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géopolitique - Page 535

  • [Revue de presse] Questions internationales #79 et 80: Le réveil des frontières, des lignes en mouvement

    2897454109.gifLa revue Questions internationales, éditée par la Documentation française propose un double numéro pour les mois de mai à août 2016 autour d'un sujet aussi important qu'épineux : les frontières. C'est en tout cas un sujet essentiel, la planète comptant 252 000km de frontières internationales terrestres d'après Michel Foucher, géographe, ancien ambassadeur et titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d'étude mondiale.

    Le présent numéro est d'emblée à intégrer dans toute bonne bibliothèque tant il est vivifiant et loin de la propagande mainstream du petit milieu journalistique parisien et des réseaux qui financent les No Borders. Le dossier se structure autour de quatre grands thèmes : « De l'utilité des frontières », « Frontières et lignes liquides », « Quelques questions frontalières dans le monde » et « Définir et défendre les frontières en Europe ». A ces grands thèmes, la revue adjoint d'autres sujets dans sa rubrique « Question européenne », dont un article sur l'islam politique, une rubrique « Regards sur le monde » qui traite entre autre des défis sécuritaires et humanitaires en Jordanie et enfin une rubrique qui ne manquera pas d'intéresser certains de nos lecteurs avec « Les questions internationales à l'écran » autour de deux articles, « James Bond, géopolitique et cartographie » et « Franchir les frontières européennes au cinéma ».

    C'est donc un double numéro d'une très grande richesse et qui est marqué par un grand sérieux et une grande rigueur scientifique.

    A propos de l'islam politique, l'article « L'islam politique existe-t-il en Europe ? » (p.149 à 153), les auteurs, Samir Amghar et Khadiyatoulah Fall proposent une contribution autour des Frères Musulmans. Nous y apprenons par exemple la proximité de Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif contre l'islamophobie en France, avec l'Open Society Institute de Georges Soros comme nous en avons parlé dans un précédent article.1 Ce qui pourrait accréditer la thèse d'une proximité entre l'entourage d'Hillary Clinton et les Frères Musulmans.

    Quant aux frontières, notion qui se distingue de celle de ligne, nous retiendrons quelques éléments  importants qui seront utiles à nos lecteurs.

    D'après le rédacteur en chef de la revue, Serge Sur qui est également docteur en droit et agrégé de droit public, auteur d'un très grand nombre d'ouvrages et d'articles traitant de questions d'actualité, des relations internationales et de géopolitique « le terme vise toute forme de séparation entre des espaces et, de façon métaphorique, tout type de coupure, spatiale ou non, y compris dans le royaume de l'imaginaire. » (p.4). Il ajoute dans cet article introductif intitulé « Lignes et frontières, tout bouge » : « Au sens plus restreint, celui du droit international, la frontière est une ligne, juridiquement construite, qui sépare deux ou plusieurs États souverains, ou un État d'un espace international ; ce qui est le cas de la mer territoriale. C'est dire qu'elle est intimement liée à l'existence de l’État et qu'il n'y a pas de frontière sans État. » (p.4). De fait que « Derrière la remise en cause de la frontière, sa cache celle de l’État et plus spécialement de l’État-nation. » (p.5). Remise en cause idéologique – l'auteur de l'article use du terme - appuyée par des constructions continentales (de type Union européenne), par la mondialisation et par la dynamique technologique (nous penserons spontanément au numérique).

    Pour Michel Foucher, dans son article « A quoi servent les frontières ? », « Les frontières internationales sont un périmètre de l'exercice de la souveraineté des Etats qui composent le système international et l'un des paramètres de l'identité des nations.[…] Un monde sans frontière ne serait pas vivable. » (p. 14)

    Quant à Paul Klötgen, maître de conférence à la faculté de droit, sciences économiques et gestion à l'université de Lorraine, il rappelle que « la notion de frontière est juridique. Le droit définit les frontières – lignes, zones, réseaux, groupes … - de manière souple et évolutive. […] elles [les frontières] délimitent – plus qu'un espace de souveraineté – un espace de juridiction au sein duquel pourra être dit – et imposé – ce qui est juste, droit et écarté ce qui ne l'est pas. » (p. 22).

