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anti-national - Page 300

  • Christian Estrosi condamné en appel pour injure publique contre Philippe Vardon

    Le maire de Nice Christian Estrosi (LR) a été condamné mardi par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence à verser 2000 euros de dommages et intérêts au candidat du Rassemblement national à la mairie, Philippe Vardon, a indiqué la Cour d’appel.

    (…) Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1286371-christian-estrosi-condamne-en-appel-pour-injure-publique-contre-philippe-vardon

  • Islam : oui, Macron est bien « complice de la confusion collective »

    Islam : oui, Macron est bien « complice de la confusion collective »

    De Bernard Antony :

    Ce lundi matin, Emmanuel Macron rencontrait à l’Élysée les représentants du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), cet organisme jadis créé à l’initiative (malheureuse) de Nicolas Sarkozy.

    Feu le cardinal Lustiger exprima alors sur ce fait une juste réprobation, regrettant que ce dernier ait ainsi fait de l’islam en France une sorte de « religion d’État ».

    Ce n’est en effet que par la reconnaissance de l’État que l’islam en France existe en tant que religion !

    Or, combien de fois faudra-t-il répéter qu’ils se trompent lourdement, les laïques qui fondamentalement ne voient l’islam que comme un phénomène religieux somme toute très semblable au catholicisme en particulier et au christianisme en général,  dont les églises s’appelleraient mosquées, les curés imans, et dont la bible s’appellerait Coran ?

    Cela, alors que l’islam est avant tout une « orthopraxie », c’est-à-dire une pratique de vie conforme au modèle du prophète Mahomet, et non une « orthodoxie », c’est-à-dire d’abord une doctrine théologique juste.

    Emmanuel Macron affirme préférer parler de laïcité que d’islam pour n’être pas « complice d’une espèce de confusion collective ».

    En termes chrétiens, cela se traduirait par une affirmation de volonté de ne pas mélanger ce qui relève de l’État et ce qui relève de la religion (« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! »). Et donc, en termes laïques, de ne demander aux musulmans que de respecter les lois de la République.

    Mais c’est là qu’est l’erreur et même une macro-erreur !

    Car l’islam est une gouvernance sociale totalitaire, depuis le gouvernement de Médine par le prophète Mahomet, à la fois chef politique, chef de guerre, chef religieux, chef des mœurs.

    Sa constitution fondamentale, régissant tous les ordres, est la charia, c’est-à-dire la loi tirée, pour tous les aspects de la vie, du Coran et des Hadîths, les actes et les paroles du prophète.

    Emmanuel Macron hélas s’inscrit totalement dans la confusion collective en croyant que l’on peut établir dans l’islam la distinction entre le religieux et la politique, entre ce que l’on appelle en terme chrétien « le spirituel » et « le temporel ».

    Ce serait là vouloir un islam sans la charia !

    Mais sans la charia, l’islam ne serait plus l’islam ou deviendrait un autre islam. Et dans ce cas, il n’y aurait certes plus, et très heureusement, « d’islamisme » !

    Nous avons été heureux de lire sous la plume de Rémi Brague, grand historien et philosophe des religions, grand scientifique de l’islam, « qu’entre l’islamisme et l’islam, il y a différences de degrés, non pas de nature ».

    C’est ce que nous écrivions en 2006 dans notre livre « L’islam sans complaisance ». C’est ce que nous n’avons cessé de répéter au long des années. Quant au recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ancien président du CFCM, aujourd’hui comme si souvent, reçu à l’Élysée, qui prétend défendre un islam non politique, n’écrivait-il pas :

    « L’islam est à la fois une religion, une communauté, une loi et une civilisation. (…) Ne sont pas seulement musulmans ceux qui pratiquent les cinq piliers de l’islam, mais tous ceux qui appartiennent à cet ensemble identitaire ».

    Ainsi la France selon M. Dalil Boubakeur doit-elle accueillir et intégrer un ensemble qui est à la fois religion, communauté, loi et civilisation !

    Mais cet ensemble, selon lui, serait étranger à toute dimension politique !

