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Sol Invictus et le monothéisme solaire
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Racines
Dans la tradition égyptienne ancienne, le dieu le plus important du panthéon était le Soleil, qui était honoré sous différents noms selon les cités, mais qui portait dans toute l’Egypte le nom de Rê. En tant qu’Atoum-Rê, il apparaissait comme le dieu créateur du monde et sous les traits d’Amon-Rê comme un dieu souverain. Rê était également appelé Horus (Heru), sous la forme d’Horus l’ancien comme sous celle du fils d’Osiris et d’Isis. Le dieu Horus, son avatar sur la terre, aurait même guidé le peuple égyptien, à l’époque où ses ancêtres venaient d’Afrique du nord, sur cette nouvelle terre noire (Kemet) qui finit par porter son nom.
C’est la barque de Rê qui garantissait chaque jour l’ordre cosmique contre les forces de destruction et de chaos incarnées par le serpent Apep (« Apophis »). A sa proue, le dieu orageux Set combattait le dit serpent, avant que la tradition populaire tardive ne finisse par le confondre avec lui et n’en fasse plus que le meurtrier d’Osiris.
L’importance du culte solaire fut telle que le roi Amenhotep IV, plus connu sous celui d’Akhenaton, en fit son culte unique et fut le premier à créer un monothéisme solaire lié à sa personne, honorant le disque solaire divinisé (Aton). Les seuls prêtres et intercesseurs d’Aton vis-à-vis des hommes étaient le pharaon lui-même et son épouse Nefertiti. Son culte s’effondra à sa mort et les prêtres d’Amon veillèrent à ce que son nom disparaisse des inscriptions.
Mais en revanche dans la tradition indo-européenne, dont Grecs et Romains (notamment) seront les héritiers, le dieu du soleil est un dieu parmi d’autres et jamais le premier. Aux temps de l’indo-européanité indivise, ce dieu se nommait *Sawelyos et monté sur un char tiré par des chevaux blancs, il tournait autour de l’astre portant son nom. Le dieu suprême était son père *Dyeus, le dieu du ciel et de la lumière. Parmi les fils de *Dyeus qu’on nommait les *Deywôs (les « dieux »), trois étaient liés au feu, en conformité avec le schéma dumézilien des trois fonctions et sa version cosmique analysée par Haudry. Il y avait en effet le feu céleste (Soleil), le feu du ciel intermédiaire (Foudre) et le feu terrestre (Feu). De tous les fils de *Dyeus, le plus important était celui de l’orage et de la guerre (*Maworts), qui parfois devint le dieu suprême chez certains peuples indo-européens (chez les Celtes avec Taranis, chez les Slaves avec Perun, chez les Indiens avec Indra). Le dieu du soleil était davantage lié aux propriétés associées à l’astre, donc apparaissait comme un dieu de la beauté et aussi de la médecine. Ce n’était pas un dieu guerrier.
A Rome même, le dieu Sol surnommé Indiges (« Indigène ») était une divinité mineure du panthéon latin. Il était né le 25 décembre, à proximité du solstice d’hiver. Dans ce rôle solaire, il était concurrencé par le dieu de l’impulsion solaire, Saturne, dont le nom est à rapprocher du dieu indien Savitar, avant d’être abusivement associé au Cronos grec.
En Grèce enfin, selon un processus complexe, les divinités du soleil, de la lune et de l’aurore se sont multipliées. L’Aurore était donc à la fois Eôs, l’Aurore personnifiée, mais aussi Athéna dans son rôle de déesse de l’intelligence guerrière et Aphrodite dans celui de déesse de l’amour. Et en ce qui concerne le Soleil, il était à la fois Hêlios, le fils d’Hypérion (qui n’était autre que lui-même), et Apollon, le dieu de la lumière, des arts et de la médecine. Cette confusion entre ces deux dieux fut constamment maintenue durant toute l’antiquité.
Evolution.
IIIème siècle après J.C. L’empire romain est en crise. A l’est, les Sassanides, une Perse en pleine renaissance qui rêve de reconstituer l’empire de Darius. Au nord, les peuples européens « barbares » poussés à l’arrière par des vagues asiatiques et qui rêvent d’une place au soleil italique et/ou balkanique.
Le principat, qui respectait encore les apparences de la république, tout en ayant tous les traits d’un despotisme éclairé, a explosé. Place au dominat. Victoire de la conception orientale du pouvoir sur la vision démocratique indo-européenne des temps anciens. L’empereur n’est plus un héros en devenir (divus) mais un dieu incarné (deus). Il est le médiateur de la puissance céleste et des hommes, à la fois roi de fait et grand pontife. Le polythéisme romain était pleinement compatible avec une conception républicaine du monde, comme l’a montré Louis Ménard. Empereur unique, dieu unique.
Si le christianisme comme religion du pouvoir d’un seul était encore trop marginal pour devenir la religion de l’empereur, un monothéisme universaliste s’imposait naturellement dans les têtes. Quoi de plus logique que de représenter l’Un Incréé de Plotin par le dieu du soleil, un dieu présent dans l’ensemble du bassin méditerranéen et donc apte à unir sous sa bannière des peuples si différents. Mondialisme avant la lettre. Cosmopolitisme d’Alexandre. Revanche des Graeculi sur les vrais Romani, d’Antoine sur Octavien.
