Philippe de Villiers
Source : Le Figaro du 12 avril 2023 cliquez là
TRIBUNE – La statue des Sables-d’Olonne, installée en 2018 sur une place publique, devra être démontée au nom de la laïcité, a confirmé le Conseil d’État vendredi dernier. Cette décision a inspiré à l’ancien ministre, écrivain et fondateur du Puy du Fou, une tribune enflammée contre la mauvaise compréhension de la laïcité et pour la préservation de notre histoire et de notre culture.
Le Conseil d’État aura pris son temps. Et choisi son moment. Pour rendre son arrêt. Pour terrasser le dragon. Le vendredi saint. C’est une coïncidence mais elle est symbolique. La statue de saint Michel doit être déboulonnée. Personne n’oserait déboulonner le Conseil d’État. Pour la statue, les choses sont plus simples. Le prévôt du Paradis n’avait rien à faire là. Il faut rendre la place aux trottinettes. Le saint patron des parachutistes a perdu la bataille contre le sacro-saint « état de droit », qui pèse des œufs de mouche dans des balances de toiles d’araignées, pendant que la cité s’effondre. La portée métaphorique de cet apologue donne un signal faible – un de plus, sur le naufrage de nos affections. C’est la défaite des âmes simples, la défaite du petit peuple, attaché à sa statue, la défaite d’un imaginaire hors d’âge contre l’arsenal glaçant des principes qui appellent à broyer le dépôt millénaire.
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