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économie et finance - Page 773

  • Scandale du fisc américain : les racines du mal

    La “malédiction du second mandat”, dont plusieurs présidents américains ont été victimes, menacerait-elle Barack Obama ? Le scandale de l’Internal Revenue Service (IRS ; le fisc américain) sera-t-il un jour comparé par les politologues à l’affaire Lewinsky pour Bill Clinton, à l’ouragan Katrina pour George W. Bush, voire au Watergate pour Richard Nixon ?

    Cette fois, l’affaire de l’IRS menace le président américain parce qu’elle met en cause deux idées-forces de sa campagne électorale victorieuse de 2012 : la confiance en l’Etat et l’honnêteté politique.

    En ciblant les groupes locaux du Tea Party désireux d’obtenir une exemption fiscale, l’IRS a fait montre, en 2011 et 2012, d’une volonté d’intrusion dans les milieux les plus conservateurs du Parti républicain, les plus hostiles à la réélection du président. Une discrimination politique dans un domaine – l’impôt – qui est un marqueur historique de l’histoire politique américaine. Le nom du mouvement Tea Party ne fait-il pas référence à la révolte de 1773 à Boston contre la taxation imposée par le colonisateur anglais ? L’affaire évoque en outre celle du Watergate, lorsque, dans les années 1970, Richard Nixon avait utilisé le même IRS pour abattre financièrement ses adversaires démocrates.

    Mais les retombées politiques potentiellement ravageuses de cette affaire masquent ses véritables racines : le déferlement sans précédent de “cash” dans la vie politique américaine depuis l’arrêt “Citizen United” de la Cour suprême. Une décision qui, en 2010, a supprimé toute limitation au financement par les entreprises des “Super Political Action Committees” (“comités d’action politique”, Super-PAC).

    La seule obligation de ces Super-PAC consiste à publier l’identité des donateurs. Leur succès a transformé ces entités en grosses cagnottes de la présidentielle 2012 qui, avec plus de 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), a battu tous les records, notamment en matière de publicité politique télévisée. Barack Obama, qui avait tempêté contre la décision de la Cour suprême, allant jusqu’à défendre l’idée d’un amendement à la Constitution pour l’infirmer, s’y est rallié de fait en acceptant que sa campagne 2012 soit financée par le Super-PAC créé par ses amis, “Priorities USA Action“.

    Le déferlement de fonds a été si massif qu’il ne s’est pas arrêté aux Super-PAC. D’autres supports, comparables aux “associations loi 1901″ françaises et baptisés “501 (c) (4)”, en référence à l’alinéa du code fiscal qui les exempte d’impôts, ont proliféré. Leur attractivité est double : exonérés d’impôts, ils sont aussi dispensés de publicité sur les noms de leurs donateurs. Et les avantages des deux formules se combinent ! Les associations “501 (c) (4)”, théoriquement consacrées au “bien-être général” (“social welfare“), peuvent financer… un Super-PAC qui, lui, soutient un candidat. Ce qui permet un financement à la fois illimité et anonyme, car seule l’appellation sibylline du “501 (c) (4)” apparaît alors au titre de donateur. Les deux candidats à la présidentielle 2012, Mitt Romney et Barack Obama, ont ainsi disposé de la combinaison de ces deux formules juridiques, chacun de leurs Super-PAC étant doublé par une association jumelle “501 (c) (4)” au nom presque semblable.

    Mais, alors que les Super-PAC sont placés sous le contrôle de la très discrète Commission électorale fédérale (FEC) chargée depuis l’affaire du Watergate d’éplucher les comptes de campagne, les associations “501 (c) (4)” ressortissent directement au fisc. D’où l’actuel scandale lié à ce moment de l’histoire juridico-politique qui a conduit des centaines de millions de dollars vers des entités conçues pour gérer des activités associatives. Et le fisc américain, à contrôler de facto des financements politiques, sans que personne n’en ait vraiment décidé.

    A l’origine, le statut “501 (c) (4)” et son privilège fiscal étaient réservés aux associations telles que les clubs sportifs, les groupes de pompiers volontaires ou de défenseurs de l’environnement, soit 44.000 structures au total. La célèbre National Rifle Association (NRA) ou la puissante association des retraités AARP en bénéficient.

    Les gestionnaires des campagnes électorales ont su tirer parti de l’incroyable flou qui entoure la “dose” de politique acceptée par l’IRS pour maintenir l’exonération fiscale. Aux yeux du fisc, les associations en question ne doivent pas être “principalement engagées” dans l’action électorale. L’ambiguïté de la formule est devenue un énorme problème politique depuis qu’en 2011, une débauche de “cash” a déferlé. C’est aujourd’hui le centre du scandale : tandis que l’IRS traquait les groupes locaux du Tea Party qui, sous couvert d’éducation du citoyen, faisaient campagne contre Barack Obama tout en demandant le bénéfice de l’exonération, le fisc restait coi face aux agissements des “grosses” associations politiques prétendument charitables. Celles qui, en réalité, brassaient les millions de dollars de la publicité électorale des deux candidats : non seulement “Crossroads GPS” créée par le stratège républicain Karl Rove, mais aussi “Priorities USA“, qui roulait pour le président.