C’est ainsi que naquit un monothéisme solaire autour du nom de Sol Invictus, le « Soleil Invaincu » et/ou le « Soleil invincible ». Le dieu syrien El Gabal, les dieux solaires égyptiens et l’iranien Mithra, enfin le pâle Sol Indiges, le froid Belenos et Apollon en un seul. Le monothéisme solaire d’Elagabale, mort pour avoir eu raison trop tôt, de Sévère Alexandre, qui ouvrit même son panthéon à Jésus, puis d’Aurélien, s’imposa. Certes Sol n’était pas l’unique « deus invictus ». Jupiter et Mars furent aussi qualifiés de tels, et il est vrai que de tous les dieux romains, Mars était le seul légitime en tant que déité de la guerre à pouvoir porter ce nom.En réalité, « Sol Invictus » fut l’innovation qui facilita considérablement au final la victoire du christianisme. Constantin, qui était un dévot de ce dieu, accepta de considérer Jésus Christ, que des auteurs chrétiens habiles désignèrent comme un « soleil de justice » (sol iustitiae) comme une autre expression de ce même dieu. Le monothéisme « païen » et solaire de Constantin, épuré de tout polythéisme, comme sous Akhenaton, et le monothéisme chrétien fusionnèrent donc naturellement. Le jour du soleil fut dédié à Jésus, tout comme celui-ci désormais fut natif du 25 décembre. Jésus se vit représenté sous les traits d’un nouvel Apollon, aux cheveux blonds, à la fois Dieu incarné et homme sacrifié pour le salut de tous.
Au lieu de s’appuyer sur le polythéisme de leurs ancêtres, les empereurs romains, qui étaient tous des despotes orientaux, à l’instar d’un Dioclétien qui exigeait qu’on s’agenouille devant lui, à l’instar d’un shah iranien, voulurent faire du christianisme contre le christianisme. Dioclétien élabora une théologie complexe autour de Jupiter et d’Hercule. Le héros à la massue devint une sorte de Christ païen, de médiateur, qui s’était sacrifié sur le mont Oeta après avoir vaincu les monstres qui terrifiaient l’humanité et avait ainsi accédé à l’immortalité.
Et l’empereur Julien lui-même se fit un dévot du Soleil Invincible, sans se rendre compte un instant qu’il faisait alors le plus beau compliment au monothéisme oriental qu’il pensait combattre. Il osa dans ses écrits attribuer la naissance de Rome non au dieu Mars mais à Hélios apparu dans un rôle fonctionnel guerrier. Le monothéisme solaire a pourtant permis au christianisme de s’imposer, à partir du moment où l’empereur a compris que l’antique polythéisme était un obstacle moral à l’autocratie. Constantin alla simplement plus loin qu’Aurélien dans sa volonté d’unir religieusement l’empire. Jesus Invictus devint le dieu de l’empire romain.
Le monothéisme autour de Sol Invictus, loin d’être la manifestation d’une résistance païenne, était au contraire la preuve de la victoire des valeurs orientales sur une Rome ayant trop négligé son héritage indo-européen en raison d’un universalisme suicidaire. Cela nous rappelle étrangement la situation de l’Europe contemporaine.Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)
Note: Mithra à l’origine n’est pas un dieu solaire. C’était la fonction de l’ange « adorable » zoroastrien Hvar (Khorsid en moyen-perse). Il incarnait au contraire le dieu des contrats, de la parole donnée et de la vérité, à l’instar du Mitra indien. Par la suite, il récupéra des fonctions guerrières aux dépens d’Indra désormais satanisé (mais réapparu sous les traits de l’ange de la victoire, Verethragna). Enfin il finit par incarner le Soleil en tant qu’astre de justice. Le Mithras « irano-romain », évolution syncrétique ultérieure, conserva les traits solaires du Mithra iranien tardif. Il fut également associé au tétrascèle solaire (qualifiée de roue de Mithra, Garduneh-e Mehr, ou de roue du Soleil, Garduneh-e Khorsid) qui fut repris dans l’imagerie christique avant d’être utilisé deux millénaires plus tard par un régime totalitaire. -
De Sartre à Taubira: cette gauche qui combat la nation...
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Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-François Paoli, cueilli surFigaro Vox et consacré à la détestation qu'une grande partie de la gauche éprouve pour la nation... Journaliste, Paul-François Paoli est l'auteur de plusieurs essais comme La tyrannie de la faiblesse (Bourin, 2010), Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (Bourin, 2012) ou Malaise de l'occident (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).
De Sartre à Taubira : cette gauche qui combat la nation
Le débat sur la déchéance de la nationalité est révélateur de la vision, ou plutôt de l'absence de vision, que la gauche et une partie des élites de ce pays se font de la nationalité réduite à une collection de droits et de prétendus devoirs. On peut évidemment arguer que cette mesure de déchéance n'aura aucune portée puisque, par définition, les radicaux de l'islam se fichent comme d'une guigne de la nationalité. L'islamisme, comme le communisme hier, est un messianisme révolutionnaire qui nie les distinctions entre les peuples et il n'est pas anodin de constater qu'une certaine gauche fait preuve d'indulgence, voire de complaisance, à l'endroit de l'islam politique. N'a-t-on pas vu, en juillet 2014, lors des fameuses émeutes de Barbès à Paris, les militants du NPA de Besancenot mêler leurs drapeaux à ceux du Hamas? A gauche le refus de se désolidariser avec les ennemis de leur propre pays est une vieille histoire. Nul ne met plus en question, aujourd'hui, l'allégeance du PCF à l'égard de l'Urss stalinienne. Stéphane Courtois a récemment rappelé que Maurice Thorez fut déchu de sa nationalité par la République en février 1940. «Le Parti communiste n'est pas à gauche mais à l'Est» dira un jour Léon Blum. Jacques Duclos, dirigeant historique du PCF, a été sa vie durant, ainsi que l'a montré Frédéric Charpier dans L'agent Jacques Duclos (Seuil), un serviteur zélé de l'Urss sans pour autant passer pour un traître au regard des Mélenchon de l'époque. C'est que, pour une certaine gauche, trahir la France comme réalité c'est encore la servir comme idée. Le sophisme fonctionne ainsi et il est imparable: la France est le pays de la Révolution et de la fameuse «fraternité» entre les peuples, si elle n'est plus digne de ses valeurs, il faut la combattre au nom des idéaux qu'elle a elle-même prônés. Comme l'expliquera Sartre, les valeurs républicaines d'égalité et de fraternité exigent le socialisme pour ne pas rester lettre morte, incantation fumeuse.
