques étasuniens les considèrent comme des “bombes pour la pacification”. Les accords de la guerre froide, qui établissaient certaines sauvegardes, ont été effacés. Le concept de “Destruction Mutuelle Assurée”, relatif à l’usage des armes nucléaires, a été remplacé par la doctrine de la guerre nucléaire préventive.

    L’OTAN était “obsolète” au début de la présidence Trump mais maintenant elle est relancée par la Maison Blanche. Quelle relation y a-t-il entre course aux armements et crise économique ?

    Guerre et globalisation vont de pair. La militarisation soutient l’imposition de la restructuration macro-économique dans les pays-cibles. Elle impose la dépense militaire pour soutenir l’économie de guerre au détriment de l’économie civile. Elle conduit à la déstabilisation économique et à la perte de pouvoir des institutions nationales. Un exemple : dernièrement le président Trump a proposé de grosses coupes budgétaires dans la santé, l’instruction et les infrastructures sociales, alors qu’il demande une grosse augmentation pour le budget du Pentagone. Au début de son administration, le président Trump a confirmé l’augmentation de la dépense pour le programme nucléaire militaire, lancé par Obama, de 1.000 à 1.200 milliards de dollars, en soutenant que cela sert à garder un monde plus sûr. Dans toute l’Union européenne l’augmentation de la dépense militaire, jumelée à des mesures d’austérité, est en train de conduire à la fin de ce qui était appelé “l’État-Providence” (welfare state). Maintenant l’OTAN est engagée sous la pression étasunienne à augmenter la dépense militaire et le secrétaire général Jens Stoltenberg déclare qu’il s’agit là de la chose juste à faire pour “garder la sécurité de notre population”. Les interventions militaires sont jumelées à des actes concomitants de sabotage économique et de manipulation financière. L’objectif final est la conquête des ressources autant humaines que matérielles et des institutions politiques. Les actes de guerre soutiennent un processus de conquête économique totale. Le projet hégémonique des États-Unis est de transformer les pays et les institutions internationales souveraines en territoires ouverts à leur pénétration. Un des instruments est l’imposition de lourdes contraintes aux pays endettés. L’imposition de réformes macro-économiques létales concourt à appauvrir de vastes secteurs de la population mondiale.

    Quel est et quel devrait être le rôle des médias ?

    Sans la désinformation opérée, en général, par presque tous les médias, le programme militaire USA-OTAN s’écroulerait comme un château de cartes. Les dangers imminents d’une nouvelle guerre avec les armements les plus modernes et du péril atomique, ne sont pas des informations qui font la Une. La guerre est représentée come une action de pacification. Les criminels de guerre sont dépeints comme des pacificateurs. La guerre devient paix. La réalité est renversée. Quand le mensonge devient vérité, on ne peut pas revenir en arrière.

    Traduit de l’italien par M-A P- Source : Il Manifesto (Italie)

  • Surveillance accrue du contenu Internet en vue des élections européennes

    A moins d’un mois des élections européennes, une commission du Parlement a publié un rapport sur les dites « fake news » ces supposées désinformations qui expliqueraient tout résultat électoral non conforme aux standards du progressisme actuel. Y sont particulièrement critiqués les réseaux sociaux Twitter et Facebook, ainsi que l’entreprise Google, accusée de ne pas suffisamment combattre ces fausses nouvelles.

    Quelles mesures seront prises ?

    La commission propose ainsi de restreindre ou de couper les revenus publicitaires des sites coupables de déguiser l’information. Ce mode de fonctionnement a aussitôt été mis en place par Facebook, qui a annoncé hier agir en ce sens, donnant également la possibilité à des vérificateurs de faire chuter la visibilité d’un contenu qu’ils jugent trompeur. Une page de Facebook a spécialement été créée pour détailler la série de mesures prises pour surveiller son contenu avant les élections européennes sur laquelle nous pouvons lire que « Dès qu’un vérificateur confirme qu’un article est effectivement porteur de fausses informations, nous modifions immédiatement son classement pour qu’il apparaisse plus bas dans les fils d’actualité. En moyenne, ceci permet de réduire de plus de 80% son nombre de vues. »

    Qui se chargera donc de vérifier ces données ?

    En France, le réseau social Facebook affirme travailler avec des sites eux-même régulièrement épinglés par les Bobards d’or pour la véridicité de leurs informations : 20 minutes, l’AFP, les Décodeurs du Monde, CheckNews de Libération, et les Observateurs de France 24 !

