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  • Entretien avec Roger Waters: "Les artistes doivent s’engager pour la Palestine"

     

    Screen-shot-2013-11-14-at-12.09.47-AM-750x400« Le mur a des oreilles ; conversations pour la Palestine » parle à Roger Waters, star du Rock et fondateur du groupe mythique Pink Floyd.

    LMADO: Quand avez-vous décidé de faire de « The Wall Tour » (qui a pris fin à Paris en septembre 2013) un spectacle si politique ? Et pourquoi avez-vous dédié la dernière représentation à Jean-Charles De Menezes ?

    RW : Nous avons commencé à travailler sur le contenu du spectacle en 2009 avec Sean Evans et la première a eu lieu le 14 octobre 2010. J’avais déjà l’intention d’élargir le propos politique du concert, qui ne pouvait pas, comme dans les années 79/80, se limiter aux tribulations de ce gars qui n’aimait pas ses profs. Il fallait le rendre universel. C’est notamment pour cela que nous avons rajouté « Ceux que nous aimions et qui sont tombés » (Fallen Love Ones, ndt), un assemblage de photographies de personnes mortes pendant les guerres. L’idée était d’universaliser la notion de perte et de deuil que nous ressentons tous à l’égard des membres des familles tués dans les conflits. Quelques soient les guerres et les circonstances dans lesquelles elles se déroulent, ils (peuples du monde non-occidental) éprouvent autant de douleur que nous face à la perte d’êtres chers. Les guerres deviennent un symbole majeur de par cette séparation entre « eux » et « nous », aspect fondamental de tous les conflits.

    En ce qui concerne Jean-Charles, nous avions pris l’habitude de conclure le morceau Brick II par trois solos. Je trouvais que c’était trop, je m’ennuyais à la fin de cette chanson. Alors un jour, assis dans ma chambre d’hôtel, j’ai réfléchi à une alternative. Il se trouve que quelqu’un venait de m’envoyer la photo de Jean-Charles De Menezes pour qu’on la mette sur le mur. J’avais donc son histoire en tête et je me suis dit que je devais en faire une chanson. Je l’ai écrite, apprise aux musiciens, et nous l’avons intégrée au concert.

    LMADO: De nombreux artistes disent qu’il ne faut pas mélanger l’art et la politique, que le but n’est que de divertir le public. Que leur répondez-vous ?

    RW : C’est marrant que vous posiez cette question parce que je viens de finir d’écrire un texte, qui sera un prochain album, qui y répond parfaitement. Le texte parle d’un grand-père, en Irlande du Nord, qui part avec son petit-fils à la recherche de la réponse à la question suivante : « Pourquoi tuent-ils les enfants ? » Une question qui tourmente énormément le petit garçon. Une fois que j’ai eu fini d’écrire cette chanson, il y manquait quelque chose, alors j’ai rajouté ces quelques lignes :

    L’enfant demande à son grand-père : « Alors voilà, c’est comme ça ? »

    Et le vieil homme lui répond : « Non, on ne peut pas partir sur cette note, donne-moi une autre note… »

    La chanson suivante démarre alors et le grand-père fait un discours qui dit :

    « Nous vivons sur un point minuscule au milieu d’un grand rien/ Alors si rien de cela ne t’intéresse/ Si tu es de ceux qui disent : « Roger, j’adore Pink Floyd mais je déteste tes putains de convictions politiques »/Si tu penses que les artistes doivent être muets, émasculés, bons toutous dodelinant la tête sur le tableau de bord de la vie/ Tu ferais mieux de te casser au bar tout de suite/ Parce que le temps file inéluctablement ».

    Voilà ma réponse à votre question.

    LMADO: Quand est prévue la sortie de ce nouvel album ?

    RW: Je n’en ai aucune idée. Je travaille énormément sur de nombreux projets. Demain, Sean Evans vient chez moi pour une première écoute d’une démo d’une heure et six minutes. Je dois avouer que c’est assez sérieux, pas très joyeux, mais il y a de l’humour quand même, j’espère. En tout cas, c’est extrêmement radical et pose des questions importantes. Vous savez, ça ne me dérange pas d’être le seul à poser ce genre de questions. Enfin, ce n’est pas entièrement vrai, j’aimerais évidemment que plus d’artistes écrivent sur la politique et les réalités de la situation que nous vivons.

    Même si c’est d’une manière qui pourrait être considérée « extrême ».

