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  • Géopolitique • L'Afrique Réelle : le numéro d'août 2017 est paru

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    Sommaire

    Actualité :

    Mali : la France entre Barkhane et le G5 Sahel

    Dossier Rwanda : Allons-nous enfin savoir qui sont les assassins du président Habyarimana ?

    - Le curieux missile du Kivu

    - Que contient le dossier du juge Herbaut, successeur du juge Trévidic ?

    Livres :

    Sétif, encore et encore...

    Editorial de Bernard Lugan

    Face au chaos libyen qu’ils ont provoqué, s’obstinant à nier le réel et encalminés dans le néocolonialisme démocratique, les « Occidentaux » ont prétendu reconstruire la Libye autour d’un fantomatique gouvernement d’ « Union nationale ». Présidé par M. Fayez Sarraj, ce GUN est en réalité l’otage des milices islamistes de Tripolitaine et des Frères musulmans de Misrata. 

    Face à cette politique « hors sol », la Russie a déroulé un plan reposant sur les rapports de force militaires. Sa conclusion fut le voyage que le général Haftar - l’homme avec lequel la « diplomatie » européenne refusait de parler directement -, effectua à Moscou les 27 et 28 novembre 2016. 

    Du jour au lendemain, les nains politiques de l’UE réalisèrent alors que le « rebelle obstacle à la démocratisation de la Libye » était en réalité le maître de la Cyrénaïque, qu’il disposait de la seule force militaire du pays, qu’il contrôlait 85% de ses réserves de pétrole, 70% de celles de gaz, 5 de ses 6 terminaux pétroliers, 4 de ses 5 raffineries, et qu’il avait l’appui de la confédération tribale de Cyrénaïque ainsi que celui des tribus kadhafistes de Tripolitaine[1].

    Le 25 juillet 2017, le président Macron a organisé une rencontre entre Fayez Sarraj et le général Haftar, ce dernier voyant ainsi sa stature internationale confortée. Les deux hommes ont conclu un accord non signé et non ratifié. 

    Que peut-il en résulter alors que le général Haftar est le maître de la Cyrénaïque quand Fayez Sarraj ne contrôle même pas Tripoli et vit sous la menace permanente des milices ? 

    Les deux hommes se sont engagés à organiser des élections. Certes, mais la Libye a déjà connu plusieurs scrutins qui n’ont à aucun moment permis d’avancer sur le chemin de la paix. De plus, comme le Conseil des tribus n’a pas été partie prenante à cet accord, si Seif al-Islam Kadhafi n’y est pas associé d’une manière ou d’une autre, il demeurera lettre morte.

    *

    La situation s’aggrave au Mali où, en dépit de l’accord de paix, les groupes armés signataires s’entretuent. Le climat sécuritaire du pays est plus mauvais aujourd’hui qu’il y a quatre ans, quand le président IBK a été élu. A l’insécurité dans le nord, s’ajoute en effet le centre du pays où, pudiquement, les observateurs parlent de « violences communautaires » pour ne pas dire  guerre ethno-tribale, l’islamisme n’étant ici que la surinfection d’une plaie ethnique.

    *

    Les Casques bleus de la mission de paix au Congo (Monusco) ont mis la main sur un missile sol-air récupéré sur une milice du Kivu armée par Kigali. Il porte les mêmes numéros de série et a été fabriqué à la même date (avril 1987), que les deux missiles qui ont abattu l’avion présidentiel rwandais le 6 avril 1994. Ces éléments sont contenus dans un rapport officiel de la Monusco dont le rédacteur demande qu’il soit transmis au P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) ou au P3 (les trois membres occidentaux du conseil de sécurité), à défaut, aux autorités judiciaires françaises en charge de l’enquête concernant l’attentat du 6 avril 1994. 

    Ce rapport a maintenant plus de 10 mois. Si l’ONU ne l’a pas encore transmis au juge Herbaut, cela démontrerait une fois de plus que certaines puissances ne veulent toujours pas, 22 ans après l’attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda, que la vérité soit faite sur son (ses) commanditaire(s).  

    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus de Libye et leurs alliances, voir de Bernard Lugan Histoire de la Libye des origines à nos jours

    Bernard Lugan site officiel

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • CONSANGUINITÉ ENTRE MÉDIAS ET POLITIQUES : LA PREUVE PAR SÉBASTIEN PIETRASANTA

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    Lors de l’attentat contre des militaires de l’opération Sentinelle à Levallois-Perret, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir Sébastien Pietrasanta, consultant « terrorisme » pour BFM TV ! L’ex-député et secrétaire national chargé des questions de sécurité au sein du Parti socialiste avait renoncé à se représenter aux législatives 2017, un peu « lassé par le jeu politique » selon ses propos. On ne peut pas lui reprocher de chercher à se recycler afin de profiter de son carnet d’adresses sans doutes bien rempli, mais de là à le voir rebaptisé consultant « terrorisme » dans un grand média populaire alors que son principal exploit aura été d’être le chantre de la création de centres de déradicalisation en France, avec les résultats que l’on sait, il faut le faire ! Car on peut douter à la fois de son objectivité et de ses réelles compétences sur la question du terrorisme islamiste.

