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anti-national - Page 827

  • « I-Media » spécial Bobards d’Or: avec Jean-Yves Le Gallou

  • Cukierman: la lutte contre l'antisémitisme et l'antisionisme doit être une "cause nationale"

    Antisémitisme à l', antisionisme à l': le du Crif Roger Cukierman a appelé mardi soir François Hollande à mobiliser la France contre ces deux fléaux en en faisant "une cause nationale".
    "Il faut attaquer très tôt la propagation de la haine", a expliqué Roger Cukierman lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.

    "On ne naît pas antisémite, on le devient, par bêtise, par ignorance, ou par préjugé"
    "Faites-en une cause nationale !", a-t-il imploré François Hollande, en appelant à un rassemblement, le 19 mars à Paris,

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  • Mis en examen pour avoir dénoncé les arrestations arbitraires

    Chers amis,

    Vous aviez été nombreux, à l'automne dernier, à vous mobiliser pour soutenir le Salon Beige attaqué sur plusieurs fronts judiciaires et médiatiques.

    Pendant plusieurs mois, nos adversaires nous ont laissé en paix.

    Naturellement, nous n'escomptions pas que cette paix serait durable et nous en avons profité pour organiser notre résistance et notre riposte. J'aurai l'occasion, prochainement, de vous tenir informé sur ce point car les choses progressent mieux encore que je ne l'espérais.

    En attendant, c'est la justice qui a repris l'initiative.

    Mardi 4 mars, j'étais, en effet, convoqué au Tribunal de grande instance de Paris, avec mon avocat Me Triomphe, où j'ai reçu une notification de ma mise en examen pour diffamation à propos de ce post.

    Est-il besoin de préciser que j'assume entièrement la responsabilité de la publication de ce photo-montage humoristique et que je persiste et signe dans mon refus résolu à approuver les arrestations et autres procédures arbitraires qui ont fleuri l'année dernière ?

    J'espère bien que ce procès pourra être une tribune pour protester contre les méthodes iniques de la police politique de Manuel Valls.

    En attendant, je compte sur vos prières. Avec votre soutien, nos adversaires comprendront peut-être enfin que, décidément, NOUS NE LACHERONS RIEN, JAMAIS !