    Il est très important que Goya ait fait ce qu’il a fait, que Picasso ait peint Guernica, et que tous ces romans anti-guerre aient été écrits et publiés pendant et après la guerre du Vietnam.

    LMADO: Vous évoquez le fait d’être un des seuls, dans votre situation, à prendre des positions politiques radicales. Par exemple, en ce qui concerne la Palestine, vous parlez très librement de votre soutien au boycott culturel d’Israël. Ceux qui s’opposent à cette stratégie disent que la culture ne devrait pas faire l’objet d’un boycott. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

    RW: Je comprends leur opinion, et il est bon que tout le monde en ait une et puisse l’exprimer, mais je ne peux pas être d’accord avec eux. Je pense qu’ils ont entièrement tort. La situation en Israël/Palestine avec l’occupation militaire, le nettoyage ethnique, les politiques racistes et le régime d’apartheid mis en place par Israël est inacceptable.

    Les artistes ne devraient pas collaborer avec un pays qui opprime un autre peuple et en occupe les terres comme le fait Israël. Ils devraient refuser les propositions et décliner les invitations. Je n’aurais pas jouer pour le gouvernement de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Je n’aurais pas jouer non plus à Berlin à cette époque. Mais beaucoup l’ont fait, prétendant que l’oppression des Juifs était terminée.

    Ce n’est donc pas une situation inédite. Mais maintenant ce sont les Palestiniens qui se font massacrer. Chaque être humain devrait se demander : qu’est-ce que je peux faire ?

    Toute personne qui regarde de plus près la situation comprendra que l’alternative la plus légitime à la résistance armée est le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions). Lancé en 2004 à la demande de la société civile palestinienne, le BDS, aujourd’hui soutenu par la société civile globale partout dans le monde, est une forme de résistance non-violente légitime face au brutal régime d’oppression israélien.

    Je suis en train de finir la lecture du livre de Max Blumenthal «  Goliath: Life and Loathing in greater Israel ». C’est à vous glacer le sang. Le livre est extrêmement bien écrit à mon avis et Blumenthal, qui est un très bon journaliste, s’assure toujours que ce qu’il écrit est correct. Il donne également la parole à l’autre côté, les rabbins d’extrême droite en l’occurrence. Leur point de vue est tellement bizarre et extrême qu’il est difficile de croire qu’ils pensent réellement cela.

    Ils croient à des choses très bizarres, comme, par exemple, que les non-juifs ne sont sur terre que pour servir les Juifs ou que les gens qu’ils ont expulsés en 1948, et continuent de mettre dehors depuis lors, sont des sous-humains.

    Les similitudes avec ce qui s’est passé dans les années 30 en Allemagne sont tellement évidentes que je ne suis pas surpris de voir l’ampleur que prend chaque jour le mouvement pour la justice dans lequel vous et moi sommes engagés. Ce qui nous voyons en Palestine est une violation évidente des droits humains fondamentaux. Chaque être humain devrait en être informé et s’impliquer pour y remédier.

    Le Tribunal Russell sur la Palestine, par le biais duquel nous nous sommes rencontrés, faisait un travail très important en essayant de mettre tout cela en lumière.

    LMADO: Revenons sur le boycott culturel, vous n’êtes qu’une minorité de personnalités à tenir une position claire sur ce sujet. Alors que vous pourriez profiter de votre succès et mener une vie tranquille, au moins politiquement, pourquoi avoir choisi de prendre cette position radicale ? Pourquoi pensez-vous que vous soyez si peu nombreux à vous engager dans ce sens ? Et pourquoi, à votre avis, certains artistes que l’on entend souvent s’insurger contre la guerre restent-ils muets quand il s’agit de la Palestine ?

    RW: Aux États-unis où je vis, cela peut s’expliquer par deux facteurs. Premièrement, ils ont peur. Deuxièmement, l’implacable propagande qui commence dans les écoles israéliennes et se poursuit par le biais des fanfaronnades de Netanyahu est déversée sur la population américaine notamment par Fox News, mais pas seulement, également par CNN et, en fait, par tous les médias de masse. Par exemple, à mon avis, quand ils annoncent à grand cris : « Nous avons peur de l’Iran qui va avoir l’arme nucléaire », c’est comme un énorme sceau de conneries qu’ils vident dans le cerveau des citoyens crédules. C’est une tactique de diversion. Ils nous ressassent le même mensonge depuis vingt ans : « Tout ce que nous voulons c’est faire la paix ». Et ils reviennent sans cesse sur l’accord presque trouvé entre Clinton, Barak et Arafat à Camp David et qu’  « Arafat a fait complètement foirer ! », ils disent.