    Dans la même ligne, Twitter a lancé une option de signalement qui permet à ses utilisateurs de signaler tout contenu relayant des informations non avérées susceptibles d’influencer le résultat des élections européennes à venir.

    https://fr.novopress.info/214371/surveillance-accrue-du-contenu-internet-en-vue-des-elections-europeennes/

  • Roumanie. Le pays compte sur l’immigration pour palier le manque de main d’oeuvre dû à l’émigration

    Ils arrivent par groupes de dix et parfois de cent à l’aéroport Otopeni de Bucarest. Ils viennent d’Asie et sont de plus en plus nombreux à fouler le sol roumain, mais ils ne viennent pas pour faire du tourisme. Leur objectif a été négocié avant leur départ : un travail pour un salaire plus élevé que celui qu’ils peuvent toucher dans leur pays d’origine. Sur leurs passeports on peut lire : Vietnam, Pakistan, Philippine, Inde, Indonésie, Thaïlande… pays où les revenus sont inférieurs à ceux qu’ils peuvent obtenir en Roumanie. Situé aux confins orientaux de l’Union européenne (UE), ce pays propose un salaire moyen parmi les plus bas d’Europe, à savoir environ 500 euros par mois. Un petit salaire à l’échelle européenne, mais un montant intéressant pour les candidats asiatiques à l’émigration.

    Les Asiatiques arrivent parce que les Roumains partent. Depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE en 2007, plus de quatre millions de Roumains ont migré vers les marchés de l’Europe de l’Ouest à la recherche d’un meilleur salaire. Latins d’origine, ils ont préféré s’installer en Italie et en Espagne où ils sont deux à trois millions. D’autres ont préféré la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre ou la Suisse. Cette hémorragie de main-d’œuvre ne peut être contrebalancée que par une importation massive de travailleurs asiatiques qui se contentent du salaire roumain.

    (…) Le Point

    http://www.fdesouche.com/1197057-roumanie-le-pays-compte-sur-limmigration-pour-palier-le-manque-de-main-doeuvre-du-a-lemigration

  • Notre Dame : une sécurité qui pose question – Journal du mercredi 24 avril 2019

    Notre Dame : une sécurité qui pose question

    Une semaine après l’incendie de Notre Dame, la sécurité du chantier est sévèrement mise en cause. Le début d’un long feuilleton judiciaire qui devrait permettre d’établir les responsabilités des différents acteurs en présence.

    Elections européennes : Les Républicains reviennent dans le jeu

    A un mois du scrutin européen, Les Républicains regagnent du terrain… Une progression qui semble se faire au détriment du Rassemblement National alors que la majorité présidentielle voit ses intentions de vote stagner.

    Biodiversité : l’ONU tire la sonnette d’alarme

    Alors qu’une réunion au sommet sur la biodiversité doit se tenir à partir du 29 avril à Paris, près d’un million d’espèces animales et végétales seraient menacées d’extinction dans les prochaines décennies. Un danger pour la biodiversité mais également pour l’Homme.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/notre-dame-une-securite-qui-pose-question-journal-du-mercredi-24-avril-2019

  • Européennes : le Rassemblement national en tête

    rassemblement-national-9350-p1bis-600x329.jpg

    Nous sommes à un mois tout juste du scrutin, et le sondage quotidien de Paris Match vient de placer la liste du Rassemblement national en tête. Les réflexes de vote utile commencent à jouer, alors que le RN, malgré le pari osé de mettre à la tête de sa liste un tout jeune militant, peu connu, réussit sa campagne.

    Les sondages ne sont que des sondages. Quand ils sont bons, on les met en exergue, quand ils déçoivent, on rappelle que le seul sondage qui compte est celui des urnes. Mais l’enquête quotidienne de Paris Match a précisément la vertu d’être quotidienne et de refléter une certaine réalité. Cette enquête plaçait systématiquement le RN derrière LREM. Les courbes viennent de se croiser dans les chiffrages de vendredi. Certes l’enquête ne prend pas en compte « l’effet Notre-Dame ». Et d’autre part l’écart est encore faible : 0,5 %. Rien n’est donc définitif. Le RN est donné à 22,5 %, LREM à 22 %, LR à 14 %. Puis on trouve le peloton des « petites listes » susceptibles de décrocher des élus, actuellement dans l’ordre suivant : Ecologistes (8,5 %), « Insoumis » (7 %), PS (6,5 %), Debout la France (4,5 %). Toutes les autres listes sont néantisées.

