Journaliste, écrivain, éditeur, Henry Coston est né à Paris, en 1910, de parents originaires d'Auvergne. Il fit ses études au collège de Villeneuve-sur-Lot, où il était le condisciple de Paul Guth, l'auteur du Naïf, de Georges Bordeneuve, qui devint sénateur, et de Guy Fontès, l'un des militants les plus actifs de la France aux Français.
Il débuta dans le journalisme à 16 ans, d'abord au Paysan du Sud-Ouest, hebdomadaire nationaliste du Lot-et-Garonne, puis à L'Express du Midi (future Garonne), quotidien de la droite catholique de Toulouse. Il donna, par la suite, une collaboration régulière à divers quotidiens (Petit Oranais, Paris-Soir, Cri du Peuple, etc.) et périodiques (La Libre Parole, La Défense de Seine-et-Oise, Le Porc-Epic. L'Echo de la Presse) et créa en 1957 Lectures Françaises, revue de documentation politique, dont il fut pendant vingt-cinq ans le directeur.
Il a, en outre, fait paraître une trentaine de livres, dont Les Mystères de la Franc-Maçonnerie, Le Journalisme en 30 leçons (écrit avec son épouse), qui eut 4 éditions, Ce qu'il faut savoir quand on publie un livre, Les Financiers qui mènent le monde (17 éditions successives en trente ans), Le veau d'or est toujours debout et, surtout, son monumental Dictionnaire de la Politique Française, qui lui a valu le titre de « mémoire de la Droite », décerné par son ami François Brigneau.
Avant de vous dire, ainsi que m'y invite la rédaction de National Hebdo, quels livres doivent lire les militants nationaux, permettez-moi de faire cette déclaration préliminaire :
Contrairement à ce que trop de politiciens. « de droite » ou « de gauche », veulent nous faire croire, la France n'est pas seulement une expression géographique ; c'est un pays européen, façonné par le christianisme, fécondé, habité, possédé par des générations de Français. Nos ancêtres nous l'ont transmis comme un dépôt que nous devons transmettre, à notre tour, à nos enfants. Il n'est pas notre propriété personnelle, mais la propriété inaliénable des Français, de tous les Français, mais des seuls Français. Ceux d'entre nous qui consentent à partager la France avec qui que ce soit, puissances étrangères, banquiers cosmopolites, trusts internationaux ou ressortissants d'autres nations, violent un fidéi-commis, abandonnent un dépôt sacré ; ils participent à une véritable trahison.
J'ai consacré plusieurs livres à cette colonisation insidieuse, à cette invasion silencieuse de notre économie par la Haute Banque. (Les Financiers qui mènent le monde, La France à l'encan). Plus récemment, dans Les 200 Familles au pouvoir et La Fortune anonyme et vagabonde, j'ai confirmé ces premières révélations par une description souvent minutieuse d'une colonisation d'un nouveau genre.
Depuis la disparition d'Emmanuel Beau de Loménie, dont Les Responsabilités des Dynasties bourgeoises (1) nous éclairent sur les origines et les développements des oligarchies en France, rares sont les écrivains qui dénoncent les méfaits du « Gros Argent ». Ils étaient, hier, nombreux : il y avait, bien entendu, La Tour du Pin (2) et Edouard Drumont, à qui Aramis, ici même, a rendu hommage (3) en évoquant La Grande Peur des bien-pensants de Georges Bernanos (4) ; ils étaient classés à droite et, de l'autre côté de la barricade, ouvertement de gauche, Augustin Hamon et Francis Delaisi faisaient un travail analogue.
Aujourd'hui, spécialisés dans la recherche ou la démonstration, nous ne sommes plus que quelques-uns, dont les livres, boycottés par le monde de l'édition et les médias, restent ignorés du grand public. Chercheur infatigable, Yann Moncomble apporte, dans ce domaine, un concours inappréciable ; nul mieux que lui n'a démasqué les puissances financières qui, dans l'ombre d'assemblées internationales discrètes, tirent les ficelles des gouvernements. Une demi-douzaine de ses livres, notamment « La Trilatérale et les secrets du mondialisme » (5), sont des armes redoutables entre les mains de militants avertis. Tout comme Robert Camman, dans ses « Véritables maîtres du monde » (6), il cloue au pilori des centaines d'affiliés secrets de ces mystérieuses et puissantes sociétés qui ont pour nom Bilderberg et Trilatérale.
À la lecture de ces documents, le Français moyen est abasourdi :
- Mon quotidien, ma radio, ma télé ne me parlent jamais de ces gens !...
Bien sûr, et là encore, Yann Moncomble nous éclaire : dans son livre « Quand la presse est aux ordres de la finance » (7), il explique pourquoi.
Comment résister à ces forces occultes ? François Brigneau nous le dit dans ses écrits : un corps sain affronte sans peine la maladie. Pour guérir les Français, son œuvre de débourrage de crâne est le meilleur des remèdes. Dans Jules l'imposteur (8), il bouscule allègrement les faux frères qui ont créé l'école laïque, et l'ont voulue gratuite et obligatoire, non pour éduquer le peuple, mais pour mieux assurer leur pouvoir sur les masses. François Brigneau est un des rares qui, de nos jours, osent affronter la toute-puissance des loges maçonniques. À lire et à faire lire.