    Guillaume de Thieulloy

    Le Salon Beige

  • Les francs-maçons à la manœuvre

    Piqués au vif par certaines attaques, soucieux de défendre leurs amis et leurs idées, les francs-maçons repartent à l'offensive. De leurs réseaux élyséens à leurs fiefs ministériels, voici comment ils s'activent en coulisse, dans la campagne des municipales comme sur la laïcité et la fin de vie.
    Cela a commencé en mars 2013 par la présence de quelques militants d'extrême droite agitant des drapeaux rue Cadet, devant le siège parisien du Grand Orient de France (GODF), la plus importante obédience maçonnique française, forte de 52.000 membres. L'opération s'est reproduite le 24 mai avec une manifestation plus démonstrative d'opposants à la franc-maçonnerie, tentant de bloquer les accès. Aucun dégât n'a été constaté, mais le grand maître d'alors, José Gulino, craignant de futurs débordements, s'est plaint auprès du ministère de l'Intérieur de l'absence de mesure de protection du bâtiment, dont les portes de verre donnent directement sur la rue.
    Depuis, les incidents se sont multipliés. Aux cris de «Francs-maçons en prison! Dictature maçonnique», des activistes sont revenus en décembre rue Cadet huer la présence de la garde des Sceaux Christiane Taubira, ­accueillie comme conférencière dans le grand temple du GODF. Des «arbres de la laïcité» ont été arrachés à Angers, Bordeaux et dans deux villes de l'Essonne (Boussy-Saint-Antoine et Epinay-sous-Sénart) au nom d'un mouvement Combattre la franc-maçonnerie. Des tags antimaçonniques ont été peints à Toulouse et près des temples, comme à la mi-janvier devant la porte du temple de la rue Ségalier, à ­Bordeaux et début février, face au siège ­parisien du GODF. Lors de la manifestation Jour de colère, le dimanche 26 janvier, d'autres slogans anti-maçonniques ont été proférés.
    Même s'il ne s'agit que d'actes marginaux, attribués à des groupuscules d'ultras, cette détérioration du climat politique inquiète les francs-maçons. «Ces résurgences du passé sont malsaines», estime Michel Meley, le président du Droit humain (DH), la grande obédience mixte française. «La parole extrémiste s'est désinhibée. L'antimaçonnisme se réveille. Il nous oblige à réagir», renchérit Catherine Jeannin-Naltet, la grande maîtresse de la Grande Loge féminine de France (GLFF), la première obédience féminine hexagonale.
    L'antimaçonnisme semble se réveiller
    Voilà donc les 150.000 francs-maçons français bousculés, et, pour la plupart, prêts à reprendre l'offensive. D'abord, pour défendre des «valeurs républicaines» qu'ils estiment aujourd'hui menacées. Et aussi pour jouer de leur influence, via leurs contacts et leurs réseaux, partout où ils le peuvent. «Gémissons, gémissons, mais agissons!» a lancé Marc Henry, le grand maître de la Grande Loge de France (GLDF), dans une vidéo postée en janvier sur YouTube après l'affaire Dieudonné. D'ordinaire très prudent et neutre politiquement, ce dignitaire s'est dit choqué par d'autres propos, tels ceux du maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var) regrettant, en décembre, que les pompiers soient intervenus trop tôt pour circonscrire un incendie dans un camp de Roms. Marc Henry redoute que les futurs résultats des élections municipales et européennes ne soient pas «ceux de la démocratie à laquelle nous aspirons».
    Signe de l'urgence, après une participation éparse à une manifestation contre le racisme fin novembre, les responsables des neuf principales obédiences françaises - à l'exception de la Grande Loge nationale française (GLNF), purement spiritualiste - se sont réunis discrètement le 3 janvier pour fédérer leurs positions, notamment sur l'antiracisme et la laïcité. «Vu la montée des extrêmes, nous voulons faire des propositions concrètes d'ici à la fin 2014», confie un des participants. L'heure du sursaut a sonné. Le temps des grandes manœuvres est arrivé.
    Une multiplication d'obédiences dissidentes
    N'en déplaise aux théoriciens du complot, la franc-maçonnerie française était, jusqu'à ces derniers mois, aussi divisée qu'assoupie. La GLNF, plutôt classée à droite, a connu, depuis 2009, une grave crise interne. Affichant ses dérives, elle a perdu environ la moitié de ses 43.000 membres, avant de retrouver un certain calme sous la houlette d'un nouveau grand maître, Jean-Pierre Servel. Des obédiences dissidentes se sont multipliées, morcelant encore davantage un paysage maçonnique déjà émietté. Au point de susciter le constat amer de trois anciens dignitaires : Alain Bauer, Michel Barat et Roger Dachez ont fustigé «la guerre des ­obédiences» dans un pamphlet paru cet automne et titré Les Promesses de l'aube (Dervy). «Tout a été déconstruit par la culture des ego et la pulsion du cordon plus large, plus doré, plus frangé», écrivaient-ils, regrettant aussi que «la richesse du débat» ait «virtuellement disparu» des loges, les obédiences produisant «une eau tiède au mieux, rien au pire».
    La charge était rude, mais pas totalement infondée. Si les frères en maçonnerie savent étendre leurs réseaux dans un certain nombre de fiefs, au sein des ministères ou de grandes entreprises publiques, leur magistère intellectuel s'est dilué au fil du temps. «D'autres clubs et laboratoires d'idées sont apparus ces dernières ­années et nous concurrencent directement sur le terrain des idées, que ce soit sur la laïcité ou la ­liberté», explique ainsi un gradé du GODF, assez critique.
    Le réveil récent des francs-maçons français s'est opéré en deux temps. En mai 2012, le GODF, traditionnellement orienté à gauche, a vu d'un bon œil la victoire de François Hollande et l'arrivée de frères au gouvernement, qu'il s'agisse de Manuel Valls, qui a fréquenté les loges durant huit ans, de Jean-Yves Le Drian, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier ou Jérôme Cahuzac - ce dernier étant finalement suspendu du GODF après le mensonge avoué sur son compte bancaire à l'étranger. De plus, la charte de la laïcité et les projets d'enseignement de «morale laïque» mis en avant par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, qui n'est pas initié, ont séduit les frères du GODF.
    Une offensive liée à la détérioration du climat
    Promu en septembre 2012 pour un court mandat d'un an, le grand maître José Gulino, un socialiste du Pas-de-Calais, ne cachait pas sa volonté de peser sur le gouvernement et le Parlement. Le GODF a aussi repris fin 2012 le contrôle de la Fraternelle parlementaire (Frapar), en faisant élire l'un des siens, le député socialiste du Nord Christian Bataille à la tête de cette amicale des francs-maçons de l'Assemblée nationale et du Sénat. Celle-ci compte plus de 400 membres, dont 150 élus, soit 15 % du total des parlementaires. Christian Bataille sait s'y prendre pour pousser ses pions : il a déjà présidé la Frapar et il professe une foi de charbonnier dans les valeurs maçonniques. Celles-ci le conduisent à se transformer en avocat de causes aussi controversées que la lutte contre les langues régionales, au nom du jacobinisme, et en faveur de l'exploration des gaz de schiste, au nom de la science.
    Cette première offensive liée au retour de la gauche au pouvoir a produit quelques résultats, que ce soit pour promouvoir le mariage pour tous, défendre les réformes fiscales ou contrer la récupération du thème de la laïcité par l'extrême droite. Cependant, l'atmosphère politique s'est dégradée tout au long de l'année 2013. La crise économique a accentué les fractures. Les oppositions au gouvernement se sont cristallisées, via les cohortes de la Manif pour tous, l'émergence du Printemps français, la rébellion des Bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal de petits patrons et les manifestations pour défendre la famille. La radicalisation de certains groupes, attisée par la fermeté des autorités, a provoqué des dérapages.
    Christiane Taubira est devenue une icône
    Les francs-maçons font partie des cibles, ainsi que les ministres dont ils se sentent proches. Les insultes racistes à l'encontre de Christiane Taubira ont, par exemple, suscité une vague de soutien. «Assez, c'est assez! Nous ne pouvons plus taire notre inquiétude face à l'augmentation et à la banalisation de propos racistes», a protesté la GLFF mi-novembre. La garde des Sceaux a été invitée à plancher le 17 décembre au siège du GODF sur le thème «Crise des valeurs de la République: analyse et perspectives». Devant une salle conquise, la ministre de la Justice, qui n'est pas initiée, a exposé ses vues. «Depuis, elle est considérée comme une véritable icône, courageuse et carrément intouchable», s'amuse un des frères présents ce soir-là. «Elle est en phase avec nous, et nous avec elle», ajoute Philippe Guglielmi, ancien grand maître, patron de la fédération du PS de Seine-Saint-Denis, proche de Claude Bartolone. Prolongeant le discours de Christiane Taubira, l'actuel grand maître du GODF, Daniel Keller, un énarque chef d'entreprise de 54 ans, a appelé ses 1 200 loges à débattre de manière active sur cette «crise des valeurs» dans le but de transmettre au plus tôt les conclusions de leurs travaux aux pouvoirs publics. «Il a décidé de remettre les loges au travail. C'est une très bonne chose», se réjouit Gérard Contremoulin, un vétéran du GODF, très engagé à gauche.
    Signe de sa proximité avec la majorité, le Cercle Ramadier, qui réunit quelque 1 200 élus francs-maçons de gauche, sous la houlette de l'ancien ministre socialiste Jean Le Garrec, a de son côté organisé le 18 novembre un colloque avec les grands maîtres de quatre obédiences maçonniques au sein même des locaux de l'Assemblée nationale. Thème de la soirée : «Comment combattre les extrêmes droites ?» Ce sujet a été décliné dans les antennes régionales du Cercle Ramadier, notamment en Provence-Alpes-Côte-d'Azur fin novembre, en présence de Loïc Gachon, maire socialiste de Vitrolles.
    Il est vrai que la campagne des municipales renforce l'inquiétude des édiles locaux et des frères. Du coup, les francs-maçons se positionnent, de Paris à Marseille pour soutenir les candidats «républicains» qui leur conviennent. L'appui des réseaux maçonniques est ainsi acquis à quelques frères élus, bien implantés localement, de François Rebsamen, à Dijon, à Gérard Collomb, à Lyon. Mais ailleurs, nul ne peut prédire qui, du côté de l'UMP, du centre ou du PS, voire des Verts ou du Front de gauche, va réellement bénéficier de cet activisme maçonnique.
    Un grand maître reçu jusqu'à l'Elysée
