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  • La grande illusion de l’intégrationnisme / assimillationnisme par André WAROCH

     Je ne veux faire ni du verbiage mondain, ni de la masturbation intellectuelle, mais mettre en garde contre ceux, à l’intérieur de la grande famille de pensée de ce que j’appellerais la droite « anti-système » (dont les membres n’ont guère en fait comme points communs que d’être interdits dans les médias et d’être foncièrement hostiles à l’immigration islamique – le deuxième étant la conséquence du premier) qui proposent des « solutions » qui n’en sont pas, qui ne peuvent pas en être, et qui pourraient même accélérer le point de non-retour, à partir duquel les autochtones auront perdu la maîtrise des derniers leviers de commande qui leur permettent de décider du destin de leur pays.

     

    Claude Reichman, qui tient une émission sur Radio-Courtoisie, affirme qu’il ne faut pas fantasmer au sujet des « Français de papier » musulmans, que nous ne les rejetterons pas à la mer. Il affirme que la solution aux maux des banlieues passe d’abord bien par une répression accrue, et ensuite une révolution libérale qui profiterait à tout le pays, et sortirait les habitants de ces quartiers de la misère dans laquelle ils se trouvent. Il prenait pour exemple les États-Unis et la minorité noire.

     

    Ce raisonnement est faux, et dangereux.

     

    Mettons une chose au point : les islamistes ne sont impliqués, ni de près ni de loin, dans les émeutes de 2005. Les émeutiers en question ne sont contrôlés par personne, il n’y a pas eu de concertation, aucun plan, aucune stratégie. Il s’agit de minables, stupides mais très dangereux face à un État qui n’ose pas exercer à leur encontre la répression qui s’imposerait.

     

    Il s’agit de l’aboutissement de la première phase de l’islamisation exponentielle de la société française à laquelle nous assistons depuis trente ans, c’est-à-dire une islamisation de peuplement, qui a préparé le terrain de la deuxième phase. L’organisation méthodique de cette islamisation, la prise en main de cette population décérébrée par les imams de France et de Navarre. Eux ont un projet global, un projet théocratique, une volonté tout à fait consciente d’éradiquer les sociétés non-musulmanes. Cette islamisation aura lieu, avec ou sans répression, avec ou sans décollage économique qui réduirait les inégalités et la paupérisation des quartiers populaires.

     

    Au moment des émeutes, Paul-Marie Coûteaux, un des principaux dirigeants du parti de Philippe de Villiers,  s’offusquait que, lors de la manifestation M.P.F. à laquelle il avait participé devant l’Assemblée nationale (votre serviteur y était également), des sympathisants lui aient affirmé vouloir qu’on enlève la nationalité française aux émeutiers d’origine étrangère. Paul-Marie Couteaux, ponte du M.P.F., a la théorie suivante : si les immigrés, musulmans ou non, ne s’assimilent pas, c’est parce que la France a honte d’elle-même, que ses élites médiatiques et politiques font l’apologie de la haine de la France, dénigrent sa culture, son histoire. Soyons de nouveau fiers de nous-mêmes, et les immigrés, y compris musulmans, n’hésiteront plus à abandonner leur identité d’origine pour se revendiquer de cette identité française redevenue la fierté du pays.

     

    Cette théorie est peut-être valide pour ce qui concerne les Portugais ou les Asiatiques, sûrement pas concernant les musulmans. Je trouve même hallucinant qu’un député européen du M.P.F., parti qui a fait  de la lutte contre l’islamisation de la France son cheval de bataille, tienne un raisonnement aussi stupide.

     

    Que chacun se mette bien ceci dans le crâne. Tout pays abritant une minorité significative de musulmans s’expose à des problèmes gravissimes, touchant à l’intégrité même de son territoire, et le degré de nationalisme n’a rien à voir là-dedans. Je vais de nouveau citer cette phrase de l’ancien président bosniaque, Alia Itzetbegobic, grand ami de B.H.L., coqueluche des médias occidentaux au moment de la guerre, présenté comme un modéré, comme un partisan du multiculturalisme : « Il n’y a pas de paix, ni de coexistence possible entre la religion islamique et les institutions politiques et sociales non-islamiques ».

     

    Si Monsieur Paul-Marie Coûteaux prenait cinq minutes de son temps pour s’intéresser aux problèmes intérieurs de la Chine ou de l’Inde, il découvrirait que ces pays ont beau être farouchement nationalistes, revendiquer haut et fort leur identité, leur histoire, la beauté (voire, pour la Chine, la supériorité) de leur culture, ils doivent faire face, tous deux, à une impitoyable guerre civile menée par les guerriers du Djihad, au Cachemire pour l’Inde, dans la province autonome du Xinjiang pour la Chine. Ces terroristes s’appuient, qu’on le veuille ou non, sur le soutien actif ou passif de la population dont ils sont issus, c’est-à-dire la minorité musulmane, majoritaire dans les régions concernées.

     

    Tant qu’il y aura en France des millions de musulmans, il y aura une menace absolument mortelle pour notre société, pour nos valeurs, et finalement pour notre droit à rester libre chez nous. À terme, il faudra bien envisager une solution qui est pour l’instant encore impensable pour beaucoup, même chez ceux qui font de la lutte contre l’islamisation leur combat principal.

     

    Cette solution, c’est le rapatriement dans leur pays d’origine de l’ensemble des populations musulmanes, avec interdiction nécessaire, au moins temporairement, de la pratique de l’islam pour le petit nombre qui sera resté, et qui aura impérativement du prouver son assimilation à la civilisation européenne, ce qui comprend par définition l’abandon de la religion islamique.

     

    André Waroch http://www.europemaxima.com

  • L.G.B.T., fausse culture et capitalisme financier par Jacques-Yves ROSSIGNOL

     J’ai mis longtemps à identifier clairement quelque chose qui me tracassait et qui « ne collait pas » tout à fait dans cette opposition apparemment frontale et clairement délimitée entre les partisans et les opposants à la légalisation de l’union homosexuelle.

     

    I

     

    Je vais droit au but : c’est l’auto-satisfaction béate de nombreux « catholiques sociologiques » (1) qui semblaient absolument persuadés de dominer moralement tous ces pêcheurs invertis qui sonnait très faux et qui me posait question.

     

    En effet, qu’a été Vatican II si ce n’est l’introduction dans l’Église d’un humanisme relativiste, d’un moralisme invertébré ? Et comment cet humanisme si malléable permettait-il tout soudainement aux cathos bobos d’avoir des certitudes sur un sujet qui relève de la théologie morale la plus pointue, discipline à laquelle ils n’ont guère le temps de se frotter entre leurs séances de psychanalyse et leur agapes charismatiques ? Pour aller encore un peu plus loin, j’avais parfois au fil des commentaires ou des « interviews », l’impression de voir des pharisiens frétillants d’aise d’avoir, enfin, trouvé des prostituées à flétrir. Ce n’est pas si simple mais je garde cette idée en réserve.

     

    II

     

    Ces invertis, transgenres et autres (on ne sait jamais trop avec eux !) qui sont-ils donc ?

     

    J’esquisse une classification. D’abord  les métiers traditionnellement efféminés; rien de nouveau sous le soleil sauf qu’avec l’importance prise par l’esthétique, la mode ils sont plus nombreux, un peu plus exubérants et démonstratifs. Ce qui est nouveau par contre et beaucoup plus inquiétant a priori, ce sont les meneurs prosélytes, liés directement ou indirectement aux sphères mondialistes : politiciens, « décideurs », gens de médias. C’est « l’Internationale rose ».

     

    Mais, surtout, et cela on ne l’a pas assez vu, tout en bas de l’échelle sociale, une foultitude de jeunes garçons et filles dont l’identité, certes « invertie », apparaît fragile et précaire et semble avoir été comme fabriquée, comme construite directement sur commande pour et par cette société capitaliste mondialisée. J’irais jusqu’à dire : semble avoir été construite et fabriquée à l’insu de leur volonté.

     

    III

     

    La généralisation assez stupéfiante de ces identités incertaines, dans l’ordre sexuel mais aussi indissociablement dans l’ordre du fonctionnement affectif et cognitif, n’est pas de l’ordre de la génération spontanée. On n’a pas assez remarqué que la caractéristique essentielle de la plupart  de ces L.G.B.T. n’est pas l’identité sexuelle déviante, mais bien la volubilité mentale, l’irrationalité dans l’ordre social et politique (qui n’est pas incompatible avec un sens pratique très développé), parfois le cynisme facile, l’irresponsabilité revendiquée.

     

    IV

     

    On peut dire sans crainte d’être démenti qu’au cours du XXe siècle la recherche exacerbée et démentielle du profit capitaliste ne s’est pas arrêtée au seuil des atteintes à l’intégrité de la conscience humaine.

     

    Pour assurer la poursuite de ce processus de production de profits réservés à ce qu’on a nommé l’hyperclasse, il n’y avait qu’un moyen : « domestiquer » les consommateurs solvables (seuls les consommateurs solvables intéressent les financiers) et s’assurer de leur docilité à consommer à outrance des productions superflues, voire aliénantes et infantilisantes.

     

    On a reconnu ici l’immense domaine que l’on désigne classiquement sous le nom d’industrie culturelle : grosso modo on peut dire que c’est, aux antipodes de la culture qui suppose discernement et assimilation lente, une culture désamorcée, affadie et neutralisée qui n’est plus ni la culture supérieure, altière et éloquente, ni la culture populaire, vivante et drôle. Presque toute la production « médiatique » rentre dans cette catégorie, ainsi que l’art dit contemporain. Le concept d’industrie culturelle est beaucoup plus précis cependant que celui de « médias » : il évoque bien la quasi impossibilité d’échapper à cette immense emprise et surtout la mécanisation de l’esprit corrélative de cette domestication.

     

    V

     

    Il n’est pas difficile alors de saisir que c’est bel et bien l’industrie culturelle qui a induit, qui a « téléguidé » si l’on veut, la « production » (il est difficile de parler autrement) de ces nouvelles identités : gays, bis, trans et ainsi de suite.

     

    Les nouvelles identités sont comme « sculptées » à distance par les industries du cinéma, du disque, des magazines. Industries extrêmement lucratives en elles-mêmes, mais surtout industries de « fabrication » d’individus maintenus au niveau des problèmes interindividuels et du sensualisme, consommateurs non critiques, apathiques, amorphes de tout ce que proposera le marché.

     

    VI

     

    On sait évidemment que dans les établissements financiers les fonds des différents dépositaires sont mêlés et qu’ils sont investis dans les domaines qui apparaissent alors les plus rentables et qui peuvent être les plus divers. C’est l’une des différences essentielles entre le capitalisme industriel et le capitalisme financier ; entre l’argent investi dans une production repérable et identifiable et l’argent investi de manière obscure dans les productions les plus rentables quelles qu’elles soient. Il existe quelques exceptions et certaines charges assurent par exemple que les fonds placés ne seront investis dans le domaine de la recherche pharmaceutique que dans le capital des laboratoires utilisant et développant des méthodes substitutives à l’expérimentation animale. C’est très bien ainsi, mais de telles possibilités d’affecter des fonds d’une manière éthique sont rarissimes, infimes.

     

    On n’exagère donc pas si l’on pose qu’au sein du capitalisme financier, les fonds de tout investisseur peuvent servir à tout, et à n’importe quoi.

     

    VII

     

    On voit maintenant le paradoxe qu’il fallait parvenir à pointer : une « bourgeoisie  catholique moderniste » pleinement intégrée au capitalisme et pleinement autosatisfaite, imperturbablement souriante, se rengorge de sa haute moralité, plastronne, pontifie et finalement désigne du doigt une population de pêcheurs qui n’a pu être formée comme telle que par le truchement d’une industrie culturelle devenue indispensable au fonctionnement du capitalisme, et aux bénéfices de laquelle la dite bourgeoisie émarge d’une manière à la fois inévitable et insaisissable !

     

    Industrie culturelle lointaine et anonyme mais d’une efficacité plombante qui n’existe, qui ne peut exister que par l’intermédiaire de mécanismes bancaires anonymes et glacés.

     

    Ces cathos bobos qui ont de si jolies familles, de si beaux enfants, qui sont tellement à la mode et tellement branchés (y compris en théologie et mystique de pacotille) et qui paradent de leur normalité face à ces horribles dépravés, s’ils vivent aussi aisément, s’ils « bénéficient » de si bons « placements », c’est, inévitablement, pro parte, parce qu’il y a commercialisation industrielle de musiques et autres produits infra-culturels aliénants. Manifester contre les jeunes « dégénérés » « accros » à cette musique et à cette infra-culture, sur la commercialisation desquelles ils émargent discrètement, ne semble pas leur poser de problèmes de conscience.

     

    Je suis sincèrement confus de venir gâcher ainsi les fêtes de famille de l’autosatisfaction niaise. Mais on se souvient peut être que la famille n’est malgré tout qu’une société imparfaite.

     

    Et que le plus haut degré d’exercice de la charité est la charité politique.

     

    VIII

     

    L’humanisme confusionniste qui a pris la place de la morale constituée permet, entre autres, de dissimuler sous un nuage de baratins creux à prétention morale l’actualisation et l’effectivité de pêchés d’ordre économique et usuraire, sans doute trop longtemps confinés dans la sphère judéo-protestante au goût de nos chers modernistes, et qui ont l’immense avantage de se commettre de manière anonyme. Je veux parler bien sûr de la participation aux mécanismes d’usure spécifiques au capitalisme libéral financier qui s’exercent par l’intermédiaire de structures ad hoc que les juristes voués à cette cause ont permis de diversifier à l’envi mais qui ont pour caractéristique commune de permettre de se livrer à des formes élaborées et très complexes d’usure injuste d’une manière on ne peut plus discrète et distanciée.

     

    Mais, au-delà, on ne semble pas avoir remarqué que ces pêchés dans l’ordre usuraire apparaissent sous une toute autre perspective lorsqu’on ose les mettre en relation avec cette sombre nécessité du capitalisme mondialisme pourrissant  : l’abrutissement, l’avilissement et le détraquement des individus par l’industrie culturelle.

     

    J’évoquais plus haut les jeunes « invertis », ni méchants, ni prosélytes, plutôt emportés par un procès de déclension mondialiste qui les dépasse totalement. Que celui qui est convaincu de ne participer pas aux circuits financiers de l’industrie culturelle aliénante et décivilisatrice leur jette la première pierre !

     

    Jacques-Yves Rossignol http://www.europemaxima.com/

     

    Note

     

    1 : Je rappelle que les sociologues ont dénommé ainsi dans les années 1960 les pratiquants occasionnels pour lesquels la religion est devenue une sorte de rituel mondain.

  • Delanoë claque 10 millions d’euros pour quelques gitans !

    Le maire de Paris ne sait apparemment plus quoi faire pour dilapider l’argent des contribuables ! Sans évidemment se soucier de la dégradation de la capitale ou de sa fiscalité…

    Bertrand Delanoë a ainsi décidé de construire « des aires pour les gens du voyage », l’une dans le bois de Boulogne (35 places), l’autre dans le bois de Vincennes (28 places). Coût total de l’opération : 10 millions d’euros.

    Soit 120 481 euros par emplacement où garer des vans et des caravanes (alors que la mairie possède déjà le terrain) !

    Source : Faits & Documents n° 353

    http://www.contre-info.com/

  • CHARLES MAURRAS et sa « Préhistoire »

    En consacrant une minutieuse et laudatrice biographie à son maître, Yves Chiron, directeur du Bulletin Charles Maurras, a l'immense mérite de faire connaÎtre un homme et une œuvre injustement minorisés. À une époque où l'on a célébré à grand fracas le dixième anniversaire de la disparition de Jean-Paul Sartre, penseur engagé s'il en fut, et où le rôle des intellectuels dans la cité est plus que jamais remis en perspective, il est indispensable de connaître Maurras. On peut ne pas partager ses idées; encore faut-il les connaître et aussi savoir quelle en fut la « préhistoire ».
    Une réflexion sur les rapports de la pensée et de l'action est plus que jamais indispensable, même si elle aboutit à une critique de la démarche de Maurras et surtout des maurrassiens. On peut aussi se poser la question de savoir ce qu'il serait advenu de l'œuvre littéraire de ce jeune poète provençal s'il n'avait été saisi par le démon de la politique. Quant à l'homme, ce livre prouve que nous le connaissons mal. Il mérite mieux que l'adulation de ses disciples et le mépris de ses adversaires.
    Jamais déterminisme régional ne joua un tel rôle que dans le cas de ce fils du soleil, issu des rivages (Martigues) et des collines (Roquevaire) de la Provence, né en 1868, un 20 avril (quelle ironie pour cet opiniâtre contempteur de la race germanique !)
    Il se sentira toute sa vie enraciné en terre occitane et se voudra héritier de l'antique civilisation gréco-latine, relayée par la discipline catholique romaine. Chez lui, la fidélité à la terre et au ciel de sa jeunesse aixoise domine des choix intellectuels qu'il croit guidés par la raison et qui le sont aussi, malgré lui, par l'instinct.
    S'être voulu avant tout « classique » et apparaître comme le dernier « romantique », quelle dérision, mais aussi quelle richesse, chez ce poète, guide de son peuple !
    Tout fondateur - et Maurras le fut plus que nul autre - n'en est pas moins aussi un héritier. Il ne faut jamais oublier que les maîtres de ce maître furent Mistral pour le meilleur et Barrès pour le pire (bien sûr, il faudrait nuancer, mais la nuance n'est pas maurrassienne).

    École romane
    De l'auteur de Mireille, chantre du peuple provençal, il tire un amour vibrant de la langue maternelle, un patriotisme du sang et du sol, une vision « populaire » dans le meilleur sens du terme, qui le mènera au félibrige et à des idées autonomistes et fédéralistes qui peuvent apparaître comme le meilleur de sa sensibilité et son héritage.
    À l'auteur des Déracinés, il emprunte un chauvinisme étroit et réducteur qui, plus encore que par la haine viscérale de l'Allemagne et du germanisme, se traduira par un paradoxal ralliement à un ultra-nationalisme plus proche qu'on ne le croit du jacobinisme tricolore des républicains tant haïs.
    Dès son arrivée à Paris, l'amitié du poète gréco-parisien Papadiamantopoulos, dit Jean Moréas, le conduit à fonder une École littéraire et politique romane qui transcende sa Provence pour s'étendre à tout le monde méditerranéen.
    Il est faux de dire que Maurras est incapable d'abolir les frontières. Bien au contraire.
    Le drame est qu'en opposant la « romanlté » et la « barbarie », il se sent plus proche d'un « civilisé» de Grenade, de Naples ou d'Athènes que d'un « sauvage » de Quimper, de Dunkerque ou de Strasbourg !
    Son nationalisme français , d'origine provinciale (c'est-à dire d'un « pays vaincu » par l'ordre romain) s'enferme de surcroît très vite dans un choix , royaliste dont il ne se départira, jamais, même quand il considèrera la venue au pouvoir du maréchal Pétain comme une « divine surprise ».
    Quand il se lance dans la politique dans les dernières années du XIXe siècle, il aura du mal à convaincre ses amis patriotes de sauter le pas monarchiste. Mais ce petit homme à l'allure de mousquetaire qui domine à force d'une prodigieuse volonté le handicap de la surdité, est un opiniâtre.
    Par conviction ou par lassitude, les créateurs de l'Action française vont, à son image, se complaire dans une querelle monarchie-république qui, pour satisfaire aux exigences d'une séduisante dialectique, ne les enfermera pas moins dans une atmosphère de guerre civile.
    D'où les chahuts estudiantins et les invectives. D'où aussi, chez l'auteur du Chemin de Paradis, une passion polémique typiquement méridionale qui le conduira à être désavoué par le Prince et condamné par l'Église.

    Catholique mais non chrétien
    On peut ne pas aimer Maurras, mais on ne peut qu'être fasciné par l'obstination de cet homme, certain de son intelligence et de sa raison jusqu'à être plus royaliste que le roi et plus catholique que le pape. Catholique mais non chrétien. Le Vatican, dont il révérait la puissance temporelle plus que spirituelle, avait bien discerné le paganisme de ses premiers livres. Il en reste encore, si je ne me trompe, sept inscrits à l'Index ! Là encore, la Provence est reine quand il fait cohabiter les dieux et les nymphes de l'Attique et du Latium avec le culte de la Vierge Mère, dont fut imprégnée sa pieuse enfance et qui patronnera une tardive conversion sur son lit de mort.
    Que Maurras ait compris que l'idée précède l'action et qu'il n'y a pas de politique sans idéologie (ce qui ne contredit pas son célèbre « politique d'abord » est sans doute son apport essentiel. L'AF fut une école de pensée qui marqua au moins deux générations.
    Les nombreuses dissidences et les échecs répétés devaient aboutir au paradoxe des paradoxes : le plus tenace adversaire de l'Allemagne condamné à la réclusion perpétuelle pour « intelligences avec l'ennemi », après un procès, qu'il avait affronté, francisque à la boutonnière et dont il s'écria: « C'est la revanche de Dreyfus !».
    Après sept ans et sept mois de prison, le vieux lutteur est mort en exil à Saint-Symphorien-lès-Tours, le 16 novembre 1952.
    Même ceux qui ne partagent pas sa doctrine ou qui ne sympathisent guère avec le personnage, doivent le louer d'avoir naguère prononcé la plus intelligente et la plus nécessaire de toutes les maximes:
    « Le désespoir en politique est une sottise absolue ».
    Jean Mabire : National Hebdo du 28 mars au 3 avril 1991
    Yves Chiron : La vie de Maurras, 504 pages, 15 photos, Perrin. Que ce livre soit hagiographique est normal, qu'il soit dépourvu d'index est fâcheux. On lira aussi le splendide album consacré à Maurras par son fidèle Pierre Pascat (1909-1990), paru aux Editions de Chiré, BP 1, 86190 Chiré-en-Montreuil, où l'on trouve de nombreux livres « maurrassiens » dans un sens très large

  • Pourquoi il faut protéger la langue française

    « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément ». Ces vers célèbres, tirés de l'Art poétique de Boileau, mériteraient de figurer en exergue de tous les manuels d'apprentissage de la langue française.
    Notre langue est belle, non seulement parce que sans accent tonique, par la magie de la combinaison des syllabes et des mots, elle chante merveilleusement : « Ecoutez la chanson bien douce / qui ne pleure que pour vous plaire./ Elle est discrète, elle est légère : / Un frisson d'eau sur de la mousse ! »... ; mais elle est belle aussi parce que, fille du latin, elle en a gardé l'esprit logique et la précision. Pour cette raison - mais aussi parce qu'il fut un temps où l'art et l'esprit français dominaient l'Europe - elle demeura pendant longtemps la langue de la diplomatie et des relations internationales. Ce fait est souvent souligné. Ce qui l'est moins, c'est que la langue française fut aussi la langue du raisonnement, celle de Descartes et de Pascal - bien avant de devenir paraît-il celle, ironique et affûtée, sèche et coupante, du narquois Voltaire que fustigea Musset : « Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire / Voltige-t-il encore sur tes os décharnés ? »
    Comme le latin, le français, charpentant les phrases, structure la pensée. Ce fut sa force hier ; c'est sans doute sa faiblesse, aujourd'hui que le raisonnement s'est effacé devant l'image, vecteur privilégié par les médias. Avec l'image, on quitte le domaine de la réflexion pour celui de l'émotion. J'établirai un parallèle peut-être osé entre la (relative) désaffection dont souffre la langue française et celle qui frappe la peinture classique et figurative à l'ère de la « déco ». L'époque privilégie la rapidité, l'efficacité, la fugacité - mais aussi le flou. Le français au contraire, est une langue de haute précision, dont le maniement exige du temps, comme peut en exiger la confection d'une toile de maître en regard d'un « ready-made » contemporain j'abandonne très volontiers à l'anglais ce mot qui qualifie, hélas, la supercherie bien française initiée par Deschamps.
    Sans doute ce handicap apparent explique-t-il en partie la position d'infériorité du français face au sabir anglo-américain. On peut cependant y trouver d'autres raisons. Le français est une langue aristocratique, tandis que l'anglo-yankee - que je n'aurais garde de confondre avec la langue anglaise - est démocratique et plébéien ; langue des affaires, du « business », du « cash and carry » imprimé... Langue médiatique aussi, infiniment plus adaptée à la société et à la mentalité ambiantes, une mentalité elle-même héritée de l'American way of life, ou à ce qu'on a bien voulu nous présenter comme tel de ce côté-ci de l'Atlantique. Osons donc regarder la réalité en face : si le français recule devant l'anglo-américain, c'est parce que voilà beau temps que la France n'est plus la première puissance mondiale et qu'en dépit de la crise qui les secoue, les Etats-Unis n'ont pas renoncé à ce titre. C'est la première explication de la perte d'influence de notre langue en Asie, en Europe de l'Est, et demain peut-être en Afrique. Faut-il s'y résigner ? Sûrement pas ! Car ce qui fait la force de l'anglo-américain fait aussi sa faiblesse, tandis qu'inversement, ce qui accuse la faiblesse du français lui procure une nouvelle force. Face à la suprématie de l'anglo-américain, qui est à la fois une conséquence et un vecteur de celle des Etats-Unis, le français apparaît - sauf sans doute à la gente médiatique française - comme un obstacle et une résistance possible à cette domination. Cette capacité de résistance, notre langue la possède mieux qu'aucune autre parce qu'elle est, au même titre que l'anglais, mais davantage encore que l'espagnol, le russe ou le chinois, une langue universelle. Raison de plus pour la protéger : c'est notre responsabilité, non seulement vis-à-vis des pays francophones, mais du monde entier.
    Relisons plutôt ce qu'en écrivait Léopold Sedar Senghor dans la postface de son recueil Ethiopiques : « on me posera la question : "Pourquoi dès lors, écrivez-vous en français ? Parce nous sommes des métis culturels, parce que nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle. Car je sais ses sources pour l'avoir goûté, mâché, enseigné, et qu'il est la langue des dieux. Écoutez donc Corneille. Lautréamont, Rimbaud, Péguy et Claudel. Écoutez le grand Hugo. Le français, ce sont les grandes orgues qui se prêtent à tous les timbres, à tous les effets, des douceurs les plus suaves aux fulgurances de l'orage. Il est, tour à tour ou en même temps, flûte, hautbois, trompette, tam tam et même canon. Et puis le français nous fait don de ses mots abstraits - si rares dans nos langues maternelles -, où les larmes se pierres précieuses. Chez nous, les mots sont naturellement nimbés d'un halo de sève et de sang ; les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants. Des fusées qui éclairent notre nuit. »
    Nous aurions cependant tort, je crois, de considérer la langue française comme une citadelle assiégée par l'anglais. Son adversaire principal se trouve aujourd'hui à l'intérieur des remparts les pires ennemis du français sont les Français eux-mêmes. Les pires outrages faits à la langue, les pires atteintes portées à l'orthographe et à la grammaire ne tiennent plus tant à l'emploi abusif d'anglicismes, qu'aux tentatives démagogiques de réforme de l'orthographe ou à la féminisation des noms de métier lorsque la fonction est occupée par une femme.
    Il faut, à cet égard, rendre l'hommage qui lui est dû au ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui, à peine nommée, demanda qu'on l'appelle « Madame le ministre » par respect pour sa mère, professeur agrégé de grammaire (laquelle ne souhaitait apparemment pas devenir « professeure agrégée »). Hélas, le courage du ministre de l'Economie ne lui attira que sarcasmes et la plupart de mes confrères continuent d'écrire à son propos : « Madame la ministre... » Curieux masochisme. De tous les corps de métier, les journalistes français composent sans doute celui qui montre le plus d' entêtement à casser son outil de travail.
    Eric Letty monde et vie  2 novembre 2009

  • Leçon d'économie... A méditer...

    Dans un collège anglo-saxon, un professeur d'économie a annoncé qu'aucun de ses étudiants n'avait jamais échoué à son cours mais que, récemment, ce fut le cas d'une classe entière : la classe avait insisté pour dire que le socialisme fonctionne et qu'en conséquence, personne ne serait ni pauvre ni riche, un égaliseur extraordinaire. Alors, le professeur annonça :
    "D'accord, nous allons tenter une petite expérience en classe : je vais retenir comme note la moyenne de toutes vos notes. Ainsi, vous aurez tous la même note et personne n'échouera ni n'aura un A ou un zéro .... (En remplaçant les dollars par des notes, on aura un résultat plus concret et mieux compris par tous). Après le premier examen, tout le monde obtint un B. Ceux qui avaient étudié fort étaient déçus et ceux qui avaient étudié peu étaient ravis. Lors du deuxième examen, ceux qui avaient étudié peu, étudièrent moins et ceux qui avaient étudié beaucoup décidèrent de lever le pied et étudièrent peu. La moyenne du deuxième examen fut un D ! Personne ne fut content. Lors du troisième examen, la moyenne fut un F. Pendant les examens ultérieurs, les notes ne montèrent jamais. Les pointages de doigt commencèrent, les jugements dominaient les conversations et tout le monde se sentait mal. Personne ne voulait plus étudier pour le bénéfice de l'autre. À la grande surprise de tout le monde, ils échouèrent tous.
    C'est alors que le professeur déclara que le socialisme ne pouvait que faillir ultimement car lorsque la récompense est grande, l'effort pour réussir est grand mais lorsque le gouvernement enlève toutes les récompenses, personne ne fournit plus d'effort ni ne cherche à réussir. Rien ne peut être plus simple comme conséquence.

    Les 5 phrases qui suivent sont les meilleures conclusions de cette expérience:
    1. Vous ne pouvez pas ordonner aux pauvres d'obtenir le succès en ordonnant aux riches de ne plus en avoir.
    2. Ce qu'une personne reçoit sans avoir à travailler, une autre personne doit travailler sans en recevoir la récompense.
    3. Le gouvernement ne peut donner quelque chose à quelqu'un sans l'avoir enlevé à quelqu'un d'autre auparavant.
    4. Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant !
    5. Lorsque la moitié du peuple perçoit l'idée qu'elle n'a pas besoin de travailler car l'autre moitié va s'occuper d'elle et, lorsque l'autre moitié comprend que ça ne vaut pas la peine de travailler car quelqu'un d'autre récoltera ce qu'elle mérite par ses efforts, c'est la fin de toute une nation.

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  • « l’Union Européenne a laissé ses banques faire n’importe quoi »

    Marianne: Que pensez du plan de sauvetage de Chypre présenté par la troïka, Union européenne, Banque centrale européene et FMi, visant à taxer les comptes courants?

    Frédéric Lordon : L’Europe nous a certes habitué à son attraction pour le pire, mais on ne pensait tout de même pas qu’elle pourrait aller jusque là. Il y a donc à Bruxelles, Commission et Conseil confondus, un don pour la performance herculéenne – en l’occurrence : comment transformer un problème de la taille d’un confetti en potentielle déflagration nucléaire? Pour réussir pareil exploit, il faut produire une solution qui, très au delà des intéressés – les déposants des banques chypriotes –, soit de nature à frapper, mais catastrophiquement, les esprits dans toute la zone européenne.

    C’est précisément ce que réussit l’extravagante idée de renflouer les banques en taxant les dépôts, c’est-à-dire en envoyant urbi et orbi le signal tout à fait explicite qu’aucun déposant européen n’est plus en principe à l’abri de voir ses encaisses mises à contribution pour rattraper les petits déboires des banques. Aurait-on voulu provoquer une panique bancaire et un run sur les dépôts dans tous les pays où la situation des banques, loin d’être réglée, appellera probablement de nouvelles opérations de sauvetage – on pense en particulier à l’Espagne –, qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

    Ajoutons, par extension, que  l’inquiétude serait alors susceptible de gagner les déposants des banques (réputées) saines par le simple jeu des interconnexions bancaires européennes. Il faut prendre vraiment les déposants pour des crétins pour s’imaginer qu’ils resteraient bras ballants sans se rendre compte de rien si une banque tierce, dans laquelle leur banque propre se trouve notoirement engagée, venait à être victime d’un run – spectacle dont on ne peut douter qu’il soit absolument frappant, et dont la probabilité a maintenant été singulièrement relevée quand les clients des  banques à problème sont susceptibles de passer au tourniquet en cas de bail out.

    Le scandale des renflouements bancaires avait pourtant fini par faire émerger la notion de « bail-in », c’est-à-dire l’idée que l’addition devraient être réglée par qui de droit, ou plutôt de devoir, en l’occurrence non pas par « l’extérieur » (out) des contribuables (qui n’y sont pour rien), mais par « l’intérieur » (in) des créanciers, qui ont sciemment pris des risques en prêtant aux banques, dûment touché les taux d’intérêt quand tout allait bien, mais qui ont été soigneusement exonérés (par les gouvernements) de tout effort quand les choses ont mal tourné. Il y avait là au moins le commencement d’un progrès intellectuel… que le plan « Chypre » réussit à inverser en scandale redoublé en donnant au bail-in le sens du sauvetage non par les créanciers mais par les déposants ! – en effet, eux aussi, pour leur malheur, sont « à l’intérieur »…

    Marianne: Mais en sauvant les banques chypriotes, sans mettre à contribution les déposants, on aurait aussi sauvé les mafieux «gratuitement». Cet argument a-t-il du sens?

    Frédéric Lordon: Même « l’objection » des déposants à moralité douteuse, dont les banques chypriotes se sont fait une spécialité, ne peut justifier d’avoir envisagé une mesure aussi dangereuse. Il est bien certain que l’idée de devoir sauver les dépôts d’un bataillon d’oligarques aux fortunes pestilentielles, de mafieux, trafiquants d’armes ou d’êtres humains, a tout pour rester en travers du gosier. Mais au lieu d’une décision qui ne produit aucune discrimination, on pouvait commencer par garantir absolument les dépôts des résidents pour envisager de ne s’en prendre qu’aux dépôts des non-résidents (au sens de l’UE).

    C’est bien ce qu’ont fait les Islandais qui n’ont pas hésité à refuser d’indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s’écrouler. On ne sache pas d’ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d’avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s’être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n’est probablement pas d’autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l’esprit de cupidité; on peut d’ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d’aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d’intérêt en plus.

    Quant aux oligarques et autres mafieux qui ont, ou se sont arrangés pour avoir des passeports chypriotes (ou intra UE), eh bien tant pis – pour nous ! Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l’éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules.

    Marianne: Selon vous, comment aurait-il fallu agir ?

    Frédéric Lordon: La constitution même du problème chypriote en dilemme suggère de sortir de l’affrontement sans issue des deux arguments opposés :

    1) taxer les dépôts envoie un signal potentiellement désastreux;
    2) ne pas les taxer exonère des déposants auxquels on aurait volontiers fait la peau et dont l’idée qu’ils vont bénéficier du sauvetage choque la moralité élémentaire.

    Mais voilà, le dilemme est constitué et il faut faire avec. La ligne de conduite aurait donc dû être la suivante :

    1)  dans une situation aussi défavorable, choisir ce qui sauve, et tant pis pour les coûts (de moralité) qui doivent s’en suivre, il est trop tard pour se préoccuper de ce à quoi on n’a prêté aucune attention dans le passé ; mais
    2) se poser aussitôt la question de savoir comment cette situation de dilemme en est venue à  se constituer, et taper aussi fort que nécessaire pour qu’elle ne se reproduise plus !

    En l’occurrence, une fois de plus, la réponse est très simple : l’UE a laissé ses banques faire n’importe quoi. Dans le cas chypriote, le « n’importe quoi » créateur du dilemme est d’une nature un peu particulière puisqu’il a à voir avec la tolérance coupable aux activités de blanchiment d’argent sale à une échelle extravagante relativement à la taille du secteur bancaire. Si l’UE avait eu tant soit peu de jugeote, elle aurait annoncé, sitôt un plan de sauvetage (non suicidaire !) décidé, de mettre les banques chypriotes sous tutelle et de passer au Karcher leurs livres pour en exclure tous les clients douteux, avant de prendre des mesures draconiennes et générales afin d’en finir avec cette invraisemblable négligence qui a conduit à ce que l’un des secteurs bancaires de l’Union se fasse quasiment un business model du recyclage d’argent sale.

    Le plus extravagant dans cette affaire est que le cas chypriote n’est formellement pas autre chose qu’un dérivé particulier de la situation tout à fait générale où se sont trouvés les gouvernements quand il a fallu sauver les banques en 2008-2009, à savoir:

    1) on a laissé les banques faire n’importe quoi – le n’importe quoi en l’espèce n’ayant pas de caractère proprement crapuleux mais « seulement » celui de prises de risques invraisemblables;
    2) la capacité du secteur bancaire à tenir otage toute l’économie a crée une situation de dilemme où ne restaient que des mauvais choix: sauver les banques mais au prix d’un scandale moral sans précédent, ou ne pas les sauver mais tous y passer derrière !

    Là encore la solution consistait à choisir, dans l’urgence, ce qui sauve, pour aussitôt après fracasser les structures bancaires et financières qui ont produit le dilemme. Comme on sait les banques ont été sauvées sans la moindre contrepartie, les rodomontades de régulations financières sont restées à l’état de… rodomontades, comme l’atteste l’indigente loi Moscovici de « séparation » bancaire (qui ne sépare rien), et rien des dilemmes de la finance en folie n’a été attaqué si peu que ce soit. Pendant ce temps, interloqués, ajoutant les erreurs techniques au scandale politique et moral de la « gestion » de la crise financière, eurocrates et responsables nationaux s’étonnent d’avoir « un problème » avec les populations…

    Marianne  http://fortune.fdesouche.com/

  • Jean-Michel Quatrepoint Le budget militaire : touché, coulé

    L’intervention au Mali sera-t-elle le chant du cygne de l’armée française ? C’est fort possible, au regard des coupes budgétaires qui se préparent.

  • Jeanne 600 ans : Réhabilitation - Canonisation :

    Par le procès de réhabilitation, le roi Charles VII racheta un peu ses fautes vis à vis de la Pucelle. Il attendit 18 ans ; cela peut nous sembler long mais ce délai était absolument nécessaire. En effet, pour réaliser ce dessein, il était absolument essentiel de mettre la main sur les pièces du procès qui se trouvaient à Rouen occupée par les Anglais. Il fallait donc attendre que cette ville fût libérée tout en manifestant un désintérêt complet pour cette question, car si les Anglais avaient connu les intentions du roi, ils auraient certainement détruit ou falsifié ces pièces. Rouen fut prise le 29 Octobre 1449 et le roi y fit son entrée le 10 Novembre. Puis ce fut pour les Anglais la perte définitive de la Normandie à Formigny, le 15 Avril 1450, enfin leur défaite totale à Castillon le 17 Juillet 1453 qui mit un terme à la guerre de 100 ans, réalisant ainsi les promesses de Jeanne. Dès 1449, le roi donna l'ordre de contraindre tous ceux qui avaient des écritures sur ce sujet à les lui présenter. Le procès en révision commença en 1452 et s'acheva le 7 Juillet 1456. Il fut conduit avec un soin admirable ; 4 enquêtes furent faites : à Domrémy, à Orléans, à Paris et à Rouen. Toutes les irrégularités et faussetés du procès furent démasquées et reconnues comme telles d'une manière irréfutable.
    Jeanne fut déclarée innocente, fidèle, catholique jusqu'à la mort, à aucun moment séparée de l'Eglise. Le fait qu'il fallut attendre le début du XXè siècle pour qu'elle fut canonisée, reste un mystère. Pourquoi ce procès en réhabilitation qui démontrait sa sainteté et son martyre n'eut-il aucune suite ? Oubli, indifférence, diplomatie, ignorance de la question car le texte latin des 2 procès ne fut traduit intégralement en Français qu'en 1868. Tout cela a probablement joué un rôle dans ce retard. Toujours est-il qu'en 1869, Monseigneur Dupartloup, évêque d'Orléans, invita le 8 Mai les évêques des diocèses où Jeanne avait passé et leur demanda de se joindre à lui pour réclamer à Rome l'ouverture du procès de canonisation. Dès lors, les choses avancèrent assez rapidement : le 18 Avril 1909, Pie X la déclarait bienheureuse et le 9 Mai 1920, Benoit XV prononçait sa canonisation. Sa fête fut fixée au 30 Mai.
    Par la suite, Pie XI la déclara patronne secondaire de la France le 2 Mars 1922.

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  • D’un Sceau qui prend l’eau

    L’actualité de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, semble décidément devoir voguer entre les revers politiques et les écueils ministériels, passant de la circulaire ouvrant la voie à la Gestation Pour Autrui (désavouée depuis par le Président) aux nombreuses défections politiques et ce, au sein même de son ministère.

    En effet, en moins d’un an, pas moins de trois principaux collaborateurs de la Garde des Sceaux ont décidé de claquer la porte de la Place Vendôme : la conseillère des politiques pénales, le directeur et le chef de cabinet de Mme Taubira... Et ce n’est visiblement qu’une question de temps pour que le conseiller diplomatique, la directrice des services judiciaires et le directeur des affaires civiles et du Sceau ne rendent également leur tablier.

    Ces démissions, loin d’être anodines, révèlent l’actuelle déliquescence du Sceau français. Se faisant la voix d’un certain « laxisme » judiciaire, la Ministre Taubira a pris le contre-pied de la précédente politique judiciaire, comme le résume parfaitement bien les grands axes de sa politique pénitentiaire, définie en Septembre dernier : « Sortir du « tout prison », « Favoriser les peines alternatives » pour « améliorer la réinsertion et vider les établissements surpeuplés. »

    Si ce relâchement judiciaire peut apparaître comme la solution rêvée à l’actuelle surpopulation carcérale, il soulève de très nombreuses interrogations quant à sa réelle pertinence et à son efficacité sur la délinquance. Déjà, en août dernier, le syndicat Alliance Police Nationale avait fait part de ses doutes : « Comment pourra-t-on demander aux policiers qu’ils mènent des actions répressives contre des délinquants notoires si, dans le même temps, la justice annonce d’ores et déjà la plus grande clémence à leur égard ? ». [...]

    Augustin Debacker - La suite sur Politique Magazine

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