
L’éditorial de François Marcilhac
Oui, la vie politique française se complaît dans la médiocrité. Ainsi, c’est par une motion de rejet préalable réunissant toutes les oppositions, de l’extrême gauche à la droite nationale, qu’a été retoqué le texte sur l’immigration dont la commission des lois de l’Assemblée nationale, sous la férule du progressiste Sacha Houlié, avait détricoté la version, pourtant timidement « durcie » qui était sortie des travaux du Sénat. Certes, le parcours du projet de loi défendu par Darmanin n’est pas terminé, à l’heure où nous écrivons : le texte peut être renvoyé au Sénat dans la version… du Sénat, ou faire directement l’objet d’une commission mixte paritaire (réunissant sept députés et sept sénateurs), toujours dans la version sénatoriale. Et alors ? Un sujet aussi important que celui de l’immigration est ainsi soumis aux aléas d’un processus politicien où les intérêts partisans, conjugués aux préjugés idéologiques, prennent le pas sur l’intérêt national.