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économie et finance - Page 824

  • Trou de la Sécu : les familles paieront !

    Le gouvernement a trouvé au moins un expédient pour remédier au déficit de la Sécurité sociale : rogner les allocations familiales.
    À l'évidence, le gouvernement socialiste ne trouve d'attraits qu'aux futures unions homosexuelles ; au moment même où il fait voter par sa majorité à l'Assemblée nationale la loi sur le pseudo « mariage » inverti, il envisage en effet de prendre, pour tenter de ralentir le creusement du trou de la Sécurité sociale, des mesures qui frapperont les familles.
    Ces mesures consisteraient à fiscaliser les allocations familiales, à les octroyer sous conditions de ressources ou encore à remettre en question le quotient familial. Quelle que soit la manière choisie, les familles sont dans le collimateur de Bercy.
    Premières visées : les classes moyennes. En effet, les familles les moins aisées ne seront pas touchées par l'intégration des allocations familiales dans les revenus imposables - puisqu'elles ne paient pas l'impôt sur le revenu (avec cette intégration, certaines familles deviendront cependant imposables). Et la mise sous conditions de ressources ne les concernerait pas davantage.
    Cette opération se drape dans les nippes défraîchies de la justice sociale : il n'y aurait pas de raison que les ménages plus riches bénéficient de cette aide. Or c'est là que le bât blesse : les allocations familiales n'ont théoriquement pas de caractère redistributif mais répondent à une autre logique : les familles nombreuses élèvent des enfants qui seront les actifs de demain, feront fonctionner l'économie et - puisque nous sommes dans un régime de retraites par répartition - subviendront par leurs cotisations aux pensions non seulement de leurs parents, mais aussi de ceux qui n'auront pas eu d'enfants. Il en irait d'ailleurs de même dans un système de retraites par capitalisation, puisque ce sont les actifs qui créent la richesse.
    À salaire égal, la famille nombreuse s'appauvrit
    Or élever des enfants a un coût, par rapport auquel, remarque l'économiste Henri Sterdyniak dans Le Figaro du 21 février, le montant des allocations familiales est « déjà ridicule ». A salaire égal, la famille nombreuse s'appauvrit par rapport au couple qui a peu ou pas d'enfants, alors qu'elle rend service à la société.
    On peut objecter à cela que l'on ne fait pas des enfants pour toucher les allocations familiales (ce serait un fort mauvais calcul). Certes, mais si l'on regarde les pays qui n'ont pas de vraie politique familiale, comme l'Italie ou l'Espagne où les familles nombreuses étaient naguère... nombreuses, on s'aperçoit que leur taux de natalité est très inférieur au taux français.
    Ne crions pas trop vite cocorico, cependant : l'on souligne peu que le bon taux de natalité français est aussi dû à l'immigration. Logiquement, les allocations familiales devraient favoriser la natalité française... Il est vrai que Mohamed Merah, le tueur djihadiste de Toulouse, était paraît-il un Français comme un autre... Notons toutefois que si les mesures gouvernementales touchent les classes moyennes, ce sont essentiellement des familles françaises « de souche » qui seront frappées.
    Le vice de l’État-providence
    Le projet de fiscaliser les allocations familiales, ou de les soumettre à conditions de ressources, ou de baisser le quotient familial, présenté à tort comme une « niche fiscale », souligne par ailleurs le vice d'un système dans lequel l’État-Providence - c'est ainsi qu'il se présente - reprend d'une main ce qu'il affecte de donner de l'autre et qu'il a déjà pioché dans la poche des contribuables - à commencer par les familles elles-mêmes, qui paient de la TVA sur les achats réalisés pour leurs enfants, des impôts locaux sur des espaces d'habitation nécessairement plus vastes, etc. L’État-Providence profite ainsi lui-même d'une Providence beaucoup plus généreuse avec lui qu'il ne l'est avec les citoyens : l'administration fiscale.
    Politiquement, il est évidemment plus confortable de fiscaliser les allocations que d'en diminuer le montant : la perte est moins immédiatement évaluable, donc moins douloureuse. Quand on tond les moutons, mieux vaut qu'ils ignorent combien de laine on leur prend.
    Jean-Pierre Nomen monde&vie 26 février 2013

  • Une Chape de plomb recouvre la visite officielle du Président islandais

    Morosité persistante dans la zone euro, embellie confirmée de l’Islande ont eu raison de l’arrogance de nos élites. L’Islande, premier pays européen touché par la crise en 2008, a retrouvé le chemin de la prospérité : croissance de 2,5% du PIB, un chômage de 5%, excédents du commerce extérieur et des comptes publics. Les choix de politique économique de ce petit pays se retrouvent projetés sous la lumière de l’oligarchie. Dans les hautes sphères des centres de décision, les masques tombent, les certitudes se lézardent, les dogmes s’effondrent.

