Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 15

  • Nouvel épître aux Européens : gare aux démons libéraux !

    Mes frères européens, vous croyez que Dieu est mort et que cela annonce votre règne, celui de l’homme. En vérité je vous le dis, ceux qui prétendent cela et qui se font appeler « libéraux » vous trompent pour vous asservir. Car ils vous conduisent en réalité vers la mort de l’homme.

    Ces démons libéraux pleins de paroles doucereuses, qui vous font accroire qu’ils défendent vos droits ou vos libertés, haïssent l’homme et veulent sa perte.
    Car leur culte barbare affirme que l’homme serait inapte au bien. Ces démons prétendent donc fonder une société non sur la vertu, mais sur le vice, non sur l’amour, mais sur son contraire : sur l’égoïsme, qu’ils nomment droits de l’individu, et sur le commerce. Non sur le don et l’honneur, mais sur la concupiscence et la tromperie.
    Ils veulent fonder l’ordre du monde sur tout ce que les civilisations passées considéraient comme des péchés ou des vices dont il fallait se prémunir. C’est pourquoi, mes frères, leur culte est proprement démoniaque et constitue la plus terrible des dépravations.

    Car les démons libéraux, quel que soit le nom sous lequel ils se présentent à vous, profanent systématiquement toutes les institutions qui ont constitué l’humanité dans l’histoire ; ils détruisent en particulier la souveraineté politique sous toutes ses formes : l’Etat, les lois, les frontières et la citoyenneté. Les arts et les langues, même. Car ils ne cherchent qu’à priver l’homme de l’attribut essentiel de son humanité : sa liberté de se choisir un destin au sein de sa communauté et la conscience de son identité.
    Ils prétendent incarner les lumières du bien, mais en réalité ils ouvrent la voie au règne du mal en soumettant volontairement l’homme à des forces qui échappent à tout contrôle.
    En vérité je vous le dis, le libéralisme est le pire ennemi du genre humain, mes frères.

    Les démons libéraux, pour vous induire en tentation, vous ont promis le paradis de l’abondance. Ils vous ont aussi promis que vous pourriez faire demain selon votre bon plaisir dans un monde en paix.
    Mais en vérité je vous le dis, ils ont omis de vous dire qu’ils entendaient plier le monde entier à leur folle loi et qu’ils mèneraient une guerre cruelle à tous ceux qui la refuseraient. Car tous ceux qui s’opposent à eux se trouvent placés hors de l’humanité et succombent par le fer et par le feu. Ils ont omis aussi de vous dire que vous deviendrez en échange un esclave de Mammon, leur seul vrai dieu.

    En vérité je vous le dis, ces mauvais prophètes vous ont trompés car ce prétendu paradis correspond à l’enfer que craignaient vos ancêtres : un monde de douleur et de désespoir, peuplé d’âmes errantes ; un monde où les valeurs sont inversées, où les langues sont corrompues et où le mal se pare des attributs du bien.

    Mes frères européens, on juge l’arbre libéral à ses fruits vénéneux. Regardez ce qu’ils ont fait de vous : une simple ressource humaine au service de l’économie, c’est-à-dire au service du Veau d’Or.

    Car vous ne vivez déjà plus en communauté, mes frères : vous voici désormais à la fois nombreux – car on vous entasse pour satisfaire aux besoins de l’économie – et solitaires, car au nom du culte libéral on détruit toutes les communautés sur lesquelles s’appuyaient vos ancêtres pour vivre avec leurs proches et échapper au désespoir. Vous n’êtes plus que des individus, c’est-à-dire un néant, car l’homme n’existe pas par lui-même.

    Regardez vos villes détruites, transformées en zones commerciales et en dortoirs pour main-d’œuvre. Regardez vos frontières ouvertes, vos campagnes désertées et vos temples vides : car il faut que l’argent et les marchandises circulent à tout prix. Regardez votre culture souillée, car ces iconoclastes vous ont appris à haïr vos pères et à renier les valeurs de vos ancêtres. Regardez la triste cohorte de vos frères sans travail, sans familles, sans avenir.

    Ces démons, ivres d’un pouvoir désormais sans partage, s’en prennent non seulement à votre culture, mais aussi à votre nature, car ils n’ont de cesse de vouloir régner sur le néant.

    Après avoir refusé de reconnaître et donc de valoriser les différences humaines, ils affirment maintenant que les sexes ne seraient que des conventions et que la femme égalerait l’homme : car leur projet vise à soumettre la femme à la tyrannie du travail salarié.
    Ils luttent partout contre la natalité et ils détruisent les familles : ils voient l’enfant comme un fardeau, une marchandise ou comme un « droit » que l’on peut revendiquer et non plus comme une bénédiction, fruit de l’union d’un homme et d’une femme. Ils banalisent la plus ancienne institution humaine, celle du mariage, pour mieux la détruire. Ils organisent volontairement le mélange des peuples et des ethnies pour déraciner les identités, et la vôtre particulièrement, comme de la mauvaise herbe. Et ils promettent même de vous faire mourir au motif que vous vivez malades trop longtemps et que vous coûtez trop cher.
    Ces mauvais bergers prétendent enfin défendre les droits des animaux ou des plantes, comme pour mieux banaliser votre humanité et vous faire oublier votre origine divine.

    En vérité je vous le dis, ils vous font perdre chaque jour un peu plus votre humanité car vous devenez déjà des machines, de simples rouages du Moloch économique qui consume tout. Car vous ne consommez pas, mes frères : c’est vous que l’on consomme.
    Vous ne voyez plus le monde par vos yeux, mais au travers des écrans qui vous suivent partout. Vous ne savez plus regarder le ciel. Vous n’entendez plus par vos oreilles mais par les écouteurs qui y sont fichés. Vous ne parlez plus à vos semblables que par le truchement de micros. Vos enfants, déjà marqués du signe de la Bête économique, vivent dans une réalité virtuelle, dans un monde de chimères fabriquées qu’on leur vend et dont ils deviennent à leur tour prisonniers.

    Les démons libéraux vous dépeignent votre passé comme un abîme d’obscurité et d’oppression. Mais ce subterfuge sert seulement à vous rendre aimable un présent bien plus terrible encore. Car ces mauvais bergers, au lieu de vous libérer comme ils disent, n’ont réussi qu’à vous soumettre au servage économique, à l’esclavage politique et à l’abjection morale.

    En vérité je vous le dis, la secte libérale est le pire ennemi de l’homme et son triomphe signifierait la fin de l’humanité.
    C’est pourquoi il vous faut rejeter ces prophètes des ténèbres et briser toutes leurs idoles, mes frères. Car leur langue est fourchue et tout ce qu’ils disent n’est que mensonge. Il vous faut à votre tour chasser les marchands du Temple.

    Alors vous pourrez redevenir des hommes au milieu de vos frères.

    Michel Geoffroy
    20/02/2013

    Correspondance Polémia – 23/02/2013

  • La Russie et l’Europe à la croisée des chemins ? Par Alexandre Latsa

    La visite du président de la république française François Hollande à la fin de ce mois de février 2013 [Ndlr : les 27 et 28 février] à Moscou arrive dans un contexte très spécial concernant les relations France/Russie, tout autant que les relations Russie/Europe et les relations Russie/Occident en général.

     

    Depuis la fin des années 90 et la chute de l’empire Soviétique, et surtout depuis le début des années 2000, l’interaction entre la Russie et les pays de l’union Européenne, ainsi qu’avec l’Occident en général a été croissante. La volonté de rapprochement de la Russie vers l’Occident ayant été l’une des grandes orientations de la politique étrangère du Kremlin depuis 1991, soit depuis maintenant 22 ans, c’est à dire l’âge de la jeune fédération de Russie.

    Sur ce plan, la politique russe est restée inchangée et stable et la volonté de rapprochement avec l’Ouest et surtout l’Europe n’a pas été que théorique. Elle a donné lieu à des actes très importants, que l’on pense à l’adhésion au conseil de l’Europe en 1996, à l’adhésion au G8 en 1997, à la proposition de la Russie de rejoindre la famille occidentale dans la lutte contre le terrorisme en 2001, à la création du Conseil Russie/OTAN en 2002 ou encore aux propositions russes de création d’une architecture européenne de sécurité en 2008.

    Durant la période récente, la Russie n’a cependant pas concentré toute sa géopolitique extérieure vers l’occident et a pris beaucoup d’initiatives en direction de son étranger proche et de la zone Asie/Eurasie.

    La Russie a participé à la constitution de la CEI (1991), une entité intergouvernementale comprenant 15 républiques postsoviétiques, mais aussi à la constitution de la Communauté économique eurasiatique en 2000 et de l’OTSC en 2002, regroupant Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan et Tadjikistan. Un projet de fusion des deux dernières entités étant envisagé, au sein de l’OSCE, pour qu’elle remplace peut être à terme la CEI. Enfin la Russie a contribué à la création de l’Union Douanière Eurasiatique, qui regroupe la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, confirmant sa volonté d’intégration régionale en Eurasie, au sein de l’espace postsoviétique. De plus, en 2001, soit un an après la création du conseil Russie/Otan, la Russie a aussi contribué à la création de l’Organisation de Shanghai avec la Chine, une organisation militaire intergouvernementale, qui peut être vue comme un pendant régional et asiatique de l’Otan.

    La volonté russe de recherche de compromis militaires hors Occident et hors Otan prend toute sa dimension au fur et à mesure que les relations Russie/Otan elles se détériorent, face à l’incapacité qu’ont les américains de sortir d’une logique post guerre froide et de la politique de “containment” à l’Est de la Russie. Une politique dont les conséquences se matérialisent aujourd’hui à travers la crise du déploiement du bouclier anti-missile en Europe de l’est.

    La volonté russe de recherche de compromis militaires hors Occident et hors Otan prend toute sa dimension au fur et à mesure que les relations Russie/Otan elles se détériorent, face à l’incapacité qu’ont les américains de sortir d’une logique post guerre froide et de la politique de “containment” à l’Est de la Russie. Une politique dont les conséquences se matérialisent aujourd’hui à travers la crise du déploiement du bouclier anti-missile en Europe de l’est.

    Paradoxalement, alors que la crise de 2008 a mis en évidence les disfonctionnements du système économique occidental, l’interaction économique Europe-Russie s’est renforcée, la relation Europe-Russie ayant créé des interdépendances croissantes. La Russie qui est sortie rapidement de la crise économique de 2008 se retrouve en position de force face à une Europe affaiblie, dont les acteurs économiques voient maintenant la Russie comme le marché le plus dynamique ou exporter et investir. En face, l’Europe est devenue le principal client de l’énergie russe, cette interdépendance étant matérialisée par les projets South Stream et North Stream. Mais alors que la Russie va présider le G20 cette année, G20 dont le sommet aura lieu en Russie, il semble que la tentation russe, face au modèle européen ne soit plus aussi importante qu’avant.

    Comme le soulignait récemment Fedor Loukianov, en face de la croissante interdépendance économique entre la Russie et l’Europe, un problème de modèle commun semble se dessiner, dont les principales pierres d’achoppement sont la morale globale et le problème du modèle de société. Le malentendu est profond, l’UE souhaite imposer à la Russie une conception sociétale que celle-ci rejette, arguant qu’elle est souveraine et différente. Cette rupture morale entre une Russie conservatrice qui connaît un retour du fait religieux et une Europe au contraire très libérale-libertaire pourrait bien entrainer un malentendu croissant entre la Russie et les pays européens.

    C’est peut être à cause de cette incompréhension croissante que la Russie cherche à limiter sa dépendance de fournisseur envers l’UE et projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020, pendant que l’Agence Internationale de l’Energie estime que la Russie réalisera 30% des exportations vers l’Europe à ce moment là.

    Un rééquilibrage stratégique essentiel dont on peut imaginer qu’il affaiblira la potentielle emprise de l’UE sur une Russie, qui se liera sans doute plus activement à l’Asie, ce continent dans lequel se situe, il ne faut pas l’oublier, 75% du territoire russe.

    Alexandre Latsa http://fr.novopress.info

    Source : RIA Novosti.

    ** Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE.

  • L’Union européenne, c’est la guerre…

    … et non la paix, comme certain tentent de nous le suggérer :


    L'Europe ce n'est pas la paix..... par gael229

    http://www.contre-info.com/

  • L'indispensable Lien

    Numéro 49. Nous oublierons la table des matières pour l'instant et nous entrerons dans l'intimité du roi Louis XVIII par le truchement du comte de Corbière dont les Souvenirs de la Restauration sont analysés par Gérard de Villèle depuis deux numéros déjà. Dans cette troisième partie, on découvre le roi intelligent qui manqua à la monarchie en rupture de ban, un prince instruit, très au fait du peuple réel, sachant gérer une équipe ministérielle en débrayant quand nécessaire et parfaitement rompu au jeu d'une monarchie parlementaire comme si la dynastie de Bourbon n'avait fait que ça depuis longtemps, alors qu'il l'avait lui-même créée. La Charte octroyée en 1814 contre le projet constitutionnel du Sénat était évolutive pour gouverner au centre-droit, au grand dam du parti dévot d'aujourd'hui agrippé à la théocratie déléguée comme la moule au bouchot. Dans le Manuscrit inédit de Louis XVIII, cité par Corbière, le roi laisse apparaître un monarchiste convaincu que seules les circonstances tragiques de la Révolution et de l'Empire détourneront de la royauté de droit divin. S'il avait fait des représentations auprès de Miromesnil, garde des Sceaux, sur le danger de rappeler les parlements, il avait su quand vint son tour établir le "gouvernement représentatif" dont il se méfiait, comptant sans doute sur sa finesse de jugement, son autorité et un petit peu sur sa rouerie que Corbière nomme "piperie". Ce régime exigeait de minutieux réglages entre le président du Conseil et la Chambre. Il y parvint, démontrant sa viabilité.
    Ayant eu le pouvoir à l'époque des Etats-Généraux, il l'aurait appliqué à seulement deux réformes qui en auraient entraîné bien d'autres : l'égalité devant l'impôt et la révocation de l'ordonnance malheureuse de 1781 qui exigeait des quartiers de noblesse pour les brevets d'officiers de la Maison du Roi. Grâce à la Gallica nous avons le cahier de doléances de Louis XVIII lui-même, qui récrit celui de la Noblesse du Poitou.
    En voici le préambule (page 306 de l'édition de 1839):

    Aucune époque de la monarchie française n'a offert une circonstance aussi généralement importante que celle où nous nous trouvons. Les états-généraux sont convoqués, et nous touchons à leur ouverture. Travailler à rendre à l'antique et vénérable constitution de la France tout son éclat et toute sa pureté, présenter au roi les voeux de ses sujets pour la réforme des abus en tout genre et l'amélioration de toutes les parties de l'administration, combler un précipice effrayant que la déprédation dans les finances a creusé, et chercher les moyens les plus efficaces pour l'empêcher de se rouvrir, tels sont les grands objets qui doivent occuper cette assemblée. La noblesse du Poitou, pénétrée de respect et d'amour pour la personne sacrée du roi, jalouse de concourir à ses vues salutaires, et voulant surtout prouver à sa majesté sa soumission, n'a point balancé, etc... et Louis XVIII de critiquer le peu de respect de la noblesse poitevine à l'endroit du monarque, refaisant point par point les articles du cahier. Après avoir acté le pouvoir du peuple en ses états de consentir l'impôt, le roi fait la synthèse des premiers quinze ans de règne de son frère aîné qu'il place en tête de sa critique de la désinvolture des rédacteurs :

    SM Louis XVIII
    On ne remercie pas Louis XVI de n'avoir pas eu, depuis quinze ans qu'il est sur le trône, une pensée qui n'eût le bonheur de ses sujets pour objet; d'avoir toujours consulté l'opinion publique dans le choix de ses ministres; d'avoir aboli cette question préparatoire qui, ne faisant qu'ajouter aux tourmens des criminels une rigueur inutile, avait conduit tant d'innocens aux supplices; d'avoir achevé de détruire la servitude dans ses domaines; d'avoir constamment travaillé par son exemple à épurer les mœurs; d'avoir préféré, par le rétablissement des parlemens, la stricte justice au soutien de son autorité; d'avoir presque vidé les prisons d'état, qui, sous ses prédécesseurs, regorgeaient d'infortunés moins coupables qu'imprudens; d'avoir fait respecter sur toutes les mers le pavillon français, qui depuis si longtemps était avili; d'être économe pour lui-même, juste, humain. Voilà les traits sous lesquels il fallait le peindre ; et qui sait si une adresse de ce genre, bien faite et rappelée à propos, n'aurait pas empêché ce forfait qui coûtera des larmes de sang, non seulement à nous, ses malheureux témoins, mais à notre postérité la plus reculée? Voilà du moins ce qu'il fallait dire en tombant à ses genoux, à ce roi si bon, si aimant, si digne d'être aimé et qui se plaisait tant à l'être.

    D'une plume alerte avec des mots précis, il continue la critique du cahier dans de longs développements et nous nous arrêterons à l'article 6 réclamant des Etats-généraux périodiques. La critique pointue dévoile son aversion pour les parlements et décrit le caractère français qui s'en accommode si mal. Le texte du Poitou est celui-ci (p.317 et suite):

    Art. 6.- Nous chargeons nos députés de faire prescrire le retour périodique des états-généraux, ainsi que l'époque, forme de convocation, composition et tenue, observant, en général qu'il est avantageux qu'ils ne soient pas trop éloignés, et qu'il semble convenir aux circonstances que la prochaine époque soit très rapprochée.

    A quoi le roi répond dans un style très moderne à une situation qui ressemble à la nôtre (nous envoyons in extenso car ce texte est très riche):

    Cet article est si important qu'il exige d'être traité avec plus de méthode qu'un autre. J'y distinguerai le fond de la forme; et d'abord, sur le premier point, je regrette qu'on n'ait pas imprimé avec le procès-verbal des séances les opinions qui ont déterminé l'assemblée en faveur du retour périodique des états-généraux; cette connaissance m'aurait fort aidé dans la discussion que j'entreprends. Je tâcherai, néanmoins, de m'en passer.
    Les écrits qui avaient paru depuis plus de quarante ans avaient inspiré à presque tout le monde une sorte de vénération pour la constitution d'Angleterre; et la prospérité de ce pays, comparée avec l'état où se trouvait la France, n'avait pu qu'augmenter ce sentiment. Là, disait-on , se trouve la véritable liberté, celle qui est unie avec l'ordre; là, le monarque est vraiment le père de ses sujets, puisqu'il peut tout pour faire le bien et rien pour faire le mal; et c'est à son parlement, à cette admirable combinaison de pouvoirs, qui se balancent sans se croiser, que la Grande-Bretagne est redevable de sa félicité. Il faut donc tâcher de nous rapprocher le plus possible de son heureuse constitution. D'ailleurs, tant que le retour des états-généraux n'aura pas lieu à des époques fixes et invariables, l'autorité qui les craint saura l'éluder, et les abus qui vont être réformés renaîtront; les droits de la nation seront de nouveau méconnus et le peuple foulé; enfin les plaies de l'état se r'ouvriront d'une manière plus dangereuse et plus difficile à guérir. Le seul remède à ses maux est le retour périodique des états-généraux; les ministres, les favoris, les maîtresses, ayant toujours sous les yeux une époque redoutable pour eux, seront plus circonspects; les déprédations seront plus rares, la liberté individuelle plus respectée. Enfin, s'il y a du mal de fait dans l'intervalle d'une tenue d'états-généraux à l'autre, le remède en sera plus facile.
    le Poitou en ses châteaux
    Voilà sans doute les raisons qui déterminèrent les honnêtes gens à adopter cet article : je ne crois pas les avoir affaiblies. Mais sans vouloir les réfuter, je demanderai si l'on avait bien réfléchi aux dangers de cette mesure. Il existe, on ne peut le nier, des caractères de nation comme des caractères d'individus, et l'expérience de quinze siècles a démontré que, de tous les peuples, le français est le moins propre aux assemblées politiques. J'en appelle aux produits de tous les états-généraux; la raison en est triste à dire, mais elle n'en est pas moins réelle, c'est que le Français est naturellement féroce, toutes les émeutes populaires en font foi. Ce vice est tempéré en lui par sa légèreté naturelle; mais qu'on le force à raisonner, à réfléchir beaucoup, le remède disparaîtra, le mal seul restera. Vouloir des assemblées périodiques, c'est donc vouloir des troubles qui le soient aussi. Le premier effet sera sans doute de passer de la périodicité à la permanence, et alors il s'élèvera une lutte entre le pouvoir du roi et celui de l'assemblée, qui exposera l'état à des secousses continuelles (voilà en moins de quatre ans une révolution faite par le directoire et défaite par les conseils). La source de cette lutte est dans le coeur humain ; celui qui vient d'être revêtu d'un nouveau pouvoir désire toujours de l'augmenter; celui qui a vu diminuer le sien désire le recouvrer, et l'effet en doit être, ou la république ou le despotisme. Mais, dira-t-on, l'Angleterre se trouve bien de son parlement, pourquoi la France ne s'en trouverait-elle pas bien aussi ? Je répondrai d'abord que le caractère sérieux et réfléchi des Anglais leur ôte un danger que l'impétuosité des Français leur ferait courir; ensuite j'observerai que l'Angleterre est une île, que sa défense consiste dans sa marine, et que par conséquent elle peut se passer d'une armée de terre, au lieu que la France, qui a quatre cents lieues de frontières de Dunkerque à Antibes et plus de cent de Bayonne à Perpignan, ne peut s'en passer. Or, il est impossible que l'armée soit neutre dans la lutte dont je viens de parler; si elle se divise, le sang coulera par torrens; si elle passe tout entière d'un côté, il y aura une révolution. L'histoire d'Angleterre m'en fournit l'exemple. L'armée avait fondé la tyrannie de Gromwell, elle rétablit Charles II !
    Qu'on observe d'ailleurs que, depuis l'existence de la grande Charte jusqu'à la révolution, il a coulé plus de sang anglais dans les guerres civiles ou sur les échafauds, que dans les combats contre la France, l'Espagne et la Hollande, et que depuis cette dernière époque, on n'a pu faire marcher la constitution qu'en la violant sans cesse. Une inquiétude perpétuelle, des troubles, du sang répandu, un bouleversement général enfin; voilà quels seraient pour la France les fruits du retour périodique des états-généraux. Ces dangers ne doivent-ils pas faire renoncer aux avantages qu'on en peut retirer? Est-ce donc la peine d'innover? Oui, je le répète, quoi qu'en dise M. le chevalier de La Coudraye, ce retour périodique eût été une innovation; car le roi de France a le droit, par la constitution, de convoquer ou de ne pas convoquer, de prolonger ou de dissoudre à son gré l'assemblée des états-généraux; et ce droit si important est le plus beau fleuron de ma couronne; c'est lui qui fait que je suis le souverain de mes sujets, tandis que le roi d'Angleterre, qui peut à la vérité dissoudre son parlement , mais qui est obligé d'en convoquer sur-le-champ un autre, n'est que membre du souverain. J'aurai sujet d'en revenir sur ce point, lorsque j'en serai à l'article 13.
    Mais celui-ci [ndlr: le 6è] va bien plus loin encore que le retour périodique, puisqu'il enjoint aux députés de faire prescrire l'époque et forme de convocation, composition et tenue. L'époque rentre dans ce que je viens de dire, ainsi je n'en parlerai pas; je ne m'étendrai pas non plus sur l'observation qui termine l'article; je ferai seulement observer à mon tour que c'est un acheminement bien marqué de la périodicité à la permanence. La forme de convocation est bien connue; le roi adresse des lettres aux grands-baillifs ou grands-sénéchaux. Ceux-ci convoquent les trois ordres de leur bailliage ou sénéchaussée, et, dans cette assemblée, chacun des trois ordres, ou tous les trois ensemble, rédigent leurs cahiers (d'autant plus librement que, suivant la véritable forme, ces cahiers doivent demeurer secrets), et nomment leurs députés. Cette forme est bonne et il n'y a que la dangereuse manie des nouveautés qui puisse en désirer une autre. Quant à la composition des états-généraux, ce sont les députés librement élus des trois ordres et munis par eux de pouvoirs suffisans pour accorder ou refuser, consentir ou dissentir, qui forment l'assemblée. Faire prescrire quelque chose sur un point si bien prescrit, c'est encore vouloir innover. On dira peut-être que ces mots sont là pour obvier à l'avenir, à la double représentation du tiers-état, mais je ne le crois pas; outre que ce serait un pléonasme de parler en ce cas, et de la forme de la représentation, et de la composition, ce point est traité fort au long dans l'article 8. Enfin, si le mot tenue signifie la police intérieure de l'assemblée, c'est une minutie, et le plus sage eût été de laisser ce soin à chaque assemblée; mais s'il signifie la durée de la session, c'est un nouvel attentat à l'autorité royale.
    Voilà pour le fond ; j'ajouterai, relativement à la forme, que l'expression, faire prescrire, me semble tout-à-fait irrespectueuse. De trois choses l'une : ou le roi est le souverain, ou il l'est conjointement avec les états-généraux, ou enfin ce sont ces derniers qui le sont. Dans le premier cas, le retour périodique des états-généraux eût été une pure concession du roi, et il fallait l'obtenir; dans le second, le consentement du roi était nécessaire, c'était une affaire à traiter à l'amiable, et il fallait la faire régler. Dans le troisième, l'expression impérative, faire prescrire, pouvait être employée.
    Qu'on ne dise pas que je m'attache à des mots; les mots sont faits pour rendre les idées. Je n'y mettrais aucune importance dans une discussion privée; je ne les relèverais même pas dans une discussion publique, parce que l'orateur, emporté par la chaleur du discours, peut dire un mot pour l'autre; je dirai même plus, si je retrouvais ces mêmes cahiers, imprimés en 1789, j'y ferais peu d'attention. Mais quand je les vois reproduits au bout de dix ans, et présentés aux Français comme point de ralliement, et aux étrangers comme flambeau pour les éclairer sur nos malheurs, je scrute toutes les expressions, parce qu'il n'en est aucune qui ne soit importante; parce qu'un étranger qui ne sait que médiocrement notre langue s'attache au sens propre et ne soupçonne même pas le figuré; parce que la plupart des Français en agissent de même, et qu'ainsi les uns et les autres peuvent par des mots être entraînés, à l'égard de notre antique constitution, dans des erreurs d'autant plus dangereuses qu'ils accorderaient plus de confiance à l'ouvrage qui les y entraînerait.

    Voila ! Certains de nos jeunes lecteurs découvriront dans cet extrait Louis XVIII que l'histoire officielle réduisit à son obésité et à la berline de Gand. Il eut fallu à son successeur plus de politique et moins de bel allant pour continuer l'œuvre d'intelligence. La fonction exige beaucoup plus qu'autrefois dans nos temps raisonneurs. Les mémoires de Corbière font en passant un sort au tempérament d'intriguant du duc de Chartres s'ouvrant à quiconque de ses supputations et calculs personnels pour un avenir meilleur. Et le ministre de l'intérieur, lucide, de commenter : Il n'y a pas loin de pareilles espérances à des manoeuvres pour les réaliser. Orléans, l'ennemi intérieur de toujours (?!).

    L'autre morceau de bravoure du lien légitimiste n°49 est la seconde partie du Jeanne d'Arc d'Yves-marie Adeline. C'est un texte puissant qui s'interroge et répond quant à la double mission de la Pucelle, sacrer le roi à Reims puis s'offrir en holocauste. Il est idiot de résumer la progression de l'auteur dans son raisonnement, ses intuitions, et avec la permission du Lien, je vous passe le cœur de sa conclusion :

    Jeanne est à l’entrée des Temps modernes ! Elle s’y enflamme comme cette colonne de feu¹ de l’Écriture, qui brûle devant le passage de la mer Rouge. Elle est la lumière à l’entrée de la nuit, pour qu’au plus profond de nos tribulations, nous nous rappelions qu’elle était là, à l’entrée ; qu’elle avait vécu une histoire sans exemple. Elle semble nous dire : « Ne perdez jamais l’espérance, ne vous laissez jamais troubler, pas même par la crise de la foi qui ébranle aujourd’hui notre Sainte Mère l’Église ! Souvenez-vous de moi, je n’étais rien, qu’une pauvre bergère analphabète. C’est pour cela que le Ciel m’avait choisie, pour montrer Sa puissance ; souvenez-vous par moi de la puissance infinie du Ciel ! ». Elle est là dans son épopée miraculeuse, et sa place apparemment insolite dans le déroulement de notre Histoire, n’a pas d’autre sens que celui de nous faire comprendre qu’à ce miracle immense, à l’entrée des Temps modernes, répondra un miracle de même ampleur… à la sortie. Quelque chose, ou quelqu’un, je ne sais, mais un évènement aussi extraordinaire qui nous  attend. Et c’était là le secret de Jeanne : elle ne s’adressait pas à d’autres siècles, mais seulement à notre époque. Autrefois, on pouvait penser que Jeanne restait incompréhensible. Mais aujourd’hui ? tandis que les ténèbres s’épaississent, et s’épaissiront encore ? Tandis que, dans quelque temps, la solitude et le désespoir seront nos derniers sentiments ? [...] Jeanne est cette colonne de feu dont la voix traverse les siècles, pour hanter notre mémoire de son épopée encore unique ; mais dont la lumière nous suit, nous accompagne dans l’espérance, jusqu’à une aube qui, un jour, se lèvera.

    Acceptons-en l'augure.

    Le numéro 49 du Lien légitimiste vous offre les article suivants (20 pages):
    • Toujours la réalité... l'édito de Gérard de Villèle sur l'implication du prince Louis dans le débat social
    • La réalité contre la théorie (la Restauration par Corbière et GDV)
    • Le journal en bleu de Luc Boisnard, un vieux réac comme on les aime
    • Anatole France à La Béchellerie (1914-1924) par Marcel Le Goff et son aversion pour la République
    • Sur Jeanne... (Yves-Marie Adeline)
    • De la dénaturation du mariage à l'ultime transgression (Gérard de Villèle)
    • Sainte colère... de Nicolas Ferrial sur la propagande du gender
    • D'une réunion de la PSB lyonnaise au veto de la Reine en passant par le putsch d'Alger...

    LE LIEN LEGITIMISTE
    Petit-Prix
    37240 La Chapelle Blanche Saint Martin

    Abonnement à six numéros papier à 24€, électroniques à 10€ (dix euros!).

    Note (1): nos lecteurs du Maghreb feront l'analogie avec le Lotus ardent, le Sidrat al-Muntahā à l'entrée du 7ème Ciel, sauf que YMA parle ici d'un long purgatoire.
  • Elections italiennes : où en est Fratelli d’italia ? Le point avec Carlotta Andrea Buracchi, “gramsciste de droite”

    Elections italiennes : où en est Fratelli d’italia ? Le point avec Carlotta Andrea Buracchi, “gramsciste de droite”

    AREZZO (Novopress) – Dimanche et lundi seront des dates cruciales pour l’Italie avec les élections générales et régionales (dans certaines provinces). La droite italienne y va en ordre dispersé. Si on retrouve les autonomistes-indépendantistes de la Lega Nord, ainsi que les énièmes vieux groupes d’extrême droite comme Forza Nuova, et si on voit apparaître Casapound dans le champ électoral de manière autonome, c’est au sein du centre-droit italien qu’il y a le plus de “nouveautés”. Certes, Silvio Berlusconi tente un retour contre Mario Monti en dirigeant les listes du PdL, mais il faut également tenir compte de  Fratelli d’Italia, le nouveau centre-droit mené entre autres par Giorgia Meloni, issue de l’Alliance nationale (Fini n’est plus de droite – il soutient la coalition centriste autour de Mario Monti –  et est “out”), et même du feu MSI. Nous avons déjà rencontré Carlotta Andrea Buracchi (ci-dessus), militante de Fratelli d’Italia, et refaisons le point sur cette campagne avec elle.

    Fratelli d'Italia dans la rue

    Fratelli d’Italia dans la rue

    Carlotta, tu t’es largement investie dans la campagne pour Fratelli d’Italia. Peux-tu nous faire un point des nombreuses actions auxquelles tu as participé ? Quelles sont les plus significatives ?
    Fratelli d’Italia n’a que deux mois mais il peut compter sur une grande ressource: celle du militantisme de la jeunesse. Ce militantisme est issu de la tradition de la certes ancienne droite, sociale et populaire, celle de l’époque où les spots de la télévision n’existaient pas, encore moins la publicité payante, les talk show ou le financement public. L’enracinement insuffisant dû à cette naissance toute récente associé à la pénurie de fonds ne nous ont cependant pas arrêtés. Nous avons parcouru une province entière en rencontrant les citoyens. L’important était de refuser de les enfermer dans les salles d’hôtel, dans les pièces, dans les sièges. La politique doit rester entre les gens du peuple. Pour celui-ci, la campagne électorale a eu pour but la défense constante des territoires et des initiatives publiques qui impliquent ceux qui sont vraiment les sujet et les acteurs de la politique : les citoyens.

    A quelques jours du scrutin quel est ton état d’esprit et quelles sont tes espérances ?
    Mes espoirs ne sont pas très liés au vote et au résultat des élections mais plutôt à l’après élections, c’est-à-dire la poursuite de ce chemin que nous avons entrepris il y a deux mois. Après les élections nous attend la vraie construction et la consolidation du parti, la structuration territoriale et l’élaboration de toutes ces plate-formes que nous n’avons pas eu temps de créer lors du lancement du commencement de la campagne. Mais, je souhaite cependant, par exemple,  la réussite à la chambre des députés de  Francesco Torselli – candidat en Toscane –, celui qui m’a politiquement éduquée au sein de la “communauté” de laquelle je viens, le centre social de droite Casaggì.

     

    Fratelli d'Italia, un nouveau centre-droit

    Fratelli d’Italia, un nouveau centre-droit

    Fratelli d’Italia veut incarner un nouveau centre-droit italien ? Comment est-ce perçu en Italie ?
    Fratelli d’Italia c’est le nouveau centre-droit qui veut revenir à une certaine manière de faire de la politique en formant les adhérents et les militants, tous ceux que trop de gens considèrent – injustement – “dépassés”.

    Malheureusement, jusqu’à maintenant, beaucoup ont pensé que l’avenir des grands partis c’étaient les adhérents-consommateurs. Les grands partis ont accueillis en leur sein beaucoup d’âmes et d’esprits différents mais ils se sont par contre révélés seulement être du toc, car à l’intérieur il a manqué le débat, la comparaison, la formation des militants, parfois aussi les contenus. La politique vit une crise dont l’origine lui incombe seule : elle n’a pas été à la hauteur des défis qu’elle s’est imposées.

    Certes, nous entendons continuer sur le chemin de la bipolarisation mais en mettant l’accent sur la concurrence interne dans un parti, sur les contenus, sur la qualité des ses représentants. En ce sens, Fratelli d’Italia est différent et il se relie à la méthode traditionnelle de l’engagement politique par la qualité et la compétence de ses représentants. Les “Danseuses” et les combinards ne peuvent pas changer l’Italie, tel est le message que nous voulons faire passer. Pour le moment, nous sommes en train de réussir et je suis convaincue que l’avenir nous donnera raison.

    Les péripéties de la vie politique italienne montrent un retour en fanfare de Silvio Berlusconi. Comment Fratteli d’Italia voit-il cela ? Êtes-vous toujours opposé à un soutien et à une participation à un éventuel nouveau gouvernement Monti ?
    Fratteli d’Italia forme une coalition avec le Peuple de la Liberté (PdL) parce que la voie vers laquelle nous devons aller est celle de la bipolarisation, comme la plupart des grandes nations actuelles. Mais Silvio Berlusconi a déjà fait son temps et a perdu le défi du renouvellement du PdL qui avait porté lechoix d’Angelino Alfano comme secrétaire du parti, puis la décision de convoquer les primaires pour le choix du leaderdu PdL [c'est la non mise en place de ces primaires qui a conduit la naissance de Fratelli d'Italia, note de Novo]. Son retour est la confirmation qui il y n’est pas place dans le PdL ni pour un leader différent ni pour le renouvellement de la classe dirigeante, cela paralyse l’Italie.

    Fratteli d’Italia a déjà exprimé deux positions importantes : la première est que le parti qui obtiendra le plus de suffrages sera celui qui donnera le leader de la coalition de droite, la seconde inous soutiendrons jamais un nouveau gouvernement guidé par Monti.

    Après les élections, Fratelli d’Italia compte-t-il continuer à vouloir une nouvelle offre politique ? On pourrait le penser en voyant le rassemblement organisé le 9 mars prochain en hommage aux victimes des Foibe ? Peux-tu nous expliquer quel est le but de ce rassemblement ?)
    Fratelli d’Italia représente une nouvelle offre politique et il continuera à vouloir l’être. Il s’agit d’une politique basée sur le mérite, sur la compétence, sur l’honnêteté et sur la transparence. Nous avons eu le courage de parler de sujets que le Peuple de la Liberté n’a pas eu ni la façon ni le temps d’élaborer, comme la fracture digitale, l’écologie et le développement éco-soutenable, la justice sociale, la défense des terroirs à partir de l’artisanat de qualité et de l’agriculture…

    Le cortège national des Foibe qui se déroulera le 9 mars est quelque chose que j’apprécie au sein de Fratelli d’Italia : y prendront part tous les mouvements se reconnaissant dans la mouvance identitaire de droite et il aura lieu sans les symboles des différents groupes mais seulement avec les drapeaux tricolores, de manière à empêcher toute forme de récupération politique d’une initiative qui vise à honorer nos martyrs italiens.

    Giorgia Meloni

    Giorgia Meloni

    Quant à la présence de Giorgia Meloni, comme indiqué sur les différents documents appelant à ce rassemblement, il faut rappeler que quand elle était la présidente nationale d’Azione Giovani, le mouvement de jeunesse de l’Alliance Nationale, elle prenait part tous les ans au cortège. De plus, Giorgia Meloni a été l’un des partisans les plus actifs de l’institution de la journée du souvenir, reconnue officiellement par la loi du 30 mars 2004.

    La coutume du cortège national en mémoire des martyrs des Foibe remonte à beaucoup d’années et depuis toujours c’est un des batailles historiques de la droite en Italie. Droite qui se bat depuis toujours pour que le souvenir des martyrs tués – pour la seule faute d’être Italiens – par la haine du communisme titiste soit reconnu officiellement aussi à gauche.

    Un point étonne en France lorsque l’on pense au centre-droit c’est la référence à Gustva Thibon ? Pourquoi cette référence ?
    Je voudrais d’abord mettre l’accent sur un détail important : qui était Gustave Thibon ? Vous pourriez penser que c’était un philosophe, un penseur, un lettré… Non, c’était un paysan qui – grâce à Dieu – est toujours resté un paysan qui donc, pour utiliser une ses célèbres citations, n’a “jamais perdu le contact avec les réserves vastes de fraîcheur et de profondeur produite dans l’âme de la communion étroite avec la nature, de la familiarité avec le silence, de l’habitude aux cadences paisibles d’une activité accordée sur les rythmes primordiaux de l’existence.” C’est la façon de vivre la plus traditionnelle selon moi et se situe pleinement dans la vision politique de la la “Tradition”, donc loin des étiquettes faciles “de droite” et “de gauche”, bien qu’aujourd’hui elles aient encore du sens. Gustave Thibon est capable de conjuguer dans son œuvre une dimension spirituelle puissante et un réalisme sain et sincère : telle est la direction pour cueillir l’élément Traditionnel de l’existence, au-delà de ces étiquettes utiles uniquement lors des élections et qui sont définies ainsi par Ortega y Gasset : “Deux manières pour se déclarer imbéciles”.

    Je tiens à ajouter que Giorgia Meloni a grandi dans le milieu de la droite sociale, populaire et communautaire, dont je viens. Je peux donc comprendre les choix de Giorgia Meloni quant aux aphorismes et aux références culturelles. Il s’agit très souvent d’auteurs qui bouleversent le panorama traditionnel de la droite et qui créent de l’incompréhension chez ceux qui ne pensent pas les trouver à droite. Pensez ainsi à nos batailles pour la reconnaissance de la Palestine, à notre engagement quant au problème irlandais, à nos références à des personnages comme Gramsci, Peron, Pasolini, Che Guevara… Tout s’insère dans un panorama d’étude, de réflexion et d’ouverture que la gauche italienne, enfermée dans ses donjons et dans ses fermetures mentales, n’a jamais opéré, les limitant en jetant le discrédit sur tout ce que ne porte pas son étiquette.

    Nous avons lu, voyagé, étudié, tâché d’être ouverts, en voulant dépasser chaque étiquette, y compris celle de “droite”. C’est pourquoi je me définis un “gramsciste de droite” mais ceci est une autre histoire…

    Crédit photo : DR

    http://fr.novopress.info

  • Sondage : Les journalistes sont à gauche et déconnectés des réalités

    Sondage réalisé du 7 au 16 février 2013 par l’« Observatoire des journalistes et de l’information médiatique » (OJIM). Les médias sont considérés comme peu ou pas indépendants (95%), influencés par leurs propriétaires (88%), les annonceurs (81%) alors que la liberté d’expression tend à se dégrader en France (85%).

    Les journalistes sont classés à gauche (47%) voire très à gauche (39%) et sont considérés comme éloignés des réalités (89%) ; leur manque de pluralisme idéologique nuit à leur indépendance (60%).¢

    Internet est plébiscité comme le média le plus indépendant (94%) et respectant le plus la liberté d’expression (75%).

    Pour répondre à la crise de la presse écrite il faut améliorer son contenu (13%) et (que l’éventail idéologique des journalistes soit davantage pluraliste (82%).
    Au total, que ce soit le Cevipof ou la Sofres pour La Croix, les résultats et enquêtes des instituts professionnels sont corroborés : le fossé se creuse entre d’un côté les médias traditionnels et les journalistes qui les produisent et d’un autre côté les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Pouvons-nous sortir de cette désespérance ?

    -Heureuse année 2013 ! Sans échéance électorale, elle pourrait nous offrir l'occasion de réfléchir. Et cette semaine je dois dire ma gratitude à deux conférenciers, et aux cercles qui les ont invités. D'une part, ce 19 février, Christian Saint-Étienne (1)⇓. s'exprimait sur le thème "Sortir de la spirale de la dette" devant une assemblée réunie par le PLD et l'Institut des Libertés, ce 21 février d'autre part Philippe Simonnot était lui-même l'invité de l'Institut Turgot pour présenter son éclairante et courageuse réflexion sur les nuisances du Code du travail (2)⇓.

    L'un comme l'autre, partant de points de vue certes différents, manifestent une commune consternation devant l'affaissement de la France ; ils pointent les mêmes carences qui nous préoccupent ici. Leurs propos, fort stimulants, m'ont permis de noter plein d'idées que je me ferais un devoir de développer à ma façon.

    L'urgence de ces questions ne découle pas seulement de la situation financière prévisible. La société civile doit en effet mettre à profit ce simple répit du calendrier. Notre confiance dans les capacités de réformes de la classe politique appelle de sérieuses réserves. Or, nous allons bientôt nous trouver replongés, que cela nous plaise ou non, dans la perspective assourdissante des scrutins successifs : élections municipales et européennes dès 2014, puis cantonales, régionales, fusionnées ou non, sénatoriales et enfin présidentielles de 2017 suivies du scrutin législatif, et précédées de primaires en 2016. (3)⇓.

    Or, actuellement, à droite comme à gauche, l'incohérence du gouvernement Hollande-Ayrault provoque un grand désarroi. Peut-être s'agit-il d'une stratégie profonde et subtile de Monsieur Normal. Peut-être nous trouvons-nous en présence des conséquences d'un décalque servile des astuces du mentor Mitterrand, maître calamiteux qu'on en vient presque à regretter. Peut-être, enfin, et disons-le : plus probablement encore, convient-il de parler, tout simplement d'incompétence, sinon d'ahurissement tant du chef de l'État que du chef du gouvernement.

    Dans les mois à venir, hélas, les Français vont être appelés à mesurer l'ampleur du recul national qui les frappe de plein fouet et dont l'incidence sur leur niveau de vie viendra inéluctablement.

    Désespérance plus encore que déchéance, cette situation nous amène à croire en l'homme providentiel, en son apparition voire même, pour certains, au retour de l'administration précédente.

    Saurons-nous, en majorité comprendre les quelques causes corrigibles de la catastrophe ? Saurons-nous dès lors y apporter les remèdes nécessaires ?

    On devrait se garder de tout pessimisme inutile : on doit donc se refuser à répondre obligatoirement "non" à cette double question. On ne devrait jamais insulter l'espérance, tant que l'on n'a pas entrepris tout ce que l'on peut pour en déjouer l'échec, pour éclairer les voies de salut, pour ouvrir les yeux de nos contemporains, co-contribuables et concitoyens.

    En revanche, une telle profession de foi s'écarte elle-même des optimismes béats et niais. Les peuples reçoivent le plus souvent les gouvernements qu'ils méritent. Les élites subissent les révolutions qu'elles ont appelées de leurs fautes. Les gens qui attendent l'arrivée de nouveaux prétendus sauveurs, innocemment propulsés par les gros médiats, s'exposent à ne récolter que l'ivraie qu'ils n'ont pas manifesté la lucidité d'arracher. Les exemples de l'Histoire récente ne devraient même pas se révéler nécessaires. Chacun en tient une part présente à l'esprit.

    Il s'agit en effet d'une loi essentielle, logique, de l'action des hommes : aide-toi le ciel t'aidera.

    Beaucoup de Français aiment à raisonner par comparaison, concurrence ou consanguinité avec l'Allemagne et l'Angleterre. Ils admirent à juste titre l'efficacité germanique ou la pugnacité britannique, des qualités qui font souvent défaut à nos compatriotes. Mille fois d'accord, sans doute.

    Mais les situations actuellement plus enviables outre-Rhin comme outre-Manche ne doivent pas nous tromper : n'oublions pas, précisément le caractère récent de l'effondrement français. Dans les années 1970 la France pompidolienne pouvait sembler infiniment plus active, plus prospère, plus futuriste que l'Angleterre travailliste, engluée dans son Welfare State et sa décadence. Dans les années 1990, l'Allemagne réunifiée semblait à son tour plombée dans sa dénatalité, dans sa part d'héritage post-soviétique, ses idéologies gauchisantes, son chômage, etc.

    Si Margaret Thatcher à Londres, Gerhard Schröder à Berlin s'étaient enfermés dans les pessimismes structurels, dans les renoncements, ni Angela Merckel, ni David Cameron ne bénéficierait aujourd'hui de leurs indiscutables avantages comparatifs.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/       

    Apostilles

    1. Christian Saint-Étienne "France état d'urgence" (éditions Odile Jacob).
    2. Ancien journaliste et docteur ès sciences économiques, Philippe Simonnot dirige l'Observatoire économique de la Méditerranée, l'Atelier de l'économie contemporaine, ainsi que le Séminaire monétaire de l'Institut Turgot. Il vient de publier "Chômeurs ou esclaves : le dilemme français." (Editions Pierre-Guillaume de Roux) Il interviendra le lundi 25 février dans le cadre du Café Liberté à 20 h 00 au café Le Horse Odéon, 16 carrefour de l'Odéon, 75006 Paris (M° Odéon).
    3. Je ne crois pas en oublier, puisque la sécurité sociale, dont les Finances dépassent et plombent celles de l'État central parisien se trouve administrée, sans aucun vote populaire des cotisants, en théorie par le ministère de la Santé, y compris s'agissant des retraites, mais en fait par la citadelle anonyme de Bercy. Cf. "La sécurité sociale et comment s'en sortir" par Georges Lane (Editions du Trident)
  • Hannibal sur le scandale de la viande de cheval

    Les bras d’Elie Wiesel

    Etonnant, ces Anglais. Ils osent bouffer ce qu’ils bouffent, et pourtant ils rechignent à manger du cheval. Ils ingèrent du mouton préalablement torturé à la menthe, des fish and chips suffisamment huileux pour lubrifier tout l’élément blindé de l’opération Serval, des gelées vertes au Zyklon B, du chocolat rose, mais ils ne lèveraient pour rien au monde le filet d’un équidé pour en faire leur repas. C’est sans doute leur côté Epsom, une vieille révérence indurée de la piétaille saxonne envers les cavaliers venus de France, Normands, Angevins ou Aquitains. Paul Morand, qui avait l’œil d’un reporter, notait à New York que les superstitions rituelles regardant la nourriture prennent prétexte de médecine et d’hygiène pour s’épanouir : en fait, selon lui, elles tournent autour de l’opposition pur/impur, et sont, dans notre société occidentale progressiste, d’origine juive. Il est toujours intéressant d’écouter l’avis d’un grand écrivain, membre de l’académie française de surcroît. Saint Paul, dans d’autres circonstances, d’autres lieux, à une autre époque, le précédait d’ailleurs dans son opinion.

    Sous ce rapport, l’affaire du trafic de viande européen ressemble à la querelle de la viande des idoles dont nous parle l’apôtre des gentils — l’apôtre des goyim. Les nouveaux Chrétiens de l’Empire répugnaient à se nourrir d’une viande qui avait été sacrifiée selon le rite païen, mais ne voulaient pas non plus se séparer de leurs amis ni de leur famille restés païens. Le Tarsiote (ou Tarsais ? ou Tarsien ? ou Tarsite ? Je n’ai trouvé nulle part comment on nomme les habitants de Tarse), qui connaissait bien le pharisaïsme pour l’avoir pratiqué, leur répondit en substance qu’ils pouvaient y aller. Il suivait en cela les paroles de son Divin Maître : « Ce n’est pas ce qui entre en l’homme qui est impur, c’est ce qui en sort. » Cette décision de Saint Paul, associée à celle qui relevait le nouveau fidèle de l’obligation d’obéir aux innombrables prescriptions de la loi juive, en premier la circoncision, permit l’essor du Christianisme et de la saine laïcité, radicalement et diamétralement opposés au hassidisme théocratique qui devait s’incarner dans le talmud puis dans le coran. C’est, avec l’Edit de Milan plus tard (313), l’un des actes fondateurs de l’Europe.

    Aujourd’hui, il me semble qu’on revient dessus. Le ramdam qu’on mène autour de quelques carcasses de viande l’indique. Sans doute y a-t-il fraude, et massive. Sans doute la traçabilité des bêtes abattues est-elle mauvaise. Sans doute la corruption règne-t-elle. Sans doute une réforme est-elle nécessaire, une sanction souhaitable. Mais faire tout ce bruit parce que du cheval remplace du bœuf dans un plat de lasagnes est tout bonnement délirant. D’abord parce que chacun met ce qu’il veut dans ses lasagnes, et plus généralement dans ces plats qui associent féculent, fromage et viande (ce qui est formellement interdit par la loi juive : haro sur les lasagnes). Chacun a sa recette, porc et veau ne vont pas mal, mouton et veau satisferont les amateurs de sensations fortes. Ensuite parce que nos gouvernants feraient mieux de s’occuper d’autre chose. Ils laissent passer sur le marché de la viande des poulets de batterie et différentes bêtes pleines d’hormones, et ils dansent la danse du scalp autour de quelques canassons roumains ? Et ils jettent des tonnes, des centaines de tonnes, des milliers de tonnes de nourriture ?

    Le consommateur anglais « se détourne des plats préparés ». Grand bien lui fasse ! Qu’il s’en détourne. Qu’il achète des produits frais au marché. Que sa femme reste à la maison et fasse la cuisine, proprement si elle en est capable, qu’elle achète des livres de recettes à cet effet. Et qu’elle s’occupe des enfants, proprement aussi. Que chacun revienne à sa place. Que les familles s’occupent de leur cuisine, que l’industrie ne s’en occupe plus. Ce qui permet tous les abus et toutes les cochonneries, c’est l’industrialisation étourdie de la chaîne alimentaire. Que l’on mange pour l’essentiel chez soi des plats cuisinés par soi, avec des aliments produits près de chez soi : la traçabilité sera meilleure et les responsabilités plus faciles à établir. Mais non, ils n’en veulent pas, ils marchent sur la tête, ils marchent sur les mains, ils dépensent beaucoup d’argent et de soins pour changer la paire de gant qu’ils usent ainsi au lieu de retomber sur leurs pieds.

    Braves gens, vous ne seriez pas trompés sur la marchandise si vous refusiez une bonne fois pour toutes leur marchandise de merde. Et vous y verriez plus clair dans les arrières-pensées du “marché”. Car le ritualisme alimentaire, corrélatif à l’invasion et au morcellement de l’Europe en communautés incompatibles, progresse. Le scandale des lasagnes fait oublier celui de la viande Hallal, autrement plus grave. Un continent est en passe d’être privé de porc, qui est historiquement la viande la plus consommée, et qui le demeure pour l’instant, sous l’effet de puissants lobbies politico-religieux. L’obsession hassidique judéo-musulmane entend enrégimenter les pratiques alimentaires européennes, elle a déjà gagné dans les cantines scolaires, les avions, à l’armée. L’envolée de la volaille sur les marchés mondial, européen et français est un signe : cette viande, dangereuse et immorale puisqu’elle vient en très grande part d’élevages insalubres dont nul ne saurait justifier l’existence, est cependant de plus en plus consommée parce que nul interdit majeur ne pèse sur elle. C’est en somme de la saleté permise par les “théocrates” qui régissent le monde laïciste. Il y a une alliance objective, une convergence historique et politique, entre ceux qui traquent le porc, haïssent le cheval, piquent le veau, interdisent le gavage d’oie et promeuvent la cuisse de dinde. […]

      http://rivarol.over-blog.com/

    Pour lire la suite, achetez RIVAROL en kiosque dès vendredi, ou téléchargez le pdf dès aujourd'hui, ou mieux encore ABONNEZ-VOUS (plusieurs formules possibles).

  • Mariage gay, PMA, GPA : l’avenir radieux pour tous

    Il serait temps que le peuple de gauche se pose quelques questions…

    Il est curieux de constater comment la gauche, fervente défenseur du mariage pour tous, abandonne la réflexion anthropologique à la droite et aux représentants des religions monothéistes.

    Pourtant, il serait bienvenu que des hommes et des femmes de gauche – mis à part Sylviane Agacinski et une poignée de députés – se posent de vraies questions sur ce projet. Pourquoi le fait de donner l’égalité du droit à fonder une famille, indépendamment de la différence biologique entre les sexes, serait un progrès ? La distinction féminin/masculin était jusqu’à présent, quels que soient les de gouvernements qui se sont succédés, le cœur et le fondement même de l’idée de famille et de filiation.

    Remettre en question les valeurs fondamentales de la vie de famille me heurte dans mes valeurs en tant que catholique et humaniste. Modifier par une loi des articles du Code civil sur les idées de paternité, de maternité et de filiation pour les remplacer par le « parent 1 » et le « parent 2 » était une aberration totale. D’ailleurs, ce projet a été abandonné au profit d’on-ne-sait quelle vague définition des parents. Qui le gouvernement a-t-il consulté pour se permettre de bouleverser un texte fondateur de notre démocratie et du fameux vivre-ensemble dont il se réclame si fort ? Pas le peuple en tout cas ! Comment le gouvernement peut-il affirmer que les homosexuels veulent tous se marier de manière traditionnelle, alors que dans leur combat, ils ont la plupart du temps lutté contre la « société bourgeoise » (le beau texte que Renaud Camus a publié à ce sujet dans Causeur est particulièrement drolatique et éloquent).

    Jacques Déniel - La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net