    De manière plus officielle, Daniel Keller a profité de son intronisation comme grand maître du GODF, début septembre, pour être reçu au plus haut niveau dans les palais de la République. Réputé de gauche, sans être encarté au PS comme nombre de ses prédécesseurs, Daniel Keller joue la carte du renouveau. «N'étant guère connu, il était normal qu'il aille se présenter, explique un de ses amis. Il leur dit simplement ce qu'il pense, et qu'il n'a aucune envie d'être une courroie de transmission du pouvoir de gauche.» Il n'empêche. Le tapis rouge a été déroulé au patron de l'obédience la plus engagée sur le terrain sociétal et politique. Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, très à l'aise dans les milieux maçonniques, a invité Daniel Keller dans son hôtel de Lassay, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui fut naguère initié, a fait de même en son hôtel de ville. Manuel Valls a ensuite convié à déjeuner une brochette de grands maîtres, dont celui du GODF, place Beauvau, le 28 novembre. Selon L'Express, le rendez-vous a été concocté avec l'appui direct d'Alain Bauer, ancien grand maître du GODF, ex-conseiller officieux de Nicolas Sarkozy et ami de longue date de Manuel Valls. Au menu de ce déjeuner : laïcité, immigration, prisons, sécurité.
    Critiqué par certains frères de gauche pour sa politique d'expulsion des Roms, le ministre de l'Intérieur s'est expliqué sans détour. Il a, depuis lors, vu sa cote remonter dans les loges grâce à sa position dans l'affaire Dieudonné. «J'étais en phase avec la circulaire de Valls interdisant ses spectacles, et sa validation par le Conseil d'Etat. Il y a un moment où il faut sanctionner fermement les propos antisémites», martèle Daniel Keller. Le ministre de l'Intérieur a même consacré, le 30 janvier, une séance spéciale de vœux aux obédiences.
    La première obédience veut faire des propositions moins timorées
    Daniel Keller a aussi été reçu successivement à l'Elysée par François Hollande, le 5 décembre, et à Matignon par Jean-Marc Ayrault, le 20 décembre. Deux honneurs auxquels peu de dignitaires religieux ont eu droit, pas même ses derniers prédécesseurs au GODF. Au-delà des courtoisies, ce retour en grâce marque un souhait de soutien mutuel entre le pouvoir actuel et les francs-maçons les plus militants. «Nous partageons des préoccupations communes sur la crise, qui a déboussolé les valeurs de la République, confie Daniel Keller. A nous de faire des suggestions pour les renouveler de manière moins timorée, en cessant de nous cacher derrière notre petit doigt.»
    La reconquête s'organise sur plusieurs fronts. Le GODF veut, par exemple, souffler aux responsables politiques des idées concrètes sur la citoyenneté européenne, afin de renouer avec l'idéal des pères de l'Europe. Daniel Keller en a parlé longuement avec François Hollande lors de leur entrevue. Les 14 000 sœurs de la GLFF sont, de leur côté, très remontées pour protéger la loi sur l'avortement, récemment amendée, au grand dam de certains milieux catholiques. «S'il le faut, nous irons encore manifester pour défendre les droits des femmes», explique Catherine Jeannin-Naltet. Les obédiences les plus «libérales» sont également prêtes à se mobiliser sur la future loi sur la «fin de vie», dont le président de la République a parlé lors de sa conférence de presse du 14 janvier. C'est un des engagements les plus anciens des francs-maçons. Ils sont bien décidés à faire valoir leurs idées, mûries ces derniers mois, en faveur d'une euthanasie maîtrisée.
    Mais leur bataille principale reste celle de la laïcité. Le GODF réclame toujours la constitutionnalisation de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Promise par le candidat François Hollande lors de sa venue rue Cadet, en novembre 2011, cette sanctuarisation n'est guère d'actualité. Si le pouvoir exécutif mettait ce changement constitutionnel à l'ordre du jour, il manquerait une majorité des trois cinquièmes des deux chambres du Parlement réunies en Congrès pour l'adopter. De plus, le texte devrait préserver l'exception concordataire des départements de l'est de la France, ce qui contrarierait in fine bon nombre de francs-maçons. Un nœud gordien difficile à trancher.
    En réalité, le GODF semble avoir compris mezzo voce qu'il ne fallait rien espérer de concret dans ce domaine avant longtemps. A défaut, plusieurs représentants d'obédiences ont été auditionnés en décembre par le sénateur centriste de l'Eure Hervé Maurey, en charge d'un rapport sur le financement des lieux de culte par les collectivités locales. «Nous avons répété qu'il ne pouvait y avoir d'argent public dans ce domaine», précise Michel Meley. La question des financements indirects des mosquées, via des prêts quasi gracieux de terrains consentis par les villes, fait toujours grincer des dents chez les frères. Et elle constitue, avec le Front national en embuscade sur le sujet, une source de possibles polémiques à la veille des municipales…
    Contre une modification de la loi prohibant les signes religieux ostentatoire à l'école
    Pour les francs-maçons, le combat en faveur de la laïcité ne s'arrête pas là. La récente publication par les services du Premier ministre d'un rapport d'experts évoquant la possibilité d'une autorisation du port du voile à l'école a remis le feu aux poudres. Plusieurs dignitaires francs-maçons sont immédiatement montés au créneau pour dire à Matignon et à l'Elysée qu'il ne fallait pas modifier la loi de 2004 prohibant les signes religieux ostentatoires à l'école. «Jean-Marc Ayrault m'a rassuré sur ce point, me confirmant qu'il ne toucherait pas à cette loi», explique Daniel Keller. En revanche, les décisions contradictoires des tribunaux administratifs sur l'affaire dite de la crèche Baby-Loup, annulant puis validant le licenciement d'une employée portant le voile, suscite le souhait d'une intervention du législateur. Et le flou juridique entourant le voile porté par des parents accompagnateurs lors de sorties scolaires renforce cette nécessité aux yeux de certains frères.
    Ancien grand maître du GODF, Jean-Michel Quillardet, défenseur des grands principes laïcs au sein de son Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires, est de ceux-là: «Il faudrait qu'une nouvelle loi étende l'interdiction de port de signes religieux ostentatoires de 2004 aux établissements de la petite enfance exerçant un service public et aux accompagnants», plaide cet avocat. Cela permettrait, selon lui, d'éviter d'autres contentieux Baby-Loup. «Je crains que la gauche soit trop frileuse en matière de défense de la laïcité. Il faudra tenir bon», renchérit Daniel Keller.
    Le GODF peut compter sur ses amis de la Fraternelle parlementaire, présidée par Christian Bataille. «À titre personnel, je pense que nous devrions légiférer sur la laïcité à l'école», avance pour sa part le député du Nord. Mais ce dernier n'ignore pas que certains de ses collègues socialistes, plus sensibles aux sirènes communautaristes, hésiteront à franchir le pas. Et il devra composer avec les différentes sensibilités maçonniques représentées au sein de sa fraternelle, qui ne sont pas toutes sur la ligne laïque «pure et dure» du GODF.
    Des francs-maçons ont créé un think tank
    Réunir des frères sur des positions communes, en vue de peser dans les prochaines bagarres législatives, n'est, en effet, pas une mince affaire. Outre les rencontres régulières des grands maîtres des principales obédiences et le rôle actif de certaines fraternelles, d'autres cénacles s'y emploient. Et les initiatives en ce sens fleurissent depuis quelques mois. Regroupant près de 2000 maçons de tous horizons, le club Dialogue & Démocratie française (D & DF), initié par Pierre Chastanier, un médecin retraité, et Patrice Hernu, fils de l'ancien ministre socialiste de la Défense, continue par exemple de solliciter des personnalités politiques. «Nous avons notamment alerté les parlementaires sur le ras-le-bol fiscal et nous avons fait des propositions sur la fiscalité et la réorganisation des collectivités territoriales», explique Marc Fraysse, le nouveau président de D & DF, un ancien député gaulliste de Lyon, membre de la Grande Loge de France. Dernier invité en date du club, début février: Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel. Bernard Cazeneuve, ministre en charge du Budget, et Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, sont également attendus. Soucieux d'élargir leur cercle d'influence, le tandem des fondateurs de DDF a aussi créé une curieuse confrérie élitiste multi-obédientielle, appelée CIU, destinée à nouer un dialogue discret avec des personnalités religieuses.
    Enfin, des anciens dirigeants de la Grande Loge de France (GLDF) et de quatre autres obédiences ont créé en mars 2013 ce qu'ils appellent «le premier think tank maçonnique», intitulé Franc-maçonnerie & société (FM & S). Objectif : fournir des idées neuves aux décideurs. En combattant les solutions extrémistes. «Du fait de leur caractère institutionnel, les obédiences sont un peu frileuses pour élaborer des propositions. En réunissant des maçons de plusieurs sensibilités, nous sommes plus libres de le faire. Et nous n'avons pas honte de nous montrer au grand jour», explique Jean-Michel Dardour, le président de FM & S, ancien grand maître adjoint de la GLDF.
    Le think tank compte déjà quelque 400 membres, dont une majorité de maçons. Mais aussi des personnalités de la société civile, qui ne sont pas toutes initiées, comme le journaliste Alexandre Adler, le théologien Claude Geffré, l'essayiste Jean-Claude Guillebaud, le président d'honneur du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Richard Prasquier, ou le scientifique Joël de Rosnay. Le premier sujet traité - éthique et médias - a donné lieu à d'intenses échanges avec des «profanes», journalistes et professionnels de la communication. Les suggestions du think tank, notamment sur la création d'une haute autorité de déontologie ou sur l'éducation des jeunes aux médias, ont été présentées à David Kessler, conseiller culture et communication de François Hollande. «Nous les avons envoyées également à tous les parlementaires, avec un très bon accueil», constate Bernard Ollagnier, un des animateurs de ce réseau. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a rebondi quelques mois plus tard en ouvrant un site web sur l'éducation aux médias. En 2014, le think tank a décidé de plancher sur l'éthique économique et, lui aussi, sur la laïcité. Avec la volonté de rédiger au plus vite un «guide pratique du vivre ensemble» destiné aux élus, parlementaires, enseignants et parents. Les frères espèrent bien réimposer leurs vues!
    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • L'État, sciemment, n'assure plus la sécurité de ses citoyens

