Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 775

  • Un discours devant les conservateurs américains pour Marion Maréchal-Le Pen

    Marion Marechal Lepen
    Marion Marechal Lepen

    L’ancienne députée FN du Vaucluse s’exprimera jeudi à la CPAC, un événement durant lequel interviendront également Donald Trump et Mike Pence.

    Serait-ce les prémices d’un retour dans la vie politique ? En retrait depuis le printemps dernier, Marion Maréchal-Le Pen va s’exprimer jeudi au cours de la CPAC (Conservative Political Action Conference), rendez-vous rassemblant chaque année aux Etats-Unis les figures du mouvement conservateur.

    D’après L’Incorrect, son discours appellera à nouer un « conservatisme des deux rives ». Selon le programme officiel de l’événement, l’ancienne députée FN du Vaucluse s’exprimera vers 11h30 au premier jour de la conférence, une heure après le vice-président des Etats-Unis Mike Pence.

    Trump et Farage aussi présents

    Le président Donald Trump sera également présent vendredi pour intervenir au Gaylord National Resort and Convention Center, un centre de congrès situé à Oxon (Maryland), près de Washington. Chacune des journées de l’événement débute par le serment d’allégeance au drapeau américain et une prière.

    D’autres responsables importants de l’administration Trump sont également annoncés, ainsi que des parlementaires du Parti républicain, comme le sénateur Ted Cruz, des personnalités conservatrices des médias et d’anciens militaires.

    L’eurodéputé britannique Nigel Farage, à la tête de la campagne victorieuse pour le Brexit, sera présent lui aussi. Il avait reçu un accueil chaleureux l’année dernière après avoir fait l’éloge de la victoire « tout à fait remarquable » de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre 2016.

  • Les bobards de l’intervention occidentale en Libye et au Kosovo

    1760687294.jpgQuelque chose est en train de bouger ou de changer dans le royaume de France. Il est ahurissant qu’ait pu paraître sur la page 18 entière du Figaro du samedi 3 février 2018 un dossier aussi accusateur et politiquement incorrect que l’interview de Rony Brauman, ex-Président de Médecins sans frontières, par le grand journaliste Renaud Girard, Normalien, adepte de la « Real Politik », épris très souvent de vérité et d’un sens minimum de l’honnêteté intellectuelle.

    3237629871.jpgRony Brauman vient en effet de faire paraître son ouvrage intitulé : « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox » (éditions Textuel). Cette chronique dans le premier quotidien français pourrait être le point de départ d’une commission d’enquête parlementaire française sur les mensonges politico-médiatiques lors de l’intervention en Libye. Les accusations de Rony Brauman sont d’autant plus graves que le Parlement britannique a mené une enquête qui a confirmé la réalité des bobards. L’ancien Président Obama a pu qualifier l’expédition en Libye, tant vantée pourtant par Hillary Clinton, de « plus grande erreur de sa présidence ».

    Les bobards dépassent en intensité ceux des armes de destruction massive de Saddam Hussein pour justifier l’intervention américaine en Irak. On peut mieux comprendre à la lumière de cet ouvrage l’indignation des Russes et le désir de Poutine de ne pas être de nouveau le dindon de la farce en Syrie.

    Contrairement à ce qui a été prétexté, la rébellion armée de Benghazi était parfaitement à même de se défendre et de protéger son territoire. Personne n’a jamais vu, à supposer qu’elle ait existé, la prétendue colonne de chars de Kadhafi. Il n’était de toute façon pas nécessaire de commencer une guerre ; de simples survols de la « colonne fantôme » ou des tirs d’arrêt auraient suffi.

    Le colonel Kadhafi qui prétendait dans ses discours enflammés aller chercher les opposants « ruelle par ruelle », n’avait pas les moyens d’écraser la rébellion de Benghazi. L’attaque de manifestants à Tripoli par les avions de Kadhafi n’a également jamais eu lieu. Sarkozy, Cameron et Obama ont pu cependant déclarer : « Un chef d’Etat qui envoie son aviation contre son peuple n’est plus digne de gouverner ; il doit partir ».

    De même les charniers de Benghazi et de Tripoli n’ont jamais existé. Le représentant de la ligue libyenne des droits de l’homme faisait pourtant état de six mille morts ensevelis à la hâte en une dizaine de jours. La quasi-totalité des médias, des hommes politiques et des intellectuels ont repris et divulgué en 2011 cette fausse information.

    IL y a ceux qui voient ce qu’ils croient et ceux qui, comme les patriotes, croient ce qu’ils voient. La guerre était en réalité voulue par l’Occident. Il s’est passé seulement 5 semaines entre la première manifestation à Benghazi du 15 février 2011 et l’attaque aérienne française du 19 mars. Toutes les tentatives de médiation (Union africaine, Turquie, Sénégal, Afrique du Sud) ont été repoussées. Voilà ce que le politiquement correct et l’infâme BHL appellent une guerre juste !

    A noter qu’il en a été de même pour la guerre déclenchée par l’Otan en mars 1999 qui a bombardé pendant 83 jours Belgrade et les populations civiles serbes alors que la  Serbie souhaitait reprendre le contrôle du Kosovo, son berceau mythique ancestral avec ses monastères, perdu le 28 juin 1389 face à l’empire ottoman lors de la bataille du Champ des Merles, envahi par l’immigration d’origine albanaise devenue majoritaire.

    La véritable raison de l’agression par l’hyper-puissance américaine était alors le désir de justifier le maintien de l’organisation militaire de l’OTAN, de narguer les Nations-Unies, la Chine, l’Europe et la Russie, d’affaiblir l’Europe en favorisant le multi-ethnisme et l’islam, de poursuivre l’expansion militaire à l’Est et d’implanter la plus grande base militaire hors des Etats-Unis de « Bondsteel » forte de 10 000 hommes.

    Le droit de l’hommiste Bill Clinton avait eu alors le toupet de dire : « Nous intervenons pour édifier un Kosovo pacifié et multi-ethnique ».  

    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Turquie : les grandes manœuvres d’Erdogan

    Erdogan.jpg

    INTERNATIONAL (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Erdogan multiplie les initiatives musclées pour raffermir son pouvoir tout en préparant les prochaines échéances électorales.