    Eh bien, non, ce n’est pas vrai. Ça ne s’est pas passé comme ça. Ce qui est vrai, par contre, c’est que depuis 1948 aucun gouvernement israélien n’a jamais pensé sérieusement une seule seconde créer un État palestinien. Ils s’en sont toujours tenus au plan de départ de Ben Gurion : virer tous les Arabes du pays et créer le Grand Israël.

    Ils disent donc qu’ils veulent la paix tout en faisant la guerre, ça fait partie de l’opération de propagande. Mais depuis dix ans, c’est tellement grossier et évident. Par exemple, après le discours qu’Obama a tenu au Caire sur les Arabes et les Israélien, tout le monde a dit « Wow, ça c’est un tournant, les choses vont changer ! ». Et puis Obama est allé en Israël et ils lui ont dit « Au fait, on construit 1200 logements supplémentaires dans les colonies. ». Il s’est passé exactement la même chose l’année dernière quand Kerry a annoncé « Je vais essayer de réunir les deux parties pour faire la paix. » Alors Netanyahu lui dit « Vas te faire foutre ! On construit 1500 logements et en plus on les construit en zone E1. Voilà le plan. » Leur jeu est tellement évident qu’il faut avoir un QI en-dessous de la température ambiante pour ne pas comprendre ce qui se passe. C’est tout simplement ridicule. Vous savez, j’ai lu un article dernièrement où il était écrit : « Apparemment, seul le Secrétaire d’État des États-Unis croit que les négociations de paix en cours sont réelles, personne d’autre au monde ne le croit. »

    La situation est très compliquée. C’est pour cela que vous, moi et tous ceux qui s’intéressent à leurs frères et soeurs, sans discrimination de religion, de race, de couleur ou de quoi que ce soit, devons rester solidaires.

    Et ce n’est pas facile, notamment ici aux États-Unis. Le lobby juif est très puissant en général et dans l’industrie de la musique en particulier. Je ne citerai pas de noms mais je vous promets que je connais des gens qui ont peur de se faire détruire s’ils se montrent solidaires avec moi. J’ai parlé avec certains d’entre eux qui m’ont demandé : « T’as pas peur pour ta vie ? » et j’ai répondu : « Non, je n’ai pas peur. »

    Après les attentats du 11 septembre 2001, deux ou trois membres de mon groupe, citoyens américains, ont décidé de ne pas poursuivre la tournée que nous étions en train de faire. Je leur ai demandé : « Pourquoi, vous n’aimez plus la musique ? ». Ils m’ont répondu : « Si, on adore la musique, mais nous sommes Américains, c’est dangereux pour nous de voyager comme ça, ils essaient de nous tuer. » Là j’ai pensé : « Wow ! »

    LMADO: En effet, le lavage de cerveau fonctionne.

    RW: Oui c’est évident, ça fonctionne bien. C’est pour cela que je suis content de faire cet entretien avec vous parce qu’il est important de faire autant de bruit que possible. J’étais ravi que ce journal de droite israélien, Yedioth Ahronoth, publie mon entretien avec Alon Hadar. Même s’ils l’ont sorti de son contexte et fait résonner différemment de ce qu’il a réellement été, au moins ils l’ont publié, ils ont publié quelque chose. Vous savez, je m’attendais à ce qu’ils m’ignorent complètement.

    Vous savez, il y a quelques mois, Shuki Weiss (important producteur de concerts israélien) m’a offert cent mille personnes à cent dollars le billet pour venir jouer à Tel Aviv. Je me suis dit : une seconde…. ça fait 10 millions de dollars, ça ! Comment ont-ils pu me proposer ça à moi ? J’ai pensé : Putain Shuki, t’es sourd ou juste complètement con ? Je suis membre du mouvement BDS et je n’irai jouer nulle part en Israël car ce serait légitimer les politiques de ce gouvernement !

    J’ai une confession à vous faire. J’ai écrit à Cindy Lauper il y a quelques semaines. Je n’ai pas publié la lettre, ne l’ai pas rendue publique, mais je lui ai écrit parce que je la connais un petit peu. Elle a travaillé avec moi sur The Wall à Berlin. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai beaucoup de mal à comprendre qu’elle donne un concert à Tel Aviv le 4 janvier prochain. Je trouve ça répréhensible mais je ne connais pas son histoire personnelle et les gens doivent se faire leur propre avis sur cette question.

