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l'emploi - Page 105

  • L'immigration, armée de réserve du capital

     Article tiré de la revue Élément n°139

    En 1973, peu de temps avant sa mort, le président Pompidou reconnaissait avoir ouvert les vannes de l’immigration à la demande d’un certain nombre de grands patrons, tel Francis Bouygues, désireux de bénéficier d’une main-d’œuvre docile, bon marché, dépourvue de conscience de classe et de toute tradition de luttes sociales, afin d’exercer une pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français, de réduire leurs ardeurs revendicatrices, et subsidiairement de briser l’unité du mouvement ouvrier. Ces grands patrons, soulignait-il, en « veulent toujours plus ». ¢
    Aujourd’hui, seul le
    patronat souhaite
    davantage d’immigration

     

    Quarante ans plus tard, rien n’a changé. À un moment où plus aucun parti de gouvernement ne se risquerait à demander qu’on accélère encore le rythme de l’immigration, seul le patronat se prononce en ce sens, tout simplement parce que c’est toujours son intérêt.
    La seule différence est que les secteurs économiques concernés sont désormais plus nombreux, dépassant le secteur industriel ou la restauration pour s’étendre à des professions autrefois épargnées, telles que les ingénieurs ou les informaticiens.
    La France, on le sait, a fait massivement appel à l’immigration dès le XIXe siècle. La population immigrée représentait déjà 800 000 personnes en 1876, 1,2 million de personnes en 1911. D’abord centre d’attraction des émigrations italienne et belge, l’industrie française a par la suite attiré les Polonais, puis les Espagnols et les Portugais.
    « Cette immigration, peu qualifiée et non syndiquée, va permettre à l’employeur de se soustraire aux contraintes croissantes du droit du travail ».
    èEn 1924, une Société générale d’immigration (SGI) est même créée à l’initiative du Comité des houillères et des gros exploitants agricoles du Nord-Est. Elle ouvre des bureaux de placement en Europe, qui fonctionnent comme une pompe aspirante.
    èEn 1931, on comptera 2,7 millions d’étrangers en France, soit 6,6 % de la population totale. La France affiche alors le plus fort taux d’immigration du monde (515 pour 100 00 habitants). « Un bon moyen pour toute une partie du patronat de faire pression à la baisse sur les salaires. Dès cette époque, le capitalisme cherche à mettre en concurrence la force de travail en faisant appel à des armées de réserve salariales ».
    Source de profit du
    capitalisme, l’immigration retarde l’amélioration des outils de production et l’innovation industrielle

     

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les immigrés vont de plus en plus fréquemment venir des pays du Maghreb, Algérie d’abord, puis Maroc. Des camions affrétés par les grandes entreprises (surtout dans le secteur automobile et le bâtiment) viennent par centaines les recruter sur place.
    èDe 1962 à 1974, près de deux millions d’immigrés supplémentaires vont ainsi gagner la France, dont 550 000 recrutés par l’Office national d’immigration (ONI), organisme géré par l’État, mais contrôlé en sous-main par le patronat. Depuis lors, la vague n’a cessé de s’amplifier.

    « Quand il y a pénurie de main-d’œuvre dans un secteur, explique François-Laurent Balssa, de deux choses l’une, soit on augmente les salaires, soit on fait appel à la main-d’œuvre étrangère. C’est généralement la seconde option qui restera privilégiée par le Conseil national du patronat français (CNPF), puis, à partir de 1998, par le Mouvement des entreprises (Medef) qui prend sa succession.

    Choix témoignant d’une volonté de profits à court terme, qui devait retarder d’autant l’amélioration des outils de production et l’innovation en matière industrielle. Dans le même temps, en effet, l’exemple du Japon montre que le refus de l’immigration au profit de l’emploi autochtone a permis à ce pays d’accomplir sa révolution technologique avant la plupart de ses concurrents occidentaux ».
    L’immigration est avant tout un
    phénomène patronal

     

    Le temps est loin où Georges Marchais secrétaire général du PCF, écrivait au recteur de la mosquée de Paris une lettre ouverte, publiée dans l'Humanité (6 juin 1981) : « La cote d'alerte est dépassée. C'est pourquoi nous disons : il faut arrêter l'immigration sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. »
    L’immigration a donc au départ été un phénomène patronal. Elle continue de l’être aujourd’hui. Ceux qui veulent toujours plus d’immigration, ce sont les grandes entreprises. Cette immigration est conforme à l’esprit même du capitalisme, qui tend à l’abolition des frontières (« laissez faire, laissez passer »). « Obéissant à la logique du dumping social, poursuit François-Laurent Balssa, un marché du travail « low cost » s’est ainsi créé avec des « sans-papiers » peu qualifiés faisant office de bouche-trou.
    Comme si les grands patrons et l’extrême gauche s’étaient donné la main, les uns pour démanteler l’État-social, à leurs yeux trop coûteux, les autres pour abattre l’État-nation, trop archaïque ». C’est la raison pour laquelle le parti communiste et la CGT – qui ont radicalement changé d’orientation depuis – ont combattu jusqu’en 1981 le principe libéral de l’ouverture des frontières, au nom de la défense des intérêts de la classe ouvrière.
    « Laissez passer les hommes, mais aussi les capitaux et les marchandises ; telle est la doctrine de la Commission européenne. Mieux : laissez passer les hommes pour mieux rentabiliser le mouvement des capitaux et des marchandises », écrit également Éric Zemmour, qui rappelle que « les mouvements migratoires très importants de ces vingt dernières années ont été une des composantes majeures d’une croissance économique sans inflation, puisque ce flot continu de travailleurs à bas prix a pesé comme une chape de plomb sur les salaires des travailleurs occidentaux ».
    Michèle Tribalat, elle, observe de son côté que « l’immigration modifie la répartition du gâteau économique, et cet indéniable constat à beaucoup à voir avec le fait que certains sont favorables à une forte immigration quand d’autres cherchent à la réduire ou à l’arrêter ».
    L’afflux en Europe de populations exogènes a aussi des conséquences sociologiques lourdes

     

     Pour une fois bien inspiré, le libéral Philippe Nemo confirme ces observations : « Il y a en Europe des responsables économiques qui rêvent de faire venir en Europe une main-d’œuvre bon marché capable, d’abord, d’occuper certains emplois pour lesquels la main-d’œuvre locale est insuffisante, ensuite de peser sensiblement à la baisse sur les salaires des autres travailleurs européens.
    Ces lobbies, qui ont tous les moyens de se faire entendre tant des gouvernements nationaux que de la Commission de Bruxelles, sont donc favorables tant à l’immigration en général qu’à un élargissement de l’Europe qui faciliterait considérablement les migrations du travail. Ils ont raison du point de vue qui est le leur, c’est-à-dire selon une logique purement économique.
    Le problème est qu’on ne peut raisonner ici selon une logique seulement économique, puisque l’afflux en Europe de populations exogènes a aussi des conséquences sociologiques lourdes. Si les capitalistes en question prêtent peu d’attention à ce problème, c’est peut-être qu’ils jouissent en général des bénéfices économiques de l’immigration sans en subir eux-mêmes les nuisances sociales.
    Grâce à l’argent gagné par leurs entreprises, dont la profitabilité est ainsi assurée, ils peuvent habiter les beaux quartiers, en laissant leurs compatriotes moins fortunés se débrouiller, dans les banlieues déshéritées, avec les populations allogènes ».
    La pénurie ne se forme que lorsqu’un secteur n’offre pas des salaires suffisants