    A l’occasion du coup d’Etat manqué de juillet 2016, Erdogan a procédé à des purges d’une ampleur sans précédent : plus de 107 000 fonctionnaires condamnés et une armée passée au peigne fin. La répression touche à présent l’ensemble de la population : près d’un citoyen turc sur dix a ainsi fait l’objet d’une enquête policière. Parallèlement, pour rétablir la confiance d’une opinion publique fortement ébranlée par les attentats meurtriers de l’Etat islamique et par la reprise des combats contre le PKK, le pouvoir turc multiplie les déclarations va-t-en-guerre en politique extérieure. C’est ainsi que le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, vient de rappeler que les gisements d’hydrocarbures au large de Chypre étaient situés sous la plateforme continentale turque, ajoutant que la Turquie entendait, je cite, « prendre toute mesure nécessaire pour protéger ses droits en Méditerranée orientale », fin de citation

    Mais c’est avec l’opération « Rameau d’Olivier » qu’Erdogan s’affirme fin stratège

    Après l’avoir adroitement présentée comme une extension de la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie, Erdogan a, le 20 janvier dernier, lancé les forces turques à l’assaut de l’enclave kurde d’Afrin située en territoire syrien. Les premiers succès réveillent puissamment le sentiment chauvin dans l’opinion, qui soutient massivement le pouvoir. Alors que les journaux vantent « l’Union Sacrée » et que les imams appellent à prier pour la victoire, Erdogan profite de l’aubaine pour enfermer des centaines d’opposants à l’intervention, issus principalement des couches éduquées de la population.

    Cette flambée islamo-nationaliste s’accompagne évidemment d’une fièvre xénophobe

    Surtout dirigée contre les Etats-Unis, du fait de l’alliance américano-kurdes en Syrie. Un récent sondage relève ainsi que l’opinion turque est à 83% hostile aux Etats-Unis, à 73% à la Russie, 73% également à l’Europe, 72 % aux juifs, 69% aux chrétiens et, cerise sur le gâteau, à 67% hostile à l’OTAN, alors même que la Turquie apparaît comme le principal pilier de l’Organisation dans la région. L’opération « Rameau d’Olivier » est certainement un coup de maître du stratège Erdogan, qui pourrait le propulser vers une victoire écrasante en cas d’élections anticipées

    https://fr.novopress.info/

  • L’homme de Davos

    3276019296.jpg

    4170074262.jpgJamais l’homme ne s’est plus révélé tel qu’il est et tel qu’il pense, que dans cette enceinte de la satisfaction mondialiste.

    C’était le mercredi 24 janvier 2018 au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. Le Président de la République française venait rendre compte devant le gratin de l’univers de sa mission et de sa vision. Non pas comme les autres chefs d’État qui y expriment les intérêts et les conceptions de leur pays pour faciliter d’éventuels accords ou signifier des désaccords, comme Donald Trump le fit le vendredi suivant, avec sa gouaille habituelle. Non, le chef de l’État français venait délivrer son message, publier sa foi, apporter son témoignage et manifester ainsi son adhésion profonde et –donc- « intelligente » aux normes édictées par la gouvernance mondiale ou, plutôt, par ceux qui prétendent l’exercer. Lui , comprenait ; lui, voyait ; lui, disait et le bien et le mal selon la norme définie par le magistère commun de cette bonne gouvernance.

    Le globish

    Alors, comble de satisfaction,  pour lui, la salle était pleine : tous, ils étaient là ! Tous écoutaient ! Il a été le plus long des intervenants, et quel succès ! À la fin de son intervention, il a eu droit à une « standing ovation ». Et, merveille, se différenciant des chefs d’État qui usent tous par dignité de la langue de leur pays, lui, pour bien montrer qu’il sait aller au-delà de ses étroitesses nationales, il a parlé d’abord anglais : le « globish », si « globish » que le site de l’Élysée n’a pas su le traduire en un français correct.

    Le bon élève, quoi ! Il a dit tout ce que le grand jury rassemblé des prétendus maîtres de l’univers voulait entendre de lui : il a récité sa leçon. Le Français qui dirige la France, a expliqué aux dirigeants du monde, dans l’anglais international du business, qu’il mettait enfin la France au pas de « la mondialisation », la bonne, l’inéluctable, la seule règle des gens doués qui mènent les affaires du monde – ou, du moins, qui se l’imaginent – et il a aligné et répété tous les mots qui ouvrent et flattent les cerveaux de la caste des bienheureux élus pour qui le monde est fait et à qui l’avenir est offert ; il témoignait ainsi  qu’il en faisait partie. Mieux : il en était le chantre et le héros, celui qui porte haut le flambeau et qui montre aux yeux des frères qu’il aura à cœur  d’initier les malheureux perdus dans l’obscurité aux bienfaits de la lumière. « La raison de ma présence ici, c’est un appel  l’action. J’en appelle à tous et à toutes ici, il faut passer à l’action ». C’est énorme, comme disait Léon Daudet, et personne ne le remarque ? Mais quel mépris pour son pays !

    Et, donc, lui, il est passé à l’action : « J’ai dû me battre avec un parti nationaliste. Pourquoi ? Parce que nous étions dans des craintes, dans des peurs vis-à-vis de la mondialisation dans mon propre pays. »

    Alors il faut « éduquer », « former », toujours « de façon efficace ». « Le capital humain »….c’est aujourd’hui « moins de bras » et « plus de cerveaux ». La France est en retard ; elle n’a pas su « changer » ; il faut « accélérer le changement » vers « l’innovation perturbatrice ». Foin de la formation à la connaissance, au jugement, au discernement et au goût : ce qui compte, le changement.

    Figurez-vous que ce « changement », ça s’appelle, chez Macron comme chez ses pareils, « un pilier ». Eh oui, tel est le langage convenu. Autre « pilier », « avoir un système financier compétitif ». Et, là encore, « accélérer » – oui, c’est un pilier ! – répété trois fois ! – « notamment dans les technologies perturbatrices pour renforcer ce modèle ». Et, encore, « troisième pilier » : « l’accélération et la souplesse », « s’adapter au changement », « aider à changer de business model ». « C’est d’aligner la France à l’Allemagne (sic) et à l’Europe du Nord…par un consensus…Et ça , c’est un changement énorme ». Un « pilier », vous dis-je ! « Quatrième pilier de cette stratégie (resic), nous avons décidé d’ériger la France en modèle, en exemple dans la lutte contre le changement(tiens !) climatique ». Et « le cinquième pilier de cette stratégie nationale », « c’est le changement culturel »….Ça fait beaucoup de piliers qui bougent, n’est-ce pas ? Passons sur ces métaphores absurdes : il a simplifié l’administration et réussi à gérer les inégalités. « Voilà la stratégie, c’est une stratégie de cinq ans et nous n’allons pas changer (tiens !) pendant cinq ans, c’est tout. »

    Ah, bon ! Mais voilà « toutes ces réformes » (les piliers, donc, qui sont des changements qui, eux, ne changeront pas), « c’est la stratégie européenne » ; « nous travaillons d’arrache-pied pour que cette stratégie commune se réalise ». « C’est de refondre (sans doute refonder, mais non !) l’Europe »…Une Europe plus forte pour être intégrés (nous) insérés dans le monde, dans la mondialisation de notre planète. Et mon avis, c’est que nous devons redessiner une stratégie sur10 ans…une nouvelle stratégie de puissance européenne…avec davantage d’ambition pour que nous ayons une Europe plus souveraine(la France n’est plus souveraine, seule l’Europe doit l’être…et quelle Europe ?),plus unie et plus démocratique. » Bien sûr, et tout de suite ! Et patati et patata…

    Que faire des pauvres gens ?