    Autre approche intéressante, celle de Laetitia Perrier Bruslé, maître de conférences en géographie, membre du PRODIG (Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique) à l'université de Lorraine. Son article, « La frontière comme construction sociale » motive son approche en précisant que « La frontière n'est pas une ligne intangible dans le temps et dans l'espace. Elle est aussi une construction sociale, modelée par les discours et les pratiques d'une pluralité d'acteurs, de l'Etat aux habitants de la frontière. » (p.51). Par exemple dans les discours qui définissent l'identité et l'altérité. « La frontière et l'identité sont dans une relation de co-production permanente, la première traçant les contours de la seconde, qui elle-même renforce la première. Elles sont reliées comme la poule l'est à l’œuf sans qu'on puisse dire laquelle précède l'autre. C'est dans le registre des représentations que se noue la symbiose, ce qui a été maintes fois souligné à propos de la construction de l'édifice Etat-nation-territoire. » (p. 52). Des éléments liés aux représentations, des barrières mentales, peuvent donc s'ajouter aux frontières juridiques des États. On reconnaît l'héritage de la géographie des représentations, en particulier la géographie des représentations mentales pour le cas présent, qui doit beaucoup à La région, espace vécu,d'Armand Frémont, paru en 1976.

    Les régions frontalières sont d'ailleurs particulièrement au cœur des enjeux liés aux frontières et comme le note Christophe Sohn, géographe, chercheur au Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) dans son article « La frontière : un atout dans un monde globalisé », les frontières conduisent à « une intensification de l'urbanisation des régions frontalières et l'émergence de nouvelles formes de coopération et d'interaction transfrontalière. » (p.37). En un mot, la frontière est désormais une ressource. Une ressource dont peuvent tirer profit les États dans un contexte de mondialisation, ce dont ne se privent pas les deux grandes géants du capitalisme : les Etats-Unis et la Chine. Qqu'on songe au phénomène, désormais ancien, des maquiladoras à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Ces considérations appuient le propos de Michel Foucher page 15 : « Limite, la frontière est un lieu d'interaction ».

    C'est particulièrement l'article de ce dernier qui aura attiré mon attention, identifiant six lignes directrices dans la problématique frontalière contemporaine (la territorialisation des océans (ex : Arctique, Asie du sud-est), la persistance ou l'aggravation des tensions (Moyen-Orient, Afrique, …), le développement des pratiques de durcissement (Amérique du nord, Europe, Asie du sud), la poursuite de la délimitation (via par exemple la cour internationale de justice), la prégnance des questions migratoires et le désenclavement), quatre tendance à l’œuvre dans la longue durée (la réaffirmation des frontières internationales, terrestres et maritimes dans un monde d’États souverains, la permanence des enjeux de l'exercice des fonctions régaliennes de base, la remise en cause des statu quoterritoriaux par certains États et la multiplication des franchissements) ou encore quatre types de régimes de séparation frontalière (les barrières et murs installés dans les territoires disputés et ayant une fonction de sécurité et de délimitation pour mettre fin à une contentieux territorial (Line of control du Cachemire), les murs et barrières dans des territoires disputés être les États mais où persistent des tensions ethniques, démographiques ou politiques (Irlande du nord), les barrières issues d'un conflit militaire (ex : Chypre) et le durcissement d'un régime frontalier (exclaves de Ceuta et Melilla)).

    L'auteur conclut son article de la meilleure façon qu'il soit :

    « Objets géopolitiques par excellence – en tant que « du politique inscrit dans l'espace » -, les frontières servent à différencier le dedans du dehors et délimitent des appartenances. Le «  retour » des frontières – ouvertes mais maîtrisées – marque l'exigence du primat du politique et du symbolique sur le jeu déstructurant d'une globalisation économique sans limites.

    Et si un monde réputé sans frontières advenait, il deviendrait bien vite un monde borné. On peut se demander si la destruction des limites n'a pas pour résultat l'émergence d'une multitude de bornes nouvelles. Peut-être est-ce parce qu'il ne supporte plus les limites que l'homme moderne ne cesse de s'inventer des bornes. Auquel cas, il ferait l'échange de bonnes frontières contre les mauvaises. » (p. 21).

