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Ce lundi, les membres de l’Armée syrienne libre auraient attaqué le village d’al-Duvair à prédominance chrétienne dans la ville de Reef à la périphérie de Homs. Ils auraient massacré des civils, y compris des femmes et des enfants, avant que l’armée syrienne de Bachar al Assad intervienne en faveur des chrétiens selon les sources plus bas dans l’article.
Cette attaque arrive après d’intenses combats dans la ville d’al-Qusseir, ce week-end, où les forces de Bachar Al-Assad ont infligé de lourdes pertes aux rebelles. Les forces d’Assad ont lancé une offensive en Avril dans le but de couper les lignes d’approvisionnement aux rebelles et en prenant la ville et ses environs conquise depuis l’année dernière. [...]
Alors que le taux de chômage atteint des sommets en France, la « vengeance » de Pôle emploi a mis fin à la vie d’une chômeuse. Une femme de 51 ans qui a vu les gendarmes débarquer chez elle, après qu’ils ont été appelés par un huissier pour recouvrer une dette de 1.790 €. Il s’agit, comme dans de nombreux cas, d’un « trop-perçu ».
La femme était suivie par Cap Emploi, organisme spécialisé dans le placement des personnes handicapées.
On n’a pas encore avalé l’histoire du chômeur qui s’est immolé par le feu en février dernier que, déjà, on se réveille avec cette triste histoire venant de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), jeudi après-midi.
« La victime s’est effondrée à l’arrivée des gendarmes, appelés par l’huissier à la suite d’une altercation avec la quinquagénaire. Ces derniers ont tenté en vain de la secourir, avant l’arrivée des pompiers. Une autopsie a été ordonnée par le parquet de Perpignan, afin de déterminer les causes de la mort. », selon le Midi Libre.
Dans un pays où le nombre de chômeurs atteint le chiffre record de 3,2 millions, une femme de 51 ans n’a pas grand-chose à espérer, encore moins de boulot à trouver. La seule chose qu’on lui propose, c’est de renvoyer ce cadeau amer, cette dette malgré elle de 1.790 €.
François Hollande, malgré des chiffres catastrophiques, martelait il y a encore quelques semaines qu’il tiendrait sa promesse et ferait baisser le nombre de chômeurs d’ici la fin d’année. Le désespoir des chômeurs pourrait l’aider à tenir ses engagements…
Le taux de chômage de la zone euro s’est établi à un nouveau niveau record en avril, à 12,2% de la population active, selon les données publiées vendredi par l’office européen de statistiques Eurostat.
Quelque 19,37 millions de personnes étaient au chômage en avril dans les 17 pays de la zone euro, soit 12,2% de la population active, précise Eurostat dans un communiqué.En mars, le taux de chômage s’était établi à 12,1% de la population active. En un mois, 95.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs au sein de l’Union monétaire et environ 1,64 million en un an.
Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage était à 11% en avril, comme le mois précédent. Au total, 26,58 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE en avril. En comparaison, le taux de chômage était de 7,5% en avril aux Etats-Unis. «Un retournement de situation n’est pas en vue», estime Martin Van Vliet, analyste pour la banque ING.
«Même si la zone euro sort de récession plus tard cette année, le marché du travail risque lui de rester en dépression jusqu’à l’année prochaine», avance-t-il. La situation est particulièrement critique en Grèce et en Espagne, deux pays lourdement frappés par la crise, où le chômage touche plus d’un actif sur quatre et plus d’un jeune sur deux.
Le taux de chômage s’est établi à 27% en Grèce, où les dernières données disponibles datent de février. En Espagne, il est grimpé à 26,8% en avril et au Portugal, troisième pays le plus violemment touché par le chômage, à 17,8%.
Conséquence de la crise, la situation s’est fortement dégradée en un an dans les pays les plus fragiles, ceux de la périphérie : le taux de chômage a bondi de 21,9% à 27% en un an en Grèce, de 11,2% à 15,6% à Chypre, de 24,4% à 26,8% en Espagne et de 15,4% à 17,8% au Portugal.
En revanche, les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés en avril en Autriche (4,9%), en Allemagne (5,4%) et au Luxembourg (5,6%). Le chômage des jeunes de moins de 25 ans, qui sera un des principaux thèmes du sommet européen de juin était à 24,4% dans la zone euro en avril, avec des pics en Grèce (62,5%), en Espagne (56,4%), au Portugal (42,5%) et en Italie (45%).
Dans l’ensemble de la zone euro, cela se traduit par 3,62 millions de personnes sans emploi dans cette catégorie d’âge.
Le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a récemment appelé les dirigeants européens à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le chômage des jeunes.
Dans une lettre aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, il a souligné qu’il souhaitait faire de cette question un des thèmes prioritaires du prochain sommet des 27 et 28 juin.
