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Europe et Union européenne - Page 698

  • Les partis politiques français face au Brexit : qui sont les gagnants et les perdants ?

    Christophe Bouillaud, professeur agrégé de science politique à l’Institut d’Études politiques de Grenoble depuis 1999, agrégé de sciences sociales (1988), ancien élève de l’Ecole normale supérieure.

    ♦ FIGAROVOX/ENTRETIEN – Une semaine après le Brexit, Christophe Bouillaud analyse les conséquences politiques en France de cet événement retentissant.

    Selon lui, –et ce n’est qu’une opinion parmi d’autres– la gauche et la droite en sortent divisés tandis que le FN en profite.


    FigaroVox. – Quels sont d’ores et déjà les gagnants et les perdants du Brexit parmi les partis politiques français ?

    Tous les partis du centre, à droite ou à gauche, sont les grands perdants du Brexit dans la mesure où ils vont devoir se positionner beaucoup plus nettement sur le sort de l’Europe. Or, républicains comme socialistes détestent prendre réellement parti sur l’Europe. Ils savent très bien que c’est un sujet qui fâche autant leurs militants et leurs cadres que leurs électeurs. Avec en leur sein des sensibilités très différentes, ils ont appris depuis des lustres à ne pas trop discuter de ce sujet pour ne pas en faire un point de clivage qui les diviserait. Inversement, les gagnants du Brexit sont les partis qui ne sont pas trop divisés sur la question européenne, avec en tête le Front national, mais aussi les partisans de Jean-Luc Mélenchon. Même s’il y a encore des divisions sur l’Europe au Front national – pensons à l’euro –, il existe une cohérence d’ensemble qui les avantage.

    Un point me paraît essentiel par ailleurs : lorsqu’ils proposent des réformes pour l’Europe, tous les hommes politiques français des partis de gouvernement le font de manière extrêmement isolée de positions politiques exprimées à l’échelle de l’Union européenne. Montebourg parle de son côté sans lien avec un quelconque parti (le PSE?) ou une quelconque organisation paneuropéenne, Juppé ou Fillon sans lien avec un possible projet de leur parti européen, le PPE, la liste est longue. Aucun représentant lié à un grand parti national ne parle au nom d’un parti politique européen. Il faut aller du côté des Verts pour avoir un discours vraiment cohérent à cette échelle, mais que pèsent-ils actuellement en France et en Europe? Or si vous voulez faire concrètement une réforme de l’Europe, il faudra bien avoir des partenaires pour la soutenir. Ce qui est absolument fou quand on souhaite réformer l’Europe, c’est de se placer seul face au reste du monde, c’est ce que font pourtant tous les dirigeants des partis de centre-droit ou de centre-gauche. Ceci montre également qu’il n’y a plus en réalité, s’il y a en a jamais eu, de parti politique européen ayant une influence réelle au niveau national, malgré les vitrines historiques que sont le PPE, le PSE ou l’ALDE.

    Pensez-vous que, parmi les partis dits «populistes», il y ait aujourd’hui un semblant de coopération et de dialogue?

    Oui et c’est paradoxal! Du côté des grands partis pro-européens – PPE, PSE, ALDE – l’accord des nations ne se fait plus, et les divisions sont béantes. En revanche, les nationalistes qui avaient beaucoup de mal à se coordonner ont de plus en plus tendance à se rencontrer, à s’organiser et à se congratuler. On l’a vu à la réunion de l’Europe des Nations et des Libertés organisée le 28 janvier à Milan, organisée par huit partis sous la houlette du Front national. Rien d’aussi fort politiquement de l’autre côté, car les partis sont trop divisés eux-mêmes. Le PPE et le PSE sont vraiment des auberges espagnoles qui tirent à hue et à dia. Prenez le PSE, vous pourrez y rencontrer le ministre des Finances néerlandais, Jeoren Djisselbloem, qui est un néolibéral et un austéritaire de fer, et Arnaud Montebourg, partisan en 2012 de la démondialisation, toujours membre du PS français à ma connaissance. Ne parlons pas de la situation slovaque, où le parti lié au PSE y est allié à l’extrême droite pour gouverner – situation qu’il est bon que l’électeur français ignore! Si le PSE est bien devenu un parti fantôme, il en va de même avec le PPE où cohabitent le premier ministre hongrois Viktor Orban et des fédéralistes comme le député français Alain Lamassoure. Il y a tout un monde entre eux… Il y a certes des partis plus unitaires comme les Verts, mais ils sont tout petits, et il y a des écologistes plus à gauche qui ne sont pas chez eux…

    L’électorat ouvrier et plus généralement les classes populaires, traditionnellement travaillistes, ont le plus voté pour le Brexit et se tournent davantage vers l’UKIP de Nigel Farage. Cela change-t-il la donne pour les primaires du Parti socialiste, où les frondeurs et les «démondialistes» sont volontiers eurosceptiques sans être europhobes, à l’image de Jeremy Corbyn?

    Cela dépendra des conditions dans lesquelles seront organisées ces primaires. Si elles le sont essentiellement par les soutiens de François Hollande pour sauver le chef de l’Etat, ça ne changera rien. En revanche, si ces primaires correspondent à un départ préalable de François Hollande de la scène politique française, la gauche française essaiera de se regrouper pour ne pas être éliminée dès le premier tour. L’électorat de cette primaire libérée de l’hypothèse Hollande serait beaucoup plus large, et l’on pourrait imaginer que les frondeurs ou les soutiens d’Arnaud Montebourg lancent le thème: «On vous l’avait bien dit». L’ancien ministre du Redressement productif pourra dire: «J’avais porté une candidature en 2012 sur le thème de la démondialisation, la suite m’a largement donné raison». Ceci pourrait être un argument extrêmement fort pour lui ou pour d’autres candidats de l’aile gauche du Parti socialiste. Mais attention, ce n’est qu’une hypothèse, car encore faudrait-il qu’il s’agisse, si je puis dire, de «primaires post-Hollande», ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La possibilité que le président de la République se représente va éloigner une bonne part des sympathisants de gauche, que Jean-Luc Mélenchon pourrait alors regrouper. Il n’est pas question en effet pour toute une partie de la gauche militante de re-légitimer en quoi que ce soit le «traître Hollande».

    La droite, partagée entre europhiles et souverainistes, privilégie largement les premiers depuis Maastricht. Le Brexit pourrait-il rompre cet équilibre? Y a-t-il un nouveau créneau qui s’ouvre pour Henri Guaino à l’intérieur des primaires LR ou pour Nicolas Dupont-Aignan en dehors?