    Peut-on faire plus clair et plus limpide ? Michel Lussault avait déjà noté que la libre circulation des personnes avaient conduit à renforcer la gestion des flux dans certains lieux. La technique du queuing théorisée par les anglo-saxons dans les années 50 et le contrôle exercé sur les passagers aux aéroports en sont deux exemples2. En effet, comme l'indique Serge Sur dans son article introductif, la frontière apparaît souvent comme « contre-nature » alors que dans le même temps elle est un filtre avec une double dimension d'ouverture et de fermeture. La frontière est une protection (inviolabilité, intégrité et intangibilité – p. 9 et 10). La frontière est aussi gage de l'existence d'une identité, portant en elle l'image de l'enracinement, de la stabilité, de la pérennité de l’État. La disparition des frontières ne coïncide donc absolument pas avec une disparition des territoires, mais bien au contraire à la production de nouveaux territoires dont les limites peuvent échapper au droit. C'est aussi ce qui conduit à une dialectique entre la négation de la frontière et l'édification des murs. Le mur est un obstacle physique qui s'ajoute à un obstacle juridique, déjà existant, mais invisible. Face à une mondialisation productrice de territoires, les États peuvent avoir tendance à réaffirmer, par le mur, des territoires nationaux, aux frontières juridiquement reconnues par le droit international. État, nation et frontières vont ensemble comme on l'a dit. La France en est un parfait exemple puisque cette question de la frontière a pu conduire à la réalisation du pré-carré de Vauban, au mythe de l'hexagone ou à celui de la frontière rhénane.

    « En ces vases clos [dessinés par les frontières], la nation fermente »3 et comme le rappelle le dossier, même les pays issus de la décolonisation se sont appropriés les frontières et ont tous leur drapeau, leur hymne ou leur fête nationale. L'article de Vincent Hiribarren, maître de conférence en histoire de l'Afrique contemporaine au King's College de Londres, « Les frontières en Afrique subsaharienne » (p. 82 à 88) permet d'ailleurs de nuancer les approches partisanes et les clichés sur les frontières en Afrique.

    S'attachant aussi à traiter de nombreux autres sujets, dont le Donbass, la frontière russo-finlandaise, les frontières à l'heure d'internet, les frontières aériennes ou encore le nouveau découpage des océans, ce numéro est une très bonne remise à niveau et aussi une mise au point sur le sujet, loin des débats politiques et des clichés journalistiques.

    Jean / C.N.C.

    Notes :

    1 L’œcuménisme contre la nation et les Européens (http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/08/0... )

    2 L’Homme spatial. La construction sociale de l’espace humain (Seuil, 2007), De la lutte des classes à la lutte des places (Grasset, 2009) et L’Avènement du monde. Essai sur l’habitation humaine de la terre (Seuil, 2013).

  • Trump : la révolte des héritiers

    Il y a deux semaines Trump gagnait brillamment l’investiture à la présidence des Etats-Unis. Puis il s’est effondré.

    Tel le boxeur qui ne sait pas qu’il gagne dans des matchs truqués, Trump n’a pas compris que les médias, qui l’avaient d’abord soutenu pour semer le chaos chez les républicains, ne sont plus ses amis depuis la fin mars, lorsqu’il s’est fait piéger à la télévision sur les « punitions »à imposer aux femmes qui avortent. Il en a perdu le Wisconsin, ce qui a brisé sa réputation d’infaillibilité. Il s’est repris, a réorganisé son équipe et a gagné 7 primaires « ouvrières » d’affilée entre le 19 avril et le 3 mai, date de sa victoire de l’Indiana qui, de facto, lui a donné l’investiture. Puis il s’est déconcentré à nouveau, cette fois-ci en attaquant un juge américain dont les parents étaient mexicains. Il a vu les républicains tentés de le rejoindre retourner dans leur trou, et s’est épuisé à se rabibocher avec l’arrogant establishment parlementaire qui découvrait qu’après tout, il avait besoin de l’oseille de leurs camarades capitalistes. Deux mois de campagne perdus, de sabotage et de recul dans les sondages…

    Il s’est repris une fois de plus, a gagné le soutien du patron du parti, Reince Priebus, qui lui a offert logistique, ressources et intermédiation avec les caciques. Résultat : brillant succès de la convention républicaine de Cleveland, en juillet. À cette époque, il passe largement en tête dans les sondages, tandis que Hillary, blessée mais non tuée par le FBI, panique. Tout le monde pense que (enfin !) il va gagner : la convention lui a taillé un costume d’homme d’État au-dessus de la mêlée ; il n’a plus qu’à surfer sur la vague. Et, surtout, son remarquable discours ne demande plus qu’à être répété, segmenté, décliné, urbi et orbi, adesso basta !