    LMADO: Bien sûr, mais vous pouvez les y aider. En faisant ce que vous faites, je suppose. En transmettant le message, en leur écrivant, vous pouvez les aider à y voir plus clair. Je pense que c’est cela dont ils ont besoin.

    RW: Certainement, mais pour y voir plus clair il faudrait qu’ils se rendent en Terre Sainte, qu’ils visitent la Cisjordanie ou Gaza ou Israël, ou ne serait-ce qu’ils se rendent à n’importe lequel des checkpoints pour voir à quoi ça ressemble. Tout ce qu’ils ont à faire c’est visiter. Ou lire, lire un livre ! Se renseigner sur l’histoire. Qu’ils lisent le livre de Max Blumenthal et viennent me dire « Oh, tiens, je sais ce que je vais faire…. je vais aller faire un concert à Tel Aviv. » Ça serait un bon programme ! (ironique).

    source : http://lemuradesoreilles.org/

    Source  http://reseauinternational.net/2013/12/11/entretien-avec-roger-waters-les-artistes-doivent-sengager-pour-la-palestine/

    http://www.altermedia.info/france-belgique/reseauinternational/entretien-avec-roger-waters-les-artistes-doivent-sengager-pour-la-palestine_92768.html#more-92768

  • 540 CRS pour... 80 manifestants

    Le régime est aux abois. La signature, hier, du pacte d’avenir breton par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est effectuée sous très haute surveillance. Dès 14 h, le quartier de l’école des hautes études en santé publique était complètement bouclé par un impressionnant dispositif policier. Pas moins de 500 CRS ont interdit tout déplacement autour de l’établissement dans lequel était attendu, à 16 h 30, le Premier ministre accompagné de 4 autres ministres.

    Pourquoi un tel déploiement de force : officiellement pour faire face aux éventuelles manifestations de protestation dont les Bonnets rouges. Ils étaient présents mais étaient à peine une quinzaine. Avec les autres organisations, le nombre des manifestants se chiffrait à moins de 100. Et parmi ces manifestants une trentaine de la Manif pour tous.

    Il faut continuer à les harceler.

    Michel Janva

  • La genèse de la postmodernité

    Conférence prononcée à l'école des cadres du GRECE ("Cercle Héraclite"), juin 1989