    Barack Obama aura d’autant plus de mal à dénoncer les méfaits de la dérégulation dans ce domaine que “Organizing for Action“, la nouvelle entité qui gère son compte Twitter et son site Web, se présente comme l’une de ces associations vouées au “bien-être général“.

    Le Monde  http://fortune.fdesouche.com

  • Allemagne : récession imminente ?

    Berlin amorce un déclin lent, à cause d’une croissance en net recul qui met en danger l’avenir de toute la zone-euro!

    L’économie de toute la zone-euro poursuit son ressac et l’Allemagne, à son tour, devient sujet de préoccupation, car l’état de l’économie allemande empire. Ce n’est pas un hasard si l’économie allemande n’accuse qu’une très misérable croissance de 0,1% seulement au cours de ces trois derniers mois, tandis que la France, elle, a déjà basculé dans la récession, comme le signalent les données d’Eurostat. Avec un recul de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année 2013, l’économie de la zone-euro est bel et bien, désormais, en récession et cela, depuis un an et demi: c’est là la période de récession la plus longue depuis 1995, année à partir de laquelle Eurostat a commencé à rassembler des données. L’Etat de la zone-euro qui se trouve dans la pire des situations est bien entendu la Grèce, dont l’économie s’est réduite de 5,3%. Elle est suivie du Portugal, qui accuse une récession de –3,9% par rapport à la même période l’an passé.

    La France aussi est officiellement en récession après que son économie se soit réduite de 0,2% au cours de ces six derniers mois, avec, en fond, un taux de chômage supérieur à 10%, assorti d’une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Entretemps, l’Allemagne a repris une croissance, après une récession de trois mois à la fin de l’année 2012, mais cette faible reprise s’avère bien trop lente et insuffisante, atteignant seulement le chiffre de 0,1%, surtout à cause d’une augmentation des dépenses de la part des consommateurs. Ce chiffre ne suffit pas, bien entendu, pour faire redémarrer l’économie de la zone-euro en général, qui se débat encore et toujours dans une crise qui perdure.

    Les données d’Eurostat montrent que l’économie allemande s’est réduite de 0,3% par rapport à la même période l’an passé. Le bureau allemand des statistiques met ce faible rendement sur le compte d’un “climat hivernal extrême” qui a duré jusqu’en avril. A l’opposé, la Lettonie a enregistré une croissance de 5,6% et la Lituanie de 4,1% par rapport à la même période en 2012. Les deux pays espèrent adhérer à la zone-euro très bientôt: la Lettonie en janvier 2014 et la Lituanie en 2015. L’Estonie voisine, qui a adhéré à la zone-euro en 2011 a enregistré la croissance la plus élevée de la zone par rapport à l’an passé, avec +1,2%. Mais par rapport aux trois mois qui viennent de s’écouler, l’économie estonienne, à son tour, s’est réduite d’un pourcent.

    Pour ce qui concerne Chypre, les chiffres montrent que l’économie de l’île a considérablement empiré pendant la période où l’on négociait son plan de sauvetage: son économie a chuté de 4,1% par rapport au trimestre de janvier-mars 2012. La situation économique de l’Italie, de l’Espagne, de la Finlande et des Pays-Bas est préoccupante car tous ces pays ont vu, eux aussi, se rétrécir leur assiette économique par rapport au trimestre précédent et à l’an passé, comme d’ailleurs toute les économies de la zone-euro. La Banque centrale européenne, au début mai 2013, a abaissé le taux de référence à son minimum historique de 0,5%, tentant ainsi de faire redémarrer l’économie de la zone-euro. Mais tout prêt avantageux demeure une chimère, surtout pour les banques des pays de l’Europe méridionale qui continuent à emprunter de l’argent à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que le taux de référence: même le président de la BCE, Mario Draghi, a souligné que les prêts à bon marché ne se sont jamais avéré bons pour l’économie réelle.

    Andrea PERRONE. http://euro-synergies.hautetfort.com/

    (article paru dans “Rinascita”, Rome, 17 mai 2013 – http://www.rinascita.eu/ ).

  • L'Etat doit agir contre le chômage.

    Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps, en particulier pour les plus de cinquante ans.

    Moins d'emplois : la pente dangereuse...

    Si la reprise d’un emploi, voire sa création, peut dépendre aussi des personnes elles-mêmes et de leur esprit d’initiative, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !

    Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…

    Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…

    Jean-Philippe Chauvin http://www.actionroyaliste.com

  • Notre-Dame-des-Landes : Hollande conseille à Ayrault de « prendre du recul »

    26/05/2013 – 10H50 NANTES (NOVOpress Breizh) – Il faut savoir ménager la chèvre et le chou. C’est ce qu’a su faire Claude Chéreau, président de la commission du dialogue, machin inventé par Jean-Marc Ayrault (30/11/2012) « dans un souci d’apaisement » (sic) ; c’était au lendemain de vigoureux affrontements à Notre-dame-des-Landes. On ne pouvait attendre d’avantage d’un homme habitué à fréquenter les cabinets (François Mitterrand et Lionel Jospin).

     

    D’abord un pas en avant : « Je n’ai aucun doute sur la pertinence du projet. J’ai des doutes sur la pertinence de certains arguments. Mais je suis convaincu de la nécessité de construire un nouvel aéroport à Nantes, tout de suite ou dans cinq ans », affirme M. Chéreau (Presse-Océan, 05/04/13). Puis un autre pas en arrière avec quatorze « conclusions et recommandations » – dont l’application ne peut que retarder sérieusement le démarrage de l’opération – dans le rapport remis au Premier ministre (mardi 9 avril 2013).

    L’affaire rebondit mardi 14 mai à Brest. Jacques Auxiette (PS), président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, et Pierrick Massiot (PS), président du conseil régional de Bretagne, flanqués de leurs vice-présidents, sont réunis afin d’aligner leurs positions sur plusieurs questions. « Mais le plus gros dossier à l’ordre du jour était, bien sûr, celui des transports. Jacques Auxiette attend pour le 14 juillet un nouvel arrêté préfectoral avec le calendrier des travaux « qui devraient débuter à l’automne » [à Notre-Dame-des-Landes]. Les dessertes du futur aéroport sont le grand enjeu des deux régions : car, tram-train et liaisons rail améliorées entre Nantes et Rennes, Brest et Quimper dans le prolongement de la future LGV [Paris-Rennes]. « LGV et aéroport, ces deux investissements sont historiquement significatifs pour nos deux régions », martèle Jacques Auxiette. » (Ouest-France, 15/05/13).

    Pour ce dernier, les travaux à Notre-Dame-des-Landes pourraient donc démarrer à l’automne. « C’est son souhait, il pense que les recommandations émises par les différentes commissions peuvent être prises en compte dans un délai assez court », explique-t-on au syndicat mixte aéroportuaire.

    « Le calendrier laisse les opposants dubitatifs. Le mois prochain, ils ont prévu de faire le point en préfecture sur les recommandations émises par la commission du dialogue, les experts scientifiques et les experts agricoles. » (Ouest-France, 16/05/2013). Vu l’importance et le nombre des relevés à effectuer, des objections auxquelles les maîtres d’ouvrage doivent obligatoirement répondre, l’affaire ne semble pas aussi simple que le souhaiterait M. Auxiette. Un exemple : les scientifiques ont refusé de valider le volet environnemental.

    Sur le terrain politique, le dossier semble prendre l’eau au plus haut niveau ; il indisposerait l’Elysée qu’on se serait pas étonné : « Hollande a fortement suggéré à son Premier ministre de prendre du recul face au projet du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Les conclusions de la commission du dialogue sur ledit aéroport permettent de gagner du temps et de désamorcer en partie la grogne des opposants. [Le rapport] recommande une série d’aménagements et d’études complémentaires. Lesquelles devraient retarder d’un an au moins le début des travaux. Voire de deux ans, en cas de recours. Pas sûr qu’Ayrault soit encore à Matignon à cette échéance. » (Le Canard enchaîné, 15/05/13).

    En cas de départ de Jean-Marc Ayrault de Matignon, la donne s’en trouverait évidemment modifiée. Le vent ayant tourné, la religion du préfet ne pourra que coller à celle du nouveau gouvernement ; il n’est pas certain que les grands travaux « inutiles » soient toujours à la mode – tellement les contraintes financières sont fortes, à la fois pour l’Etat et pour les collectivités territoriales, en ces années de vaches maigres. Quant à Jacques Auxiette, une fois perdu le soutien du Premier ministre, ses certitudes et ses affirmations péremptoires perdraient de leur consistance. « La voix de son maître » n’aurait plus de « maître ». Mais les loisirs nécessaires pour écrire un second livre. Après « Aéroport du Grand Ouest : pourquoi j’y crois », il pourrait nous livrer : « Aéroport du Grand Ouest : pourquoi j’y ai cru ».

    Et puis Jean-Marc Ayrault ne sera plus maire de Nantes, ce qui changera le rapport de force local. Ni maire ni Premier ministre, l’ex «boss » n’aura plus les moyens d’imposer sa volonté avec autant de facilité. Mais il faudra quand même compter avec les milieux d’affaires (promoteurs immobiliers, entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, banquiers etc.), toujours à la recherche de grain à moudre et possédant les moyens de se faire comprendre.

    http://fr.novopress.info

  • L’arme de l’inflation

    Après avoir concédé l’indépendance des États-Unis, la dynastie Rothschild s’est assurée d’obtenir le cours légal forcé d’une monnaie papier sans valeur intrinsèque, qu’elle sera la seule à pouvoir imprimer sur l’ensemble du territoire américain. C’est la naissance ici du capitalisme, qui est engendré par une croissance qui sera inflationniste.