     

     Telle est aussi l’opinion des experts. C’est ce qu’a montré, en 2009, un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme dépendant directement des services de Matignon. Intitulé Immigration, qualification et marché du travail, ce document explique d’abord que la notion de « pénurie de main-d’œuvre », traditionnellement alléguée pour justifier le recours à l’immigration, ne signifie à peu près rien en période de chômage.
    « Du point de vue de la science économique, la notion de pénurie n’est pas évidente », peut-on lire dans le texte, car le « fait que certains natifs rejettent certains types d’emploi peut simplement signifier que les travailleurs ont de meilleures opportunités que d’occuper ces emplois, et donc que les salaires correspondants devraient augmenter pour qu’ils soient pourvus ».
    Ce qui montre très clairement que la pénurie ne se forme que lorsqu’un secteur n’offre pas des salaires suffisants et que le recours à l’immigration est en fait un moyen de ne pas augmenter les salaires, quitte à créer artificiellement une « pénurie » que l’on comblera en allant chercher ailleurs une main-d’œuvre acceptant d’être sous-payée. Le rapport conclut d’ailleurs que, « dans le cas du marché du travail, cela signifie qu’à la place de l’immigration des années 1960 on aurait pu envisager une hausse du salaire des moins qualifiés ».
    Le même document recense par ailleurs une série d’études qui ont tenté, en France comme à l’étranger, de chiffrer l’impact de l’immigration sur les salaires : « Atlonji et Card trouvent qu’une hausse de la proportion d’immigrés d’un point de pourcentage réduit le salaire de 1,2 %. Boris conclut son étude en affirmant qu’entre 1980 et 2000, l’immigration aurait accueilli l’offre de travail d’environ 11 %, ce qui aurait réduit le salaire des natifs d’environ 3,2 % ».
    èDepuis le début des années 2000, l’apport annuel de l’immigration à la population française est d’environ 350 000 personnes, pour la plupart d’origine extra-européenne (dont 200 000 entrées régulières dans le cadre de l’immigration professionnelle ou du regroupement familial, 50 000 demandeurs d’asile et 80 000 naissances d’origine étrangère). Le nombre d’immigrés devenus français augmentant chaque année de près de 150 000, un bon tiers de la population française devrait, au milieu de ce siècle, être issue de l’immigration.
    Selon les chiffres officiels, les immigrés vivant dans un ménage ordinaire représentent aujourd’hui 5 millions de personnes, soit 8 % de la population française en 2008. Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou deux immigrés, représentent 6,5 millions de personnes, soit 11 % de la population. Les clandestins sont évalués entre 300 000 et 550 000 personnes. (Les expulsions de clandestins coûtent 232 millions d’euros par an, soit 12 000 euros par reconduite).
    L’immigration rapporte au secteur privé mais coûte au secteur public

     

    Jean-Paul Gourévitch, de son côté, évalue la population d’origine étrangère vivant en France en 2009 à 7,7 millions de personnes (dont 3,4 millions de Maghrébins et 2,4 millions d’originaires de l’Afrique subsaharienne), soit 12,2 % de la population métropolitaine actuelle. En 2006, cette population immigrée contribuait à hauteur de 17 % à la natalité.
    Or, si l’immigration rapporte au secteur privé beaucoup plus qu’elle ne lui coûte, elle coûte en revanche au secteur public beaucoup plus qu’elle ne lui rapporte.
    Le coût global de l’immigration a en effet été chiffré. Selon une étude de Contribuables Associés rédigée par Jean-Paul Gourévitch, Le coût de la politique migratoire de la France, les dépenses que l’État consent pour l’immigration se montent aujourd’hui à 79,4 milliards d’euros par an, dont près des trois-quarts (58,6 milliards) relèvent des coûts sociaux. Les recettes s’élevant à 48,9 milliards d’euros, dont les deux tiers sont dus à la fiscalité directe (État et collectivités locales) et aux impôts indirects (TVA et TIPP), le déficit global pour les finances publiques se monte à 30,4 milliards d’euros, soit 1,56 point de PIB.
    On notera que le coût non marchand de l’immigration n’est pas pris en compte ici. Jean-Paul Gourévitch précise que « les études conduites outre-Manche et outre-Atlantique montrent que l’immigration n’a pas d’effet globalement positif sur les finances publiques tant que l’immigration de peuplement, qui coûte à l’État plus qu’elle ne rapporte, reste supérieure à l’immigration de main-d’œuvre, qui rapporte un peu plus qu’elle ne coûte quand elle n’est pas clandestine ».
    Besancenot-Parisot,
    même combat !

     

    Il ajoute que si, aux déficits dus à l’immigration, on ajoute encore ceux qui résultent de l’expatriation, soit plus de 11 milliards d’euros de dépenses et de manque à gagner pour l’État, « le coût de la politique migratoire de la France s’établit aujourd’hui à 38,3 milliards d’euros, soit presque deux points de PIB ».
    La France connaît donc aujourd’hui une immigration de peuplement, conséquence directe du regroupement familial. Mais les immigrés constituent plus que jamais l’armée de réserve du capital.
    On ne peut qu’être frappé, à cet égard, de voir comment les réseaux « sans-papiéristes » de l’extrême gauche, qui croient trouver dans les immigrés un prolétariat de substitution, servent les intérêts du patronat. Réseaux mafieux, passeurs d’hommes et de marchandises, grands patrons, militants « humanitaires », employeurs « au noir » : tous sont adeptes de l’abolition des frontières par le libre-échangisme mondial. Olivier Besancenot, Laurence Parisot, même combat !
    Révélateur, par exemple, est le fait que Michael Hardt et Antonio Negri, dans leurs livres-manifestes Empire et Multitude, se prononcent pour une « citoyenneté mondiale » et lancent un appel à la suppression des frontières qui aurait pour premier effet d’accélérer l’installation dans les pays développés de masses de travailleurs à bas salaires provenant du Tiers-monde ou des pays émergents.
    L’immigration,
    c’est l’apologie
    du déracinement

     