    A droite, nous avons déjà vu les premières escarmouches. Chaque candidat se bat pour apparaître comme celui des candidats de la droite qui prendra le mieux en compte les conséquences du Brexit. François Fillon, Alain Juppé, Bruno Lemaire, bien sûr Nicolas Sarkozy, et même Jean-François Coppé ont pris position pour un grand chambardement en Europe. En revanche, toutes ces propositions de chambardement sont strictement franco-françaises et ne s’appuient aucunement dans la perspective d’un front commun réunissant une large partie de la droite européenne. En réalité, tous adoptent une posture gaullienne: «La France, la France, la France va proposer et les choses vont changer». Malheureusement, on est soit dans une Europe à 27, soit dans une Europe à 18 – c’est la zone euro – soit dans une petite Europe à 6. Dans tous les cas de figure, c’est une Europe dans laquelle l’Allemagne compte énormément. Tout chambardement dans les institutions européennes nécessitera que Berlin soit un partenaire de premier plan. Et pas seulement l’Allemagne, mais aussi l’Italie et d’autres puissances plus modestes. Cette posture souverainiste de la droite – François Fillon semble s’être rappelé récemment qu’il avait été le compagnon de route de Philippe Séguin – n’a aucun impact à l’échelle européenne pour permettre de crédibiliser les propositions d’un président de la République de droite élu en 2017. Le même problème se pose avec Nicolas Dupont-Aignan. Même s’il a quelques alliés, son projet pour une future Europe des nations n’a pas vraiment de dimension européenne. Quant à Henri Guaino, c’est en un sens le plus cohérent! Sa position gaulliste d’une France qui fait cavalier seul est assumée. Néanmoins, cette position ne saurait fonctionner. La France ne peut plus imposer sa volonté aux autres Etats membres de l’Union européenne.

    Pour le Front national, peut-on parler de consécration ou a contrario d’un dangereux pari si l’on en juge par les possibles retombées du Brexit sur l’économie britannique?

    Le Front national est de facto le grand gagnant du Brexit, car il est cohérent face aux événements qui se déroulent au Royaume-Uni. Alors même qu’il n’est pas obligé d’être en alliance avec d’autres mouvements dans la mesure où le Front national adopte une ligne nationaliste, il parvient à obtenir des soutiens d’autres partis européens. Une sorte d’Internationale des nationalistes est en train de se former. Il bénéficie aussi énormément des choix des autres partis français qui, faute de crédibilité de leur propre discours sur l’Europe, sont obligés de se rapprocher de la ligne frontiste. La droite tend ainsi à valider le discours eurosceptique. Le FN gagne surtout en crédibilité, car l’histoire semble se dérouler comme il l’avait prévu. Jusque dans les moindres détails. Regardez par exemple le vote britannique des classes populaires en faveur du Brexit : celui-ci valide le clivage frontiste du peuple contre les élites.

    C’est vrai que ses adversaires vont attribuer tous les malheurs du Royaume-Uni à ce choix populaire et que le FN n’aura d’autre choix que d’assumer jusqu’au bout ce soutien au Brexit, quoi qu’il advienne. En même temps, c’est une arme à double tranchant pour la gauche et la droite, car aujourd’hui, on ne sait rien de l’issue finale du Brexit, notamment en matière économique. Loin des catastrophes annoncées, on peut parfaitement imaginer que la situation britannique s’améliore. Ce serait alors un succès considérable pour le Front national. On parle à chaud de baisse de la livre sterling, de la bourse de Londres, etc. mais ce sont des réactions épidermiques et instantanées. En réalité, les économies bougent de façon beaucoup plus lente que ça. Ce qui compte au Front national, c’est de continuer à tenir un discours qui soit validé petit à petit par l’histoire. C’est en tenant la plume du débat européen, en imposant aux autres partis de se positionner, que Marine Le Pen compte avancer. L’euroscepticisme frontiste, qui n’a pas toujours existé, et qui tend en plus à se transformer en europhobie ou indépendantisme à la façon UKIP, s’est révélé être un excellent investissement de long terme au point que le Front national dispose en la matière d’un quasi-monopole auprès des électeurs. Le souverainisme de droite reste extrêmement limité autour de Nicolas Dupont-Aignan, tandis qu’à gauche, le souverainisme de Jean-Luc Mélenchon est extrêmement jeune, consécutif à ses déboires post-2012. C’est une certitude aujourd’hui: tous les ennuis de l’Europe sont des atouts pour le Front national.

    Christophe Bouillaud Propos recueillis par Alexis Feertchak, 30/06/2016

    Source : Figaro Vox – voix politique

    http://www.polemia.com/les-partis-politiques-francais-face-au-brexit-qui-sont-les-gagnants-et-les-perdants/

  • Du Brexit au Brexin

    Exit subito ! L'insistance avec laquelle les fondateurs de la CEE poussent les Anglais a déclarer maintenant le divorce sans consentement mutuel est presque risible. Pourquoi avoir soutenu l'amarrage du Royaume uni au continent pour le presser de libérer la bitte après la surprise du résultat ? Nos politiciens de rencontre surfent au gré des courants, palpent l'émotion de l'opinion, y succombent eux-mêmes et gèrent leur vestiaire en conséquence. Le comble du chic est de demander de quitter l'Europe aux représentants du Royaume uni sur les champs de bataille de la Somme aux commémorations du centenaire. On a les peigne-culs qu'on élit !
    La démocratie a ceci d'imparable qu'elle ne fonctionne raisonnablement qu'encadrée étroitement. C'est un outil dangereux à ne pas mettre entre toutes les mains. Les consultations populaires directes sur circonscription unique déroutent toujours la classe politique, qui s'active ensuite à dénoncer "l'idiotie" des réponses. Jeudi dernier, une seule question, apparemment simple dans sa formulation, a fracturé le vieux royaume en cinq morceaux, autant qu'il y a de nations fédérées en lui, et a suscité une vocation de principauté pour sa capitale historique. Ceci pour la politique. Pour l'économie c'est moins clair, après le coup de déprime en rachat des positions à découvert, les marchés se reprennent et réinitialisent leurs compteurs comme si quelque gnome de la City avait trouvé la clef qui tourne dans la boîte à musique de la démocratie britannique. Le "marché" ne s'y trompe pas qui est reparti à la hausse, la spéculation ayant anticipé le naufrage à venir du Brexit et des brexiteurs. Comment ? C'est très facile, on est loin d'un embarquement précipité des Rosbifs pour le grand océan. M. Juncker devra s'y faire.
    L'article 50 ne prévoit pas de couperet mais l'ouverture de négociations pour le détricotage des relations anglo-européennes. Le référendum était réputé consultatif contrairement au référendum écossais de 2014 qui était de pleine application. C'est aux Communes qu'il revient maintenant de décréter le retrait du Royaume Uni de l'Union européenne et de donner mandat au nouveau premier ministre de déclarer l'article 50 du Traité de Lisbonne aux autorités de Bruxelles. Selon la mafia parlementaire, ce nouveau premier ministre doit être un brexiteur, dur ou mou, pour respecter la vox populi, dei et tout le diable son train. Sauf que :
    Le parlement anglais est très divisé sur la question ; la moitié des Tories et les deux tiers du Labour sont remainistes sans compter les libéraux du centre complètement eurobéats ; la décision, si elle est obtenue naturellement (le parlement est souverain), promet de heurter de front les tenants du grand large. Bien que le régime anglais soit réputé sous le nom de démocratie parlementaire de Westminster, il paraît osé de soutenir que les députés vont faire bloc pour s'opposer au peuple ayant exprimé son choix directement. Alors ? Avant de capturer le nouveau Cromwell, on dissout la Chambre et on sort les poubelles. C'est ça le truc.
    Dans la campagne électorale qui suivra la dissolution, les candidats à la députation vont afficher très clairement leur position sur l'Europe institutionnelle, ce sera d'ailleurs le sujet prioritaire dans tous les débats, au pub et aux courses. Le peuple appelé aux urnes enverra aux Communes les représentants qui lui conviennent, circonscription par circonscription, bourg pourri par bourg pourri. La composition du nouveau parlement indiquera très précisément l'état de l'Opinion au jour du vote et ce résultat sera considéré comme celui d'un second référendum.