    Concernant son objectivité, son parcours politique engagé et idéologique est éloquent. Vice-président du syndicat lycéen FIDL, bien connu de Julien Dray, puis militant à SOS Racisme et enfin au Parti socialiste. Engagé dans le milieu associatif de la ville de Clichy, il crée en 1998 une association pour lutter contre le racisme et les discriminations. Le décor est planté. Sébastien Pietrasanta fait partie de ceux qui dénient la réalité du phénomène qui nous mine et préfère y voir la faute de la société française qui n’a pas su intégrer une jeunesse qui se cherche ailleurs une raison de vivre… ou plutôt de mourir. Il a aussi été l’auteur, en 2014, d’un rapport sur le projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, là aussi avec les résultats que l’on connaît depuis, et il est donc un des leaders de la philosophie néfaste de notre politique de lutte contre le terrorisme.

    Sur le plan de ses compétences, en 2015, après six mois passés auprès du ministre de l’Intérieur, il publie un rapport intitulé « La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme » dans lequel il veut persuader l’opinion que les djihadistes de tout poil sont des victimes du système qu’il est nécessaire de prendre en charge et de réinsérer, en ouvrant notamment des centres de déradicalisation. Il privilégie la réinsertion des djihadistes à la sécurité des Français. Il va même jusqu’à souligner que « la question religieuse est en réalité peu présente dans la radicalisation » et comparer l’engagement djihadiste à un « nouvel engagement politique d’une frange de notre jeunesse qui se traduit par la participation ou le soutien à ces groupes terroristes ». Il fallait oser. Quel angélisme, quelle perversion intellectuelle, mais surtout quelle erreur de diagnostic ! Comment voulez-vous qu’avec de tels raisonnements, on puisse mener une véritable lutte contre le terrorisme ? Alors, maintenant, la commenter dans les médias… 

    Il pousse même l’outrecuidance à s’en remettre à la Justice et aux services de renseignement pour rester particulièrement vigilants, ce qui est une belle façon de se défausser. Son rapport propose aussi la création d’une fondation pour le contre-discours afin de contrer la déferlante de vidéos de propagande, portée entre autres par des interlocuteurs du culte musulman avec arguments théologiques afin d’éviter la radicalisation et le départ djihadiste. Silence assourdissant du CFCM ! Et pour cause : aucun contre-discours n’a réussi au monde, y compris en pays musulman.

    Autre exemple d’incompétence, dans le rapport de la commission d’enquête sur les attentats de 2015, dont il a été le rapporteur, Sébastien Pietrasanta préconise, à terme, « la fusion des trois forces d’élite » (GIGN, RAID et BRI). Or, les spécialistes savent bien que, dans ce domaine, on a besoin de diversité des compétences et de complémentarité plutôt que d’uniformisation et de fusion des services.

    En résumé, un bilan désastreux de Sébastien Pietrasanta dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Cette cooptation politico-médiatique chez BFM TV relève bien d’une consanguinité congénitale néfaste à une information objective et éclairée due aux Français.

     Consultant en sécurité

    http://www.bvoltaire.fr/consanguinite-entre-medias-politiques-preuve-sebastien-pietrasanta/

  • Emmanuel Macron : le miroir de l’auto-complaisance se fissure

    Guillaume Bernard et François Bert ont publié sur Atlantico un article sur les splendeurs et misères du macronisme. Extrait :

    "[...] Peu habitué, semble-t-il, à la patience et à la frustration, [Emmanuel Macron] n’a manifestement pas les réflexes psychologiques propres à la sagesse. Il se rêve César mais prend déjà le timbre de voix d’un chef de chambrée : il ne discerne pas, il plastronne. Son manque d’épaisseur et d’endurcissement s’est révélé au grand jour. Celui qui est authentiquement chef n’a nul besoin de le dire : il l’est par l’exemple (le père de famille qui élève ses enfants, le capitaine d’industrie qui travaille avec ses collaborateurs, l’officier qui part au combat au-devant de ses hommes).