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  • Julian Assange : "Hillary Clinton a encouragé la vente d'armes à l'EI"

  • Quelque chose se prépare dans le sud syrien...par les USA et Israël

    Les Américains et leurs alliés en Syrie ne vont pas rester les bras croisés face à l’exploit réalisé par l’armée syrienne et ses alliés, russe, iranien et Hezbollahi dans le nord de la Syrie.
    Cet exploit qui verra dans les prochains jours la libération de la totalité de la ville stratégique d’Alep a sans doute redistribué des cartes, et pourrait être perçu comme un facteur qui altère l’équilibre des forces établi sur le terrain. A l’avantage bien sur du gouvernement syrien, dont la position aux pourparlers se verrait assurément renforcée.
    Selon le journal libanais al-Akhbar, plusieurs indices relevés récemment laisseraient croire que le rééquilibrage devrait se faire dans le sud de la Syrie, frontalier avec la Jordanie et la Palestine occupée par Israël.
    Il y a eu entre autre la déclaration du secrétaire d’état américain à la Défense Ashton Carter qui a déclaré que « la coalition conduite par les USA contre Daesh cherchera l’occasion d’attaquer ce groupuscule dans le sud syrien ». Sachant que la présence de cette milice wahhabite takfiriste dans cette région est plutôt modeste.
    Et il s’est passé aussi un retrait plutôt suspect du front al-Nosra de ses positions situées dans le camp palestinien de Yarmouk qu’il se partage avec Daesh dans la province ouest de Deraa.
    Mais l’indice le plus révélateur est sans aucun doute les divulgations des médias israéliens selon lesquels les deux armées américaine et israélienne s’apprêtent à effectuer ensemble des manœuvres militaires dans le désert du Néguev, au sud de la Palestine occupée. Qualifiées de « grande envergure », ces exercices seront composés et simuleront des combats dans des zones résidentielles et des parachutages de forces dans les lignes arrière.
    En même temps, l’armée israélienne a décidé d’augmenter sa soi soi-disant « aide humanitaire » fournie au Syriens en ouvrant la frontière du Golan occupé à la Syrie, face aux régions occupes par les milices dans le sud syrien.
    Dans les rapports israéliens, il est question que Tsahal est en train d’étudier une demande qui a été faite par l’association d’aide aux réfugiés Amalia, présidée par l’homme d’affaires israélo-américain Moti Kahana pour élargir « son activité humanitaire » en Syrie.
    Dans un entretien avec le quotidien israélien Yediot Aharonot il a fait part que l’un des objectifs de son organisation est d’établir une zone sécuritaire dans le sud syrien. Il devrait s’y mettre une fois l’armée israélienne lui a donné son feu vert. Les ambitions de ce projet sont bien grandes et évoquent déjà une intervention et un contrôle par procuration du sud syrien.
    Par contre, aucune intervention de l’armée israélienne ne semble envisagée dans le sud syrien. Son rôle se limitera au soutien en renseignements et parfois à des opérations ponctuelles aériennes effectuées par ses bombardiers ou drones.
    La Jordanie devrait part au projet ainsi que les milices armées qui se trouvent dans cette région et qui lui sont d’ailleurs affiliées. Des unités pourraient aussi être amenées de l’extérieur.
    Plus qu’un rééquilibrage avec le scénario qui s’est passé dans la nord syrien, Américains et Israéliens s’attellent de fin en comble pour empêcher qu’il ne se répercute dans le sud. D’autant que le président syrien Bachar al-Assad et le numéro un Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avaient menacé de lancer des opérations de résistance contre l’occupation israélienne dans cette région.
    Depuis deux jours, l’agence iranienne Fars News a publié la photographie d’un commandant des forces bassidjs, armée de volontaires, le général Mohammad-Rida Naghdi. Il regardait à travers ses jumelles les hauteurs du Golan occupé, à partir d’une région de Quneitra au sud-ouest de la Syrie.
    C’est la première fois qu’un haut responsable iranien visite officiellement cette zone, depuis la mort d'un général iranien et de 5 combattants du Hezbollah, tués en 2015 dans un raid israélien, s’est contenté de préciser l’agence.

    L.Mazboudi al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuyAlpyVZZcpPEXkue.shtml

  • La phrase choc de Trump : « les guerres d’Hillary Clinton ont semé le terrorisme de l’EI dans le monde »

    Donald Trump n’a vraiment pas sa langue dans sa poche ni peur de toucher à des tabous. Sa dernière saillie contre Hillary Clinton fait beaucoup de bruit… et pas pour rien.