    Qu’aujourd’hui, la plupart des migrants doivent leur déracinement aux dislocations sans fin induites par la logique du marché global, que ce déracinement soit précisément ce que recherche le capitalisme pour mieux adapter l’homme au marché et enfin, subsidiairement, que l’attachement territorial fasse partie des motivations humaines, ne gêne aucunement ces deux auteurs, qui notent au contraire, avec satisfaction, que « le capital lui-même a exigé une mobilité croissante de la main-d’œuvre et des migrations continuelles à travers les frontières nationales ».
    Le marché mondial constituerait, de leur point de vue, le cadre naturel de la « citoyenneté mondiale ». Parce qu’il « exige un espace lisse de flux non codés et déterritorialisés », le marché mondial est censé servir les intérêts de la « multitude », car « la mobilité comporte un prix à payer pour le capital qui est le désir accru de libération ».
    L’inconvénient de cette apologie du déracinement, pris comme condition première d’un « nomadisme » libérateur, est qu’elle repose sur une vision totalement irréelle de la situation concrète des migrants et des personnes déplacées. Comme l’écrivent Jacques Guigou et Jacques Wajnsztejn, « Hardt et Negri s’illusionnent sur la capacité des flux d’immigration à être à la fois la source d’une nouvelle possibilité de valorisation du capital et la base d’un enrichissement des perspectives de la multitude. Les migrations ne sont, en effet, rien d’autre qu’un moment d’une concurrence universelle et, en soi, migrer n’est pas plus émancipateur que de rester chez soi. Le sujet “nomade” n’est pas plus enclin à la critique et à la révolte que le sujet sédentaire ».
    « Aussi longtemps, ajoute Robert Kurz, que des hommes quitteront leurs proches et iront, même au risque de leur vie, chercher du travail ailleurs – pour être à la fin broyés par la moulinette du capitalisme –, ils ne seront pas plus porteurs d’émancipation que les autovalorisateurs postmodernes de l’Occident : ils n’en constituent que la variante misérable ».
    Qui critique le capitalisme en approuvant l’immigration, dont la classe ouvrière est la première victime, ferait mieux de se taire. Qui critique l’immigration en restant muet sur le capitalisme devrait en faire autant. ¢
  • Accord de sécurisation de l’emploi, un dynamitage du droit du travail

    Dans le projet d’accord sur la sécurisation de l’emploi trouvé le 11 janvier dernier, le patronat a fait carton plein sur la flexibilité et obtenu un maximum de dérogations au Code du travail. Décryptage.

    Malgré quelques miettes lâchées aux 
salariés, comme l’instauration d’une complémentaire santé généralisée, des représentants du personnel au conseil d’administration ou la taxation des contrats courts…, les travailleurs sont les premières victimes de cette régression sociale inédite voulue par le Medef.

    1. Faciliter les licenciements et éviter les poursuites

    Dans le texte, la procédure de licenciement collectif pour motif économique et son contenu sont fixés, soit par un accord collectif majoritaire, soit par un document produit par l’employeur et homologué par la Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Une « validation » du plan social par les syndicats ou l’administration qui rendra plus difficile sa contestation devant le juge.

     

    Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est mis en place dans des délais préfixés, pour accélérer la procédure. La limite pour contester la validité de cet accord est de trois mois. Si le salarié veut remettre en cause le motif ou le non-respect par l’employeur des dispositions, il n’aura que douze mois pour le faire. Plus généralement, le délai de prescription concernant une réclamation sur l’exécution ou la rupture du contrat de travail est de vingt-quatre mois contre cinq ans auparavant. Ce qui risque d’empêcher certains recours comme ceux des victimes de l’amiante.

    Toujours pour éviter aux patrons de comparaître devant un tribunal, le projet d’accord privilégie la conciliation avec les prud’hommes pour résoudre les litiges liés à un licenciement, via notamment le versement d’une indemnité forfaitaire de l’employeur à son ex-salarié. Les patrons seraient la seule catégorie en France pour laquelle un plafond de sanction serait appliqué ! Enfin, le Medef a introduit une disposition un peu obscure qui tente d’instaurer la prévalence du fond sur la forme en cas de procédure de licenciement. Par exemple, une irrégularité dans la lettre de licenciement (la forme) ne pourrait plus être retenue contre l’employeur.

    2. Le chantage à l’emploi

     L’accord de maintien dans l’emploi, qui permet de moduler le temps de travail et le salaire « en cas de graves difficultés conjoncturelles », sévit déjà dans certaines entreprises (Renault s’y essaie actuellement). Il serait institutionnalisé nationalement par le projet d’accord. Le dispositif de compétitivité-emploi, signé par un ou des syndicats représentant 50 % du personnel, est censé sauvegarder l’emploi et pourra être conclu pour une durée de deux ans maximum. Mais la garantie du maintien de l’emploi n’est pas pérenne, juste « pour une durée au moins égale à celle de l’accord », ce qui laisse la porte ouverte à une nouvelle affaire Continental Clairoix.

    Dans ce cas précis, certains syndicats avaient signé l’accord, ce qui n’avait pas empêché l’entreprise de fermer. Si les salariés refusent le chantage à l’emploi, ils sont licenciés pour motif économique. Mais l’entreprise est exonérée de « l’ensemble des obligations légales et conventionnelles » du plan social, comme les offres de reclassement. Le texte prévoit plutôt « des mesures d’accompagnement ». Pour avoir refusé de se sacrifier, le salarié aura donc le droit à un licenciement économique au rabais.

    Une sécurisation minimal. Dans le texte, il y a très peu de chose au profit de la sécurisation des salariés. Les droits rechargeables à l’assurance chômage, qui existent déjà, sont élargis. La majoration de cotisation d’assurance chômage pénalisera les CDD courts et les contrats d’usage. Mais, en contrepartie, le patronat obtient 150 millions d’exonérations de cotisations sur certains CDI ! Sont aussi au menu, le compte personnel de formation, la complémentaire santé généralisée ou l’accès des représentants du personnel aux conseils d’administration, mais uniquement dans les entreprises de 5 000 salariés en France ou de 10 000 à l’échelle mondiale. Des avancées certes, mais mineures au regard de la dominante de flexibilité du projet d’accord.

    3. Les mobilités forcées

    Les entreprises peuvent mettre en place des mobilités internes pour contraindre les salariés à changer de poste ou de lieu de travail. Les limites géographiques et les mesures d’accompagnement à la mobilité sont négociées dans le cadre d’un accord d’entreprise, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives. Le refus donne lieu à un licenciement du salarié pour motif personnel.

    4. Le piège 
du temps 
partiel

    Pour mieux l’encadrer, des négociations s’ouvriront dans les branches professionnelles. Les salariés travailleront un minimum de vingt-quatre heures par semaine (sauf étudiants de moins de vingt-six ans et salariés des particuliers employeurs). Mais le texte organise une modulation du temps de travail au bon vouloir de l’employeur, avec de nombreuses dérogations possibles dans l’année et une pression exercée sur la rémunération. Le salarié deviendrait une variable d’ajustement en fonction de l’activité de l’entreprise.

    5. Des CDI précaires

    La création d’un CDI intermittent et d’un CDI intérimaire va encore fragiliser la forme normale du contrat à durée indéterminée, en normalisant l’alternance de périodes travaillées et non travaillées. Quand à la taxation de certains CDD courts, elle ne concerne pas l’intérim et les CDD de remplacement ou saisonniers, grands vecteurs de précarité.

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  • Moins de chômeurs, c’est possible grâce à l’UMP ?