    La dernière visite d’une délégation officielle de l’Islande remonte à 1983. Qui serait assez crédule pour croire que le calendrier retenu pour la fin février 2013 est une pure coïncidence ? A l’aune d’une zone euro enlisée dans une crise profonde, voyons un peu ce que peut ressentir l’ oligarchie aux affaires en France notamment, en apprenant que l’île vient de réaliser deux années consécutives de croissance positive supérieures à 2% du PIB quand ce même PIB était en recul de 6,6 % en 2009 ; que le déficit budgétaire annuel de cet Etat providence est maintenant résorbé quand il était de 13.5% en 2008 ; que le chômage approche les 5% de la population active quand il était monté à 8% en 2010 ; qu’il faut se faire à l’idée que le pays a gagné son bras de fer juridique contre la technocratie de Bruxelles et la finance internationale ; que le prêt de 2.1 milliards d’euros du FMI fut remboursé dans les meilleurs délais ; qu’en dévaluant brièvement la couronne jusqu’à 70%, le pays a pu réinvestir dans l’économie nationale et créer un cercle vertueux pour la relance des investissements. [1]

    Et puis les pouvoirs publics islandais ne se sont pas contentés de faire un pied de nez aux banques en faillite. L’Islande prend des mesures hétérodoxes efficaces pour les particuliers et les entreprises qu’il conviendrait de faire connaître au plus grand monde. N’en déplaise aux financiers, pour sauver les ménages surendettés, l’Etat incite les banques à écrêter leurs créances. Au-delà de 110% de la valeur du logement, la dette est effacée. Pour sauver les PME, entreprises créatrices d’emplois locaux, rappelons-le, l’Etat agit de même. [2] Voilà de quoi titiller les biens pensants les plus dogmatiques, n’est-ce pas ?

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi l’Islande n’est pas pressée d’entrer dans l’Union Européenne, et encore moins d’adopter la monnaie unique. « En quarante ans, nous sommes passés d’un pays en développement à l’un des plus prospères d’Europe avec notre petite monnaie indépendante », argumente l’eurosceptique président. [3]

    En réponse la ploutocratie impose un devoir de réserve à l’oligarchie europhile et la nébuleuse des organes de presse persiste à maintenir l’expérience empirique de l’Islande à l’ombre des projecteurs de l’opinion publique européenne. Fait révélateur… quand d’une part 145 occurrences de médias audiovisuels relatent, en moyenne, une visite officielle d’un Chef d’Etat, que d’autre part Le Figaro et rue89 sont les deux seuls médias à avoir relayé la visite du cas d’espèce islandais chez son hôte de l’Elysée. Aucun compte rendu officiel n’est venu nous éclairer, si ce n’est sur la teneur des débats, tout au moins sur les grandes lignes de discussion, comme le veut l’usage, par les médias de l’establishment. Tout juste peut-on lire sur le site de l’ambassade de France en Islande que les deux Président ont évoqué la nécessité de développer les énergies renouvelables et en particulier la géothermie…. Autant dire que nous, le peuple, sommes sous informé. Président du groupe amitié France – Islande, le député Michel Tardi fait bien mention du programme du séjour du Président Islandais en France sur son blog, mais là s’arrête l’entorse de principe au silence ambiant.

    Monsieur Olafur Ragnar Grimsson s’est entretenu avec Michel Rocard, ambassadeur chargé de la négociation pour les pôles Arctique et Antartique, en marge d’une conférence sur le renouveau islandais en présence du gouverneur de la banque centrale islandaise et de Chefs d’entreprises le 26 février au matin. Thème de la conférence : quels sont les facteurs de la renaissance islandaise ? Voilà un sujet pertinent. Quelles en sont les conclusions des officiels présents et notamment de Michel Rocard ? Le peuple est en droit de savoir.

    Le 26 février dernier dans l’après midi, le Président islandais s’est également entretenu officiellement pendant 1h30 avec des représentants de l’assemblée nationale. Pourquoi n’avons-nous pas eu un aperçu des débats ? Le même jour en fin d’après midi, il s’est rendu à un entretien officiel de près de deux heures avec monsieur Bel, Président du Sénat et troisième autorité politique de notre pays. Que ressort-il de cet entretien ? Nous n’en savons rien. Le matin du 28 février 2013, le chef d’Etat islandais s’est entretenu avec le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économique dont le conseil s’est réuni dans la foulée…. Bouche cousue. Nous le voyons bien, les oligarques ne sont pas indifférents à la réussite islandaise en dépit d’apparences bien trompeuses…

    [1] Quatre ans après, l’Islande nargue l’Europe. La Tribune du 5 octobre 2012

    [2] L’Islande, modèle de sortie de crise ? Libération du 8 février 2013

    [3] L’Islande, relevée de la crise, tourne le dos à l’euro. Le Figaro Economique du 1er mars 2013

  • Comment faire pire que Madoff

    La Réserve fédérale américaine pourrait préparer une bulle spéculative géante.

    Aux dernières nouvelles, Bernard Madoff coule des jours tranquilles à la prison fédérale de Butner, en Caroline du Nord. “C’est beaucoup plus sûr ici que dans les rues de New York“, explique le génial escroc. Le temps doit quand même lui paraître parfois un peu long, occupé à nettoyer le réfectoire (payé 14 cents l’heure) ou à compter les jours qui le séparent de son improbable libération – prévue maintenant dans cent quarante-six ans. Pauvre Bernie !