    Laurent Obertone, auteur de La France orange mécanique, paru en janvier 2013, décrit dans Figarovox :

    "Le succès de la France Orange mécanique, paru en janvier 2013, n'y a rien changé. 200 viols, 2000 agressions, 13.000 vols, en France, tous les jours, selon les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance. Ces chiffres se sont aggravés depuis, pendant que nos médias et nos politiques s'interrogeaient gravement sur le mariage pour tous, sur le genre, sur l'affaire Gayet, sur les viols commis... en Inde.

    Personne ne semble se préoccuper du délitement de la cohésion sociale, de l'ultraviolence impunie, et surtout de l'indifférence réservée aux victimes. Pire que le mépris.

    [...] Résultat: 100.000 peines de prison non-effectuées chaque année. La seule solution, purement idéologique: vider les prisons. Aménager les peines. Autant dire insulter les victimes et décider de ne plus appliquer la loi. L'État, sciemment, n'assure plus la sécurité de ses citoyens. Le plus sacré de ses devoirs. Complices, les médias font croire que Valls, chef de la police, peut lutter contre l'insécurité, quand Taubira, qui a le mérite de ne faire aucun mystère de son idéologie, est réellement aux manettes, puisque c'est la justice le problème, non la police. Assistez donc aux audiences: jamais une infraction, même aggravée, n'est punie par la moitié de ce que prévoit le Code pénal. Quand aux condamnés, ceux qui effectuent ne serait-ce que la moitié de leur peine sont des oiseaux rares.

    Les prisons? Les détenus ont souvent accès à Internet, à des téléphones, à des produits illégaux. Au nom des droits de l'Homme, on ne les fouille plus, on les laisse jouer à la console ou regarder la télévision en permanence, on les autorise à forniquer lors des parloirs (ce qui a notamment permis le viol d'un enfant de quatre ans par son prisonnier de beau-père, «à l'initiative de sa mère», en février 2010). Alors qu'on ne manque jamais d'argent pour arroser les associations d'aide aux détenus, les pharaoniques projets de réinsertion ou de prisons «ouvertes», on laisse les surveillants aux prises avec un milieu carcéral archi-surpeuplé, épouvantable de vétusté et de violence.

    Et on continue de tendre le micro aux dignitaires de la culture de l'excuse (en général sociologues, «experts», hauts-fonctionnaires ou magistrats abonnés aux médias), pour qu'à grands coups de jargon et d'illusions, ils rament toujours plus loin dans l'absurde. Toujours plus loin de la réalité.