    PARIS (NOVOpress Breizh) – Miracle, contrairement aux attentes, en décembre 2012, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi n’a progressé que de 300 en catégorie A, alors que la tendance était à + 30.000 par mois depuis un an. « Cette stabilité est appréciable », a commenté Michel Sapin, ministre du Travail. Tout en demeurant prudent : « Pour autant, elle ne marque pas une inversion de la tendance à la hausse observée depuis 2008. » (Le Figaro Economie, 26-27/01/2013).

    Effectivement, le ministre n’a aucune raison d’afficher une quelconque satisfaction. En effet, si on prend en compte les chômeurs en activité réduite (qui travaillent plus ou moins de 78 heures par mois), non seulement le nombre d’inscrits progresse de 10.200 en décembre 2012, mais il frôle désormais les 4,63 millions en France métropolitaine.

    On peut également remarquer que cette stagnation inattendue du nombre de chômeurs de catégorie A s’explique par la très forte hausse des sorties de Pôle emploi en décembre (+24,5%) et des cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (+5,9%). La gauche reprend les recettes de la droite…

    Pour l’instant, les deux armes dont le Gouvernement attend beaucoup (emplois d’avenir et contrats de génération) n’ont pas encore eu le temps de produire leurs effets. « Les emplois d’avenir démarrent doucement », titre Le Monde (06/02/2013). En effet, trois mois après le lancement du dispositif, le ministère du Travail et de l’Emploi comptait seulement 4.600 signatures effectives. Les 100.000 contrats prévus – au bénéfice quasi exclusif des « jeunes issus de la diversité » – semblent encore bien loin. Dans ce dossier le Gouvernement ne peut compter sur l’aide de l’opposition. Le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a eu l’occasion d’indiquer la position de ses amis : « C’est une position très large du groupe. La ligne est relativement claire. Nous nous opposerons à ce texte parce que nous sommes dans un système uniquement tourné vers la fonction publique et rien pour le secteur marchand. » (Le Monde, 07/09/2012).

    Mais affirmer que la politique de l’UMP est résolument antisociale serait inexact. En effet le parti de Jean-François Copé participe à sa manière à la création d’emplois ; il fait même beaucoup en la matière. Les chiffres montrent l’importance de l’effort consenti par les frères ennemis Copé-Fillon pour terrasser le chômage. Ainsi, dans les cinq instances censées piloter le parti (vice-présidence, secrétariat général et diverses commissions), 150 postes ont été attribués. A tel point que, si on considère par exemple, le nombre des vice- présidents, l’attelage ressemble fort à une armée mexicaine. Le 15 janvier, huit ont été nommés (Chatel, Wauquiez, Hortefeux, Gaudin, Karoutchi, Longuet, Estrosi, de Raincourt). Mais comme cela ne semblait pas suffire, une seconde promotion est apparue le 3 février : Dati, Kert, Audy, Fournier, Lamour, Falco, Gaymard. Avec en renfort, les vice-présidents nommés au titre des « mouvements » : Peltier (Droite forte), Jean Leonetti (Humanistes), Thierry Mariani (Droite populaire), Patrick Ollier (Gaullistes), Bernard Perrut (Droite sociale). On appelle cela une direction paritaire puisqu’on compte autant de copéistes que de fillonistes (Le Figaro, 05/02/2013). Vingt-cinq présidents, cela a de la gueule !

    Toujours soucieux d’œuvrer positivement en faveur de l’emploi, Jean-François Copé s’est transformé en agent recruteur lors d’un déplacement à Agen le 6 février dernier. Il a annoncé sans rire qu’il allait demander aux secrétaires départementaux de son parti de publier des petites annonces dans toutes les villes afin de trouver des candidats pour les élections municipales de mars 2014 (Le Monde, 09/02/2013).

    Qui dit mieux ? Si le P.S. suivait le même chemin, on pourrait diminuer notablement les effectifs de Pôle emploi…

    http://fr.novopress.info

  • 1.087 : c’est le nombre d’usines qui ont fermé en France depuis 2009

     Depuis 2009, plus d’un millier d’usines ont dû mettre la clef sous la porte. C’est le bilan inquiétant dressé par le cabinet de veille économique Trendeo.

    En 2012, quelque 266 usines auraient disparu quand seulement 166 auraient été créées, selon la société de veille économique Trendeo. Au total, le rythme de fermeture se serait ainsi accéléré de 42%. Ce n’est pas loin de la triste performance enregistrée au plus fort de la crise en 2009 avec quelque 379 usines fermées. Résultat : ce sont 1.087 usines qui ont mis la clef sous la porte depuis 2009.

    L’économie française s’installe dans une tendance dépressive

    Alors que la tendance était incertaine en 2011, la conjoncture pour l’emploi se dégrade fortement en 2012, note l’étude. Les créations d’entreprises continuent à diminuer tandis que les suppressions ne cessent d’augmenter. “L’économie française s’installe dans une tendance dépressive“, avertit le cabinet.

    L’industrie manufacturière à la peine

    C’est l’industrie manufacturière qui est le premier secteur touché, avec en première ligne l’industrie automobile (- 41.994 emplois depuis 2009), suivie de l’industrie pharmaceutique (-8.648 emplois). Au total 23.897 emplois ont été supprimés en 2012, soit 121.946 postes depuis 2009. Viennent ensuite les secteurs des Transports et de la logistique et celui de l’Administration publique avec respectivement 60.854 et 57.790 emplois supprimés depuis 2009. En revanche, dans ce contexte de délitement du tissu industriel, la construction aéronautique et le luxe résistent plutôt bien, avec plus de 2.400 créations de postes.

    Reste que le cabinet se montre pessimiste pour l’avenir. Avec les annonces de suppressions d’emploi chez Goodyear ou encore Renault, l’étude évoque notamment le mois de janvier 2013 comme étant “le plus mauvais“ depuis qu’il collecte des données.

    La Tribune

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  • France : La financiarisation prend le dessus sur l’industrialisation

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  • Les 3 dogmes assassins à l’origine de la désindustrialisation

    La France, cimetière d’usines : 900 fermées en trois ans. Le spectre d’une désindustrialisation dramatique quitte les chiffres froids, secs et désincarnés de la macro-économie pour miner le paysage du réel. Vertige d’une grande puissance industrielle au tapis, impuissante à invoquer la crise comme seule responsable de ces maux puisqu’au cours de ces dernières années, elle a fait beaucoup moins bien que ses classiques concurrents européens, l’Allemagne, le Royaume-uni, l’Italie.

    Ainsi, dans la zone euro, entre 2000 et 2010, le poids de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB accuse un recul de 3,7 points contre 5,2 points en France (plus de 100 milliards d’euros). La part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale de l’économie a régressé brutalement en une décennie de 30 %, passant de 18 % en 2000 à 12,5 % en 2011. Alors que ce ratio est de plus du double en Allemagne, de 18,6 % en Italie.