    Plus inquiétant encore est son rapport à la réalité. Comme un petit garçon qui se campe un décor parfait, il semble que ses succès en cascade et l’absence d’autorité dans sa construction lui aient rendu le pire des services : le refus de toute contrariété dans le règne absolu de ses besoins et la sublimation de sa propre image. Snober Donald Trump au sommet de l’OTAN (avant de l’inviter pour le 14 juillet), faire la leçon à Vladimir Poutine en conférence de presse alors qu’il le reçoit à Versailles ou recadrer sèchement et de manière publique le général Pierre de Villiers, c’est s’amuser à un jeu vidéo dont vous êtes le héros mais, cette fois-ci, à haut risque car les acteurs sont réels : les conséquences en sont considérables et potentiellement dramatiques.

    Dans le fond, Emmanuel Macron se révèle tout simplement être l’incarnation de ce qu’a été la campagne : le politique (les enjeux civilisationnels) étouffé au profit de la politique (les postures électorales), l’image consacrée au détriment des idées et, a fortiori, de la pratique. Nicolas Sarkozy ne s’y trompe pas quand il dit : « Macron, c’est moi en mieux ». D’ailleurs, la composition du Gouvernement l’illustre parfaitement, à quelques exceptions près. Sous-couvert de recours à la « société civile », elle témoigne de la prédominance de l’énarchie, de la prétention à l’expertise scientifique et à la prétendue neutralité objective de la gouvernance. Elle signale au grand jour le règne de la post-démocratie. Quant aux députés de la majorité, pour beaucoup issus de nulle part, ils pourront donc être, plus encore que d’habitude, une chambre d’enregistrement. Tant il est vrai qu’un pouvoir se sert autant de ceux qu’il respecte que de ceux qu’il méprise. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Pourquoi nos économies et nos nations meurent

    Le meilleur texte de Bill Bonner (mon ancien éditeur aux Belles lettres) à ce jour : On épuise la richesse de l’Amérique, publié le 11 juillet 2017 (la chronique agora).

    Il explique comment politiciens, technocrates et humanitaires ont tout détruit et rendu le monde zombi. Je précise que je suis libertarien – et de tendance radicale. L’État impose le politiquement incorrect, donc on fabrique des tiroirs (extrême droite, conspiration, etc.) pour nous insulter, nous faire taire. Hoppe explique notre dégénérescence par la montée de l’étatisme.

    Coluche technocrates

    En 1997, Michel Desgranges publie mon livre Le Coq hérétique où je m’en prends à l’étatisme franco-français. Je publie alors dans des revues libérales britishs (traduit par mon ami Paul Laughland) comme The European de William Cash. À l’époque, on croit encore un peu aux Anglais… Et puis Tony Blair arrive au Pouvoir et achève de détruire ce pays.

    Depuis je découvre (et fais découvrir) les philosophes et historiens libertariens américains comme Hoppe, Raico, Butler et bien sûr, Rothbard (je vais publier un livre sur ces excellents auteurs aux éditions Avatar).

    Je ne cite pas tout le texte de Bill Bonner : « La productivité stagne car trop de gens sont dissuadés de travailler. »

    « La seule chose valable à retirer du tour d’Europe de Trump, c’est un discours en Pologne, où il s’en est pris à “ la progression insidieuse et constante de la bureaucratie gouvernementale qui épuise la vitalité et la richesse du peuple ”. »

    On nous gave avec le néolibéralisme. En réalité, nous sommes dominés par un ordre mondial de technocrates, de politiciens, de bureaucrates, de banquiers. Gustave Le Bon le remarque à la fin du XIXe siècle ; Tocqueville l’avait prophétisé, et les guerres dites mondiales ont renforcé ces appareils militaro-industriels, étatiques et générateurs de catastrophes (ils ont tué la culture et le cinéma par exemple, puis toute l’économie créatrice).

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  • LES DIEUX VIVENT DANS LES FORÊTS

    78686310.jpg[Ci-contre : couverture de l'étude de R. Harrison, reparue en poche (Champs-Flammarion, 1994). « Le mot “forêt” est à l’origine un terme juridique. Tout comme ses nombreux dérivés dans les langues européennes (forestaforest,forst...), il vient du latin foresta. Le mot latin n’apparait pas avant la période mérovingienne. Dans les documents romains et les premiers actes du Moyen Âge le terme usuel pour désigner les bois et les régions boisées était nemus. Le mot foresta apparaît pour la première fois dans les lois des Lombards et les capitulaires de Charlemagne, pour désigner non tant les régions boisées en général que les réserves de chasse royale. L’origine du mot est incertaine. Selon toute vraisemblance, il viendrait du latin foris, en dehors. L’obscur verbe latin forestare signifiait retenir en dehors, mettre à l’écart, exclure. En effet, pendant la période mérovingienne où le mot foresta fit son entrée dans le lexique, les rois s’étaient octroyé le droit d’exclure du domaine public de vastes étendues boisées, afin d’y préserver la vie sauvage qui, en retour, devait assurer le maintien d’un rituel royal fondamental : la chasse »]

    « Détruire des forêts ne signifie pas seulement réduire en cendres des siècles de croissance naturelle. C'est aussi un fonds de mémoire culturelle qui s'en va » : Robert Harrison résume bien, ainsi, l'enjeu plurimillénaire, le choix de civilisation que représente la forêt, avec ses mythes et ses réalités (Forêts : Essai sur l'imaginaire occidental, Flammarion, 1992). Une forêt omniprésente dans l'imaginaire européen.