    Bon courage à monsieur Macron qui veut d’un islam non communautariste !

    https://www.lesalonbeige.fr/islam-oui-macron-est-bien-complice-de-la-confusion-collective/

  • Laurent Obertone : "Le drame [de l'attentat à la préfecture de Paris] aura encore lieu"

  • Les représailles de Macron contre un journal de La Réunion

    En visite sur l’île de La Réunion, Emmanuel Macron a fait l’objet d’une Une acerbe du JIR (Journal de l’île de La Réunion) qui titrait « Pour l’instant, c’est du vent ». Réponse immédiate : le quotidien régional a été mis à l’écart d’un déplacement du président. Nouvel exemple du rapport contrarié du pouvoir à la liberté de la presse…

    Le 24 octobre, le JIR publiait une Une mordante concernant la visite présidentielle dans le département d’outre-mer [1] :


    La réaction de l’équipe présidentielle ne s’est pas faite attendre : suite à la publication de cette Une, l’Élysée a mis à l’écart le quotidien d’un déplacement organisé dans le quartier des Camélias à Saint-Denis. Le quotidien ne s’est pas démonté pour autant. Dans le numéro du 25 octobre, il publie une page blanche à propos de la visite présidentielle :

    Lire la suite

  • Laurent Obertone : « Les jeunes musulmans sont bien plus radicaux que ne l’étaient leurs aînés »

    http://www.fdesouche.com/1285499-laurent-obertone-les-jeunes-musulmans-sont-bien-plus-radicaux-que-ne-letaient-leurs-aines

  • Une guerre de conquête, à peine voilée…

    Tout pour « la voilée et son fils », Rien pour les victimes de ceux qui partagent la même idéologie qu’elle…
    Julien Odoul, président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, avait demandé à ce qu’une femme parmi le public, dans cette enceinte retire son voile…
     Et c’est le scandale du siècle, lourdement médiatisé !
    Et pourtant cela aurait été si simple de le faire (ou à défaut de quitter la salle) ; sous la Présidence de l’Assemblée Nationale de Laurent Fabius un prêtre et une religieuse n’avaient-ils pas dû respectivement retirer leur croix et leur voile pour pouvoir s’asseoir dans l’hémicycle !
    Mais cette jeune femme n’a pas voulu obtempérer aux injonctions du Président du Groupe, d’où le tohu-bohu qui en a résulté avec indignations et pleurs d’enfant.
    Apparemment, comme l’a fait judicieusement remarquer l’écrivaine, journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazaoui : « Cette femme (la maman voilée) préfère faire pleurer son enfant qu’enlever son voile, garder son voile est plus important pour elle que les larmes de son enfant ».
    Par ailleurs des photos grossies montrent le sourire béat de la donzelle au moment de l’esclandre, enfin passons…
    L’affaire aurait pu en rester là, mais que nenni : une première plainte contre le vilain monsieur a été déposée auprès du parquet de Dijon afin de réclamer des poursuites pour « des violences commises en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère racial » ; rien que cela !
    Mais pour bien enfoncer le clou une deuxième plainte doit également être activée auprès de la justice pour « provocation publique à la haine raciale par des élus ».
    L’avocate de la plaignante ayant déclaré : « Ce n’est pas qu’une question de laïcité mais de racisme… (en effet) Ma cliente a été humiliée, son image a été diffusée partout, elle est très marquée et son fils voit un psychologue » ; et depuis cet esclandre, Fatima E., la victime a confié avoir « peur de tout, j’ai des frissons et je tremble. Sincèrement ils ont détruit ma vie ».
    Un certain nombre de remarques s’imposent à ce stade :
    Aurait-elle eu peur des foudres de son mari, pour insoumission, si elle avait retiré son voile ?
    Alors que de nombreuses femmes luttent, dans le monde musulman, pour s’émanciper de ce marqueur identitaire de déni d’égalité et de défi à la fraternité, en risquant leur vie…
    « Quand je vois un voile, s’écrie Zined El Razaoui, je ne peux pas m’empêcher de penser aux iraniennes qui s’immolent pour pouvoir enlever cette prison, aux afghanes qui se font tirer dessus si elles ne le portent pas, aux jeunes filles dans les banlieues françaises ».
    Les pleurnicheries d’un gamin à cause d’un voile non retiré par sa mère valent apparemment plus, médiatiquement parlant, qu’à titre d’exemple, la détresse des enfants du couple de policiers égorgés par des islamistes adorateurs du Coran et de la sunna, comme elle !
    Là encore Zined El Razaoui est extrêmement pertinente quand elle proclame : « Je pense aux orphelins des attentats de la préfecture de police de Paris dont personne ne parle, qu’on a complètement évincé du débat pour parler d’un gamin avec une histoire de voile et de victimisation ».
    Je veux rappeler à tous ceux qui se réfugient derrière l’expression miraculeuse du « Pas d’amalgame » qu’il est temps de prendre officiellement position pour dénoncer les atrocités commises au nom d’un islam, soit disant radical, et s’en dissocient définitivement.
    Si l’Islam, après ses crimes atroces et lâches sur des innocents depuis des années (remontons au 5 juillet 1962 à Oran) en vient à mettre le feu en Europe et que nous nous trouvions face à face comme l’a dit un précédent ministre de l’intérieur, ne croyons surtout pas qu’il y aura des modérés pour nous venir en aide.
    Alors, les musulmans de France montreront le vrai visage de l’Islam.
    Patrick VERRO – VPF Ile de France
    source