    Du côté des exportations dont la balance commerciale accuse 70 milliards de déficit, les performances son calamiteuses : la France a perdu de 1998 à 2012, 41 % de ses parts de marché, le double de l’OCDE, le triple de l’Allemagne. Du côté des emplois, les chiffres sont encore plus accusateurs puisqu’en 30 ans la France a perdu 2 millions d’emplois industriels. A part l’agroalimentaire, le luxe et l’aéronautique, qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu, toutes les filières sont plus ou moins touchées.

    Sans industrie, point de R&D

    Or à elle seule, l’industrie réalise plus des trois quarts des exportations, 85 % des investissements en R&D. A contrario, sans industrie, point d’export ni de R&D. Ses effets d’entraînement sont donc majeurs. Alors que le solde extérieur de la branche manufacturière s’est dégradé rapidement, passant de + 10,5 milliards d’euros€ en 2000 à -10,7 en 2007.

    En Grande-Bretagne, qui produit aujourd’hui davantage d’automobiles que la France alors que son industrie était moribonde il y a une demi-douzaine d’années, le poids de l’industrie manufacturière dans le PIB remonte pour atteindre 12,6 % avec un objectif de 15 % dans 5 ans. Bref, les capacités productives de l’industrie française sont proches de celles de 1998, alors que celles de l’Allemagne ont progressé de 30 %. CQFD. L’effondrement industriel français n’est pas la conséquence de la crise.

    Le mal vient de beaucoup plus loin et l’on voit bien que l’appareil de production des pays concurrents est, comparé à celui des usines françaises, dans un bien meilleur état si l’on en croit ces quelques données : 150 000 robots en Allemagne, 70 000 en Italie mais 35 000 en France où l’on trouve un parc de machines- outils accusant 17 ans de moyenne d’âge contre 10 en Italie, 9 en Allemagne. Et à l’heure de l’export, si dans les pays les plus développés d’Europe, 80 % des PME de plus de 10 salariés ont un site Internet, dans l’Hexagone, elles ne sont qu’une sur deux à proposer cette essentielle vitrine commerciale. Le taux de patrons d’Eti parlant l’anglais est ridicule. Bref, l’Etat n’est pas totalement responsable de ce déclin.

    Le “fabless”

    Etrange défaite, curieuse déroute dont les causes réelles remontent en fait à trois décennies, ces “trente piteuses” pilotées par trois dogmes successifs responsables de cette lente désindustrialisation : “la société post-industrielle”, “la nouvelle économie”, “l’entreprise sans usine”… Adieu ateliers et usines, rapidement troqués contre des bureaux, la fabrication contre des prestations, le secondaire contre le tertiaire, si noble et peu salissant. C’était un peu vite oublier que les activités de services se nourrissent, en support, de celles de l’industrie, pour une large part. Qu’elles ne sont point rivales mais complémentaires jusqu’à être indissociables. Et que le plus souvent, les industriels avaient externalisé un certain nombre de tâches et missions, ne serait-ce qu’en faisant appel à des sociétés d’intérim. Bref, que du passé industriel il était franchement impossible de faire table rase.

    Puis débarquèrent ces nouvelles technologies qui devaient brutalement tout détrôner, la révolution numérique, elle aussi, si noble et vertueuse avec ses charmes immatériels, démodait les modes de production classiques salissants, bruyants. Les nouveaux petits machins, si fins, avaient autrement plus de séductions que ces grosses machines.

    Enfin, un beau jour de 2001, Serge Tchuruk, patron d’Alcatel, se fit le chantre du “Fabless”, “l’entreprise sans usines”; les cerveaux européens sous-traiteraient aux milliers de petits bras asiatiques le travail industriel à faible valeur ajoutée. Cette illusion dura juste le temps pour les Chinois de mettre leur recherche à niveau, de proposer des innovations rudement concurrentielles afin de livrer de sévères batailles sur les marchés mondiaux. Tout faux. Alors que la mondialisation érode les marges, provoquant un véritable cercle vicieux. Laminées, ces dernières ne permettent plus les investissements, surtout en R&D, impossible de monter en gamme, les produits devenant moins innovants perdent leur avantage concurrentiel. Alors il faut réduire les prix…

    Pente fatale. Pour Max Blanchet, senior partner de Roland Berger, “ce modèle “fabless” – Alcatel, Thomson qui a vendu ses usines – s’est révélé totalement erroné. Car si on ne produit plus en France, on perd les capacités de recherche, les compétences”. Fermez le ban sur cette “colossale erreur stratégique”. Nous avons atteint un niveau d’obsolescence historique faute d’avoir suffisamment investi dans l’appareil de production. Et nous ne pourrons nous imposer que dans les domaines industriels où le coût de main-d’oeuvre tient pour une faible part dans les coûts de production.

    La commande publique

    Durant les Trente Glorieuses, l’industrie française figurait parmi les champions mondiaux, grâce il est vrai à l’importance des commandes relevant du budget national. La puissance de feu de cette industrie triomphante – le nucléaire, le téléphone, le Minitel, le Concorde – devait l’essentiel de ses réussites à un Etat régalien autant que colbertiste pratiquant la stratégie de l’arsenal : l’essentiel de la production était drivé par des commandes publiques. Selon une politique industrielle des plus dirigistes.

    D’ailleurs les polytechniciens, centraliens et autres ingénieurs des Mines formaient les bataillons de l’élite à la tête de la haute administration comme des grands groupes. L’aristocratie du tout-Etat. Tout a changé. La montée en puissance des gestionnaires et financiers au sommet des grandes entreprises correspond au déclin d’une industrie confrontée à une concurrence mondialisée. S’il y a relativement peu d’ingénieurs à la tête des groupes du CAC 40 – on y compte un seul “docteur” -, il n’y a pas un seul ingénieur dans le gouvernement Hollande.

    On le voit bien, d’anciennes causes de nature culturelle plombent notre dynamique industrielle. Alors qu’en Allemagne, la culture dominante est largement plus versée vers les techniques, les technologies, selon un long chemin très ouvert pouvant transformer des apprentis en patrons. Le rite initiatique des ateliers et usines laisse des traces. En France, les jeunes ont une opinion négative des usines, se détournent des formations scientifiques, ensuite va s’ajouter le principe de précaution et la peur maladive du risque or l’industrie est par essence une activité à risque.

    D’où un climat défavorable du côté des élites qui s’est traduit très concrètement par une certaine prise de distance avec ces activités industrielles qui ont forgé des générations de pionniers. Ajoutons-y le télescopage des temps, longs pour les industriels mais courts pour les financiers, et l’anti politique industrielle de Bruxelles qui, privilégiant la concurrence et le consommateur, s’est opposée aux regroupements de grands groupes industriels de taille à affronter les marchés mondiaux.

    5 faiblesses et 7 leviers pour tout changer

    Les experts de Roland Berger ont fait le diagnostic de l’industrie française et délivré l’ordonnance

    Les 5 faiblesses coupables:
    Coût du travail supérieur à celui de l’Allemagne de 10 %, difficulté à reconfigurer les activités industrielles, insuffisance de la recherche sur les technologies, faibles performances des PME industrielles, manque de culture entrepreneuriale et d’innovation industrielle. Inverser la tendance nécessite de changer nos dogmes du passé afin de prendre en compte une nouvelle donne.