    L'inconscient collectif est aujourd'hui frappé par la destruction des forêts, due à l'incendie, aux pluies acides, à une exploitation excessive. Un être normal — c'est-à-dire quelqu'un qui n'est pas encore totalement conditionné par la société marchande — ressent, quelque part au fond de lui-même, quelle vitale vérité exprime Jean Giono lorsqu'il écrit de l'un de ses personnages : « Il pense : il tue quand il coupe un arbre ! »

    Le rapport de l'homme à la forêt est primordial. Il traduit une vision du monde, le choix d'un système de valeurs. Car la forêt, symbole fort, porte en elle des références fondamentales. « Une époque historique — écrit Harrison — livre des révélations essentielles sur son idéologie, ses institutions et ses lois, ou son tempérament culturel, à travers les différentes manières dont elle traite ou considère ses forêts ». Dans la longue mémoire culturelle des peuples, la place donnée — ou non — aux forêts est un repère qui ne trompe pas.

    Pour étudier la place des forêts dans les cultures et les civilisations, depuis qu'il existe à la surface de la terre des sociétés humaines, Harrison prend pour guide une grille d'analyse forgée par un Napolitain du XVIIIe siècle, Giambattisto Vico, qui résume ainsi l'évolution de l'humanité : « Les choses se sont succédé dans l'ordre suivant : d'abord les forêts, puis les cabanes, les villages, les cités et enfin les académies savantes » (La Science nouvelle, 1744).

    Ainsi, les forêts seraient à l'origine la matrice naturelle d'où seraient sortis les premiers hommes. Lesquels, en s'affranchissant du milieu forestier pour ouvrir des clairières, en se regroupant pour construire des cabanes, auraient planté les premiers jalons de la civilisation, c'est-à-dire de la conquête de l'homme sur la nature. Puis, d'étape en étape, de la ruralité au phénomène urbain, de la rusticité à la culture savante, de la glèbe aux salons intellectuels, l'humanité aurait réalisé son ascension. On voit bien, ici, s'exprimer crûment cette conception tout à la fois linéaire et progressiste de l'histoire, qui triomphe au XVIIIe siècle avec la philosophie libérale des Lumières pour nourrir, successivement, l'idéologie libérale et l'idéologie marxiste. Mais cette vision de l'histoire plonge ses racines très loin, dans cette région du monde qui, entre Méditerranée et Mésopotamie, a donné successivement naissance au judaïsme, au christianisme et à l'islam, ces 3 monothéismes qui sont définis, à juste titre, comme les religions du Livre.

    TU NE PLANTERAS PAS...

    Religions du Livre, de la Loi, du désert. C'est-à-dire religions ennemies de la forêt, car celle-ci constitue un univers à tous égards incompatible avec le message des fils d' Abraham. La Bible, est, à ce sujet, sans ambiguïté. Dans le Deutéronome, Moïse ordonne à ses errants dont il veut faire le Peuple élu de brûler, sur leur passage, les bois sacrés que vénèrent les païens, de détruire ces piliers de bois qui se veulent image de l'arbre de vie : « Mais voici comment vous devez agir à leur égard : vous démolirez leurs autels, briserez leurs stèles, vous couperez leurs pieux sacrés, et vous brûlerez leurs idoles ». L'affirmation du Dieu unique implique l'anéantissement des symboles qui lui sont étrangers : « Tu ne planteras pas de pieu sacré, de quelque bois que ce soit, à côté de l'autel de Yahvé ton Dieu que tu auras bâti ».

    Cet impératif sera perpétué par le christianisme, du moins en ses débuts lorsqu'il rencontre sur son chemin, comme principal obstacle, la forêt et ses mythes. Très vite, l'Église pose en principe un face à face entre les notions de paganisme, sauvagerie et forêt (sauvage vient de sylva), d'un côté, et christianisme, civilisation et ville, de l'autre. Quand Charlemagne entreprend. pour se faire bien voir d'une Église dont il attend la couronne impériale, une guerre sainte en Saxe, bastion du paganisme, il donne pour première consigne à ses armées de détruire l'lrminsul, ce monument qui représente l'arbre de vie et qui est le point de ralliement des Saxons. Le message est clair : pour détruire la capacité de résistance militaire des païens, il faut d'abord éliminer ce qui donne sens à leur combat. Calcul erroné, puisqu'il faudra, après la destruction de l'lrminsul, encore trente ans de massacres et de déportations systématiques pour imposer la croix. Les clercs entourant Charlemagne n'avaient pas compris que pour les Saxons comme pour tout païen, les dieux vivent au cœur des forêts, comme le constatait déjà Tacite chez les Germains de son temps. Autrement dit, tant qu'il reste un arbre debout, le divin est présent.