    La nouvelle Chambre déclarera-t-elle l'article 50 au Conseil européen ? Rien n'est moins sûr. Tout dépend du délai offert au public pour organiser ces élections, plus il sera long moins ils seront nombreux à vouloir partir car ils s'apercevront que les inconvénients de la rupture l'emportent sur une légitime fierté, un peu gratuite à la fin : le régime spécial euro-britannique négocié depuis le début par les premiers ministres anglais, et confirmé par le pacte du 19 février 2016 arraché par David Cameron au Conseil, suffit amplement à l'indépendance de la perfide Albion vis à vis du vieux continent, et si l'immigration sème à ce point la terreur dans les boroughs, on peut signaler que le problème de l'inintégration des aliens relève d'abord des intrants du Commonwealth avant de se poser sur les Européens de l'Est et sur ces p... de continental coloured catholics que nous sommes. La haine du Polonais ressemble beaucoup à la haine de l'Irlandais de jadis. Celui-ci catholique et européen affirmé remplacera-t-il à nouveau les ressortissants d'Europe de l'Est dans la détestation publique ? Peut-être bien, sauf à se retourner contre les Pakistanais, Indiens, Jamaïcains et autres niggers et rastacouères qui hantent les métros et les tabloïds.
    Que la sagesse des nations britanniques me fasse mentir et qu'ils partent donc ! Ce sera beaucoup plus clair ensuite pour nous continentaux parce que nous gagnerons en autonomie par rapport aux Etats Unis et parce que nous pourrons aussi mieux résister à l'élargissement de l'Union ; mais le gros business ne semble pas d'accord sur le largage, comme Easy Jet qui menace déjà de transférer ses sièges sociaux en Irlande ou sur le Continent, ou la HongKong & Shanghaï Bank qui voudrait s'installer à Paris. Dans un an, on se rappellera peut-être ce tsunami politique du Brexit comme une gigantesque farce avec Farage en clown blanc et Johnson en auguste, l'apprenti-sorcier restant David Cameron, l'aristo un peu con qui joua son empire pour un cheval.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Nigel Farage démissionne de la tête du parti Ukip

    Nigel Farage a annoncé publiquement qu’il renonçait à diriger Ukip, le parti qu’il a co-fondé, lors d’une conférence de presse ce lundi à Londres.

    Après le vote du pays pour quitter l’Union européenne, il estime avoir accompli sa mission :

    "Je voulais récupérer mon pays, maintenant je veux récupérer ma vie privée, et ça commence maintenant.

    Nigel Farage, qui ne compte pas pour autant cesser totalement ses activités politiques, a également déclaré :

    Je vais continuer à soutenir le parti, à soutenir son nouveau leader, je vais observer de très près le processus de négociation à Bruxelles et intervenir de temps en temps au Parlement européen.

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  • Fédération d'Europe occidentale

    Nous y voilà ! Non pas au début de la rupture anglo-européenne mais au jour de l'analyse de ce séisme et de ses conséquences. Sombre lundi ! Tout blogue se flattant de faire un peu de politique y est contraint forcé. Royal-Artillerie ne déroge pas à la règle mais prend le parti de ne pas remâcher les causes qu'un milliard d'internautes connaissent depuis ce matin sur le bout des doigts. Tabula Rasa. L'Europe est continentale désormais mais accepte l'Eire, Malte et Chypre quand même. Comment faire marcher ce grand corps malade qui va de l'Ile de Fer (Hierro) jusqu'à Kirkenes, cet empire impuissant, ce patchwork de nations antagonistes depuis la fin de la pax romana ? Et pourquoi d'abord le maintenir, voire le créer ?
    L'autonomie des nations gît aujourd'hui dans le rapport de forces. Exit le concept d'indépendance au XXI°siècle, la globalisation en a eu raison, la tectonique des empires mondiaux ne laisse aucune chance aux petits et moyens pays sauf à être aussi insignifiants que la Papouasie-Nouvelle Guinée, et on peut le regretter. La France en fait la douloureuse expérience en maintenant une gabegie éhontée envers et contre tous les signaux de danger : elle ne gouverne plus sur sa zone d'influence - nous sommes les supplétifs du Pentagone - et dans les positions historiquement consenties tels le Conseil de Sécurité, le Fonds monétaire international, nous sommes en mode mineur même si les reliquats sont moins insignifiants que ne le pensent les Français de France, comme l'affirme Hubert Védrine. Mais bon, difficile aussi de résister au passage de la tornade des nains par l'Elysée.
    L'exemple de proximité sur la difficile autonomie des petits pays est la Suisse. En dépit des lois internationales protégeant la souveraineté des nations constituées en Etat, l'ingérence du Fisc américain relayé par le Fisc allemand a pulvérisé le secret bancaire qui faisait la fortune de la Confédération, et les chicayas bruxellois incessants sur la circulation des marchandises ont amené le Conseil fédéral de Berne à entrer dans le traité de Schengen dans le cadre d'une européisation progressivement imposée de l'extérieur. L'union fait donc bien la force si elle aboutit à créer une masse spécifique qui impressionne l'adversaire. A cet égard, une union des républiques alpines (Suisse, Autriche, Liechtenstein, Slovénie) n'aurait pas donné grand chose de plus dans la dispute fiscale internationale.
    Faire le poids était bien l'intention des fondateurs de la Communauté européenne, mais il ne s'agit pas que d'agréger des peuples et des PIB. Un milliard de bœufs chinois ne pèse pas si lourd contre la coalition de tous les contempteurs de l'hégémonie céleste : ils ont retourné contre eux tous les riverains de la Mer de Chine méridionale qui sont passés à l'ennemi héréditaire américain et le Japon en prime. Il faut que la masse acquise dans l'union soit actionnée, en un sens gouvernée.