    Puis, renversement du discours. Macron passe au français. Et, là c’est pour énoncer les difficultés, « la crise de la mondialisation »… « structurellement de moins en moins juste » : « il y a une concentration sur les 1 % les plus riches ». Alors , « tout se refracture ». « La méthode ne marche pas en non-coopératif et en non-coordonné ». D’où « les approches nationalistes », « la fermeture des frontières » devant « la peur de la globalisation », devant « les défis, les grandes migrations, le terrorisme, les grands changements ». Nécessité donc de « coopérer » pour éviter « la course vers le bas », à la recherche « des avantages comparatifs ». Danger, « danger des grandes peurs séculaires ». Il faut « convaincre les classes moyennesles classes laborieuses (les pauvres idiots !) que la mondialisation est bonne. »

    Pour cela, il convient d’élaborer « une stratégie mondiale » où chacun y mette du sien : rendre communs tous « ces biens publics » que certains se sont trop appropriés ; « ces biens communs sont mondiaux aujourd’hui ». Voilà la tâche qu’il s’assigne pour son pays. Sinon.. « ce seront les nationalistes, les extrêmes qui gagneront ».D’où la nécessité et « le défi » « d’un contrat mondial » : « la question est de savoir si on sait refonder un vrai contrat mondial et un vrai contrat qui n’est pas que celui des gouvernants ». Contrat qui consiste à « investir », « partager », « protéger ». Comment se fait-il que les bénéficiaires du système mondial ne cherchent pas à  l’améliorer pour obtenir « le consensus » ? Il convient de « donner justement plus de place à cette régulation ».

    « Monitoring (eh, oui) donc entre autres fait par le FMI et les grandes instances » pour « une surveillance des réformes nationales »….. « Critérisation(eh, oui) de nos mécanismes pour surveiller la convergence sociale »…Etc, etc… « Pacte mondialinitiatives prises au « One Planet Summit »…Partout, à travers le monde, « redonner du sens à la mondialisation que nous ( !) portons dans ces régions. » « Coopération et multilatéralisme » et non pas « hégémonie » : Ah, ciel, que c’est beau, que c’est beau ! La morale universelle du bon père Kant et de l’abbé de Saint-Pierre ! Car « la réponse se trouve en partie ici dans cette salle…Nous sommes notre propre frontière dans notre propre conscience ! »

    Pas de doute que Donald Trump et Xi Jinping seront convaincus.

    Emmanuel Macron a pris le pouvoir en France avec ce bagage d’idées dans la tête. Il veut la transformer comme on transforme une entreprise de stature internationale ; il prend peu à peu toutes les dispositions en vue de ce changement, en concentrant tous les pouvoirs fiscaux, sociaux, locaux aussi bien que nationaux, politiques et économiques  pour les adapter à ce schéma dont il est inutile de souligner que, pour le moment, il n’est que virtuel. Nul ne sait ce que sera demain. Il a ses affidés, il veut placer ses hommes dans tous les postes de décision ; mais les Français sont dans l’expectative devant des réformes inabouties et des décisions à caractère négatif dont le sens leur échappe complètement.

    Il fait le roi ; mais il n’est pas le roi de France ni des Français ; il est le prince futur de l’Europe qu’il se figure, l’empereur et le pape du monde que son imagination façonne. Il est l’homme de Davos.    

    Hilaire de Crémiers

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • Encore une fausse nouvelle d'Emmanuel Macron : sur Russia Today

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    6a00d83451619c69e201b8d2daf3dd970c-800wi.png"On sait que pour Macron et pour tout l’établissement de la pensée unique RT n’est qu’un outil de propagande du Kremlin, diffusant des fausses nouvelles pour infléchir les votes des citoyens et les faire voter comme le souhaite Poutine (présidentielle américaine, Brexit, Catalogne, etc.). Et ses journalistes ne sont donc pas des journalistes, mais des agents d’influence et d'intoxication qu’il convient d’exclure des événements politiques.

    Le 10 avril prochain auront lieu les New York Festivals qui récompensent les meilleures réalisations des médias. RT est nominée 17 fois, soit davantage que CNN, la BBC ou Sky News."

    Parmi les réalisations de RT nominées : la couverture du référendum sur l'indépendance de la Catalogne, celle des élections législatives en Allemagne ou encore celle de la Coupe des Confédérations de football 2017 en Russie.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • CYBERATTAQUE « RUSSE » : ÉTATS-UNIS ET ROYAUME-UNI SONT DES ARROSEURS ARROSÉS

    netpetya-1484x660.jpg

    Une belle histoire à la John Le Carré, version 2018.

    Ne partez pas. Je vous promets qu’il n’y aura aucun jargon techno dans ce papier, mais juste une belle histoire à la John le Carré, version 2018.

    Il était une fois un organisme américain d’espionnage mondial, la NSA. Celle-ci, on le sait désormais, a implanté des mouchards partout dans le monde. Dans toutes les infrastructures informatiques auxquelles elle a pu avoir accès. Dans tous les serveurs, tous les routeurs. Mais aussi, parfois… dans votre ordinateur. En utilisant une porte dérobée – une faille dans la sécurité de Windows -, la NSA a pu, pendant des années, capturer des données privées et même, dans certains cas, utiliser l’ordinateur infecté pour en infecter d’autres, etc.

    En l’occurrence, la faille de Windows – baptisée « EternalBlue » – avait été découverte par la NSA en 2012. Celle-ci avait bien évidemment décidé de ne pas avertir Microsoft, afin que la faille… en reste une.

    Le problème, c’est que le monde souterrain de l’Internet a fini par entendre parler d’« EternalBlue »… jusqu’à ce que des hackers s’en emparent.

    Or, on le sait aujourd’hui, l’énorme cyberattaque de 2017, dans laquelle des milliers d’ordinateurs à travers le monde se sont retrouvés cryptés et bloqués en attente du paiement d’une rançon, s’est infiltrée dans les ordinateurs… par la porte « EternalBlue ».

    D’après Sean Sullivan, un conseiller en sécurité chez F-Secure interrogé par Ars Technica, les pirates ont obtenu des informations sur la faille « EternalBlue » dès le début de l’année 2017 et se sont immédiatement mis à développer le code qui devait l’exploiter. La date des fichiers qui constituent NotPetya le prouve.

    Alors, forcément, les États-Unis – et leur fidèle alliée, la perfide Albion – s’offusquent aujourd’hui ! La Russie ! Ça ne peut être que la Russie ! Et soyons plus précis, même : le Washington Post a des preuves, hein, c’est l’armée russe qui est derrière tout ça !

    Maintenant, vous voulez rire ? Vous la voulez, la « preuve » de la CIA citée par le Post ?

    Ils se fondent sur un seul indice : le fait qu’un cabinet comptable ukrainien ait été le « patient zéro » (la première victime) du virus. Un peu léger, comme « preuve », pour impliquer l’armée russe, et plus particulièrement le GRU, non ?