  • Main arrachée pendant les gilets jaunes : le parquet général de Bordeaux relance l’affaire

    Le parquet de Bordeaux avait classé sans suite la plainte de ce jeune Bayonnais, qui a perdu une main dans une manifestation à Bordeaux. L’affaire est relancée

    Le parquet général de Bordeaux ordonne une information judiciaire pour « mutilation volontaire », dans le cas d’Antoine Boudinet. Ce jeune homme originaire de Bayonne, avait eu la main droite arrachée, le 8 décembre 2018, en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Bordeaux.

    En cause: les grenades lacrymogènes GLI F4. Dans un premier temps, le parquet de Bordeaux avait classé sans suite la plainte d’Antoine Boudinet. Le procureur général Vincent Lesclous balaie cette décision et relance l’affaire.

    Sud Ouest

    https://www.tvlibertes.com/actus/main-arrachee-pendant-les-gilets-jaunes-le-parquet-general-de-bordeaux-relance-laffaire

  • Michel Maffesoli : « Nos politiques sont élus par 10 % de la population, d’où les soulèvements ! »

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    À l’occasion de la sortie de son livre La Faillite des élites et de l’anniversaire du mouvement des gilets jaunes, grand entretien avec le sociologue . À écouter pour prendre du recul, comprendre les révoltes mais aussi discerner l’avènement d’un nouveau monde.

    https://www.bvoltaire.fr/michel-maffesoli-nos-politiques-sont-elus-par-10-de-la-population-dou-les-soulevements/

  • Ils vont tuer le nucléaire français


    « La France fabriquera des t-shirts pendant que la Chine produira des voitures électriques » (Laurent Alexandre).
    Si la France avait depuis 25 ans ne serait-ce que gardé au même niveau son industrie, il y aurait aujourd’hui entre 1,5 et 2 millions d’emplois de plus en France et notre balance commerciale serait excédentaire.
    Nous étions les champions mondiaux dans l’aviation (Airbus l’est resté), les TGV, le nucléaire. Imprégnés de l’idéologie écologiste rétrograde et réactionnaire hostile à tout ce qui est vitesse et nucléaire, les gouvernements socialistes successifs ont abandonné l’industrie, la vérolant par une nuée de normes souvent irréfléchies, ou vendant ses meilleurs morceaux, comme les turbine Alsthom passées sous contrôle américain, ou encore en laissant partir ses meilleurs ingénieurs, comme ceux d’Areva, en Chine qui est maintenant à la pointe du nucléaire mondial.
    C’est ce domaine que l’un de ses meilleurs spécialistes défend dans cette interview réalisée par Le Point, où il dit qu’il est encore temps de sauver le nucléaire, seul espoir authentique et sûr d’une décarbonisation de l’atmosphère, ce que le GIEC reconnaît dans son dernier rapport de 2018.
    Il n’y a pas de ministre de l’industrie en France.
    C’est une secrétaire d’État qui en est chargée.
    Sciences Po-ENA comme il se doit, dont l’expérience professionnelle se limite aux voitures et stations de ski !
    Aucune formation scientifique, comme son patron Bruno Le Maire.
    Yves Bréchet, ingénieur, a été Haut commissaire au nucléaire jusqu’en 2018, membre de l’Académie des sciences et du Conseil scientifique de Framatome.
    Sa retraite le libère de son obligation de secret professionnel et défense, et ce qu’il dit est pour le moins surprenant.
    L’Imprécateur 27 octobre 2019