    Il y aurait plusieurs façons de faire mais un problème existe quand à l'étoffe des chefs de gouvernement. On imagine par moment la chancelière prussienne dans l'emploi d'un Adenauer, mais autour d'elle c'est le désert. N'épiloguons pas, c'est facile, tant ils sont "petit jeu". La meilleure stratégie bute toujours sur les capacités de mise en œuvre. Rangées des voitures, il y a bien des personnalités fortes comme Romano Prodi (Siméon de Bulgarie est trop âgé) mais les médiocres en poste actuellement, se revendiquant de leur élection, barreront le passage. Quoiqu'il en soit des acteurs en scène au moment, le dispositif gagnant pourrait être une fédération de type helvétique des fondateurs, dans le cadre d'une confédération englobant les autres, parfois fédérés entre eux comme pourraient le faire les quatre pays scandinaves (DK, SW, SF, ES) ou les pays danubiens.
    A cet égard, nous considérons que l'appartenance à l'eurogroupe est un choix technique financier sans incidence sur la stratégie. Oui, c'est un parti-pris politique...
    Les instruments de pouvoir de l'Union rénovée ne peuvent pas être moins qu'une diplomatie intégrée de la confédération avec un siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies - celui de la France -, et au moins une armée intégrée de la Fédération occidentale (la CED). Les autres instruments de pouvoir existent déjà, comme la banque centrale européenne (BERD et BIRD en sus), l'Agence spatiale européenne, EUROPOL (FBI), EUROJUST (parquet commun), ITER (énergie nucléaire) parmi les plus importantes. Reste à créer :
    - un code commun des impôts de base pour en finir avec la concurrence fiscale
    - un code essentiel du travail donnant les limites (terminé les foutaises des emplois détachés au régime social de souche !)
    - un corps confédéral de garde-côtes
    - un corps confédéral de garde-frontières
    - des arsenaux fédéraux pour gagner en volume
    Mais vu où nous sommes rendus ce lundi matin, aucun ou presque des bureaucrates européens en poste n'est destiné à y rester plus longtemps que l'hiver qui vient. Il faut partout du sang neuf et des correspondants de haut niveau dans les capitales.


    CEE 1957 - De Flensburg à Tamanrasset

    Le reproche fait le plus fréquemment à une fédération des pays fondateurs est qu'elle pousse à une subsidiarité qui jusqu'ici a échoué. Outre le fait qu'elle n'a pas échoué partout - l'aménagement des territoires peut en témoigner - il faut cuire un gâteau avant de l'apprécier. On peut donc rétorquer que les graves insuffisances du dispositif actuel viennent d'abord d'avoir maintenu les moteurs européens au point fixe depuis vingt ans sans faire décoller l'avion parce que justement à 28 il était trop lourd, d'une part ; d'autre part, qu'au pantographe de la mondialisation, la proposition souverainiste du repli sur soi nous précipite dans le destin du Portugal (la formule est du général De Gaulle). Mais la position de la France seulen'est pas méprisable si l'on veut bien accepter que ce pays ait fait son temps dans le grand concert du monde. Nous resterons la terre de la gastronomie, du luxe et des recherches inutiles et dispendieuses, et financièrement, la reine des gitans. Après tout, serons-nous si malheureux ?
    En fait il n'y a pas le choix. Nous ne nous résignerons pas. Alors, organisons à six un avenir puissant, en dehors des coquetteries littéraires du parti des raéliens qui rêvent pour nous d'un XVII°siècle par magie revenu.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/2016/06/federation-deurope-occidentale.html

  • Le cerveau de l’attentat d’Istanbul était protégé par son statut de « réfugié » de l’UE… Parcours

    Le cerveau de l’attentat d’Istanbul, Ahmed Tchataïev, avait le statut de « réfugié » en Autriche. Les terroristes islamistes tchétchènes ont été soutenus par les pays partenaires de l’OTAN contre la Russie, toujours désignée comme l’ennemie à abattre quelles que soient les alliances que cela implique. Les Tchétchènes ont ainsi obtenu en grand nombre le statut de réfugiés en UE même lorsque Moscou demandait leur extradition, comme c’était le cas depuis dix ans, de l’auteur présumé de l’attentat d’Istanbul. La fusillade et les explosions perpétrées le 28 juin dernier à l’aéroport d’Istanbul ont fait 43 morts, dont 13 étrangers, ainsi que près de 150 blessés.

    La piste Tchétchène dans la mouvance islamiste

    « Les médias turcs affirment que l’attaque terroriste contre l’aéroport Atatürk d’Istanbul a été orchestrée par Ahmed Tchataïev, originaire de la Tchétchénie (Caucase russe). Selon le journal Yeni Safak, un des kamikazes qui s’est fait exploser à l’aéroport s’appelait Osman Vadinov et provenait également de Tchétchénie ou du Daghestan. Les deux hommes sont considérés comme étant liés à l’Etat islamique, tandis que le Comité national antiterroriste russe (NAK) qualifie Ahmed Tchataïev de principal recruteur et instructeur des terroristes envoyés par l’Etat islamique en Europe. » (Source)

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  • Le scandale LuxLeaks, ou la victoire de l'escroc Juncker.

    C’est un procès qui est passé (presque) inaperçu, peut-être parce qu’il se déroulait au Luxembourg. Bien qu’un journaliste français ait été poursuivi dans cette affaire, le verdict n’a guère ému le pouvoir ni les partis politiques français qui, depuis quelques jours, ne cessent de déplorer le peu d’amour des citoyens envers l’Union européenne. Pourtant, il aurait dû, si la logique (ou la morale ?) avait été respectée : l’UE ne se veut-elle pas un modèle de justice et de transparence, un Etat de Droit (sans Etat propre d’ailleurs, mais plutôt un ensemble d’Etats) et la terre d’accueil de tous ceux qui fuient les traitements et les jugements inéquitables ? 