    Les gens ne sont pas aveugles: ils n'ont plus confiance en la justice, en les médias, ils se méfient de Taubira et de ses «experts», ils se prononcent massivement pour l'application rigoureuse de la loi, contre le laxisme et le multiculturalisme. Ils le font dans les sondages, puisque sur ces thèmes fondamentaux, c'est le seul endroit où on leur demande jamais leur avis. [...] Face au mépris, face aux menaces, face aux injures, face aux diversions, face à la négation de leur réalité, de leur volonté, de leur souveraineté, il reste aux victimes et aux honnêtes citoyens quelque chose d'incontrôlable, quelque chose qui peut tout engendrer aussi bien que tout détruire, quelque chose qu'il serait bon de prendre au sérieux et de devancer. Cette chose s'appelle la colère."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les Français financent les innombrables recours des clandestins

    Un article paru dans Nice Provence Info s’émeut du tsunami du nombre de demandes d’aides juridictionnelles par les clandestins, sous lesquelles croulent les tribunaux administratifs, et particulièrement celui de Nice proche de la frontière italienne, au détriment forcément des affaires courantes.

    Lors d’une audience qui s’est tenue fin janvier, la Présidente de ce Tribunal a déclaré que le contentieux des étrangers, en hausse constante, représentait 41 % de l’ensemble des contentieux sur Nice, allant même jusqu’à parler de « croissance exponentielle », d’autant que cette hausse spectaculaire s’ajoute à celle liée au DALO montant elle aussi « en puissance », a t-elle précisé.

    Un rapport de l’IGA (Inspection Générale de l’Administration), titré « L’évolution et la maîtrise des dépenses de contentieux » et mis en ligne à la fin de l’année 2013, indique que les demandes ont augmenté de plus de 25% en 3 ans, et qu’entre 2008 et 2012 les litiges spécifiques aux ressortissants étrangers ont fait doubler les frais des préfectures, passant de 8,5 à 15,6 millions d’euros. Et ce, d’autant plus que ces étrangers peuvent cumuler une dizaine de contentieux les uns à la suite des autres.

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  • Espionnage de la Manif pour tous : la police des polices saisie

    Après les révélations du Figaro sur l'espionnage de La Manif pour tous par une étudiante russe en échange de la promesse de sa naturalisation, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, demande que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) soit saisie d'une enquête sur cette affaire. La place Beauvau explique :

    «Le Figaro rapporte des faits mettant en cause les conditions de déroulement de l'enquête de naturalisation d'une jeune femme russe, conduite par le service de l'information générale du département des Yvelines». «À la demande du ministre, le directeur général de la police nationale saisira l'inspection générale de la police nationale afin de recouper avec la plus grande précision les faits rapportés, qui remontent à septembre 2013». «L'inspection vérifiera les conditions de conduite de l'enquête individuelle de naturalisation".

    Des conclusions seront rendues «dans un délai maximal d'un mois».

    Michel Janva

  • Quand l'Europe souffle sur les braises ukrainiennes

  • Du féminisme au gender

    article d’abord paru sur a-rebours.fr puis dans l’AF2000

    Si l’on considère la distinction classique entre le féminisme universaliste (« la femme est un homme comme les autres ») et le féminisme différentialiste (« la femme est l’avenir de l’homme »), la théorie du genre apparaît clairement comme une proche parente du premier de ces féminismes puisqu’il s’agit de distinguer le sexe biologique d’un prétendu "sexe social" (le terme "genre", décalque de l’anglais gender, servant à désigner ce dernier) dans le but avoué (chez les théoriciens) ou plus ou moins caché (chez les politiques qui adoptent la théorie) de nier la différence des sexes.

    Par scrupule de méthode et aussi pour répondre aux attaques du système politico-médiatique (particulièrement virulentes depuis que des parents d’élèves, catholiques et musulmans notamment, ont manifesté leur hostilité au gender), il apparaît nécessaire de bien établir que la « théorie du genre » peut légitimement être désignée de la sorte, autrement dit que le mot « théorie » rend mieux compte du phénomène que l’expression « études de genre ». Ce faisant, nous justifierons par la même occasion le lien que nous établissons ici entre féminisme universaliste et théorie du genre.

    Qu’est ce qu’une théorie sinon un ensemble d’idées qui, conformément à l’étymologie du mot (qui a notamment signifié « défilé », « procession » en grec), cheminent dans la même direction, convergent vers un même but, forment une chaîne cohérente ? Or, les « études de genre » présentent à l’évidence ces caractéristiques d’unité. Comme le reconnaît le magazine de référence Sciences Humaines dans un article récent consacré au sujet, il s’agit essentiellement du passage dans le champ des sciences humaines d’un certain nombre de questionnements (et aussi de conclusions !) issus de milieux militants : « Le concept de gender est né aux Etats-Unis dans les années 1970 d’une réflexion autour du sexe et des rapports hommes / femmes. Le mouvement féministe, qui a pris de l’ampleur après la révolution sexuelle, cherche à faire entendre sa voix au sein des institutions de recherche. Il s’agit de faire reconnaître un engagement qui se veut de plus en plus une réflexion renouvelée sur le monde. » (Sandrine Teixido et alii, « Les gender studies pour les nul(-le)s », Sciences Humaines, article en ligne). Un rapide survol des principales références des « études de genre » nous révèle d’ailleurs que celles-ci appartiennent presque toutes aux milieux féministes et/ou homosexuels (lesbiens). Une Judith Butler incarne à merveille cette ambiguïté entre militantisme et recherche scientifique.

    Stéphane BLANCHONNET

    La suite dans A Rebours

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  • Le CRIF : directeur de conscience de la République ? (2/2) (archive 2010)

    Ce soir , mardi 4 mars 2014, le président de la République présidera le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) au Pavillon d’Ermenonville à Paris.
    En présence de la quasi-totalité du gouvernement, des chefs de l’opposition (FN exclu), des principaux magistrats et procureurs, des chefs de la police et de la gendarmerie , des principaux dirigeants patronaux et médiatiques. Un évènement politique majeur qui souligne la prétention affirmée du CRIF comme « directeur de conscience de la République ». Une prétention hélas dangereuse pour les libertés, la souveraineté, l’identité, la mémoire et la démocratie françaises.