    LA FORÊT-CATHÉDRALE

    La soumission forcée des Saxons n'aura pas fait disparaître pour autant la spiritualité liée aux forêts. Car le christianisme a dû, contraint et forcé, s'adapter à la mentalité européenne, récupérer et intégrer les vieux mythes qui parlaient encore si fort, au cœur des hommes. Cette récupération s'exprime à travers l'architecture religieuse : « La cathédrale gothique — note Harrison — reproduit visiblement les anciens lieux de culte dans son intérieur majestueux qui s'élève verticalement vers le ciel et s'arrondit de tous côtés en une voûte semblable à celle des arbres rejoignant leurs cimes. Comme des ouvertures dans le feuillage, les fenêtres laissent pénétrer la lumière de l'extérieur. En d'autres termes, l'expression forêt-cathédrale recouvre davantage qu'une simple analogie, car cette analogie repose sur la correspondance ancienne entre les forêts et la résidence d'un dieu » (cf. aussi Les Racines des cathédrales, Roland Bechmann, Payot, 1981).

    L'Église s'est trouvée, au Moyen Âge, confrontée à un dilemme : contre le panthéisme inhérent au paganisme, et qui voit le divin partout immergé dans la nature, il fallait décider d'une stratégie de lutte. Réprimer, pour extirper, éradiquer ? C'est la solution que préconisent de pieuses âmes, comme le moine bourguignon Raoul Glaber : « Qu'on prenne garde aux formes si variées des supercheries diaboliques et humaines qui abondent de par le monde et qui ont notamment une prédilection pour ces sources et ces arbres que les malades vénèrent sans discernement ». En favorisant les grands défrichements des Xlle et XIlle siècles, les moines ont un objectif qui dépasse de beaucoup le simple intérêt économique, le gain de nouvelles surfaces cultivables : il s'agit avant tout, de faire reculer ce monde dangereux, car magique, qui abrite fées et nymphes, sylves et sorcières, enchanteurs et ermites (dont beaucoup trop ont des allures rappelant fâcheusement les hommes des chênes, les anciens druides). Brocéliande est, comme Merlin, « un rêve pour certains, un cauchemar pour d'autres ».

    Faut-il, donc, détruire les forêts ? Les plus intelligents des hommes d'Église comprennent, au Moyen Âge, qu'il y a mieux à faire. Le culte de saint Hubert est chargé de faire accepter la croix par les chasseurs. Les “chênes de saint Jean” doivent, sous leur nouveau vocable, fixer une étiquette chrétienne sur les vieux cultes du solstice qui se pratiquent à leur pied. On creuse une niche dans l'arbre sacré pour y loger une statuette de la Vierge (nouvelle image de l'éternelle Terre-Mère). Devant “l'arbre aux fées” où se retrouvent à Domrémy Jeanne d'Arc et les enfants de son âge, on célèbre des messes. La plantation du Mai, conservée, sera compensée par la fête des Rameaux ( qui vient remplacer la Fête de l'arbre que célébraient, dans le monde romain, les compagnons charpentiers pour marquer le cyclique et éternel retour du printemps).

    Saint Bernard, qui a su si bien, comme le rappelle Henri Vincenot [in : Les Étoiles de Compostelle, Denoël, 1984, repris en Folio, 1987], perpétuer les traditions celtiques, assure tranquillement devant un auditoire d'étudiants : « Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres. Les arbres et les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira ». Cet accueil et cette intégration, par le syncrétisme, d'une nature longtemps perçue, par la tendance dualiste présente dans le christianisme, comme le monde du mal, du péché, sont poursuivis par un saint François d'Assise. « C'était en accueillant la nature — constate Georges Duby —, les bêtes sauvages, la fraîcheur de l'aube et les vignes mûrissantes que l'Église des cathédrales pouvait espérer attirer les chevaliers chasseurs, les troubadours, les vieilles croyances païennes dans la puissance des forces agrestes » (Le temps des cathédrales, Gal., 1976).

    La perpétuation du symbole de l'arbre et de la forêt se fera, à l'époque moderne, par la plantation d'arbres de la Liberté (1), les sapins de NoëI, la branche verte placée par les compagnons charpentiers sur le faîtage terminé de la maison...