    Ce qui, en revanche, doit lui remonter le moral, c’est de constater qu’il a en matière d’arnaque financière géante fait des émules au sein même des gouvernements et des banques centrales. Partout dans le monde. Au Japon, au Royaume-Uni et surtout aux États-Unis. Là-bas, l’élève est même en train de dépasser le maître. Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), est en train de faire mieux que Bernie, avec la mise en place d’une mécanique infernale dont ne s’inquiètent aujourd’hui que quelques spécialistes, mais qui risque de conduire à une crise financière plus grave encore que celle ayant suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.

    Madoff s’était contenté, si l’on peut dire, d’escroquer des milliers de riches clients avec une banale pyramide de Ponzi : on appâte le zozo en lui garantissant un rendement élevé et on rémunère les anciens clients avec l’argent frais des nouveaux. Rien de très nouveau là-dedans, rien de très sophistiqué non plus.

    M. Bernanke, lui, se montre beaucoup plus imaginatif et novateur, avec en outre l’avantage majeur d’opérer en toute légalité. Et pour des montants sans commune mesure : 65 milliards de dollars pour Madoff, près de 3 000 milliards de dollars pour Bernanke. Bernie petit joueur.

    Pour sauver la chaîne de Ponzi construite par le Trésor américain (faire de nouvelles dettes afin de pouvoir rembourser les anciennes), la Fed s’est lancée à la fois dans la fabrication de fausse monnaie à grande échelle et dans une manipulation sans précédent des taux d’intérêt. Au point qu’à côté le scandale du Libor dans lequel sont impliquées plusieurs grandes banques privées, et qui fait régulièrement la une des journaux financiers, relève de l’amateurisme.

    Comme Jésus multiplia jadis les pains, Bernanke multiplie aujourd’hui les dollars. Une méthode pas catholique du tout, mais que M. Bernanke a jugée être la moins pire des mauvaises solutions pour sortir l’Amérique de la crise. Avec tous ces billets verts miraculeusement créés, il a acheté depuis trois ans d’énormes quantités de dette publique américaine : 1 700 milliards de dollars d’obligations du Trésor, 1 000 milliards de dollars d’emprunts immobiliers garantis par l’Etat, soit au total plus que toute la dette de la France. Résultat : les taux d’intérêt à long terme sont tombés aux États-Unis à des niveaux incroyablement bas (2 % à dix ans, contre 4 % avant le début de la crise) ; mais surtout absurdement bas, compte tenu de l’envolée de la dette publique américaine (qui frôle 17 000 milliards de dollars et augmente de 4 milliards de dollars par jour !). Des niveaux aussi fictifs, déconnectés de la réalité, que pouvaient l’être les rendements offerts par Madoff à ses clients.

    Cela n’empêche pourtant pas de nombreux économistes de saluer l’audace de M. Bernanke – et de reprocher au passage la pusillanimité dont M. Draghi ferait preuve à la tête de la BCE. Ils considèrent comme une formidable nouvelle ces taux d’intérêt très faibles, inférieurs aux taux de croissance, qui dopent la consommation des ménages américains, l’investissement des entreprises et favorisent la reprise du marché immobilier. Les agences de notation elles-mêmes applaudissent : c’est une raison suffisante pour s’inquiéter. Car le problème de ce genre d’entourloupe géante et de fuite en avant est qu’il est difficile d’y mettre un terme en douceur, sans faire s’écrouler tout le système.

    Que risque-t-il de se produire quand la Fed cessera d’acheter chaque mois pour 85 milliards de dollars de dette américaine ? Il risque de se produire un gigantesque krach obligataire causant d’énormes pertes à la Fed elle-même, mais aussi aux banques, aux assureurs et autres fonds de pension. Un krach provoquant une remontée des taux d’intérêt si brutale qu’elle ferait automatiquement retomber l’économie en récession et mettrait l’État américain en réel danger de faillite.

    Que risque-t-il à l’inverse de se passer si la Fed, mais aussi la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon continuent de maintenir à des niveaux artificiellement bas les taux d’intérêt à long terme ? Il risque de se former de gigantesques bulles spéculatives en comparaison desquelles celle des subprimes fera figure de “bullette” inoffensive et indolore.

    Madoff avait ruiné quelques milliers de clients pour la plupart très fortunés, ce qui est très triste pour eux mais sans grande importance. C’est en revanche toute l’économie mondiale que Bernie II (Ben Bernanke) risque, lui, de ruiner. “L’État tout entier est une chaîne de Ponzi”, a récemment déclaré, du fond de sa prison, Bernard Madoff. Parole d’expert.

    Le Point   http://fortune.fdesouche.com

  • Un œil sur le "hollandisme révolutionnaire" 2

    « Une démocratie fonctionne quand une partie des élites prend le parti du peuple. C’est ce qui pourrait se produire. D’où l’espoir que je place dans le “hollandisme révolutionnaire”... »

    Emmanuel Todd, mars 2012 

    Retraites : êtes-vous prêts à travailler encore plus longtemps ?