    En effet, la banque centrale et ses partenaires, les banques commerciales, peuvent diffuser dans l’économie des liquidités qui ne correspondent pas forcément à un stock de métaux précieux précis. Ainsi ce que l’on appelle les fonds propres deviennent alors variables en fonction des lois bancaires. Si la loi autorise 10 % de fonds propres, la banque privée peut créer 90 % de monnaie papier grâce à la banque centrale ou de manière électronique comme aujourd’hui.

    Les citoyens ne peuvent plus contrôler la valeur de leur monnaie car ils ne savent pas combien de billets sont imprimés. Mais le plus grave, c’est que la monnaie n’est pas neutre. On entend par là le fait qu’à chaque création monétaire, la première personne bénéficiant de ce crédit en achetant des biens sur le marché accroît alors la valeur des biens restants, car ils deviennent plus rares.

    L’individu s’accapare des biens grâce à une monnaie inexistante, elle n’est pas issue du travail, c’est donc un vol. Mais étant le premier à bénéficier de cette nouvelle monnaie fraichement crée, il ne subit pas l’inflation. Une entreprise qui est leader sur un marché confortera sa place grâce à cet effet que l’on nomme « effet Cantillon ». Elle bénéficie d’un avantage en s’octroyant les plus gros crédits et provoque de l’inflation pour ses concurrents déjà présents ou pour de futurs entrepreneurs désirant s’installer sur le marché. Les coûts d’acquisition du capital, c’est-à-dire les machines, les outils, les infrastructures, sont de plus en plus chers. De moins en moins de personnes peuvent mobiliser des fonds pour créer de la concurrence. Des situations d’oligopoles et de monopoles privés apparaissent. Les grandes entreprises rachètent les petites. On observe ici l’accumulation de capital au sens de Marx par une seule et même entité. Mais c’est bien grâce à cet effet mis en valeur par Richard Cantillon au 18ème siècle qui conditionne ce système. L’usurier s’assurant de la complicité de l’industriel par ce mécanisme. Ceci n’étant possible que grâce à l’invention de l’imprimerie qui permet une monnaie papier fabricable très facilement et en quantité phénoménale.

    Le financement d’une économie par création monétaire artificielle et non pas par une épargne réelle issue du travail engendre donc une montée des prix qui peut s’exercer plus particulièrement dans un secteur donné, comme l’immobilier par exemple lorsqu’il s’agit de crédit à la consommation. Mais c’est l’économie en général qui subit une inflation. L’augmentation des prix n’est pas due à l’accroissement de la population mondiale ou à la diminution des ressources naturelles.

    Le niveau des prix est fondamental dans une société car il conditionne le chômage. En effet, les individus décident de travailler en fonction des prix. Si le prix du logement augmente, les individus chercheront à travailler davantage. Le niveau des prix détermine la volonté ou pas de travailler. L’inflation oblige au travail dans une durée que seule la banque centrale et les autorités financières décident. Vous travaillerez toujours plus pour courir après l’inflation.

    Si la monnaie était restée métallique, comme de l’or ou de l’argent, alors point de création monétaire artificielle possible car ces matériaux ont un poids et des caractéristiques faciles à contrôler pour le citoyen. Un individu qui veut créer de la monnaie doit trouver des mines d’or et est alors assujetti aux contraintes d’investissement naturelles. Si la quantité des biens présents dans l’économie augmente et que la quantité de monnaie reste la même, c’est-à-dire le même stock d’or, alors le prix des biens matériels diminuent par une simple division. Les contraintes de liquidités ne sont pas un problème. Un particulier peut faire fondre sa monnaie et diviser la pièce en 2 pour avoir une monnaie plus liquide. Nous entrons alors dans ce qu’aurait été la croissance jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire une croissance déflationniste. Une augmentation des richesses matérielles issues du travail c’est-à-dire du mérite, de la créativité, de l’ingéniosité, de l’effort, du progrès technique en somme pour des valeurs monétaires qui diminuent.

    L’inflation détruit votre épargne, vos projets et vous maintient dans l’esclavage des temps modernes, le salariat. Elle profite au banquier grâce au paiement du taux d’intérêt et aux premiers détenteurs de cette nouvelle monnaie. Mais c’est une course en avant qui s’annonce, une course à l’endettement contre l’inflation. Les prix étant en augmentation, beaucoup d’individus n’ont pas les moyens d’entreprendre ce qui les condamne au chômage. Marx nous parle peu du rôle de la banque dans son analyse du capitalisme. C’est pourtant un château de cartes fragile reposant sur une monnaie frauduleuse. Au lieu de cela, seul un communisme lui a paru la solution logique à ces maux. Or, l’accumulation de capital est la même, au lieu d’une seule et grande entreprise internationale, on confie cela à un État tout-puissant. La liberté des fruits du travail de chacun n’étant pas assurée.