Lisez aussi Une main cachée dirige, le meilleur livre de Jacques Bordiot, qui fait le procès des sociétés politico-financières, responsables des derniers conflits, et Ni trusts, ni Soviets, réquisitoire accablant de Jean-Gilles Malliarakis contre les forces qui menacent notre indépendance (9).
Je vous recommande également les livres d'André Figueras, en particulier Ce Canaille de D... (10). Documents à l'appui, l'auteur démontre que l'affaire Dreyfus, qui a si profondément divisé les Français, n'est pas ce que les officiels nous disent. Il démolit un tabou.
Au plan de la doctrine, rares sont les auteurs dont je peux recommander les livres. La raison en est donnée au début de cet article : pour que notre pays reste aux Français, il faut que les défenseurs de la France française aient une notion juste de l'idée de nation. La plupart des ouvrages de nos maîtres, de Barrès à Maurras, ne sont pas réédités. Toutefois - et nous devons en être reconnaissants à de jeunes éditeurs courageux - l'œuvre fondamentale de Charles Maurras : L'Enquête sur la Monarchie (11), qui date de 1900, a été réimprimée cette année.
Mon vieil ami Jacques Ploncard d'Assac a non seulement vulgarisé la doctrine du maître de l'Action Française et de l'auteur de Scènes et doctrines du nationalisme (paru en 1902), mais il a rajeuni leur enseignement dans ses magistrales Doctrines du Nationalisme (12) : le militant de 1987 qui refuse le socialisme rampant de nos centristes et qui veut résister aux lubies libérales des héritiers du Général, trouvera dans ce livre et dans son complément, Critique nationaliste (13), la justification de son attitude. De même qu'il lira avec profit Éditoriaux et chroniques, de Jean Madiran, l'un des fondateurs et directeurs de Présent, ardent défenseur des traditions chrétiennes de la France (14) .
À l'heure du grand affrontement de l'élection présidentielle, une connaissance approfondie du personnel politique, des partis et de leurs moyens d'expression me paraît absolument indispensable. Pas seulement des hommes, des groupes et des journaux d'aujourd'hui, mais aussi de ceux qui ont participé au bourrage de crâne des Français depuis cent ans. En premier lieu, bien sûr, la remarquable Histoire secrète du Parti communiste français (15) de Roland Gaucher, qui a su démontrer, avec la minutie d'un horloger, l'appareil compliqué d'une monstrueuse machine. Ensuite, Les Droites dans la rue (16), de Francis Bergeron et Philippe Vilgier, magnifique album qui fait revivre les moments, souvent dramatiques, vécus par les militants nationaux d'hier. Enfin, Partis, journaux et hommes politiques (17), un dossier de 620 pages de précisions historiques et doctrinales, constitué sous ma direction par une douzaine de chercheurs et de journalistes ; ce volume comporte un index de 10 000 noms cités : du mouvement anarchiste aux groupements royalistes en passant par les formations communistes, socialistes, radicales, centristes, modérées, libérales, gaullistes, collaborationnistes, pétainistes, résistantes, etc. de nos trois républiques et de l'État français (Vichy), tout y est.
Pour combattre efficacement un adversaire, il faut le bien connaître : comment répondre à un contradicteur de bonne foi si l'on ignore le comportement, l'action et les idées de ceux qui animent les groupements politiques et leurs moyens d'expression ? J'attache une telle importance à la formation politique de nos amis que j'ai moi-même, participé à la rédaction d'un ouvrage de documentation : le Dictionnaire de la Politique Française, dont quatre volumes ont paru (18). Il est difficile de parler de ses propres œuvres et je ne le fais ici que pour répondre au désir exprimé par la rédaction de National Hebdo. François Brigneau et Roland Gaucher ont été parmi les tout premiers à recommander la lecture de ce gros ouvrage aux lecteurs et aux militants qui leur font confiance. La raison ? Tout simplement parce qu'il s'agit là d'un utile pense-bête.
Jean Mabire National Hebdo du 5 au 11 novembre 1987
Notes
- (1) Librairie Française, 27. rue de l'Abbé Grégoire, 75006 Paris.
- (2) Idem.
- (3) Plusieurs ouvrages de Drumont viennent d'être réédités par La Librairie Française.
- (4) Paru dans le Livre de Poche.
- (5) Chez l'auteur, B.P. 24, 27330 La Neuve-Lyre, et à D.P.F. à Chiré-en-Montreuil, 86190 Vouillé.
- (6) Idem.
- (7) Idem.
- (8) Idem.
- (9) Ces deux livres à La Librairie Française.
- (10) Chez l'auteur et à D.P.F.
- (11) Editions du Porte-Glaive.
- (12) D.P.F.
- (13) Réédité récemment par La Librairie Française.
- (14) Dominique Martin Morin.
- (15) Albin Michel.
- (16) Dominique Martin Morin.
- (17) Publications Henry Coston, B.P. 92-18. 75862 Paris Cedex 18.
- (18) Idem.