    Le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, un des représentants de « l’aile gauche » (sic) du PS (via le courant « Un Monde d’avance »), s’est exprimé au micro de France Info sur les pistes à explorer pour combler les déficits : « La biologie fait qu’il faut quand même se poser la question de la durée de cotisation. Je vois des gens qui auront passé plus de temps en retraite que dans la vie active. C’est une situation qui ne peut pas perdurer. » Le député a ensuite ajouté être « pour l’augmentation des cotisations ».

    Une position en adéquation avec celle du Medef, qui, via Laurence Parisot, propose « de poser le débat en termes d’âge, en termes de durées de cotisations ».

    La solution de l’UMPS à l’abstention : le vote obligatoire !

    Le député UMP du Nord Thierry Lazaro a déposé mercredi dernier une proposition de loi, pour l’instauration du droit de vote obligatoire : « Si le vote est un droit, il doit être également un devoir en l’honneur et en mémoire de celles et de ceux qui ont versé leur sang pour notre Patrie. »

    Malgré des sommes colossales dépensées en propagande, les « élus » n’arrivent pas à ramener aux urnes, les bataillons d’abstentionnistes. Dépités, ils envisagent donc de frapper d’une amende de 15 euros (45 euros en cas de récidive dans les cinq ans) les « mauvais citoyens » qui n’ont pas ou plus envie de participer à la farce électorale.

    Dans sa grande bonté, le législateur propose des dérogations. Ainsi, les électeurs qui apporteraient la « preuve de leur impossibilité par procuration » ou qui devraient faire face à un « cas de force majeure » se verraient exemptés de l’obligation de voter...

    Cette proposition, à laquelle s’est avoué favorable Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, est un copier-coller mot pour mot, de celle déposée par... Laurent Fabius en 2011.

    La fin du CDI, c’est maintenant !

    Patronat et syndicats du secteur intérimaire ont entamé des négociations en vue de créer un CDI « intérimaire ». Ainsi, la rémunération des périodes entre deux contrats sera prise en charge par le Pôle emploi, permettant ainsi aux entreprises du secteur d’échapper à la hausse des cotisations chômage sur les contrats courts, prévue dans l’accord sur l’emploi de janvier dernier.

    Ces discussions interviennent alors que les chiffres du marché de l’emploi intérimaire sont très mauvais : 15e mois d’affilée de repli (moins de 500 000 intérimaires aujourd’hui, contre plus de 750 000 avant la crise).

    Les « partenaires sociaux », toujours « larrons en foire » dés qu’il s’agit de poursuivre le démantèlement du Code du travail, sous couvert de vouloir mettre en place des outils pour lutter contre la hausse du chômage...

    www.egaliteetreconciliation.fr

  • Feu sur la Halde !

    Examinant le projet de loi de finances pour 2011, les députés expriment quelque réticence à augmenter le budget de la Halde, dont la crise rend les exigences particulièrement déplacées.
    Le député UMP Richard Mallié fait-il « une fixation sur la Halde » ? Son collègue René Dosière l'en a accusé le 8 novembre, lors d'un débat en commission à l'Assemblée nationale, observant toutefois qu'il n'était pas le seul. En fait, l'institution semble cristalliser la méfiance des parlementaires à l'égard des autorités administratives.
    Un train de vie jugé exceptionnel
    Après avoir obtenu, l'année dernière, une augmentation de son budget de 6,3 %, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité réclame, pour 2011, une rallonge supérieure à 3 %. Dépassant alors les 13 millions d'euros, ses moyens seraient supérieurs à ceux du médiateur de la République. Selon le gouvernement, ces nouvelles ressources seraient affectées au recrutement de deux agents de catégorie A censés traiter les dossiers de réclamation, et à la mise en place progressive d'un réseau de correspondants territoriaux. Cette perspective apparaît « déplacée » aux yeux de M. Mallié, signataire, avec quatre-vingts collègues, d'une proposition d'amendement au projet de loi de finances (PLF). « Alors que le PLF pour 2011 s'inscrit dans un contexte budgétaire difficile, le train de vie de la Halde est toujours aussi exceptionnel », a-t-il dénoncé. « Le pré-rapport de la Cour des comptes est sans appel : les marchés publics sont à la limite de la légalité, les dépenses en communication sont exorbitantes – 6,2 millions d'euros entre 2005 et 2009 – et le loyer annuel [...] s'élève à plus de 1,8 million, soit 800 euros le mètre carré, contre 300 euros dans une rue voisine. » Cela en raison, notamment, « d'un hall luxueux qui n'a aucune utilité » selon René Dosière.
    Des dossiers rejetés en masse
    L'argent est-il jeté par les fenêtres ? Richard Mallié l'a suggéré en soulignant « que 75 % des dossiers déposés auprès de la Halde en 2009 ont été rejetés et que seuls 3,6 % des plaintes ont abouti ». On en déduit le "chiffre du jour" publié le 13 novembre sur le blog du Centre royaliste d'Action française : « 31 580 euros par plainte ! Un budget de 12 millions d'euros pour 380 "discriminations" reconnues : un rapport qualité-prix défiant toute concurrence ! »
    Cela dit, « nous n'avons rien contre l'action de cet organisme », a prévenu Richard Mallié. Plus radicale, Véronique Besse, député de la Vendée, a déposé une proposition de loi visant à supprimer une institution jugée coûteuse et inutile, sinon perverse.
    Grégoire Dubost L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 18 novembre au 1er décembre 2010
    ✓ Parmi les derniers articles publiés sur le blog du CRAF, certains touchent à des sujets connexes : « La Halde coûte cher, et en plus elle ne sait plus ce qu'elle dit ! » (12/10/2010) ; « Autorités administratives indépendantes : jetons le bébé avec l’eau du bain ! » (06/10/2010). Rendez-vous à cette adresse : www.actionfrancaise.net