    La méthode d’implantation du bout de code était purement géniale : il a suffi aux pirates d’infecter un site Web dont ils savaient qu’il serait visité par leur cible (le site délivrait des mises à jour de logiciels de comptabilité et des informations sur les taux de taxe, etc.).

    Durant ses fameuses Conversations avec Poutine, Oliver Stone interrogea le tsar sur les attaques informatiques subies par les USA durant la campagne de l’élection présidentielle de 2016. Pouvait-on y voir la main de la Russie ? Poutine nia mollement, sans plus.

    En fait, peu importe qui est à l’origine de NotPetya. Ce qui compte, c’est que cette attaque fut rendue possible en 2017 par une faille découverte et exploitée par la NSA depuis 2012. Et la dernière fois que j’ai vérifié, la NSA n’était pas un organisme russe…

    http://www.bvoltaire.fr/cyberattaque-russe-etats-unis-royaume-uni-arroseurs-arroses/

  • L'échec de l’Afrique du Sud « post-apartheid »

    De Bernard Lugan :

    6a00d83451619c69e201b8d2dafc04970c-800wi.jpg"En Afrique du Sud, les fins de mandat des présidents se ressemblent : par un coup d’Etat interne à l’ANC, le vice-président Cyril Ramaphosa a évincé le président Jacob Zuma, lequel avait fait de même avec Thabo Mbeki en 2008. En dehors du fait qu’un Venda va remplacer un Zulu, cette révolution de palais ne changera pas grand-chose dans le pays. A un Jacob Zuma lié au gang indien Gupta, va en effet succéder l’ex avocat-syndicaliste Cyril Ramaphosa. Ce dernier a bâti sa colossale fortune dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches au sein desquels il fut coopté en échange de son « expertise » syndicale. En réalité, il fut adoubé par le patronat pour contrer les revendications des mineurs noirs dont il fut le représentant avant 1994 !!!

    Le leader révolutionnaire Julius Malema a donc raison de dire qu': « En Afrique du Sud, la situation est pire que sous l’apartheid (et que) la seule chose qui a changé, c’est qu’un gouvernement blanc a été remplacé par un gouvernement de Noirs ». Avec une différence cependant : avant 1994 les Noirs ne mouraient pas de faim, ils étaient gratuitement soignés et éduqués, l’électricité fonctionnait, les pénuries d’eau étaient inconnues et la police faisait son travail…

    La présidence de Jacob Zuma s’est donc achevée dans le désastre. Englué dans plusieurs affaires de corruption, le président sud-africain a été pris la main dans le sac d’une gigantesque entreprise de favoritisme d’Etat au profit de la famille Gupta. Une commission judiciaire fut même désignée pour enquêter sur la gravissime accusation de « State Capture » car ces gangsters affairistes avaient réussi à imposer leur droit de regard sur les nominations officielles, ce qui leur avait permis de placer leurs agents à tous les rouages de décision de l’Etat et des entreprises publiques.

    Ne nous trompons pas d’analyse, car le départ de Jacob Zuma ne va pas permettre d’ouvrir des fontaines laissant couler le lait et le miel. Contrairement à ce qu’écrivent les journalistes, l’affaire Zuma est en effet, et d’abord, la conséquence de l’incurie du parti gouvernemental ANC, l’arbre qui cache la forêt d’un gangstérisme d’Etat. C’est la faillite de l’ANC qui est mise en évidence à travers elle car, entre 1994 et 2018, le mouvement de Nelson Mandela a conduit le pays vers un naufrage qui se mesure en quelques chiffres :

    • Bien que réalisant ¼ du PIB de tout le continent, l’Afrique du Sud est aujourd’hui devenue un des 5 pays « les moins performants » d’Afrique, juste devant les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland.
    • Au mois de mai 2017, l’Afrique du Sud est entrée en récession. Or, en 2000, il fut acté par l’ONU que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le principal était le recul de la pauvreté, ne pourraient être atteints sans un minimum de croissance annuelle de 7% durant plusieurs années.
    • Le chômage touche plus de 40% des actifs quand les chiffres officiels sont de 25%
    • Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994.
    • Un habitant sur trois survit grâce aux aides sociales, le Social Grant.
    • A l’exception de l’agriculture, branche encore contrôlée par les Blancs - mais pour combien de temps? -, tous les secteurs économiques sud-africains sont en recul, à commencer par les industries de main d’œuvre (textile, vêtement, chaussures), qui n’ont pu résister aux importations chinoises. Quant aux secteurs de la mécanique dans lesquels, avant 1994, l’Afrique du Sud produisait la majeure partie des pièces dont ses industries avaient besoin, ils sont moribonds.
    • Même les mines ont sombré. Pertes de production et de revenus, plus coûts d’exploitation en hausse constants, ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs. Pour maintenir la production, il aurait fallu investir des sommes colossales, mais le climat social, la corruption et l’insécurité ont découragé les investisseurs qui ont préféré faire glisser leurs activités vers des pays moins incertains. L’industrie minière est également pénalisée par les coupures de courant à répétition car la compagnie publique Eskom, littéralement pillée par ses nouveaux dirigeants nommés par l’ANC a, de plus, vécu sur l’héritage laissé par le régime blanc et sans procéder aux investissements indispensables. Résultat : les mines qui représentent aujourd’hui 10% du PIB sud-africain, qui emploient 8% de la population active et qui sont le premier employeur du pays avec 500.000 emplois directs, ont perdu plus de 300.000 emplois depuis 1994.

    Le soit disant héritage négatif de «l 'apartheid » a, des années durant, servi d’excuse aux dirigeants sud-africains. Or, personne ne peut plus nier qu’en 1994, quand le président De Klerk hissa au pouvoir un Nelson Mandela bien incapable de le conquérir par les armes, il légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première armée africaine. Force est également de constater que, libérée de l’ « oppression raciste », la « nouvelle Afrique du Sud » fut immédiatement la proie du parti prédateur ANC dont les cadres, aussi incapables que corrompus, eurent comme objectif principal leur propre enrichissement.

