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économie et finance - Page 488

  • Révolte des agriculteurs, est ce la faute de l’Europe ?

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)

    Alors que des manifestations importantes d’agriculteurs se sont déroulées en Bretagne, on peut se demander ce que fait Stéphane Le Foll. Il n’a pas obtenu ce qu’il demandait lors du dernier conseil européen des ministres de l’Agriculture. L’Allemagne, qui concurrence fortement l’agriculture française avec ses fermes-usines, s’est opposée aux demandes françaises. Elle veut continuer à prendre des parts de marché à la France en ayant des règles sociales moins sévères.

    http://fr.novopress.info/198394/revolte-agriculteurs-ce-faute-leurope/

  • Nouvelle capitulation européenne, l'accord "EU/US Privacy Shield"

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    L'accord Etats-Unis Union européenne sur la protection des données numériques dit "EU/US Privacy Shield" confirme le fait que sur ces questions très importantes pour l'indépendance européenne, la Commission européenne est plus que jamais soumise à la volonté américaine.
    La commissaire européenne en charge de la justice vient d'annoncer le feu vert donné par le Collège des Commissaires européens à l'accord politique sous ce nom, négocié avec les Etats-Unis afin d'encadrer les transferts de données à caractères personnel entre l'UE et les Etats-Unis.

    Cet accord était attendu impatiemment par la partie américaine pour remplacer le Safe Harbor (mécanisme permettant le transfert de données vers pas moins de 4.000 entreprises y ayant adhéré aux Etats-Unis) invalidé par l'arrêt Schrems rendu par la Cour de Justice de l'Union Européenne le 6 octobre 2015.

    On apprécie à cette occasion les euphémismes: safe harbour pour port de refuge et privacy shieldpour bouclier destiné à protéger les données privées. Il s'agit manifestement de tout le contraire: assurer aux autorités et aux entreprises américaines le droit unilatéral d'accéder aux données européennes, sous le couvert de garanties aléatoires dont les seules institutions américaines assureront le respect.
    Les commissaires européens se félicitent d'avoir conclu un accord solide et plus protecteur des droits des citoyens européens que le Safe Harbor. Mais le projet est déjà fortement critiqué par ceux qui refusent de voir les agences de renseignement américaines pénétrer librement dans les données européennes.

    Les principaux dispositifs sont les suivants:
    · des garanties écrites et détaillées apportées par les Etats-Unis afin d'assurer que l'accès aux données des citoyens européens par les autorités publiques à des fins de sécurité nationale sera limité et contrôlé ;
    · des engagements pris par les entreprises importatrices des données de respecter des obligations rigoureuses sur le traitement des données et le respect des droits des personnes concernées, sous la surveillance du "Départment of Commerce" ;
    · la définition de plusieurs voies de recours pour les citoyens européens tant en Europe qu'aux Etats-Unis avec notamment une voie d'arbitrage possible en dernier recours  ;
    · une clause de révision annuelle permettant de surveiller de près que ce dispositif est correctement mis en place ;
    · des sanctions voire l'exclusion des entreprises importatrices de données du nouveau dispositif pourraient être appliquées à l'encontre des entreprises se trouvant en violation de leurs obligations.

    Un projet de "décision d'adéquation" sera rédigé dans les prochaines semaines par la commissaire européenne et le vice-président Andrus Ansip, projet qui devra ensuite être adopté par le Collège. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont tenus de prendre les actions nécessaires pour mettre en place rapidement ce nouveau dispositif.
    Comme dans le projet de traité transatlantique dit TTIP, dont Privacy Shield est une transposition presque exacte, on constate que ce sont en dernier ressort les entreprises privées américaines qui décideront des mesures qui s'imposeront à leurs homologues européens. En cas de difficultés et de plaintes, ce seront les services américains qui décideront des suites à donner.
    Dans les cas sensibles, c'est-à-dire ceux où l'intrusion des services de renseignements américains sera trop voyante pour passer inaperçue des européens, les dossiers seront transmis à un « médiateur » dont les pouvoirs n'ont pas été précisés. On devine ce que sera le poids de ce médiateur, à supposer qu'il ne soit pas désigné par la seule partie américaine.
    Les agence de protection des données existant dans chacun des pays européen, telles la CNIL en France, ne pourront que « transmettre à Washington les plaintes éventuellement déposées auprès d'elles.
    Le projet « Privacy Shield » est soutenu par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français. La secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker, se félicite pour sa part du projet d'accord, qui « va aider à la croissance de l'économie numérique ».
    On peut se demander si Axelle Lemaire, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, chargée du Numérique, est seulement informée de ce qui se prépare. De toutes façons, comme ni le gouvernement français ni le Parlement n'auront voie au chapitre...