    En fait, le procès concernait ce que l’on appelle des « lanceurs d’alerte » qui avaient signalé un système de fraude généralisée qui a coûté des dizaines de milliards d’euros aux Etats de l’UE au profit de quelques multinationales et banques peu délicates et oublieuses de leur devoir fiscal de solidarité, mais aussi au profit du Luxembourg, membre de l’Union. Trois personnes étaient ainsi traînées devant le tribunal du Luxembourg au nom du « secret professionnel et du secret des affaires », et deux d’entre elles ont été condamnées pour « vol de données, fraude informatique et divulgation du secret des affaires », tandis que le journaliste français était acquitté : comme le signale Le Monde dans son édition du vendredi 1er juillet « Edouard Perrin n’a fait que son travail de journaliste (pour l’émission « Cash investigation » d’Elise Lucet), conclut le jugement du tribunal. Une vision que le parquet du Luxembourg ne partageait pas, estimant que « la liberté d’expression journalistique » ne devait pas primer sur le respect « du secret professionnel », quand bien même il serait le témoin de « pratiques douteuses ». » Ironie du propos du parquet, à l’heure où les administrations et les Etats, mais aussi les banques et les réseaux sociaux ne laissent plus rien de « secret » à la vie privée des familles et des personnes, malgré les protestations de nombreuses personnes qui souhaiteraient conserver un peu de discrétion, voire de pudeur, dans ce monde hyperconnecté…

    La condamnation des deux lanceurs d’alerte, elle, nous rappelle aussi que, dans cette Union européenne, ce qui compte d’abord, c’est le profit, l’Argent, les intérêts privés de quelques grandes sociétés ou des actionnaires, plutôt que le bien-être des peuples, la solidarité fiscale et la simple justice sociale. 

    Est-ce un hasard si cette affaire, débutée il y a quelques années et que l’on a nommée « LuxLeaks », avait « provoqué un vaste scandale qui avait touché jusqu’à Jean-Claude Juncker, l’ancien premier ministre luxembourgeois et actuel président de la Commission européenne » ? C’est ce qu’évoque un livre publié il y a peu sous la signature de Mme Eva Joly et intitulé « Le loup dans la bergerie », livre qui met en cause celui qui est effectivement le président de la Commission européenne alors qu’il devrait être, peut-être en prison, au moins à l’écart des institutions européennes si l’on veut qu’elles aient quelque crédit près des contribuables qui sont aussi des citoyens… 

    « Le jugement « LuxLeaks » est d’autant plus intéressant qu’il revient sur le débat qui avait opposé, en avril, la société civile à la directive sur le secret des affaires débattue à Strasbourg. Les ONG avaient vivement dénoncé un texte qui menaçait, selon eux, les lanceurs d’alerte. Le tribunal du Luxembourg semble leur donner raison. « La nouvelle proposition de directive sur le secret d’affaires adoptée par le Parlement européen entend encore resserrer le cadre de cette protection du lanceur d’alerte et augmenter la protection du secret d’affaires au niveau européen. » » Ainsi, non seulement la Commission européenne est présidée par un escroc notoire qui a coûté des milliards d’euros aux budgets nationaux des pays de l’Union, mais le Parlement européen, issu du vote des citoyens de l’Union (malgré une forte abstention récurrente), s’en fait le complice en durcissant la protection du secret d’affaires, non pour éviter l’espionnage industriel ou le délit d’initié, mais pour préserver les intérêts de quelques aigrefins de la Finance…

    De plus, comme le souligne l’article du quotidien Le Monde, « si ni le droit luxembourgeois ni le droit français ne protègent les lanceurs d’alerte, les juges (du tribunal du Luxembourg) estiment que le droit européen ne le fait, aujourd’hui, pas davantage » : n’est-ce pas incroyable ? Pourtant, c’est bien la réalité et celle-ci ne profite pas au plus grand nombre des Européens…

    Cette affaire et ce jugement sont terriblement révélateurs des failles, voire des fautes de l’Union européenne ou, du moins, des institutions qui la régentent. Tant qu’il n’y sera pas mis bon ordre, par l’action des Etats au travers du Conseil européen, ou par celle des parlementaires de Bruxelles et de Strasbourg (mais le veulent-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr…), l’Union européenne apparaîtra toujours comme le règne des Puissants et de l’Argent-Maître, et elle ne sera pas aimée des peuples et des travailleurs, de ces gens honnêtes qui peuvent soutenir ou à l’inverse, par leur colère électorale, assommer les institutions et leurs servants, comme vient de le démontrer le récent vote des Britanniques…

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1325:le-scandale-luxleaks-ou-la-victoire-de-lescroc-juncker&catid=50:2016&Itemid=61

     

  • Turquie : les marches de l’islam de combat bientôt dans l’Union européenne ?

    L’Union européenne meurt d’elle-même, refusant de défendre l’Europe réelle.

    Depuis l’Antiquité, l’espace géographique qui correspond à l’actuelle Turquie est un endroit stratégique, zone tampon entre l’Occident et l’Orient. Aujourd’hui, je vais certainement être un peu provocateur en l’écrivant, mais la Turquie ne serait-elle pas devenue une marche occidentale de l’islam de combat ?

    Les derniers attentats, qui ont fait au moins 42 morts dans l’aéroport Atatürk d’Istanbul, n’ont toujours pas été revendiqués par l’État islamique, alors même que Binali Yıldırım, Premier ministre turc, estimait que tout laissait à penser que l’organisation terroriste en était coupable. Une attitude pour le moins étrange de la part d’un groupe prompt à assumer les pires exactions, notamment lorsqu’elles sont commises en Europe. Il faut comprendre que l’organisation n’emploie pas la même stratégie en Turquie que dans le monde occidental.

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  • La Lettre d’Allemagne N°17

    C’est avec effroi que les médias allemands ont découvert les résultats d’une étude conduite par l’Université de Leipzig. Visiblement, il est des mauvaises herbes qu’aucun « round-up » idéologique ne peut anéantir. Ainsi, la société allemande ne ferait pas exception : comme les autres sociétés européennes, elle serait traversée des mêmes courants mortifères, xénophobes et homophobes qui agitent les autres nations de l’espace européen.

    La volée de bois vert essuyée par les Jeunes Ecologistes après qu’ils eurent imprudemment exigé des supporters allemands qu’ils remisent leurs drapeaux et s’abstiennent d’arborer les couleurs nationales, signe évident du chauvinisme le plus crasse et du nationalisme le plus abject, ne peut que renforcer cette impression pénible et inquiétante que les effets de la rééducation s’estompent.