    « Les guerres d’Hillary Clinton au Moyen-Orient ont provoqué des destructions, le terrorisme et l’État Islamique dans le monde. »

    C’est le tweet du candidat républicain le plus lu et relancé.

    Les Américains commenceraient-ils à se poser de sérieuses questions sur le bien-fondé des guerres impérialistes des États-Unis?

    Francesca de Villasmundo

    https://twitter.com/realDonaldTrump/status/758873961425805312

    http://www.medias-presse.info/la-phrase-choc-de-trump-les-guerres-dhillary-clinton-ont-seme-le-terrorisme-de-lei-dans-le-monde/58905

  • Syrie: Alep en voie de libération, la Russie domine la situation mais les USA poursuivent leur jeu trouble. Analyse

    La ville d’Alep, bastion des islamistes depuis 2012, aujourd’hui assiégée par l’armée syrienne, devrait être libérée prochainement, à cet effet la Russie a ouvert quatre couloirs humanitaires pour secourir et évacuer la population. En marge de ce nouveau succès de la politique russe en Syrie, un autre accord de coordination militaire est annoncé entre la Russie et les USA dans lequel le rôle du Front Al-Nosra est sujet à caution.

    Opération humanitaire

    Alors que l’Est d’Alep, détenu par les islamistes depuis 2012, est depuis le 17 juillet complètement assiégé par l’armée syrienne, le général Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a annoncé jeudi le lancement d’une « opération humanitaire de grande ampleur », avec la création de quatre couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à rendre les armes. Le ministre a précisé que « les civils pris en otage par les terroristes ainsi que les combattants souhaitant déposer les armes » pourraient emprunter ces corridors. Le corridor du Nord, sur la route du Castello, devant permettre « le passage en sécurité des combattants armés », a-t-il ajouté, assurant qu’il s’agissait uniquement« d’assurer la sécurité des habitants d’Alep ». Le ministre russe de la Défense,  qui a dit agir sur ordre du président Poutine, annonçait en même temps que des aides médicale et alimentaire seraient véhiculées par ces couloirs humanitaires.

    L’opération a débuté le 28 juillet.

    L’Express rapporte aujourd’hui que « Selon l’armée russe, 14 tonnes d’aide humanitaire (produits alimentaires, médicaments et produits de première nécessité) ont été livrés « dans la zone des points de passage » et 2 500 kits d’aide humanitaire ont été largués sur les quartiers est d’Alep.

    Évacuation difficile des 250 000 habitants pris en otage

    L’ex-capitale économique de Syrie est divisée depuis 2012 entre les quartiers de l’Ouest de la ville sous le contrôle de Damas, et les quartiers de l’Est dans lesquels les insurgés sont retranchés. La reconquête des quartiers de l’Est est en pleine exécution, mais les islamistes s’obstinent à résister âprement, malgré un appel à déposer les armes de la part des autorités de Damas; en effet, le président Bachar el-Assad a décrété jeudi une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes:  « Toute personne portant les armes (…) et étant recherchée par la justice (…) est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret », indique le décret, qui précise que serait exemptée de sanction toute personne qui aura libéré, sans contrepartie, un otage qu’il détenait. Mais les menaces de l’encadrement islamiste empêchent les combattants de déposer les armes et les civils d’emprunter les corridors humanitaires comme ils le souhaiteraient parce qu’ils sont retenus contre leur gré pour servir de boucliers humains.

    « Pour le moment, on ne peut pas dire que les terroristes se rendent massivement »,constatent les miliciens qui combattent avec l’armée syrienne, « Mais ces dernières 48 heures, plusieurs dizaines de djihadistes se sont rendus dans les quartiers de Salaheddine et de Cheikh Maqsoud »

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  • "Les crimes US ne sont pas couverts par les médias"

    Pourquoi les médias occidentaux passent-t-ils sous silence les massacres perpétrés par la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie?

    Les médias aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ne sont pas indépendants: ils constituent une partie intégrante de l'élite politique à Washington et à Londres, leur tâche étant de formater l'opinion publique, estime Marcus Papadopoulos, rédacteur du magazine Politics First.

    La Syrie a lancé un appel à l'Onu, affirmant que 45 civils avaient été tués et 50 blessés dans des frappes aériennes américaines effectuées jeudi près de la ville de Manbij près d'Alep. Le commandement central américain Central Command (CENTCOM) a admis que les frappes aériennes avaient "peut-être fait des victimes civiles", mais n'a pas fourni de chiffres.