     


     

    Deuxième partie 

     

    Les libertés, un acquis aujourd’hui menacé

     

    Dans son discours du 3 février 2010, lors du dîner annuel de son organisation, le président Prasquier a tenu des propos qui font froid dans le dos des amoureux de la liberté : « Les juifs sont au cœur des débats où les limites à la liberté d’expression sont sollicitées (…) Internet est un multiplicateur de racisme et d’antisémitisme (…) Nous souhaitons que la politique pénale s’étende au racisme ordinaire sur Internet en faisant connaître les condamnations, en améliorant la surveillance, en s’aidant de ces vigies que sont les associations antiracistes. » En clair, il s’agit d’un appel à la délation, à la répression et à la censure sur Internet. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les premières jurisprudences de censure sur Internet (8) ont été obtenues par une association phare du CRIF, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).

     

    Lors d’un entretien avec le Ministre de la justice Michèle Alliot-Marie (9) Richard Prasquier a même précisé les objectifs de « surveillance » de son organisation : les cibles sont « les forums de discussion, les chats, les emails, les sites web et les blogs ». On a bien lu : « les emails », c’est-à-dire les correspondances privées, ce que seuls les États totalitaires osent envisager.

     

    Il est vrai que dans sa démarche de censure Richard Prasquier avance, toujours dans son exorde du 3 février, un argument qu’il croit de poids : « La liberté d’expression doit se subordonner au respect de la vérité. » Mais qu’est-ce que la vérité ? Dans les pays musulmans (et pas seulement en Iran !) c’est le Coran, en Chine c’est la ligne du parti, en Corée du Nord, c’est la vision du Grand Timonnier. Mais en France, en Europe, c’est tout autre chose : depuis les déclarations des droits des XVIIe et XVIIIe siècles, depuis la Renaissance, depuis la révolution papale des XIe et XIIe siècles et, bien avant, depuis l’Antiquité grecque, est dit vrai ce qui est librement réfutable. Il n’y a pas en matière politique, historique ou scientifique de vérités absolues : il n’y a que des affirmations sans cesse exposées à la libre critique. Dire qu’on censure au préalable ce qui est contraire à la « vérité » c’est s’inscrire à rebours de toute notre culture et de toute notre histoire.

     

    De même l’argument selon lequel il ne s’agirait de censurer les idées « haineuses » ou « odieuses » est dérisoire : ni Staline, ni Mao, ni Castro, ni Kim Il Sung n’ont censuré les idées qu’ils trouvaient sympathiques !

     

    Alors rappelons-nous le merveilleux Article 1 de la grande loi sur la presse de 1881 : « La presse et la librairie sont libres ». Et ne laissons personne aujourd’hui tenter de museler Internet !

     

    On le voit : si les propos de Richard Prasquier devaient être mis en pratique, c’est une formidable régression qui nous menacerait !

     

    La souveraineté, un principe constitutionnel à défendre

     

    Dans son pacte doctrinal le CRIF a un principe fort : le soutien à l’État d’Israël et à son gouvernement, quel qu’il soit. C’est ce qu’il fait avec constance en approuvant actuellement le gouvernement de Benyamin Netanyahu et de son Ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman ; un gouvernement qui partout ailleurs serait qualifié… « d’extrême droite ». Ceci étant, c’est bien la liberté du CRIF que de défendre une telle équipe ; même si cela conduit Esther Benbassa à qualifier le CRIF de « seconde ambassade de ce pays [Israël] en France ».

     

    Notons toutefois qu’aucun gouvernement français, à moins de renoncer à toute souveraineté et à toute indépendance, ne peut partager de telles positions car ce serait aligner notre politique étrangère sur celle d’un État étranger : il se peut, certes, qu’à tel ou tel moment la France et Israël aient des intérêts communs mais cela ne peut évidemment pas être le cas général. Le CRIF a donc vocation à être en permanence insatisfait.

     

    Observons néanmoins que le démantèlement progressif de la politique d’indépendance du général De Gaulle, le retour de la France dans l’OTAN, le rapprochement diplomatique avec Israël, l’hostilité affichée à l’égard de l’Iran et la réduction des moyens humains et budgétaires du Quai d’Orsay vont dans le sens des souhaits du CRIF. Un tel bouleversement ne peut en revanche que choquer ceux qui comme les gaullistes et les souverainistes « se font une certaine idée de la France ».

     

    La République, un concept au contenu perverti

     

    Le CRIF aime à se parer des valeurs républicaines mais par sa démarche il les pervertit. En France la République s’est voulue et se veut toujours « une et indivisible ». Mais le CRIF se situe à l’opposé de Clermont-Tonnerre déclarant, le 24 décembre 1789, à la tribune de la Constituante : « Il faut refuser tout aux juifs comme nation dans le sens de corps constitué et accorder tout aux juifs comme individus ». Mais qu’est donc le CRIF sinon un corps constitué qui cherche à faire prévaloir son point de vue à l’ensemble de la nation ?

     

    D’autant que le CRIF sert désormais de modèle au CRAN (qui prétend fédérer Antillais et Africains sous l’appellation de « Noirs ») et au CFCM (qui organise ses dîners de fin de ramadan comme les dîners du CRIF). Le CFCM et certains milieux musulmans – comme oumah.com – ont d’ailleurs une attitude ambiguë vis-à-vis du CRIF, mélange d’admiration et de jalousie : l’idée étant : « Ce que le CRIF a obtenu, nous devons l’obtenir ! » Un piège d’autant plus délétère pour l’unité française que les positions de politique étrangère des uns et des autres sont radicalement… opposées et que, dans les banlieues ou les quartiers nord de Paris, certains jeunes Arabes se prennent pour des résistants palestiniens pendant que certains jeunes juifs se voient en guerriers d’Israël.

     

    Identité française, la bien curieuse conception du CRIF…

     

    Marc Knobel, « chercheur au CRIF » et « spécialiste de l’extrême droite », a présenté, en janvier 2010, sur le site de l’organisation et à destination des médias, « le sens du dîner du CRIF » ; on y lit ceci : « Les juifs portent l’étendard des valeurs républicaines, haut au cœur, d’une France dont l’identité est plurielle, d’une France qui doit être accueillante et fraternelle. »

     

    Ce mâle propos suscite quelques interrogations :

     

    • Comment concilier la « République une et indivisible » de notre histoire et la « France plurielle » voulue par le CRIF (qui ici se hasarde à prétendre parler au nom de tous les juifs) ?
    • Comment expliquer que la France ait pu avoir une identité et exister – du moins semble-t-il ! – avant le début des vagues migratoires : la vague migratoire européenne de la fin du XIXe siècle, celle du tiers-monde à la fin du XXe ?