    Les 7 leviers d’action :
    Réduire les charges, faciliter la reconfiguration de l’industrie, aider les entreprises à produire en France et à exporter, dynamiser l’investissement dans les secteurs d’avenir, soutenir et développer les PME industrielles, orienter l’enseignement et la recherche vers l’innovation technologique et industrielle, revaloriser notre culture industrielle.

    Il n’y a pas si longtemps, les négociations sociales chez EADS ont provoqué deux résultats contrastés : face à un choix, les syndicats allemands ont opté pour la garantie de l’emploi quand de ce côté-ci du Rhin, les syndicats ont préféré la garantie de salaire. Symptôme d’une attitude vis-à- vis de l’entreprise. Quand se désole Frédéric Sanchez, président du directoire de l’entreprise Fives qui, ne trouvant pas de soudeurs sur le marché du travail, a été obligé d’ouvrir une école dédiée. L’industrie a aussi mal à son image. Il suffit d’observer la proportion de filles dans les écoles d’ingénieurs – 13 % aux Arts et Métiers – pour s’apercevoir que même à haut niveau dans la société française, sa cote est au plus bas.

    Trois décennies d’errements autant que d’erreurs stratégiques collectives qui se payent aujourd’hui au prix fort. Faut-il donc désespérer de l’industrie française ? Sinon, comment peut-elle se reconstruire ? L’Histoire à cet égard nous donne une bonne leçon.

    En 1890, l’industrie française était dans un état lamentable tandis que sa concurrente allemande était florissante. Il a fallu seulement dix ans pour que la situation s’inverse grâce à la perspective mobilisatrice de l’Exposition universelle, le travail de la constituante, etc. Pourquoi ne pas imager un tel retournement d’ici à l’horizon 2022 ? La crise peut être une chance de mettre un terme à cette lente érosion qui n’a rien d’inéluctable.

    L’i-conomie

    Actuellement l’industrie est à la croisée de chemins antagonistes : le premier poursuit la lente dégringolade provoquant la destruction de 600 000 emplois à échéance 2022, tandis que le rebond enraye non seulement cette hémorragie mais initie une dynamique permettant de créer 700 000 emplois à cette même échéance. Au prix certainement d’un électrochoc du côté des investissements dans les technologies d’avenir. Coprésident de l’Institut Xerfi, Michel Vitolle est partisan d’une troisième révolution industrielle qui a d’ailleurs un nom, “l’iconomie”. Cette transformation est aussi importante que celles provoquées par les autres révolutions industrielles avec la mécanisation au XVIIIe siècle, puis la maîtrise de l’énergie à la fin du XIXe.

    Le système productif fait émerger une “iconomie” en transformant la nature des produits, la façon de produire et de commercialiser, les compétences, les organisations, la structure du marché, la forme de la concurrence et l’attitude des consommateurs. Nous n’avons pas assez tiré profit du système technique à base de logiciels et de réseaux qui permet de supplanter l’économie mécanisée. Les tâches répétitives physiques et mentales sont automatisées, chaque produit est un assemblage de biens et de services élaboré par un réseau de partenaires et la cohésion de cet assemblage est assurée par un système d’information.”

    Ce chamboulement radical du modèle productif sera gourmand en capitaux, réclamera une organisation différente de la chaîne de valeur et un cadre réglementaire et fiscal sensiblement plus favorable. Aujourd’hui, notre portefeuille d’activités industrielles affiche une grande vulnérabilité à la concurrence mondiale. “Mais nous pouvons jouer le coup d’après afin de doubler les Allemands dans dix ans”, plaide Michel Vitolle. Bref, le big bang d’un nouveau modèle industriel qui fait voler en éclats les schémas classiques.

    Quels sont alors les leviers de manœuvre de ce fameux “Etat stratège” qui voudrait bien donner de la consistance au concept de “politique industrielle” ? Il n’en a déjà pas au niveau européen, fiasco sur toute la ligne. Mais au niveau national ?

    La stratègie de quelques “filières privilégiées” est-elle la bonne ? Trouver des innovations de rupture oblige à des coopérations entre différentes filières, en créant des “hub” favorisant ces partenariats. Cela n’existe pas vraiment. Les filières ne sont donc pas adaptées car les innovations sont toujours induites par des coopérations trans-sectoriels selon ce postulat si connu de la fertilisation croisée. Il faut donc faciliter la coordination de plusieurs secteurs.

    La vallée de la mort

    Le politique – Arnaud Montebourg en l’occurence –, aux prises avec l’angoissante détresse des canards boiteux, arbitre dans l’urgence. Mais dans des contraintes de ressources si chiches, faut-il préférer la perfusion d’industries condamnées ou concentrer les maigres moyens sur le développement des activités d’avenir ? Certitude, les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle dans le franchissement de la “vallée de la mort” (equity gap). Ce concept a permis d’identifier et de nommer la transition si délicate entre l’invention issue de la recherche jusqu’à sa commercialisation. Vallée jonchée d’échecs, faute de phase d’industrialisation satisfaisante. Zone de risques de haut niveau, cette rencontre entre la recherche et le marché passe par la conception d’une maquette, d’un prototype que ne veulent financer les concours bancaires. Alors, si la BPI s’en occupe…

    “Une vision radicalement nouvelle du modèle de production pour la France, plaide de son côté Jean-Louis Levet, expert de la fondation Jean-Jaurès. Il s’agit d’en faire le levier majeur d’une stratégie de développement pour notre pays et l’Union européenne. En mettant en œuvre un ensemble d’orientations nouvelles et puissantes. En construisant un nouveau mode de gouvernement mettant fin aux pathologies du système politico-administratif. En mobilisant l’ensemble des acteurs territoriaux, de l’entreprise, des partenaires sociaux.” Il reste à provoquer, par quelques signaux forts, cette renaissance.

    Le nouvel Economiste via http://fortune.fdesouche.com/

  • [Vidéo] Les ouvriers-rappeurs de PSA font le buzz

    « Kash Leone, il est bien ton clip ! » Confus mais souriant, Franck serre la main tendue de cette jeune femme, à l’entrée de l’usine. « Je ne la connais même pas », souffle-t-il. Il y a quelques jours, Franck était encore un salarié parmi d’autres, des 3000...