    Le Point : Nouveau dépassement de budget de 1,5 milliard d’euros pour l’EPR de Flamanville, arrêt du projet Astrid…
    Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le nucléaire en France.
    La filière est-elle en mauvaise passe ?
    Yves Bréchet : En France, le nucléaire a des difficultés, c’est vrai.
    Mais connaissez-vous une filière industrielle qui n’en aurait pas quand son principal client, l’Etat, ne sait pas ou n’ose plus dire ce qu’il veut et que l’on s’évertue à rendre le nucléaire honteux ?
    Dans les médias, on parle ainsi de manière obsessionnelle des déboires du nucléaire, on tresse des lauriers à ses concurrents énergétiques et on accumule des contrevérités sur les déchets, sans jamais se soucier de vérifier ces informations.
    Je ne connais pas beaucoup de filières industrielles qui pourraient survivre à ça.
    Dès qu’un chat se coince la queue dans la porte d’une centrale, c’est un accident nucléaire !
    Il ne s’agit pas de dire que tout va bien.
    Aujourd’hui, l’industrie a du mal à se remettre en marche après vingt ans (une génération !) sans avoir eu de grands projets.
    Ce n’est pas la même chose d’entretenir un parc nucléaire et d’en construire un nouveau.
    Dans les années 1970, l’industrie nucléaire construisait cinq centrales par an.
    Quand on parle aux vétérans, on se rend compte qu’à l’époque aussi, les débuts étaient compliqués. Mais l’Etat savait ce qu’il voulait.
    On était alors capable de mobiliser des capacités industrielles de haute valeur pour une mission qui était claire et durable.
    Le Point : C’est ce qui explique pourquoi la Chine est capable de construire des EPR alors que nous accumulons les difficultés ?
    Yves Bréchet : Les deux EPR de Taishan, construits en partenariat avec la France, ont eu des surcoûts de 50 %, liés à l’augmentation du prix de la main-d’œuvre chinoise.
    Mais les surcoûts des EPR en Europe, comme à Flamanville, n’ont rien à voir avec cela.
    Ils sont dus à une accumulation de bourdes.
    Dans le premier projet de Flamanville, il y avait par exemple 17 largeurs de porte différentes.
    Vous imaginez ça chez Ikea ?
    Quand vous n’avez plus construit de chantier depuis vingt ans, il faut réapprendre.
    Ces déboires sont la conséquence de la perte de compétences industrielles.
    Le nucléaire n’est que la partie émergée de l’iceberg.
    Nous avons complètement détruit notre industrie depuis trente ans.
    Dans les ministères, ils ont ainsi oublié que fabriquer des choses ce n’est pas juste concevoir des applis pour votre iPhone.
    Mais la situation pour le nucléaire n’est pas désespérée si on en prend conscience !
    Et, pour cela, il faut une ligne de conduite claire avec des réglementations qui ne changent pas tous les six mois au fil de la construction, ainsi qu’une vision sur plusieurs années.
    Le Point : Que pensez-vous de la lettre envoyée au président d’EDF par le gouvernement, qui évoque la construction de six EPR ?
    Yves Bréchet : Si c’est vrai, c’est une lueur d’espoir – et un courage politique.
    On ne peut avoir une industrie fiable et rentable que si elle a une perspective et qu’on standardise les nouvelles centrales.
    Mais j’attends de voir les actes suivre les discours, car j’ai l’habitude de voir des manœuvres de jésuite autour du nucléaire…
    Le Point : Sommes-nous passés d’un pays capable de grands projets industriels à une vision à court terme ?
    Yves Bréchet : Nous assistons à la lente dégradation de l’Etat stratège.
    La capacité de l’Etat à mener une vision à long terme se délite, alors qu’en même temps il bavarde de plus en plus.