    Le dollar de la Réserve fédérale permet donc à ses créateurs de mettre en esclavage un territoire immense ainsi qu’une population importante, qui fournira le travail nécessaire à l’extraction et à la gestion de ressources nombreuses. Ce simple cours légal forcé d’une monnaie sans valeur est le tour de force de cette élite qui s’est donné les armes d’une domination mondiale. Seule une insurrection pacifique, qui consisterait à utiliser une autre monnaie métallique pour ses échanges, peut générer une économie saine et purificatrice parallèlement à celle en vigueur, qui utilise l’euro. Chaque individu peut dans la limite de ses moyens entamer ce changement.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • L’Europe l’a décidé : ce sera les “allocs” pour tous…

  • Festival de Cannes : où passe le pognon ? Leur petite entreprise ne connaît pas la crise

    Du 15 au 26 mai se déroule le 66e festival de Cannes. Et la Palme d’or… massif est décernée aux organisateurs ! L’association loi de 1901, qui tient la caisse du Festival, affiche un budget officiel de 20 millions d’euros, dont 50 % de subventions publiques. Et elle fait des bénéfices ! « Minute » vous révèle les sous et dessous d’un business pas toujours très transparent…

    La star du 66e festival de Cannes est le président du jury, le réalisateur américain Steven Spielberg qui, depuis presque 40 ans, avec des films comme Les Dents de la mer, E.T., Les Aventuriers de l’arche perdue ou encore La Liste de Schindler, s’est imposé comme le maître du cinéma mondial. Accompagné de sa femme et de ses cinq enfants, plus quelques amis, il est arrivé à Cannes à bord de son yacht de 86 mètres, estimé à 200 millions de dollars. Il l’a mouillé au cap d’Antibes, face à hôtel Eden Roc, où il a réservé une suite. Toutefois, pour satisfaire à ses obligations de président du jury, il occupe également une suite à l’hôtel Majestic, sur la Croisette. Question que l’on se pose, nous pauvres mortels: qui paye l’addition?

    Steven Spielberg est grand seigneur, lui…

    Le 14 mai, sur son site internet, le journal « Libération » a donné la réponse.

    Quand, en février dernier, Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, a demandé au maître quelles étaient ses exigences pour son séjour cannois, Spielberg lui a alors répondu: « Laisse tomber, je m’occupe de tout. » Frémaux a alors insisté: « Comment ça? Mais pas du tout! Nous prenons en charge les voyages, l’hôtel… Cela fait partie des coûts normaux du Festival, on prévoit de l’argent pour payer ça. » Mais Spielberg n’a rien voulu savoir… Il est donc venu à Cannes « gratuitement ».

    Cette info est un vrai scoop ! Car pour un Spielberg grand seigneur, combien d’autres personnalités du septième art viennent séjourner sur la Croisette aux frais de la princesse? Est-ce que Nicole Kidman et Daniel Auteuil, deux des neufs membres du jury, payent leurs « chambres » au Majestic, où le tarif de la suite Penthouse est de 38000 euros la nuit? Est-ce que Leonardo DiCaprio, venu présenter son dernier film, The Great Gatsby, a mis la main à la poche pour résider à l’Eden Roc? Il y a fort à parier que l’exception Spielberg explique et confirme la règle…

    Cela dit, les invités auraient tort de se gêner. Car le Festival est une « petite entreprise » qui ne connaît pas la crise. Dans les colonnes du journal « Nice-Matin », Thierry Frémaux l’a d’ailleurs confirmé: « L’effet de la crise se ressent sur le cinéma en général, mais pas sur le festival de Cannes. »

    Si c’est « reconnu d’utilité publique », alors…

    Ce qu’il faut savoir, c’est que le Festival est organisé par une association loi 1901, l’Affif, l’Association française du festival international du film, domiciliée à… Paris ! Pour comprendre, il faut tourner une petite page d’histoire. Depuis 1932 se déroulait en Italie à Venise la Mostra, festival cinématographique où, en 1938, le grand prix fut attribué aux Dieux du Stade, un documentaire de la réalisatrice allemande Leni Riefenstahl, consacré aux Jeux Olympiques de Berlin de 1936.

    En France, Jean Zay, qui était ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts du gouvernement de Léon Blum estima qu’il fallait créer un événement international capable de rivaliser avec la Mostra, alors réduite, selon lui, à servir la propagande d’Hitler et de Mussolini. La première édition, placée sous la présidence de Louis Lumière, devait s’ouvrir le 1er septembre 1939… L’entrée des troupes allemandes en Pologne, et la Deuxième Guerre mondiale, différa sa création. Ce n’est qu’en 1946 que se déroula le premier Festival français international du film, avec le concours… de la CGT du spectacle, qui œuvre toujours en coulisses de nos jours. Pourquoi à Cannes ? A l’époque, les propriétaires des palaces de la Croisette avaient versé des pots-de-vin aux décideurs… Enfin, passons, il y a prescription. Et depuis, donc, c’est une association, reconnue d’utilité publique, qui gère ce business, association présidée depuis 2001 par Gilles Jacob , qui va sur ses 83 printemps.