    Le Parisien

  • Extirper la racine du mâle (mal), un impératif mondialiste

    Que le débat autour du mariage homo soit aussi un chiffon rouge concentrant les attentions et camouflant d’autres turpitudes et impuissances à agir de cet exécutif  est une évidence. Passé beaucoup plus inaperçu, et au nom de la lutte contre le chômage,  la gauche met ses pas dans ceux de l’UMP en souhaitant flexibiliser le Contrat à Durée Indéterminé  (CDI) pour faciliter les licenciements et… le chômage partiel. « Véritable exception française, relevait le huffington post, le CDI immunise (presque) du licenciement et s’apparente à un sésame ou un palier crucial dans une vie professionnelle. Il est quasiment obligatoire pour réaliser un emprunt immobilier, voire même seulement louer un logement. »

     Oui mais voilà  « Le pacte de compétitivité lancé en novembre dernier doit s’accompagner d’un assouplissement du marché du travail.» Et donc du CDI.  C’est aussi et surtout  une exigence  de la commission européenne, qui le juge trop « protecteur», protection qui favoriserait la « précarité »…

    Précarité que les amis de François Hollande savent  éviter…même en  « CDD » (de longue durée)  à l’instar d’un grand complice du chef de l’Etat, Olivier Schrameck.  Elu  à la tête du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) ,il  touchera un salaire de 100.500 euros par an, salaire qui a été doublé puisque l’année dernière , l’indemnité du président du CSA était de 55.300 euros. La crise, quelle crise ?

    Reste que Bruno Gollnisch ne minore pas non plus l’importance des débats à l’Assemblée nationale autour du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels. Dans un entretien publié  dans le dernier numéro de Valeurs  actuelles, même  l’ancien Premier ministre Michel Rocard se dit certes, du bout des lèvres,  favorable au mariage pour tous, mais pas à l’adoption   par des couples homosexuels qu’il juge « dangereux. »

    M. Rocard est  aussi  en phase avec ce que pense beaucoup de nos compatriotes quand il dit « (en vouloir)  un peu aux communautés homosexuelles de ne pas s’être contentées du Pacs et d’avoir poussé leur revendication jusqu’à des symboles, recherchant un peu une revanche ou la victoire sur les hétéros ».  « La communauté homosexuelle a tort de pousser jusqu’aux symboles qui appartiennent objectivement aux hétéros à raison de ce qu’ils sont ».

    Faut-il rappeler à nouveau comme l’a fait encore Bruno Gollnisch sur le plateau de Mots croisés,  que ce projet de loi contient en germe une marchandisation  des ventres –comme l’a souhaité ouvertement le prosélyte milliardaire rose Pierre Bergé – avec la Procréation Médicalement Assistée (PMA) accordée aux  couples de femmes et, au nom de l’égalité et  refus des discriminations, la Gestation Pour Autrui (GPA) avec le recours aux mères porteuses pour les couples d’hommes.

    Or, l’évolution du droit de l’enfant à un droit à l’enfant est éminemment condamnable et problématique, d’autant que le législateur socialiste est de nouveau  dans l’ inversion  intellectuelle la plus complète en refusant de  voir que la démarche d’adoption n’est pas faite pour donner un enfant à un couple, mais pour  donner une famille à un enfant.

    Aujourd’hui , l’Assemblée nationale s’est séparée  pratiquement  au petit matin  , sans avoir voté l’article 4 du projet de loi sur le mariage homosexuel, qui prévoit que dans le Code civil les termes de père et mère doivent être compris comme celui de parents en cas d’un couple homosexuel

    En Angleterre,  depuis décembre 2011 alors même que la loi sur le mariage pour tous n’avait pas encore été adoptée, les mots « père et « mère » ont été remplacés  dans les documents officiels par « parent 1 » et « parent 2 »

    Dans un très intéressant dossier consacré à « l’idéologie du genre », la revue Eléments, sous la plume d’Alain de Benoist, constatait que « La parenté tend aujourd’hui a être remplacé par la  parentalité , ce qui veut dire que tout le monde peut devenir parent sans avoir mis au monde ni engendré. La parenté était un fait biologique, elle devient un jeu de rôles ouvert à tous. La différence entre parents biologiques et parents adoptifs s’efface du même coup. Pour devenir  parent , il suffit de vouloir l’être (…). Les conjoints sont devenus des partenaires, les familles des couples avec enfants. La relation de couple de la cogestion, comme l’élevage des enfants relève désormais de la coparentalité égalitaire. »

    Cette question du mariage ajouterons nous, pose aussi celle encore plus générale de la dévirilisation de nos sociétés occidentales, dans lesquelles l’ homme blanc est sommé de faire taire ses mauvais instincts de survie,  de payer aujourd’hui pour  les pulsions dominatrices et conquérantes de ses parents et ancêtres. Pour cela, masochisme, repentance ,  antiracisme militant et institutionnalisés ont été chargés de castrer le mâle (mal)  européen. Tout aussi logiquement , il doit aussi renoncer à assumer la figure traditionnelle  du pater familias, gravé dans le marbre de notre civilisation depuis la Rome antique.

    C’est en  cela que cette question du mariage pour tous n’est pas anodine. Elle   est aussi, relève Bruno Gollnisch, une autre très glauque manifestation de l’entreprise de subversion mondialiste des esprits,  de nos nations et de nos peuples.

    Alain de Benoist, notait encore qu’ « une société dans laquelle le père n’assume plus cette fonction (de figure de la Loi, au sens symbolique de cet terme) soit qu’il ne le veuille plus, soit qu’il ne le puisse plus est une société qui fabrique par milliers des individus immatures, narcissiques (…) »

    «Jean-Claude Michéa a bien montré que cette reconfiguration anthropologique est en parfaite adéquation avec une civilisation capitaliste qui a tout intérêt à délégitimer toutes les figures de l’autorité, afin que se généralise ce  nouveau type d’individus artificiellement maintenu en enfance, dont le consommateur compulsif représente la figure emblématique et donc l’addiction à la jouissance immédiate est devenue le signe distinctif  ( Le complexe d’orphée). »

    « La civilisation libérale ajoute-t-il est la première dans l’histoire de l’humanité, qui tende par principe à priver le sujet individuel de tous les appuis symboliques collectifs nécessaires à son humanisation et qui rende ainsi de plus en plus probable ce décollage indispensable d’avec la mère sans lequel il n’y a pas d’autonomie personnelle concevable. »

    Décidemment oui, il est vraiment temps d’en finir avec ce Système  pourri jusqu’à la moelle !

    http://www.gollnisch.com

  • CGT, Hollande, Montebourg : les assassins de Goodyear !

    Pour tuer le site de Goodyear, d’Amiens-Nord, que sa direction va fermer, ils se sont mis à plusieurs. Un meurtre collectif. Ou plutôt un assassinat prémédité.

    Il n’est pas utile d’établir une hiérarchie parmi les assassins. Commençons simplement par le plus bruyant et, hélas, le plus audible : la CGT. L’organisation syndicale hurle, proteste, promet grèves et vengeances. C’est dans sa nature, comme il est dans celle du scorpion de piquer pour donner la mort. La CGT, c’est la garde napoléonienne à Waterloo. Enfin pas tout à fait. La CGT, certes, ne se rend pas, mais elle ne meurt pas. Elle est increvable. Et elle se battra jusqu’à la mort du dernier ouvrier licencié.

    Les micros imbéciles se tendent vers les cégétistes ravis de faire la roue avec les mâles accents de la lutte finale. Aucun des porteurs de micro n’a fait l’effort de parcourir quelques centaines de mètres pour aller sur l’autre site de Goodyear, celui d’Amiens-Sud. Quel intérêt en effet ?