  • Marcela Iacub, Kerviel du sexe ?

    Si l’on se permet de revenir sur la récente « performance » de Marcella Iacub – comme dit Libération, qui l’a portée en couverture en compagnie du Nouvel Observateur – alors que tout ce qu’il fallait en dire a été dit et bien dit, en particulier par la justice, c’est parce que sa dimension éditoriale et journalistique a occulté sa dimension idéologique, beaucoup moins surprenante. Et pas moins intéressante. Ce n’est en effet pas un hasard total que cette entreprise (au sens économique du terme) ait été conduite par Marcela Iacub et sponsorisée par Le Nouvel Observateur et Libération.

    Avec cette opération minutieusement préméditée d’essorage de DSK dont la seule finalité était de « faire de l’argent », comme l’a bien diagnostiqué sa victime, Marcella Iacub s’est en effet investie elle-même en modèle d’une proposition politique qu’elle développe depuis des années : l’extension du néo-libéralisme aux affaires du corps, notamment par la financiarisation du cul. Que cela soit dans ses livres, ses articles ou ses chroniques hebdomadaires dans Libération, cette juriste n’a qu’une obsession : que le droit soit nettoyé pour se conformer au rôle de simple facilitation technique du marché, afin de « faire du sexe une liberté comme celle du commerce » et de le monnayer sous toutes ses formes.

    Marcela Iacub considère ainsi que la prostitution doit être organisée comme une activité professionnelle banale à intégrer dans la vaste gamme des services à la personne. « Au lieu de vendre son corps comme caissière à Auchan, on peut aussi bien le vendre à un mec », explique-t-elle avec simplicité. Cette normalisation, qui serait sans conteste bénéfique au PIB national, aurait de plus la vertu de contribuer à la baisse du chômage, les compétences nécessaires à ce nouveau statut professionnel étant assez limitées pour offrir des débouchés importants aux jeunes des deux sexes en échec scolaire.

    Sur les « mères porteuses », Marcela Iacub a ainsi trouvé bien timorés les audacieux qui proposent leur légalisation sous le régime du bénévolat. Elle ne comprend pas « pourquoi les partisans de la gestation pour autrui en France tiennent tant à la gratuité de cette technique (sic) alors qu’ils sont favorables à ce qu’on paye de manière convenable les femmes de ménage, les nounous, les coiffeuses et les masseuses  ». Elle explique que cette « limitation de la relation marchande » néglige « les bénéfices à tirer en confiant toutes les grossesses à des femmes spécialement formées, heureuses d’être enceintes et particulièrement bien payées (…) pour les risques qu’elles courent et les dérangements de tout type que provoque une grossesse (…) On créerait ainsi un nombre considérable d’emplois féminins et ce serait une occasion formidable de redistribution de l’argent entre les riches et les pauvres ».

    Avec la mise en vente d’une tranche de la vie sexuelle de DSK, dans laquelle elle s’est introduite avec méthode et préméditation, Marcela Iacub a mis en pratique, à son profit, cette même logique de rentabilisation financière du cul qu’elle défend depuis longtemps. Virginie Despentes a bien recadré la nature de l’opération en réduisant Marcela Iacub à ces « meufs du 6e arrondissement qui s’agitent volontiers sur les queues qui peuvent leur rapporter de l’argent ». Mais il faut reconnaître que cette dernière a innové pour démultiplier le profit attendu de son investissement destiné, dès le départ, à usiner un best-seller. Car la vraie « performance » ne réside pas dans le fait de parvenir à coucher avec DSK – on sait qu’il est plutôt accueillant en la matière – que de le raconter en piétinant le respect de la vie privée auquel tout le monde (DSK compris) a, jusqu’à nouvel ordre, droit.

    Marcela Iacub illustre ainsi le stade sexuel des «  furies de l’intérêt privé », comme Karl Marx appelait ces « passions les plus vives, les plus mesquines et les plus haïssables du cœur humain » face auxquelles « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané ». On le constate de plus en plus, de Christine Angot à Johnny Halliday, l’exhibitionnisme à prétention littéraire ou biographique profanant sa propre vie privée permet de faire de l’argent. Marcela Iacub a compris qu’on pouvait faire encore plus d’argent en profanant la vie privée des autres, à condition de bien les choisir. Et ensuite de trouver des idiots utiles pour justifier que ce qui était sacré – la vie privée, précisément – soit piétinée en toute bonne conscience.