    La post-modernité. On en parle beaucoup sans trop savoir ce que c'est. Le mot fascine et mobi­lise quantité de curiosités, tant dans notre micro­cosme “néo-droitiste/ gréciste” (le néologisme est d'Anne-Marie Duranton-Crabol) (1) que dans d'autres.
    Le fait de nous être nommés “Nouvelle Droite” ou d'avoir accepté cette étiquette qu'on nous collait sur le dos, signale au moins une chose : le terme “nouveau” indique une volonté de réno­vation, donc un rejet radical du vieux monde, des idéologies dominantes et, partant, des modes de gestion pratiques, économiques et juridiques qu'elles ont produits. Dans ces idéologies domi­nantes, nous avons répété et dénoncé les linéa­ments d'universalisme, la prétention à déployer une rationalité qui serait unique et exclusive, ses implications pratiques de facture jacobine et cen­tralisatrice, les stratégies homogénéisantes de tous ordres, les ratés dus aux impossibilités physiques et psychologiques de construire pour l'éternité, pour les siècles des siècles, une cité rationnelle et mécanique, d'asseoir sans heurts et sans violence un droit individualiste, etc.
    Les avatars récents de la philosophie universi­taire, éloignés — à cause de leur jargon obscur au premier abord — des bricolages idéologiques usuels, du tam-tam médiatique et des équilibrismes politiciens, nous suggèrent précisément des stratégies de défense contre cette essence univer­saliste des idéologies dominantes, contre le mo­nothéisme des valeurs qui caractérise l'Occident tant dans son illustration conservatrice et reli­gieuse — la New Right fondamentaliste l'a montré aux États-Unis — que dans son illustra­tion illuministe, rationaliste et laïque. L'erreur du mouvement néo-droitiste, dans son ensemble, c'est de ne pas s'être mis plus tôt à l'écoute de ces nouveaux discours, de ne pas en avoir vul­garisé le noyau profond et d'avoir ainsi, dans une certaine mesure, raté une bonne opportunité dans la bataille métapolitique.
    “Konservative Revolution” et École de Francfort
    Il nous faut confesser cette erreur tactique, sans pour autant sombrer dans l'amertume et le pessimisme et brûler ce que nous avons adoré. En effet, notre recours direct à Nietzsche — sans passer par les interprétations modernes de son œuvre — au monde allemand de la tradition ro­mantique, aux philosophies et sociologies orga­nicistes/vitalistes et à la Konservative Revolu­tion du temps de Weimar, a fait vibrer une cor­de sensible : celle de l'intérêt pour l'histoire, la narration, l'esthétique, la nostalgie fructueuse des origines et des archétypes (ici, en l'occur­rence, les origines immédiates d'une nouvelle tradition philosophique). L'effort n'a pas été vain : en se dégageant du carcan rationaliste/po­sitiviste, l'espace linguistique francophone s'est enrichi d'apports germaniques — organicistes et vitalistes — considérables, tout comme, dans la sphère même des idéologies dominantes, il apprenait à maîtriser simultanément les textes de base de l'École de Francfort (Adorno, Hork­heimer) et les démonstrations audacieuses de Habermas, parce qu'il a parfois fallu 40 ou 50 ans pour trouver des traductions françaises sur le marché du livre.
    Explorer les univers de Wagner, de Jünger, de Thomas Mann, de Moeller van den Bruck, de Heidegger, de Carl Schmitt (2), a donné, à notre courant de pensée, des assises historiques soli­dissimes et, à terme, une maîtrise sans a priori des origines philosophiques de toutes les pen­sées identitaires, maîtrise que ne pourront jamais détenir ceux qui ont amorcé leurs démarches dans le cadre des universalismes/rationalismes occidentaux ou ceux qui restent paralysés par la crainte d'égratigner, d'une façon ou d'une autre, les vaches sacrées de ces universalismes/rationa­lismes. Une plus ou moins bonne maîtrise des origines, découlant de notre méthode archéolo­gique, nous assure une position de force. Mais cette position est corollaire d'une faiblesse : celle de ne pas être plongé dans la systématique con­temporaine, de ne pas être sur la même longueur d'onde que les pionniers de l'exploration philo­sophique, de ne pas être en même temps qu'eux à l'avant-garde des innovations conceptuelles. D'où notre flanc se prête assez facilement à la critique de nos adversaires qui disent, sans avoir tout à fait tort : “vous êtes des passéistes, germa­nolâtres de surcroît”.
    Comment éviter cette critique et, surtout, com­ment dépasser les blocages, les facilités, les pa­resses qui suscitent ce type de critique ? Se réfé­rer à la tradition romantique, avec son recours aux identités, opérer une quête du Graal entre les arabesques de la Konservative Revolution (KR), sont des atouts majeurs autant qu'enri­chissants dans notre démarche. Si enrichissants qu'on ne peut en faire l'économie. Les prémisses du romantisme/vitalisme philosophique (mis en exergue par Gusdorf) (3), les fulgurances litté­raires de leur trajectoire, la carrière inépuisable qu'est la KR, avec son esthétisme et sa radica­lité, s'avèrent indispensables — sans pour au­tant être suffisants — afin de marquer l'étape suivante dans le développement de notre vision du monde. Jettons maintenant un coup d'œil sur le fond-de-monde où s'opèrent ce glissement, cette rénovation du substrat philosophique ro­mantique/vitaliste, cette rénovation de l'héritage de la KR. En Allemagne, matrice initiale de ce substrat, l'après-guerre a imposé un oubli obli­gatoire de tout romantisme/vitalisme et conforté une vénération officielle, quasiment imposée, de la tradition adverse, celle de l'Aufklärung, revue et corrigée par l'École de Francfort. Hors de cette tradition, toute pensée est désormais sus­pecte en Allemagne aujourd'hui.
    Devant la mise au pas de la philosophie en RFA, la bouée de sauvetage est française
    Mais le perpétuel rabâchage des idéologèmes francfortistes et des traditions hégéliennes, mar­xistes et freudiennes a conduit la pensée alle­mande à une impasse. On assiste depuis peu à un retour à Nietzsche, à Schopenhauer (notamment à l'occasion du 200ème anniversaire de sa nais­sance en 1988), aux divers vitalismes. Mais ce simple retour, malgré la bouffée d'air qu'il ap­porte, demeure intellectuellement insuffisant. Les défis contemporains exigent un aggiornamento, pas seulement un approfondissement. Mais, si tout aggiornamento d'un tel ordre postule une réinterprétation de l'œuvre de Nietzsche et une nouvelle exploration de “l'irrationalisme” pré­nietzschéen, il postule aussi et surtout un nou­veau plongeon dans les eaux tumultueuses de la KR. Or un tel geste rencontrerait des interdits dans la RFA d'aujourd'hui. Les philosophes rénovateurs allemands, pour sortir de l'impasse et contourner ces interdits, ces Denkverbote francfortistes, font le détour par Paris. Ainsi, les animateurs des éditions Merve de Berlin, Gerd Bergfleth, à qui l'on doit de splendides exégèses de Bataille, Bernd Mattheus et Axel Matthes (4) sollicitent les critiques de Baudrillard, la démar­che de Lyotard, les audaces de Virilio, le nietz­schéisme particulier de Deleuze, etc. La bouée de sauvetage, dans l'océan soft du (post-)franc­fortisme, dans cette mer de bigoterie rationalis­te/illuministe, est de fabrication française. Et l'on rencontre ici un curieux paradoxe : les Français, qui sont fatigués des platitudes néo-illuministes, recherchent des médicaments dans la vieille pharmacie fermée qu'est la KR ; les Allemands, qui ne peuvent plus respirer dans l'atmosphère poussiéreuse de l'Aufklärung revue et corrigée, trouvent leurs potions thérapeutiques dans les officines parisiennes d'avant-garde.
    Dès lors, pourquoi ceux qui veulent rénover le débat en France, ne conjugueraient-ils pas Nietzsche, la KR, la “droite révolutionnaire” française (révélée par Sternhell, stigmatisée par Bernard-Henri Lévy dans L'idéologie française, Grasset, 1981), Péguy, l'héritage des non-con­formistes des années 30 (5), Heidegger, leurs philosophes contemporains (Foucault, Deleuze, Guattari, Derrida, Baudrillard, Maffesoli, Vi­rilio), pour en faire une synthèse révolution­naire ?