     

    De la position officielle de Marc Knobel on retiendra tout de même deux idées forces :

     

    • La France a une identité « plurielle », c’est-à-dire multiethnique et multiculturelle ;
    • La France plurielle doit être accueillante et fraternelle, c’est-à-dire indéfiniment ouverte à l’immigration.

     

    C’est d’ailleurs ce qui explique les prises de position constamment répétées du CRIF en faveur de l’immigration, sa connivence avec les associations « antiracistes » dont il est très proche (LICRA, SOS-Racisme, notamment) et son soutien à la construction de grandes mosquées.

     

    Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, qu’une délégation du CRIF ait fait entendre ses récriminations à Eric Besson, Ministre de l’identité nationale et de l’immigration, lors du débat de 2009/2010 sur l’identité nationale. A cette occasion d’ailleurs, le président du CRIF, Richard Prasquier, a publié dans Le Monde du 17 novembre 2009 une tribune libre sur : « Identité française et Identité juive », tribune d’autant plus éclairante… qu’elle nie purement et simplement l’identité française, ramenée à une vague citoyenneté sans racines.

     

    Laissons la parole au président Prasquier :

     

    « Je tiens à dire deux vérités, avec la plus grande clarté.

    « Premièrement, pour en revenir aux mots de Clermont-Tonnerre, les Français juifs ne sont pas, et ne prétendent pas être, une nation dans la nation. Ils sont français, enfants de Marianne, héritiers des Lumières et de cette patrie des philosophes éclairés et des tolérances équitables qui a fait ce que nous sommes. «

    Deuxièmement, et c’est là le plus difficile sans doute à entendre aujourd’hui, les juifs, par-delà les frontières, sont un peuple ; certes, pas un peuple fondé sur le sang, les gènes ou l’enracinement dans un sol. Ce qu’ils ont en commun est un héritage, symbolique et prégnant, fondé sur une loi morale, des textes et des pratiques, héritage parfois accepté partiellement, mais héritage de choix, forgé par des siècles d’histoire tourmentée, maintenu à travers les dispersions et affirmé malgré les persécutions.(…).

    « Les juifs ont une langue, vénérable et ancienne, qu’ils ont ressuscitée. Et ils ressentent aussi, pour la plupart, la force spirituelle d’un foyer commun vers lequel tournent leurs pensées et leurs tendresses : Israël, État non pas juif, car ouvert à tous ses citoyens, mais État du peuple juif. »

     

    Et le président du CRIF de poursuivre :

     

    « Ce que je voudrais exprimer ici, c’est la force complémentaire de ces deux identités : française et juive. C’est la rencontre de deux universalismes, celui des droits de l’homme et celui des Dix Commandements. »

     

    Mais son universalisme des droits de l’homme est un universalisme sans le peuple. Et c’est ce qui surprend dans le texte du président du CRIF : à aucun moment la notion de «peuple français » n’est mentionnée. Or celle-ci apparaît pourtant comme premier mot du préambule de la Constitution de 1958 : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004. » Et d’ailleurs ce sont « les représentants du peuple français » (10) qui ont proclamé en 1789 la fameuse déclaration. Bref, le peuple français précède l’attachement aux droits de l’homme et il y a quelque contradiction à se réclamer des droits de l’homme en niant, au moins par omission, le peuple français qui leur préexiste. Et, selon l’Article 2 de la Constitution, c’est au peuple français qu’appartient la « souveraineté nationale » ; un « peuple français » qui, selon le général De Gaulle, « vient du fond des âges ». Faut-il rappeler au président Prasquier et à tant d’autres que la France a existé avant 1789 et les Lumières ? Faut-il remémorer que la France et son peuple portent en eux un héritage européen, gallo-romain, chrétien, capétien qu’il n’est légitime ni de nier ni même d’oublier. « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », disait le général De Gaulle.

     

    Le président du CRIF parle aussi de l’hébreu comme d’un élément de l’identité du peuple juif. Il a sans doute raison, mais comment oublier alors la langue française comme élément de l’identité française alors même que l’Article 1 de la constitution en fait : « la langue de la République ? »

     

    En clair, et n’en déplaise aux négationnistes de l’identité française, il y a bien, indépendamment d’affluents historiques divers, une identité française, une identité du peuple français, un socle français, qui ne se réduit pas à l’universalisme des droits de l’homme. Et pour une raison simple : c’est qu’il le précède. Le peuple français n’a pas commencé en 1789.

     

    Et si « Israël est l’Etat du peuple juif », pourquoi la France ne serait-elle pas l’État du peuple français ?

     

    Cela conduit à s’interroger sur la mémoire française.

     

    Mémoire enseignée et mémoire charnelle

     

    Le CRIF, et c’est bien compréhensible, a investi le terrain de la mémoire, en particulier à travers la « Shoah ».

     

    Observons d’abord que le CRIF a joué un rôle déterminant dans la déclaration faite par Jacques Chirac, le 16 juillet 1995 sur le site du Vél’ d’hiv’, une déclaration doublement majeure :

     

    • d’abord parce qu’elle était proprement impensable pour les trois premiers présidents de la Ve République : Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing ; et qu’elle avait été fermement refusée par un François Mitterrand indigné qu’on le sollicite sur ce point. ;
    • ensuite parce que ces paroles revenaient à étendre à la France la culpabilité de l’Allemagne dans la seconde guerre mondiale.

     

    Les conséquences politiques et morales de cette décision sont évidemment considérables.

     

    Une telle décision sert aussi de base aux campagnes du CRIF sur la mémoire :

     

    • à l’occasion des grandes journées commémoratives (libération d’Auschwitz, rafle du Vél’ d’hiv’) ;
    • pour la mise en valeur de sites mémoriels : Drancy, Vél’ d’hiv’, Maison des enfants d’Izieu, Camp des Milles, mémorial de la « Shoah » et, hors de nos frontières, Auschwitz et Yad Vashem ;
    • pour la généralisation des voyages de classe sur les lieux précités, en intervenant auprès du Ministre de l’éducation nationale, des présidents de Conseils régionaux et généraux et des proviseurs.