    Marcela Iacub n’a guère eu de difficulté à les trouver pour justifier son délit : ils se bousculent au sein de la grande académie des briseurs de tabous. La seule justification que Laurent Joffrin — le directeur du Nouvel Observateur qui a servi de lancement marketing à son livre – a trouvée fut ainsi la défense de « la provocation » et de la « transgression ». Libération, sans doute frustré de n’avoir pas eu la primeur de cette grande avancée anti-moralisatrice en a rajouté en saluant dans ce « livre joyeusement et éperdument politique » une offensive bienvenue contre les « fabricants de vertus ». Et en félicitant son auteur, « unique dans le paysage passablement figé des idées françaises », qui « fait sauter l’idée même de seuil (des convenances, de la bonne éducation, des idées raisonnables) qu’il ne faudrait pas franchir ».

    L’entreprise hautement rentable de Marcela Iacub et la complicité béate du Nouvel Observateur et de Libération illustrent à merveille cette division du travail bien analysée depuis longtemps par le philosophe de tradition socialiste Jean-Claude Michéa : « Si la logique du capitalisme de consommation est de vendre n’importe quoi à n’importe qui, il lui est indispensable d’éliminer un à un tous les obstacles culturels et moraux (tous les “tabous” — dans la novlangue libérale et médiatique) qui pourraient s’opposer à la marchandisation d’un bien ou d’un service (…) Le libéralisme économique intégral (officiellement défendu par la droite) porte en lui la révolution permanente des mœurs (officiellement défendue par la gauche), tout comme cette dernière exige, à son tour la libération totale du marché ».

    Marianne  http://www.actionfrancaise.net

  • Portugal : Marée humaine contre l’austérité

    Une marée humaine a déferlé samedi sur le Portugal, Lisbonne en particulier, à l’appel d’un mouvement citoyen apolitique très actif sur les réseaux communautaires, nommé “Que la Troïka aille se faire voir” qui a réalisé ainsi une mobilisation exceptionnelle contre les mesures d’austérité, exigées par les créanciers du pays, sous assistance financière.

    La troïka et le gouvernement dehors“, “le Portugal aux urnes“, “élections maintenant“, “démocratie participative“, “qui s’endort dans la démocratie, se réveille dans la dictature“, “Bandits, rendez-nous notre argent” clamait de petites affiches. “Aujourd’hui je suis dans la rue, demain ce sera toi“.pouvait-on lire sur les banderoles portées par les manifestants.

    Quelque 500.000 personnes ont défilé dans la capitale où le cortège avait démarré au son de l’hymne de la Révolution des Oeillets de 1974 qui a permis l’instauration de la démocratie. “Grândola Vila Morena” a ainsi été reprise en cœur par les manifestants, la voix tendue d’émotion.

    La manifestation de samedi a ainsi donné une nouvelle dimension au mécontentement populaire contre les mesures d’austérité mises en œuvre par le gouvernement de centre-droit, en contrepartie du plan de sauvetage international de 78 milliards d’euros accordé au Portugal en mai 2011.

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  • KEYNÉSIENS ET MONÉTARISTES