    Là-bas, pas de licenciements, pas de fermeture. L’usine tourne à plein régime. Ses ouvriers ont accepté de signer un accord de flexibilité avec la direction. Accord obstinément refusé par la CGT du site d’Amiens-Nord.

    D’autres assassins maintenant. Parfaitement identifiés sans que des portraits-robots soient nécessaires : François Hollande et Arnaud Montebourg. En 2011 (campagne électorale oblige), ils sont venus sur le site d’Amiens-Nord. Histoire de montrer que le PS n’avait pas oublié ses fondamentaux et que son amour de la classe ouvrière était intact.

    Évoquant les licenciements boursiers, Hollande a dit aux ouvriers : « L’État peut fixer des règles. » Ils l’ont cru. Hollande est aujourd’hui président, Montebourg est ministre. « Qu’ils reviennent s’ils osent ! » a lancé, écœuré, un des ouvriers de Goodyear.

    Bien sûr, ce n’est pas Hollande qui, stricto sensu, a assassiné Goodyear. Il a tué bien plus : l’honnêteté, l’espoir, la confiance dans la parole donnée. Et maintenant, il leur dit quoi aux salariés de Goodyear ? Comme Marie-Antoinette : « Ils veulent du pain ? Qu’on leur donne de la brioche ! » Mais à sa façon : « Ils veulent du travail ? Qu’on leur donne du mariage pour tous, de la PMA et de la PGA ! » Ça, ça ne remplit pas le ventre des ouvriers. Ni les autres ventres d’ailleurs.

    Benoît Rayski dans Boulevard Voltaire

    http://fr.altermedia.info

  • pour faire plaisir aux Américains, on ferme des usines Le cas Pétroplus

    Selon la société de veille économique Trendeo, quelques 266 usines ont mis la clé sous la porte en France en  2012, pour  seulement 166 créations. Seules la construction aéronautique et l’industrie du luxe tirent leur épingle du jeu, avec plus de 2.400 créations de postes. Le mois de janvier 2013 est considéré comme  « le plus mauvais »  par ce cabinet depuis qu’il collecte des données. Le rythme de fermeture progresserait de 42% et près de 1.087 usines ont disparu depuis 2009. Sans surprise, en l’absence d’un mécanisme de protectionnisme intelligent et de barrières douanières modulables, ce sont l’industrie manufacturière française et  l’industrie automobile qui sont les plus touchées, alors que les délocalisations se poursuivent  à vitesse grand V (41.994 emplois de moins depuis 2009), suivie de l’industrie pharmaceutique (-8.648 emplois). Viennent ensuite les secteurs des Transports et de la logistique et celui de l’Administration publique avec respectivement 60.854 et 57.790 emplois supprimés depuis quatre ans.

     Au total 23.897 emplois industriels ont été supprimés en 2012,  121.946 depuis 2009. Un bilan effroyable  qui pourrait s’alourdir du nombre des 470 salariés de la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) qui  n’ont guère d’espoir de  voir leur entreprise survivre. Le délai pour les offres de reprise expire ce mardi à 17 heures. Pétroplus a déposé son bilan le 24 janvier 2012, mais a été autorisée plusieurs fois à poursuivre son activité par le tribunal de commerce de Rouen.

     « C’est un dossier difficile sur lequel l’Etat s’est beaucoup mobilisé mais les chances de succès sont limitées » a prévenu le cabinet de Jean-Marc Ayrault pour préparer les  esprits au pire. Même dramatique aveu d’impuissance  du chef de l’Etat, en janvier, qui  écartait toute nationalisation comme à Florange, tout en précisant lui aussi qu’il était  « difficile de trouver un repreneur. »

    Il convient de noter que l’intersyndicale de Pétroplus, par la voix de  son  porte-parole, le cégétiste   Yvon Scornet,  accuse le gouvernement socialiste d’avoir « tout fait pour écarter l’iranien Tadbir Energy Development Group » qui était un très sérieux repreneur  potentiel.

    « Je suis en colère a déclaré M Scornet, dans le sens où ce n’est pas seulement le fait qu’on refuse le dossier iranien, qui était très solide, mais on demande des comptes, par exemple sur Total, qui dit je me fous de ce que dit le gouvernement, en gros, c’est ça. Total n’a pas le droit d’acheter du pétrole iranien mais en achète par sa filiale coréenne. Le boycott de l’Iran affaiblit l’industrie française, pas iranienne : PSA est très affaibli. Doux vendait deux millions de poulets à l’Iran : ils sont où, Doux, maintenant ? On peut nous offrir le meilleur plan social, ça voudra dire qu’on aura perdu. Les gens vont partir avec de l’argent alors qu’il n’y en avait pas il y a un an. Et on s’est battus pour ça ? »

    « Le gouvernement poursuit Yvon Scornet,  a tout fait pour écarter toute offre de la part d’une société iranienne, alors que cette offre non seulement n’était pas contraire à l’embargo mais était une réponse aussi à d’autres sociétés françaises mises en difficulté actuellement. Il faudra que l’on nous explique pourquoi des sociétés américaines trouvent le moyen de contourner l’embargo, que des pays comme la Corée du Sud ont une dérogation, ce qui permet d’ailleurs à la filiale coréenne de Total d’acheter du pétrole iranien, et que nous, nous devrions accepter de fermer nos usines pour faire plaisir aux américains !»

    Rappelons que l’embargo sur le pétrole iranien, qui se voulait un moyen de pression sur Téhéran dans le  dossier du  nucléaire, et décrété il y a un an  par l’UE – environ 18% de ses exportations de brut- est sans  grande conséquence pour un pays qui ne manque pas de clients asiatiques en forte croissance économique et  gourmands en or noir.

    Il est vrai aussi que François Hollande met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy également dans le domaine de la politique étrangère. Nous l’avons constaté lors du passage lundi du vice-président américain Joe Biden à Paris. Celui-ci a félicité le locataire de l’Elysée pour une  intervention militaire  au Mali qui défend aussi les « intérêts américains ». Il s’est réjoui  de la complète identité  de vue entre le président français, Barack Obama  et lui-même…ce qui n’est pas forcement rassurant. Rappelons que M. Biden prône clairement le renversement de Bachar el Assad en Syrie et a averti solennellement  l’Iran que «  la fenêtre diplomatique se referme »…

    Enfin, soulignons pour conclure, à l’adresse de M. Scornet et de tous les éternels cocus de la gauche au pouvoir, que ce n’est pas en votant pour les partis du Système que le sort des salariés français ira en s‘arrangeant.

    A cette aune, rappelle Bruno Gollnisch, nous n’oublions pas le rôle délétère qui est souvent joué par les petits marquis et autres chefs féodaux du syndicalisme français. Dans le cadre de la dernière campagne présidentielle, l’intersyndicale (CGT-CFDT-CFE/CGC) de Pétroplus avait ainsi invité tous les candidats pour débattre de leur sort…mais avait interdit à Marine Le Pen de venir…laquelle  arriva  en tête des votes  ouvriers quatre mois plus tard ! Ceci explique certainement  cela…

    http://www.gollnisch.com/