«Le nombre de personnes sans emploi dans l’Union, notamment parmi les jeunes, a atteint des niveaux record», a-t-il relevé. Ce taux de chômage «est devenu un des problèmes les plus urgents dans la plupart, si ce n’est dans tous, les Etats membres. C’est pourquoi nous devons faire tout notre possible pour le gérer ensemble».
Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande se sont prononcés pour des mesures pour l’emploi, en amont de ce sommet. Ils souhaitent notamment le «déboursement accéléré» de 6 milliards d’euros sur deux ans pour l’emploi des jeunes dans les régions les plus touchées.
COMMUNIQUÉde Bruno Gollnisch, Député européen, membre du Bureau Politique du Front National
François Hollande prétend que « la Commission [européenne] n’a pas à nous dicter ce que nous avons à faire ». Mais c’est très exactement ce qu’elle fait et M. Hollande obéit.
Questions :
Dans quel texte peut-on trouver le « conseil » suivant : « redoubler d’efforts pour lutter contre la segmentation du marché du travail en révisant certaines dispositions de la législation sur la protection de l’emploi » ?
Dans quel autre est-il écrit : « introduire de nouvelles réformes pour lutter contre la segmentation du marché du travail en revoyant certains aspects de la législation en matière de protection de l’emploi […] notamment en ce qui concerne les licenciements » ?
Réponse : dans les recommandations pour la politique économique de la France émises par la Commission en 2011 et en 2012.
Le parlement français ayant adopté docilement la loi dite « ANI » (accord national interprofessionnel) sur la mort du contrat à durée indéterminée, la Commission se contente en 2013 de demander de la mettre en œuvre intégralement et sans délai.
Sur tous les autres points — fiscalité, coût du travail, retraites, déréglementation de certaines professions et des services publics, etc. —, la docilité du gouvernement français n’est qu’une question de temps.
C’est la conséquence de l’adoption du semestre européen, du traité budgétaire et des lois bruxelloises sur la gouvernance économique approuvée à Paris, Strasbourg et Bruxelles par les amis PS de M. Hollande et ses pseudo-opposants de l’UMP.
Le Front National, lui, n’a pas trempé dans cette trahison.
Addendum du 31/05/2013 – Zone euro : Nouveau record du taux de chômage, à 12,2% en avril
Quelque 19,37 millions de personnes étaient au chômage en avril dans les 17 pays de la zone euro, précise Eurostat dans un communiqué. En un mois, 95.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs au sein de l’Union monétaire et environ 1,64 million en un an.
Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage était à 11% en avril, comme le mois précédent. Au total, 26,58 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE en avril. En comparaison, le taux de chômage était de 7,5% en avril aux États-Unis.
“Un retournement de situation n’est pas en vue“, estime Martin Van Vliet, analyste pour la banque ING. “Même si la zone euro sort de récession plus tard cette année, le marché du travail risque lui de rester en dépression jusqu’à l’année prochaine“.
Alors que les chiffres du chômage pour avril seront publiés ce jeudi soir à 18 heures, il faut s’attendre à « plus de 40.000 » nouveaux inscrits à Pôle emploi le mois dernier, indique une source gouvernementale.
Les chiffres « ne seront pas bons », a déclaré ce jeudi matin Jean-Marc Ayrault. Dans une interview au groupe de presse Ebra (Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, Dernières nouvelles d’Alsace, etc), le Premier ministre explique :
« Nous sortons d’une période de deux trimestres d’une récession qui touche la France et toute la zone euro. Dans ces conditions, le marché de l’emploi ne peut repartir ».
Jean-Marc Ayrault appelle « les entreprises, les salariés, les collectivités, les missions locales, les services de formation » à se « saisir des mesures d’accompagnement que l’État met à leur disposition » (emplois d’avenir , contrat de génération…).
Si tous les acteurs se mobilisent, « il n’y a pas de fatalité à voir le chômage augmenter perpétuellement », assure-t-il. Tout en reconnaissant qu’il faudra du temps « avant que ces réformes de structure produisent leurs effets ».
En mars, le chômage avait atteint de nouveaux records. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi a progressé de 36.900 en mars, à 3,224 millions. Si l’on y intègre aussi les demandeurs d’emploi ayant travaillé dans le mois, le nombre de chômeurs dépasse alors les 5 millions.
Les chiffres du chômage européen font généralement peur, mais il y en a qui sont plus effrayants que d’autres : celui des jeunes, par exemple. Six millions, soit 25 % pour toute l’Europe, avec des pointes de 60 % en Grèce, 56 % en Espagne, 38 % au Portugal et 26,5 % pour la France ; contre seulement 8 % en Allemagne.