    Ce sondage est évidemment prometteur pour le RN dans un contexte où le gouvernement a hystérisé l’affrontement entre « progressistes » et « nationalistes ». Que le « camp du mal » batte au poteau le « camp du bien » serait davantage qu’un symbole.

    D’autre part cette inversion des courbes risque de favoriser le vote utile. Et c’est sur ce terrain que les choses pourraient encore bouger, cristallisant les opinions sur les deux listes de tête. Le sondage peut réveiller les abstentionnistes, du fait de l’enjeu fort de cette première place, ce qui devrait profiter au RN, dont l’électorat est nettement plus jeune, moins fidèle au rituel des urnes. L’enquête de Paris Match retient l’hypothèse d’une liste Gilets jaunes, créditée de 3 % des voix. Rien ne dit qu’une telle liste sera constituée, et, dans une perspective de confrontation Macon-Le Pen, le vote utile risque là aussi de jouer en faveur de la liste RN. De même le décrochage des « insoumis » peut libérer au profit du RN des suffrages anti-Macron.

    Se déroule simultanément un combat pour le leadership à gauche

    Il y a enfin la problématique Debout la France. Le mouvement de Dupont-Aignan avait bien démarré sa campagne, réussissant à constituer un pôle souverainiste attractif, avec le CNIP et les chrétiens-démocrates. Mais l’élimination de sa liste d’Emmanuelle Gave, puis de Poisson, a brouillé son image de rassembleur. Le vote utile peut détourner vers le RN, voire vers les Républicains, une partie de ses électeurs. Le sondage semble traduire l’amorce de cette captation de voix : la liste n’est plus assurée d’attendre les 5 % qui donnent des élus.

    Et le vote utile en faveur de LREM ? En principe il pourrait venir des électeurs centristes. Mais la liste UDI (sorte de MoDem bis) ne décolle pas de son insignifiance électorale. Il pourrait venir de la gauche, mais se déroule simultanément un combat pour le leadership à gauche, qui polarise l’électeur militant et décourage les autres. Les atouts de LREM, pour un vote utile d’électeurs LR ou au PS en sa faveur, se situent dans la capacité de Macron à gérer les dossiers de l’incendie de Notre-Dame et de fin du grand débat, à gérer sa communication, surtout.

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 23 avril 2019

    https://fr.novopress.info/214350/europeennes-le-rassemblement-national-en-tete/

  • Philippe de Villiers, celui qui a dit : « Le roi est nu »

    Votre dernier livre sur l'Europe fait énormément de bruit. Auriez-vous touché à un dogme ?

    Depuis soixante-dix ans l’unifïcation européenne a été promue en tout cas comme un mythe, protégé par toutes les institutions de France et d'Europe, depuis l'université jusqu'à tous les sanctuaires de la pensée unique. Le mythe était accompagné d'une sémantique qui venait des États-Unis avec par exemple les « Pères fondateurs » - l'expression a été employée d'abord à propos de la Convention de Philadelphie. Le « commencement absolu de l'Europe » - cette expression-là est de François Fontaine, le rédacteur des Mémoires de Monnet - est une sorte de Big Bang, avec un noyau qui se serait détaché de la nébuleuse au moment de la déclaration Schuman du 9 mai 1950.

    J'ai découvert qu'en fait ce mythe est entièrement contenu dans les Mémoires de Monnet qui sont pour l'Europe ce qu'a été le Petit Livre rouge pour la Chine de Mao. J'ai découvert qu'il a été fabriqué par les Américains, commandé par les Américains, inspiré par les Américains, et financé par les Américains.

    Je savais en écrivant ce livre d'enquête et de révélations que j'allais susciter des tentatives d'exorcisme et une excommunication pour les blasphèmes qu'il contient. Je le savais et je l'ai fait - pour ça. Je sais, je sens que le mur de Maastricht va tomber à cause du décrochage des peuples et de la fragmentation de l'Europe, du fait de la révolte de l'Europe charnelle qui, elle, ne tombe pas dans le piège du multiculturalisme et du mondialisme. La violence des réactions depuis quelques jours est à la mesure du succès populaire du livre. Je ne m'attendais ni à l'une ni à l'autre.