     

    Encore une fois cela est bien compréhensible. Reste toutefois qu’on ne peut réduire la mémoire française à la mémoire de la « Shoah ». Bien sûr il est légitime d’évoquer le souvenir des 25 000 victimes juives françaises de la déportation (11) Mais à une condition : ne pas nier ou oublier les autres souffrances françaises des deux guerres mondiales : les 1 400 000 de Poilus tombés aux Éparges, à Verdun, sur la Somme, l’Aisne ou aux Dardanelles ; les 120 000 combattants de mai/juin 1940 dont beaucoup moururent héroïquement et pas seulement les Cadets de Saumur ; les dizaines de milliers de morts de la Résistance et ceux des combats de la Libération. Faut-il aussi taire d’autres souffrances : la dizaine de millions de Français jetés sur les routes de l’exode, les 1 500 000 prisonniers de guerre dont 40 000 périrent en Allemagne et les 80 000 victimes civiles des bombardements anglo-américains ? Que de « pupilles de la nation », que de « morts pour la France » selon les documents officiels qui méritent eux aussi d’être honorés ! Ce n’est peut-être plus la mémoire enseignée aujourd’hui ; et pourtant c’est aussi cela, la mémoire charnelle de la France.

     

    Notons d’ailleurs que jusqu’en 1980/1985, tant que la génération qui a connu la guerre était aux affaires politiques ou culturelles, ce sont ces souvenirs-là qui constituaient l’essentiel de l’enseignement de l’histoire comme de la production philatélique, littéraire, documentaire ou cinématographique. Tout simplement peut-être parce que ce sont ces événements-là qui avaient été réellement vécus par le plus grand nombre. Et il est choquant de voir le président du CRIF dénoncer, le 18 juillet 2010, « les confusions de l’après-guerre [qui] provenaient de l’intérêt trop exclusif qu’on portait aux héros de la Résistance », voire parler de « trivialisation ».

     

    Pourtant la mémoire française de la seconde guerre mondiale ce n’est pas seulement la dramatique déportation des Juifs. Et la mémoire française, ce n’est pas seulement l’histoire des deux guerres mondiales, c’est aussi deux siècles de République, le millénaire capétien, quinze siècles depuis le baptême fondateur de Clovis, deux mille ans depuis les combats de Vercingétorix, et quatre millénaires d’histoire européenne.

     

    N’en déplaise au CRIF, la France, si elle veut s’inscrire dans le futur, doit honorer ses héros et ses morts, magnifier ses hauts lieux, retrouver sa longue mémoire et exprimer la fierté de ses origines, et non se complaire dans une culpabilité morbide.

     

    La démocratie : une valeur à respecter

     

    Nul n’a trouvé de meilleure définition de la démocratie que celle-ci : « La démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. »

     

    A cet égard, la Suisse, qui pratique largement le référendum d’initiative populaire, est de loin le pays le plus démocratique d’Europe.

     

    Durant l’automne 2009, les Suisses se sont prononcés à une forte majorité contre l’édification de minarets.

     

    Le CRIF a alors émis de vives protestations, ce qui est pour le moins surprenant :

     

    • le CRIF est une institution juive, d’autant moins concerné par la question des minarets que la tradition des synagogues est plutôt celle de la discrétion ;
    • le CRIF est une institution française dont on voit mal en quoi elle devrait s’ingérer dans les affaires suisses.

     

    Dans cette affaire le CRIF – comme d’autres officines politiquement correctes d’ailleurs – a clairement manqué de respect aux principes de souveraineté et de démocratie. Faut-il rappeler le vieux principe des légistes de Philippe le Bel : « Charbonnier est maître chez soi ». La souveraineté suisse appartient au peuple suisse comme la souveraineté française appartient au peuple français !

     

    Cela étant, les Suisses n’ont pas été seuls à subir des remontrances en 2009 : deux petites démocraties nordiques, la Suède et la Norvège, se sont vu reprocher leurs insuffisances en matière de censure ; et l’ambassadeur de Suède a eu le plus grand mal à expliquer que dans son pays le gouvernement ne contrôlait pas la presse ! Là encore l’éphéméride présentée par Anne Kling est éclairante.

     

    Le pouvoir du CRIF : forfanterie ou réalité ?

     

    Dans une démocratie pluraliste comme la nôtre, le CRIF a bien évidemment le droit de défendre les positions qui sont les siennes. Cela participe du débat. Tout comme en relève la critique que nous en faisons ici :

     

    • intellectuellement, des analyses historiques et philosophiques peu compatibles avec les traditions européennes et françaises et à la cohérence fragile ;
    • politiquement, des prises de position liberticides, incompatibles avec la souveraineté et l’identité françaises et fort éloignées (malgré les bonnes paroles) des principes démocratiques et républicains.

     

    Dans ces conditions, on ne peut qu’être inquiet des déclarations du président du CRIF, le 28 janvier 2010, lors du dîner régional de Lyon. Voici les mots qu’il a prononcés, avec un certain contentement de soi, devant deux ministres, le préfet de région, le recteur d’Académie, le procureur général, le cardinal-archevêque primat des Gaules, le sénateur-maire de Lyon, de nombreux parlementaires et élus et plusieurs consuls généraux : «Nous pouvons être fiers de nous trouver dans un pays où les demandes que nous présentons et les inquiétudes que nous exprimons sont véritablement entendues».

     

    Richard Prasquier se pose ainsi en directeur de conscience de la République. Forfanterie ou réalité ? Au lecteur de se faire une opinion en découvrant la remarquable étude d’Anne Kling.

     

    Jean-Yves Le Gallou, Octobre 2010

     

    Notes :

     

    • (8) D’autres forces militent aussi pour la censure sur Internet, notamment les casinotiers, les sociétés de course et les organismes officiels de jeu, les maisons de disques et les artistes politiquement corrects.
    • (9) Selon le compte-rendu donné par le bulletin électronique du CRIF, en date du 17 novembre 2009, d’un entretien accordé la veille par Madame Alliot-Marie.
    • (10) Première ligne de la Déclaration de 1789.
    • (11) Notamment en réponse à Jean-Pierre Elkabbach.
    • (12) Et des 50 000 juifs étrangers ou apatrides qui furent déportés depuis le territoire français ; soit un ensemble de 75 000 personnes selon le mémorial de Serge Klarsfeld ; 75 000 déportés dont bien peu revinrent en France à l’instar de Simone Veil, née Jacob.

     

    Anne Kling, Le CRIF, un lobby au cœur de la République, Editions Mithra, 294 pages, 18€, à commander. Cliquer ici.

     

    Première partie de la préface : Le CRIF, un lobby qui occupe une place à part. Cliquer ici.

     

    Texte intégral (Pdf) de de la préface par Jean-Yves Le Gallou. Cliquer ici.

    http://www.polemia.com/le-crif-directeur-de-conscience-de-la-republique-22/