    Bien sûr, l’Etat ne peut pas être stratège en tout.
    A titre personnel, cela ne me dérange pas que les avions fassent des vols privés.
    Mais l’énergie, comme la santé, ce n’est pas n’importe quoi.
    L’énergie nécessite de se projeter dans trente ans, car il n’y a pas de retour sur investissement immédiat.
    Nous sommes par exemple dans un pays où 90 % de l’électricité (nucléaire + hydraulique) dépend des turbines, et on vend ces turbines conçues par Alstom à une entreprise américaine, General Electric.
    En apprenant cela, l’ingénieur et le citoyen que je suis tombe de sa chaise.
    On a longtemps reproché à l’Etat français de s’appuyer sur des élites techniques (Polytechnique) et administratives (l’Ena).
    Mais songez que, de 1947 à 1975, Louis Armand, père de la SNCF et d’Euratom, donnait un cours fabuleux sur les technologies de l’industrie française à l’Ena.
    Ces élites avaient au moins conscience des compétences qui leur manquaient !
    Inutile de préciser que tout cela a disparu.
    Robert Dautray, qui a travaillé sur la bombe H, me confiait que, quand on sortait du corps des Mines, c’était un honneur d’aller d’abord dans les mines.
    On n’aurait pas confié des missions de conseil à ces élites avant qu’elles n’aient fait leurs armes sur des sujets concrets.
    Aujourd’hui, des jeunes gens frais émoulus donnent des conseils dans des domaines qu’ils ne connaissent pas, essentiellement pour remplir leur carnet d’adresses.
    Je le sais, car je suis un pur produit du système.
    La génération qui a construit le parc nucléaire français a aussi élaboré le TGV ou la filière aéronautique.
    Elle savait qu’il fallait reconstruire le pays et assurer sa souveraineté à la suite des chocs pétroliers, là où nos élites actuelles n’ont plus qu’à construire leur carrière.
    Le Point : Aucun membre du gouvernement ne trouve-t-il grâce à vos yeux ?
    Yves Bréchet : Agnès Buzyn est l’une des rares ministres compétentes et courageuses.
    Il faut la mettre sous cloche pour la préserver !
    Sinon, si vous cherchez une réflexion un peu construite sur l’industrie chez les politiques, il faut aller voir Jean-Pierre Chevènement.
    C’est quand même inquiétant que, dans un pays comme la France, ce soit un octogénaire qui ait la vision la plus claire sur l’énergie.
    Et je précise que je ne suis pas politiquement proche de lui.
    Le Point : Pourtant, avec le réchauffement climatique, il y a urgence…
    Yves Bréchet : L’urgence climatique n’autorise pas les effets de manches.
    Et nous sommes en plus dans une guerre économique qui a succédé à la guerre froide.
    Dans cette configuration, on a plus que jamais besoin d’un Etat stratège.
    La problématique est de décarboner notre énergie.
    Mais, aujourd’hui, on s’évertue à décarboner une électricité déjà décarbonée !
    Remplacer le nucléaire décarboné par les énergies renouvelables ne réduit en rien le dioxyde de carbone.
    L’Allemagne avait 20 % de nucléaire, mais a décidé d’en sortir, rouvrant ainsi ses usines à charbon, sans parler des milliards par an que coûte cette transition énergétique.
    Vous pensez que la France peut se permettre d’investir 1 200 milliards d’euros dans un parc de production éolien, avec des turbines à gaz pour pallier les absences de vent quinze jours par an ?
    Tout ça sans aucune diminution des gaz à effet de serre ?
    C’est autant d’argent qui n’ira pas dans la rénovation du bâtiment et dans l’électrification des transports.
    Mais plutôt que de se demander : « Qu’est-ce qu’on peut faire d’efficace ? », on se demande : « Qu’est-ce qu’on peut annoncer ? »