    L'ARBRE COMME SOURCE DE VIE

    Mais, référence culturelle par excellence, la forêt reste, jusqu'à nos jours, un enjeu idéologique et l'illustration d'un choix de valeurs. Quand Descartes, dans son Discours de la méthode, compare l'autorité de la tradition à une forêt d'erreurs, il prend la forêt comme symbole d'un réel, foisonnant et touffu, dont il faut s'abstraire, en lui opposant la froide mécanique Raison. « Si Descartes se perd dans la forêt — le monde historique, matériel —, ne nous étonnons pas qu'il se sente chez lui dans le désert (...) C'est l'esprit désincarné qui se retire de l'histoire, qui s'abstrait de sa matière et de sa culture » (R. Harrison,op. cit.). Ajoutons : de son peuple.

    Inversement, en publiant leurs célèbres Contes et légendes du foyer, les frères Grimm, au XIXe siècle, entendent redonner, par le biais de la langue, un terreau culturel, un enracinement à la communauté nationale et populaire allemande. Or, significativement, la forêt est omniprésente dans leurs contes, en tant que lieu par excellence de ressourcement.

    L'arbre comme source de vie. Présent encore parmi nous grâce à une reuvre qui a, par bien des aspects, valeur initiatique, Henri Vincenot me confiait un jour : « II y a dans la nature des courants de forces. Pour reprendre des forces, c'est vrai que mon grand-père s'adossait à un arbre, de préférence un chêne, et se pressait contre lui. En plaquant son dos, ses talons, ses mains contre un tronc d'arbre, il ne faisait rien d'autre que de capter les forces qui vivent et cornmontent en l'arbre. Il ne faisait qu'invoquer, pour y puiser une nouvelle énergie les puissances de la terre, du ciel, de l'eau, des rochers, de la mer... » (éléments n°53).

    ► Pierre Vial, Le Choc du Mois n°53, 1992.

    (1) cf. Jérémie Benoit, « L'Arbre de la Liberté : résurgence d'une mentalité indo-européenne », in Études indo-européennes, 1991.

    http://vouloir.hautetfort.com/archives/category/tradition/index-35.html

  • CET ÉTÉ, LISEZ LA PRESSE NATIONALE & IDENTITAIRE

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  • Sortie du nouveau numéro de L’Héritage : à ne pas rater !

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    Le nouveau numéro de cette « revue d’études nationales » vient de paraître et il est de grande qualité !

    Des articles de fond, agréables à lire et variés, le tout bien présenté et illustré…
    Il y est question de la vérité sur l’immigration (avec des données méconnues), de la réalité de la franc-maçonnerie à l’occasion de ses trois cents ans officiels (avec un formidable article de synthèse du chercheur Alain Pascal), d’une étude sur le cas du fameux Albert Pike, d’un très utile mémento sur l’identité ethnique de la France, d’histoire de France, de philosophie concrète (introduction à la Logique), et d’autres choses…

    32 pages en couleur (format A4), pour 4 euros seulement : procurez-le vous d’urgence !
    Vous pouvez le faire en ligne ici ou par exemple, à Paris, à la Librairie française.

    Sommaire :

    • Vie de la revue : un premier colloque réussi !

    • Mémento sur l’identité ethnique de la France – Philippe Gérauld

    • La franc-maçonnerie – Alain Pascal

    • Immigration : enjeux et réalités (suite) – Thibaut de Chassey

    • Saint Hilaire – Edouard de Bazelaire

    • Introduction à la logique – E-H le Bouteiller

    • Entretien : Karl Van Der Eyken

    • Le Krak des chevaliers – Pauline de Vençay

    • Problèmes de documentation antimaçonnique (le cas Albert Pike) – Frédéric Chermont

    • Recensions

    • Poésie

  • Les derniers rois possibles ?

    La période 1830-1848 suscite un regain d'intérêt. Cependant, les réactions qu'elle suscite continuent d'être contrastées.

    Revue de quelques ouvrages.

    L'attitude de Charles X en juillet 1830 provoque ahurissement et malaise : par quelle aberration ce prince, moins sot qu'il est de bon ton de le prétendre, se jeta-t-il dans l'affaire des ordonnances quand lui manquait l'appui d'une armée dont les troupes assuraient la conquête algérienne ? Comment déclencha-t-il une révolution que toutes les factions s'entendaient à éviter, tant le spectre de 93 hantait les esprits ? Comment se laissa-t-il persuader d'abdiquer alors que rien n'était perdu ?