    Il semble de plus en plus insupportable à une majorité de Français qu'un pays comme le nôtre avec son niveau économique, scientifique, technologique, ainsi qu'agricole, connaisse le marasme et le chômage comme actuellement.
    Les raisons en sont une immigration qui continue et s'aggrave ainsi que la construction européenne due au traité de Maastricht. L'INSEE prévoit encore une forte augmentation du chômage en : 2008. Il faut savoir aussi que derrière cette construction européenne toute possibilité de politique économique nationale a été abandonnée.
    Le principal débat entre les différentes théories ou visions économiques du monde a été celui qui a opposé keynésiens ou néo-keynésiens et monétaristes. Dans ce débat théorique les keynésiens semblent avoir abdiqué mais les faits et résultats sont pourtant là pour démontrer la validité de leur vision du monde.
    Même lorsque cela est caché, on applique en fin de compte une politique de relance keynésienne. Ainsi la reprise américaine en 1982 a-t-elle été obtenue par un déficit budgétaire financé par création monétaire.
    Le monétarisme, lui, est une version infantile du scientisme pour qui le réel se trouve dans des équations mathématiques ou une théorie, le budget de l'État se gérant comme un porte-monnaie individuel. On a, là, le raisonnement le plus naïf pour ne pas dire niais que l'on puisse avoir.
    Ce n'est sans doute pas un hasard si le Ministre de l'Économie actuelle qui s'est rallié aux thèses monétaristes a une formation de comptable (un sou est un sou), toute idée de déficit budgétaire ne pouvant que le traumatiser.
    Soulignons au passage la mesure la plus grave et la plus dramatique prise par son prédécesseur Edmond Alphandery, c'est-à-dire la fin du lien entre la Banque de France et le gouvernement. Pour la première fois dans son histoire, la France perdait sa souveraineté économique qui dans un deuxième temps se trouvera à Frankfort. En «bon» monétariste Edmond Alphandery a pris cette mesure car c'est écrit ainsi dans les livres d'économie qui se réfèrent à ce courant.
    La pensée keynésienne ne se prétend pas être le réel mais un modèle opératoire pragmatique où l'économie est analysée en termes de circuit et où sont intégrés tous les phénomènes psychologiques, humains, sociaux et même affectifs (confiance, audace d'entreprendre ou d'investir, projection dans le futur... ) propres â toute activité économique faite par des hommes. Pour Keynes les agents économiques ne sont pas tous égaux puisque l'activité économique dépend avant tout des entrepreneurs et de leurs états d'âme (qui ont comme conséquence leur anticipation dans les projets escomptés d'où vient la décision d'investir).
    Toujours est-il que, sous la pression de l'Allemagne, la théorie monétariste avec comme conséquence l'aggravation du chômage a été adoptée avec un intégrisme stupéfiant. On donne plusieurs explications, plus psychologiques que rationnelles, à la préférence des Allemands pour la théorie monétariste. Ils ont, en effet, connu l'inflation de la République de Weimar, et sans doute aussi, même si on réveille un tabou, la seule politique keynésienne parfaitement réussie que l'on connaisse a été effectuée par les nazis au début du 3e Reich, alors que le livre majeur de Keynes, « La théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie » n'avait même pas été publié, ce qui d'ailleurs laisse à penser que les idées suivent plus souvent la pratique que l'inverse.
     Cette politique keynésienne sous l'impulsion de Schacht, ministre de l'économie sous Hitler, s'est faite avec un programme de grands travaux et une injection monétaire massive dans l'économie, grâce à un système de traites (MEFO) garanties par l'État, remises par les industriels à leurs fournisseurs et qui circulèrent comme une véritable monnaie.
    Les résultats ont été foudroyants. En quelques années l'Allemagne est passée de 6 millions de chômeurs à un nombre négligeable. Ceci a été réalisé grâce â un contrôle des changes et une économie fondée sur l'AUTARCIE. Cette autarcie ne s'est pas faite sans mal puisque l'agriculture n'était pas très développée en Allemagne. L'industrie chimique a fabriqué de l'essence synthétique pour obtenir une indépendance énergétique. Pour ce qui est du domaine commercial, on a eu recours au clearing : à toute importation de l'étranger doit correspondre une exportation de même valeur dans le pays intéressé. L'Allemagne, en plus de son chômage résorbé, est devenue la deuxième puissance industrielle du monde. Le réarmement n'est surtout intervenu qu'après, de façon importante, une fois la machine économique remise en route.
    La question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi l'économiste Schacht sous le 3e Reich a si bien réussi et que les socialistes français lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir en 1982 ont échoué ? Pour la raison très simple que la contrainte extérieure n'existait pas au temps de l'Allemagne n..., à cause du rétablissement du contrôle des changes et d'une économie tendant à l'autarcie.
    Si la France veut de nouveau créer les conditions d'une politique keynésienne réussie, il faudra le maintien d'une monnaie nationale et le contrôle par l'État de la Banque de France afin de pouvoir donner les impulsions économiques nécessaires. Le rétablissement de la notion de frontière sera une priorité. Une frontière au sens moderne n'est pas une muraille de Chine mais une membrane vivante qui permet de réguler (vis à vis de cet organisme qu'est la nation) le plus intelligemment possible, en fonction des intérêts du pays et du moment, les flux des biens et des personnes. Un protectionnisme éclairé permettra d'obtenir cet objectif d'une balance commerciale équilibrée auquel devra s'ajouter un contrôle strict des flux migratoires.
    Un député UDF avait écrit qu'il fallait accepter la dure loi du libre échange et de la concurrence totale car autrement la France retournerait au Moyen âge ou serait dans la même situation que l'Albanie. Il faut comprendre tout ce qu'il y a de mensonger et d'hypocrite dans cette affirmation lorsque l'on sait que les deux pays capitalistes actuels les plus puissants et les plus modernes au monde (États-Unis et Japon) sont dans la pratique dans une situation économique de quasi autarcie vu le très faible pourcentage de leurs importations du à un système de protectionnisme déguisé.
    Toutes ces mesures dans le fond relativement simples permettraient à notre pays de résorber son chômage dans un délai assez court. Lorsque l'emploi sera de nouveau suffisant, le protectionnisme pourra être allégé au fur et à mesure de la situation. La construction européenne maastrichienne actuelle, basée sur le monétarisme et la non intervention de l'État, est d'autant plus traumatisante et déstabilisante pour la France, vu son passé et sa tradition en ce domaine. C'est par une politique résolument nationale qui sorte de la spirale mortifère de Maastricht que la France résoudra la plus grande tragédie qui se pose à elle actuellement.
    par Patrice GROS-SUAUDEAU (remis à jour en 2007)

  • Les États-Unis commencent à couper dans les dépenses publiques

    Faute d’accord entre républicains et démocrates, le « séquestre » est entré en vigueur hier soir. Barack Obama reçoit les leaders du Congrès aujourd’hui.