     Les énergies renouvelables locales font sens.
    Mais les mettre sur le réseau électrique, c’est beaucoup plus compliqué.
    Il faut pour cela des investissements massifs dans la recherche sur le stockage.
    Au lieu de cela, on subventionne des panneaux photovoltaïques importés de Chine…
    Le Point : Les coûts de l’éolien ne sont-ils pas aujourd’hui moins élevés que ceux du nucléaire ?
    Yves Bréchet : L’EPR coûte cher et nécessite des délais.
    A supposer qu’il coûte 13 milliards – ce qui est bien trop cher –, il faut cependant avoir conscience qu’il va durer soixante ans.
    Il produira 600 millions de mégawatt/heures et rapportera près de 60 milliards d’euros.
    Non seulement nous sommes myopes en ne voyant plus le long terme, mais nous avons aussi des verres déformants.
    Le prix au pied de l’éolienne est certes légèrement moins élevé que celui du nucléaire, mais les éoliennes auront une durée de vie deux à trois fois plus courte et fonctionnent un tiers du temps, ce qui multiplie le prix par cinq ou six.
    Et je ne vous parle pas des problèmes de stabilité du réseau.
    Le Point : Regrettez-vous l’abandon du projet Astrid, prototype de réacteur de quatrième génération ?
    Yves Bréchet : Le nucléaire est une énergie qui consomme une matière inutile, l’uranium, et qui, en plus, la consomme mal.
    Il crée ainsi des déchets à longue durée de vie dont le plus problématique est le plutonium (90 % des déchets à vie longue).
    L’uranium appauvri laisse 300 000 tonnes de déchets qui ne sont pas nocifs, mais inutiles.
    L’idée des réacteurs à neutrons rapides, dont Astrid devait être le démonstrateur, c’est de transformer le plutonium et l’uranium appauvri en combustible : on multiplie par 500 les réserves uranifères et on divise par 10 les déchets à longue durée de vie.
    C’est la technologie industrielle la plus mature pour fermer le cycle, c’est-à-dire aboutir à un recyclage complet des matières.
    Arrêter Astrid, c’est nous priver de la souveraineté en termes de ressources.
    Ce n’est pas un hasard si de grandes nations comme la Chine, mais aussi Bill Gates, financent d’importants travaux de recherche sur ces réacteurs à neutrons rapides.
    En France, c’est un summum d’hypocrisie, car on nous dit que les études papier vont continuer et qu’un jour on saura faire, comme par magie.
    Mais les gens qui prennent ces décisions n’ont pas la moindre idée de ce qu’est une industrie !
    Ce n’est pas le même métier que de faire des fusions-acquisitions dans une banque, si vous voyez ce que je veux dire…
    Le Point : Comment expliquez-vous les incompréhensions sur le nucléaire ?
    Selon un récent sondage BVA, 69 % des Français pensent que le nucléaire participe à la production de gaz à effet de serre.
    Yves Bréchet : Le nucléaire rejette 200 fois moins de dioxyde de carbone que le charbon, soit 100 fois moins que le gaz et autant que l’éolien.
    Même le Giec a rappelé, dans son rapport de 2018, qu’on ne fera pas l’économie du nucléaire.
    Par ailleurs, on sait parfaitement démanteler des centrales en fin de vie : plus de 40 d’entre elles ont été rendues « au vert » dans le monde.
    Si on n’arrive pas à achever le démantèlement de celle de Brennilis, c’est pour des raisons d’obstruction juridique !
    On sait aussi parfaitement gérer les déchets nucléaires par vitrification puis entreposage géologique profond en sous-sol argileux.
    Et pourtant, on nous répète des désinformations ad nauseam, selon le principe d’Herriot qui explique qu’un mensonge qui a longtemps servi devient une vérité.