C'est ainsi que les trotskistes ont, en 1940, prôné le pacifisme et refusé de combattre les «prolétaires allemands» de la Wehrmacht. C'est ainsi que les mêmes trotskistes ont porté des valises pour le FLN, de même qu'ils s'étaient solidarisés avec le Vietminh. C'est ainsi que le lugubre Georges Boudarel, communiste rallié au Vietminh, finit par persécuter ses camarades français dans les camps du Vietminh après la chute de Dien Bien Phu. Ces gens ne se sont jamais perçus comme les collaborationnistes mais comme des internationalistes conséquents. Marx n'a t'il pas écrit que les prolétaires n'avaient pas de patrie? N'a-t-il pas mis en valeur le processus historique qui allait rendre obsolète les Etats et les frontières? Aujourd'hui encore, pour beaucoup d'hommes et de femmes de gauche, depuis Taubira à Duflot, en passant par Lang ou Mélenchon, la France est moins un pays qu'une idée. Langue, sensibilité aux régions et aux terroirs, sentiment d'appartenance, tout cela n'existe pas. Le jeune Pol Pot, qui admirait la terreur de 1793 était plus français aux yeux d'un Badiou, qui tressera des lauriers au Kampuchéa démocratique en 1979, que le paysan du Berry, car le paysan du Berry n'est pas une figure de l'Universel, il incarne l'horrible puanteur du particulier.
Plus généralement, et cela ne concerne pas que la gauche, les élites françaises sont frappées d'une étrange névrose: la prétention de s'identifier à l'universel alors que cette notion d'universel doit aujourd'hui se conjuguer au pluriel. Qui ne voit que l'islam est un universalisme rival du laïcisme républicain? Nous ne vaincrons pas l'islamisme avec des discours sur les valeurs de la République auxquels les jeunes radicaux sont imperméables puisqu'ils ont justement fait le choix d'autres valeurs, plus consistantes à leurs yeux: celles de la fraternité islamique. Nous devons affirmer que la France est un pays avant d'être une idée et que ce pays a une histoire qui ne doit rien à l'islam. Qu'il est porteur d'une langue et d'une culture, dont le rayonnement a été universel et l'est encore, dans une certaine mesure, grâce à la francophonie. Nous devons avoir le courage d'expliquer que la France n'est pas une formalité administrative et demander aux détenteurs extra-européens de la double nationalité de choisir entre leur nationalité affective et une nationalité fictive. Pourquoi Marocains et Algériens qui hissent leurs drapeaux à tout propos ne se contenteraient ils pas de la nationalité qui leur tient à cœur? Pourquoi la droite n'accepte-t-elle pas, comme le suggère Hervé Mariton, de mettre en cause un droit du sol qui est l'immaculée conception de ceux qui réfutent toute tradition? Qui ne sent que ce que l'on vous donne automatiquement, sans que vous l'ayez demandé, n'a guère de valeur, comme la rappelé un jour le psychanalyste Daniel Sibony? Redonner une valeur symbolique à la nationalité suppose de ne pas la partager avec qui la dénigre ou la tient pour rien. En réalité un formidable changement de perception de l'histoire nationale est intervenu dans les années 70, après la découverte des crimes de Vichy.
Les Français étaient si fiers autrefois de «descendre des Gaulois»- même si c'était une filiation mythique - qu'ils ont eu la prétention extravagante d'expliquer aux Africains colonisés qu'ils en descendaient aussi! Aujourd'hui c'est l'inverse, le mot de Gaulois est devenu suspect pour ceux qui se pâment d'admiration pour tous les peuples premiers du monde, depuis les Toubous aux Inuit en passant par les Aborigènes d'Australie! Cette dévaluation est emblématique de la haine que certains portent aux origines et à l'histoire de leur pays. Une dénégation dont témoigne le discours fallacieux sur la France «pays d'immigration», laquelle a débuté, au milieu du XIXème siècle, dans un pays qui n'a cessé d'être occupé depuis le néolithique. L'historien Jean-Louis Brunaux rappelle que la France gauloise, à l'époque de Jules César, était peuplée par près de 9 millions d'habitants, voire plus! Mais les élites de ce pays ont dénié aux Français le droit d'avoir des origines, comme tous les peuples du monde, car qui dit origine dit identité, notion oiseuse ou dangereuse aux yeux des apologues de l'Universel. La France, pays de Vercingétorix et de Gambetta, mais aussi de Robespierre et de Pétain, n'était plus assez bien pour elles.
De Gaulle lui-même, dont le nom est douteux, a eu les élites intellectuelles de ce pays sur le dos. Un homme qui, en plein mai 68, alors que les niais du quartier latin braillent «CRS SS», s'adresse aux Roumains à Bucarest en ces termes: «Roumains et Français, nous voulons être nous-mêmes... c'est à dire l'Etat national et non pas l'Etat cosmopolite» se devait d'être mis à pied. Dites-moi par qui vous voulez être reconnu, je vous dirais qui vous êtes. Cette vérité est celle de tous les snobismes. L'élite intellectuelle française a préféré les Etats-Unis de Kennedy et la Chine de Mao à la France gaullienne, trop petite pour le rayonnement de sa vanité. Enfin l'Europe est arrivée à point nommé comme heureux moyen d'en finir avec l'histoire de France. La caste issue de Mai 68 fait aujourd'hui grise mine car le peuple qu'elle prétendait alphabétiser mais aussi les intellectuels, ont tendance à la ringardiser. Elle sait que son temps est compté, d'où la haine qu'exprime à l'égard de Michel Onfray, traître qui revendique ses origines plébéiennes, Gaulois perdu parmi une intelligentsia hostile. Certains Français, c'est un fait, n'ont jamais aimé leur pays mais les valeurs des droits de l'homme. Quand la France leur paraît faible ou défaillante, ils se découvrent citoyens du monde. Les bobolandais font parfois la moue quand on leur rappelle qu'ils sont Français, eux qui «se croient quelque chose dans le monde» (Saint Simon) parce qu'ils racontent leur vie sur Facebook. La noblesse propre à un certain patriotisme est l'inverse de cet état d'esprit: on n'oublie pas son pays quand il est blessé, on ne l'accable pas quand il est affaibli. Péguy, Camus, Simone Weil sont là pour nous le rappeler: les vrais esprits forts sont toujours du côté des plus faibles.