    Alors même que tous les éditeurs expliquent que le mot « Europe » sur une couverture de livre est un remède à toute forme d'appétit pour les lecteurs, voilà que mon livre caracole. Pourquoi ? Parce qu'il y a une soif de vérité et que les gens sentent qu’on leur ment depuis soixante-dix ans. En face il y a une violence, qui se déplace dans la société de connivence du prêt-à-porter européiste.

    Que vous reprochent les adversaires de ce livre ?

    Ils balancent entre deux attaques sans s’apercevoir qu’elles se contredisent ils me taxent de « complotisme » ils me disent « on le savait déjà ». Ils ont de la chance - parce que moi, je ne le savais pas. Les révélations que je fais, je les fais à moi-même puisque j'ai découvert des choses que j'étais très loin de supposer. C'est bien pire que tout ce que je croyais.

    Le complotisme, c'est le contraire des faits des fantasmes, des contre-vérités, des théories, des mensonges. Moi, j'apporte des preuves, des documents : c'est la réponse au complotisme. Mais puisqu'on parle de complotisme, j'ai découvert, moi, que la construction européenne au fil du temps est ontologiquement conspirationniste. La « Ford connection » de Monnet était tenue au secret. Et le groupe Bilderberg qui travaillait au transatlantisme ? Astreint au secret. À la rue Martignac, un lawyer travaillait sous un escalier pour ne pas être vu des importuns - et pas n'importe quel lawyer le sous-secrétaire d'État de Kennedy George Bail. Ils s’appelaient le commando des conjurés. La méthode Jean Monnet, la méthode du voleur chinois, est établie sur le principe de l'opacité. Pour ce qui est du complotisme, je leur renvoie la patate chaude !

    « On le savait déjà » ? C'est très amusant comme attaque. Je l’entends partout. Mais alors pourquoi ne l’ont-ils pas dit ? On me dit « Il suffisait d'aller sur internet. » Je réponds moi, je ne vais pas sur Internet parce que je ne suis pas complotiste. Je me méfie de tout ce qui est sur Internet. Moi, je suis allé aux archives. Il se trouve que 90 % de ce que j'ai publié n’est pas sur Internet. Et ce qui est sur Internet, comme par exemple la photo de Walter Hallstein, devenu plus tard le premier président de la Communauté européenne, en feldgrau avec son colonel, quand Hallstein était officier instructeur en enseignement du nazisme, cette photo, je l'ai demandée au Bundesarchiv et on m’a fait payer 47 euros. Cela veut dire deux choses. Pourquoi personne ne l'a-t-il jamais demandée ? Elle est accessible. Et en même temps, on ne peut pas me dire que c'est faux : c'est le Bundesarchiv.

    Cette accusation, « on le savait déjà », est pulvérisée par le succès du livre qui montre qu'ils avaient bien de la chance de le savoir déjà, les gardiens du temple, oui, du temple du mensonge ! En fait, c est un argument dévastateur pour eux et je souhaite qu'ils continuent à l'utiliser. Nous, nous ne le savions pas. Comme on dit chez moi « T'as bé de la chance »

    En fait, on a voulu faire exploser l'Europe chrétienne, mais on l'a remplacée par une autre religion, une « quasi religion » comme vous l'écrivez.

    Rémi Brague, qui a fait un livre remarquable sur l'Europe, a dit ceci « Être européen, c'est être romain : c'est avoir en amont de soi un classicisme à imiter et avoir en aval de soi une barbarie à soumettre » L'Europe a développé une civilisation, chrétienne. qui elle-même s'est établie sur deux principes : le principe de la famille, la première sécurité sociale, celle qui englobe toutes les autres, et le principe de la nation éducatrice des peuples. L'Europe sans corps d'aujourd'hui pour la première fois de son histoire immolé son enveloppe charnelle, et en même temps son enveloppe spirituelle. Elle échappe à la physique et à la métaphysique d'un continent, aujourd'hui, le mondialisme hédoniste fait le vide et le mondialisme islamiste le remplit. Mais dans toutes ses fibres l'Europe reste attachée à une civilisation qui n'a pas seulement les racines chrétiennes, mais aussi un rayonnement chrétien.