    La leçon sud-africaine est donc limpide : en 24 ans de pouvoir sans partage, l’ANC a ruiné un pays prospère, le transformant en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences. Les gogos occidentaux continueront pourtant à se pâmer devant la figure tutélaire de Nelson Mandela, le chef de l’ANC, tout en continuant à avoir « les yeux de Chimène » pour le fantasme de la « nation arc-en-ciel ». Dans les jours qui viennent, tétanisés par leurs certitudes, les « spécialistes » auto-proclamés vont donc disserter à l’infini sur le remplacement du « maffieux » Zuma par le « vertueux » Ramaphosa. « Vertueux » par définition puisqu’il était prétendument l’héritier préféré de « l’icône » Mandela…

    La seule question qui mériterait d’être posée, mais ils ne la poseront pas, ou alors très partiellement, est de savoir comment le nouveau président va pouvoir gérer le naufrage de l’économie sud-africaine, comment il va pouvoir gouverner en étant pris entre des pressions internes et externes contradictoires. Vont en effet se confronter deux plaques tectoniques, celle des milieux d’affaires pro-occidentaux qui ont fait sa fortune et celle des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Pourquoi Poutine « permet-il » à Israël de bombarder la Syrie ? (Le Saker)

    Une fois n'est pas coutume sur ce site : un petit "cours" de géostratégie (traduction de l'anglais par nos soins)
    Y.S.
    Pourquoi Poutine « permet-il » à Israël de bombarder la Syrie ?
    Par The Saker
    Informationclearinghouse a récemment publié un article de Darius Shahtahmasebi intitulé « Israël continue de bombarder la Syrie et personne ne fait quoi que ce soit ». Suite à cette publication, j'ai reçu un courriel d'un lecteur me posant la question suivante : « Pourquoi Poutine permet à Israël de bombarder la Syrie ? Je suis choqué par les actions de Poutine - est-ce que Poutine soutient l'entité sioniste, comme si de rien n'était. J'apprécierais vos commentaires à ce sujet. Aussi - j'ai entendu, mais je n'ai pas pu confirmer, que les immigrants juifs russes en Palestine occupée sont les plus ardents persécuteurs des Palestiniens - il font beaucoup de choses pour devancer Netanyahu. Pouvez-vous commenter s'il vous plaît ? ». Dans son article, Darius Shahtahmasebi se demande pourquoi le monde ne fait rien pour arrêter les Israéliens (« Pourquoi l'Iran, la Syrie et/ou le Hezbollah au Liban n'ont-ils pas répondu directement ? »). Mon lecteur est plus spécifique et se demande pourquoi Poutine ( ou la Russie) ne fait pas que «permettre» à Israël de bombarder la Syrie, mais peut-être même soutient l'entité sioniste.
    Je vois souvent ce genre de question dans les courriels et dans les commentaires, alors je voulais aborder cette question aujourd'hui.
    Premièrement, nous devons examiner certaines hypothèses critiques impliquées par cette question. Ces hypothèses sont les suivantes:
    > Que la Russie peut faire quelque chose pour arrêter les Israéliens
    > Que la Russie devrait (ou même est moralement obligée) de faire quelque chose.
    Permettez-moi de commencer en disant que je suis catégoriquement en désaccord avec ces deux hypothèses, en particulier la deuxième. Prenons-les une par une.
    Hypothèse n ° 1: la Russie peut arrêter les attaques israéliennes contre la Syrie.
    Comment ? Je pense que la liste des options est assez évidente ici. Les options russes vont de l'action diplomatique (protestations et condamnations privées ou publiques, tentatives de résolution du CSNU) à une action militaire directe (abattre des avions israéliens, les «balayer» avec un radar de combat pour tenter de les effrayer ou au moins, essayer d'intercepter des missiles israéliens).
    Essayer de raisonner avec les Israéliens ou d'écouter l'ONU a été tenté par de nombreux pays pendant des décennies et s'il y a une chose qui ne fait aucun doute, c'est que les Israéliens se foutent de ce que quelqu'un a à dire. Donc, leur parler n'est qu'un gaspillage d'oxygène. Qu'en est-il de les menacer ? En fait, je pense que cela pourrait fonctionner, mais à quel risque et quel prix ?
    Tout d'abord, alors que j'ai toujours dit que les forces terrestres de Tsahal sont plutôt mauvaises, ce n'est pas le cas de leurs forces aériennes. En fait, dans ce registre ils sont plutôt bon. Maintenant, si vous regardez où sont les défenses aériennes russes, vous verrez qu'elles sont toutes concentrées autour de Khmeimim et de Tartous. Oui, un S-400 a une portée très longue, mais cette portée dépend de beaucoup de choses, y compris la taille de la cible, sa section radar, ses capacités de guerre électronique, la présence d'avions spécialisés EW, l'altitude, etc. Les Israéliens sont des pilotes expérimentés qui sont très opposés au risque, donc ils font très attention à ce qu'ils font. Enfin, les Israéliens sont très conscients de l'endroit où se trouvent les Russes et où se trouvent les missiles. Je pense qu'il serait assez sûr de dire que les Israéliens s'assurent de garder une distance de sécurité minimale entre eux et les Russes, ne serait-ce que pour éviter tout malentendu. Mais admettons que les Russes ait une chance d'abattre un avion israélien - quelle serait la réaction israélienne probable à un tel carton ? Dans cet article, Darius Shahtahmasebi écrit : « Est-ce parce qu'Israël aurait bien plus de 200 armes nucléaires toutes « pointées sur l'Iran », et il y a peu de choses que l'Iran et ses alliés puissent faire face à une telle menace » Je ne vois pas les Israéliens utiliser des armes nucléaires contre les forces russes, cependant, cela ne signifie nullement que les Russes, lorsqu'ils traitent avec Israël, ne devraient pas considérer le fait qu'Israël est une puissance armée nucléaire dirigée par des mégalomanes racistes. Concrètement, cela signifie : « La Russie (ou tout autre pays) devrait-elle risquer un affrontement militaire avec Israël au sujet de quelques camions détruits ou d'une décharge d'armes et de munitions » ? Je pense que la réponse évidente est clairement «non».
    Alors que c'est le genre de calculs que les États-Unis ignorent (du moins officiellement - d'où le chahut contre la RPDC), la Russie est gouvernée par un homme sain et responsable qui ne prend pas pour habitude de se laisser mener dans un conflit. Décision russe par exemple de ne pas riposter coup-pour-coup contre la destruction du SU-24 par les Turcs. Si les Russes n'ont pas riposté contre les Turcs abattant un de leurs propres avions, ils ne vont sûrement pas attaquer les Israéliens lorsqu'ils attaquent une cible non russe !
    Il y a aussi des problèmes factuels à considérer : même certains systèmes de défense aérien russes sont très avancés et pourraient abattre un nombre X d'avions israéliens ; néanmoins, ils sont loin d'être assez nombreux pour empêcher toute l'armée de l'air israélienne de les saturer. En fait, Israël et le CENTCOM ont tout simplement un tel avantage numérique sur le contingent russe relativement petit qu'ils pourraient tous les deux dépasser les défenses russes, même s'ils subiraient des pertes dans le processus.
    Alors oui, les Russes pourraient probablement arrêter une ou quelques attaques israéliennes, mais si les Israéliens décidaient de s'engager dans une campagne aérienne soutenue contre des cibles en Syrie, il n'y a rien que les Russes pourraient faire sans partir en guerre contre Israël. Donc, ici encore, un principe stratégique très fondamental s'applique pleinement : vous ne voulez jamais commencer un processus d'escalade que vous ne contrôleriez pas et que vous ne pourriez pas gagner. Cela signifie simplement que si les Russes ripostent, ils perdent, et les Israéliens gagnent. C'est vraiment simple et les deux parties le savent (ce n'est pas le cas du stratège de salon).
    Et cela demande un regard critique sur la deuxième hypothèse:
    Hypothèse n ° 2: La Russie a le devoir moral d'arrêter les attaques israéliennes contre la Syrie
    C'est celui qui me déconcerte le plus. Pourquoi dans le monde quelqu'un pourrait-il penser que la Russie doit quelque protection que ce soit à n'importe qui sur la planète ?! Pour commencer, quand est-ce la dernière fois que quelqu'un est venu à l'aide de la Russie ? Je ne me souviens de personne au Moyen-Orient ayant offert son soutien à la Russie en Tchétchénie, en Géorgie ou, d'ailleurs, en Ukraine ! Combien de pays du Moyen-Orient ont reconnu l'Ossétie du Sud ou l'Abkhazie (ce que l'on peut mettre en perspective avec le cas du Kosovo !) ? Où était « l'aide » ou « l'amitié » musulmane ou arabe envers la Russie lorsque des sanctions ont été imposées et que le prix du pétrole a chuté ? Dite-moi - comment exactement les « amis » de la Russie lui ont-ils exprimé leur soutien par exemple au sujet du Donbass ou de la Crimée ?
    Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi la Russie a une obligation morale envers la Syrie, l'Iran ou le Hezbollah alors qu'aucun pays musulman ou arabe n'a fait quoi que ce soit pour aider le gouvernement syrien à lutter contre les Takfiris ? Où est la Ligue arabe ? Où est l'Organisation de la coopération islamique ?!
    N'est-ce pas un fait que la Russie a fait plus en Syrie que tous les pays de la Ligue arabe et de l'OCI combinés ?!
    Où les Arabes et les Musulmans du Moyen-Orient ont-ils ce sentiment de droit qui leur enjoint qu'un pays lointain qui est confronté avec beaucoup de problèmes politiques, économiques et militaires doit faire plus que les voisins immédiats de la Syrie ?!
    Poutine est le président de la Russie et il est d'abord et avant tout responsable devant le peuple russe à qui il doit fournir une explication pour chaque victime russe et même chaque risque qu'il prend. Il me semble qu'il a tout à fait raison lorsqu'il agit en premier lieu pour défendre les gens qui l'ont élu et personne d'autre.
    Soit dit en passant, Poutine était très clair sur la raison pour laquelle il dirigeait une intervention militaire russe (très limitée) en Syrie : protéger les intérêts nationaux russes, par exemple en tuant des cinglés de Takfiris en Syrie pour ne pas avoir à se battre contre eux sinon dans le Caucase et le reste de la Russie. À aucun moment et en aucun cas, aucun officiel russe n'a fait référence à une quelconque obligation de la Russie envers la Syrie ou envers tout autre pays de la région. Certes, la Russie a soutenu le président Assad, mais ce n'était pas à cause d'obligations envers lui ou son pays, mais parce que les Russes ont toujours insisté sur le fait qu'il était le président légitime de la Syrie et que seul le peuple syrien avait le droit de décider de le maintenir à son poste ou de le remplacer. Et, bien sûr, il est dans l'intérêt national de la Russie de montrer que, contrairement aux États-Unis, elle se tient aux côtés de ses alliés. Mais rien de tout cela ne signifie néanmoins que la Russie est désormais responsable de la protection de la souveraineté de l'espace aérien ou du territoire syrien.
    En ce qui me concerne, le seul pays qui a fait plus encore que la Russie pour la Syrie est l'Iran et, au lieu de gratitude, les pays arabes « remercient » les Iraniens en conspirant contre eux avec l'aide des USA et d'Israël. Hassan Nasrallah jour parfaitement son rôle lorsqu'il déclare que tous ces pays sont des traîtres et collaborateurs de l'Empire Anglo-sioniste.
    Il y a quelque chose de profondément immoral et hypocrite dans ce gémissement constant, implorant que la Russie devrait faire plus alors qu'en réalité la Russie et l'Iran sont les deux seuls pays à faire quelque chose de significatif (avec le Hezbollah, bien sûr!).
    Je vais tâcher de maintenant répondre à quelques questions type :
    Question n ° 1 : mais la Syrie, l'Iran et le Hezbollah ne sont-ils pas des alliés russes ?
    Oui et non. Objectivement - oui. Formellement - non. Cela signifie que si ces trois entités ont des objectifs communs, elles sont également indépendantes et ont des objectifs qui ne sont pas partagés par d'autres. De plus, elles n'ont pas de traité de défense mutuelle et c'est pourquoi ni la Syrie, ni l'Iran, ni le Hezbollah n'ont riposté contre la Turquie lorsque les Turcs ont abattu le SU-24 russe. Si certains en doutent, je dirais que cette absence de traité de défense mutuelle formelle est une très bonne chose ne serait-ce que parce qu'elle empêche les forces russes ou iraniennes en Syrie de devenir des forces « triphasées » qui, si l'une d'entre elles était attaquées, exigerait une réponse immédiate des autres. Dans une situation extrêmement dangereuse et explosive comme le Moyen-Orient, la flexibilité offerte par l'absence d'alliances formelles est un gros avantage pour toutes les parties impliquées.
    Question n ° 2 : cela signifie-t-il que la Russie ne doive rien faire ou soutiendrait même Israël ?
    Bien sûr que non ! En fait, Netanyahu s'est même rendu à Moscou pour faire toutes sortes de menaces mais il est rentré chez lui sans rien obtenir (les sources russes rapportent même que les Israéliens ont fini par s'accrocher avec leurs homologues russes). Rappelons ici quelque chose qui pourtant devrait être évident pour tout le monde : l'intervention russe en Syrie a été un désastre total et absolu pour Israël (j'explique cela en détail dans cet article). Si les Russes avaient eu une quelconque affection pour les intérêts israéliens, ils ne seraient jamais intervenus en Syrie ! Cependant, ce refus de laisser Israël dicter les politiques russes au Moyen-Orient (ou ailleurs) ne signifie nullement que la Russie puisse simplement ignorer le pouvoir très réel des Israéliens, non seulement à cause de leurs armes nucléaires, mais aussi à cause de leur de-facto contrôle du gouvernement américain.
    Question n ° 3 : alors qu'est-ce qui se passe réellement entre la Russie et Israël ?
    Comme je l'ai expliqué ailleurs, les relations entre la Russie et Israël sont très complexes et à plusieurs niveaux et rien entre ces deux pays n'est vraiment noir ou blanc. D'une part, il existe en Russie un puissant lobby pro-israélien auprès duquel Poutine s'est frotté au fil des années, mais seulement par très petites étapes et progressivement. La clé pour Poutine est de faire ce qui doit être fait pour faire avancer les intérêts russes mais sans déclencher une crise politique interne ou externe. C'est pourquoi les Russes font certaines choses, mais plutôt tranquillement.
    Tout d'abord, ils rénovent les défenses aériennes syriennes vieillissantes non seulement avec des mises à jour logicielles, mais aussi avec du matériel plus récent. Ils entraînent aussi, bien sûr, les formations militaires syriennes. Cela ne signifie pas que les Syriens pourraient fermer leur ciel aux avions israéliens, mais que progressivement les risques de frapper la Syrie augmenteraient chaque mois. Premièrement, nous ne sommes peut-être pas capable de le remarquer, mais je suis convaincu qu'une analyse minutieuse du type d'objectifs que les Israéliens cherchent à atteindre diminueront en importance et perdront de la valeur, ce qui signifie que les Syriens deviendront de plus en plus capables de défendre leurs atouts les plus importants.
    Deuxièmement, il est assez évident que la Russie, l'Iran et le Hezbollah travaillent en synergie. Par exemple, les Russes et les Syriens ont intégré leurs défenses aériennes, ce qui signifie que les Syriens peuvent maintenant « voir » beaucoup plus loin que ce que leurs propres radars leur permettraient de faire. En outre, considérons le nombre de missiles de croisière américains qui ne sont jamais parvenus à la base aérienne syrienne que Trump a voulu bombarder : il est plus ou moins admis maintenant que c'était le résultat des contre-mesures russes EW.