    Ce qui est choquant, ce ne sont pas tant les contrevérités propagées par les associations antinucléaires et véhiculées par les médias que le fait que l’Etat s’en désintéresse.
    Après un tel sondage, le gouvernement aurait dû réagir pour rappeler que le nucléaire ne contribue pas au réchauffement climatique.
    Mais nos responsables préfèrent acheter la paix dans les dîners mondains plutôt que de remplir leur devoir d’information.
    Dans une démocratie, le vrai poison est le mensonge toléré et, dans le cas du nucléaire, c’est presque un mensonge instrumentalisé.
    Le Point : Est-ce un problème d’éducation scientifique ?
    Les journalistes, comme les politiques, ne brillent pas forcément dans cette matière…
    Yves Bréchet : Un journaliste scientifique comme Sylvestre Huet, qui est l’honneur de votre profession, n’est à ma connaissance pas un scientifique de formation.
    Ce n’est pas une question de formation, mais de temps passé à comprendre.
    Si la pratique de la science est un métier, la rationalité scientifique, elle, relève du bien commun. Je ne suis pas un adepte d’une scientocratie, c’est-à-dire de l’idée que les scientifiques prennent toutes les décisions.
    En revanche, il faut apprendre à distinguer ce que l’on sait de ce que l’on croit, ne pas confondre le fait d’être concerné et d’être compétent.
    Nous sommes dans une période où la science est omniprésente, mais où les obscurantistes ne se sont jamais fait autant entendre.
    Le nucléaire n’est que le révélateur d’un mal du siècle : la disqualification des experts.
    Il témoigne par ailleurs du mépris qu’on peut avoir pour les citoyens tout en faisant mine de les écouter.
    En Suède, ils ont ainsi organisé un vrai débat citoyen sur le sujet, et le responsable de la gestion des déchets n’a pas hésité à discuter avec la population très régulièrement, et toujours avec des groupes inférieurs à 20 personnes.
    Comme remède, il faut développer une éducation au raisonnement qui commence dès l’école primaire, reconnaître que la connaissance scientifique est un bien commun essentiel, prendre le temps de parler avec les citoyens, et pas uniquement avec ceux qui confisquent leur parole en s’autoproclamant « représentatifs et non gouvernementaux ».
    Le Point : Mais que répondez-vous à ceux qui disent que le nucléaire civil est dangereux ?
    Yves Bréchet : Par kilowattheure produit, le nucléaire tue 1 700 fois moins que le charbon, 350 fois moins que le pétrole et 4 moins que le solaire ou l’éolien, si l’on compte les chutes lors de la pose et de l’entretien.
    Une centrale n’explosera pas comme une bombe.
    Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas un secteur intrinsèquement dangereux.
    Chaque accident – Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima – a conduit au développement de nouvelles mesures de sûreté.
    J’aimerais qu’on puisse en dire autant de toutes les industries dangereuses.
    Le nucléaire est très contrôlé, avec en France une Autorité de sûreté nucléaire qui compte un millier de personnes, totalement indépendantes – vous pouvez demander à EDF.
    Mais je pense surtout que les citoyens devraient aller visiter les centrales, et que ce soit les gens qui y travaillent qui les accueillent et non pas des communicants.
    Nos concitoyens verraient des grands professionnels fournissant une électricité deux fois moins chère qu’en Allemagne avec une stabilité d’approvisionnement inégalée, alors même qu’on les traîne dans la boue.
    Et ils réaliseront qu’on a là un fleuron industriel, qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur, loin des manœuvres électorales qui le prennent comme victime expiatoire.