    Dans le viseur, l'Europe chrétienne

    J’ai été très marqué par la réponse à la question sur l'État de droit que j'ai posée à Viktor Orbân. Je lui ai dit à Bruxelles, ils vous reprochent de ne pas respecter l'État de droit - ce processus normatif aux mains des lobbies et qui échappe à toute forme de contrôle populaire ? Il m'a répondu ceci « C'est bien pire que ça, ce qu'ils me reprochent c'est que moi, je veux faire respecter le droit à la continuité historique, le droit à la protection des plus faibles - c'est-à-dire le droit pour un enfant d'avoir un père et une mère le droit d'écrire dans notre Constitution que la Hongrie a un héritage chrétien avec saint Etienne, et enfin le droit de protéger notre frontière » Tout ce qui a défini la civilisation européenne dans la relation entre l'homme et l'infini est contredit par cette Europe sans tête, sans corps, sans racine et sans âme.

    Et je vais plus loin. Un jour, Jean-François Deniau, le rédacteur du Traité de Rome, m'a glissé à l'oreille « Au moment de l'ultime rédaction on m'a demandé de rédiger un texte soigneusement ambigu avec deux principes actifs, la liberté de circulation et la non-discrimination. » Ces deux principes ont ensuite été actionnés par le juge Lecourt, président de la Cour de justice de l'Union européenne, qui disait « Le droit européen est porteur de charges dynamiques à effet différé. » Ces deux principes ont finalement rendu tout leur jus deux grades de radium. Le premier principe, la liberté de circulation, a porté la fin de la frontière physique qui elle-même a produit l'homme remplaçable, nomade, la société multidéculturée. La non-discrimination a fait disparaître la frontière anthropologique entre les sexes, entre la vie et la mort, entre l'homme et l'animal et même entre l'homme et le robot, et a donc produit l'homme désaffilié, la fabrique de l'homme de sable un homme sans humus et sans ciel.

    Et donc pendant longtemps, l'Europe a été considérée par ses grands prêtres et tous ceux qui faisaient la génuflexion oblique du dévot pressé comme une religion de substitution. Donc, je suis blasphémateur, chaque mot de mon livre est considéré comme un juron. Il ne fallait pas dire la vérité.

    Vous faites remarquer que la soi-disant construction européenne est en réalité une déconstruction. À travers cela on devine que vous imaginez une possible bonne construction européenne. Quels en seraient les contours ?

    Le mur de Maastricht va tomber, puisque le rêve de la fusion des nations s'est désintégré dans le cœur des peuples. Nous sommes entrés dans un nouveau monde qui est celui de la post-mondialisation. Regardez par exemple les écolos ils parlent du retour aux circuits courts. C'est leur retour à la terre à eux - l'idée d aller chercher ses œufs à la ferme. Cette idée-là est simple, c'est l'idée de bon sens rapatrier le travail, la production, etc. Ce qui est dans l’air du temps aujourd'hui, ce sont les filtres pacificateurs que sont les frontières, les souverainetés et le droit à la continuité historique, et le contrôle de nos gouvernants qui n’est pas possible avec l'Europe sans corps et la gouvernance acéphale. Ce qui est dans l'air du temps, c'est le souverainisme. Et celui-ci arrive chez nous, avec retard, mais il arrive. On aurait pu, s'il n'y avait pas eu Monnet, Schuman et les Américains, faire une Europe de l’Atlantique à l'Oural, une Europe continentale. C'est cette Europe qu'il faudra faire. On ne peut pas faire une Europe sans la Russie. Elle sera établie sur la coopération. Si par exemple, on avait fait un internet sur le modèle de la coopération comme on a fait Ariane et Airbus, on ne serait pas soumis aux GAFA. Et elle sera fondée sur les nations, qui sont à l’échelle du monde le seul canal à visage humain des solidarités post-familiales. La nation est une famille de familles une famille de souvenir et de projection.

    Quand on me demande « Alors, il faut sortir de l'Europe ? », je dis « Non, il faut y rester » Faut-il sortir de l'Union européenne ? Ce n’est même pas nécessaire, elle va s’effondrer. De toute façon, le Brexit donne le la, les fractures vont suivre. Et je vais vous dire pourquoi le mur de Maastricht va tomber parce que jamais l'Europe de l'Est n'acceptera d'islamisation, j'en suis convaincu.