Le 28 mai, François Hollande et Angela Merkel ont donc lancé, lors d’un colloque tenu à Sciences Po, une sorte d’offensive franco-allemande sur le sujet. Quoique tenant un peu de l’usine à gaz, tout n’est pas négatif dans cette affaire. Un meilleur accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, par exemple, grâce à la Banque européenne d’investissement. Seulement voilà, premier bémol : la BEI, au lieu de s’autofinancer par le biais de la Banque centrale européenne, devra le faire sur les marchés financiers ; ce qui transforme les dernières velléités d’un volontarisme politico-économique de l’Europe en une soumission de plus à la finance mondialisée. Avec les résultats à venir que l’on devine…
Il est néanmoins un second point positif dans ce plan : la formation en alternance, entre école et apprentissage. Certes, mais à qui tout cela profitera en premier ? À la France, dont le tissu des PME-PMI est exsangue, ou à l’Allemagne qui, en la matière, est florissant ? Allemagne qui, par ailleurs, en réduisant drastiquement coût des salaires et flexibilité, rompant en cela avec l’ancien et désormais moribond consensus du capitalisme rhénan, pratique une dévaluation compétitive qui ne dit pas son nom. Bref, pour Merkel, c’est gagnant-gagnant et pour Hollande, perdant-perdant.
Pis, le troisième volet de cet accord insiste sur la mobilité des futurs ex-chômeurs. Et c’est là que Berlin réussit un coup de maître, pallier sa démographie déclinante en ayant déjà accueilli, pour la seule année 2012, un million de jeunes Européens laissés sur le carreau, accueillant ainsi presque toute la misère du Vieux Continent, mais une misère surqualifiée ou en passe de le devenir, puisqu’elle entend au passage assurer sa formation.
En ce sens, ce même mardi dernier, Éric Zemmour n’avait pas tort de faire de l’humour brun sur les ondes de RTL, en assurant que la puissante Allemagne, après avoir perdu deux guerres mondiales, était en train de gagner la troisième en rétablissant, de fait, un STO de sinistre mémoire.
Avec le traité de Maastricht qui nous conduisait à l’euro, François Mitterrand pensait museler les vieux instincts pangermanistes de notre puissant voisin. Avec le recul, et malgré les bonnes intentions de départ, il s’est fourvoyé, l’instinct des peuples pouvant déjouer les calculs les plus florentins. Le problème de notre stagiaire élyséen est qu’il ne semble rien comprendre ni à l’un ni aux autres.
Berlin amorce un déclin lent, à cause d’une croissance en net recul qui met en danger l’avenir de toute la zone-euro!
L’économie de toute la zone-euro poursuit son ressac et l’Allemagne, à son tour, devient sujet de préoccupation, car l’état de l’économie allemande empire. Ce n’est pas un hasard si l’économie allemande n’accuse qu’une très misérable croissance de 0,1% seulement au cours de ces trois derniers mois, tandis que la France, elle, a déjà basculé dans la récession, comme le signalent les données d’Eurostat. Avec un recul de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année 2013, l’économie de la zone-euro est bel et bien, désormais, en récession et cela, depuis un an et demi: c’est là la période de récession la plus longue depuis 1995, année à partir de laquelle Eurostat a commencé à rassembler des données. L’Etat de la zone-euro qui se trouve dans la pire des situations est bien entendu la Grèce, dont l’économie s’est réduite de 5,3%. Elle est suivie du Portugal, qui accuse une récession de –3,9% par rapport à la même période l’an passé.
La France aussi est officiellement en récession après que son économie se soit réduite de 0,2% au cours de ces six derniers mois, avec, en fond, un taux de chômage supérieur à 10%, assorti d’une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Entretemps, l’Allemagne a repris une croissance, après une récession de trois mois à la fin de l’année 2012, mais cette faible reprise s’avère bien trop lente et insuffisante, atteignant seulement le chiffre de 0,1%, surtout à cause d’une augmentation des dépenses de la part des consommateurs. Ce chiffre ne suffit pas, bien entendu, pour faire redémarrer l’économie de la zone-euro en général, qui se débat encore et toujours dans une crise qui perdure.
Les données d’Eurostat montrent que l’économie allemande s’est réduite de 0,3% par rapport à la même période l’an passé. Le bureau allemand des statistiques met ce faible rendement sur le compte d’un “climat hivernal extrême” qui a duré jusqu’en avril. A l’opposé, la Lettonie a enregistré une croissance de 5,6% et la Lituanie de 4,1% par rapport à la même période en 2012. Les deux pays espèrent adhérer à la zone-euro très bientôt: la Lettonie en janvier 2014 et la Lituanie en 2015. L’Estonie voisine, qui a adhéré à la zone-euro en 2011 a enregistré la croissance la plus élevée de la zone par rapport à l’an passé, avec +1,2%. Mais par rapport aux trois mois qui viennent de s’écouler, l’économie estonienne, à son tour, s’est réduite d’un pourcent.