    La Grande-Bretagne et les Etats-Unis se posent en "phares de la civilisation, en protecteurs des droits de l'homme et de la démocratie". Les médias sont censés créer cette image, aussi n'est-il pas surprenant que les informations sur les massacres de civils par les forces armées américaines ne soient pas convenables pour eux.

    Selon lui, la Syrie ne pourra sans doute pas obtenir de l'Onu une condamnation officielle des frappes aériennes de la coalition américaine, car la Grande-Bretagne et les Etats-Unis mettront un veto sur une résolution en ce sens, estime M. Papadopoulos.

    "Nous vivons malheureusement dans un monde où les crimes du gouvernement américain ne sont pas relayés à l'audience occidentale", a indiqué l'expert. 

    https://fr.sputniknews.com/international/201607311027091036-usa-medias-crimes-silence/

  • Journal du Vendredi 29 Juillet 2016 : Terrorisme / La radicalisation entre la toile et les barreaux

  • La France a tué 164 civils dans un raid en représailles à l’attaque de Nice

    Le représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, Bachar Al-Jaafari, a revu à la hausse le bilan des victimes des frappes françaises après l'attentat du 14 Juillet, et alerté sur les conséquences humanitaires des raids de la coalition.
    Profitant de son intervention au Conseil de sécurité des Nations unies lundi 25 juillet, le diplomate syrien Bachar Al-Jaafari a annoncé que le raid aérien français mené en Syrie, en représailles à l'attentat de Nice du 14 Juillet avait causé la mort de 164 villageois – soit près de deux fois le nombre de victimes de la Promenade des Anglais. Le diplomate a regretté le manque de communication entre les autorités syriennes et les forces de la coalition, menée par les Etats-Unis et à laquelle participe la France, qui aurait pu permettre d'éviter ce genre de drame.
    Selon le responsable syrien, les autorités françaises ont souhaité frapper les positions de l'Etat islamique, dans le village de Toukhan al-Koubra au nord du pays, dans le cadre des opérations de la coalition internationale. Or, a-t-il indiqué, «Daesh a pris en otage les [habitants de ce village] et s'en est servi comme boucliers humains».
    «Lorsqu'ils ont appris que le président français avait déclaré que la France allait venger [les attentats de] Nice, les commandants de Daesh ont donné l'ordre [à leurs forces] d'évacuer ce village» a précisé le diplomate. Par conséquent, lorsque les avions militaires français ont bombardé cette position, les combattants djihadistes avaient fuit celle-ci... mais les civils s'y trouvaient encore.
    Des raids dénoncés par Damas auprès de l'ONU

    Le 20 juillet, les autorités syriennes avaient annoncé la mort de 120 civils durant ces frappes aériennes françaises, réalisées mardi 19 juillet près de la frontière turque. A cette occasion, le gouvernement de Syrie avait écrit à l'ONU, l'enjoignant à condamner les frappes aériennes réalisées par la coalition menée par les Etats-Unis, sans l'autorisation de Damas ou sans mandat du Conseil de sécurité des Nations unies.
    Ces raids, ont affirmé les autorités syriennes, ont plus contribué à endommager l'infrastructure du pays qu'à affaiblir les forces de l'Etat islamique.
    Russes et Américains veulent mener une enquête sur ce raid

    Devant le Conseil de sécurité, le représentant de la Russie auprès de l'ONU Vitaly Tchourkine a exprimé ses «inquiétudes profondes» à propos de l'annonce de la mort de civils dans des raids français et américains, et a annoncé que la Russie «espérait une enquête menée par des forces militaires adéquates».
    La représentante des Etats-Unis, de son côté, a déclaré qu'une enquête serait menée par des ONG au sujet de ce raid meurtrier – une option qui n'a guère convaincu Vitaly Tchourkine, selon qui les faits pourraient, de cette manière, «être balayés sous le tapis».
    «De nombreux civils ont pu être tués dans le nord [de la Syrie, durant le raid]», a toutefois admis la représentante américaine.
    Moscou et Washington soutiennent deux camps opposés dans le conflit syrien, le premier portant assistance aux forces gouvernementales, le second appuyant des groupes rebelles dans le cadre de la coalition internationale.

    al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuyAyZuukpHOIQPdVA.shtml