Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 23

  • [Communiqué] La famille c’est notre identité – tous à Paris le 24 ma

    [Communiqué] La famille c’est notre identité – tous à Paris le 24 marsNovopress relaie cet appel du mouvement identitaire à rejoindre la manifestation du 24 mars en défense de la famille et de la filiation :

    “Comme lors des précédentes manifestations (à Paris le 13 janvier dernier, mais aussi au sein des nombreux rassemblement dans nos régions), ce dimanche 24 mars les Identitaires marcheront pour défendre la famille !

    La famille est le siège de la filiation, la filiation est le tout premier lieu de définition de notre identité. Ne nous y méprenons pas, il ne s’agit pas avec la loi Taubira d’un simple enjeu “sociétal” mais bien d’une révolution anthropologique amorcée par des apprentis-sorciers qui se sont donnés pour mission de casser tous les repères permettant aux êtres humains de savoir qui ils sont, d’où ils viennent et donc aussi “de qui” ils viennent.

    Nous appelons tous nos amis, sympathisants et militants à participer à la grande manifestation de dimanche et à nous retrouver à 13h30 Porte Maillot, au 75 avenue de la Grande Armée devant le bâtiment Peugeot.

    Dimanche, pour un Printemps Français, ne ratez pas le rendez-vous !

    ———-

    A l’appel de : Génération Identitaire, Bloc Identitaire, association Les Identitaires, Nissa Rebela, Collectif Identité et Filiation.

    http://fr.novopress.info/

  • Sarkozy en examen : pour faire oublier les affaires Cahuzac, Aubry, Guérini, Andrieux et autres ?...

    En politique, il n’y a pas de hasard : juste des montages de « concours de circonstances » et de l’habillage. L’habillage étant, comme son nom l’indique, destiné à donner une image flatteuse et acceptable à quelque-chose qui ne l’est pas nécessairement. L’essentiel étant, dans la plupart des cas, d’escamoter la réalité aux yeux des badauds ébaubis. De vrais tours de passe-passe, mais souvent éculés !
    Dans cette optique, la mise en examen de Nicolas Sarkozy annoncée à grands renforts médiatiques depuis ce matin est-elle une nouvelle illustration de cette guerre politicienne que se livrent en sous-main les états-majors parisiens ? Il est permis de le penser.
    Est-elle destinée à rendre coup pour coup en tentant de faire oublier les « propres » affaires dans lesquelles le PS barbotte jusqu’aux oreilles ? (Voir Le Gaulois : « Ces élus PS trainés en justice »). Il est fortement conseillé de le dire.

    Quoi qu’il en soit, après les lasagnes à la viande de cheval, un nouveau feuilleton « à la Dallas » est offert en pâture au « bon Peuple » pour le divertir et le distraire de l’essentiel : chômage, insécurité, immigration, mariage gay, endettement, « justice » injuste, retraites, etc… ? Là, il devrait même être obligatoire de s’en rendre compte !

    http://www.francepresseinfos.com/

  • « A vouloir se faire, l'Europe se défait. »

    « Qu'est-il possible, alors ? »

    « Ce qui serait possible, c'est le développement des souverainetés nationales et leur entente par mise en évidence de leur intérêt commun sur un très petit nombre de thèmes. Par exemple, leur sécurité intérieure et extérieure, mais qui n'irait pas jusqu'à supposer une défense commune...

    « Vous ne sauvez même pas le projet de défense européenne? »

    « Bien sûr que non. Soyons réalistes. Le mot « défense » suppose d'abord qu'il y ait un adversaire contre lequel on se défend. Pour l'instant, personne ne sait où il est. Deuxièmement, il faudrait que cet adversaire soit reconnu communément par un ensemble de peuples qui se croient menacés par lui. Je vois mal comment un adversaire pourrait aujourd'hui menacer simultanément le Portugal, la Suède, la Grèce, l'Irlande. Ce n'est pas imaginable. Troisièmement, je ne vois pas pourquoi des peuples aussi différents que les Anglais, les Portugais ou les Italiens trouveraient des raisons communes pour envoyer leurs militaires se faire tuer là ou les intérêts français seraient menacés. Ce n'est pas tenable.
    La seule chose qui est immuable sur cette terre, c'est le temps. Tout peut être modifié sauf le passage du temps. On ne peut pas revenir en arrière. C'est un mystère peut-être, mais c'est comme ça. Or la création politique dont nous rêvons suppose la suppression du passage du temps, donc quelque chose
    d'inhumain, de suprahumain, d'étranger. »

    « C'est donc voué à l'échec? »

    « A l'échec ou pour le moins à la sortie de l'Europe hors de l'histoire. L'Europe n'aura plus d'autre solution que de se mettre dans la mouvance américaine, ou bien dans la mouvance du tiers-monde, mais elle ne le fera pas parce qu'elle appartient au camp des riches. Du fait de son association avec le clan des riches, elle aura à subir la vengeance des 4 milliards de sacrifiés actuels, alors que traditionnellement, de par son histoire, rien ne la désignait à un tel destin. »

    « Voulez-vous dire que l'Europe faussement unie sera incapable de faire face à l'immigration et à la pauvreté, qu'elle ne pourra endiguer la fracture économique entre les nantis conduits par les États-Unis et les déshérités de la planète? »

    « Effectivement. L'Europe unie est un mythe. La fracture, la fissure s'accroît entre le monde nanti et environ 4 milliards d'êtres humains installés dans la zone Asie Pacifique pour la plupart (la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Indonésie, la presqu'île du Sud-Est asiatique), notamment par les différences de niveau de vie, elles-mêmes conséquences de la « marchandisation » du monde dont les États-Unis sont le fer de lance.

    Avant la dislocation de l'URSS, l'humanité vivait avec deux perspectives: celle de l'économie de marché à l'américaine, avec son brio, ses succès mais ses difficultés aussi, et la perspective socialiste, marxiste-léniniste. Les peuples avaient le choix entre une perspective ou une autre, mais les plus miséreux pouvaient patienter en ayant l'espoir de pouvoir, un jour, s'associer soit à l'une soit à l'autre de ces deux options. La destruction de l'Union soviétique, la disparition de l'espérance marxiste-léniniste ne laisse plus comme seule hypothèse que celle de l'économie de marché et de l'économie libérale. Aussitôt, le monde a commencé à regarder cette économie libérale et à la scruter avec un intérêt redoublé parce qu'elle était devenue son seul avenir, en essayant de distinguer ce qu'elle a de bien et ce qu'elle a de mal. Les réalisations de l'économie de marché sont certaines, évidentes, mais la fracture socio-économique s'est considérablement agrandie depuis trente ans, depuis qu'il n'y a plus compétition entre les deux systèmes, depuis que celui qui l'a emporté peut agir avec plus de liberté, plus d'arrogance, plus de fermeté et pousser son système à bout sans avoir à redouter la compétition d'un autre système. Le résultat se résume par quelques chiffres : environ 1,2 à 1,3 milliard d'individus vivent actuellement dans le monde avec moins d'un dollar à dépenser par jour.

    Cliquez sur l'image pour agrandir

    Il y a quarante ans environ, les 20% des plus riches dans le monde avaient un revenu 30 fois supérieur à celui des 20% les plus pauvres. Aujourd'hui, l'écart n'est plus de 30 mais de 85. Les plus riches sont 85 fois plus riches que les plus pauvres. Le fossé s'est multiplié par trois. Au regard de ce bilan, on est en droit de se poser la question de savoir si le système ne bénéficie qu'à une minorité en laissant les autres dans la misère. Cette minorité étant justement celle dont nous parlions précédemment, c'est-à-dire celle qui, en se référant aux lois de la nature, s'estime être la plus forte, la plus intelligente, la plus habile, la plus travailleuse au détriment de l'autre qui se trouve délibérément marginalisée. Comme les dons humains sont inégalement répartis, cette sélection s'opère d'une manière de plus en plus étroite, sur une pointe de plus en plus aiguë alors que la base, misérable, s'accroît. Autres chiffres: actuellement, à peu près un habitant sur trois de la planète n'a pratiquement pas accès à l'énergie. Les pays les plus riches consomment environ 25 fois plus d'énergie que les pays les plus pauvres, et les pays les plus riches comptent à peu près 1 à 1,2 milliard d'habitant sur les 6 milliards de la planète.

    L'énergie étant un facteur de développement, les 4,5 milliards restant commencent à se rendre compte qu'ils son condamnés à la médiocrité, sinon à la misère.

    Le phénomène qui semble nouveau, c'est qu'on commence à scruter avec avidité le développement de l'économie de marché et à élever des critiques contre ce qu'elle entraîne: on conteste le privilège d'une minorité - les gens que la nature aurait favorisés - et on souligne les appétits de tous les autres de plus en plus nombreux. Car, en plus, il faut tenir compte de l'accroissement de la population, du fait qu'on va passer de 5 à 6 milliards à 7,5 milliards dans vingt ans. Ce milliard et demi de plus, à 90%, appartiendra à la partie pauvre. Le nombre de « revendicateurs » sera de plus en plus grand et la minorité de plus en plus étroite, et, donc, les conditions d'existence seront de plus en plus difficiles.

    C'est pourquoi si l'Europe veut équilibrer cette fuite en avant, elle ne peut le faire qu'en tenant compte de son histoire, et non en s'alignant sur le modèle américain qui, à tout prendre, est trop élitiste, marginalisant trop d'êtres humains. »

    « Comment expliquez-vous que le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, affirme que la France dispose de plusieurs atouts pour affermir sa position dans le monde, le conseil de sécurité de l'Onu, la force de dissuasion, ses alliances, l'appartenance au G8, l'influence diplomatique, la force économique et la vitalité de ses entreprises ? Comment expliquez-vous cette réponse ? »

    « La réalité est tout autre. Hubert Védrine est membre du gouvernement et il a été le conseiller de François Mitterrand pendant des années. Il est au courant de tout ce qui s'est fait en France, mais les résultats sont décevants. Dans le domaine de la dissuasion nucléaire, il oublie que nous avons parié sur la « simulation » (alors que les États-Unis ne lui font pas confiance et entendent poursuivre leurs expérimentations atomiques) et commis l'irrémédiable.
    Nous avons détruit notre centre d'essai du Pacifique et dispersé ses équipes de scientifiques; nous avons fermé Pierrelatte, centre de fabrication d'uranium enrichi; nous avons fermé Marcoule; nous venons de renoncer à Super-Phénix; nous avons fermé l'un des arsenaux fabriquant des sous-marins nucléaires.
    Maintenant nous ne sommes plus capables de fabriquer qu'un sous-marin nucléaire tous les dix ans à peu près, nous avons une force de dissuasion réduite au minimum. Nous avons abandonné le plateau d'Albion qui était notre seule possibilité d'installer des missiles capables en trente minutes de dissuader, demain, les missiles chinois, par exemple. Toute l'Europe est donc devenue ouverte aux futures menaces dont les Américains se protègent le plus.
    On l'a vu récemment lorsqu'il s'est agi du bouclier spatial du président Bush, invoquant notre propre protection nous nous mettrons sous la coupe américaine.

    Cliquez sur l'image pour agrandir

    Comme nous l'avons déjà fait pendant la guerre du Golfe en menant une guerre où nous avions tout à perdre et rien à gagner et comme nous l'avons fait en acceptant la destruction des Balkans à quoi nous n'avions absolument rien à gagner non plus. »

    « La politique de défense européenne est donc un leurre? »

    « Oui. Elle est un leurre parce que, pour qu'il y ait une politique de défense européenne, il faudrait d'abord qu'il y ait une politique européenne, une stratégie européenne, un gouvernement européen, un état-major européen. Tout cela n'existe pas.
    Ensuite, cette politique, si elle veut être effective ne peut avoir que des visées universelles, comme la politique américaine. Depuis un siècle l'Amérique combat sur des lignes extérieures. Elle combat au-delà des océans. Elle a combattu en Indochine, elle a combattu en Europe. Elle a un concept d'emploi des forces à distance. Nous, nous avons combattu sur ce qu'on appelle, dans notre métier, des lignes intérieures, c'est-à-dire que nous combattons sur 300 ou 400 kilomètres, eux, sur 4 000. Pendant un siècle, leur mentalité, leurs armements, leurs études ont été orientées vers la projection de la force à distance. Parce qu'ils ont craint la Russie, ils ont dépensé des milliards pour créer l'instrument d'intervention à distance qu'ils possèdent aujourd'hui, ce que  l'Europe n'a pas fait. Nous sommes à un quart de siècle d'écart, au moins, Par rapport à eux. »

    « Mais alors quels sont aujourd'hui les atouts de l'armée française? C'est une armée fantoche ? »

    « Une guerre intereuropéenne paraît monstrueuse, et envisager la force à distance comme le voulait Léotard dans sa programmation de 1994, en projetant des dizaines de milliers d'hommes jusqu'à des milliers de kilomètres de distance, est une ambition démesurée. Pour cela, il faut des cargos aériens et maritimes dont nous ne disposons pas.
    Au moment où il formulait ce projet, la France était riche de 22 avions « Transall ».

    Or, il faut des cargos maritimes - que les Américains appellent des
    RO-RO (roll in roll out) - pour l'embarquement et le débarquement, il faut aussi des bateaux rapides qui emportent des milliers de tonnes de ravitaillement, il faut des avions de protection du point où l'on débarque, donc avec un long rayon d'action, il faut des batteries d'engins balistiques mobiles de manière que l'adversaire ne commence pas à vous détruire balistiquement à l'endroit où vous débarquez. Nous avions des engins balistiques modernes, c'était l'Hadès, on l'a arrêté. »

     

    « Et le porte-avions, le Charles-de-Gaulle? »

    « Le « Charles-de-Gaulle » fait hélas partie des fiascos de la Ve République à côté du sang contaminé, de l'alimentation carnée des herbivores, de l'hépatite B, de l'hôpital Pompidou... Ils sont nombreux et tous ont pour origine l'inadéquation entre l'ambition et les moyens. Il aurait fallu ne pas lancer la construction d'un porte-avions sans s'être assuré d'avoir assez de moyens pour le construire dans un délai normal. Comme sa construction s'est étalée sur quatorze ans, bien évidemment, les ingénieurs qui ont eu la possibilité d'être embauchés ailleurs sont partis. »

    « L'autre phénomène du même genre, c'est le Rafale. »

    « Bien immérité est cet autre fiasco, assez exemplaire. En voilà l'histoire. Au départ, il s'agit d'une réalité technique incomprise. Depuis 1960, date à partir de laquelle on vole à deux fois la vitesse du son, soit à Mach 2, on se heurte au mur de la chaleur. Non plus au mur du son que l'on franchit, mais au mur de la chaleur que l'on ne franchit pas, parce que les métaux de revêtement des avions résistent mal à la chaleur. Tous les avions au monde piétinent devant le mur de la chaleur. Ils font tous Mach 2, Mach 2.2, Mach 2.3, Mach 2.4, etc. Or pourquoi auparavant un avion se démodait-il?
    C'était à cause de la vitesse. Il y a cinquante ans on gagnait 20 ou 30 kilomètres par an. Au début de la guerre de 1939-1945, les chasseurs volaient à 450 kilomètres à l'heure, ils étaient démodés par rapport à un avion qui atteignait 600 kilomètres à l'heure, et puis 700... Quand on est arrivé à 1 200 kilomètres à l'heure, la vitesse du son, on a piétiné un petit peu, puis on a franchi le mur du son. (Dans l'air aux températures habituelles, elle vaut environ 340 m.s ou 1 224 km/h. Cette vitesse varie cependant en fonction de l'altitude et de la température.)

    On est arrivé à 2000, 2400 kilomètres l'heure. Là, c'est l'arrêt. La conséquence, c'est que les avions ne se démodent plus : leur cellule n'a plus qu’à être transformée puisqu'elle se heurtera de toute façon au mur de la chaleur.

    Autrement dit, le même avion demeure opérationnel, aux équipements électroniques près qui peuvent être adaptés pendant quarante à cinquante ans.

    Par exemple, le premier Mirage III qui a volé en novembre 1956 est encore perfectionné et en service, soit plus de quarante ans après. Il faut généralement, à un bureau d'études, cinq ans pour mettre au point un nouvel avion: cinq ans pour étudier le prototype et le construire, puis pour construire l'outillage et démarrer la construction en série. Pour alimenter les bureaux d'études, il faudrait lancer un avion tous les cinq ou dix ans. Mais une telle cadence est devenue inutile. En revanche, si on lance un nouvel avion tous les quarante ans, alors le bureau d'études meurt. »

    « Comment peut-on sortir de ce dilemme ? L'industrie aéronautique est florissante ? »

    « Ce dilemme s'est manifesté dans les années soixante-dix. C'est ainsi qu'en décembre 1976 Marcel Dassault s'est rendu auprès de Valéry Giscard d'Estaing. Marcel Dassault lui apportait deux projets d'avions: un bimoteur destiné aux grandes distances et un autre avion dérivé de la famille des « Mirage III » que Dassault avait appelé le Mirage 2000 et qui était un avion en delta certes perfectionné, mais dérivé du Mirage ordinaire. Voilà ce qu'il proposait à Giscard d'Estaing: si vous financez le bimoteur, sur mes petites économies, je financerai le mono. Mais Valéry Giscard d'Estaing qui n'était pas auvergnat pour rien lui a proposé l'inverse: le financement par l'État du monoréacteur, lui laissant le financement du biréacteur. Dassault s'est incliné mais en sortant de l'Élysée il savait que le Mirage 4000 ne pourrait être mené à bien parce qu'il n'avait pas les moyens de développer cet avion: c'est-à-dire de l'étudier, de construire le prototype, de l'essayer et d'élaborer l'outillage correspondant. On avait encore un espoir, c'est que l'Irak l'achète, mais on tombait en pleine guerre lrak-Iran.

    Donc le Mirage 4000 a été abandonné et l'on s'est tourné vers le Mirage 2000. C'était donc en décembre 1976. On se met au travail, cinq années s'écoulent, l'avion prend forme. A ce moment-là, arrivent au pouvoir François Mitterrand et, au ministère de la Défense, Charles Hernu, qui a voulu attacher son nom à un avion nouveau. Il a donc décidé de lancer un nouvel avion dont il a voulu qu'il soit européen. Nous avons commencé à prendre contact avec les Allemands, les Anglais, les Espagnols, les Italiens...

    Les Allemands et les Anglais ont donné leur accord à condition que cet avion soit construit autour d'un moteur qu'ils avaient financé et qui est monté sur les avions « Tornado ».

    Mais dans ces conditions, c'était la mort de la Snecma qui, justement pour ce nouvel avion, avait passé licence d'un moteur américain. »

    « L'accord ne s'est pas conclu. Le Rafale est un avion français. »

    « Oui et nous pouvons en être fiers parce que c'est une réussite remarquable. Mais là intervient la nouvelle donne: tout remarquable soit-il, il y a très peu de commandes. Comme l'argent était rare et que l'on entretenait déjà le 2000 lancé cinq ans plus tôt, et que la coopération avec les Anglais et les Allemands avait échoué, la fabrication du Rafale s'est faite à la petite semaine. Cet avion, qui a été voulu en 1983, entrera en service en 2004 ou 2005, c'est-à-dire un quart de siècle après sa conception.
    C'est d'autant plus absurde que les Allemands et les Anglais se sont empressés d'adjoindre à leur projet les Italiens et les Espagnols, si bien qu'aujourd'hui près de 400 de leur avion leur ont été commandés, alors que nous n'avons reçu commande que d'une quarantaine du nôtre.

    Or, comme pour tout objet de série, le prix d'un avion diminue avec le nombre. Les 30 premiers coûtent trois fois plus chers que le 300e. Les Allemands et les Anglais ont déjà dépassé la barre du 300e alors que nous nous trouvons avec un avion beaucoup trop cher et, donc, inexportable.
    Pour parachever le tout, le gouvernement actuel a pratiquement cédé la société Aérospatiale aux Allemands pour former la société EADS qui naturellement va promouvoir l'avion germano-anglais.
    Ainsi, une firme française va promouvoir la vente d'un avion rival.
    Voilà une série d'erreurs dont le contribuable fait les frais car on a dépensé des milliards pour ce Rafale et la France perd un de ses joyaux avec l'un des meilleurs bureaux d'études d'avions de combat. Domaine où elle a excellé. »

    « Et le service militaire ? »

    « Encore un exemple d'une politique militaire française discutable. Pendant toute la période de la guerre froide, au moment où nous avions à faire face à 230 divisions russes, ainsi qu'à des dizaines de milliers d'avions et à 54 000 chars d'assaut, que nous ayons en France une armée classique ou non ne servait pas à grand chose. Notre apport à l'alliance Atlantique, 300 ou 400 chars d'assaut, était modeste. A cette époque, nous aurions pu faire l'impasse sur le service militaire avec seulement une petite armée hautement spécialisée mettant en œuvre une force nucléaire qui, elle seule, avait un véritable pouvoir égalisateur et permettait d'écarter toute tentative d'agression soviétique. Nous ne l'avons pas fait. Au contraire, nous avons consacré, pendant quarante ans, 80% des dépenses militaires à des forces classiques.
    Aujourd'hui que la puissance soviétique a disparu- nous considérons qu'elle a disparu puisque nous avons stoppé tout effort nucléaire -, nous supprimons le service militaire, oubliant qu'il avait deux avantages.

    Le premier est son rôle égalitaire. Puisque nous sommes un pays que nous voulons multiethnique et  multiconfessionnel, un pays devant se préparer à des chocs de civilisations, le service militaire aurait pu être pendant douze ou dix-huit mois un creuset permettant de donner aux nouveaux venus l'assurance d'être traités en égaux avec les  citoyens français, en créant la possibilité d'un  travail en équipe quelle que soit leur origine. Et puis, il remédierait à l'individualisme congénital des Français en leur apprenant à travailler en commun et en complétant leur formation de citoyens. »

    « Il ne reste plus que le football? »

    « Reste effectivement le football mais pour bien peu de joueurs. L'autre avantage du service militaire était de permettre d'avoir des effectifs suffisamment importants pour quadriller le territoire et maintenir cet ordre qu'implique la multiethnicité dont je parlais tout à l'heure, par une simple politique de présence que l'on demande maintenant à la police.
    Au fond, on demande à la police de reconstituer une armée parallèle intérieure. Les propos d'Hubert Védrine correspondent à ce qu'il aurait aimé que fût la situation, mais non à ce qu'elle est. »

    « Il n'y a donc pas d'autres manières, selon vous, de faire l'histoire et de s'accomplir dans le temps en dehors de ce trépied que constituent la souveraineté, la puissance et l'indépendance? »

    « Tout est lié. L'indépendance d'un État lui permet de mener sa politique financière, sa politique économique, sa politique militaire, sa diplomatie, sa politique sociale. Dès que vous touchez à l'un de ces facteurs, vous mettez tout le système par terre.
    Avec l'euro, la France est entrée dans un carcan financier qui avantage certainement les grosses entreprises qui n'ont plus de problèmes de change, mais en contrepartie elle ne peut plus jouer sur la dévaluation de sa  monnaie pour remédier au problèmes de productivité.
    En conséquence, si par un miracle quelconque la productivité d'un pays concurrent devenait plus grande, elle serait obligée de baisser les salaires, pour compenser la difficulté de productivité. Cela peut créer des problèmes sociaux, car les répercussions seront bien évidemment sociales. Il est incohérent par exemple d'imposer les trente-cinq heures et en même temps de vouloir un régime libéral.

    Si vous êtes libéral à l'américaine, alors vous défendez la liberté du travail, « que le plus fort l'emporte, que le plus faible soit marginalisé », avec une compensation morale consistant à dire que l'enrichissement des plus riches  aidera les plus pauvres à sortir de leurs difficultés s'ils le peuvent. Nous prétendons, à la suite de Maastricht, adopter ces mêmes méthodes du libéralisme tout en mettant un frein sur le travail, ce qui n'est pas très cohérent. Notre idéal devrait être l'égalité des chances. Or le système libéral actuel est
    inégalitaire. Nous n'avons pas vécu deux siècles de luttes sociales pour, maintenant, nous rallier à l'ultralibéralisme.
    Entre le système américain, inégalitaire, et le système soviétique, irréalisable, l'Europe avait trouvé le juste chemin. Or voici qu'on est sur le point de l'abandonner. »

    http://www.lesmanantsduroi.com

  • De Cahuzac à Cazeneuve...

     

    La démission de Jérôme Cahuzac de son poste de ministre du budget est un coup dur pour un gouvernement déjà fragilisé par une situation économique de plus en plus ingérable et une crise sociale en passe d’engendrer de multiples colères sociales dont on peut craindre, si le politique n’y apporte pas de justes réponses, les formes et les effets. C’est aussi un coup sévère porté à la crédibilité d’une République qui, si elle n’a pas inscrit le mot vertu sur ses frontons, se vante d’en être la meilleure illustration, même si l’histoire, cruelle, nous rappelle que ce régime est né sous l’égide d’un Danton, le plus corrompu des hommes de son temps (ce qui n’enlève rien, d’ailleurs, à ses autres défauts et à ses quelques qualités…) ! Il flotte dans l’air l’odeur âcre des fins de régime, des pneus brûlés et des œufs pourris… Pourtant, le régime tiendra, faute (pour l’heure) d’une alternative crédible même si elle est de plus en plus urgemment nécessaire, et le pays devra se contenter, aux prochaines élections, d’une alternance habituelle et de l’irrémédiable (mais toujours limitée par les garde-fous de la démocratie parlementaire…) montée de « populismes » divers et variés, et d’une abstention de plus en plus banale et banalisée : quelle tristesse de voir ainsi la République s’en tirer à si bon compte quand elle mériterait le pilori et le rejet, et de voir aussi ce qui devrait être, la Monarchie, encore trop timide dans l’esprit de nos concitoyens pour pouvoir s’imposer au monde politique et dans les institutions !

    Néanmoins, n’accablons pas M. Cahuzac qui, tout de même, n’est ni Stavisky ni Fouquet, et qui paye, déjà, son insouciance mêlée d’une arrogance que certains prenaient pour de la fermeté : je ne suis pas de ceux qui déchireront le cadavre d’un homme à terre, et je m’en remets à la Justice pour dire, en son temps, ce qu’il en est des accusations qui ont mises à bas un ministre du budget qui n’était sans doute pas le pire de ceux qui se sont succédé à ce poste ces dernières décennies. Mais il est tout à fait symbolique que cet homme soit tombé au nom même des principes et des politiques de lutte contre la fraude fiscale, lutte qu’il revendiquait et assumait au gré des tribunes de la République et des médias nationaux.

    En sacrifiant son ministre du budget de façon presque expéditive, M. Hollande a montré qu’il ne souhaitait pas voir cette affaire empoisonner son quinquennat et refaire l’erreur d’un Sarkozy traînant trop longtemps le « boulet Woerth » à sa jambe : la présomption d’innocence, si elle est un élément à ne pas méconnaître, n’enlève rien à la force dévastatrice du soupçon, particulièrement en démocratie d’opinion soumise au siège permanent des médias et de leurs instruments de torture…

    Mais le remplacement du ministre déchu est aussi révélateur des réalités institutionnelles d’aujourd’hui qui placent, depuis cette année, notre propre budget sous le contrôle tatillon de l’Union européenne : c’est M. Bernard Cazeneuve, jusque là ministre délégué aux affaires européennes, qui prend en main le Budget, et cette nomination en dit plus long que tous les discours sur le piège dans lequel s’est enfermé notre pays en ratifiant le fameux traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (souvent appelé le « traité Merkozy »), véritable carcan économique qui empêche, en fait, toute politique nationale qui n’irait pas dans le sens d’une réduction des déficits publics quel qu’en soit le coût social ou environnemental pour le pays comme pour sa population… N’oublions pas, d’ailleurs, que le Parlement européen a voté, la semaine dernière (le 12 mars), une directive contraignante qui oblige les Etats de la zone euro à soumettre leur budget national au contrôle et à l’approbation de la Commission européenne avant même qu’il soit discuté à l’Assemblée nationale, dans le cas de la France : autant dire que les parlements nationaux, et notre assemblée nationale, n’ont plus, dans ce cas, de rôle effectif dans la construction et l’acceptation du budget de la nation, ce qui, pourtant, restait jusqu’à ce jour dans notre démocratie parlementaire de nation souveraine, l’une de leurs principales prérogatives… La Commission pourra même demander aux députés ou aux ministres de modifier telle ou telle mesure du projet de budget avant le vote parlementaire qui, en somme, se fera de façon beaucoup plus contrainte par l’Union européenne qu’auparavant !

    On comprend mieux pourquoi le choix d’un bon connaisseur des pratiques européennes comme M. Cazeneuve est le meilleur moyen d’amadouer ou d’endormir des parlementaires français jadis jaloux de leurs prérogatives et destinés, désormais, à « paraître » plus qu’à décider concrètement ; mais le nouveau ministre ne sera-t-il pas aussi, de par sa connaissance des mécanismes de l’Union européenne, en mesure, éventuellement, de mieux défendre le budget national des empiètements de la Commission européenne ? Sera-t-il à la hauteur des enjeux et saura-t-il préserver, en ce domaine, l’indépendance française déjà bien diminuée ? Je n’ose faire de pronostics mais, au regard de l’histoire récente de la République face à l’Europe, je crois avoir quelques bonnes et tristes raisons d’en douter…

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • De charybde en scylla

     

     

     

    La consultation de Google Analytics nous signale une forte hausse des visiteurs provenant d'Afrique du Nord qui, lorsqu'on les additionne, sont en troisième position entre Canada et Belgique. Que l'on ait recherché l'avis de Royal-Artillerie serait flatteur mais il est probable qu'à l'exception de la Tunisie où la moyenne du temps passé est de 1min 36s, - ces lecteurs avaient été accrochés au train des équipages par un billet monarchiste de septembre 2006 : Le Roi de Carthage - les autres ont fait le tour des blogues royco pour savoir ce que nous pensions de la "révolution en marche". Temps passé et taux de rebond nous l'indiquent. Allons-y donc.
    La démocratie réelle résoudra-t-elle les problèmes causés par la dictature ? Bien sûr, dès que l'on expulse la dictature ! à la réserve près qu'ils n'en sont pas tous issus mais résultent aussi des fondamentaux de chaque pays et de la pertinence du régime économique choisi, parfois il y a longtemps.
    Quand on creuse, on s'aperçoit que les gens réclament d'abord la justice au sens large et le minimum vital, pas la lune ! La captation de la valeur ajoutée produite dans le pays par une caste de vampires leur est donc insupportable, bien avant qu'ils ne s'indignent de l'insuffisance de cette valeur ajoutée globale et n'en comprennent les raisons.
    Au Mahgreb, le cas de l'Algérie est à part. C'est un pays riche et prometteur colonisé par les familles issues des leaders de la guerre d'indépendance qui se sont réparti entre elles les flux de biens et matières. Le gouvernement est chargé d'agiter le tapis pour les maintenir dans leurs rentes respectives. Elles ne libèreront le pays que gavées à en crever, et ce ne semble pas être pour demain, les jeunes générations comptant bien prendre la suite.
    Le cas du Maroc est spécifique mais pas autant qu'on l'analyse. Le Makhzen marocain n'est pas une aristocratie éclairée mais une grille féodale qui régente tout le royaume, sous le regard d'un roi entravé qui a beaucoup déçu, du moins ceux qui ne le connaissaient pas avant.
    Les révoltes spontanées que nous observons dans le monde arabe ne sont plus mises à feu par le nationalisme, la lutte contre l'Occident, la défense des ethnies ou cultures minoritaires, ou même la faim. Elles sont déclenchées par le gap entre le monde libre et le monde arabe, l'insupportable défi de libertés en tous genres que leur vendent sur l'écran d'ordinateur les "pourrisseurs" anglo-saxons et leurs affidés européens. C'est CocaCola et les jeans Levi's 504 qui ont sappé le communisme. Aujourd'hui, Yahoo, Google, Facebook, Twitter ont pris la rélève de la subversion douce.
    Les fondamentalistes musulmans le savent qui poussent à élargir le gap pour retourner à la charia et à la civilisation de piété et grandeur d'un passé lointain, mais de toutes les fermentations qu'ils ont semées, aucune n'a eu l'effet déclencheur spontané. Toutes leurs manifestations bruyantes sont organisées et soigneusement encadrées, ce sont des défilés. Ils rament maintenant partout derrière les "libéraux" en Jordanie, en Egypte. Ailleurs ils sont carrément dépassés.
    Revenons à la Tunisie qui est le "pays sympa" d'Afrique du Nord. Time Magazine avait fait un article en novembre 2007 que nous complétions d'une entame enthousiaste : Ce pays démuni de tout sauf de courage a émergé jusqu'à devenir un petit dragon arabe sur le modèle asiatique. Et nous y combattions la rage démocraciste des Américains qui voulaient y forcer (déjà) leur modèle, par moult exemples de peuples prospères sans démocratie, en commençant par une question qui fâche, toujours la même : A quoi cela sert-il de promouvoir urbi (à l'ONU) et au monde les déclarations des droits de l'homme et du citoyen, si au final il s'en tape, ne s'intéresse qu'à la paix des villes et des champs, à l'éducation de ses gosses, à mettre un peu d'argent à la banque ? S'est-on posé la question de savoir si le citoyen veut l'être ? Des agitateurs "contre-révolutionnaires" mettent le ver dans la pastèque cérébrale en démontant la manipulation des puissants ou des riches sous les yeux incrédules des électeurs, en leur suggérant de laisser la stratégie entre les mains de professionnels honnêtes débranchés de la machine à fric. Hurlements des idéologues de l'égalitarisme pour qui c'est de la pornographie. Or les familles dynastiques de qualité peuvent jouer ce rôle désintéressé. Et les peuples ne s'y trompent pas qui naturellement privilégient aux affaires publiques les familles qu'ils connaissent.
    C'est une définition de l'aristocratie comme régime politique, et les peuples qui lui préfèreront l'égalistarisme français seront malheureux, éternels insatisfaits, puisque le ressort de ce système est la promesse de satisfaire des envies réputées toutes légitimes. On sait bien que ce n'est pas possible sur terre, mais quel slogan mobilisateur !
    Pour le moment, tout laisse accroire que l'Opinion recherche un homme providentiel - Ben Ali le fut en son temps quand il débrancha le géronte Bourguiba -, homme fort en pays de caïds qui va s'entourer des rois-mages pour redonner du travail à tous, après avoir fait des élections à la proportionnelle pour inaugurer le grand cirque des tribuns télévisuels. C'est tout vu.
    De bonne foi, si le peuple tunisien est en quête d'un Etat juste qui favorisera la croissance économique pour assécher les poches de misère et donnera à chacun sa chance - attention, courage ! - il aurait intérêt à étudier une restauration monarchique qui est le mode représentatif le moins cher et le plus sûr en termes d'image extérieure, d'unité nationale et d'incarnation d'une vrai souveraineté. La dignité retrouvée de la fonction déteindra sur les étages subalternes où travaillera le nouveau gouvernement démocratiquement élu par un processus adapté aux moeurs du pays.
    Evidemment que les tuteurs imposés (Etats-Unis, France, UE) déconseilleront ce choix qui en creux dénonce leur illégitimité, puisqu'ils sont les purs produits éphémères de la démocratie retravaillée à dessein et n'entendent pas laisser à autrui un avantage de temps long qui leur est inaccessible. Dès fois que ce petit pays deviendrait un Hong Kong à la charnière de la Méditerranée occidentale et orientale ! Vous n'y pensez pas !
    Que le peuple tunisien se tienne à distance aussi de cette machine à normaliser tous les comportements que sera l'Union Pour la Méditerranée. Qu'il choisisse le grand large, sa position géographique s'y prête.
    Finissons par les armes de la maison des Bey de Tunis.
    Qu'elles vous donnent envie, amis de Carthage.
    http://royalartillerie.blogspot.fr
    Sites tunisiens parlant de monarchie :
    - Royaume de Carthage
    - Réveil tunisien
    - Nawaat
    Les deux billets de Royal-Artillerie cités dans celui-ci sont :
    - Le Roi de Carthage
    - La rage démocratique
  • Oui, on peut gagner la guerre contre les Taleban… mais qui le souhaite vraiment ?

    Article paru dans la rubrique Débats du Figaro du 28/5/07

    En Afghanistan les Américains, avec près de 30 000 hommes, continuent à mener non sans raison la guerre du ressentiment. Les Européens en revanche, qui n’alignent  pas moins de 20 000 soldats,  sont surtout concernés en cette terre lointaine par la drogue contre laquelle ils devraient lutter plus fermement.

    Cliquer sur la carte pour agrandir

    S’il s’agit de gagner ce combat, l’objectif prioritaire doit être le « nerf de la guerre talebane», ces  milliards de dollars que rapporte la vente,  surtout en Europe, des 600 tonnes annuelles d’héroïne afghane. Avec cet argent les Taleban équipent,  arment et rémunèrent  les révoltés pachtouns, se procurent les services de spécialistes pointus, notamment pour les explosifs,  tout en préparant l’acquisition de missiles anti-aériens qui, comme les stinger américains de naguère, pourraient un jour emporter la décision.

    Que la culture du pavot cesse et les Taleban ne pourront plus  soutenir l’effort de guerre que par leurs stocks d’héroïne.

    La question qui se pose dès lors est de savoir si on peut  éradiquer le pavot et détruire les stocks.

    La première opération est réalisable si l’on procède énergiquement avec l’aide d’un gouvernement afghan décidé et des 100 000 hommes de la Police et de l’Armée nationale afghane (ANA) en cours de formation: l’éradication n’a-t-elle pas été effectuée en deux ans, de 1999 à 2001, par les Taleban eux-mêmes qui, au nom du Coran, s’étaient mis à lutter contre la drogue ? Dans ce but, ils ont été expéditifs: les  cultivateurs de pavot ont été menacés de la peine de mort et des exécutions publiques ont eu lieu. Résultat : dès 2001 la zone talebane n’était  plus productrice d’opium.

    La destruction des laboratoires de fabrication et des stocks est plus difficile car les uns et les autres sont disséminés dans les localités. Dans ce cas, même si l’on sait  où se trouvent ces laboratoires et ces stocks, les frappes aériennes ne peuvent être « chirurgicales ». Il y aurait beaucoup de dégâts collatéraux dans ce qui deviendrait  une guerre impitoyable. Pourtant l’appareil de production de narcotiques serait vite détruit et, en deux ans, les stocks fondraient.

    Une telle action exige que nos troupes quittent les camps fortifiés où, à l’imitation des Américains, elles se sont enfermées laissant les révoltés contrôler la moitié du territoire: 11 000 soldats à Bagram, 8 000  à Kandahar, autant à Kaboul, Djallalabad, etc, se morfondent à l’intérieur de points d’appui vulnérables comme, jadis, Danang ou Dien-Bien-Phu …

    Base de Bagram

    Kandahar

    En dehors de ces « valets d’arme », l’effectif des troupes en mesure d’être  engagées sur le terrain ne dépasse pas 10 000 h, ce qui est notoirement insuffisant. En fait, avec 25 000 véritables combattants, il faudrait recourir à un éclatement en petites garnisons de deux à trois cents hommes, épaulés par des unités de l’ANA,  dans tous les districts « chauds » de la moitié sud du pays. L’appui aérien serait intensifié et le droit de poursuite utilisé dans la zone tribale pakistanaise, refuge notoire des rebelles. Parallèlement, les paysans ayant perdu leur gagne-pain seraient indemnisés et équipés pour de nouvelles cultures de substitution.

    Tel est le prix à payer pour une guerre de pacification ayant quelques chances de réussite.

    Qui est prêt à une telle action ? Personne !

    Il faut tout d’abord constater que les interventions menées  de nos jours, où que ce soit, contre la drogue sont étonnamment pusillanimes. Du producteur afghan au consommateur européen, le trafic porte sur des dizaines de milliards de dollars. Il suscite des profiteurs directs, éminemment condamnables, mais aussi et surtout des bénéficiaires indirects qui ne se sentent pas coupables. A Istanboul, Londres, Rome ou Paris, sur la Côte d’azur ou la Costa brava, des institutions influentes, financières ou commerciales,  ont pris l’habitude de fonctionner avec un argent douteux et n’entendent pas  voir disparaître ce revenu. Le malaise économique est tel aujourd’hui que le déséquilibre qui résulterait d’une attaque frontale contre l’opium pourrait être la goutte faisant déborder la coupe des désordres. Et d’aucuns s’ingénieraient alors à profiter de la crise pour en revenir  à la situation actuelle: une  sorte de cohabitation secrète avec la drogue.

    Par ailleurs, bien peu d’armées sont prêtes à en découdre  avec les Taleban. Chaque nation impose des restrictions d’emploi spécifiques pour le contingent qu’elle octroie à tel point que l’OTAN, qui dirige la coalition, a bien du mérite à mener malgré tout des opérations. De toute façon, comment un soldat casqué, engoncé dans un gilet pare-balle, surchargé d’un invraisemblable bric-à-brac et  qui emporte boisson et nourriture, peut-il rivaliser en montagne avec un guerrier équipé d’une seule kalachnikov, de quelques chargeurs, qui connaît le terrain et vit sur le pays? Le contrôle du ciel dont disposent encore les Occidentaux n’est pas suffisant pour compenser ce désavantage terrestre.

    Dans ce contexte, il ne resterait plus qu’à envisager le maintien du «conflit de moyenne intensité » : il devrait permettre d’attendre la relève prévue  en 2010 par l’Armée nationale afghane. Tout le monde  y trouverait son compte, même les drogués ! L’inconvénient est que certains  fanatiques ne l’entendent pas de cette oreille et augmentent la violence des combats. En même temps, la corruption et le pourrissement qui résultent des trafics continuent à gangrener tout le pourtour de l’Afghanistan quand ils ne gagnent pas jusqu’à nos banlieues. La contagion est telle qu’un jour viendra où nous serons obligés de mener pour de bon la guerre contre la drogue,  mais, à force  de  reporter les échéances, cette lutte n’aura plus lieu en terre afghane mais chez nous !

    René CAGNAT, Colonel (e.r.), ancien attaché militaire en Asie centrale http://www.lesmanantsduroi.com

  • Quelques échos de « la France d’après »

    Un petit coup d’oeil à trois extrémités de notre doux pays, pour observer l’actualité locale.

    Dans la belle Alsace : une émeute a lieu à Wittelsheim dans la nuit de jeudi à vendredi. « Un groupe de jeunes » a brûlé des voitures puis caillassé les pompiers venus sur place. Se déplaçant, ils sont ensuite allés sur un pont et ont « jeté des pavés et des pierres » sur une route très fréquentée. Les policiers ont du couper la circulation puis appeler des renforts pour « pacifier la zone ». Aucune arrestation cette nuit-là.
    Les raisons de la colère des « jeunes » ? 5 de leurs congénères avaient été interpellés quelques jours plus tôt, pour une histoire de viol collectif sur une fille de moins de 15 ans…. (source)

    En Flandres, la boulangerie de la place de Béthune à Lille existe depuis 500 ans. La semaine prochaine, Myriam et Alain Sieuw arrêtent. C’est un kebab qui prend le relais. (source)

    A Avignon, a lieu un procès avec des jeunes immigrés. Les plus malchanceux d’entre eux vont s’en tirer avec quelques mois de prison, qu’ils ne feront probablement pas.
    « Le 7 janvier 2009, Serge Juillard, qui rentrait chez lui a été ralenti par un embouteillage dû à la neige. Au niveau de la Barbière, des jeunes de la cité s’amusaient à lancer sur les voitures des boules de neige « farcies avec des pierres ». Après avoir entendu un choc, M. Juillard est sorti constater les dégâts. Il a alors été victime d’une agression sauvage. Une dizaine de jeunes l’ont insulté, fait chuter au sol et l’ont passé à tabac. »
    Il lui ont baissé son pantalon pour mieux le frapper dans les parties génitales. Ils le maintenaient écartelé pour mieux le frapper à coup de barres de fer, en commençant par la tête.
    « J’ai essayé de faire le mort mais vous savez c’est difficile », témoigne avec une vive émotion M. Juillard, aujourd’hui cloué dans un fauteuil roulant. « Ils m’ont bourré la bouche avec de la neige, j’arrivais plus à respirer. » « Aujourd’hui, son quotidien, ce sont des crises et des souffrances terribles qu’il soulage avec de la morphine et le soutien indéfectible de son épouse.  »
    Une dizaine de suspects ont été interpellés mais seulement trois ont été renvoyés devant le tribunal pour enfants. (source)
    Notons que la motivation « raciale » – si souvent invoquée contre des Français -, n’a pas été retenue par la « justice » dans cette affaire.
    Pourtant, les mots dont se souvient la victime et qui résonnent encore dans sa tête sont « Finissons cette face de craie »

    A quand la révolution nationaliste ?!

    http://www.contre-info.com/

  • L’évasion de Platée (Une illustration de l’intelligence et de la détermination des Grecs)

    Ce récit se lit comme un scénario de BD ou de film d’action. Les Péloponnésiens assiègent la ville de Platée, amie d’Athènes (429-427 av. J.-C.). D’ailleurs celle-ci a envoyé des émissaires pour la soutenir. Mais les Péloponnésiens ont été plus rapide et la ville est assiégée. Certains décident de tenter le tout pour le tout pour sortir du piège et prévenir Athènes de la situation catastrophique de Platée.

    Un hiver  “les Platéens toujours assiégés par les Péloponnésiens et les Béotiens, souffrant de la disette et n’espérant plus aucun secours d’Athènes, firent de concert avec les Athéniens enfermés avec eux dans la ville le projet suivant : ils sortiraient tous ensemble, en franchissant de force s’ils le pouvaient les murailles de l’ennemi. Par la suite la moitié de la garnison, effrayée des difficultés de l’entreprise, y renonça. Deux cent vingt volontaires acceptèrent les risques de la sortie. Voici comment ils s’y prirent. Ils fabriquèrent des échelles ayant la hauteur de la muraille ennemie. Ils calculèrent cette hauteur en dénombrant les rangées de briques sur la partie de la muraille qui leur faisait face et qu’on n’avait pas recouverte de crépi. Plusieurs hommes à la fois comptaient les rangées et, en admettant que quelques-uns se trompassent, la plupart devaient trouver le nombre exact ; d’ailleurs ce calcul fut répété fréquemment ; la distance étant peu considérable, l’on pouvait facilement apercevoir la partie du mur à examiner. C’est ainsi qu’ils déterminèrent la hauteur des échelles en la calculant d’après l’épaisseur des briques.

    Ils profitent du mauvais temps et de la nuit

    Voici maintenant comment était construite la muraille des Péloponnésiens ; elle comportait une double ligne, l’une faisant face à la ville, l’autre destinée à arrêter une attaque venant de l’extérieur. Entre ces deux lignes s’étendait un espace de seize pieds  ; cet intervalle était affecté à des constructions contiguës pour le logement des troupes de siège et l’ensemble donnait l’impression d’une seule muraille épaisse avec des créneaux sur ses deux faces. De dix en dix créneaux s’élevaient de hautes tours, de même épaisseur que la muraille et occupant tout l’intervalle entre les deux lignes ; on ne pouvait passer le long des tours, il fallait les traverser par le milieu. Pendant la nuit, par le mauvais temps et la pluie, les veilleurs abandonnaient les créneaux et montaient la faction dans les tours, qui avaient l’avantage d’être peu distantes les unes des autres et couvertes. Telle était la muraille qui formait la circonvallation de Platée.

    Chaussés que d’un pied à cause de la boue

    Une fois leurs préparatifs terminés, les Platéens attendirent une nuit, où le mauvais temps, la pluie, le vent et l’absence de lune devaient les favoriser. A leur tête se trouvaient les promoteurs de l’entreprise. Ils commencèrent par franchir le fossé qui les entourait ; puis ils abordèrent la muraille sans être aperçus des sentinelles ennemies, qui ne pouvaient les voir à cause de l’obscurité ni les entendre, car le vent couvrait le bruit de leur marche. De plus, les Platéens avançaient à une longue distance les uns des autres pour éviter que le choc des armes les trahit. Enfin ils étaient équipés légèrement et n’étaient chaussés que du pied gauche pour affermir leur marche dans la boue. Ils abordèrent une des courtines qui reliait deux tours et était démunie de sentinelles aux créneaux. Ceux qui portaient les échelles les appliquèrent contre la muraille ; ensuite montèrent douze hommes armés à la légère d’une épée courte et d’une cuirasse, sous les ordres d’Amméas fils de Koroebos qui fit le premier l’escalade. Après lui vinrent ses douze compagnons, répartis en deux groupes de six hommes, qui s’avancèrent vers chacune des deux tours. Vinrent ensuite d’autres soldats armés à la légère et munis de javelines. Pour faciliter leur marche, d’autres les suivaient portant leurs boucliers, qu’ils devaient leur passer, au moment où on en viendrait aux mains.

    Les assiégeants accoururent au bruit de la chute d’une pierre

    La plupart avaient déjà atteint la courtine, quand les gardes des tours donnèrent l’alarme. Un des Platéens, en s’agrippant à une brique d’un créneau, l’avait fait tomber. La chute fit du bruit. Aussitôt on cria : « Aux armes ! ». Tous les assiégeants accoururent à la muraille, mais nul ne savait où était le danger, en raison de l’obscurité et du mauvais temps. En même temps, ceux des Platéens qui étaient restés dans la ville firent un simulacre d’attaque contre la partie du mur opposée à celle que les autres étaient en train d’escalader ; ils voulaient ainsi égarer l’attention de l’ennemi. Chez celui-ci le désordre était à son comble, mais il restait immobile. Personne n’osait quitter son poste dans l’incertitude de ce qui arrivait. Trois cents hommes qui avaient l’ordre, en cas d’alerte, de se porter aux points menacés, accoururent en avant de la muraille du côté d’où partaient les cris. Dans la direction de Thèbes on éleva des torches pour signaler l’ennemi. Mais les Platéens en élevèrent du haut de la muraille d’autres qu’ils avaient préparées à l’avance. Leur dessein était, en brouillant les signaux, de donner le change pour empêcher l’ennemi d’accourir, avant que les leurs eussent effectué leur sortie et se fussent mis en sûreté.

    Ils tuent les sentinelles

    Pendant ce temps les Platéens exécutaient leur escalade. Les premiers qui arrivèrent au sommet de la muraille tuèrent les sentinelles qui gardaient les deux tours dont ils s’emparèrent ; ils occupèrent les issues et empêchèrent tout secours d’y arriver. Du haut de la muraille, ils disposèrent des échelles au flanc des tours et y firent monter un grand nombre des leurs. Du pied et du sommet des tours, les uns empêchaient par leurs traits l’ennemi d’arriver à la rescousse, cependant que la plupart d’entre eux dressaient nombre d’échelles, arrachaient les créneaux et faisaient l’escalade de la courtine. A mesure qu’ils passaient de l’autre côté, les Platéens s’arrêtaient sur le bord du fossé et de là criblaient de flèches et de javelots tous ceux qui le long de la muraille accouraient pour leur barrer le passage. Quand tous eurent passé, ceux qui étaient sur les tours descendirent les derniers ; mais ce ne fut pas sans mal qu’ils atteignirent le fossé.
    En cet instant le poste des trois cents Péloponnésiens vint à leur rencontre, des torches à la main. Mais les Platéens dans l’obscurité les voyaient mieux du bord du fossé où ils se trouvaient. Ils accablaient de flèches et de traits l’ennemi qui n’était pas muni de boucliers, tandis que les Péloponnésiens, éblouis par les torches, ne pouvaient les voir distinctement dans les ténèbres. Ainsi les Platéens, jusqu’au dernier, purent les devancer et franchir le fossé. Mais cela n’alla pas sans peine ni difficulté. …
    … C’est ainsi que les Platéens réussirent à franchir les lignes ennemies et s’évadèrent. »

    http://histoire.fdesouche.com

    Source :
    THUCYDIDE. La guerre du Péloponnèse. Livre III, paragraphes XX et suivants.
    Sur Internet : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/thucydide/livre3.htm#XX
    On peut trouver aussi le livre en Folio classique, Gallimard, 2000

  • Au Coeur de l’Histoire : 1871, année maudite

    Au Coeur de l’Histoire, 1871 année maudite, animé par Franck Ferrand (18/03/13).

    Invités :
    Eric ANCEAU, Historien spécialiste de l’histoire de France du XIXe siècle, et plus particulièrement de la IIème République et du Second Empire.
    Bruno FULIGNI, Historien et écrivain.

  • États-Unis : Le gaz de schiste s’infiltre jusque dans les facs

    Autorisation de forage dans les facs, collusion entre les chercheurs et les foreurs… En Pennsylvanie, le gaz de schiste trouble la vie des universités.

    Loi sur « le développement des ressources minérales indigènes ». Contrairement à ce que son nom suggère, la loi votée par le gouverneur de Pennsylvanie Tom Corbett en octobre 2012 ne concerne pas les droits des communautés indiennes riveraines, mais certains propriétaires des sous-sols de l’Etat : précisément les 14 universités publiques de Pennsylvanie. Plusieurs d’entre elles sont en effet situées au-dessus du fameux « Marcellus shale », un des principaux gisements de gaz de schiste américains.

    Avec cette loi, les présidents d’université ont désormais la possibilité d’autoriser le forage sur leurs campus, pour en extraire du gaz ou du pétrole. L’intérêt ? Leur permettre d’augmenter leurs ressources financières, sur fond de coupes dans les budgets de l’éducation publique.

     

    Baisse des subventions aux facs

    Pour justifier cette autorisation, qui a provoqué une levée de boucliers chez des organisations environnementales et étudiantes, le gouverneur Corbett met dans la balance les réductions de ses subventions aux universités, du fait de la crise. Sur le budget 2011/2012, ces baisses ont été de 18% pour la plupart des universités. Or, la nouvelle loi réserve 50% des royalties sur le gaz des sous-sols universitaires à l’université hôte, le reste se répartissant entre l’Etat (35%) et les autres universités publiques (15%).

    Mais d’après Robert Myers, directeur des études environnementales à l’université de Loch Haven , située au dessus du Marcellus Shale, la loi a peu de chances de se concrétiser à court terme. « La baisse du prix du gaz (une des conséquences du boom du gaz de schiste, ndlr) depuis un an a conduit à un recentrement de l’activité gazière et l’industrie a actuellement peu d’intérêt à acquérir des nouvelles concessions », estime-t-il. Et l’enseignant d’ajouter : « Cette loi a tout d’une tentative boiteuse des régulateurs pour se faire de l’argent sur le boom du gaz et éviter de soutenir le système éducatif à travers des taxes. »

    A court terme, l’exploitation du gaz sous les campus de Pennsylvanie serait donc peu probable. C’est ce que semble confirmer une autre université concernée, celle de Mansfield, dont le président par intérim déclarait récemment qu’il n’y avait aucune négociation de prévue sur la fracturation. Mais qu’adviendra-t-il si le prix du gaz augmente ? Dans d’autres Etats, plusieurs universités ont déjà signé des contrats avec des compagnies d’extraction. En Virginie-Occidentale, la petite université (privée) de Bethanie a autorisé dès 2011 l’entreprise Chesapeake Energy à installer un forage sur ses terres – situées à l’extérieur du campus. Dans l’Indiana, c’est l’université publique qui a signé un accord pour étudier un forage de pétrole sur son campus. Dans ces deux exemples, une poignée d’étudiants se sont mobilisés contre ces projets, invoquant les risques sanitaires et l’impact environnemental. Mais le véritable enjeu, tant que le prix du gaz ne remonte pas, est plutôt celui des liens financiers entre les chercheurs universitaires et l’industrie du gaz, selon Robert Myers de l’université de Loch Haven.

    Frackademia : collusion entre l’industrie et les chercheurs

    La chose n’est pas nouvelle, l’argent du pétrole et du gaz afflue déjà sur certains campus, non pas en royalties, mais en subventions. Face aux risques de collusions, la plupart des universités ont voté des principes de transparence irréprochables sur le papier, mais pas toujours appliqués.

    C’est ce que vient de démontrer le centre d’études Public Accountability Initiative (PAI), aux dépens de l’université d’Austin au Texas : alors que l’université avait reçu, selon le PAI, 1,5 million de dollars (1,16 million d’euros) de l’entreprise pétrolière ConocoPhillips, son Institut de l’énergie a publié une étude très relayée par l’université, selon laquelle il n’y aurait « aucune preuve que la fracturation hydraulique pollue les nappes phréatiques ». L’université n’a eu d’autre choix que de « démissionner » le directeur de l’institut, et l’auteur de l’étude Charles Groat, car ce dernier avait notamment omis de préciser qu’il était au board(conseil) – et grassement retribué – d’une importante entreprise de forage de gaz (1). L’étude a été retirée de la circulation. Un grave manquement aux règles de transparence.

    Ce type de connivence est loin d’être isolé, souligne Robert Myers, qui rappelle qu’en Pennsylvanie et dans l’Etat de New York, des affaires similaires ont été dévoilées en 2012. Dans ce contexte, nul doute que l’étude de l’agence environnementale EPA, sur l’impact entre fracturation hydraulique et pollution des eaux de surface, sera particulièrement scrutée. Attendues pour la fin de l’année 2014, ses conclusions recevront « le plus haut niveau de revue par des pairs », précise l’agence.

    Note :

    (1) Paradoxalement, ce silence n’était pas, pour des raisons subtiles, une violation du code de conduite de l’université au moment de l’étude. Le code a depuis été modifié.

    terraeco.net  http://fortune.fdesouche.com