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  • Tentative LGBT de faire taire Philippe Arino

    Le lobby LGBT n'a aucun autre argument que le recours à la terreur intellectuelle ou aux forces du régime socialiste pour faire taire Philippe Arino.

    Le conseiller municipal de Paris et président du groupe PCF-Parti de gauche au Conseil de Paris Ian Brossat, par ailleurs homosexualiste notoire qui a profité de la loi Taubira cet été, a fait parvenir un courrier au ministre de l'Éducation Vincent Peillon afin de l'alerter sur les interventions de Philippe Ariño dans plusieurs lycées privés, notamment au lycée Blanche de Castille de Nantes, puis au lycée Saint Thomas d'Aquin dans le 7e arrondissement à Paris.

    Ces deux lycées sont des établissements sous contrat d'association avec l'État. Ian Brossat écrit :

    «Dénoncés par de nombreuses associations militant contre la discrimination et pour l'égalité des droits, son livre L'homosexualité en vérité ainsi que ses interventions publiques paraissent particulièrement inappropriés dans le cadre scolaire. L'idéologie qu'il soutient en effet, et qui a nourri son opposition farouche au mariage pour tous, stimule plus l'homophobie qu'autre chose, et enferme l'homosexualité dans une caricature singulièrement étroite.»

    «J'aimerais connaître les mesures que vous comptez prendre pour protéger les jeunes Parisiens qui le fréquentent d'un discours discriminant et douteux». Sic

    Le ministère va-t-il oser interdire les interventions de Philippe Arino et, si oui, les écoles catholiques sous contrat cèderont-elles ?

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Sida : de la France aux Etats-Unis

    L’histoire du sida commence avec un dénommé Gaëtan Dugas, homosexuel, steward à bord de paquebots. Parmi les 200 premiers cas décrits de la maladie, il était responsable de la contamination pour 40 d’entre eux. Les bonnes habitudes homosexuelles se pérennisent dans le temps. En France, il y a deux ans était réalisée « L’enquête presse gay et lesbienne » avec le concours de 15.000 homosexuels volontaires. 17 % d’entre eux qui se savaient séropositifs avaient eu en un an un grand nombre de partenaires dans l’année ; vingt et plus pour la moitié d’entre eux. Un quart d’entre eux ne prenaient aucune précaution. Nous arrivons à la situation actuelle. Selon l’Institut de veille sanitaire dans son dernier bulletin : « le nombre de découvertes de séropositivité VIH augmente uniquement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes ». Il y aurait en France entre 150.000 et 200.000 personnes atteintes du sida. 30.000 d’entre elles l’ignorant totalement.

