
L’ère du vide dont Lipovetsky analysait l’avènement en se montrant inquiet, sans sombrer dans le catastrophisme, est à son apogée. Loin de nous entraîner dans la plénitude d’un individualisme revigorant nous découvrons abasourdis que le vide a versé vers le néant, avec une inversion complète des concepts et des valeurs. Notre société en est malade, et les fossoyeurs sont ceux qui maintiennent l’illusion d’une richesse en devenir, soit par profonde conviction d’être dans le vrai, soit par simple corruption, sous forme d’aides financières, comme les journalistes, ou grâce à des postes, des places, qu’ils s’offrent, en échange d’une servitude volontaire et absolue, à l’instar de Ferrand en passe de diriger le Conseil Constitutionnel. Les premiers, conscients de leur bassesse tentent de retrouver une virginité en faisant la promotion de leur profession comme sur TF1, où nous avons assisté à la pathétique scène du « faites-nous confiance, nous on est des vrais journalistes, des bons », sous l’œil bienveillant, quoique inquiet, du pauvre Gilles Bouleau qui, silencieux, devait penser aux révélations sur les agissements de l’USAID et les fonds versés notamment à l’AFP pour contrôler l’information : entre 2017 et 2024, plus de 8 millions de dollars ont été encaissés.