    Enfin, les Russes « couvrent » clairement le Hezbollah et l'Iran politiquement en refusant de les considérer comme des parias, ce qu'Israël et les États-Unis ont toujours exigé. C'est pourquoi l'Iran est traité comme un acteur clé dans le processus de paix parrainé par la Russie alors que les États-Unis et Israël n'y sont même pas invités.
    Donc, la vérité est simple : les Russes ne s'opposeront pas directement aux Israéliens, mais ce qu'ils vont faire, c'est renforcer tranquillement l'Iran et le Hezbollah, ce qui est non seulement beaucoup plus sûr mais aussi beaucoup plus efficace.
    Conclusion
    Nous vivons dans une société viciée et dysfonctionnelle qui, après des décennies de domination américaine, confond la guerre et l'agression avec la force, ce qui implique la notion qu'un « grand pays » puisse se livrer à des saccages violents sur une base tout à fait légitime. Selon cette notion, il faut toujours avoir recours à la force militaire pour riposter à toute attaque. Je soutiens que les dirigeants russes et iraniens sont beaucoup plus sophistiqués que cela. Il en va de même pour la direction du Hezbollah. Rappelez-vous quand les Israéliens (avec la complicité évidente de certains membres du régime syrien, d'ailleurs) ont assassiné Imad Mughniyeh ? Le Hezbollah a promis de riposter, mais jusqu'à présent, presque une décennie plus tard, ils ne l'ont pas fait (ou, du moins, pas officiellement). Certains diront que les menaces du Hezbollah étaient des mots creux - je ne suis pas du tout d'accord. Quand Hassan Nasrallah promet quelque chose, vous pouvez le confier à la banque. Mais les dirigeants du Hezbollah sont suffisamment sophistiqués pour riposter quand le moment est venu et selon leurs propres termes. Et pensez aux Iraniens qui, depuis la Révolution islamique de 1979, ont été dans le collimateur des États-Unis et d'Israël et qui n'ont jamais donné à l'un d'entre eux le prétexte d'attaquer.
    Lorsque vous êtes beaucoup plus puissant que votre adversaire, vous pouvez être stupide et répondre par la force brute et stupide. Au moins pour le court à moyen terme. Finalement, comme nous le voyons aujourd'hui avec les États-Unis, ce genre de stupidité agressive se retourne contre l'agresseur et finit même par être contre-productive. Mais quand vous êtes plus petit, plus faible ou même juste en train de récupérer votre force potentielle, vous devez agir avec beaucoup plus de prudence et de sophistication. C'est pourquoi tous les adversaires de l'Empire anglo-sioniste (dont le Hezbollah, la Syrie, l'Iran, la Russie, la Chine, Cuba, le Venezuela) font tout leur possible pour éviter d'utiliser la force contre les Anglo-sionistes quand bien même elle serait amplement méritée. La seule exception à cette règle est Kim Jong-un qui a choisi une politique de menaces hyper-inflationnistes qui, bien qu'éventuellement efficace (il semble avoir déjoué Trump, au moins jusqu'à présent) est aussi très dangereuse à tel point qu'aucun des pays de la Résistance ne tient à y prendre part.
    Les Russes, les Iraniens et le Hezbollah sont tous des adultes « cultivés » (en termes politiques), et Assad apprend très vite, ce qui fait qu'ils comprennent tous qu'ils ont affaire à un « singe avec une grenade à main » (cela vaut aussi bien pour Israël que pour les dirigeants américains) qui combine une personnalité désagréable, un caractère versatile, un cerveau primitif et une grenade à main assez grande pour tuer tout le monde dans la pièce. Leur tâche est de neutraliser ce singe avant qu'il ne puisse dégoupiller. Dans le cas des frappes israéliennes sur la Syrie, la responsabilité première engageant une réponse d'une manière ou d'une autre incomberait soit sur la cible des frappes (habituellement le Hezbollah), soit sur la nation dont la souveraineté a été violée (Syrie). Et les deux pourraient, en théorie, riposter (en utilisant des missiles tactiques par exemple). Pourtant, ils ont choisi de ne pas le faire, et c'est l'approche sage et correcte. Quant aux Russes, ce n'est simplement pas leur affaire.
    Premier appendice :
    Encore une chose. Ne vous méprenez pas : la propension israélienne (et américaine !) à utiliser la force comme substitut à la diplomatie est un signe de faiblesse et non de force. Plus précisément, leur usage de la force ou la menace de l'usage de la force est le résultat de leur incompétence diplomatique. Alors que pour l'esprit non averti, l'usage systématique de la force peut apparaître comme une expression du pouvoir, l'histoire montre que la force brutale peut être vaincue lorsqu'elle n'est pas contestée directement, mais par d'autres moyens. Ceci est, par nécessité, un processus lent, beaucoup plus lent qu'une « victoire rapide » (pour la plupart entièrement théorique), mais néanmoins inéluctable. En termes purement théoriques, l'utilisation de la force peut avoir à peu près n'importe lequel des résultats suivants : défaite, impasse, victoire coûteuse ou relativement indolore. Ce dernier cas est extrêmement rare et l'utilisation de la force suppose principalement l'un des autres résultats. Parfois, l'utilisation de la force est vraiment la seule solution, mais je soutiens que le dirigeant politique avisé n'y recourra que lorsque toutes les autres options auront échoué et que des intérêts vitaux seront en jeu. Dans toute autre situation, une « mauvaise paix est préférable à une bonne guerre ».
    Deuxième appendice :
    Contrairement aux hallucinations des néocons, la Russie n'est absolument pas une « URSS renaissante » et Poutine n'a aucun désir de reconstruire l'Union Soviétique. De plus, il n'y a pas de mesure constitutionnelle significative en Russie pour de tels plans « impériaux » (enfin, il y a toujours des fous partout, mais en Russie, ils sont, Dieu merci, une minuscule minorité sans pouvoir). En outre, la nouvelle Russie n'est certainement pas une « anti-USA » dans le sens où elle essayerait de contrer toute manœuvre impériale ou hégémonique américaine. Cela peut sembler évident à beaucoup, mais j'ai tellement de questions sur les raisons pour lesquelles la Russie ne fait pas plus pour contrer les États-Unis en Afrique, en Amérique latine ou en Asie que je pense qu'il est, hélas, important de rappeler à tous le droit international et le bon sens : les problèmes du pays X doivent être traités par le pays X. La Russie n'a pas plus de légitimité que les Etats-Unis pour « résoudre » les problèmes du pays X. En outre, les problèmes du pays X sont généralement mieux traités par les voisins immédiats de celui-ci, et non par les superpuissances messianiques mégalomanes qui estiment devoir « faire avancer le projet » parce qu'ils sont « indispensables » ou parce que le « destin manifeste » leur impose la responsabilité de « diriger le monde ». Toute cette terminologie n'est que l'expression d'une mentalité « impériale » [guillemets ajoutés par nous – NIL] pathologique et délirante qui a coûté à la Russie et à l'Union Soviétique un prix absolument terrifiant en argent, en énergie, en ressources et en sang (par exemple, l'intervention soviétique en Afghanistan était justifiée par le devoir internationaliste de l'Union Soviétique et du peuple pour aider une « nation fraternelle »). Alors que ce genre d'absurdité est encore à 100% d'actualité dans les pauvres vieux États-Unis, il est absolument rejeté dans la Russie moderne. Pour l'entière crédibilité personnelle de Poutine vis-à-vis du peuple russe, même s'il ne pouvait pas exclure d'intervenir militairement, il n'aurait jamais cherché à surveiller la planète entière, à moins que des intérêts vraiment vitaux ne soient menacés (la Crimée était un cas si rare). Certains déploreront cela, je m'en réjouis personnellement, mais la vérité est que « les Russes ne viennent pas ».