    Aux Etats-Unis, la situation est pire. Selon le Centers for Diseases Controle (Centre de contrôle des maladies infectieuses) 62 % des gays ne prennent aucune précaution. Conduite idéale pour répandre l’infection. Atterrant : Les teens (entre 13 et 19 ans) ayant eu des rapports homosexuels étaient contaminés à 94,9 %. Dans la tranche 20/24 ans la contagion était de 94,1 %. Le rapport du 3 décembre 2013 établit que le taux des contaminés est en augmentation constante depuis 2005. Soit 20 % en 2012. Ainsi quatre pour cent de la population – celle des homosexuels- a 44 fois plus de risques de contracter la maladie que le reste de la population. 62 % des nouveaux cas est imputable uniquement aux pratiques sexuelles des gays. Plus d’un tiers des porteurs du sida ne sait pas qu’il est séropositif. Le rapport demande de réduire les risques de contamination par le préservatif considéré comme un moindre mal vis-à-vis de la nécessité qu’il y a de réduire le nombre de partenaires. Ils recommandent aux porteurs du virus de déclarer leur séropositivité à leurs éventuels partenaires. 300.000 Américains sont morts de cette maladie depuis 1980.

    Source  http://medias-presse.info/sida-de-la-france-aux-etats-unis/3695

    via http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Partis politiques : dispersion façon puzzle ?

    Les alliances volent en éclats, les députés et sénateurs dispersent les votes, les chefs de groupe ne maîtrisent plus leurs ouailles.

    L’année qui vient de s’écouler aura été funeste pour les partis dits « républicains », entendez ceux qui s’arrogent de manière récurrente le qualificatif de légitimes. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils périclitent car leurs représentants et élus ne sont plus l’expression confiante et unanime de leurs électeurs déçus, qui se défilent plus ou moins publiquement.

    Le parti du gouvernement, pardon, les partis de gouvernement renâclent de plus en plus bruyamment. Les alliances volent en éclats dans les hémicycles, les députés et sénateurs dispersent les votes, les chefs de groupe ne maîtrisent plus leurs ouailles. L’extrême gauche mélencho-laurentesque fut la première à manifester indiscipline et contestation législatives, alliant même ses votes à ceux de la droite, nonobstant des motifs opposés.

    Les Verts qui se sont rapidement mués en violet, alliage du vert utopique initial et du rouge gauchiste à fusion rapide, n’ont cessé de regimber de plus en plus bruyamment. Devenus sourds aux injonctions revendicatives, et oubliant leur vocation originelle, leurs ministres corrompus par les ors et tapis de la République s’accrochent aux maroquins sans vergogne! Duflot persiste, ne résistant pas à la frime, Mamère se désiste et quitte la « Firme »!

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  • Orange : l'élue PS Marcelle Arsac rejoint Jacques Bompard

    En colère contre le PS, elle a décidé de rejoindre le maire sortant :

  • 15 décembre 533 Justinien compile le droit romain

    Le 15 décembre 533, à Constantinople, l'empereur Justinien donne force de loi aux Pandectes (d'un mot grec qui signifie «qui contient tout»). Ce volumineux recueil de lois est plus connu sous son nom latin Digeste.

    C'est l'oeuvre majeure de Justinien et l'héritage le plus durable de Rome. Il inspire encore très largement notre droit.

    Jean-François Zilbermann.
    Un despote légiste

    Très cultivé, passionné de théologie et de droit, soucieux aussi de consolider son autorité, l'empereur d'Orient a voulu après son avènement mettre de l'ordre et de la clarté dans le droit chaotique élaboré par Rome au fil d'un millénaire.

    Dès 528, Justinien confie à l'avocat Tribonien le soin de superviser cette tâche gigantesque.

    Dans un premier temps, la commission de spécialistes présidée par Tribonien regroupe des codes connus sous le nom de Grégorien, Hermogénien et Théodosien ainsi que des anciennes constitutions impériales. Elle en expurge les contradictions et les vieilleries et le résultat est un code de lois publié en 529 sous le nom de Code Justinien.

    Mais l'empereur ne s'en tient pas là. Il demande à Tribonien de s'attaquer au droit privé et à la jurisprudence.