  • Le grand paradoxe de notre industrie de Défense - Programme économique du FN #07

  • Le vent s’essouffle dans l’emploi éolien

    La concentration des acteurs du marché de l’éolien offshore et la sortie d’Areva de ce secteur se confirme, comme le prédisaient les opposants et certains professionnels de la branche.

    Mauvaise nouvelle pour les emplois en France qui vont se concentrer en Allemagne.

    Quand des entreprises sont en avance sur un marché, comme Siemens (plus de 1.000 éoliennes offshore) et le géant danois Vestas, alors ceux qui sont partis trop tard, comme Areva ou Alstom, ne peuvent plus être compétitifs. Il était donc à prévoir que le marché s’adapterait aux règles économiques.

    Le rachat d’Adwen/Gamesa par Siemens n’est pas une bonne nouvelle pour les opposants à l’éolien. Siemens aura les moyens financiers de développer la turbine de 8 mégawatts (MW) de puissance promise dans les appels d’offre français. Le prototype Adwen était toujours à l’étude et Areva / Gamesa n’avait pas les moyens financiers de développer à la fois la turbine de 8 MW, dont le coût de développement est d’environ 100 millions d’euros (M€), et de mettre en place son seul projet éolien offshore « Vikinger ».

    Malheureusement, l’éolien offshore n’apportera presque pas d’emplois en France. Les habitants de la région qui escomptaient du travail peuvent se faire du souci. Il ne faudra pas compter sur les postes locaux de maintenance : c’est l’entreprise allemande Siemens qui en sera responsable. Les Allemands vont d’abord utiliser leurs effectifs, et ils ne formeront des « locaux » à la marge que pour des tâches subalternes. Il n’est en effet pas économiquement pertinent pour une entreprise de former quelques dizaines de personnes éparpillées ici et là. Le personnel doit être transférable, « mutualisable ».

    Par ailleurs, Siemens a déjà ses outils de production et ses fournisseurs pour construire les éoliennes, et ils ne se sentiront pas obligés d’embaucher des Français. Si l’État français demande des garanties d’emplois locaux dans les accords de rachat avec Gamesa / Adwen / Areva, ce sera juste une façade rutilante pour rassurer la population et calmer les esprits.

    C’est affligeant mais, en clair, il n’y a aura pas d’emplois locaux. Les élus avaient été prévenus il y a un an, mais ils ne savaient comment allait se dérouler le scénario. Maintenant, ils savent. L’éolien offshore en France sera allemand, danois, mais pas français.

    Alstom sortira de l’éolien quand cette entreprise aura mené à terme les trois projets offshore français promis, à contrecœur, au gouvernement français par General Electric lors du rachat d’Alstom Power, sauf s’ils trouvent une solution de sortie d’ici là

    Les turbines des six projets français d’éoliennes devaient être de fabrication française (trois projets avec Alstom et trois autres avec Areva). Mais maintenant, adieu la filière éolienne française et les emplois locaux avec la sortie de notre fleuron français Areva.

    En revanche, les nuisances visuelles, le tourisme sacrifié, les dégâts environnementaux, les prix d’électricité en hausse, les populations divisées, et les élus décrédibilisés sont une réalité.

    Et tout ça pour des projets inutiles, ruineux pour les contribuables, et… si peu d’emplois français.

    Michel Gay, 5/02/2016 0

    Source : Contrepoints, le nivellement par le haut

    http://www.polemia.com/le-vent-sessouffle-dans-lemploi-eolien/

  • En Normandie, des agriculteurs pendent une vache sur la permanence d'un député

    Action choc des agriculteurs de la Coordination rurale, à Avranches, jeudi 4 février 2016. Pour inciter un député à agir, des éleveurs ont pendu une vache morte sur sa permanence.
    Face à l’absence de réponse et de solution, deux jours après une première action coup de poing, une trentaine d’agriculteurs se sont rassemblés dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 février 2016, devant la permanence du député (Les Républicains) d’Avranches Guénaël Huet, pour y pendre une vache, morte depuis trois semaines. Une action choc, orchestrée par le président de la Coordination rurale, Yannick Bodin, pour alerter l’opinion sur le mal-êtr des agriculteurs.
    « Montrer la réalité des choses »
    Sur la page Facebook de la Coordination rurale de la Manche, des images qui choquent. Des commentaires offusqués d’internautes qui ne comprennent pas, qui s’insurgent. Mais devant ces opinions, parfois haineuses, Yannick Bodin, propriétaire de cette vache pendue, reste ferme, et déterminé à présenter la gravité de la crise agricole.
    « Nous avons eu deux suicides dans le secteur, et ça n’inquiète personne. Depuis des années nous sommes interrogés sur le sujet, et rien ne se fait. Aujourd’hui, cette image fait mal. Mais la vie d’un agriculteur compte-t-elle moins que la vie d’une bête ! »
    Face à la violence des mots, l’agriculteur rétorque en présentant la fulgurance de la crise qui s’abat sur le monde agricole. Une méthode marquante, qui a cependant eu ses effets sur les élus locaux.
    « Tous les politiques m’ont téléphoné. Le projet de loi de la Communauté rurale est arrivé à l’Assemblée nationale et au Sénat. La gauche comme la droite ont pris le sujet en main. »
    L’agriculteur désespéré a également rencontré le président du Département de la Manche, Philippe Bas. « Tout s’est déclenché aujourd’hui. »
    Toute action est critiquable
    Si l’action est contestable, Yannick Bodin a voulu poursuivre ses actes en suivant la même ligne dictée, deux jours plus tôt : ne pas faire de casse.
    « Je préfère ça aux actions qui coûtent une fortune. Une fortune qui aurait pu servir à sauver des agriculteurs au bord du suicide. Faut-il faire quatre millions d’euros de dégâts comme en Bretagne, s'attaquer aux CRS comme à Saint-Lô ? Toute action est critiquable, mais nous n’avons pas voulu prendre en otage les citoyens et consommateurs. »
    Yannick Bodin compte désormais sur l’action des élus. « Les politiques n’ont rien fait depuis 25 ans, je me bats à ma façon pour faire comprendre notre situation. »
    Pour le président du syndicat départemental, l’heure est désormais à la réflexion, sur le devenir de son exploitation agricole.
    « Je me donne encore six à huit semaines pour savoir quoi faire. Cette vache que nous avons pendue était morte depuis trois semaines. J’ai réfléchi longtemps avant d’agir. Mais elle montre aussi que nous n’avons même plus les moyens de soigner nos bêtes, comme les particuliers qui n’ont plus d’argent pour soigner leur animal de compagnie… »
    Une « récupération qui ne passe pas »
    Il reste à savoir désormais si les sensibilités de chacun resteront ancrées sur cette image violente, ou si le message des agriculteurs en détresse passera. Du côté du député Guénaël Huet, une plainte a été déposée, vendredi 5 février 2016, contre Yannick Bodin et la Coordination rurale.
    « J’apprécie moyennement la mise en scène macabre qui a été faite. Il y a des choses à ne pas faire. Mais ce que je désapprouve surtout, c’est la récupération d’un drame, le suicide d’un agriculteur que je connais, à des fins syndicales. »
    Ce dernier « n’accepte pas l’inscription accolée à la vitrine de sa permanence Député, tu as du sang sur les mains ». Rappelant son « soutien complet au monde agricole », il se dit sensible à la situation des agriculteurs en détresse, mais rejette catégoriquement « une récupération qui ne passe pas ».
    Chose que le représentant cantonal de la FDSEA de la Manche ne cautionne également pas. Dans un communiqué diffusé lundi 8 février 2016, Jean-Michel Debesne informe qu’il est « de notre devoir de réagir face à ces actes violents, en termes d’images et de symboles véhiculés par de syndicat minoritaire, qui salit la profession et utilise des tragédies privées pour faire passer des messages ».
    « Le moment choisi, les images choquantes et l’interprétation qui peuvent en être faite au-delà de notre milieu agricole, ne correspondent pas aux valeurs de la majorité des agriculteurs des citoyens. Notre syndicat ne partage pas les actes à la permanence du député. »
    Source

  • Brexit : cinq raisons pour lesquelles les Britanniques veulent nous quitter

    Reprendre le contrôle des frontières pour contrôler l’immigration et restaurer leur souveraineté nationale arrivent en tête des motivations des europhobes pour prendre le large.De notre correspondant à Londres,

    Nigel Farage, leader du parti souverainiste Ukip. Crédits photo : VINCENT KESSLER/REUTERS

    Depuis des années, les eurosceptiques font campagne pour obtenir un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Leur argument : depuis l’adhésion du pays en 1973, ratifiée (à 67%) par la population en 1975, l’Europe a complètement changé de nature. Les Britanniques avaient rejoint un grand marché économique et se retrouvent, sans avoir eu leur mot à dire, dans une union politique en marche vers une intégration croissante. Alors qu’a lieu jeudi un sommet européen crucial pour l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne, voici leur heure venue pour justifier leurs motivations pour un Brexit.

    1 - Contrôler l’immigration

    Si l’Europe n’apparaît pas en tête des préoccupations des électeurs, c’est en revanche le cas de l’immigration. Depuis plusieurs années se répand un sentiment de « trop plein » en Grande-Bretagne, entretenu par le parti souverainiste Ukip (United Kingdom Independence Party) et, dans son sillage, les partis de gouvernement. Plus de la moitié de l’immigration nette en Grande-Bretagne provient de l’Union européenne, en particulier des pays de l’Est (Pologne, Roumanie, pays baltes…). La liberté de circulation au sein de l’UE empêche Londres d’agir sur ces flux. Pour contrebalancer, le gouvernement a durci les critères d’entrée pour les pays du reste du monde. Les eurosceptiques estiment qu’en dehors de l’UE, le Royaume-Uni pourrait enfin reprendre le contrôle de ses frontières et de sa politique migratoire. [....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Brexit-cinq-raisons-pour

  • Prime d’éthique spéciale racaille !

    (Présent 8547)

    8574P1.jpgNon seulement ils gagnent des millions d’euros de salaire même s’ils sont devenus à des périodes régulières des sortes d’intermittents du spectacle milliardaires qui n’en foutent pas une dans les cages, mais en plus ils touchent des primes « d’éthique ».
    C’est la belle affaire Serge Aurier (voir Présent d’hier) qui rappelle l’existence de « primes d’éthique » au PSG comme dans d’autres clubs français. En effet le joueur franco-ivoirien venu du 93 va la perdre cette année, le pauvre chéri, pour avoir insulté son coach. Elle s’élève à 160 000 euros pour l’année. Cinq ou six ans de salaire d’un travailleur lambda. Et encore si Aurier était titulaire, elle serait de 40 000 euros par mois.

    Une prime spécialement adaptée aux mœurs de racaille puisqu’elle récompense financièrement les joueurs quand ils ont un comportement… normal. C’est-à-dire quand ils arrivent à l’heure, n’insultent pas le coach, n’organisent pas de grève en pleine Coupe du Monde, ne font pas de doigt d’honneur, n’agressent pas les journalistes ou les supporters ou ne crachent pas sur le club qui les entraîne… S’ils respectent ces « codes » occidentaux de bonne conduite en société, les joueurs touchent la « prime d’éthique » qui vient gonfler encore leurs revenus et leurs autres primes. Il faut les payer pour les tenir. Précision utile : la « prime d’éthique » implique « l’absence publique de toute propagande politique ou religieuse qui pourrait nuire à l’image et l’unité du club ». Publique… Parce que dans les vestiaires et les cantines c’est autre chose.

    « La prime d’éthique s’est intensifiée dans les clubs. Ça entre dans les usages », précise Philippe Piat, président de la FIFpro. Claude Michy, le président du Clermont Foot, avait déclaré pour sa part qu’il voulait « inciter les joueurs à rester exemplaires, mais aussi montrer qu’ils sont bien élevés ».
    Pour démontrer cela, tout à fait artificiellement, il faut mettre le paquet. Et encore ça ne marche pas ! Malgré la prime (ou plutôt à cause de, car c’est un système totalement pervers, la Charte du football professionnel permet déjà de sanctionner les mauvais comportements) les mœurs de voyous des footballeurs et la multiplication des faits communautaristes font de plus en plus régulièrement la une.

    Caroline Parmentier

    http://fr.novopress.info/

  • Trente-cinq ans de destruction agricole

    Début des années 80, je travaillais à la Préfecture. Comme à chaque manifestation prévue, les cars de CRS étaient stationnés sur le parking intérieur. Les fenêtres de mon atelier étaient ouvertes et la discussion s’engagea avec un CRS :

    • « On attend qui, aujourd’hui ? »
    • « Les agriculteurs légumiers du nord du Département qui vont venir foutre le bordel »

    Et sans que je lui demande quoi que ce soit, ce policier me déballa tout le bien qu’il pensait de ce genre de manifestation et des méthodes de « maintien de l’ordre » auxquelles il était astreint, lui et ses collègues.

    • « On sait par où ils arrivent et ce qu’ils vont faire. Les renseignements généraux les suivent et nous informent de leur avancée, de leur dispositif et de leurs intentions. Ils ont monté leurs fourches sur leurs tracteurs et leurs remorques sont pleines de légumes qui baignent dans le lisier et ils vont en foutre partout, en attendant de s’en prendre aux bâtiments publics. On aura l’ordre de ne pas bouger jusqu’à ce soir et puis on nous demandera de charger pour dégager les accès et vous permettre de sortir. Voilà, c’est toujours comme ça que ça se passe avec les agriculteurs, alors qu’on pourrait facilement les arrêter en rase campagne. On n’a qu’à nous laisser faire un peu et croyez-moi, quelques phares ou rétroviseurs de tracteurs pêtés avec nos matraques, ça leur ferait réfléchir à deux fois avant de revenir ».

    Il parlait cash notre CRS et les choses se sont passées globalement comme il le disait et même en pire.

    Une fois arrivés, les agriculteurs ont commencé à vider leurs bennes sur la quatre voies qui jouxtait la Préfecture en écrasant et étalant bien les légumes souillés et ont commencé à labourer le terre-plein central dont le gazon commençait juste à pousser et ont arraché les arbres qui agrémentaient ce terre-plein.

    Après le casse-croûte, vint l’heure de la réunion avec le Préfet, rituel incontournable, duquel dépendait la suite des évènements et là il faut croire que les instructions données à ce fonctionnaire ne correspondaient pas aux attentes des manifestants puisque quelques instants plus tard, une cohorte de tracteurs entoura la Préfecture et commença à s’attaquer aux grilles avec leurs fourches.

    A notre grande stupéfaction, les grilles de cette Préfecture inaugurée l’année précédente qui n’avaient visiblement pas été conçues pour résister à un tracteur normal s’effondrèrent les unes après les autres provoquant la stupéfaction du personnel et l’agitation soudaine des forces de polices qui jusque-là étaient restées l’arme au pied. 

    Commença alors la riposte qui dura assez longtemps, les forces de l’ordre n’étant pas assez nombreuses. Leur faible équipement en grenades lacrymogènes nécessita même l’appel à un hélicoptère de la gendarmerie qui put atterrir sur la piste du parc de la Préfecture pour les ravitailler.

    La charge finale fut violente et ponctuée de jets de grenades offensives au bruit caractéristique et lorsque nous pûmes sortir de l’enceinte de la Préfecture, un spectacle de désolation s’offrit à notre vue et une réflexion nous vînt immédiatement à l’esprit : « Comment avait-on pu laisser faire ? »

    Aujourd’hui, rien n’a changé. Des recettes de impôts et des sièges de la MSA brûlent, des dégradations affectent les voiries, des tonnes de matériaux (plastiques, palettes, plaques d’amiantes, bidons,…) sont déversés dans les rues. Tout cela aux frais des contribuables.

    Trente-cinq ans après les faits que je relate, les agriculteurs, enfin ceux qui croient encore au modèle proposé par la FNSEA et les banques qui repose sur l’endettement et le productivisme (la France est en tête des utilisateurs de pesticides), continuent à chaque crise des cours à casser et à détruire le patrimoine commun et à pénaliser le citoyen lambda avec l’assentiment de fait des pouvoirs publics.

    Trente-cinq ans que les élus et les gouvernements successifs s’accusent mutuellement de n’avoir rien fait lorsqu’ils étaient au pouvoir, qui accusent « Bruxelles » ou qui somment aujourd’hui leurs concurrents politiques d’agir vite (point de vue de P. Méhaignerie dans Ouest France du 17/02) alors qu’ils ont toujours caressé dans le sens du poil cet électorat qui vote de moins en moins pour eux et part désormais en bataillons serrés vers le FN.

    Trente-cinq ans qu’on présente cette image d’Epinal d’une agriculture respectueuse et qui préserve la nature, immédiatement démentie pas les exactions de ceux qui, empêtrés dans le système syndical et bancaire, ne savent plus comment s’en sortir.

    Trente-cinq ans d’élevage intensif hors sol qui favorise la propagation des maladies et l’abattage de troupeaux l’appauvrissement des terres, la pollution de l’eau et la propagation des algues vertes.

    Trente-cinq ans de faillite politique. Lorsqu’on est confronté à une crise industrielle, on parle (un peu) accompagnement, reconversion, indemnisation et si des salariés, d’aventure, se montrent un peu violent ou retiennent un dirigeant d’entreprise pendant 24 heures, le bras armé du maintien de l’ordre et de la justice s’abat sur eux sans trembler : il n’est pas question de laisser faire, alors que pour les exactions de syndicalistes agricoles égarés, on fait preuve d’une grande tolérance pour ne pas dire de laxisme.

    Trente-cinq ans que ça dure. J’aimerais bien que chacun prenne enfin ses responsabilités, en particulier la FNSEA, qui sous couvert de protection des agriculteurs, les mène inexorablement à leur perte. 

    par Michel DROUET (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/trente-cinq-ans-de-destruction-177781

  • Angers : Le FNJ 49 à la rencontre des agriculteurs en colère!

    Hier, mercredi 27 janvier, Aurore LAHONDES, responsable du FNJ du Maine et Loire est allée à la rencontre des agriculteurs manifestants devant la préfecture. Elle a pu discuter et questionner la moitié des personnes présentes.

    Elle est allée demander pourquoi ils étaient présents ce soir-là, et quelle était la cause de la révolte agricole. Elle souhaitait obtenir une réponse directe, sans le prisme déformant des médias subventionnés par le pouvoir : ce que les journalistes n’évoqueraient pas.

    La manifestation était organisée par deux syndicats, les JA (jeunes agriculteurs) et la FNSEA, les plus importants syndicats agricoles Français. « Au départ, je n’étais pas forcément la bienvenue, ces syndicats étant souvent affiliés à l’ex UMP. Mais après quelques échanges, l’accueil fut favorable : Nos amis agriculteurs avaient enfin une oreille pour les écouter sans opportunisme aucun ».

    Aurore a pu ainsi se rendre compte du désarroi des agriculteurs : « A bout, ils m’ont raconté que quoiqu’ils fassent ils perdraient au minimum 10 000 € chacun cette année. Les solutions proposées cet été par le président Hollande ne servant à rien puisqu’aucun d’entre eux n’en avait vu la couleur. »

    « Ils m’ont expliqué que le problème venait du fait qu’on leur demandait d’aligner leurs prix sur le marché européen mais qu’on ne leur donnait pas les moyens pour le mettre en œuvre. » Ces agriculteurscroulent sous les normes à respecter que certains autres pays européens n’ont pas à subir.

    Aurore continue à questionner, on lui expose « qu’en Espagne les agriculteurs ont le droit de doper les bêtes trop maigres avec des hormones, qu’en France personne ne le sait et que les agriculteurs Français ne peuvent pas lutter contre ça. »

    Mais, « Même si on les laissait utiliser ce genre de méthodes, ils n’en voudraient pas afin de préserver la qualité des produits que l’on trouve dans nos assiettes. »

    Pour nos amis agriculteurs deux solutions sont possibles pour sortir de cette impasse :

    • Soit la France reste dans l’Union Européenne et il faut que tous les pays lissent les normes pour garantir une vraie compétitivité, mais forcément la question se pose alors de la qualité des produits. Remarquez qu’avec l’arrivée du traité transatlantique mieux vaut ne pas se poser la question de ce qui se trouve dans nos assiettes, traité qui signerait d’ailleurs sans aucun doute possible la mort de tous nos petits agriculteurs.
    • Soit, et c’est la deuxième solution, La France sort de l’Union Européenne, ce machin technocratique : Privilégier la production française aux autres. Il n’y aurait ainsi plus ce couperet qui pèse si lourd sur nos agriculteurs ainsi ils pourraient vivre de leur travail en garantissant aux consommateurs la qualité qu’ils méritent.

    « Pourtant ils ont bon cœur nos agriculteurs, ils voudraient pouvoir embaucher, faire appel à des gens extérieurs qui dépendent de leurs filières, ils voudraient pouvoir prendre des apprentis et partager leur savoir. » poursuit Aurore,  « Cependant ils ne peuvent pas, n’ayant même pas les moyens de se verser un salaire. Ce soir-là ils ne demandaient pourtant pas grand-chose devant cette préfecture, théâtre de leur colère, seulement pouvoir vivre de leur travail. Et encore ils ne voulaient pas beaucoup, la plupart demandaient 800€ par mois comme salaire, pour qu’on leur donne l’envie de continuer le travail de la terre.

    Il y un an encore la tonne de lait valait 380€, elle tourne aujourd’hui autour de 250€. Cependant, vous l’avez sans aucun doute remarqué, le prix n’a pas le moins du monde baissé en magasin, ce serait plutôt le contraire ! Le problème vient des entreprises de transformation et des grandes surfaces qui préfèrent augmenter leurs marges plutôt que de faire vivre nos agriculteurs.

    Aurore a entendu de la bouche de tous qu’ils ne voulaient plus d’aides : Ils veulent tirer un salaire de leur travail, et qu’ils soient reconnus pour ça, ils ne supportent plus cet état de dépendance dans lequel l’état Français les a plongés.

    Le constat est sans équivoque, les agriculteurs demandent une refonte totale du système agricole qui est aujourd’hui invivable pour eux.

    Aurore conclu « Pour finir j’ai été remerciée par des agriculteurs ne partageant pas les opinions frontistes, pour m’être déplacé, pour les avoir écoutés, parce que les politiques n’écoutent plus leurs citoyens et que le front national était dans la rue avec eux ce soir-là ».

    Alors aujourd’hui au nom de la France et de ses citoyens malheureux, Aurore demande aux gouvernants de se tourner vers la rue, de regarder ce qui s’y passe et pour le bien des Français d’écouter les cris de douleurs qui se multiplient !

    http://fn-49.fr/2016/01/28/angers-le-fnj-49-a-la-rencontre-des-agriculteurs-en-colere/#more-1310