  • [VIDEO] Donald Trump face à l’Europe

    Un an après l’élection de Trump, les cartes du jeu international sont rebattues. Alors que l’on imaginait un frein à l’interventionnisme des Etats-Unis, on assiste au contraire. Jean-Loup Izambert offre un décryptage brillant de la géopolitique américaine actuelle.

  • Erdogan se déclare continuateur de l'empire Ottoman

    Le 10 janvier à Istanbul, le président turc Erdogan s'exprimait dans le cadre d'une cérémonie au palais Yildiz pour le centenaire de la mort du Sultan Abdulhamid II.

    Ni le lieu, ni le monarque ne doivent être tenus pour fortuits : ils représentent ce que l'on peut considérer comme les symboles les plus éloignés de notre culture de cet empire que l'on croyait défunt.

    Yildizi Sarayi, le palais de l'Étoile fut certes construit sous la direction de l'architecte italien Raimondo d'Aronco : en fait le 34e sultan de Constantinople craignait les vieilles résidences impériales de Topkapi et de Dolmabahçe qu'il jugeait trop proches du Bosphore et de la Corne d'Or.

    Ce souverain terrible, Abdulhamid II (1876-1909), fils cadet du sultan Adulaziz (1861-1865) a mis en effet un terme à l'œuvre réformatrice de ses prédécesseurs commencée sous le règne d'Abdül-meçid (1839-1861), refusant d'appliquer la constitution, qui n'entrera en vigueur qu'après la révolution jeune-turque de 1908-1909.

    En 1876 il avait obtenu que soit écarté son frère aîné Mourad V. Celui-ci ne régna que 3 mois ; il sera présenté pour fou, alors qu'en fait, adepte de la franc-maçonnerie, il entendait continuer le programme de réformes de ses 3 prédécesseurs, connu sous le nom de Tanzimat. Cette œuvre de réorganisation avait été préfigurée dès 1830 : cette année-là, où fut reconnue l'indépendance de la Grèce, le sultan-calife Mahmoud II (1808-1839) avait publié cette déclaration officielle : "Je fais la distinction entre mes sujets, les musulmans à la mosquée, les chrétiens à l'église et les juifs à la synagogue, mais il n'y a pas de différence entre eux dans quelque autre mesure. Mon affection et mon sens de la justice pour tous parmi eux est fort et ils sont en vérité tous mes enfants."

    Abdulhamid II au contraire cherchera à revenir sur tout ce qui tendait à rapprocher la Turquie de l'Europe.

    S'il n'est mort qu'en 1918, il avait été d'abord relégué dans son palais par la première révolution jeune turque de 1908, puis déposé en 1909 et remplacé nominalement par son frère, le fantoche Reshad effendi qui régnera jusqu'en 1918 sous le nom de Mehmed. Le dernier sultan-calife Mehmed VI (1918-1922) s'enfuira, craignant d'être accusé de trahison après la victoire de Kemal et la proclamation de la république. Lui succédera, mais en tant que 101e calife seulement, de 1922 à 1924, Abdül-meçid II dont la fonction fut abolie au bout de deux ans, les actuels islamistes cherchant à la rétablir.

    Entretemps Abdulhamid II avait créé en 1890 la milice dite "Hamidiyé". Recrutée dans les tribus montagnardes tcherkesses, kurdes, turkmènes, yeuruk et turcs proprement dits, ses principaux exploits consistèrent à massacrer et piller entre 1894 et 1896 les provinces arméniennes, valant à leur maître le surnom de Sultan Rouge. Le génocide arménien, qu'il est toujours légalement interdit d'évoquer en Turquie, ébauché sous ce règne, reprendra sous une forme plus industrielle, sous la direction d'Enver pacha et de Talaat pacha en 1915.(1)⇓

    C'est donc en lui rendant hommage qu'Erdogan, a cru pouvoir déclarer : "la République turque est la continuation de l'Empire ottoman".

    "La République de Turquie, comme nos états précédents qui étaient la continuité de l'autre, est aussi une continuation des Ottomans. Bien sûr, les frontières ont changé. Les formes de gouvernement ont changé. Mais l'essence est la même, le cœur est le même, même de nombreuses institutions restent les mêmes.", a déclaré

    "C'est pourquoi, considère-t-il, le Sultan Abdulhamid est l'un des plus importants, des plus visionnaires et des plus stratégiquement conscients qui ont laissé leur marque au cours des 150 dernières années", a déclaré le président turc qui est allé un peu plus loin en notant:

    "Trop de gens essaient constamment de commencer l'histoire de notre pays depuis 1923. Certaines personnes veulent nous couper de nos racines et de nos anciennes valeurs." 

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Question turque et l'Europe" par JG Malliarakis à commander en ligne aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    Apostilles

    1. Enver pacha interviendra au congrès de Bakou cf. mon petit livre "La Faucille et le Croissant" Islamisme et bolchevisme au congrès de Bakou

    http://www.insolent.fr/