    « Elle est tombée par terre, c’est la faute à Juncker, le nez dans le ruissel c’est la faute à … »

    Les médias allemands n’ont pas été lents à trouver des raisons au Brexit. Les mêmes explications délivrées avec componction et commisération par les journalistes français ont servi ici : on plaignait à l’envi le travailleur immigré polonais et le jeune banquier londonien citoyen d’une ville ouverte sur le monde, tous les deux victimes d’un vieil Anglais au front bas, à l’esprit épais, racorni et poussiéreux, mais à la xénophobie vivace. Des voix, pourtant, se sont élevées pour rendre à la chancelière et à son proconsul de Bruxelles ce qui revenait à César. Si l’AfD, avec Alexander Gauland – visiblement plus et mieux inspiré avec Angela Merkel qu’avec Jérôme Boateng – a affiché la couleur très tôt et sans surprise, les forums des journaux en ligne ont laissé paraître, de manière évidente, qu’une fraction très largement majoritaire de leur lectorat partageait cette opinion. L’argument principal de tous ces obscurs, sans-grade et sans-dents : avec sa politique des migrants, la chancelière n’a pas convaincu 52% des Britanniques de voter contre le « Remain », bien évidemment ; mais elle a, efficacement, fait basculer les 5% nécessaires à la victoire du Brexit du côté obscur. Et c’est bien l’immigration d’origine extra-européenne qui a fait pencher la balance. Quoi qu’en pensent et quoi que fassent les faiseurs d’opinion – il faudrait dire faisans – il semble qu’il reste encore assez d’esprit et de bon sens dans ce pays.

    Brexit : l’alliance des droites nationales à l’épreuve de l’Europe

    Paradoxalement, le Brexit – ou plus exactement le référendum qui vient d’avoir lieu – pourrait affaiblir la dynamique actuellement à l’œuvre de rapprochement des partis de droite européens. Le point d’achoppement principal est évidemment la question européenne, et celle du marché intérieur européen. Autour de l’AfD et du FPÖ – évidemment avec des nuances, y compris internes aux partis – se constitue un pôle résolument favorable à une Union européenne où s’appliquerait dans toute sa force le principe de subsidiarité, garant des libertés locales, et compatible avec le maintien du marché intérieur. Pour ceux-là, il importe d’abord que le Royaume-Uni soit traité convenablement lors des négociations de sortie de l’UE, et que lui soit assuré l’accès au marché intérieur. L’UE devrait ensuite évoluer vers une union plus lâche d’états-nations souverains, les parlements nationaux détenant un droit de véto sur toutes les décisions de Bruxelles. Le recours au référendum sur une sortie de l’UE ne serait, dans cette logique, que l’ultima ratio, après avoir épuisé tous les recours. La compatibilité de cette approche avec celle du Front national n’est pas garantie, lui qui en tient pour le rétablissement de barrières douanières, y compris avec les voisins européens.

    François Stecher
    28/06/2016

    Revue de Presse

    • Une étude de l’université de Leipzig

    Spiegel Online – 15.06.2016 – Une étude sur l’extrémisme de droite
    La face hideuse de l‘Allemagne
    Haine des musulmans, mots d’ordre contre les demandeurs d’asile : une étude montre le potentiel extrémiste de droite et antidémocratique au sein de la société. De nombreux citoyens pensent « völkisch » et se sentent chez eux à l’AfD.

    http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/rechtsextremismus-studie-die-enthemmte-mitte-a-1097321.html

    FAZ – 15.06.2016 – Une étude
    L’islamophobie en Allemagne croît
    Contre les musulmans et d’autres minorités : une nouvelle étude révèle les tendances extrémistes de droite et autoritaires en Allemagne. Elles sont particulièrement présentes dans les rangs des électeurs de l’AfD.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/leipziger-mitte-studie-islamfeindlichkeit-in-deutschland-waechst-14288458.html

    Die Welt – 15.06.2016 – Une étude sur l’extrémisme de droite
    Le rejet par les Allemands des homosexuels et des musulmans grandit
    Selon une étude, l’hostilité de la population à l’égard de certains groupes augmente. Deux cinquièmes seraient favorables à une interdiction d’immigrer pour les musulmans. Cependant, la méthode-même de l’étude est discutable.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156214422/Ablehnung-der-Deutschen-gegen-Schwule-und-Muslime-waechst.html

    Die Welt – 15.06.2016 – Une étude
    L’hostilité à l’égard des musulmans augmente visiblement
    Berlin/Leipzig – L’hostilité à l’égard des musulmans, en Allemagne, s’est visiblement accrue. C’est ce que révèle une étude représentative, présentée par des chercheurs de l’Université de Leipzig mercredi à Berlin. Selon celle-ci, la moitié de la population admet « à cause de la présence de nombreux musulmans (…) se sentir parfois étrangère sur son propre sol ». En 2014, ce n’était encore que 43%.

    http://www.welt.de/regionales/berlin/article156244174/Ressentiments-gegen-Muslime-nehmen-deutlich-zu.html

    FAZ – 16.06.2016 – Chancelière fédérale
    Merkel exprime son inquiétude sur la haine des homosexuels
    De plus en plus de personnes, en Allemagne, considèrent l’homosexualité comme immorale. La chancelière Merkel exprime son inquiétude sur ce point. Samedi, à Berlin, un signal de tolérance doit être envoyé.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/bundeskanzlerin-merkel-aeussert-sich-besorgt-ueber-hass-auf-homosexuelle-14291209.html

    • Patriotisme & drapeaux

    Die Welt – 11.06.2016 – « Patriotisme festif »
    Les Verts ne veulent voir aucun drapeau allemand à l’occasion de l’Euro
    Il fait désormais parti d’un championnat de football, au même titre que la bière, les chips et les scènes de foule en liesse : le débat sur la fierté nationale. Les Jeunes Verts demandent qu’on range les drapeaux. Et le justifient.

    http://www.welt.de/politik/article156147946/Gruene-wollen-keine-Deutschland-Flaggen-zur-EM-sehen.html

    FAZ – 13.06.2016 – Débat stratégique à la CDU
    « Cohésion par le patriotisme »
    Plus un pays devient hétérogène, plus il est important de promouvoir la cohésion également par le patriotisme. Une contribution.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/strategiedebatte-in-cdu-zusammenhalt-durch-patriotismus-14283244.html

    Die Welt – 13.06.2016 – Appel à renoncer aux drapeaux
    Les Verts prennent leurs distances vis-à-vis des Jeunes du mouvement dans la querelle du drapeau
    http://www.welt.de/regionales/rheinland-pfalz-saarland/article156166673/Gruene-distanzieren-sich-im-Fahnen-Streit-vom-Jugendverband.html