    https://www.minurne.org/billets/21879

  • Alain Duhamel invoque Montaigne dans sa propagande pour Macron…

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    Lorsque Alain Duhamel ouvre le robinet d’eau tiède de ses commentaires sur l’actualité, on hésite entre le respect que suscite le ton et l’irritation provoquée par la vacuité du propos. Duhamel ne dit jamais rien, mais il le dit bien. Il est si convenable, si rassurant et tellement en phase avec la bourgeoisie qui a voté Macron par crainte du populaire et frayeur de voir ses économies menacées. Il est tellement réconfortant de voir nos médiocres sentiments étroitement égoïstes emballés proprement dans du papier de soie culturel. Faire partie de la France de Montaigne qui vote Macron est quand même plus reluisant que de voter Marine Le Pen avec la France populiste de Houellebecq, comme le dit si élégamment ce bon monsieur Duhamel avec son analyse si délicatement saupoudrée de références culturelles. Sauf que c’est tout, à part une analyse. C’est un message de publicité subliminale macronien qui tend d’abord à suggérer que le duel du second tour pour 2022 est déjà connu et que le vainqueur ne l’est pas moins. Le commentateur institutionnel explique pourquoi puis souligne que, quand même, il y a un risque qu’il ne faut pas négliger. Et c’est bien ce « mol oreiller du doute » qui est la seule chose qu’il emprunte à Montaigne, pour distiller une petite peur, un léger tremblement, appuyés sur un sondage. L’élection de la présidente du Rassemblement national n’est pas probable, mais elle est possible. Or, 57 % des Français pensent qu’elle serait une menace pour les libertés, 58 % un danger pour l’économie, 60 % pour la paix civile et 64 % un péril pour l’euro. Celle qui est « challenger naturelle de Macron », malgré « ses limites personnelles cruellement exhibées lors du débat entre les deux tours », ne doit donc pas être élue… L’onctuosité pleine d’autosatisfaction de l’oracle a délivré sa prophétie aux fidèles : ne soyez pas des particules élémentaires, retrouvez la France humaniste et sereine. Macron sera réélu grâce à vous.

    Une véritable analyse aurait dû s’interroger sur les questions du sondage plutôt que de se contenter d’en aligner les réponses. Qu’en est-il donc des menaces sur les libertés ? Nos libertés ne sont-elles pas déjà en capilotade, Macron régnant ? La statue de Michel de Montaigne, qui fut Maire de Bordeaux, est à deux pas de la Sorbonne. L’université Montaigne de Bordeaux vient de céder aux pressions et menaces. Elle a annulé la conférence que devait y donner Sylviane Agacinsky, philosophe opposée à la PMA pour les femmes seules ou vivant en duos, et à la GPA. Des « collectifs étudiants » estimaient inacceptable que l’on puisse débattre des droits des homosexuels. Si ces « étudiants » avaient lu Le Meilleur des mondes d’Huxley, ils auraient compris la pertinence du sujet abordé : « la reproductibilité technique de l’être humain ». Ils auraient peut-être vu le lien établi dans cette dictature douce, imaginée par Huxley, entre la fabrication des bébés et l’intolérance, l’effacement des libertés avec la complicité des esclaves heureux. Que des étudiants puissent exercer une censure par la menace sans que l’Université, l’État, la France entière s’en émeuvent est un signe que nos libertés sont déjà piétinées. À la Sorbonne, c’est une formation sur la radicalisation, et notamment ses signaux faibles, qui a été supprimée, cette fois pour ne pas « stigmatiser » les musulmans. Dans les deux cas, des communautarismes, d’ailleurs contradictoires, ont contraint le plus haut lieu de la pensée libre dans « la patrie des droits de l’homme » à une « soumission » déshonorante. Et la France ne serait pas celle de Houellebecq ? Il y aurait encore de la place pour Montaigne ? Quand la Justice permet à un amuseur public, un « animatueur » audiovisuel, plus ou moins déguisé en journaliste-chroniqueur, de comparer Marine Le Pen à un étron tandis que Zemmour est condamné pour avoir eu le courage de désigner une menace mortelle pour notre pays, nos libertés ne sont-elles pas déjà laminées ? Quand les gilets jaunes sont matraqués, éborgnés, mutilés sur ordre tandis que les pompiers et policiers sont l’objet de traquenards dans certains quartiers, sans la moindre interpellation des agresseurs, la première de nos libertés, la sûreté, selon cet autre Bordelais, Montesquieu, n’est-elle pas exilée du pays ? Et c’est la défaite de Macron qui serait un danger pour la paix civile ?

    L’Histoire est tragique. Il faut que la droite, quel que soit son candidat, ose le dire et affronter cette réalité. C’est ce qu’avait fait Fillon en disant que la France était en faillite. Duhamel, c’est le « soma » du livre d’Aldous Huxley, un produit destiné à nous libérer du réel pour mieux nous y soumettre.

    Christian Vanneste

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