Paul-François Paoli (Figaro Vox, 14 janvier 2016)
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n° 422
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Politique Eco 74 - Corinne Berthaud : «Cette Comédie qu’on appelle le Travail ».
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Syrie: violents combats entre le régime et l'EI, des dizaines de morts
De violents combats se déroulaient samedi dans le nord et l'est de la Syrie où les forces du régime, soutenues par les frappes russes, affrontent le groupe Etat islamique (EI), qui a tué au moins 35 combattants progouvernementaux.
Dans la province d'Alep (nord), au moins 16 combattants de l'EI ont été tués dans une attaque avortée contre une position du régime près de la ville d'Al-Bab, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La télévision d'Etat a également rapporté que les forces du régime avaient repoussé une offensive dans la région.
Selon l'OSDH qui dispose d'un large réseau d'informateurs en Syrie, des avions russes effectuaient des frappes dans la région entre l'aéroport militaire de Koueiris, contrôlé par le régime, et Al-Bab, dans le nord-est de la province.
Au cours des derniers jours, les forces prorégime ont progressé vers Al-Bab, un bastion de l'EI, en reprenant plusieurs villages aux alentours. Elles se trouvent désormais à moins de dix kilomètres de cette ville, une distance qu'elles n'avaient plus atteinte depuis 2012.
Située à 30 km au sud de la frontière turque, Al-Bab est tombée aux mains des rebelles en juillet 2012 puis de l'EI en novembre 2013.
Les combattants prorégime tentent notamment de couper l'accès des rebelles à Alep, la deuxième ville de Syrie, qui est divisée entre quartiers ouest contrôlés par le gouvernement et quartiers est sous contrôle rebelle.
"A travers cette opération, l'armée tente d'élargir sa zone de sécurité autour de la ville" d'Alep, et d'empêcher les rebelles de se réapprovisionner depuis les environs, a expliqué à l'AFP une source de sécurité.
Selon un commandant des forces progouvernementales, le régime se bat actuellement sur sept fronts différents dans la province d'Alep.
Le régime espère aussi affaiblir l'EI qui contrôle une partie de la province, voisine de celle de Raqa, dont le chef-lieu est la capitale de facto du groupe jihadiste.
"Les forces du régime ont un plan précis pour couper le territoire que contrôle l'EI dans (la province d')Alep de celui qu'il contrôle à Raqa", souligne Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
- 'Lourdes pertes' -
En difficulté l'été dernier, les forces de Bachar al-Assad ont repris l'offensive depuis le début le 30 septembre de l'intervention de la Russie, fidèle allié de Damas, qui a depuis mené des milliers de frappes aériennes.
Certaines opérations ont rencontré un réel succès, à l'image de la prise de Salma, quartier général des rebelles islamistes et du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, dans les montagnes de Lattaquié (nord-ouest).
Mais l'EI reste capable d'infliger des défaites au régime et a tué samedi 35 soldats et combattants de milices progouvernementales dans une offensive sur plusieurs fronts dans la ville de Deir Ezzor (est), selon l'OSDH.
L'ONG affirme que l'organisation jihadiste a avancé dans le nord de la capitale divisée de la province pétrolière du même nom et s'est emparée d'une banlieue de la ville, al-Baghaliyeh, lui permettant ainsi de contrôler désormais environ 60% de l'agglomération.
L'agence officielle syrienne Sana a de son côté affirmé que les troupes du régime avaient repoussé une attaque de l'EI dans la zone autour d'Al-Baghaliyeh et imposé "de lourdes pertes" au groupe.
Le régime contrôle toujours des portions de la capitale provinciale ainsi qu'un aéroport militaire à proximité, malgré les attaques répétées de l'EI.
Depuis le début en mars 2011 de la guerre civile en Syrie, devenue de plus en plus complexe avec une multiplication des acteurs, 260.000 personnes sont mortes et des millions ont été poussées à la fuite.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé vendredi la levée des sièges des villes qu'il a qualifiés de "tactique barbare" et de "violation grave du droit international".