    Incompréhension

    L'incompréhension perdure, et le sentiment que le roi en avait assez d'une couronne trop lourde, d'un royaume qu'il ne comprenait plus... Seul ou presque, il détermina l'accomplissement d'un désastre que personne n'appelait de ses voeux. Car, à l'évidence, la stupeur, l'inquiétude, le désarroi l'emportèrent de beaucoup, cet été-là, sur la satisfaction de voir tomber la branche aînée des Bourbons. La fabrication du mythe des Trois Glorieuses vint après, justification a posteriori d'un mouvement improvisé qui n'aurait jamais dû aboutir. Quant au déroulement exact de ces 27, 28 et 29 juillet, il est, aujourd'hui, totalement oublié, sinon des spécialistes. C'est le mérite du livre de Michel Bernard Cartron, Juillet 1830, la deuxième révolution française, d'en rappeler le déroulement exact, en partant du début de cette année qui s'annonçait paisible et ordinaire, puis l'enchaînement invraisemblable, la montée en puissance, typique d'une émeute populaire récupérée par des oppositions qui n'avaient rien vu venir.

    Or, personne, parmi ces opposants, ne voulait revivre les excès révolutionnaires dont la république paraissait synonyme. Cela amena le consensus autour de Louis-Philippe, unique recours susceptible de canaliser les violences. Cela fait du duc d'Orléans non l'agent de la révolution mais son contraire, évidence que la gauche, pour l'avoir comprise, ne pardonna pas au roi des Français, tandis que les légitimistes, faute de l'avoir comprise, en faisaient un factieux usurpateur. Ce rejet des deux bords habite le récit circonstancié, appuyé sur les témoignages des contemporains, de Michel Bernard Cartron. La monarchie de juillet n'en vint jamais à bout. Et c'est dommage.

    Les dernières biographies de Louis-Philippe ont, certes, marqué un progrès dans la connaissance du prince et du roi, sans lui rendre justice. Guy Antonetti, auteur d'une somme monumentale qui fait autorité, ne l'aime pas. L'Anglais Munro Price, s'il apprécie l'oeuvre, veut tout réduire à une adaptation française du modèle britannique et tient Madame Adélaïde pour la tête pensante qui dictait ses décisions à son frère, ce qui se révèle exagéré. Manquait à cette galerie un portrait qui ne fut pas à charge, ni coupé des réalités françaises et de passions encore brûlantes.

    Talent et justice

    Arnaud Teyssier, auquel l'on doit déjà une très brillante étude, Les Enfants de Louis-Philippe et la France (Pygmalion), le brosse avec autant de sérieux que d'aisance, de talent que de justice. Le duc d'Orléans qu'il peint dans ces pages est, certes, le fils de Philippe Égalité, et le biographe souligne combien le malheureux prince en souffrit, lui qui aimait son père, ne comprenait pas la faiblesse qui l'avait conduit à voter la mort de Louis XVI, et se sentait responsable de son exécution, pour avoir suivi Dumouriez, mais il tient surtout d'autres ascendants, plus talentueux, plus vertueux, qui lui avaient transmis intelligence, amour du travail, goût de la fidélité conjugale et de la paternité. Les auteurs légitimistes ont voulu voir dans le prince qui regagna en 1816 le Palais Royal en compagnie de Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, nièce de Marie-Antoinette, exhibant sa splendide progéniture face à la déshérence de la branche aînée, un fourbe hypocrite jouant la comédie, faisant la chattemite, conspirant par en dessous pour refaire sa fortune et s'emparer du pouvoir. À l'étude des faits, à travers les écrits intimes de Louis-Philippe, d'abondance utilisés, ce vilain personnage ne tient pas. Le duc d'Orléans est ce qu'il est, en toute sincérité, c'est cela qui lui sera reproché, comme un refus de commettre les mêmes erreurs que ses cousins. Quand il « ramasse la couronne », ainsi qu'il le dit, ce n'est pas l'aboutissement d'une longue tactique, mais la décision, impromptue, de saisir l'occasion, moins par esprit de revanche que par conscience aiguë du bien de la France, et des désastres où elle se précipite s'il n'y pallie. Le sacrifice lui coûta davantage qu'on le prétend.

    Arnaud Teyssier analyse, comprend, admire souvent, sans s'aveugler sur les limites des possibilités laissées au roi des Français. Pourtant, dix-huit années, louvoyant entre les extrêmes, Louis-Philippe maintiendra la paix civile, oeuvrera à la prospérité générale, et parviendra même à conserver à la France sa place sur l'échiquier international. Bilan digne de respect, mais obstinément refusé par la postérité : cette solidité de reconstructeur prudent, habile, aimant manquait de clinquant …

    Curieusement, Gabriel de Broglie, qui dresse lui aussi, dans une étude serrée de la Monarchie de Juillet, un inventaire impressionnant des réussites du règne, conclut pourtant à la non viabilité du projet. Selon lui, l'expérience Orléans correspondait à ce qu'il eût fallu faire en 1789 et qui eût tout sauvé ; la tentative serait venue trop tard en 1814 ; en 1830, elle était dépassée, vouée à l'échec final, ne serait-ce qu'en raison de l'âge de Louis-Philippe qui, à cinquante-sept ans, n'était plus en phase avec les jeunes générations. La mort tragique du Prince Royal interdit cet ultime recours. La tentative était « anachronique ». L'on n'est pas forcé, à la lecture de ce passionnant ouvrage, de partager ce point de vue pessimiste, et de conclure la cause perdue d'avance.