    Des subventions qui tombent de partout

    Pour organiser cette 66e édition, elle affiche, officiellement, un budget de 20 millions d’euros. 50 % proviennent des partenaires privés, les grandes marques et télés qui s’associent à l’événement, Canal+, L’Oréal, Renault, Air France, Orange… Les autres 50 % sont de l’argent public. Le conseil régional Provence-Alpes- Côte d’Azur verse 247000 euros, le conseil général des Alpes-Maritimes 150000 euros. Plus conséquente est la subvention du ministère de la Culture, via le CNC (Centre national du cinéma), avec 3 millions.

    Enfin, ville d’accueil oblige, c’est la municipalité de Cannes qui casque le plus: 2 millions de subvention, plus 4 millions d’avantages en nature. Parmi ces « cadeaux », la mise à disposition du Palais des festivals et de son personnel. Avec tout le tralala qui va avec.

    Le tapis rouge, long de 60 mètres, qui habille les 24 marches du palais, est changé avant chaque projection de film, soit trois fois par jour. Le palais est décoré de 400 plantes vertes (thuyas, lauriers, ficus benjamina et kentia), 70 plantes moyennes (schefflera, aucuba et aralia), 450 jardinières contenant chacune une plante verte (fougères ou croton) et une plante fleurie (poinsettia, hortensia et bégonia), mais aussi 400 plantes diverses réparties dans des sablières.

    Enfin, la ville, en supplément gratuit, assure le service d’ordre et le ramassage des ordures, ce qui n’est pas rien: le festival génère chaque jour 100 tonnes de déchets supplémentaires, ce qui nécessite le recrutement de 32 éboueurs!

    9 millions d’euros pour soigner les invités

    Donc, si du budget officiel de 20 mil lions on déduit les avantages en nature offerts par la ville de Cannes et divers frais de fonctionnement, il reste 15 millions. Desquels il faut retrancher le salaire des organisateurs de l’Affif. Avec une trentaine d’employés permanents et le renfort saison nier de 800 intermittents du spectacle, cela représente une enveloppe d’environ 6 millions d’euros ! Il reste donc 9 millions pour soigner les invités du festival. Aux petits oignons!

    Pour leur première réunion de travail, les membres du jury ont ainsi été invités à La Palme d’Or, le restaurant 2 étoiles de l’hôtel Martinez. On vous donne le menu, saliver ne coûte pas cher: en entrée « gamberoni du golfe de Gênes aux saveurs méditerranéennes », suivi d’« une caille en prédateur et ses rouleaux de thonine aux zestes d’agrumes et copeaux d’asperge de Grasse », puis en dessert des « cerises et framboises de mai en avant-goût ». A suivi le dîner de gala du Festival, avec 650 convives « triés sur le volet ». Qui attendent maintenant le dîner de clôture…

    Mais ce qui revient le plus cher est évidemment l’hébergement des participants… Au minimum, tout film sélectionné donne droit à trois nuits d’hôtel à trois membres de l’équipe. Or, toutes compétitions confondues (sélection officielle, Un certain regard, Hors compétition, séances spéciales, Cinéfondation…), il y a 70 films projetés à Cannes. Et pour les stars, qu’il s’agit de ne pas froisser, pas de minimum syndical. Leurs amis sont les biens venus… Et pour eux tous les palaces de la Croisette sont réquisitionnés. Aux frais de la princesse.

    4.649.543 euros de bénéf’ avant impôts!

    Malgré ces dépenses somptuaires, figurez-vous que le Festival fait du bénéfice! Ce ne sont pas les responsables de l’Affif qui nous l’ont dit, car ces gens là ne parlent pas d’argent, c’est trop vulgaire. Mais « Minute » a pu consulter les derniers comptes publiés par l’association. Ils concernent l’exercice 2010.Comme c’est officiellement annoncé, le montant des aides publiques est effectivement d’environ 10 millions d’euros. Mais surprise, à la colonne « production vendue de services », qui représente les contrats avec les partenaires privés du festival, on découvre le chiffre de 18 millions, soit 8 de plus que dans le programme officiel…

    Conséquence, en cette année 2010, l’Affif a réalisé un bénéfice avant impôt de 4.649.543 euros. En 2009, il était de 5 millions. En 2008 il était de 4,3 millions. Bref, bon an mal an, on peut estimer que l’Affif réalise un bénéfice après impôt de plus de trois millions d’euros, qu’elle distille en placements mobiliers et immobiliers.