Après des mois d'attente désespérée, les habitants de Madaya, ville assiégée près de Damas, ont reçu cette semaine une aide humanitaire d'urgence fournie par les agences de l'ONU, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge syrien (SARC).Le Parisien :: lien
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La fabrication du consentement
Le piratage d'un sujet aux fins d'obtenir son consentement peut aussi s'appuyer sur une régression mentale provoquée. Cette technique suppose, dans un premier temps, de ne s'adresser qu'aux émotions et à l'affectivité. Noam Chomsky et Edward Herman ont rendu célèbre l'expression de fabrication du consentement(ou encore fabrique de l'opinion), mais c'est Edward Bernays (1891-1955) qui l'a inventée. Neveu de Freud, grand lecteur de Gustave Le Bon et de sa Psychologie des foules, l'homme incarne à lui tout seul les transferts de compétence entre marketing et politique, et l'effacement de la limite entre les deux. C'est sous son impulsion que la politique a commencé de prendre comme modèle l'analyse desfeed-back des comportements de consommation, dans les grandes surfaces, les banques, les assurances, les services personnalisés, ainsi que la mise en oeuvre de solutions qui en optimisent la gestion : analyse de marché, segmentation du public, définition d'un coeur de cible, création artificielle de nouveaux besoins, etc. Fondateur de la propagande moderne, qu'il prit soin de rebaptiser "conseil en relations publiques" pour en améliorer l'image, Bernays a non seulement inventé diverses techniques publicitaires, mais il a encore orchestré des campagnes de déstabilisation de gouvernements latino-américains pour la CIA.Ce qui distingue les régimes démocratiques des dictatures n'est alors plus qu'une simple question de méthode, plus subtile en démocratie car parvenant à façonner l'opinion du peuple sans même qu'il ne s'en rende compte. Comme Bernays le dit lui-même dans son ouvrage princeps de 1928, intitulé Propaganda, "la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays (...) Les techniques servant à enrégimenter l'opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente. (...) Et si, selon la formule consacrée, tel candidat à la présidentielle a été 'désigné' pour répondre à 'une immense attente populaire', nul n'ignore qu'en réalité son nom a été choisi par une dizaine de messieurs réunis en petit comité."Comment faire accomplir quelque chose à quelqu'un en lui donnant le sentiment que c'est lui qui a choisi librement de le faire ? Comment réussir à ce que la transgression de l'intégrité mentale des masses populaires reste inaperçue ? Comment faire en sorte que le pilotage des masses présente toutes les apparences de la démocratie et du respect de la souveraineté populaire ? Bref, comment violer quelqu'un sans qu'il ne s'en aperçoive ? Telles sont les questions de hacking social que se posent les élites dirigeantes. La journaliste au PointSylvie Pierre-Brossolette déclarait le 16 janvier 2008 sur France Info à propos de l'Union européenne : "Est-ce qu'il ne faut pas violer des fois les peuples un tout petit peu pour leur bien ? On le fait pour d'autres questions. La peine de mort, on l'a votée dans le dos des gens, ils n'en voulaient pas. L'Europe, c'est un peu pareil." Quelques mois plus tard, dans l'émission Bibliothèque Médicis du 27 novembre 2008, Alain Minc tenait des propos semblables sur la chaîne de télévision Public Sénat. Ces appels répétés au "viol des peuples", Serge Tchakhotine en décrivait les formes dès 1939 dans son célèbre ouvrage, Le viol des foules par la propagande politique. Le viol est toujours celui de l'intelligence critique et rationnelle, au bénéfice des émotions et des affects primaires. Tchakhotine distinguait quatre impulsions primaires sur lesquelles surfe la manipulation : l'agressivité, l'intérêt matériel immédiat, l'attirance sexuelle au sens large, la recherche de la sécurité et de la norme. La manipulation la plus efficace sera celle qui instrumentalisera au mieux ces impulsions primaires en en promettant la satisfaction la plus pleine et rapide. Ces quatre impulsions peuvent se ramener en définitive à deux affects primordiaux : le sexe et la peur. L'utilisation adroite de ces deux affects, le jeu alternatif sur la carotte et le bâton, la séduction et l'angoisse, permet de mener un groupe par le bout du nez, de piloter son changement avec son consentement, donc de lui rendre imperceptible le viol de sa propre souveraineté mentale et politique.Le jeu sur ces deux affects peut, à son tour, se résumer à une seule motion psychique, de type fantasmatique et régressif. En effet, les techniques d'influence pour rendre désirable quelque chose, pour rendre "sexy et glamour" n'importe quoi, sont celles de la communication publicitaire ; or, toutes les mises en scène de communication, de marketing et de séduction publicitaire ne sont que les déclinaisons à l'infini d'une seule et même notion mentale originelle, qu'en termes psychanalytiques on appellerait la "structure élémentaire du fantasme", à savoir le désir de fusion de soi et d'autrui dans une unité indistincte abolissant la contradiction, ou en d'autres termes, le fantasme de retour dans le ventre maternel. Également dénommé "sentiment océanique", il s'agit du fantasme primordial de régression préoedipienne sur lequel s'étayent tous les autres fantasmes qu'une vie humaine peut connaître. Le champ fantasmatique étant un puissant moteur de l'action, qui parvient le mieux à flatter les tendances régressives de l'humain en lui promettant le retour dans l'utérus, emporte généralement l'adhésion du groupe. La culture de l'involution vers des stades archaïques du psychisme, avec en perspective le retour à l'état fœtal, se présente ainsi comme le fil conducteur de toute l'ingénierie psycho-politique mondialisée.
Gouverner par le chaos -
La première guerre du Golfe continue à tuer
L’internationale du terrorisme djihadiste entend faire savoir que les opérations militaires menées pour l’éliminer, ou à tout le moins limiter sa capacité de nuisance, n’entravent pas sa capacité à frapper. Après les attentats sanglants qui ont endeuillé les villes irakiennes de Bagdad, Moukdadiya et Bakouba le 11 janvier, les touristes allemands assassinés à Istanbul le 12 janvier et les kamikazes qui ont semé la mort en visant la chaîne américaine Starbucks à Djakarta (14 janvier), un nouvel établissement accueillant des occidentaux a été visé en Afrique. Vendredi l’attaque duSplendid Hôtel et de deux restaurants à Ouagadougou (Bénin), revendiquée par Aqmi, a causé la mort de 29 personnes, dont deux Français.
En Syrie, les communautés chrétiennes restent particulièrement exposées aux exactions commises par les miliciens de l’Etat islamique (EI). Il y a quelques jours un communiqué de laCoordination Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO), évoquait les attentats meurtriers de la fête de Noël qui ont coûté la vie à 15 jeunes, la communauté chrétienne de la région d’Aljazira au nord-est de la Syrie », «les massacres contre les chrétiens assyriens de Kameshli ». Mais aussi «l’attaque contre un poste assyrien de contrôle et de protection de cette ville» menée cette fois par des membres des «Unités de protection du peuple kurde, le Yekîneyên Parastina Gel (YPG). Il s’agit de la branche armée d’un mouvement d’extrême gauche, le Parti de l’union démocratique kurde syrien (PYD). En lutte contre l’EI, les combattants de l’YPG ont été aussi accusés d’exactions par Human Rights Watch dans les territoires qu’ils contrôlent.