    La commission dépouille 1500 livres de droit et pioche dans l'oeuvre de quelques grands jurisconsultes de l'époque classique. Elle adapte les prescriptions aux conditions du moment, dans l'empire romain d'Orient...

    Cette compilation débouche enfin sur la publication du Digeste. C'est un recueil de 50 livres divisés en titres, chacun étant consacré à un sujet de droit (le Code Civil napoléonien ne se présentera pas autrement).

    Les juristes complètent leur travail par la publication, la même année, des Institutes. Il s'agit d'un manuel à l'usage des étudiants en droit. Ajoutons pour être complet la publication dans les années suivantes des Novelles, c'est-à-dire des mises à jour et des lois récentes.

    Un héritage durable

    L'ensemble du Code Justinien (lois), du Digeste (jurisprudence civile), des Institutes (manuel de droit) et des Novelles (mises à jour) constitue le «droit justinien».

    Oublié dans l'anarchie des siècles suivants, le droit justinien a été remis à l'honneur au XIe siècle dans les cercles savants d'Italie. Il est pour une bonne part à l'origine du Code Civil napoléonien et de nos propres lois !

    Quelques formules savoureuses sont passées à la postérité. Par exemple : «Pater autem is est quem nuptiae demonstrant» (Le père est celui que le mariage désigne ; autrement dit, en cas de filiation douteuse d'un enfant, le père est réputé être le conjoint de la mère).

    Notons que Justinien, son initiateur, fut par ailleurs un conquérant heureux... et le dernier des grands empereurs romains ! Il est mort en 565, soit cinq ans avant la naissance de Mahomet dans une obscure oasis arabe.

    http://www.herodote.net/15_decembre_533-evenement-5331215.php

  • Des p’tits beurs de Terra Nova au chiffon rouge Taubira

    La volonté délibérée de casser la France se nomme une forfaiture, pour ne pas dire une trahison.

    « Je pense qu’elle a été choisie parce que sa couleur pourrait servir de bouclier quand elle aurait à proposer des choses inacceptables. » De l’art indélicat, mais juste, de Jean-Marie à mettre les pieds dans les acras : Taubira agitée comme une muleta devant l’infâme à tête de taureau, et des réformes sociétales pour enfumer le populo, lui donner un os à ronger par un Hollande plus vicelard que l’on croyait.

    Duflot dénonça la dégueulasserie du centaure, mais ne trouva rien à redire à un Zemmour qui fit de Taubira un portrait similaire, ajoutant à la charge en incompétence les jolis minois de Yade et de Dati. La mère Thénardier a ses indignations sélectives, mais le sens de la famille.

    Le dernier étage de la fusée communautariste du multiculturalisme français fut conçu par Terra Nova, là où nos maîtres à penser socialistes, héritiers de la fondation Saint-Simon, donnent la réplique à leurs compères du Siècle. La chimère d’une France black-blanc-beur devint leur machine de guerre électorale, jouant les beurs et les renois contre les p´tits blancs, attisant les braises communautaires. Nous avons échappé au vote des étrangers, mais pour combien de temps ? Ils bénéficient déjà des droits du pote et du citoyen et de notre sollicitude invétérée.

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  • Hollande et Valls prennent leurs distances avec le rapport d’intégration

    PARIS (NOVOpress) - Il ne pouvait pas rester silencieux face au tollé général grondant à droite et au scepticisme de certains ténors de son propre camp. En déplacement en Guyane, François Hollande a fait savoir que le rapport d’intégration rendu à Jean-Marc Ayrault ne reflétait « pas du tout la position du gouvernement ».

    En privé, son entourage murmure qu’il serait très irrité que ces propositions explosives aient été mises en ligne sans aucune précaution. Le Premier Ministre, dont la légitimité apparaît de plus en plus discutable après une telle bourde, s’est, lui, emporté contre Jean-François Copé qu’il a qualifié d’ « irresponsable » et de « menteur » « à côté de la plaque », après que le chef de l’UMP eut critiqué avec virulence un rapport qu’il juge destructeur pour la République.

    Interrogé sur BFMTV, Manuel Valls a avoué qu’il ne se reconnaissait « pas dans l’orientation générale de ce rapport » qui comporte des « aspects inacceptables », tout en précisant que « la volonté du gouvernement est de refonder notre système d’intégration pour que cela fonctionne ». Rétropédalage, propos contradictoires et discours nébuleux sont décidément la marque de fabrique de ce gouvernement.

    http://fr.novopress.info/