Pour ce qui concerne Chypre, les chiffres montrent que l’économie de l’île a considérablement empiré pendant la période où l’on négociait son plan de sauvetage: son économie a chuté de 4,1% par rapport au trimestre de janvier-mars 2012. La situation économique de l’Italie, de l’Espagne, de la Finlande et des Pays-Bas est préoccupante car tous ces pays ont vu, eux aussi, se rétrécir leur assiette économique par rapport au trimestre précédent et à l’an passé, comme d’ailleurs toute les économies de la zone-euro. La Banque centrale européenne, au début mai 2013, a abaissé le taux de référence à son minimum historique de 0,5%, tentant ainsi de faire redémarrer l’économie de la zone-euro. Mais tout prêt avantageux demeure une chimère, surtout pour les banques des pays de l’Europe méridionale qui continuent à emprunter de l’argent à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que le taux de référence: même le président de la BCE, Mario Draghi, a souligné que les prêts à bon marché ne se sont jamais avéré bons pour l’économie réelle.
Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps, en particulier pour les plus de cinquante ans.
Moins d'emplois : la pente dangereuse...
Si la reprise d’un emploi, voire sa création, peut dépendre aussi des personnes elles-mêmes et de leur esprit d’initiative, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !
Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…
Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…
Rencontre de quelques hommes et femmes qui témoignent de leur vie de chômeurs de longue durée. Du parcours de combattant, aussi, que leur imposent au quotidien la précarité et des revenus inférieurs au seuil de pauvreté.
Volontaire, Christian n’a jamais baissé les bras. Maître d’hôtel il y a dix ans encore, il a exercé dans plusieurs grands établissements de la côte méditerranéenne avant d’être privé d’emploi. « Te retrouver au chômage alors que tu as toujours travaillé, c’est affreux, souligne-t-il. Surtout quand, pour avoir des colis alimentaires ou payer des factures, tu dois aller frapper aux portes du Secours catholique ou du Secours populaire, de la Banque alimentaire ou des Restos du cœur. C’est dur, très, très dur. Après, tu t’y habitues malheureusement, c’est triste à dire. »
Comme le souligne le psychothérapeute Marc Jourdan: « On dit que dans l’économie telle qu’elle est construite il faut un volant de personnes qui ne travaillent pas pour que le reste travaille. (…) Si on met les gens de côté parce qu’ils ne sont pas dans la norme, il faudrait quand même pouvoir leur donner une place où ils puissent créer leur vie, créer quelque chose pour la société : sans cela on tue. »
Pour se sortir de cette spirale infernale, Christian a suivi pléthore de formations et décroché plusieurs contrats d’aide à l’insertion, avant d’initier la création de la Maison des chômeurs de Saint-Girons : « J’ai 53 ans, bientôt 54, je voudrais un CDI, espère-t-il. Avec les contrats aidés à 30 heures, on ne gagne rien. (…) Et puis, au bout, vous n’avez pas toujours un emploi ; il y a des réussites heureusement, mais, quand vous regardez, elles sont infimes et beaucoup de gens repartent à la case départ : à la Villa Pôle emploi, la Villa Chagrin. C’est un peu malheureux quand même. » [...]
Épargner, Isabelle en est bien incapable. Seule avec ses trois enfants depuis son divorce et sans emploi depuis quatre ans, cette formatrice dans le secteur de la petite enfance n’a pour vivre que sa pension alimentaire et les aides de la CAF. Mille quatre cents euros qui ne lui permettent pas de bénéficier du RSA, le revenu de solidarité active.
Nourrir les siens avec 150 euros par mois est pour elle une gymnastique comptable désespérante : « Je regarde les pigeons, là, sur le toit, observe-t-elle songeuse, et je me dis : C’est quoi leur priorité à eux ? Manger, dormir, se protéger, se reproduire. C’est tout simple. Moi, aujourd’hui, j’ai l’impression d’être un pigeon puisque mes priorités, c’est remplir le frigidaire et m’assurer qu’il y ait un toit sur nos têtes. (…)
Je me contente de petites choses agréables gratuitement, mais le précipice n’est pas loin. Je sens que ma situation est fragile et qu’il suffirait de pas grand-chose pour que je tombe dans le vide. Finalement, je crois que je suis comme un pigeon, sauf que je ne peux pas voler de mes propres ailes. »
Comme d’autres chômeurs, précarisés à durée indéterminée, du quartier toulousain de La Faourette, Isabelle, Christian et Miloud ont trouvé au sein de l’association Partage un lieu d’écoute et d’échange. S’y réunissant autour d’une partie de Scrabble ou d’un repas-débat, les « encombrants du système économique » y nouent un lien social primordial.