Pour autant, la menace principale reste de loin les milices islamistes. L’ Assyrian International News Services, se félicitait la semaine dernière de la libération d’un nouveau groupe de 16 otages assyriens relâché par l’EI. Ce groupe faisait partie des quelque 253 Assyriens enlevés par l’État Islamique lors de l’invasion des 35 villages chrétiens de la vallée de la rivière Khabour, en février de l’année dernière (…). Il est vraisemblable que des rançons ont été payées pour obtenir la libération de ce dernier groupe de 16 otages qui compte 8 enfants.»
Le projecteur médiatique est surtout braqué ces derniers jours sur le sort des 200 000 Syriens assiégée depuis des mois par l’EI dans la ville de Deir ez-Zor, place stratégique d’une province riche en pétrole dans l’est du pays. L’aviation russe a acheminé 22 tonnes de nourritures à la population affamée, l’aéroport, ainsi que quelques quartiers urbains, étant encore contrôlés par les forces armées du gouvernement légal syrien.
Selon différentes sources, des dizaines, voire des centaines de civils et de militaires, ont été exécutés ces derniers jours par les miliciens de l’EI à Al-Bgheliyeh, une banlieue de Deir ez Ezzor, dans la foulée de l’offensive menée par les Fous d’Allah qui ont pris le contrôle d’une grande partie de la ville.
Il s’agit aussi de ne pas oublier que les minorités religieuses chrétiennes et les musulmans chiites ne sont pas les seules victimes de la rage épuratrice de l’EI. Les miliciens de l’EI viennent d’enlever 400 civils sunnites dans cette même ville. Ce qui laisse craindre le pire de la part d’une organisation terroriste connue pour ses massacres de masse, si les rançons ne peuvent être acquittées par les familles pour récupérer maris, épouses, frères, sœurs et enfants…
Le Front National n’est pas, n’est plus le seul à dénoncer la folie meurtrière des djihadistes, de leurs mécènes des pétromonarchies, le jeu ambigu auquel se sont livrés les Etats-Unis et certains de leurs alliées atlantistes. Mais il s’agit aussi de rappeler que l’opposition nationale avait vu juste avant les autres en anticipant, alors sous un tombereau d’injures, les conséquences de la catastrophique guerre d’agression menée contre le régime laïque irakien il y a vingt-cinq ans -suivi d’un embargo qui cause la mort d’un million de civils irakiens- et de la chute de Saddam Hussein en 2003.
Le chaos qui s’est abattue sur le Proche-Orient, et nous le voyons dans l’actualité récente, un terrorisme sous drapeau islamiste qui s’étend désormais aux autres nations musulmanes et dans les pays occidentaux multiculturels, prend principalement sa source à cette période.
Dans le journal communiste italien, Il manifesto, Manlio Dinucci, dont on est libre de ne pas partager toutes les analyses, s’arrêtait sur ces années 1991-2016. Il notait cette fin de semaine que la première guerre du Golfe marque la date de naissance de «la stratégie qui conduit les guerres successives sous commandement étasunien, présentées comme des opérations humanitaires de maintien de la paix. Yougoslavie 1999, Afghanistan 2001, Irak 2003, Libye2011, Syrie depuis 2013, accompagnées dans le même cadre stratégique par les guerres d’Israëlcontre le Liban et Gaza, de la Turquie contre les Kurdes du PKK, de l’Arabie saoudite contre leYémen, de la formation de l’EI et autres groupes terroristes fonctionnels de la stratégie USA/OTAN, de l’utilisation de forces néo-nazies pour le coup d’état en Ukraine servant à la nouvelle guerre froide contre la Russie.»
Et M. Dinucci de relever le caractère «prophétique», mais «au sens tragique» (du terme), de la phrase prononcée par le président Bush en août 1991 : «La crise du Golfe passera à l’histoire comme le creuset du nouvel ordre mondial.»
Une actualité brûlante qui sera certainement évoquée par Bruno Gollnisch jeudi prochain, lors de la conférence qu’il tiendra à Reims (tout un symbole), à l’invitation d’E&R-Champagne Ardennesur le thème «Occident, Orient- Craintes et espoirs.»
http://gollnisch.com/2016/01/18/la-premiere-guerre-du-golfe-continue-a-tuer/
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«Décomposition française» de Malika Sorel-Sutter
♦ Malika Sorel-Sutter vient de faire paraître un ouvrage d’une densité exceptionnelle dédié à la France :Décomposition française/ Comment en est-on arrivé là ?.
Il est symptomatique de constater que nombre des protestations qui s’élèvent à très haute voix contre l’immigration-invasion et ses conséquences sur l’identité française, les principes républicains, le statut de la femme et la décadence de l’école proviennent de femmes qui ont mis tant d’espoir dans notre pays : Jeannette Boughrab, Lydia Guirous, Malika Sorel-Sutter.
Au travers de la dénonciation véhémente de « l’opération liquidation » de la nation française que nous subissons, elle manifeste une grande passion pour la France, une peine profonde pour ce que celle-ci est devenue et une connaissance certaine de la problématique de l’immigration-invasion et de la complicité de la caste politique à l’égard de celle-ci.
Un attachement profond pour la France
Les raisons de cet attachement sont particulièrement émouvantes. Petite fille élevée dans le sud de la France dans un environnement français, elle a suivi ses parents en Algérie. Elle y a vécu à l’heure française dans le souvenir des senteurs de Provence. L’Histoire de France résonnait en elle. Son diplôme d’ingénieur en poche, elle a quitté l’Algérie pour rejoindre la France qui s’était mise à hanter son cœur. Le choc du retour a été « un grand espoir déçu » qui explique son engagement, ses livres et son appartenance au Haut Conseil de l’Intégration, dissous, et c’est révélateur, par Hollande.