    C'est simple. Conversation avec Orban. Il me dit « Il y a une différence entre vous et nous, entre Macron et moi. » (C'est un scoop, je ne l'ai pas écrit dans mon livre !) Il m'a dit « Macron se demande "qu’est-ce que je fais avec l'islam" et moi je dis, "qu’est-ce que je fais pour éviter d'avoir à me poser cette question" »

    Si on regarde l'Union africaine, les Unions qui se font en Amérique, toutes ces unions de libre-échange, mais aussi le Traité transatlantique et le Traité transpacifique où l’on crée des commissions et des tribunaux supranationaux, et même l'Union eurasiatique calquée sur le modèle de l'Union européenne, ne reste-t-il pas malgré le souverainisme qui pousse partout ce risque d'aller vers la mondialisation, sur fond de lutte contre le « réchauffement » ?

    L évolution du monde n’est pas du tout celle-là, n’en déplaise à tous les tenants de la fraternité cosmique et climatique. L'évolution du monde va soit vers le concert des nations au sens westphalien du terme, soit vers la coopération des nations, soit encore vers l’équilibre et le déséquilibre entre les nations. Exemple concret la Russie est une grande nation, elle est souveraine, elle entend être respectée, elle se détourne de l'Europe pour regarder vers la Chine. Les États-Unis sont une grande nation, qui va connaître dans le siècle qui vient de très grandes difficultés mais qui considère l'Europe comme un problème et non plus comme un sujet, et qui maintenant regarde vers la Chine. Même le Turc Erdogan, qui est souverainiste pour la Turquie avec de vagues souvenirs ottomans, nous tient la dragée haute et nous fait payer une dîme léonine pour faire de la rétention de migrants.

    Au milieu de tout ça il y a l'Europe « intégrée ». L'Europe est devenue une cible. Elle est considérée par les États-Unis comme une colonie qui regarde son gouverneur avec fascination - la preuve, c'est qu'au mois de janvier la Commission a relancé les négociations sur le Traité transatlantique. La Commission s’est laissé infiltrer par les GAFA qui sont les premiers lobbies de Bruxelles. Et la Belgique continue d'acheter ses F-35 aux États-Unis. Poutine reprend la phrase de Kissinger « L’Europe, quel numéro de téléphone ? » car il nous considère comme un nain politique qui ne pèse plus. Il ne s'intéresse plus du tout à nous. Les pays islamiques, eux, nous considèrent comme un déversoir à surpopulation - bientôt, l'Algérie ! Et la Chine prend une partie de l'Europe, la plus intéressante pour elle, et elle fait les Routes de la soie elle nous considère comme un terrain de jeu. L'Europe est en train de sortir de l'histoire. Hallucinant !

    J'ai été fascinée par l'insistance des médias à montrer les flux migratoires. En 2015, on a vu les colonnes de migrants arriver. J'arrive difficilement à croire qu'on ait pu imaginer que cela ne susciterait pas de rejet. Pourquoi a-t-on pris ce risque ? Parce que c'est dans l’ADN de l'Europe idéologique. L'Europe est dirigée par des « juges éclairés » qui sont idéologiquement multiculturalistes, des commissaires qui sont mondialistes, et des hauts fonctionnaires qui sont apatrides. Tout ce petit monde veut vivre l’expérience ludique d'un changement de population. Mais cela va plus loin. Il y a un islamo-capitalisme qui s'est maintenant installé dans le grand patronat on l'a vu avec l'affaire Décathlon. En fait le capitalisme mondialisé, financiarisé, est sans scrupule, et il fait pression sur Bruxelles, avec succès, pour faire venir une main d œuvre à bas prix, comme à la fin de l'Empire romain, et provoquer une baisse des coûts de production.

    Toutes ces forces à la fois juridiques et politiques, toutes les grandes organisations mondiales sont aujourd'hui infiltrées par les puissances privées. C'est simple quand vous n'avez plus la puissance publique, vous avez des puissances privées légales et illégales, avec des suzerainetés transnationales - les GAFA - qui pèsent plus lourd que n'importe quel État. Dans le système européen, les élus politiques obéissent à des bureaucraties supranationales qui elles-mêmes obéissent à des puissants intérêts privés.

