Le démon a ses gorgones et les caresse. Dans la plus infâme laideur !
Dans une précédente chronique nous avons eu l’occasion de le dire : le désastre, au plus juste du mot, signifie la perte de l’étoile. Perdre l’étoile, c’est perdre la lumière, c’est perdre le guide de la pensée et de l’action ordonnées au bien, au beau, au vrai, au juste ; c’est se mouvoir à l’aveugle dans le noir des ténèbres et rien que lui. Au mieux, c’est marcher à la lunette infrarouge non pour éviter les obstacles mais pour s’aider à les franchir et ne point tomber en les franchissant. Mais c’est toujours marcher dans le noir. Dans le noir des idées, dans le noir de la conscience ; dans celui de la haine et celui de la révolte. Permanente révolte. Car le propre du désastre est de ne point sortir de la caverne de Platon et de se figurer qu’au-delà de l’apparence il y a encore de l’apparence. Alors, puisque le ciel des idées claires n’est qu’une affaire bourgeoise contre laquelle il faut produire des utopies révolutionnaires, la mouvance de l’ultra gauche s’enfonce dans les abîmes du très obscur matérialisme athée.