    • Crise des réfugiés

    Die Welt – 17.06.2016 – Etats du Maghreb
    Voilà pourquoi les Nord-Africains fuient leur patrie
    Torture dans les prisons, corruption, persécution des journalistes critiques : malgré cela, le gouvernement fédéral veut déclarer le Maroc, la Tunisie et l‘Algérie « pays d’origine sûrs ». Cela est discutable.

    http://www.welt.de/politik/ausland/article156289606/Darum-fliehen-Nordafrikaner-aus-ihrer-Heimat.html

    Die Welt – 17.06.2016 – Hamburg
    L’hébergement de réfugiés d’un quartier huppé à nouveau bloqué
    Les habitants du riche quartier de Blankenese, à Hambourg, estent en justice – et obtiennent gain de cause : la construction est à nouveau arrêtée grâce à une procédure d’urgence.

    http://www.welt.de/regionales/hamburg/article156297408/Fluechtlingsheim-im-Nobelviertel-erneut-gestoppt.html

    Die Welt – 15.06.2016 – Rapport de Frontex
    L’Europe est à peine prête à affronter la prochaine vague de migrants
    Dans une analyse des risques, l’agence européenne de protection des frontières Frontex arrive à la conclusion suivante : l’Europe n’a pas beaucoup appris de la crise des réfugiés – les plus grands dangers et les points faibles n’ont pas disparu.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156228627/Auch-auf-den-naechsten-Fluechtlingsschub-ist-Europa-kaum-vorbereitet.html

    Die Welt – 15.06.2016 – Rhénanie du Nord-Westphalie
    Le nombre des réfugiés fond
    Les chiffres des migrants nouvellement arrivés fondent comme neige au soleil. Pour les communes, cela ne signifie pas pour autant que tous les problèmes sont réglés : des milliers de gens légalement à expulser ne peuvent simplement pas être renvoyés chez eux.

    http://www.welt.de/regionales/nrw/article156250449/Zahl-der-Fluechtlinge-sinkt-drastisch.html

    FAZ – 16.06.2016 – Pays d’origine sûrs
    Pratiquement pas d’expulsion vers l’Afrique du Nord
    Vendredi, le Bundesrat va décider de la classification du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie comme pays d’origine sûrs. Bien que très peu de migrants en provenance de ces pays obtiennent l’asile, le taux de retour est dérisoire.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/sichere-herkunftslaender-kaum-abschiebungen-nach-nordafrika-14291253.html

    FAZ – 28.06.2016 – Hébergements pour migrants
    Toutes portes closes
    Sur les sites d’hébergement de migrants de la Hesse, les cellules de presse décident de ce que les journalistes voient. Et de ce qu’ils ne voient pas.

    http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/fluechtlingsunterkuenfte-hinter-verschlossenen-tueren-14312377.html

    • Europe & droites nationales

    Wiener Kurier – 08.06.2016
    Strache dit « oui et non » à Le Pen
    Il ne veut pas du crash total de l’UE, comme Marine Le Pen le souhaite. Le chef du FPÖ partage pourtant sa critique radicale de Bruxelles.

    http://kurier.at/politik/strache-sagt-jein-zu-le-pen/789.810

    Wiener Kurier – 08.06.2016 – Le Pen
    « Je souhaite l’effondrement de l’UE »
    Marine Le Pen va à la pêche aux voix selon une démarche résolument anti-UE. La patronne du Front national en entretien avec le Courrier de Vienne.

    http://kurier.at/politik/le-pen-ich-wuensche-zusammenbruch-der-eu/789.715

    Wiener Kurier – 17.06.2016 – Rencontre à Vienne
    Les droites d’Europe ne sont pas hostiles au Brexit
    Le Pen et Strache tiennent un sommet des droites à Vienne.

    http://kurier.at/politik/inland/fp-chef-strache-gegen-eu-suizid-le-pen-fuer-eu-austrittsreferenden/205.029.298

    FAZ – 15.06.2016 – Nouvelle étude
    Une Europe sans Européens convaincus
    Les Européens sont divisés en ce qui concerne la relation de leur pays avec l’UE. Ils sont nombreux à privilégier une politique nationale forte, mais veulent également que l’UE prenne plus de poids sur la scène internationale. La communauté des Etats peut-elle le supporter ?

    http://www.faz.net/aktuell/politik/europaeische-union/europaeer-gespalten-ueber-verhaeltnis-ihrer-staaten-zur-eu-14286377.html

    FAZ – 17.06.2016 – L’Europe s’effondre-t-elle ? (10) par Hubert Védrine
    Changement radical ou déclin
    L’Union européenne, qui s’est mise en place sur des décennies, n’a pas d’avenir. Les propositions de ceux qui la dénigrent comme de ceux qui la respectent ne mènent à rien. Il faut, à l’intention des sceptiques, enthousiasmer pour l’Europe avec des idées courageuses.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/die-gegenwart/zerfaellt-europa-10-radikaler-wandel-oder-untergang-14283038.html

    • Politique intérieure

    Die Welt – 16.06.2016 – Les adversaires de Petry
    La lutte pour le pouvoir au sein de l’AfD bat son plein
    Les opposants à la patronne de l’AfD Frauke Petry luttent contre sa candidature comme tête de liste du parti. Même Gauland en fait les frais. On évoque déjà le nom d‘un [une] possible successeur.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156287231/Der-Machtkampf-bei-der-AfD-ist-voll-entbrannt.html

    FAZ – 16.06.2016 – Policiers auxiliaires en Saxe
    Utiliser une arme après une formation de trois mois
    D’ici la fin de l’année prochaine, 550 policiers auxiliaires doivent être embauchés en Saxe. Le ministre de l’Intérieur de Maizière y voit un modèle d’avenir. Pourtant ce projet fait l’objet de vives critiques.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/hilfspolizisten-in-sachsen-waffeneinsatz-nach-dreimonatiger-ausbildung-14291563.html

    Die Welt – 17.06.2016 – Deutschlandtrend
    Pour l’Union, depuis février, c’est toujours plus bas
    La grande coalition est toujours en chute libre : dans un nouveau sondage, elle atteint un nouveau record vers le bas. Même l’AfD perd de ses soutiens. Seuls les Verts et les Libéraux progressent.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156299666/Fuer-die-Union-geht-es-seit-Februar-nur-noch-abwaerts.html