Les épisodes et les dates charnières
Aux yeux de M. Sorel-Sutter la véritable date charnière est l’année 2005 qui a connu 20 jours d’émeutes urbaines. Celles-ci ont constitué une coupure au sein des illusions nationales sur l’espoir d’une intégration culturelle massive des immigrés et de leurs descendants.
C’est également en 2005, grande étape de la marche vers le communautarisme, qu’a été créé le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) aux premiers états généraux duquel la fine fleur de l’oligarchie avait assisté et donné sa caution.
Les constats
Sorel-Sutter procède longuement, de façon très documentée et avec quelle fureur incisive, à plusieurs constats que nous ne pouvons que résumer ici.
- La laïcité, une digue qui cède
La laïcité qui établit une séparation entre le spirituel et le temporel et les hiérarchise devrait constituer un rempart inexpugnable contre la progression de l’islam et de l’islamisation de la France. Pourtant elle a été et est toujours bafouée par la classe politique qui n’a de cesse de proclamer les « valeurs de la République » pour le plus grand malheur de celle-ci.
La langue française, véhicule de la culture française et de la vision occidentale du monde, cède le pas devant les enseignements des langues et cultures d’origine (ELCO).
Les familles n’ont pas été protégées contre la prééminence du Coran sur les lois de la République, avec des conséquences désastreuses pour le statut des femmes et l’extension du voile sous toutes ses formes.L’Etat a encouragé cette fuite du religieux face à la laïcité. Bloqué en 1905 contre les catholiques, il a créé le Conseil français du culte musulman et ses représentants se sentent obligés chaque année de ployer le genou devant le CRIF.
- Une identité nationale qui explose face à la diversité ethnique
Tout commence par les mots. L’oligarchie est passée du concept d’assimilation à celui d’inclusion en passant par ceux d’intégration et d’insertion. Ainsi a pu être consacrée l’idée de « diversité » présente dans la Charte de la diversité instituée par Jean-Pierre Raffarin en 2004 mais que Sarkozy a échoué à inscrire dans le préambule de la Constitution.
Cela ne l’a pas empêché de créer un Commissariat à la diversité ni ses ministres de pousser de manière insidieuse la discrimination positive et une politique des quotas. On assiste à l’émergence d’une préférence étrangère qui se transforme sur le terrain en une discrimination négative, fruit d’une politique d’inégalité imposée par les gouvernants au détriment des Français.
Deux mouvements se conjuguent : l’un consiste à glorifier ce qui n’est pas français et l’autre à dénigrer ou mépriser ce qui l’est. La bien-pensance mène également une politique de culpabilisation sur le fondement d’une Histoire de France tronquée et falsifiée afin de faire disparaître la fierté d’être français. Comment dans ces conditions les jeunes immigrés ne se tourneraient-ils pas vers leurs origines contre la France ?
- La nationalité a été dissociée de l’identité
Selon les « élites », l’assimilation des enfants de l’immigration serait un fait acquis en application du droit du sol, puisqu’ils sont nés en France.
Sorel-Sutter affirme pour sa part qu’il s’agit d’une idée fausse et que l’assimilation n’est jamais globale mais résulte d’un choix individuel. Au cours d’un entretien entre A. Sinclair et le roi du Maroc Hassan II, celui-ci a bien expliqué à la journaliste que les immigrés marocains ne seront jamais intégrés à 100% et qu’ils feront de mauvais Français, ce qui condamne la double nationalité.
Désormais, en France, la citoyenneté a été dissociée de l’identité et les conditions du maintien de la cohésion nationale ne sont plus réunies.
- L’effondrement des piliers du système républicain de l’assimilation
Les acteurs du Système s’accordent à affirmer que c’est à l’école qu’incombe le devoir de former les citoyens français mais dans le même temps ils font tout pour rendre sa mission impossible. En raison de l’importance des flux migratoires, les familles ont perdu toute liberté d’agir et demeurent enchaînées à leur groupe culturel d’origine. Or sans l’appui des familles le rôle de l’école dans le processus d’assimilation est voué à l’échec.
Il en va de même de l’Université qui connaît les mêmes phénomènes de communautarisme et d’islamisation, le point d’orgue étant l’IUT de Saint-Denis dont le courageux directeur a fait l’objet de menaces de mort.
- La lâcheté et la complicité des politiques et des pouvoirs publics
C’est le comportement d’un Etat résigné et démissionnaire, incapable de faire respecter les lois françaises qui a conduit à l’invasion migratoire. La lâcheté de l’Etat dans l’affaire de la crèche Baby-loup l’a bien montré.
Sorel-Sutter dénonce la complicité des pouvoirs publics :
-c’est la politique du fait accompli par laquelle on laisse enfreindre les lois et puis on place les Français devant l’obligation d’accepter ce qui est ;
-c’est la politique des accommodements qui guide en particulier la modification et la rédaction des programmes d’enseignement ;
-c’est la pratique répétée de la repentance publique de préférence à l’étranger ;
-la loi SRU « qui prive les Français de leur droit de vivre dans ces territoires où ce sont leurs normes qui fondent les règles du jeu constitue l’un des meilleurs symboles d’une forfaiture qui ne dit pas son nom » ;
-enfin, n’oublions pas les cinq volets du monstrueux et terrifiant rapport de refondation, en fait l’abandon, de l’intégration dont M. Sorel-Sutter résume son approche primaire en une équation : « extra-européen=bien ; européen=mal ».