    Tout était possible

    En abordant tour à tour étude des événements, caractère du roi et des siens, mentalités du personnel politique, forces en présence, opinion, presse, jeunesse, écrivains, artistes, paysannerie et monde ouvrier, en mettant en évidence les efforts accomplis pour se rallier ces diverses composantes de la société française, M. de Broglie donne plutôt l'impression, sans doute fondée, que tout était possible et que rarement chances plus réelles s'offrirent à la France de s'épargner les périls de ses errances politiques successives... Tel quel, le livre, véritable précis de la période, est une réhabilitation argumentée, appuyée sur les témoins contemporains, de l'oeuvre et de la personnalité d'un souverain qui ne mérite pas les caricatures qui le poursuivent. Caricatures qui, au demeurant, n'ont pas épargné la branche aînée et continuent de prospérer. La biographie que Laure Hillerin consacre à la duchesse de Berry, l'oiseau rebelle des Bourbons, en est un bon exemple. C'est une mode appréciée de la presse féminine de relire les destins royaux à l'aune des façons d'être actuelles. Après Marie-Antoinette annonciatrice de Lady Di de Sofia Coppola, voici Marie-Caroline de Bourbon-Siciles vivant ses rêves, ses fantaisies, ses caprices et sa sexualité quitte à choquer toute l'Europe bien-pensante, en précurseur des libertés de la femme... Il faut hélas admettre que la petite personne se prête mieux à cette interprétation que sa grand-tante. Marie-Caroline possédait un caractère fantasque et capricieux qu'il ne faut pas imputer aux manières de la cour napolitaine, malgré ses extravagances, mais à son tempérament. Ses façons d'enfant gâtée, tolérables tant qu'elles furent imputables à la prime jeunesse, devinrent moins supportables quand le veuvage et les responsabilités, trop précoces, l'obligèrent à assumer ses responsabilités de mère de l'héritier du trône. Le malheur de la duchesse de Berry, et, partant, celui de ses partisans, fut d'avoir voulu incarner la légitimité royale, ce qui était son droit, sans accepter les rudes contraintes du rôle.

    Sans délicatesse

    Laure Hillerin, qui n'a pas les délicatesses ordinaires des biographes de la princesse, ni leurs pudeurs, n'hésite pas à lui attribuer, avant la malencontreuse naissance de Blaye, deux autres grossesses indésirables, dont elle ne précise pas comment elles s'achevèrent... Veuve à vingt-et-un ans, Caroline était certes excusable de n'avoir pas renoncé à plaire mais il y a, dans les petits calculs entourant ses amourettes, un aspect peu flatteur qui corrobore le mot féroce prêté à Chateaubriand : « Comment voulez-vous que je vous dise de qui est l'enfant de Madame la duchesse de Berry ?! Elle-même ne le sait pas ! » Qu'il n'était pas du prince Lucchesi Palli, c'est un secret de Polichinelle, que la biographe entretient habilement, avant de proposer le nom d'un père putatif. Ces histoires d'alcôve, qui se termineront le plus bourgeoisement du monde par le remariage italien et les enfants qui en naîtront, éclipsent, dans ce récit, la dimension dynastique, politique, de la question. Or, c'est ce qui importe, avec l'affreux discrédit jeté sur la Cause, et sur Henri V. Des fidèles, idéalistes, se firent tuer pour cela, qui dépasse, et de si loin, les velléités d'indépendance d'une petite femme pleine d'allant et de courage, mais qui ne sut pas s'élever à la hauteur du personnage qu'elle avait voulu endosser. Il y a, dans ce cocufiage des purs et des meilleurs, si lourdement souligné ici, un côté sordide difficile à pardonner...

    Anne Bernet L’Action française 2000 Du 2 au 15 juin 2011

    - Michel Bernard Cartron : Juillet 1830, la deuxième révolution française, Artena, 385 p., 29 €.

    - Arnaud Teyssier : Louis-Philippe, Perrin, 450 p., 23 €.

    - Gabriel de Broglie : La Monarchie de Juillet, Fayard, 450 p., 26 €.

    - Laure Hillerin : La Duchesse de Berry, Flammarion, 540 p., 25 €.