    Die Welt – 20.06.2016 – Culture du macho
    Pourquoi les hommes de gauche n’ont-ils pas de couilles ?
    D’une façon ou d’une autre, les forces réactionnaires ont réussi à se faire passer pour « cool ». Au contraire, à gauche, il n’y a que des hommes en voie d’affaiblissement. Avons-nous besoin d’un machisme « éclairé » ? Un manifeste.

    http://www.welt.de/kultur/article156325398/Warum-haben-linke-Maenner-keine-Eier.html

    Die Welt – 23.06.2016 – Extrémistes de gauche à Berlin
    Incendies volontaires après une opération de police rue de Riga
    Des voitures ont été incendiées dans la nuit après que 300 policiers ont dû intervenir pour assurer la protection d’ouvriers dans la rue de Riga à Berlin. Des agences bancaires ont également été prises pour cibles.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156481163/Brandanschlaege-nach-Polizeieinsatz-in-Rigaer-Strasse.html

    Die Welt – 23.06.2016 – Associations étudiantes
    A Göttingen, les « Burschenschafter » [membres d’une « Burschenschaft », association étudiante] vivent dangereusement
    Coups de pied, incendies volontaires, matières fécales : nulle part les associations étudiantes et leurs membres ne sont l’objet d’attaques plus souvent qu‘à Göttingen. La police a constitué un groupe spécial d’enquête.

    http://www.welt.de/regionales/niedersachsen/article156482400/In-Goettingen-leben-Burschenschafter-gefaehrlich.html

    • Brexit

    FAZ – 24.06.2016 – Référendum
    L’AfD attribue la responsabilité du Brexit à Merkel
    Selon Gauland, vice-président de l’AfD, la chancelière Merkel aurait poussé les Britanniques hors de l’UE. Il rend la politique du gouvernement fédéral responsable du Brexit. Le parti veut-il désormais pousser au « Dexit » ?

    http://www.faz.net/aktuell/afd-gibt-angela-merkel-schuld-an-brexit-referendum-14306077.html

    Spiegel Online – 27.06.2016 – L’Angleterre et les raisons [du Brexit]
    La chancelière est-elle coupable du Brexit ?
    Ceux qui ont voté pour le Brexit, soit sont de vieux cons, soit se sont plantés – c’est ainsi que les médias allemands expliquent le résultat du référendum. Tout aussi débile est leur réponse au départ des Britanniques : encore plus de pouvoir pour Bruxelles.

    http://www.spiegel.de/politik/deutschland/ist-angela-merkel-schuld-am-brexit-kolumne-a-1099970.html

    Die Welt – 28.06.2016 – Après le Brexit
    C’est ainsi que l’AfD veut changer l’Europe, désormais
    Quelle UE veulent les partis de droite [populiste] européens : ce n’est pas encore clair. Alice Weidel, membre de la direction de l’AfD vient d’élaborer un plan en trois étapes. Mais ce plan n’est pas compatible avec le Front national.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article156620853/So-will-die-AfD-jetzt-Europa-veraendern.html

    http://www.polemia.com/la-lettre-dallemagne-n17/

  • Brexit... (partie 2) Le fort abstentionnisme des jeunes Britanniques.

    La réaction des jeunes Britanniques en défaveur du Brexit ne surprend guère au regard des promesses toujours renouvelées de la mondialisation et de l’individualisme libéral dominant parmi les jeunes générations : on peut le regretter mais c’est un fait, non un bienfait sans doute, et aucune politique ne peut négliger cette appétence apparente des étudiants et de la jeunesse dorée (mais pas seulement) envers les avantages supposés des libres Marché et échange. Pour autant, faut-il se contenter ou se satisfaire de ce constat ? Ce n’est pas obligatoire…

    Quelques commentateurs et hommes politiques, dont MM. Moscovici et Juppé parmi les plus virulents, ont vanté la jeunesse et dénoncé ces « vieux » qui ont, selon eux, « gâché l’avenir des nouvelles générations » en votant pour le Brexit. L’âge du second pourrait le desservir, néanmoins, dans cet hymne jeuniste : a-t-il oublié que les « anciens » sont les plus mobilisés durant les élections, y compris en France durant l’élection présidentielle ? D’ailleurs, c’est ce que confirme l’étude de l’âge des électeurs britanniques s’étant déplacés l’autre jeudi, et que rapporte La Croix dans son édition du lundi 27 juin : « 75 % des 18-24 ans et 56 % des 25-49 ans ont voté en faveur du maintien dans l’UE. A l’inverse, 56 % des 50-64 ans et 61 % des plus de 65 ans se sont prononcés pour le Brexit. (…) Ces jeunes ne peuvent pourtant s’en prendre qu’à eux-mêmes : seuls 36 % des 18-24 ans et 58 % des 25-49 ans se sont rendus au bureau de vote contre 83 % des plus de 65 ans… », pour un taux de participation générale de plus de 72 %. 

    Ainsi, les classes les plus « mobiles » et, souvent, les plus instruites ou, du moins, les plus diplômées, si l’on en croit les instituts de sondage, seraient à la fois les plus europhiles et les moins « démocrates », au moins électoralement parlant, préférant l’abstention à l’expression du suffrage.

    A moins qu’il n’y ait un malentendu : si le vote avait été obligatoire, est-on sûr que les 64 % d’abstentionnistes de moins de 25 ans du jeudi 23 juin auraient forcément voté comme ceux qui se sont déplacés ? Rien n’est moins sûr, en définitive… Peut-être l’abstention signifie-t-elle un désaveu encore plus net de l’Union européenne de la part de cette jeunesse qui pratique l’abstinence des urnes ou, et ce n’est pas forcément plus rassurant pour les européistes même si c’est souvent plus confortable pour ceux-ci et leur pouvoir, une indifférence teintée de fatalisme ou de mépris. Mais l’on peut évidemment avancer l’explication inverse : l’Union européenne serait une telle évidence pour ces jeunes générations qu’elles n’éprouveraient pas le besoin de se déplacer pour le dire par le bulletin de vote. Dans ce dernier cas, c’est bien la démocratie comme mode d’expression électorale et politique qui est en cause…

    En somme, ce Brexit mérite une attention toute particulière pour tout ce qu’il révèle, au-delà même des faits et de leurs conséquences, et cela non seulement sur la question européenne mais aussi sur les questions politiques et civilisationnelles. Se contenter d’une lecture « unique » serait, à coup sûr et à coût élevé, ne rien comprendre de ce qui s’est passé et, bien plus encore, de ce qui se passe aujourd’hui. « L’Europe légale » aurait grand tort de ne pas entendre ou de se contenter de quelques préjugés rassurants pour elle, mais c’est aussi vrai pour ses opposants…

    (à suivre)

    http://nouvelle-chouannerie.com/