    Ca y est, le « séquestre » est entré en vigueur, hier, à minuit. Faute d’accord sur la réduction du budget entre démocrates et républicains, des coupes automatiques de 85,3 milliards de dollars, d’ici à fin septembre, vont commencer à entrer en application.

    Avec une liste impressionnante de conséquences négatives potentielles, pour les Américains comme pour les touristes du monde entier qui se rendent aux États-Unis : du chômage technique pour des centaines de milliers d’Américains, notamment pour les civils qui travaillent pour le Pentagone, des horaires restreints pour l’accès aux parcs nationaux, des files d’attente plus longues aux aéroports par manque de personnel, à la fois aux contrôles de sécurité et dans les tours de contrôle, des aides à la recherche d’emploi suspendues, des intoxications alimentaires en hausse par manque d’inspecteurs sanitaires…

    Barack Obama a constamment cherché à dramatiser les conséquences des coupes automatiques, au cours des derniers jours, dans l’espoir que les Américains les imputeront aux républicains. Il s’est, par exemple, rendu sur les chantiers navals de Huntington Ingalls, à Newport News, en Virginie, pour donner un exemple. Les coupes dans la défense (voir page 7) pourraient empêcher la Navy d’y envoyer des navires à l’entretien, ce qui toucherait non seulement l’entreprise en question, mais aussi ses fournisseurs, dans tout le pays.

    Le président américain se montre intransigeant dans ce dossier. Comme l’ont démontré, d’abord, son discours d’investiture en janvier, puis son discours sur l’Etat de l’Union en février, il ne veut faire aucun cadeau aux républicains, à qui il ne pardonne pas leurs pratiques d’obstruction au cours de son premier mandat. La Chambre des représentants est contrôlée par le G.O.P., qui a en outre la possibilité, au Sénat, de retarder ou saboter des lois via la procédure du « filibuster ». Depuis des semaines, les deux camps sont restés dans un dialogue de sourds pour savoir comment réduire le déficit.

    Les démocrates veulent augmenter les recettes fiscales en supprimant nombre d’exonérations favorables au « big business ». Les républicains estiment qu’ils ont déjà consenti à des hausses d’impôts pour les Américains les plus aisés en janvier et que c’est désormais aux démocrates d’accepter leurs demandes de coupes dans les programmes sociaux.

    Aujourd’hui a lieu à Washington une réunion de la dernière chance : Barack Obama reçoit les leaders républicains et démocrates des deux Chambres, John Boehner et Mitch McConnell pour le G.O.P, Nancy Pelosi et Harry Reid pour les démocrates. Mais cette réunion intervient singulièrement tard. Ce qui a fait déclarer à l’attaché parlementaire d’un élu républicain : « pourquoi le président organise-t-il une réunion vendredi alors que le séquestre doit s’appliquer jeudi à minuit ? Soit il faut que quelqu’un achète un calendrier à la Maison-Blanche, soit c’est une plaisanterie. Ils (les démocrates) devraient au moins faire semblant d’essayer ». Le ton est donné.

    Reste à voir quel sera le véritable impact du séquestre. Les démocrates ont, volontiers, aligné les prévisions sombres : une amputation de 0,6 % de la croissance pour 2013, c’est plus de 750.000 emplois menacés, à un moment où le chômage refuse obstinément de descendre sensiblement de la barre des 8 %, selon le bureau du budget du Congrès. Le FMI a, lui, estimé, hier, que la croissance américaine pourrait être en 2013 inférieure de 0,5 % à ce qu’elle aurait été sans les coupes. Il estime qu’il « y aura un impact sur la croissance mondiale. Les pays les plus affectés seront ceux qui ont les liens commerciaux les plus profonds avec les États-Unis ». Le syndicat AFL-CIO a, lui aussi, poussé un coup de gueule, estimant que le séquestre allait toucher, en priorité, les Américains les moins bien payés et aurait un impact sur la consommation.

    D’autres voix s’élèvent pour relativiser. D’abord, les coupes se feront sentir progressivement. Les mises à pied ne peuvent intervenir qu’après un préavis de 30 jours. Selon Alan Blinder, de l’université de Princeton, il s’agit « seulement d’un ralentisseur » sur la route de la croissance, rien de majeur. L’agence de notation Fitch a déjà prévenu que l’entrée en vigueur du séquestre ne la conduirait pas à dégrader sa note souveraine (AAA).

    Ce qui préoccupe plus, désormais, les conjoncturistes, c’est l’approche d’une nouvelle échéance potentiellement plus dangereuse : le 27 mars. C’est à cette date que le texte provisoire sur lequel est basée l’exécution du budget, actuellement, expire. Il faut donc en voter un nouveau, et les républicains semblent vouloir partir sur une base minimaliste. Une nouvelle bataille pourrait donc s’engager au cours du mois de mars. Avec, dans l’éventualité d’un échec, un gel pur et simple de l’appareil fédéral.

    Les Échos  http://fortune.fdesouche.com/