    Ce qui serait pourtant bien, en cette période de crise, c’est que l’association rembourse les subventions publiques dont elle n’a pas besoin…

    Pierre Tanger

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 22 mai 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Festival de Cannes : où passe le pognon ? Leur petite entreprise ne connaît pas la crise

    http://fr.novopress.info

  • Economie : La politique du sursis

    par Pierre Marchand *

    François Hollande l’avait promis : il serait un président normal. Si l’on s’en tient au sens commun du mot, c’est-à-dire au sens ou François Hollande est un président comme les autres, on peut largement lui donner raison, qui plus est au chapitre de l’économie.

    Bien sûr on pourra gloser sur la différence entre son mandat et le précédent en matière fiscale ou au sujet des questions de société. Immanquablement on pointera les différences de styles entre un agitateur trop concerné et un néo-Chirac qui n’a jamais semblé l’être. Mais il est des similitudes qui confinent à la convergence de principe, ce qui tendrait à démontrer que nous avons affaire à une pathologie qui dépasse la personnalité ou même les grandes orientations politiques de nos deux derniers présidents. Cette maladie quasi-institutionnelle, c’est la tendance, ou plutôt faudrait-il dire le réflexe, à repousser systématiquement les engagements, décisions et réformes économiques et financières qui deviennent pourtant aussi importantes qu’urgentes.

    Les cessions de certaines participations de l’Etat dans les entreprises cotées en bourse en sont un symptôme flagrant. En les annonçant il y a quelques jours lors de son intervention télévisée, Jean-Marc Ayrault assurait que le produit de ces cessions ce servirait pas à « boucher les trous » budgétaires mais à financer des investissements d’avenir. Les investissements d’avenir… une musique que l’on avait déjà entendue sous la présidence Sarkozy lors du lancement avorté du grand emprunt national, qui s’est soldé par un endettement supplémentaire sur les marchés financiers. Doit-on d’ailleurs s’en étonner ? Avec un taux d’intérêt proche de 2%, il était beaucoup plus rationnel de ne pas faire appel au contribuable, ce qui du reste n’avait pas été « autorisé » par les instances européennes. Mais ce n’est pas la question : ce qui est ici envisagé c’est de céder une part des participations de l’Etat pour réinvestir dans d’autres projets. C’est ce qu’on appelle un « arbitrage ». La véritable question, c’est la définition des investissements d’avenir. Les 60000 emplois promis pour l’éducation nationale feront-ils partie des investissements d’avenir ? Sans aller jusque-là, il n’est pas inutile de se poser la question, qui en appelle une autre : où sont passés les 35 milliards du plan d’investissement de 2010 ? Quels investissements ont été réalisés et avec quels objectifs ? Il resterait environ 6 milliards à disposition du Commissariat Général à l’Investissement (sous la responsabilité de Louis Gallois), et ce serait à sa demande que le gouvernement a consenti une rallonge à cette enveloppe. Cette stratégie, que M. Ayrault semble considérer comme un jeu (« jouer ici où là » avec les participations de l’Etat) pose plusieurs problèmes.

    D’abord, le seul exemple que le Premier Ministre a donné concerne le financement de l’installation du haut-débit (internet) sur l’ensemble du territoire. Le haut débit pour tous (20 milliards d’euros tout de même) créera sans doute un certain nombre d’emplois, mais ne fera pas éclore le future Google français que tous appellent de leurs vœux. Ajoutons que ces investissements se font sans politique industrielle cohérente et que le nécessaire effort d’innovation ne saurait justifier l’abandon voire le sabordage de notre industrie et notamment de l’industrie intermédiaire. Cette idée a également ceci d’ironique qu’il est plutôt d’usage de financer les dépenses avec les ressources budgétaires et les investissements avec la dette. Aujourd’hui on fait l’inverse : la dette refinance l’endettement passé (donc les dépenses budgétaires) et l’on cherche ailleurs les ressources pour financer les investissements. Or qui comblera le manque à gagner de ressources que procuraient ces participations ? La dette bien sûr ! Car n’oublions pas que, même si le calendrier de ces cessions apparaît judicieux (l’indice CAC 40 a progressé de 30% en un an), les entreprises du CAC 40 ont distribué en 2012 une moyenne de 4,4% de dividende, ce qui signifie que les 60 milliards de participations de l’Etat lui ont rapporté environ 2,5 milliards d’euros. Se séparer même partiellement d’une telle manne récurrente en période de disette budgétaire a donc un côté suicidaire. L’autre ironie de la situation réside dans le fait que le gouvernement fait de telles annonces en pleine cacophonie autour de l’avenir de Dailymotion. Nous évoquions l’ambiguïté de la politique économique et industrielle, mais Fleur Pellerin n’est même pas ambigüe : « Dailymotion n’a pas vocation à rester franco-français » et admet que « les pépites françaises ont du mal à grossir, il faut les aider ». Avec tant de signaux contradictoires, la crédibilité du gouvernement en la matière peut être sérieusement mise en doute (elle n’avait d’ailleurs pas besoin de cela). Il est vrai que l’Etat n’est pas spécialement en mesure de procéder à des dépenses inconsidérées.