    Il y a un accord profond entre l'idéologie et l'intérêt mercantile - l'idéologie mortifère qui conduit à la stérilisation démographique, et l'intérêt mercantile qui conduit à l'invasion démographique. C'est le chassé-croisé entre l’avortement de masse et l'immigration de masse. Mais l'immigration de masse, ne nous trompons pas, c'est le patronat qui la veut. C'est le capitalisme mondialisé qui est un capitalisme déraciné. Il n'y a rien de pire, de plus dangereux - pas besoin d'être marxiste pour le dire - que le capitalisme déraciné. Dans le capitalisme déraciné, ce n’est plus l'homme qui conduit l’entreprise, c'est le seul profit financier aveugle, abstrait, anonyme. L’économie mondialisée est une économie qui a besoin de l’immigration pour doper les dividendes des fonds de pension. À l’origine du « Wir schaffen das » de Merkel, le 31 août 2015, il y a le patronat allemand.

    Vous avez écrit il y a quelques années : Le moment est venu de dire ce que j'ai vu, et aujourd'hui, celui-ci. Le premier livre était-il un point de départ à tirer le fil, ou le moment n'était-il pas venu de tout dire à ce moment-là ? Y a-t-il une suite dans votre réflexion ou une suite dans vos découvertes ?

    Le moment est venu de dire ce que je n’avais pas encore dit. Et d'ailleurs, je n’ai pas encore tout dit. Mes adversaires devraient s'inquiéter parce que j’ai la plume rapide, agile, de plus en plus rapide, de plus en plus agile, et de plus en plus libre. Et en plus, j'ai pris goût à la littérature. J'ai aussi rencontré un lectorat - et c’est beaucoup plus agréable quand on signe un livre d'avoir en face de soi un lecteur que d'avoir en face de soi un électeur, parce qu'un électeur vous dit « Pauvre con » alors qu'un lecteur vous dit « Ah, quelle joie ! J'ai lu tous vos livres ».

    Vous parlez d'autant plus de la chose politique que vous n'êtes plus un homme politique - au sens électoral du terme. Ne peut-on aller au fond des choses lorsqu'on est en politique ? Vaut-il mieux, comme Platon sortant de sa caverne, éduquer une nouvelle génération ? C'est une excellente question. Mon sentiment profond est que dans le système politique actuel vous ne pouvez pas durer dans la vérité. Si vous dites la vérité vous êtes immédiatement trahi. Et si vous dites la vérité, vous êtes forcément minoritaire, puisque la vérité est toujours minoritaire. Il se trouve que ce sont toujours les minorités qui font l'histoire, parce que les victoires idéologiques sont des percées conceptuelles qui précèdent toujours les victoires politiques. Les fabricants de terreau sont toujours plus décisifs que les jardiniers. C'est un luxe d'être jardinier. Quand on bine, c'est qu'il y a quelque chose à biner. La politique est vide aujourd'hui : elle est vide, et il y a des chiens de garde - on pourrait dire des VOPO. Il y a des miradors partout autour de la « cage aux phobes », et donc vous ne pouvez plus rien dire, sinon vous terminez en guenilles ou en prison. Si aujourd'hui vous dites que vous êtes contre le mariage homosexuel et contre l'avortement, vous faites deux pour cent. J'ai vécu ça, donc je suis parti - quand j'ai compris que de toute façon la règle du jeu, c'est d'être majoritaire et que pour être majoritaire il faut faire de tels compromis, pour ne pas utiliser le mot compromissions. J'ai compris que la politique ça devient de la gymnastique plus que de la dialectique. Cela veut dire qu on cherche à cacher des demi-vérités et qu'on est entré dans la voie du demi mensonge. Il faut des mutual accommodations.

    En revanche, j'estime que quelqu'un qui a fait autre chose dans sa vie que de la politique, et qui est reconnu pour sa réussite avec le développement d'une entreprise mondiale qui s’appelle le Puy du Fou, a le devoir de mettre le nez au-dessus des lauriers qu'il reçoit et de prendre des risques, plutôt que de vieillir dans le confort poisseux des vieux capricieux qui chaque matin sirotent leurs petits succès à la paille de la vanité. L’aube de chaque jour portait vers moi le vers de Musset « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle », sauf s'il a la lyre et la voix de Néron. Je vois mon pays qui brûle, j'ai été lanceur d'alerte quand j'étais en politique - le combat pour la vie, les abeilles, les mosquées de Roissy, Maastricht, la Constitution de 2005, etc. - j'ai fait ce que j'ai pu. Ma nouvelle vocation, ma vocation tardive, c'est d'être un sonneur de tocsin. Pour un Vendéen, c'est bien. C'est une belle fin. Avant que le muezzin n'arrive.

    ) Philippe de Villiers, J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu,

    Propos recueillis par Jeanne Smits monde&vie 21 mars 2019