Les responsables
Sorel-Sutter désigne les responsables de la transformation du projet politique de la France qui vise la mise en minorité progressive du peuple autochtone dans son propre pays :
-les organisations internationales font tourner le même logiciel depuis des décennies dans leurs rapports et leurs recommandations ;
-l’Union européenne a joué dans les années 1980 un rôle majeur de réflexion et de recommandation. La Cour européenne des droits de l’homme détient le pouvoir de sanctionner les Etats qui n’appliqueraient pas les engagements qu’ils ont souscrits ;
-mais, comme le souligne M. Sorel-Sutter, la véritable responsabilité revient aux Etats européens qui ont décidé en 2004 de tourner le dos au modèle d’assimilation qui passe par l’intégration culturelle ;
-la classe dirigeante a précipité la France dans le multiculturalisme par opportunisme. C’est ce que dénonce M. Sorel-Sutter en évoquant les thèses de Terra nova, l’action immigrationniste du Conseil d’Etat d’où provient T. Tuot, auteur d’un rapport transgressif sur l’intégration, et l’énarchie qui empêche tout renouvellement des élites de l’appareil d’Etat.
Enfin, M. Sorel-Sutter se montre particulièrement sévère sur la responsabilité de l’Eglise dont l’ingérence continue et orientée des évêques dans le débat sur l’accueil des migrants contribue à créer le malheur des Français et des migrants eux-mêmes. Les déclarations du pape sont particulièrement irresponsables et, une fois de plus, la hiérarchie de l’Eglise se retrouve du côté des puissants.
Une gauche sectaire responsable et coupable
Sans esquiver les fautes d’une droite veule et suiveuse, M. Sorel-Sutter consacre un chapitre cinglant sur les responsabilités de la gauche française. Elle dénonce le sectarisme qui lui est consubstantiel. Avant d’être français ou républicains ses membres sont de gauche. C’est une communauté de pensée, de comportement et d’intérêt qui n’a aucun goût pour la vérité et qui chasse en groupe fermé.
L’auteur accuse l’hégémonie culturelle de la gauche qui se manifeste depuis trois décennies notamment dans les médias et lui permet de manipuler l’opinion publique. C’est ce qui lui a permis, après l’échec patent du projet socialiste en 1983, d’imposer les idéologies de substitution de l’Europe et surtout de l’antiracisme qui donnait un supplément moral à la politique libérale que suivait désormais le pouvoir socialiste.
Cette idéologie de l’antiracisme a servi à imposer l’esprit de repentance, à décourager les Français de défendre leur culture et leur société. Elle a constitué une aubaine pour les descendants d’immigrés qui n’avaient pas envie de s’intégrer.
La décomposition française est la conséquence directe de l’antiracisme et le fruit pourri d’une gauche dont la culpabilité est éclatante mais qui, comme celle de la gauche des années 1930, ne sera jamais punie.
En définitive le livre de M. Sorel-Sutter est l’expression d’une fureur intime et sincère contre la lâcheté et la trahison de ceux qui avaient le devoir de protéger et défendre la France et sa civilisation. C’est un ouvrage d’une grande portée.
Il est cependant dommage que son auteur n’ait pas franchi un pas de plus pour faire apparaître que ce qui se passe en France et en Europe est le fruit d’une volonté d’envergure mondiale et qu’il s’agit d’une substitution de peuples et de civilisation conceptualisée, organisée et planifiée.
André Posokhow, Consultant, 13/01/2016
Malika Sorel-Sutter, Décomposition française/ Comment en est-on arrivé là ?, Fayard, Coll. Documents, novembre 2015, 312 pages
http://www.polemia.com/decomposition-francaise-de-malika-sorel-sutter/
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La nationalité en éternel débat
Déchoir des Français de naissance de leur nationalité : telle est la mesure la plus controversée du projet de révision de la Constitution présenté par le gouvernement.
Article publié dans L’Action Française 2000
Tandis que l’exécutif socialiste est accusé d’empiéter sur les plates-bandes du Front national, l’opposition peine à faire entendre sa voix. Ainsi Nathalie Kosciusko-Morizet s’essaie-t-elle à défendre « la cohésion nationale » : « la France se divise sur la déchéance de nationalité », regrette-t-elle sur son blog. 85 % de nos compatriotes seraient pourtant favorables à la révision de la Constitution proposée par le gouvernement, selon un sondage Opinionway pour Le Figaro... Aussi cette question agite-t-elle surtout le pays légal ! L’enjeu apparaît d’autant plus symbolique que bien des dispositions permettent d’ores et déjà de déchoir un Français de sa nationalité.
Nationalité mal acquise
Hervé Mariton, quant à lui, appelle à débattre non pas de la déchéance, mais des conditions d’attribution de la nationalité. Selon lui, « le principe directeur doit être le droit du sang, naturellement enrichi par la vie » – autrement dit, par « la naturalisation ». « Aussi horribles que soient les actes commis par les enfants de France, je souhaite une nationalité qui soit irréfragable, irréversible », a-t-il expliqué au micro de France Inter. « Je souhaite que cette nationalité ne soit pas supposée mal acquise, qu’elle ne soit pas fragile pour les uns, moins fragile pour d’autres », a-t-il poursuivi.
Implicitement, le député de la Drôme semble récuser toute conception contractualiste de la nation. Une conception que nourrit, à certains égards, le projet de loi présenté par le gouvernement. Cela n’a pas échappé à Manuel Valls : accusé de trahir la gauche, le Premier ministre prétend au contraire la servir en défendant une « conception historique ouverte de la nation française, fondée sur l’adhésion à l’idéal républicain et sur la volonté commune de vivre-ensemble ». À l’inverse, s’exprimant sur Facebook, il a rejeté l’idée de « fonder la nationalité [...] sur ce qui par nature ne peut jamais être révoqué ». [....]
La suite sur le Journal d’un eurosceptique désabusé
http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-nationalite-en-eternel-debat