    Et pour cause : il ne sera pas même en mesure de tenir ses engagements budgétaires auprès de l’Union Européenne et a dû négocier une prorogation jusqu’à fin 2015 pour atteindre la sacro-sainte barre des 3% de déficit. Il n’est évidemment pas question de prendre le parti de l’UE, mais nous avons toujours considéré que le retour à l’équilibre budgétaire était indispensable dans la mesure où les déficits actuels ne financent aucune croissance mais caractérisent une gestion calamiteuse dans un système qui ne survit que grâce à l’argent qu’il distribue même quand il ne l’a pas. Ce que font les gouvernements depuis une trentaine d’année n’est que reporter le poids de l’endettement public sur les générations suivantes, et nous tenons ce comportement pour criminel. Notre président s’est même payé le culot d’affirmer, au sujet des prévisions de croissance et de déficit, qu’ « il ne sert à rien d’afficher des objectifs s’ils ne peuvent être atteints »… Rappelons que la prévision de croissance du candidat Hollande il y a tout juste un an était de 1,7% pour 2013 (elle était récemment de 0,8% pour le gouvernement contre moins de 0,5% pour l’UE ou le FMI).

    C’est encore le même comportement qui pousse nos dirigeants à tout faire pour sauver l’euro. Les différents plans de sauvetage de plusieurs centaines de milliards d’euros repoussent l’échéance d’une explosion sans doute inéluctable. Mais c’est un comportement inhérent à un système dans lequel toute politique ne peut être jugée qu’à l’échelle d’un mandat électoral. L’UMP a beau jeu de critiquer le gouvernement et son échec à réduire significativement et durablement le déficit budgétaire. Ses membres n’ont pas fait autre chose lorsqu’ils étaient « aux affaires », expression qui résonne étrangement à l’heure des révélations de Cahuzac et des soupçons concernant le financement de la campagne de l’UMP. Un comportement – nous disions plus haut un réflexe – tellement systématique qu’il ne peut être le fruit de la coïncidence. On nous reproche parfois de donner la monarchie comme solution à tous les problèmes. Nous n’avons pas cette prétention, mais nous avons celle de croire que cette politique du sursis est doublement caractéristique du système politique et économique. La loi de l’opinion publique a logiquement dérivé vers la dictature de la popularité qui est aussi celle du court terme.

    C’est aussi la logique d’un ultralibéralisme inconséquent qui vit de son profit immédiat comme les partis vivent de leur succès électoral.

    L’AF n° 2863   http://www.actionfrancaise.net

    * Pierre Marchand, rédacteur à L’Action Française, est spécialiste des questions économiques.

  • Affaire Tapie: Christine Lagarde bientôt en examen?

    Christine Lagarde, directrice générale du FMI, doit être entendue ce jeudi 23 mai par la Cour de justice de la République. Les trois magistrats qui l'ont convoquée enquêtent depuis près de deux ans sur les lourds soupçons de « complicité de faux et de détournement de fonds publics » qui pèsent sur l'ancienne ministre française de l’Économie et des Finances, dans le dossier Bernard Tapie / Adidas.
    Christine Lagarde risque gros. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) va être entendue ce jeudi et vendredi par la Cour de justice de la République. L'ancienne ministre pourrait être mise en examen. Elle est visée par une enquête pour « complicité de faux et de détournement de fonds publics ».
    Christine Lagarde devra justifier sa gestion du dossier Tapie / Adidas. En 2007, l'ex-ministre de l'Economie et des Finances avait décidé de recourir à un tribunal arbitral pour résoudre le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, datant du début des années 1990. Bernard Tapie s'était estimé lésé par le Crédit Lyonnais qu'il avait mandaté pour la vente d'Adidas.
    400 MILLIONS POUR BERNARD TAPIE
    Le tribunal avait fini par octroyer 285 millions d'euros (400 millions avec les intérêts) à Bernard Tapie pour solder le litige. Pourquoi privilégier un règlement privé, quand l'État semblait sûr de l'emporter en justice, contre Bernard Tapie ? Pourquoi ne pas contester le jugement de cette cour arbitrale alors que ses services, à Bercy, conseillaient à Christine Lagarde de le faire ? Et puis comment la ministre a-t-elle pu affirmer devant des députés que Bernard Tapie ne toucherait sans doute pas plus de 30 millions, alors qu'il en a, sans doute, empoché plus de 240, dont 45 au titre d'un préjudice moral aussi incompréhensible que non imposable ?
    C'est de ces interventions, ouvertement favorables à Bernard Tapie, que Christine Lagarde va devoir répondre. Et peut-être aussi de son rôle éventuel dans l'effacement, en 2009, de près de 15 millions d'euros d'impôts dus par l'homme d'affaires. Un cadeau qui pourrait avoir été discuté à l'Elysée, dans le bureau, à l'époque, de Claude Guéant.¢